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Critiques de Guy Debord (57)
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Commentaires sur La société du spectacle

Un livre qui est un essai sur notre société et tout ce qu'elle aime dans le spectaculaire: de se mettre en scène en passant par les spectacles auxquelles elle aime assister, jusqu'aux événements incongrus ou dramatiques qu'elle subit et dans lesquels il y aurait une forme de jubilation d'y avoir assisté. un essai assez facile à lire mais je préfère vraiment la lecture des romans...

Merci néanmoins à Babelio (masse critique) de m'avoir fait découvrir ce livre
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Panégyrique, tome 1

When the legend becomes fact, print the legend *





Certains d'entre vous on peut-être perçu mon goût pour les listes. En voici une, ou plutôt deux.



Clausewitz, Homère, Sterne, Li Po, Lacenaire, Cravan, Lautréamont, Mallarmé, Gondi, Thucydide, Aristophane, Marlowe, Shakespeare, Villon, Kháyyám, Archiloque, Tocqueville, Gracián, Steinbeck, Héraclite, Machiavel, Vauvenargues, Chateaubriand, Montaigne, Mac Orlan, Hérodote, Saint-Simon, Marx, Musset, Pascal, Quincey, Stendhal, Cervantes, Dante, Calderón, Swift.



Et "… la vodka de Russie… les bières d'Angleterre, les grandes chopes de Munich… les irlandaises… la bière tchèque de Pilsen… la Gueuze autour de Bruxelles… les alcools de fruits de l'Alsace ; le rhum de la Jamaïque ; les punchs, l'akvavit d'Aalborg, et la grappa de Turin, le cognac, les cocktails ; l'incomparable mezcal du Mexique… tous les vins de France… les vins de l'Italie… le Barlolo des Langhe, les Chianti de Toscane… les vins d'Espagne, les Rioja de Vieille Castille ou le Jumilla de Murcie."



Et voici que se dessinent les deux constellations dans lesquelles le météore Debord a évolué : la littérature et l'alcool.



À propos de la première, il nous apprend que quelques bons livres, tôt lus, lui ont permis de dévider ensuite tout l'écheveau de la littérature classique, et moins classique. Cette culture protéiforme vient nourrir son propos via d'innombrables citations, procédés moins subtils que "Les allusions, sans guillemets", mais procédés rendus nécessaires "dans les périodes d'ignorance ou de croyances obscurantistes". Ces lectures ont forgé un style qui m'enchante, d'un grand classicisme, qui produit de longues phrases sinueuses au terme desquelles Debord fait pourtant toujours mouche. Cette langue, parce que caduque aujourd'hui, est le gage de la vérité de son auteur car, comme le disent les gitans, la langue de l'ennemi (comprendre celle de La Société du spectacle) est la langue du mensonge. Dans cette perspective, Debord exige que les dépositions et les procès-verbaux qu'il a dû signer à contre-cœur, reformulés et massacrés qu'ils étaient par le préposé de service, ne figurent pas dans ses futures œuvres complètes !



Du second, il nous dit qu'il a constitué sa passion la plus présente et la plus constante. Sa vie, dont il fait ici la relation, n'a été qu'une longue et ininterrompue beuverie. Même s'il admet qu'il a connu "des matins émouvants mais difficiles", il retient avant tout, au-delà de l'ivresse tout d'abord recherchée, qu'elle soit légère ou violente, "une paix magnifique et terrible, le vrai goût du passage du temps". Il s'étonne du fait que, parmi les nombreuses calomnies en tout genre que ses nombreux détracteurs ont fait circuler sur son compte, la plus évidente, celle qui aurait fait de lui un ivrogne, n'ait jamais eu cours. Il s'amuse du constat que, progrès de l'industrie et règlements étatiques aidant, les divers alcools que lui et ses compagnons de saoulographie ont consommés ont cessé d'exister avant eux : "De mémoire d'ivrogne, on n'avait jamais imaginé que l'on pouvait voir des boissons disparaître du monde avant le buveur." Il reconnaît que son ivrognerie l'a empêché d'écrire plus qu'il n'aurait pu le faire, mais "l'écriture doit rester rare, puisqu'avant de trouver l'excellent il faut avoir bu longtemps." La liste des grands auteurs qui souscriraient à ce principe est longue.



Reste que Debord a eu cette "vie d'aventures" dont il rêvait et qu'il s'est construit, loin des études, des milieux intellectuels et artistiques, loin de l'argent, de l'ambition, du travail en général et du salariat en particulier, loin des doctrines, loin de la famille, revendiquant la paresse et frayant parfois avec le "milieu de l'extrême nihilisme" et de ses "entrepreneurs de démolitions" (on se demande bien quelle étrange relation Debord pouvait entretenir avec l'énergumène Léon Bloy). Il faudrait aussi évoquer sa passion pour la stratégie militaire, des plus utile une fois que l'on a compris que "Dans un monde unifié, on ne peut s'exiler".



Avec ce texte magnifique, Debord contribue, à son corps plus ou moins défendant, à alimenter une nouvelle fois sa légende. Tant mieux, puisque "nous sommes tissés de l'étoffe dont sont faits les rêves." (Shakespeare).



* Mr Scot dans L'Homme qui tua Liberty Valence de John Ford



(Je ne note pas les livres car ce ne sont pas de bons ou de mauvais élèves.)
Lien : https://lesheuresbreves.com/
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Aux libertaires

Dans cette lettre, Guy Debord s'adresse aux anarchistes espagnols pour qu'ils fassent connaître le sort d'une cinquantaine de militants emprisonnés pour différentes raisons allant jusqu'à l'action armée, et agissent pour leur libération. Le texte est écrit en 1980, alors que l'Espagne post-franquiste cherche à rejoindre le marché commun européen.

Guy Debord interroge de manière très pertinente plusieurs points importants qui touchent à l'existence même du mouvement anarchiste. Parmi ces points : la justification d'une action syndicale légale dans un cadre ouvertement capitaliste, les moyens d'action y compris armés (ce qui rejoint la problématique du terrorisme de gauche de ces années là) et l'instrumentalisation des actions par les gouvernements, la reconnaissance de lois établies par un état par définition non reconnu.

L'auteur revient également sur le rôle des anarchistes dans la guerre d'Espagne et sur la responsabilité des totalitarismes (y compris l'URSS) et des démocraties dans le faible écho des revendications ouvrières après cet épisode tragique.

Lucide, dense et passionnant.
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Cette mauvaise réputation...

L'art de soigner son départ.
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Des contrats

L'on risque d'être quelque peu déçu si l'on espère trouver là un nouveau texte théorique de Debord.

Il s'agit ici de sa part d'un jeu démonstratif; d'une sorte de provocation à la logique marchande.

Du fait de la relation privilégiée qu'il avait avec Gérard Lebovici, son "producteur" et ami, il imagina avec celui ci l'établissement d'une logique contractuelle "à sens unique", où tous les avantages et garanties ne seraient, en apparence, au bénéfice que d'une seule des parties concernées.

Ce qui est ainsi posé et à contresens des principes de toute relation commerciale, c'est l'idée d'une confiance absolue; chose tout à fait inimaginable à "l'esprit" des marchands de soupe de toutes catégories et de tous ceux qui ne peuvent qu'ignorer ce qu'est réellement l'amitié et d'une manière plus générale une relation humaine digne de ce nom. Il n'est en effet qu'une seule force qui pourrait renverser le pouvoir de l'argent et son ignominie destructrice. Cette force, c'est la confiance en l'autre. Comment les esprits corrompus par la logique marchande, pour qui méfiance et suspicion sont règles universelles, pourraient-ils imaginer pareille chose, eux qui ne conçoivent que la tromperie ?

C'est donc bien une nouvelle fois en ennemi inconciliable que Debord se pose ici face à "l'esprit" de la marchandise et de ses affidés qui ne peuvent être que révulsés par pareille idée et y déverser leur haine.
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Potlatch (1954 - 1957)

Construit comme un recueil des numéros de la revue Potlatch, dirigée par Guy Debord et fer de lance de l'internationale situationiste, ce petit livre récapitule l'ensemble des articles de ce journal bien particulier, puisqu'envoyé à un nombre choisi et limité de personnes jugées dignes de le recevoir.



Il est très difficile de relire ces articles chargés d'ironie et de critique sur les affaires du monde, et de les replacer dans leur contexte, puisque leurs auteurs jugent leurs lecteurs tout à fait au courant des thèmes abordés. Une impression de stupidité ne se fait pas attendre : en lisant Debord, on a toujours l'impression d'être tenu en grande estime par celui qui écrit, qui nous juge apte à comprendre son style et son écriture reniant toute vulgarisation trop poussée...Mais l'on se sent vite ignare.



Une leçon d'humilité sans cesse répétée à mes lectures de cet auteur, qu'il faut à mon avis lire et relire pour éclaircir ses propos !
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La société du spectacle

L'auteur (en 1967) cite Lukàcs : « plus la rationalisation et la mécanisation du travail augmentent, plus l'activité du travailleur perd son caractère d'activité pour devenir un attitude contemplative » (in Histoire et conscience de classe, 1923).

J'ai travaillé comme matelot avec des mariniers, comme ouvrier agricole, comme programmeur informatique, comme formateur, je ne me suis pas senti contemplatif.

Certes, il y a beaucoup de spectacle dans notre société, dans toutes les sociétés du monde, même dans celles qui se sont réclamées de Lukàcs. Oui, nos débats télévisés sont conçus comme des spectacles…



J'avais essayé de lire ce livre en 1976, et l'avais perçu comme une mise en abîme à partir d'un thème : « Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation ».



J'ai réessayé quarante-cinq ans plus tard…



Il n'y a pas dans ce livre de démonstration, pas même de progression : l'idée est formulée dès le départ et déclinée page après page, paragraphe après paragraphe. (les mathématiciens ont un nom, qui m'échappe, pour de tels raisonnements qui se mordent la queue. Par exemple, à partir du postulat que a+b=c je peux vous faire dix pages de calculs impliquant des séries de Fourier, des intégrales triples et la théorie des ensembles et vous démontrer que b=c-a).



J'ai en face de moi une tasse de café.

Le café a été cultivé par des paysans sud-américains. Je ne pense pas qu'on puisse percevoir leur activité comme un spectacle.

La tasse vient probablement de Chine, où des paysans déracinés surveillent des robots face à des affiches dénonçant le capitalisme… et vantant Lukàcs et consorts.



Il y a toujours eu « panem et circenses ».

Debord a dû réduire notre vie toute entière au seul circenses pour la faire tenir dans son axiome.



A mon premier essai, j'avais déjà visité Dachau, pas encore Bergen-Belsen. Je vais paraphraser André Glucksmann : quand on a vu Bergen-Belsen, peut-on encore lire Debord ?



Mais rien n'est perdu, je réessaierai tous les cinquante ans.
Lien : https://www.edilivre.com/app..
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La société du spectacle

Debord a la fausse réputation d'être un auteur obscur.

Sa prose, héritière du Grand siècle, est au contraire d'une parfaite limpidité.



Sur le fond, par contre, il opte pour une approche ésotérique, au sens philosophique. Il ne s'adresse qu'à des initiés, en s'appuyant sur sa filiation intellectuelle.

Il est donc très difficile de le comprendre, surtout si on n'a pas lu Marx et Lukacs.

Marchant dans leurs pas, il inscrit son concept central dans la continuité de leurs analyses de la marchandise. Il reprend donc les concepts tels quels, sans les expliquer ni les vulgariser.

Quand on ne les a pas, il est donc impossible de pénétrer cet ouvrage.



Ce qui est fort dommage, car à chaque relecture, je me rends compte de la justesse et surtout de l'actualité du propos.

Il suffit par exemple de relire le chapitre sur l'urbanisme pour comprendre une bonne partie du malaise d'aujourd'hui (métropolisation, gilets jaunes, etc.).



Renvoyant dos à dos les deux formes de capitalisme alors existantes (les Etats capitalistes dit monde libre ou spectaculaire diffus et les capitalisme d'Etat ou spectaculaire concentré, qui s'opposaient lors de la guerre froide), le concept de société du spectacle est totalement dénaturé aujourd'hui.

Comme l'est le surréalisme (réduit à l'incongruité), la société du spectacle et le surréalisme ont été amputés de leur charge révolutionnaire, et peuvent être répétés par n'importe qui pour raconter n'importe quoi.



Une lecture essentielle : sa publication un siècle après le premier livre du Capital de Marx est, bien sûr, tout sauf fortuite.
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La société du spectacle

Un livre intentionnellement d'accès difficile , surtout si vous n'avez pas la grille de décryptage et la boite à outil marxiste de rigueur au moment où il a été rédigé par le pape ( mais devrait-on pas plutôt écrire le Torquemada) du situationnisme. Il n'empêche, c'est un livre a avoir lu. Un petit conseil personnel : commencez par ses "commentaires sur la société du spectacle", plus accessibles.
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Commentaires sur La société du spectacle

J'ai préféré celui là à "La société du Spectacle," plus compréhensif et démonstratif.



Attention, quand on comprend le Spectacle dont parle Guy Debord, on devient un cynique et désabusé comme l'auteur du livre.



Gardez en vous de quoi voir la vie sous une forme positive, sinon vous finirez "triste comme un situationniste."
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Cette mauvaise réputation...

Ce court essai est ma troisième lecture de Debord, qui est toujours aussi déstabilisant. "Cette mauvaise réputation..." a pour objet de recenser l'ensemble des critiques adressées dans la presse entre 1988 et 1992 à l'auteur de "La Société du spectacle" ; critiques qui sont ensuite reprises et raillées par Debord.



A noter tout de même la bonne fois que semble faire preuve l'auteur en reconnaissant la pertinence des propos de certains de ses opposants.

N'étant toujours pas très au fait de l'importance ou non et des notions clefs du mouvement de l'Internationale situationniste des années 60, il m'est toujours aussi difficile de saisir les subtilités et le contexte historique et politique sans cesse sous-jacent dans les réponses que fait Debord aux journalistes qui le houspillent.



La morgue et la ténacité dont font preuve l'auteur suffisent cependant à rendre la lecture -bien qu'ardue- agréable et diablement amusante ; on ne peut s'empêcher de sourire face au dégoût non voilé et toujours exprimé de manière délicieuse de Debord pour les médias.

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La société du spectacle

C est un livre bien pensé mais compliqué a comprendre sans toute les allusions a d autre auteur, philosophe et politiciens....

Ce livre n'est pas destiné à des lecteurs jeune mais plutôt pour des lecteurs cultiver et ayant des références d autre auteur



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La planète malade

3 textes de Guy Debord écrits en 1971 dans les numéros de l'Internationale Situationniste et publiés en 2004 par Gallimard Collection blanche : les émeutes de Watts en 1965, la Révolution culturelle en Chine 1966, (une guerre civile) et la planète malade qui donne le titre de l'ensemble. 94 pages d'analyse percutante.
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La société du spectacle

Pour peu qu'on s'est intéressé au préalable à la notion de modernité, ce livre n'apporte rien de plus que son titre : La Société du spectacle. Le reste relève, à mon humble avis, de ce qu'il est coutume d'appeler "de la branlette intellectuelle".

Pour une approche plus élaborée d'un système totalitaire, je conseillerais les travaux de Jacques Ellul et plus particulièrement son Système technicien. Sans aborder spécifiquement la société spectaculaire si chère à Debord, ce bouquin décrypte parfaitement (avec un travail de recherche et d'analyse stupéfiant au moyen d'une langue souple et accessible) les divers ressorts d'une modernité non pas seulement aliénante, mais carrément réifiante.

Bref, pour en revenir à La Société du spectacle, je dirais : beaucoup d'esbrouffe pour peu de contenu... ce qui n'enlève rien à l'homme qui, du peu que j'en sais, continue de m'inspirer le respect !
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La société du spectacle

Ne mentons pas la lecture de ce livre, construit comme un essai politique, est difficile, souvent complexe à comprendre et se présente comme la réalité sans autre argumentation. Néanmoins, malgré une verve parfois impénétrable, ce livre par sa démarche reste une œuvre forte prompte à remuer l’ordre établi.
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La société du spectacle

il est gentil Guy mais il aurait pu utiliser des mots simples, mettre les phrases à l'endroit et éviter d'utiliser des démonstratifs pour redéfinir au milieu d'un paragraphe une des notions cités plus haut, sans que l'on ne sache jamais à laquelle il se réfère. Lecture fastidieuse qui ne semble pas s'adresser aux "spectateurs" .



Je vais essayer de continuer, mais c'est dur..
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Oeuvres

critique de la marchandise et de l'aliénation au sein du capital devenu image
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