Citations de Guy des Cars (762)
Nous autres, qui ne voyons pas, possédons heureusement des antennes qui nous permettent de deviner les êtres qui nous entourent, de percer aussi, sans qu'ils s'en doutent, les secrets les plus intimes de leur cœur. Nous ne sommes ni gênés ni trompés par leur aspect physique. Nous découvrons mieux les plaies morales que les voyants parce que nos cerveaux se concentrent davantage dans leur nuit éternelle.
On a beau être l’illustre Vicenzo Nardi ou la plus jolie fille d’Italie, cela n’empêche pas d’avoir le trac! On a beau être certain d’avoir fait tous ses efforts pour réaliser une œuvre, on ne sait jamais comment elle sera accueillie par le public. Ce sont là deux lois inexorables qui régissent toute création artistique et qui apportent un extraordinaire piment dans toutes les grandes premières. Je pense même que si ces lois n’existaient pas, il faudrait les inventer pour obliger les artistes à rentrer périodiquement en eux-mêmes et à faire preuve de modestie…
' La maudite ' est le premier roman de Guy Des Cars que je découvre et je ne le regrette point.
ce livre ne ressemble à aucun livre que j'ai lu auparavant , j'ai adoré l'écriture de Des Cars , surtout la souplesse avec laquelle il emportait son lecteur du passé au présent ...en évoquant un sujet très intéressant et en traitant la psychologie de son héros qui menait une vie misérable et malheureuse si j'ose dire, Guy Des Cars était un génie pour moi...si ce roman était écrit par plusieurs et j'avais le choix , je choisirai certes Des Cars.
Peut-être même l'instinct maternel de la jeune femme, qui n'avait pu encore s'épancher sur un enfant issu de sa chair, inventerait-il une autre poupée de chiffons ressemblant à Flanelle et capable d'établir avec le petit infirme le premier lien avec la vie ?
Sais-tu seulement ce que c'est que le théâtre ?... C'est la plus dangereuse des professeurs. Elle vous fait tout miroiter et ne vous vous apporte que la misère.
Les cadeaux les plus précieux ne sont-ils pas ceux que l'on conserve jalousement pour soi tout seul et que l'on n'exhibe jamais devant les autres ?
Je vous ai dit aussi que les Américaines étaient de grandes sentimentales… Elles rêvent toutes, plus ou moins, de faire la conquête d’un Européen. C’est assez stupide mais c’est ainsi : dans l’âme ou le cœur d’une jeune fille yankee, il doit exister un coin très secret où se cache le désir de connaître un jour le grand amour avec un Latin… Je dois être faite dans le même moule que mes sœurs romanesques !
Elle devait cacher le plus longtemps possible sa fille qui deviendrait, de jour en jour, la plus redoutable des rivales. Pour la mère affolée, Edith était dangereuse : ne lui avait-elle pas tout pris en y ajoutant le seul attrait dont elle ne pourrait plus jamais se parer : la jeunesse ?
La seule explication possible était que la mère avait préféré cacher à tout le monde son secret plutôt que de se vieillir par un tel aveu. Ida, qui ne cherchait qu’à plaire et pour qui la vie n’avait pas d’autre sens, devait être désespérée à la pensée que sa propre enfant – dont un destin inexorable avait fait sa réplique exacte avec les années en moins – talonnerait de plus en plus sa féminité qu’elle croyait irremplaçable.
Il existe ainsi de par le monde une foule de créatures quelconques qui plaisent on ne sait trop pourquoi alors que d’autres, infiniment plus charmantes et plus jolies, sont laissées pour compte...
C'était à croire que le Créateur de toutes choses et de tout être ait voulu réaliser en lui un chef d'oeuvre physique.Une beauté indiscutable : sans être tout à fait mâle -l'adolescent manquait peut-être encore de carrure d'épaules? - elle n'était pas non plus,efféminée.Une sorte de beauté androgyne,à la fois troublante et pure,qu'il était impossible de définir : mieux valait la subir telle qu'elle se présentait avec la force d'une jeunesse éclatante.
Tout de suite la petite juive avait compris qu'il était plus habile de courber l'échine quand on se savait la moins forte mais elle s'était juré qu'un jour viendrait ou elle aurait une vengeance éclatante et ou elle appliquerai le talion :oeil pour oeil,dent pour dent.
Chacun de nous,même le moins cultivé,a subi l'influence des l'esprit qui souffle et qui continuera de souffler,des plateaux de Judée,jusqu'au Jugement terminal.L'histoire y a commencé avec le Commencement des siècles pendant que la légende et la poésie y tissaient le manteau de lumière dans lequel s'enveloppe la terre patriarcale de Palestine.
Traversant en trombe le salon,il bondit sur la terrasse en criant sans se retourner : "Je te reverrai ce soir...La lumière du jour n'est pas faite pour moi !"Il courait maintenant sur la pelouse,contournant son portrait floral qui lui aussi commençait à reprendre des couleurs.Courant derrière lui,je criai : "Plouf : je t'en prie,reste!" Il ne me répondit pas.Quand j'arrivai devant la tombe,il n'était plus là.Il avait rejoint son amour éternel.
Comment ne pas regretter un personnage qui a su vous faire rire?Malheureusement le rire passe plus vite que le chagrin...
-Madame,vous n'avez fait du bien qu'une fois et il y a longtemps...
-Tu est très fort,Arnold Smith! Ta réputation n'est pas exagérée.Ainsi tu m'as reconnue?
-Peut-être est-ce là ma plus grande supériorité sur les autres hommes qui ne vous reconnaissent que lorsque c'est trop tard pour eux!
-Je te félicite . Et tu n'as pas peur de m'avoir devant toi?
-Non.
-Ignorerais-tu que,lorsque je me déplace,c'est toujours pour la même raison : je viens chercher quelqu'un.
-Je le sais.Si c'est moi que vous voulez , je serai bien obligé de vous suivre .Mes dons de voyance ne me permettent pas de lutter contre vous lorsqu'ils s'agit de mon propre destin . Si tous les devins du monde possédaient cette faculté , ils seraient éternels...
Marie- Ange était petite. Chantai serait toujours élancée. Elles n'avaient qu'un point commun : la beauté. Moralement, Chantal se sentait très éloignée de cette aristocrate qui avait quitté une vie luxueuse pour venir s'enterrer dans une île damnée! Elle se savait incapable de renoncement et
n'avait qu'un désir : guérir pour retrouver le luxe sans lequel la rie lui paraissait ne pas mériter d'être vécue.
Ce n'est pas parce que l'on est compétent que l'on est infaillible!
La beauté, on la trouve partout sauf dans un hôpital!
Enfin un coup de sonnette retentit à l'entrée. Yolande courut ouvrir : "il" apparut.
Il était immense, athlétique, mais harmonieusement proportionné ; le sourire - qui semblait ne jamais vouloir quitter ses lèvres- était ouvert, sympathique ; les yeux et le front exprimaient l'intelligence. Il tenait dans ses mains, assez maladroitement d'ailleurs, une demi-douzaine de roses destinées à déjà marquer sa reconnaissance pour l'invitation.
Son sourire se figea quand le colonel prononça, comme mot d'accueil, un énergique :
- Jamais !
Cela avait été dit dans un mélange de stupeur et de mépris.
- Mais enfin, père ? murmura Yolande affolée.
- Jamais, reprit le colonel, je ne recevrai chez moi, et à plus forte raison à ma table, un homme de couleur ! Pourquoi ne nous as-tu pas dit que ton invité était noir ?