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Critiques de Honoré de Balzac (3265)
Le Père Goriot

Dans ce livre Balzac, pour notre plus grand plaisir, à tout mit. De l’amour filial, de la passion, du dédain, des tromperies, de l’envie, du meurtre, des complots, des dettes, de la pauvreté et de la richesse. C’est une peinture vive et fine de la vie parisienne sous la restauration. Le père Goriot dont un des vices est de trop aimer ses filles qui le lui rendent mal vit dans une pension. Autour de lui vont s’amalgamer de nombreux personnages récurrent ou non de « la comédie humaine » : Rastignac le jeune ambitieux, Vautrin le forçat, la famille Nucingen, ses deux filles,… C’est la peinture d’un monde fait d’apparences dont les dessous sont vils et sales.

Tous ces ingrédients donnent un livre fort savoureux. Un classique, un chef d’œuvre de la littérature française.

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La Peau de chagrin

C’est un téléfilm diffusé par France2 il y a quelques semaines à peine qui m’a donné l’envie de me replonger dans ce classique de la littérature française. Si le thème « fantastique » nous est familier à tous, rien ne vaut la lecture du texte qui bien entendu dépasse ce simple aspect pour le reléguer au second plan – tout le contraire de l’adaptation filmée qui par essence ne peut montrer que ce qui se voit.

Honoré de Balzac (1799-1850) a 31 ans quand paraît son premier chef-d’œuvre La peau de chagrin qui sera suivi l’année suivante du Colonel Chabert, premières pierres de la longue litanie de près de 90 romans et 2000 personnages qui constitueront La Comédie Humaine.

Ruiné par le jeu et à deux doigts de se suicider, Raphaël de Valentin achète à un vieil antiquaire un talisman, une peau de chagrin aux pouvoirs magiques. On appelle chagrin, un cuir grenu en peau de chèvre ou de mouton utilisé en reliure, ce qui ici constitue une sorte de jeu de mot entre la matière et l’effet obtenu. La peau réalisera tous ses vœux mais en contrepartie, représentant sa durée de vie, elle rétrécira d’autant à chacun de ces désirs comme lui explique le vendeur « Après tout, vous vouliez mourir ? hé ! bien, votre suicide n’est que retardé… ». Raphaël va se jeter dans le luxe et la débauche contaminé par une fièvre du toujours plus qui le mènera inéluctablement vers le tombeau.

Le roman est composé de trois parties distinctes, « Le talisman » nous présente Raphaël au bord du suicide, l’acquisition de la peau de chagrin, le premier souhait exaucé qui le mène à un grand dîner organisé par un banquier lançant un nouveau journal ; « La femme sans cœur » Raphaël nous raconte sa vie, sa chambre minable louée à la pauvre Mme Gaudin et sa fille Pauline où il écrit son grand œuvre, sa rencontre favorisée par son ami Rastignac avec Foedora, une courtisane, sa vie de débauche, les dettes et la misère, son souhait exaucé et la peau qui rétrécit ; « L’agonie » Raphaël et Pauline devenue riche à son tour se retrouvent et s’avouent leur amour, le temps du bonheur total, la peau qui s’amenuise jusqu’à l’issue fatale.

Balzac utilise l’aspect du conte – le talisman magique – mais déjà il nous montre son époque (ou la notre ?) faite d’égoïsme (Raphaël en fait ne pense qu’à lui, Foedora n’existe que pour elle-même), où l’argent est le sang qui fait vivre la cité. L’écrivain invite l’esprit de Molière quand il raille les scientifiques et médecins ne pouvant expliquer ni le mystère de la peau, ni la maladie de son propriétaire et l’on retrouve son style fait de phrases riches en descriptions ou précisions sur les dernières découvertes scientifiques de son époque.

Néanmoins on ne sait pas vraiment ce que Balzac a voulu dénoncer ici, l’excès de la passion chez l’homme ou la puissance du désir ? « Vouloir nous brûle et pouvoir nous détruit ». A moins qu’il n’ait voulu montrer tout simplement, à travers ses personnages, la naissance d’une société égoïste.

Enfin j’en terminerai avec une question primaire mais non moins essentielle à mes yeux. Quand Raphaël est presque arrivé au terme de son existence, pourquoi ne fait-il pas un dernier vœu, celui de continuer de vivre ? La situation aurait alors été troublante et paradoxale puisque le talisman pouvant encore exaucer le souhait aurait du sauver le jeune homme, mais par contre étant le dernier vœu exaucé, la peau réduite à rien devait conduire son propriétaire à la mort ! Je suppose qu’il aurait fallu écrire un autre livre et celui-ci dans une collection de Science-Fiction.

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Adieu

Egarés dans la campagne autour de la forêt de l'Isle-Adam, deux amis chasseurs, le marquis d'Albon, magistrat, et le baron de Sucy, ancien colonel de l'armée impériale, ont la surprise d'apercevoir, dans le parc d'une propriété à l'abandon, une silhouette féminine fort étrange. Cette jeune femme qui vit comme un être primitif, courant dans la nature, sautant de branche en branche, vêtue n'importe comment. Elle est incapable de communiquer avec d'autres humains si ce n'est en répétant machinalement un seul mot : « Adieu ». De Sucy la reconnaît, il s'agit de Stéphanie de Vandières, la femme qu'il a passionnément aîmée autrefois et dont il fut tragiquement séparé lors du terrible passage de la Bérésina en 1812. Nous sommes en 1819. Capturée par les Russes, on ne sait pas trop ce que Stéphanie a dû subir pendant toutes ces années. Elle vient d'être retrouvée dans une auberge strasbourgeoise, errant comme une vagabonde hébétée. Pour lui faire retrouver la raison, de Sucy va tenter un ultime stratagème...

Très belle nouvelle ou court roman (93 pages) de l'immense Honoré de Balzac, « Adieu » fut publié dans la revue « La mode » au printemps 1830 et aurait dû faire partie d'un corpus plus important intitulé « Scènes de la vie militaire ». Cette histoire est un peu le pendant féminin du plus célèbre « Colonel Chabert ». Son morceau de bravoure est l'épisode de la Bérésina qui est parfaitement décrit. Balzac s'était beaucoup documenté (Général de Ségur) et disposait même du témoignage d'un ami présent sur les lieux. La langue est belle, bien sûr, et le traitement de cette histoire touchante et romantique est fait avec délicatesse et doigté. On imagine ce qu'un de nos écrivains modernes aurait fait du calvaire subi par cette pauvre femme. Aucun détail, même le plus sordide, ne nous aurait été épargné. Avec Balzac, rien de tel. Il suggère, on devine. Là, se trouve l'art véritable et non dans le grand-guignol.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Le Père Goriot

Peut-être le plus célèbre roman de Balzac, mais pas le plus facile à lire. Pourtant l'histoire est passionante, et il a comme anvantage d'être une plaque tournante de La comédie humaine, puisque plusieurs personnages importants y gravitent. Cela permet de traîter de multiples facettes des sentiments humains, des plus déplorables aux plus touchants, tout en restant mal à l'aise à la fin, car on se sent pencher du côté de la bêtise et de la méchanceté, tellement le destin de ca pauvre Goriot semble inévitable.
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Eugénie Grandet

Quand je lis Balzac, j'ai l'impression d'être avec le narrateur sur les lieux de l'action. Les descriptions sont tellement poussées qu'on est transporté sur place. Ce qui fait aussi la qualité du roman, c'est une histoire qui surprend, une peinture des sentiments et de l'âme humaine très forte et sensible. On souffre avec Eugénie, on suit son parcours, ses doutes et ses espoirs et ils deviennent personnels. Balzac a du génie, comme dans le titre de ce roman.
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Eugénie Grandet

Un classique du XIXè siècle, qui est d'actualité.

Au premier abord, il s'agit simplement de l'histoire de la relation entre un père à l'avarice monomaniaque et sa fille Eugénie qui souffre de son despotisme. J'ai longtemps poursuivi ma lecture dans l'état d'esprit sur lequel j'étais resté après Manon Lescaut et Fermina Marquez : les personnages féminins donnant leur nom au titre du livre me semblaient finalement dérisoires. Eugénie Grandet me faisait donc d'emblée cette impression-là : un caractère soumis, des activités quotidiennes absolument insignifiantes voire futiles (couture, piété...), le premier amour lié à la fragilité adolescente...

Mais l'œuvre est bien plus complexe que cela. S'inscrivant dans la Comédie humaine, en particulier les "Scènes de la vie de province", on a une peinture des relations intéressées entre les "bonnes" familles. L'argent est au centre de la scène avec l'avarice du père Grandet, mais aussi dans tous les rouages de la société. L'atmosphère provinciale, à cette époque, est glorifiée par la vague romantique, mais Balzac y souligne aussi la mesquinerie, les mœurs ancestrales malades... Et finalement le personnage d'Eugénie dévoile un caractère sublime, romanesque certes, mais qui se démarque nettement de l'époque et qui est intemporel d'une certaine manière.
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La Peau de chagrin

A lire les critiques de "La peau de chagrin" déjà présentes sur babelio.com, je m’aperçois des difficultés posées par son roman – et plus généralement par son œuvre (mes premières lectures, comme "Le lys dans la vallée", en sont un bon exemple). Balzac peut agacer aujourd’hui, son mysticisme peut faire sourire et sa grandiloquence lasser. Je pourrais renchérir sur ces reproches si l’auteur de la Comédie humaine ne possédait cette distance ironique particulièrement prononcée dans ce récit (voir l’hommage rendu à Molière dans la scène des médecins), s’il n’avait pas la portée philosophique, reprise quelques décennies plus tard par Nietzsche, sur les limites du langage et de l’art, sur les limites mêmes de nos perceptions, troublant ainsi nos certitudes quant à savoir ce qui relève de la fiction ou de la réalité. Car le jeune héros Raphaël est constamment le jouet de son imagination. Cette peau de chagrin existe-t-elle bel et bien ? L’ensemble du récit n’est-il pas le produit des illusions et des chimères de ce personnage romantique et désespéré ?

Enfin, je n’ai pu que me délecter de l’art avec lequel Balzac a composé, en un temps bien pudibond, une ode indirecte aux plaisirs des sens. La scène de la nuit de débauche, digne du grand Rabelais, ne peut être l’œuvre que d’un bon vivant.

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Le Père Goriot

Un vrai petit bijou !

Balzac nous décrit ici au travers de Rastignac ce qu'était le règne de l'argent dans le monde bourgeois de Paris après la révolution. Il fallait bannir les sentiments et utiliser les autres si l'on voulait s'en sortir. Cette leçon pourrait très bien s'appliquer de nos jours dans certains milieux de Paris.



On y retrouve aussi le thème de la paternité poussé à son extrême.

D'un côté l'acharnement du père Goriot à passé tous les caprices de ces filles m'a semblé à des moments absurdes. Mais d'un autre côté son dévouement sans borne m'a paru admirable.

On sait bien que l'amour rend aveugle



Cette comédie humaine connaît son apogée dans les dernières pages. C'est à ce moment précis que le livre prend toute sa dimension émotionnel et tragique.

C'est un récit d'une grande passion que j'ai pris plaisir à lire dans son ensemble, mais la fin a été pour moi délectable.

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La Rabouilleuse (Un ménage de garçon)

Les profs de français nous rebattent les oreilles des fameuses "descriptions" de Balzac, quand ils ne nous obligent pas à lire "La peau de chagrin" ou "Le lys dans la vallée", certainement pas les meilleurs Balzac.

Alors que "La rabouilleuse" est un roman vivant, rapide, imagé, excitant... tout en étant aussi instructif et fouillé que certains pensums du grand Honoré.

Et puis, ce Philippe Brideau, infâme dans la vie de tous les jours, qui se révèle un intriguant de génie et un redresseur de torts d'une brutalité inouïe !

Bref, un grand Balzac, dans la lignée du "Père Goriot" et de ses suites...
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La Cousine Bette

Bette est vieille, pauvre, laide. Elle déteste sa famille heureuse et riche et jure de se venger quand sa jolie cousine lui vole l'homme qu'elle aime d'un amour platonique et sans retour. C'est l'occasion pour Balzac d' écrire une roman feuilleton génial, mordant et ironique en multipliant les scènes burlesques et outrancières et de dresser une série de portraits tous plus caricaturaux les uns que les autres. C'est drôle, méchant et incroyablement enjoué.
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La Peau de chagrin

Je viens de terminé ce roman, œuvre majeure d’un des plus grands romanciers français du XIXeme siècle : Honoré de Balzac.

Ce livre est à la fois un conte philosophique mais aussi un roman fantastique, il est totalement inclassable.

Cette histoire de talisman maléfique a servi de référence à nombre d’œuvres qui y ont puisé une part d’inspiration. Bazar de Stephen King par exemple, dans lequel on retrouve des petites similitudes, ou pour le thème de la mortelle malédiction : La peau sur les os du même auteur.

Balzac nous expose ici trois thèmes principaux : la vanité, l’amour (dont celle sans réciprocité) et enfin la mort.

Je dois vous avouer que c’est une lecture pas toujours facile ni très accessible car l’auteur aime en rajouter des tonnes sur ses descriptions avec un style foisonnant, certaines pages sont des pavés à elles seules.

J’ai particulièrement aimé le fait que l’auteur sache mettre en exergue les contradictions de ses personnages, il exploite cet aspect psychologique avec talent.

En résumé, un grand classique de la littérature française à la croisée du fantastique, du psychologique et du philosophique. J’ai aimé cette plongée dans le Paris décadent du début du livre, puis dans la province rugueuse de la seconde partie.

Le héros tente de fuir sa mort quitte à oublier de vivre et d’aimer, lorsqu’on connaît son passé de grand vaniteux c’est un sacré retour de bâton. Finalement, c’est une forme de leçon de vie que l’on prend en lisant ce livre.

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Le Père Goriot

Entrer dans la vie, c’est accepter la basse cuisine



Comment résister quand on est un pur à ces « Trompettes de la renommée » qui attirent les provinciaux vers la capitale ? La question est posée dans les grands romans du XIX°, ceux de Stendhal, de Maupassant, de Zola mais aussi et surtout de Balzac. Par Brassens aussi qui met souvent en scène de ces jeunes blancs becs dont il s’amuse dans une de ses dernières chansons : « Que ton Rastignac n’ait cure ô Balzac, de ma concurrence. » Mais pour réussir, il faut que « le jeune coq » se barde et comprenne bien à quoi il doit s’en tenir… Assez perdu de temps avec l’Amour, les chimères, l’honnêteté ! Place à l’Argent et au Lucre, et pour cela, il faut foncer et piétiner les derniers scrupules.

Lorsqu’il quitte Angoulême, comme son futur cadet des Illusions perdues, Lucien de Rubempré, Eugène de Rastignac est vulnérable et doit accomplir un apprentissage, car il est le héros, porteur des grands espoirs de sa famille qui est prête à se saigner pour lui. Dès son arrivée, il fait jouer les pistons : la comtesse de Beauséant, sa cousine éloignée et rompue aux usages du monde, lui explique aussitôt le mode d’emploi et ne mâche pas ses mots : « Considérez les hommes et les femmes comme des chevaux de poste ».

En d’autres termes, pas de sentiments, pas de scrupules. Et Balzac semble vouloir illustrer ces propos tout au long de la fable qu’il déroule sous les yeux de son lecteur : le père Goriot a deux filles pour lesquelles il se sacrifie peu à peu et que récolte-t-il en échange ? Rastignac assiste, impuissant à la dégringolade de cette figure christique du renoncement et de l’Amour. Lié au diabolique Vautrin qui habite comme lui l’humble pension Vauquer, il écoute malgré lui la parole de celui qui se révèle véritable truand. Et l’ancien forçat connaît toutes les ficelles et a des avis bien arrêtés sur la vie et sur la « Comédie humaine » :

« Voilà la vie telle qu’elle est. Ce n’est pas plus beau que la cuisine, ça pue tout autant et il faut se salir les mains si l’on veut fricoter (…) Mon petit, quand on ne veut pas être dupe des marionnettes, il faut entrer tout à fait dans la baraque »




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La vieille fille

Ah que j'ai aimé ce roman ! Il entre sans aucun doute dans mes favoris. J'ai eu envie de le lire parce qu'il traite du sujet du mariage et c'est un sujet que j'aime tout particulièrement chez Balzac car chaque fois il le traite avec une justesse passionnante (Eugénie Grandet, La maison du chat qui pelote, le bal de Sceaux, La vendetta, La bourse)

Ici on va découvrir Mademoiselle de Cormon, car la vieille fille c'est elle. Elle est issue de la bourgeoise, elle est riche, mais elle a 42 ans et est célibataire, et ça pour l'époque ce n'est rien de moins qu'une anomalie. Si au moins elle habitait Paris peut-être aurait-elle pu passer inaperçue, se fondre dans la masse, mais elle habite une petite ville de province, Alençon, alors c'est peu dire que tous les regards sont braqués sur elle.

Néanmoins elle est appréciée, elle connaît tous les habitants et tous les habitants la connaissent, elle est pieuse, aimable et elle reçoit chez elle régulièrement, bref elle est la châtelaine de la ville, et en tant que telle sa situation maritale anime bien évidemment le village. Mais ce que le village guette surtout c'est le choix qu'elle fera entre les deux prétendants qui s'agitent pour elle : le chevalier de Valois et Monsieur du Bousquier. Deux hommes autant aux antipodes que l'on puisse être ; le premier est un vieil aristocrate au style suranné hérité de l'ancien régime, le second est un républicain opportuniste et rustre. Mais il n'y pas qu'eux dans cette histoire, autour de la célibataire et des deux hommes, gravitent également d'autres personnages que l'on va découvrir car tous ensemble forment le tissu social et humain de cette scène de théâtre.

En fait ce roman c'est le roman du portrait. Portrait d'une ville de province, portrait d'une femme, portrait d'hommes, portrait d'oppositions, portrait de moeurs. Pour chacun des pans de cette histoire Balzac nous livre une présentation si précise qu'elle en est presque chirurgicale.

Et en même temps c'est un roman qui possède un formidable souffle romanesque, bourré de dialogues, d'évènements, et même pas mal de rebondissements, de l'humour et du drame. Mais ce que l'on constate le plus intensément, comme avec les romans cité plus haut, c'est ce terrible dilemme que le mariage implique pour les femmes. Choix à faire, choix difficile, choix impossible, choix d'amour ou choix de raison, même l'absence de choix est un choix. Et il semble que pour chaque choix ou non-choix la désillusion soit au bout du chemin, toujours.

Bref, un roman qui contient tout ce que Balzac sait faire de mieux. Un gros coup de coeur !
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Le Médecin de campagne

Oser penser un monde idéal, un monde où les hommes se convertiraient de leurs actes réprimants pour retrouver le bon côté de leur être! Voici le rêve de Honoré de Balzac qui se dessine dans le médecin de Campagne. Au contraire de Zola qui se penche vers les idées socialistes pour planter son rêve d'un monde idéal dans Les Quatre Évangiles, tome 2 : Travail, Balzac se penche vers le capitalisme comme modèle idéal se manifestant par l'intégration de tout homme et à tout les niveaux...mais pourvu qu'il y ait un qui dispose de ses énergies pour refaire le monde comme notre cher médecin de campagne.

Qui est Monsieur Benassis, ce médecin de campagne qui devient aussi maire par son dévouement à vouloir éradiquer le mal dans ce petit monde de la vallée de la Chartreuse, celui-là à qui l'on voue respect et reconnaissance? Et qui est Genestas, ce capitaine, à qui l'amitié de Benassis va nous permettre de découvrir les œuvres de celui-ci?...
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La Cousine Bette

Cousine, animal au sang froid !

Paris, XIXe siècle dans la famille du Baron Hulot d’Ervy l’effervescence règne il faut marier Hortense. Madame la baronne Adeline effectue des démarches, à contre cœur , auprès de Crevel, ancien commerçant fortuné. La fille de ce dernier est mariée avec Hulot fils. Les Hulot ont besoin de Crevel, car ils sont ruinés par le libertinage du Baron, qui a en commun avec Crevel les mêmes goûts pour les courtisanes, ils sont même en concurrence.

Adeline est toujours une belle femme, une fois établie elle a fait venir auprès d’elle sa cousine Lisbeth surnommée Bette. Celle-ci est une vieille fille laide qui est arrivée illettrée et qui de surcroît a refusé de se marier avec ceux qui lui ont été proposés. Elle a toujours été jalouse de sa cousine et à Paris plus encore. Tout est sujet à l’envie. Mais elle est rusée et machiavélique.

« En 1837, après vingt-sept ans de vie, à moitié payée par la famille Hulot et l’oncle Fischer, la cousine Bette résignée à ne rien être, se laissait traiter sans façon ; elle se refusait elle-même à venir aux grands dîners en préférant l’intimité qui lui permettait d’avoir sa valeur, et d’éviter des souffrances d’amour-propre. Partout, chez le général Hulot, chez Crevel, chez le jeune Hulot, chez Rivet, successeur des Pons avec qui elle s’était raccommodée et qui la fêtait, chez la baronne, elle semblait être de la maison. »

Bette est transparente pour les uns et utile pour les autres, ce qui ne fait que renforcer ce sentiment d’aigreur qui va crescendo.

Tout le livre repose sur cette comédie, sauver les apparences pour les Hulot qui sont aux abois, et la vengeance fomentée par une laissée pour compte.

Balzac a construit ce roman avec des portraits riches, d’une description méticuleuse qui met en place chacun comme sur un échiquier, avec humour aussi. C’est un suspense sur fonds social et psychologique d’une précision et d’une tension digne des meilleurs thrillers. Bette est un animal a sans froid, qui n’a pas la beauté ni la culture mais elle a pour arme son insatiable jalousie, le bon sens paysan et l’art de s’associer. En effet, la laide va s’associer à Valérie Marneffe, redoutable courtisane, jeune, jolie et sans scrupule qui va finir de ruiner Hulot et faire de Crevel également un être manipulé, lui qui se croyait manipulateur.

La scène où le baron Hulot se croit suffisamment aimé pour abandonner tout apparat qui était censé le rajeunir, pour enfin assumer son âge et son apparence est à mourir de rire, tellement Balzac y met de réalisme.

Toutes les descriptions du monde social et politique nous montrent que deux siècles plus tard peu de choses ont changé. Ce sont les mêmes ressorts qui agissent.

Et il y a l’étude de l’âme humaine, la cousine Bette réussira-t-elle ?

Le génie de Balzac éclate dans le dénouement après avoir mené cette intrigue sur un fil tendu à l’extrême.

Un classique qui se lit et se relit avec un plaisir intense. Si vous croyez en lisant les critiques en découvrir trop sur ce roman c’est ne pas compter sur le talent de Balzac qui a chaque ligne vous incite à tourner les pages de façon compulsive et vous découvrirez qu’en fait les critiques ne vous ont pas révélé l’essentiel, cette quintessence balzacienne.

©Chantal Lafon




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Illusions perdues

J’ai laborieusement échelonné la lecture des Illusions perdues d’Honoré de Balzac sur presque quatre mois… À la fin, c’était devenu mon rituel du matin, quelques pages après mon petit déjeuner pour enfin en finir !



Le roman est divisé en trois longues parties : « Les deux poètes », « Un grand homme de province à Paris », « Eve et David ». Il faut noter que les contemporains de Balzac ont lu les trois livres de manière morcelée, sous forme de feuilletons et que c’est la partie parisienne qui a eu le plus de succès, qui a fait le plus polémique.



Lucien Chardon et David Séchard, deux amis sans fortune, rêvent de gloire : Lucien, fils d’apothicaire, veut devenir un grand poète et porter le nom de sa mère, de Rubempré, tandis que David, fils d'imprimeur, veut inventer un nouveau mode de fabrication du papier et épouse Eve, la sœur de Lucien.

Protégé par Mme de Bargeton, sensible à sa beauté et à son charme, Lucien fréquente le milieu aristocratique d’Angoulême. Il finit par suivre sa muse à Paris pour fuir les rumeurs provinciales et satisfaire ses ambitions littéraires.

Dès la première partie, nous mesurons combien les deux personnages principaux sont différents, physiquement et moralement. Cependant, je ne suis parvenue à m’attacher à aucun des deux. Lucien m’insupporte déjà car je le trouve superficiel et naïf, ambitieux sans véritable envergure. Le dévouement inconditionnel de David envers son ami me désolera tout au long de ma lecture car il se sent inférieur à son ami.



Paris va symboliser la perte des illusions pour Lucien. S’il avait un avenir prometteur à Angoulême, il fait un peu tâche dans la capitale, ne maîtrisant pas les codes mondains. Vite délaissé par sa protectrice, il survit d’abord pauvrement, en écrivant, sans parvenir à se faire éditer, puis devient journaliste tout en vivant au crochet d’une jolie actrice devenue sa maitresse.

Malgré les longueurs balzaciennes, j’ai adoré la mise en abyme du fonctionnement des milieux littéraires et journalistiques, de la recherche du succès et de la renommée par des moyens peu reluisants. Balzac nous donne à voir les mœurs d’une véritable faune où évoluent toutes sortes de gens de lettres : libraires, éditeurs, auteurs, dramaturges, journalistes, etc. Balzac règle sans doute ici quelques comptes personnels avec certains libraires-éditeurs et critiques… La tonalité se fait satirique, polémique.

Lucien devient un dandy en vue, menant une existence brillante avant de s’attirer des ennuis et des inimitiés. Balzac illustre à travers lui le pouvoir corrupteur de l’argent et une certaine dégradation morale. La littérature devient une marchandise, un commerce.

Dans cette partie parisienne, j’ai apprécié de retrouver de nombreux protagonistes de La Comédie Humaine, déjà croisés depuis que j’en ai entrepris la lecture et relecture in extenso.



Rapidement criblé de dettes, Lucien rentre à Angoulème où, David et Eve, qui l’ont beaucoup aidé financièrement, sont au bord de la faillite. Tandis que David poursuit ses recherches, ils sont aux prises avec les manœuvres déloyales d’une imprimerie concurrente. Le contraste s’accentue entre leur posture digne, travailleuse et profondément honnête et l’attitude égocentré et geignarde de Lucien, auteur de fausses écritures qui font peser sur David la menace d'une arrestation, toujours en train de se plaindre et de se repentir.

J’avoue que Balzac m’a perdue dans les passages techniques sur la fabrication du papier et ceux, procéduriers, entre David et ses concurrents ou son père.

J’ai trouvé le dénouement un peu facile avec l’arrivée providentielle d’un drôle d’ecclésiastique espagnol qui engage Lucien comme secrétaire et lui donne les moyens financiers de réparer ses fautes envers David et Eve. Si vous connaissez bien l’échafaudage de La Comédie humaine, vous savez que d’est Vautrin, encore une fois évadé du bagne, qui se cache sous cette identité (la suite dans Splendeurs et misères des courtisanes).



Un roman fondamental chez Balzac, mais vraiment indigeste !

Pourquoi les romans les plus connus de La Comédie humaine sont-ils aussi les plus difficiles à lire, les plus ennuyeux… ?


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La Maison Nucingen (précédé de) Melmoth réconcilié

Cela faisait quelque temps que je n'avais plus été mitigée ou déçue d'un Balzac, voilà il fallait bien que ça arrive.

Ce livre est composé de deux nouvelles distinctes, mais liées dans le fond : Melmoth réconcilié et La Maison Nucingen. Toutes deux ont pour thème le monde de la finance et ont également pour cadre la banque du Baron Nucingen.

Je ressors de cette lecture mitigée car si j'ai aimé la première histoire et j'ai été totalement perdue par la seconde.

Dans Melmoth réconcilié on plonge dans une des histoires qui composent la catégorie "Études philosophique" de la comédie humaine. Un homme endetté, au bord du désespoir et à deux doigts de se faire arrêter pour détournement réussit à se sauver mais au prix d'un pacte qui fait dorénavant de lui un être doué de toutes les capacités et tous les pouvoirs du monde. Comme avec La peau de chagrin on est à la fois dans le réel et dans le mystique. Un mélange savamment maitrisé par Balzac qui nous livre une histoire aux multiples grilles de lectures, tout en restant entrainante, qui m'a beaucoup plu.



Puis dans La Maison Nucingen, il s'agit de quatre personnages qui sont à la table d'un restaurant et, ne se sachant pas écoutés, vont parler de l'ascension fulgurante de Rastignac et du Baron Nucingen. L'histoire commençait ainsi et j'étais très enthousiasmée car appréciant beaucoup Rastignac depuis que je l'ai découvert dans le Père Goriot, j'avais hâte de savoir comment il avait réussi. Mais mon enthousiasme s'est arrêté là. Car je me suis heurtée à des dialogues absolument interminables, opaques et étourdissants. Les quatre amis dévissent sur le monde des finances et de la spéculation, sujets déjà assez complexes en eux-mêmes, mais quand on y ajoute les nombreuses digressions des personnages, qui en plus font en permanence des références que l'on ne saisit pas et qu'en plus les dialogues vont dans tous les sens ; on m'a perdu. J'ai été noyée et sans pouvoir respirer une seconde à cause de l'absence totale de narration, donc tout cela a fait que je n'ai même pas pu terminer l'histoire tant c'était illisible... Dommage.

Donc ce fut comme je l'ai dit une lecture très partagée ; une nouvelle que j'ai aimé et une autre beaucoup moins. Ah Honoré.
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Ursule Mirouët

« Ursule Mirouet » fait partie des « Scènes de la vie de province » aux côtés de quelques-uns des grands chefs-d’œuvre de Balzac comme « Le Lys dans la vallée », « Eugénie Grandet », « La Rabouilleuse » et bien sûr « Les Illusions perdues ».

C’est encore l’histoire d’une pauvre fille que des méchants veulent ruiner et plus encore. Balzac nous a habitué à ce scénario. Mais ne vous fiez pas à ce raccourci : « Ursule Mirouet » est un grand roman, très sous-estimé, mais très riche et très complet. En fait, c’est un modèle de roman « balzacien ». L’auteur nous distille une étude de mœurs à sa façon, à travers l’histoire d’une jeune fille bien sous tous rapports (sauf quelques irrégularités dans son ascendance, mais bon) qui doit hériter de son bon parrain et tuteur, mais que des parents envieux et disons le mot malintentionnés veulent gruger, spolier, même carrément euh exclure du cercle de famille.

Ursule est une jeune fille recueillie par le bon docteur Minoret. A la mort de ce dernier, son parrain et tuteur, elle hérite d’une petite fortune, succession aussitôt contestée par des parents indélicats (c’est un terme gentil pour dire que ce sont de sacrées ordures). Ils vont même jusqu’à lui voler des papiers pour la compromettre, et la pauvre fille dépérit, arrive même aux portes de la mort, mais fait demi-tour grâce à l’amour de son fiancé et de quelques amis du bon docteur. Et tout est bien qui finit bien.

Aussi âpre qu’« Eugénie Grandet », mais avec une fin plus optimiste, « Ursule Mirouet » donne un beau portrait d’une jeune fille honnête, droite et innocente, en butte aux manœuvres et manigances sordides de vilains jaloux. Prétexte aussi à une description au scalpel de cette petite bourgeoisie de province où l’argent est le moteur principal de la vie, qu’elle soit publique ou privée (c’était déjà le cas avec Eugénie). On notera aussi quelques notes acides sur la noblesse et le clergé, ainsi que cette opposition (éternelle) entre le matérialisme des uns et la hauteur de sentiments des autres.

Une curiosité dans ce roman : l’intrusion d’éléments un peu irrationnels, comme l’occultisme, la transmission de pensée, le pouvoir des rêves. On sait que Balzac n’était pas tout à fait fermé à ces théories (on peut s’en assurer dans ses « Etudes philosophiques »)

Enfin il faut souligner le caractère hautement romantique du roman : Ursule est une jeune fille idéale (un peu trop, peut-être), jeune, jolie, agréable de tempérament, d’une innocence calculée, intelligente et raffinée, qui fait contraste avec l’ignorance, la goujaterie et la bassesse de ses adversaires.

Il est étrange que ce roman n’ait pas rencontré, auprès du public, un engouement comme celui qui a salué « Eugénie Grandet ». Car c’est un beau roman, vivant et attachant, à la fois réaliste et romantique (c’est tout Balzac, ça). Il se lit très bien, avec facilité, sans avoir à sauter des pages entières de descriptions, comme il arrive fréquemment chez notre auteur. Un roman à redécouvrir, sans aucun doute.

Il existe une version TV : une réalisation de Marcel Cravenne en 1982 avec Anne Consigny dans le rôle-titre, Fernand Ledoux (le docteur Minoret), Armand Meffre, André-François Pistorio, Lise Delamare, André Reybaz

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Les Chouans

« Les Chouans » est le premier roman signé Balzac. Jusque-là il avait écrit un nombre impressionnant de romans, de nouvelles et d’essais, sous divers pseudonymes. La qualité de ces œuvres, purement alimentaires, n’augure en rien des trésors qui viendront avec « La Comédie Humaine », mais beaucoup de critiques contemporains pensent que ces écrits portent en germe bien des éléments de sa production future.

Edité en 1829 sous le titre « Le dernier chouan, ou la Bretagne en 1800 », le roman sera remanié à plusieurs reprises avant d’être intégré à la Comédie Humaine en 1845 sous le titre qui lui est resté : « Les Chouans ».

Le premier titre, bien plus significatif que le dernier, indique bien le propos. Le « Dernier Chouan », fait écho au « Dernier des Mohicans », (de Fenimore Cooper, paru en 1826), héros d’une rébellion vouée à l’échec. Par ailleurs, la date et le lieu sont clairement spécifié : la Bretagne, l’année 1800.

Bien qu’il n’y ait pas trente ans entre les faits racontés et la date de publication du roman, celui-ci peut recevoir le qualificatif d’historique, puisqu’il évoque un des conflits majeurs de la Révolution, celui qui opposait les Blancs (royalistes) aux Bleus (républicains).

L’histoire est assez simple ; Marie de Verneuil est chargée par Fouché de séduire Montauran (dit le Gars) pour le faire tomber dans un piège. Mais Marie tombe amoureuse de sa victime présumée. Les manigances de la police (Fouché et son associé Corentin) feront en sorte, par une sordide manipulation, que Marie elle-même amènera son amant à tomber dans le piège.

Une intrigue tordue où les manipulations se succèdent, où les amours sincères se heurtent aux visées politiques (d’un côté comme de l’autre), où le romantisme se heurte au réalisme, c’est une fois de plus la preuve que les histoires d’a, les histoires d’a, les histoires d’amour finissent mal. En général.

La multiplicité des lectures nuit un peu au roman : roman historique, roman d’aventure, roman d’amour, roman politique… « Les Chouans » est tout ça à la fois, et l’on peut regretter que Balzac n’ait pas un peu plus travaillé son sujet (il est vrai qu’il vient juste de quitter son ancienne manière, quelque peu indolente) : en donnant plus de relief aux personnages, très manichéens, et surtout en faisant un tableau de la Bretagne moins caricatural et moins odieux (si j’étais breton, je me sentirais humilié) : attardés, fanatiques et crédules à l’excès, manipulés par des aristocrates et des curés sans scrupules (seul Montauran semble au-dessus), tels sont les Bretons montrés par Balzac … Chez les Bleus, ce n’est guère mieux, mais Balzac donne une couleur politique qui justifie les bassesses de Fouché et Corentin. Ce cynisme, perdurera tout au long de la « Comédie Humaine ».

Cela étant, le roman se lit très bien, le style de Balzac reste fluide et agréable, et si l’on fait abstraction des quelques défauts de ce « premier roman nouvelle manière » on peut trouver un certain charme à cette histoire touchante.

Le film d’Henri Calef, en 1947, avec Jean Marais, Madeleine Lebeau et Madeleine Robinson, est une adaptation honorable, mais il a bien vieilli, et a été desservi par des critiques qui y voyaient (nous sommes juste dans l’après-guerre), des allusions à l’Occupation et à la Résistance.







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Eugénie Grandet

Quel magnifique livre ! Je crois qu'Eugénie Grandet est mon personnage préféré De Balzac jusqu'à maintenant. Une incarnation de la pureté qui n'abjure pas sa dignité sur l'autel des sentiments, une grande dame qui tient tête à son avare de père sans jamais le dénigrer publiquement, un équilibre parfait, enfin, entre amour authentique, fermeté morale et sens du devoir et de l'effort, couronné par une classe absolue dans l'adversité. Balzac n'a même pas eu besoin d'en faire une réincarnation de Vénus pour la sublimer. Une figure vraiment très inspirante !



La petite étoile que je retire ne s'explique que par l'abondance de passages qui traitent de spéculations et de négociations de rentes, un charabia économiste d'autant plus incompréhensible qu'il se rapporte à des pratiques qui n'ont plus ou quasiment plus court. le livre, mis à part ces passages nécessaires quoique laborieux, est parfaitement lisible, avec énormément de très belles phrases et d'observations que chacun fait sans forcément réussir à mettre des mots dessus. le personnage de l'avare est particulièrement réussi, il retranscrit parfaitement le côté pathologique, "harpagonesque", de l'obsession de l'argent, à laquelle se subordonnent sans disparaître totalement les affections profondes pour sa famille.



Ce roman semble être le pendant provincial du Père Goriot, très "parisianocentré", à la différence majeure que la figure paternelle, cette fois, accumule au lieu de prodiguer. Les factions bourgeoises qui s'affrontent à coup de politesses sournoises pour décrocher une union matrimoniale qui leur ouvrirait la fortune des Grandet sont particulièrement savoureuses à suivre. Au milieu de ces luttes d'intérêt, comparables, quoique moins sophistiquées, à celles des Parisiens, une jeune femme de Saumur se confronte à la dure réalité des rapports humains en essayant de préserver l'once d'idéal qui a marqué le début de son affirmation dans le monde.



Enfin, plusieurs passages montrent la préoccupation de l'auteur pour l'avenir de cette société de l'argent pour l'argent, préoccupation dont les esprits les plus aiguisés dans l'observation de leur propre époque apprécieront la perspicacité.
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