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Critiques de Honoré de Balzac (3256)
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La Cousine Bette

Guérit-on de l'état de « coureur de femmes » ?

Au bout de 150 pages, l'envie de commencer ma critique me démange.

Car, comme d'habitude, Balzac plante merveilleusement le décor et les faiblesses des personnages : tout est là pour que le drame se déroule.

A 42 ans, la Vosgienne Bette, montée à Paris, est laide. C'est une vieille fille. Elle est obligée de travailler alors que sa jolie cousine Adeline est belle, et mariée au baron Hulot qui a pignon sur rue !

Bette est jalouse, mais rentre son envie. Et rentrer son envie, c'est terrible ! Elle sublime ce défaut en aidant un pauvre réfugié polonais, Wenceslas, à développer son art : la sculpture miniature. Wenceslas est doué. Il devient « sa chose » !

C'est alors que la jolie Hortense, 22 ans, fille d'Adeline et confidente de Bette, rencontre Wenceslas : c'est le coup de foudre !

Attention : Bette, qui est une sorte d'ancêtre de Tatie Danielle, celle d'Etienne Chatiliez, va réagir : elle ne peut pas perdre le seul « bien » qu'elle possède : son Polonais !

Vengeance !



Comme souvent, Balzac dénonce le pouvoir corrupteur de l'argent.

Peut-on acheter l'amour de ses enfants avec de l'argent au point de n'avoir plus rien ? ... est ma question dans son magnifique « Le Père Goriot » ?

Ici, le baron Hulot peut-il acheter sa passion pour la belle Valérie Marneffe, alors que celle-ci fait cracher au bassinet trois autres amants, et exige que son mari passe chef de bureau ? …

Et ceci au point de s'endetter, d'endetter sa femme et ses enfants ?

C'est l'éternel drame de la passion de l'homme pour la belle femme.

Mais la passion est une attitude lâche, nous signale Honoré de Balzac, car un homme doit d'abord penser à sa famille.



Cet acte de «  La Comédie Humaine », je le connais bien :

à La Réunion, la belle créole épouse un beau zorey (métropolitain venu travailler au soleil), et lui fait acheter la case et l'auto pour elle : le zorey est son « pied de riz » !

Heureusement, en métropole, les femmes travaillent, revendiquent fièrement leur indépendance, et n'ont pas besoin de pied de riz ...

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La Rabouilleuse (Un ménage de garçon)

Ce roman est intéressant à plusieurs titres. D'abord, il relate ce qu'on appellerait aujourd'hui une saga familiale. L'action commence vers 1792 en pleine Révolution, se poursuit sous l'Empire pour s'achever vers 1835. Ensuite, c'est un roman sur la question épineuse des successions. Comment certains s'emploient à déshériter une personne en toute légalité et comment faire pour détourner une succession. Et puis, c'est un roman qui s'intègre parfaitement dans la Comédie Humaine par les nombreuses interactions avec "le colonel Chabert", "le père Goriot" ou "Illusions Perdues".



Mais je commencerais bien par une anecdote personnelle sur Issoudun, sous-préfecture de l'Indre, où se déroule une partie du roman. J'avais lu et beaucoup apprécié ce roman vers l'adolescence. En particulier j'avais bien aimé la description de la ville d'Issoudun d'un point de vue historique et humain. Mais ne me souvenais plus de certains détails. Il y a peut-être une quinzaine d'années, j'avais rencontré des gens, qui étaient originaires d'Issoudun. Et je m'étais écrié : "ah, mais je connais Issoudun à cause du roman de Balzac" ! Et ma remarque avait fait un flop magistral qui m'avait un peu surpris. Et en relisant le roman, j'ai bien rigolé car je ne me souvenais plus, en fait, de la férocité de Balzac en décrivant les habitants (pas arriérés mais presque, pas avares mais pas loin) d'Issoudun …



Comme très souvent chez Balzac, on voit l'écrivain louvoyer entre son attachement à la royauté restaurée (avait-il bien le choix s'il voulait satisfaire quelques petites ambitions ou simplement réussir à être publié ?) et une admiration sinon un respect pour l'Empire et les personnages issus de cette période. En effet, ici, Balzac nous décrit diverses personnes parmi les anciennes gloires des campagnes de Napoléon qui ont refusé d'intégrer les armées royales et qui vivotent avec une demi-solde. Ceux-là complotent entre eux ou traficotent pour s'en sortir. C'est le cas de Philippe, le fils de la famille Bridau à Paris mais aussi de Max à Issoudun. Mais, d'autres personnages issus de cette période ne manquent pas d'intérêt comme le père de Philippe qui fut un fonctionnaire dévoué de l'administration mise en place par Napoléon.



Le cœur du roman, c'est le tableau familial centré sur la mère, Agathe Bridau née Rouget, d'origine issoldunoise, que le père Rouget avait déshéritée en l'expédiant à Paris. Agathe et ses deux fils Philippe et Joseph. Philippe est son préféré malgré son ingratitude, son cynisme et ses habitudes de soudard. Joseph est le personnage que Balzac bichonne. Il respecte sa mère et lui porte assistance. Il a du cœur. Surtout, c'est un travailleur forcené et cherche douloureusement à percer à travers son métier de peintre. Il y parvient peu à peu à la force du poignet grâce à des amis fidèles et à une reconnaissance de son talent : Balzac est en train de parler de lui-même…



Et la Rabouilleuse alors ? Eh bien, c'est le fil rouge du roman. Il s'agit d'une fillette récupérée par le grand-père Rouget dans les marais en train de "rabouiller" l'eau du marais pour faire sortir le poisson de son gîte. Avare, il la prend à son service pour une poignée d'écus. Il se trouve qu'elle devient belle en grandissant ; elle prendra peu à peu conscience de son ascendant, se rendant ainsi indispensable aux vieux grigous qui l'emploient. Elle devient surtout un enjeu dans le débat des successions qui agite la famille sous le regard intéressé et narquois de la bonne bourgeoisie d'Issoudun. De Rabouilleuse elle deviendra même comtesse, mais là, je ne veux pas en dire plus.



La Rabouilleuse est un excellent roman, bien balzacien, où ce n'est pas souvent les gens honnêtes qui remportent la mise. Il se lit d'autant plus agréablement que Balzac laisse éclater une belle ironie tout au long de l'histoire. D'ailleurs je terminerai bien par une des dernières phrases du roman qui témoignent d'un (léger mais certain) persifflage de l'ami Balzac.



"Les bons comtes ont les bons habits"
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Eugénie Grandet

Encore un livre lu il y a longtemps et qui m'avait alors passionné. Je viens de le relire avec un toujours aussi grand plaisir …



Balzac jette, ici, son regard acéré sur une petite ville de province, Saumur. Le genre de petite ville, à l'écart des grandes villes et loin de Paris, où la vie semble assoupie. Délicatement, il nous fait pénétrer dans les vieux quartiers en contrebas du château qui domine la ville puis dans une maison "de faible rapport" où vit la famille Grandet. Et d'ailleurs, cela s'explique bien par le fait que le père Grandet n'est qu'un tonnelier au départ. Il va s'enrichir à la suite de successions opportunes, de placements opportunistes et d'un flair peu commun. Mais, dans nos provinces, on garde l'argent et on ne le dépense pas. On n'en parle pas non plus. Donc pas de raison de changer de maison ou de standing. Quitte au petit monde de Saumur de supputer, estimer, envier, exagérer peut-être la vraie fortune du bonhomme. Mais le regard de Balzac poursuit sa route et nous laisse découvrir les capacités financières et surtout la passion avaricieuse de Grandet pour l'or.



"Financièrement parlant, M. Grandet tenait du tigre et du boa".



Dans l'ordre d'apparition dans le roman, Balzac commence par les relations de la famille Grandet, Cruchot (le notaire et le droit), De Grassins (la finance), puis Madame Grandet, puis Nanon la servante et termine enfin par Eugénie. Une fleur en bouton.



Ainsi se met en place le roman dont on comprend peu à peu les ressorts et modes de fonctionnement de tous ces gens. Eugénie devient un enjeu familial entre Grandet, Cruchot et De Grassins qui ont, comme par hasard, un garçon à marier. Enjeu dont on parle, qu'on laisse miroiter, qui est envisageable sous réserve que…



Arrive le cousin Charles, jeune gandin en provenance de la Capitale et voilà qu'il agit comme un révélateur de l'avarice et du comportement de Grandet, de la peur à laquelle il soumet sa famille et du cœur d'Eugénie qui se met soudain à battre. Le roman prend alors une dimension presque tragique.



On se rend compte que la vie de province telle que décrite par Balzac, qu'on retrouvera dans bien d'autres romans, est très contraignante notamment pour les femmes qui n'ont guère d'horizon et qui n'ont pas ou peu d'occasions de s'épanouir par elles-mêmes. Ce qui doit bien correspondre à une réalité corsetée par le "paraître", les exigences de la religion et le "qu'en dira-t-on". Rares sont les romans de Balzac où comme dans la Rabouilleuse, une femme parvient à fuir et à se faire une situation par elle-même. Eugénie était une fleur en bouton ; à l'arrivée de Charles, elle vient d'éclore puis se met à attendre comme une jeune fille de la bourgeoisie saumuroise se doit d'être.



Si au début du roman, Eugénie est naïve et crédule, elle mûrira sans pour autant pouvoir ou vouloir s'émanciper. On retiendra du personnage d'Eugénie Grandet une force de caractère se traduisant par un équilibre entre son côté romanesque et son côté réaliste qui la rend très crédible voire admirable aux yeux du lecteur. Par exemple, elle trouvera les moyens pour convaincre sa mère et Nanon, terrorisées, de passer outre les contraintes et l'avarice de son père sans oublier, évidemment, son comportement plein de dignité et même de grandeur lorsque Grandet découvre qu'elle a fait don de ses louis d'or.



J'aime bien ce roman où Balzac nous laisse entrevoir à la fin une Eugénie qui ne tombe pas dans le vice de son père, qui paraitrait "parcimonieuse si elle ne démentait la médisance par un noble emploi de sa fortune". Et puis j'aime la fin ouverte que Balzac nous propose où l'histoire d'Eugénie n'est pas forcément terminée…



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La Maison du Chat-qui-pelote

Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas plongée dans l'univers De Balzac. le challenge Riquiqui 2024 vient de m'en donner l'occasion avec cette longue nouvelle. Quel plaisir de redécouvrir l'écriture riche et élégante du célèbre écrivain, son talent pour nous introduire dans la société parisienne du 19ème siècle, pleine de contrastes.



La maison du chat qui pelote… Un titre énigmatique et imagé ! Il s'agit juste de l'enseigne désuète d'un magasin, celui de Monsieur Guillaume, marchand drapier dans la rue Saint-Denis. Maisons à colombages, vieux bâtiments pittoresques, artisans, commerces plutôt prospères, tel est le décor que Honoré de Balzac prend plaisir à peindre puisqu'il a lui-même vécu plusieurs années dans ce quartier peuplé de petits bourgeois besogneux. Monsieur Guillaume dirige son affaire avec rigueur et paternalisme, il mène une vie austère et règne en maître sur son personnel et sa famille. Respectant la tradition, il souhaite marier ses deux filles Virginie (28 ans) et Augustine (18 ans) dans l'ordre de naissance, ce qui apparemment n'est pas chose aisée puisque Virginie, en dépit de son âge plutôt avancé, n'a pas encore reçu de proposition. Elle fera donc un mariage de raison avec Joseph Lebas, le premier commis appelé à succéder au père à la tête du magasin. Elle s'en accommodera.



Quant à Augustine, elle est tombée follement amoureuse de Théodore de Sommervieux, un jeune artiste peintre, issu de l'aristocratie, lui-même sous le charme de cette ravissante jeune fille discrète et innocente. A son insu il en a fait un portrait magistral. le père Guillaume, malgré ses réticences consentira à ce mariage d'amour qui hélas s'avérera malheureux. Une union vouée à l'échec, une mésalliance à la fois sociale et intellectuelle. Elevée dans un univers étriqué et rigide, Augustine, perdue dans un monde qui n'est pas le sien est incapable de s'adapter aux mondanités et au milieu artistique de son mari. Petite bourgeoisie et aristocratie ne font pas bon ménage ; passés les premiers mois de fol amour, Theodore sera rendra vite compte de l'ignorance de sa jeune épouse qui ne comprend ni son art ni les codes de la société dans laquelle il évolue depuis sa naissance. Il se tournera vers d'autres cieux. Et, moralité : l'histoire se terminera dramatiquement.



Ecrit en 1829 La maison du chat qui pelote fait partie des Scènes de la vie privée et inaugure La Comédie humaine. Etude de moeurs, satire sociale, opposition des différentes couches de la société parisienne, descriptions fines et sobres, tous les ingrédients sont là, tout comme certains personnages que nous retrouverons par la suite.

Une lecture agréable, riche et pleine d'enseignement, qui me donne envie de retourner de temps en temps dans l'univers balzacien.





#Challenge Riquiqui 2024

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Pathologie de la vie sociale

Balzac dépeint la société de son temps : 3 catégories. Les travailleurs, les artistes et les élégants, et plus particulièrement ces derniers. Ceux qu'on ne peut rencontrer qu'à paris et qui n'ont pas besoin de travailler...

Beaucoup de cynisme. Les axiomes sont très agréables à lire.
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Madame Firmiani

Madame Firmiani est une courte nouvelle, qu'on devine calibrée tout exprès pour une publication dans une revue, et c'est bien le cas. Le récit fait des circonvolutions autour du personnage d'une femme en vue, belle et mystérieuse, dont la perfection même fait jaser dans le monde.



Dans une construction osée, Balzac présente la jeune femme, dont on ignore l'âge exact - a-t-elle seulement 25 ans ? 28 ans ? - de l'extérieur, par les propos que ses fréquentations pourraient émettre à son sujet. Il nous offre une vision goguenarde de cette société où tout est racontars, plus ou moins malveillants, mais toujours indiscrets, et s'offre le luxe de caractériser par le contenu de ces paroles rapportées le locuteur ou la locutrice, selon différentes catégories psycho-sociologiques. On ne peut qu'en rire ou admirer la puissance d'observation de l'auteur, et partager avec lui son amusement. C'est qu'il est drôle, le bougre !



Mais comme toujours, la sensibilité De Balzac combat son ironie, car c'est une histoire d'amour touchante qu'il nous conte, de celles qui devraient rester secrètes, et que nous ne connaîtrons qu'à cause de l'indiscrétion de tous, qui force presque la jeune femme à se justifier : non, elle n'a pas ruiné Octave du Camps, au contraire ; elle lui a permis de garder la tête haute et de s'en sortir par ses propres moyens, dans la gestion de la fortune douteuse de son père. Madame Firmiani, que tous condamnent par désoeuvrement et pur esprit de médisance, nous donne haut la main une leçon d'amour et de probité.



J'ai passé un excellent moment avec Balzac, dans une complicité inaccoutumée, au travers d'un récit marqué par la finesse de l'exploration psychologique, toujours servie par cette plume virtuose, qu'on n'imagine pas caler ni manquer de carburant. Balzac s'y montre autant à l'aise comme conteur que comme moraliste.
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Petites Misères de la Vie conjugale

La première partie : on donne la parole à Monsieur. Il s'est fait avoir ! Sa femme est impossible et il a honte d'elle en société.

Seconde partie : parole à Madame. Son mari, à qui elle a tout donné, n'est pas le meilleur des hommes.

Plein d'humour et de cynisme. Une belle écriture.
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Le Père Goriot

Goriot est pensionnaire dans une pension au coeur de Paris, régulièrement il reçoit la visite de jeunes femmes très belles, à se côtés il y a également Rastignac tout juste débarqué en ville et qui tente de s'y faire une place.



Alors si j'ai adoré le décor parisien et la description des mœurs de l'époque, j'avoue que ce fut quand même une lecture bien compliquée pour moi, je me suis perdue plusieurs fois dans ses pages interminables de réflexions, les noms des personnages, les ambitions des uns, les trahisons des autres. La situation de Rastignac et ses relations m'importaient peu. J'ai par contre hyper bien accroché sur la dernière partie après la vérité sur Vautrin et le final assez explosif concernant Goriot et ses proches. Une lecture en demi-teinte.
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Le Lys dans la vallée

Aïe aïe aïe ! Cette toute première approche de Balzac fut douloureuse pour moi (lu en fin de collège).

Le jeu du chat et de la souris entre Blanche et le jeune Félix aurait pu m'émouvoir, que nenni. Blanche, à la fois mère universelle et sainte Nitouche, déplorera que son soupirant console ses frustrations dans les bras d'une autre, mais trop tard pour les atermoiements, les larmes et les regrets...
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Le Colonel Chabert

Lu en 2017. Je ne l'avais jamais étudié au collège (ni vu l'adaptation avec Gérard Depardieu, Fanny Ardant et Fabrice Lucchini).

J'avoue avoir été plutôt captivée par l'intrigue et touchée par la figure du Colonel Chabert, même si déçue par l'issue de cette comédie humaine. J'ai également particulièrement apprécié le personnage de l'avoué, au-delà de sa rectitude professionnelle.
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Eugénie Grandet

Ce Balzac qui ne m'avait pas trop ennuyée à l'époque (fin de collège), malgré une intrigue un tantinet déprimante, c'est le côté réaliste et la psychologie des personnages qui ont retenu mon attention.

Eugénie et sa mère sont prises en otage par un "Arpagon" plus vrai que nature. Le père Grandet soumet sa famille à un régime drastique et autres économies de bout de chandelle (c'est vraiment le cas de le dire !)...
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La Duchesse de Langeais

Je me souviens d'avoir apprécié adolescente la lecture des trois récits composant cet ouvrage (Ferragus, La Duchesse de Langeais et La fille aux yeux d'or).

Il y est question de franc-maçonnerie (les Treize), d'une mystérieuse engeance, d'adultère, de fuite, de tentative d'enlèvement, d'empoisonnement (Ferragus), de vengeance amoureuse (La duchesse de Langeais), de retrouvailles passionnées, mais aussi d'amour entre femmes (La fille aux yeux d'or)...
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La Peau de chagrin

Je n'étais pas une grande "fan" de Balzac adolescente, mais La peau de chagrin est l'un de ces romans dont l'intrigue et le style fantastique m'avaient captivée.

L'on pourrait assez bien mettre cet ouvrage en parallèle avec Le portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, au regard des thèmes centraux traités.

L'inexorabilité du temps qui passe, la beauté qui se fane un jour, l'imminence du bonheur, de l'amour et de la mort... (dès la 4e)
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Le Père Goriot

L'un des rares Balzac ayant eu mes faveurs à l'adolescence.

Le portrait de ce père est forcément touchant. Prêt à tout sacrifier pour le bonheur de ses (pestes de) filles, il se verra honni et finalement dépouillé par sa propre progéniture... (dès la niveau 4e)
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Jésus-Christ en Flandre

Habitant cet endroit, me voilà sauvé ! :‐)))



D'après son éditeur, Alexandre Houssiaux, Charles Furne (1794-1859) de son vrai nom, Honoré de Balzac a décidé, en 1845, de mettre l'ensemble de ses écrits sous le titre : "La Comédie Humaine".



Lorsque ce géant de la littérature française et mondiale mourut soudainement le 18 août 1950 à Paris, à seulement 51 ans, il restait 3 de ses 91 oeuvres à préparer pour la superbe collection de 20 bandes en cuir magnifique. Et il restait encore une cinquantaine de projets inachevés.



Et parmi ces projets, "Jésus Christ en Flandre". Une nouvelle écrite probablement en 1831 et envoyée en 1846 à la poétesse Marceline Desbordes‐Valmore (1766-1859).



Pour être honnête, lorsque j'ai écrit, le 12 juin 2018, mon billet de la biographie De Balzac par Stefan Zweig "Balzac ; le roman de sa vie", j'ignorais totalement la visite du Christ au plat pays qui est mien que chantait un certain Brel.



Je n'entends pas résumer cette nouvelle de 40 pages bien sûr, mais je suis incapable de ne pas en distraire quelques éléments isolés.



Ainsi, j'apprends que la ville d'Ostende était "peuplée par quelques pêcheurs, par de pauvres négociants et par des corsaires impunis". Qui régnait vraiment la Belgique à cette époque est pour Balzac un mystère.

Maintenant, on a un Roi, une Constitution, 4 gouvernements (Fédéral, Flamand, Wallon et Bruxellois), toutes sortes d'assemblées et où réside le réel pouvoir reste toujours aussi mystérieux.



Ce qui est étrange, ce sont les circonstances dans lesquelles Balzac transforma en un panégyrique de l'Église une rêverie fantastique qui exprimait une conception très désenchantée de la religion, comme cette nouvelle a été parfaitement caractérisée sur le site "Balzac dans l'histoire".



À lire, pas pour la Belgique, mais pour Honoré de Balzac. Évidemment !



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Gobseck - Une double famille

Gobseck est une nouvelle de Balzac, complexe dans l'imbrication des récits.

Une lecture sur laquelle il faut se concentrer car nous suivons plusieurs histoires de mariage sur lesquelles repose une morale.

La période se situe en 1820, pendant la période de la Restauration.



Dans un récit enchâssé, Derville, l'avoué de Monsieur Gobseck raconte à Mme de Granlieue comment il a pu travaillé avec cet usurier et comment il peut prouver aujourd'hui que Ernest de Restaud est un comte bien fortuné, sur lequel la famille Granlieue peut compter pour préserver leur rang social d'aristocrate, en l'unissant avec Camille de Granlieue.



Selon moi, le personnage le plus intéressant est bien évidemment Gobseck. Il est dépeint comme un usurier cynique, froid, impitoyable, capitaliste avide de l'or et de l'argent mais sous sa forme la plus dématérialisée. Les transactions financières, de compte à compte, lui donnent beaucoup de jouissance, plus que de posséder matériellement de l'or dans ses mains.



En même temps, ce prêteur calculateur au taux d'intérêt incroyablement mortifère, est un homme lucide et intelligent. Un "homme modèle" dira Balzac à son propos.



Au delà des apparences, seul Derville comprendra qui se cache derrière Gobseck car il existe deux hommes en lui : "il est avare et philosophe, petit et grand". Un personnage mystérieux capable de faire et défaire des vies.



La nouvelle est à découvrir pour comprendre les enjeux matrimoniaux et la condition humaine des femmes au 19ème siècle. Entre l'amour passion, l'amour honnête et l'amour d'intérêt, Gobseck finira peut-être par vous surprendre pour son sens de l'humanité.
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La maison du Chat-qui-pelote - Le bal de Sc..

Habituellement, j’aime bien lire du Balzac, plonger sans surprise dans la description d’une demeure et s’ouvrir peu à peu à l’intrigue qui lie les personnages. Mais « La Maison du Chat-qui-pelote » n’a pas eu cet effet. Peut-être parce que c’était trop semblable à d’autres incipit balzaciens ? En plus, je ne me suis attachée ni à l’histoire ni aux personnages. Il y avait un côté trop mélo qui ne m’a pas parlé.

Dans « Le bal des Sceaux », le début est aussi un raté pour moi. Très politique, j’ai eu énormément de difficulté à suivre (à moins que ce soit dû à la fièvre ?). La suite est plus intéressante. J’ai été touchée par cette jeune femme trop gâtée qui gâche elle-même son bonheur.

« La Vendetta » est une tragédie, une histoire de Roméo et Juliette. Moins mélo que « La Maison du Chat-qui-pelote », moins politique que « Le bal des Sceaux », je me suis plus attachée aux personnages et à leur histoire.

Enfin, « La bourse » est une nouvelle gentillette, une rencontre amoureuse sur fond de (fausse) misère.

A lire si l'on aime Balzac et si l'on envisage, comme moi, de lire toute "La Comédie humaine".
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L'enfant maudit

Cette longue nouvelle, historique car elle se déroule au temps de la troisième guerre de religion et s'achève en 1617, fait partie des études philosophiques, mais cela se sent peut-être moins, du fait de la nature quelque peu gothique de la nouvelle, genre assez surprenant chez Balzac.



Tout commence au moment de l'accouchement de la comtesse Jeanne d'Hérouville, un accouchement prématuré à sept mois de grossesse, qui la jette en butte à la brutalité de son mari, un soudard haineux et violent. La vie même de la comtesse est menacée, mais grâce à l'intervention du bon docteur Beauvouloir, savant médecin qu'on dit "rebouteur", elle est sauvée et son fils, Étienne, est épargné, moyennant qu'il vive dans une maisonnette sur la plage en contrebas du château et que le comte ne le revoie plus.



Ainsi, le jeune et toujours fragile Étienne vit caché de tous, mais parvient à profiter de la compagnie de sa mère. D'ailleurs, celle-ci a donné un autre fils au comte, fils en tout point semblable à ce dernier, fort et brutal. Assuré d'une descendance, le comte ne se soucie plus de son aîné et l'a complètement oublié. Ce sont des années heureuses pour Étienne qui, aussi faible et supra-sensible qu'il soit, a un don pour la musique et une âme splendide, capable d'occuper son extrême solitude sans jamais se lasser, avec la mer et la nature.



Mais à la mort de la comtesse, puis à celle de son second fils, il faut bien un héritier au vieux comte, qui retrouve alors son fils aîné et décide de le réhabiliter au château. Beauvouloir, qui a lui-même une fille très semblable au jeune homme, est chargé de trouver une issue heureuse à ce besoin de perpétuer la lignée d'Hérouville. Il met tout en œuvre pour rapprocher les deux jeunes gens, extrêmement candides et innocents - penser à la chose leur prendra cinq mois. Si le destin lui prête la main, les menées du comte d'Hérouville et du baron d'Artagnon, viennent contrarier violemment ces amours débutantes.



J'ai apprécié la lecture de cette nouvelle, toutefois un peu longue dans ses développements et parfois confuse, comme si Balzac s'était décidé à suivre une piste narrative pour l'abandonner ensuite. La nouvelle se déroule sur un long temps, d'où sa longueur, sans réellement se décider pour des ellipses. J'ai eu l'impression que Balzac se livrait à un roman expérimental, pour voir jusqu'où pousser son présupposé : que se passerait-il si un jeune homme d'une grande science rencontrait une jeune fille totalement ignorante ? Quelle sorte d'amour parfait pourraient-ils connaître ? Et surtout, en quoi l'éloignement du monde favoriserait-il l'émergence de ces deux belles âmes ? Peut-on empêcher le destin, qui a uni leurs routes par toutes les similitudes de vie qu'ils ont eues, et si oui, avec quelles conséquences ?



Et puis, c'est Balzac, alors ne nous attendons pas à une brûlante romance ici, mais bien plutôt à un essai sur les correspondances entre le destin, la musique, la religion, l'amour, en un vaste et sublime fondu enchaîné, une réflexion toujours plus pointue sur les facultés insoupçonnées de l'âme. Quant au style, c'est encore Balzac, même s'il écrit ici en une veine subtilement baroque, toute d'antithèses entre douceur et violence, jour et nuit, bonheur et mélancolie, mais toujours avec de puissantes formules et ce sens maîtrisé du détail qui fait vie, de la peinture minutieuse et contrastée des émotions qui fait art.
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Modeste Mignon

Avec Modeste Mignon, on est en plein dans l'époque romantique, avec les envolées que cela suppose.

Et pourtant, un amour qui commence par une correspondance, finalement, c'est plutôt actuel. Une surprise, mauvaise, peut-être, lors de la rencontre, plutôt actuel aussi.

Les trafficotages pour savoir combien de millions a la mignonne Mignon m'ont beaucoup fait rire. Il y a d'ailleurs des passages bien amusants, et aussi quelques longueurs (Mon Dieu, ces lettres interminables....)

Mais tout cela fait entrevoir un monde disparu, avec ses codes bien particuliers, une "bonne " société au train de vie qui laisse pantois. Ce train de vie, justement, qu'il s'agit bien au moins de garder sinon d'améliorer par le mariage, et si la fiancée a un titre, c'est encore mieux, et si elle plaît...c'est la cerise sur le gâteau, mais est ce vraiment indispensable, au fond? Oui...tout un monde.... Et je ne regrette pas le temps passé à la lecture de ce roman si romantique.
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Splendeurs et misères des courtisanes

Il y a quelques semaines j’avais entrepris la lecture de « Le Père Goriot » et de « Illusions perdues ». Lectures enthousiasmantes. Aussi me fallait-il conclure avec Splendeurs…

On abandonne alors quelque peu le monde des parvenus pour un monde plus glauque: celui des brigands et des prostituées, élégamment nommées courtisanes.

« Une peinture des moeurs » de l’époque comme se plait à le souligner Balzac lui-même.

Cette facette de « La Comédie Humaine » est pour ce qui me concerne moins intéressante. Je n’ai pas retrouvé toute la puissance et l’élégance des précédents récits. Ici, on a tendance à se perdre rapidement dans le fouillis d’une intrigue aux ressorts rocambolesques et dans une foison de personnages aux noms multiples. Un polar du XIXème siècle.

C’est bien sûr toujours le monde du paraître et des parvenus, mais surtout le monde du faux: fausses dettes, faux évènements, faux témoignages, faux personnages; mais vrais tourments pour Lucien…Tout est manipulation orchestrée par le bagnard Collin alias Vautrin alias Carlos Herrera, personnage central du roman.

La portée politique de ce volet est nettement moins évidente que les récits précédents; on assiste plutôt à une chronique de faits divers et judiciaires. Les cibles désignées de Balzac sont cette fois les aristocrates qui ne sont nobles que par le nom et les bonnes âmes philanthropiques.

Voilà pour mon appréciation, cette fois tempérée, au premier degré de ce roman. Reste inégalables le style de Balzac et son art de la description de toutes choses.
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