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Citations de Hubert Haddad (689)


La vie est un chemin de rosée dont la mémoire se perd, comme un rêve de jardin. Mais le jardin renaîtra, un matin de printemps, c'est bien la seule chose qui importe.
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Mon nom est Xu, Xu Hi-han. Je suis né de parents chinois de Taïwan expatriés dans l'après-guerre à Katsuaro, pas bien loin d'ici, un gros village du district de Futaba. Voici un peu moins d'une décennie - âgé d'à peine quinze ans, je n'étais bon alors qu'à décalquer les oeuvres des peintres lettrés sur des feuilles de papier de riz - une bonne fortune m'a permis de rencontrer Marabei Reien et de fréquenter quelques années son modeste atelier de la contrée d'Atôra. Je crois bien que personne au Japon ne connaissait son nom à l'époque, en tout cas parmi ses pairs.
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Mouchoir perdu, une mouette a glissé d'un coin du ciel. Les nuages ont-ils des poches ? Une autre s'élève à l'inverse et s'enivre de son vol.
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Lui-même était devenu pauvre, presque impécunieux: à peine de quoi acquitter le loyer d'un cent mètres carrés rue du Regard et s'offrir les meilleurs whiskies single malt.
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La poésie était l'autre nom de l'amour, celui qu'on tait, les yeux brûlés. (p. 11)
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Quelles mémoires perdues nous protègent ? La sensation d’exister est peut-être renflouée, à chaque instant, par un effet de création continue au regard du millefeuille des vies antérieures, des vies parallèles ou simplement rêvées.
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Chaque hiver, c'est la même surprise, comme s'il fallait recommencer à partir de rien la grande fresque du temps. Il neige sur le monde comme sur la mémoire.
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Flammèches d'un feu couvert, leurs lèvres, même distantes, semblaient se fondre en baisers au moindre sourire.
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Nuit de tempête
la branche contre un volet
parle des esprits
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Peindre un éventail,
n'était-ce pas ramener sagement
l'art à du vent ?
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Ne plus jamais dire : "ça n'a pas de sens", "ça ne veut rien dire", Le sens en art est multiple, polyvalent, interférent, versatile comme un ciel normand, imprévisible comme un destin.
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Il aurait aimé étreindre l’ocre tendre du ciel par-dessus les toits, s’allonger nu et laisser le vent l’emporter comme un nuage jusqu’au secret de l’azur, mourir peut-être.
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- Quand je n'y serai plus, il restera les éventails.
- Et le jardin, ajouta Matabei.
- Et le vent, oui, dit Osaki. Avant de travailler ici, j'ai longtemps vécu dans un monastère. Les moines m'ont recueilli après le suicide de mes parents. Beaucoup de gens n'ont pas survécu à l'armistice... Comme vous, j'ai connu la dépression. Je buvais. Le deuil est une maladie...
Le souffle de tempête qui frappait les cloisons portait, en bruit de fond, le sourd vacarme de la mer. Malmenée par le vent, la cloche d'un temple ne cessait de sonner. A travers les branches, les nappes d'éclairs dessinaient des ombres grotesques sur l'écran des fenêtres. Matabei tapotait sa paume du bout d'un éventail reçu en présent. Ouvert, celui-ci déployait en quelques traits simples un coin de paysage d'une sublime harmonie, immédiate équation de l'oeil à l'esprit ne demandant ni calcul ni réflexion. On pouvait y lire, courte averse sur le coin gauche, ces caractères rapides :

Chant des mille automnes
le monde est une blessure
qu'un seul matin soigne

La charpente de la baraque se mit brusquement à vibrer comme un tambour de cérémonie. La pluie succédait à la pluie et des branches craquaient dehors. Matabei songeait déjà aux réparations du lendemain : le jardin intégrait le désordre à condition d'en gommer les plus brutaux effets.
- Ne vous inquiétez pas, dit-il.
- Pour les feuilles tombées? C'est leur destin, mon ami. Je regrette de ne pas les avoir toutes peintes. Quelques-unes seulement, d'une année l'autre, quelques feuilles... Voilà si longtemps que je n'ai pas franchi les limites d'Atôra, même pour me soigner. Mais un charme nous retient les uns et les autres. Ah! ce jardin contient pour moi tous les paysages...
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Les noms sont des artifices, des exutoires pour distinguer le cercle flou des proches entre des millions d'inconnus. Si les morts vivaient, ils ne désigneraient plus guère, les patronymes s'effaceraient vite. Les morts confondraient tous ceux qui furent aimés en un même visage, une même voix.
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Ceux qui ont connu la pire oppression, l'abandon des nations et l'holocauste peuvent-ils accepter de bafouer leur aspiration à l'universalité pour une intégrité absurde? Juifs ou Palestiniens, la haine est un suicide. Nous sommes une même âme, un même chant d'avenir. La terre est toujours assez vaste aux vivants.
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Pas encore mort
mais dormant à la fin du voyage
le soir d'automne
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Il prenait un malin plaisir à agrémenter de coquilles certaines dépêches sans qu'on lui en portât grief, par mansuétude ou franche incompétence. Son orthographe irréprochable lui autorisait ces petites fantaisies en un temps où il fallait corriger subjonctifs, accords du participe passé et noms à double consonne d'à peu près tout le personnel rédactionnel, à commencer par la direction.
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Chaque éventail était tout à la fois une page du secret et un coup de vent dans les bonheurs du jardin. En même temps, errer de p du vieux pied ferme entre les ruisselets et les rochers lui donnait à comprendre toute l'adresse peintre. (p 82)
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Il faut laisser les choses vivre un peu de guingois autour de toi. L'imperfection ouvre la perfection. Tu achèveras en esprit l'inachevé. Le jardin idéal n'est qu'un rêve. Oui, rien d'autre qu'un rêve qui invite l'infini par clins d'oeil. C'est l'unique harmonie...
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Les lanternes de Pierre, le chemin de rosée, tout le réseau joyeux de rigoles au départ d'une cascade, les passerelles d'une ou deux enjambées, les portes claires comme on en voit au seuil des sanctuaires flottants, les formations arborées aux deuxième et troisiéme plans - saules et bouleaux, pruniers, érables parmi les azalées- juste avant la capture par habiles échappées du paysage naturel- élévations,replis des pâtures et forêts- entre les haies et les murs limitant le jardin: ce mélange de rusticité et de raffinement atteignait un équilibre surnaturel, sans aplomb eût on dit, qui associait les vertus du jardin de thé et du jardin sec conçus pour la contemplation immobile.
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