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Citations de Isabelle Monnin (494)


Nous nous connaissons depuis longtemps : c'est ce que je pense en les regardant. Je les connais depuis bien avant de recevoir l'enveloppe, avant même d'avoir vu les photos sur le site de vente aux enchères. Je comprends ce qui m'a attirée en elles : la familiarité de ce que je connais.
Nous venons du même monde, eux, Alex et moi. Nous partageons les mêmes codes, le rire, le chant, la table, mais aussi le goût de l'effort, la foi en l'éducation et l'a culture (...)
Je sais que nous avons le même socle. En ce sens, "Les Gens dans l'enveloppe" sera aussi un témoignage de ce petit peuple-là, cette France qui aime rire et chanter, qui parle et rit fort et a un avis sur tout, cette France que des enfants perdus rêvent de décapiter.
Ce soir, je suis une foule sentimentale, j'ai des envies de tendresse nationale.
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Le soir en brossant ses cheveux, dans la lumière basse de son épuisement, elle se trouve des airs de Joan Baez. Ses traits se gomment dans la brise suffocante d'un canyon, il y a du sable entre ses orteils et si elle lèche ses doigts elle peut sentir le sel de l'océan Pacifique. Assise par terre, elle écoute les disques de Bob Dylan, elle a du tambourin et des droites d'asphalte la bercent jusqu'au bout de l'Ouest. Sur sa table de chevet, il y a "Sur la route", elle ne lit jamais mais elle se dit qu'il est son livre préféré.
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Les familles, même défaillantes, sont parfois comme des prisons dont on ne peut pas se libérer.
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Montrer, pas démontrer ; donner à sentir plus qu'à penser ; écouter plutôt qu'asséner ; attraper les flocons de sensation plutôt que les blocs lisses de généralité.

(P107)
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Les tubes de années 1980 sont comme les yéyés de nos parents : des bonbons acidulés de nostalgie, des roudoudous qui nous niquent les dents.
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Il devait y avoir Michel Drucker puisqu'il y a toujours Michel Drucker, sans que personne ne nous dise à cet instant que Michel Drucker sera comme l'école, le centre commercial, la salle des fêtes : un espace invariant de nos vies, un endroit où échoueront tous nos week-ends si nous n'y prenons garde.
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Par quels sentiers ruissellent les souvenirs ?
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Où vont les secrets quand il n’y a plus personne à qui les cacher ?
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"Jean-Paul avait la patience de l’allumeur de réverbère. Pendant huit ans, chaque jour, il portait sa petite bougie dans la pénombre de Suzanne. Chaque matin, elle l’attendait, elle ne savait rien de lui, il s’aimaient déjà bien-sûr. […] Huit ans d’amour secret, non déclaré, huit ans à rêver d’elle, à s’imaginer dans ses bras, à se rêver dans ses rondeurs, à savoir sans le dire."
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Laurence m'envoie un mail. Je lui ai dit qu'Alex avait l'idée de faire chanter sur le disque de l'Enveloppe. Il aimerait qu'ils interprètent eux-mêmes les reprises des chansons qui ont compté pour eux.
- C'est toujours aussi dingue cette histoire, écrit Laurence. Tu sais que je n'ai encore rien dit ? Pas même à mon amie de toujours, j'ai l'impression que c'est un peu irréel et qu'en lui racontant, tout s'effacerait comme si on soufflait sur un tapis de poussière, tu vois ce que je veux dire ?
Je vois tellement ce que tu veux dire, Laurence, que je fais des livres pour mettre cette poussière sous cloche, que pas un gramme ne se perde, je vois tellement que même la poussière des gens, je l'aime.
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(Non, ce n'est pas une fausse couche Mathieu. c'est un bébé, un enfant, un plus petit que Marius, un fils, mon fils, qui est né, a vécu et est mort. Il est sorti du ventre de sa mère, il a respiré, il a ouvert les yeux pareil à un petit rat, il a crié un imperceptible miaulement, il a tenu mon doigt qui paraissait si gros, il a connu le sucre sur sa langue et les piqûres de l'infirmière. Et puis il a senti la mort lui tomber dessus, le noyer du dedans. Non, je ne vais pas rester pour l'apéro ni pour le barbecue avec Jérôme et sa femme, Stéphanie. Vous vous débrouillez très bien sans moi. Je ne suis pas de votre monde, où des enfants courent en tendant un verre en plastique. De ce mon où les enfants disent "ta".)
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Pour tous, elle était, avant tout, sa femme. C'était plus qu'un statut social : une définition.
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A la bibliothèque, je lis la presse. J'apprends des choses.
30 000 personnes ont disparu pendant la dictature. Disparues, pas tuées. Disparues. On dit qu'à l'école de mécanique de la marine (qui s'appelle l'Esma) on torturait les opposants puis qu'on les faisait monter dans des avions et qu'on les jetait vivants dans le fleuve Rio de la Plata qui borde la ville. Tu imagines ça ? Jetés vivants dans le fleuve ?
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Un jour quelqu'un fera l'histoire de ce moment où le réel s'est pixelisé.
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Et puis cette idée, une sorte de regret, celui d'être nées trop tard, après les événements qui jalonnent les récits mythologiques des parents. Flotte parfois dans l'air une très légère impression : le plus beau n'est pas à venir, il a eu lieu avant-hier.
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Etre préoccupé par des questions d'adulte, c'est appartenir à un espace plus large que soi. Je regarde les informations, je lis les journaux "de gauche" (tout est de gauche ou de droite) auxquels la maison est abonnée ; dans ma chambre je lutte contre l'Apartheid, la guerre et le racisme, j'affiche Mandela, Boris Vian et Arthur Rimbaud sur mon mur en liège - désormais, nous avons nos chambres, et elle vient le soir habiter la mienne avant de dormir.
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Quelque chose n'a plus lieu.
Quelque chose avait lieu qui n'a plus lieu. Quelque chose était simple et devient compliqué. Quelque chose était insouciant et devient inquiet. Quelque chose tout puissant sent ses forces capituler.
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La révolte assèche la tristesse, c'est une vertu.
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" Tout y sera, à part toi" C'est ainsi que commence le roman d'Isabelle Monnin citant une chanson d'Alex Beaupain. Eugène est un très grand prématuré, décédé à son septième matin.
Le papa, historien de formation se lance dans un projet fou pour face à sa douleur, celle de retracer l'histoire de son fils pour lui donner une existence, malgré tout, en dépit d'une toute petite vie. La maman se mure dans le silence et coud des pantalons rouges allant d'une petite taille bébé à celle d'un vieillard. Comment ne pas être touchée par le chagrin dans lequel nous entraîne Isabelle Monnin?
Nous suivons la traversée difficile de ce jeune couple dans ce deuil impensable d'abord avec le regard du père puis enfin avec la lettre de la mère adressée à son "si petit". Il est des pertes qu'on ne peut que très difficilement dépasser, comme nous le laisse entendre ce roman.
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Depuis toujours et partout c'est comme ça. Aucun endroit où elle puisse poser son corps sans chercher les issues, aucune place dont elle puisse dire Ici c'est ma place. C'est une idée fixe, bouger, qui a fini par ne plus être une idée mais la totalité de ce qu'elle est, une idée sans y penser, plus importante que le plus important.
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