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Citations de Isabelle Pandazopoulos (307)


Cette fille incarnait la vie, l'insolence, elle me donnait la force d'envisager l'avenir. Loin d'eux. MA vie.
Elle continuait à se dénuder peu à peu.
J'ai reculé d'un pas.
Je l'ai contemplée, le souffle coupé, heureux que personne d'autre que moi ne puisse voir à quel point elle était belle.
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Ma chère Ilse, ma chère épouse,
Je t'écris un peu en désespoir de cause puisque tu tournes la tête quand tu me vois et que tu refuses de me parler. Tu n'arrives même pas à prendre ton bébé dans tes bras. Ce qui t'arrive me fait peur. Les médecins parlent de dépression et je n'y comprends rien. [...]
Je perds souvent patience. C'est tellement incompréhensible pour moi, tellement loin de la femme que tu as toujours été... Comment peut-on ne pas vouloir de son propre enfant ? [...] Quand je te demande ce dont tu as besoin, tu ne réponds rien. Ou tu pleures. Il faut que tu arrives à reprendre des forces, ma chérie, s'il te plaît, fais-le pour moi, fais-le pour nous. Le psychiatre m'explique que ce n'est pas une question de volonté. Et que c'est le propre de cette maladie de ne plus rien vouloir. [...]
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Longtemps, je me suis méfiée des mots. Quand j'ai eu besoin d'eux, ils manquaient. Ils se barraient, me narguaient, me snobaient et même ils me ridiculisaient. Alors si je parlais peu, c'est que je ne m'y risquais pas. Résultat, les gens ont toujours pensé que je n'avais rien à dire. Que ceux qui me ressemblent n'ont rien à défendre, rien dans le vendre et rien à déclarer. Mais ils se trompent.
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Combien de fois avais-je rêvé de changer de vie ? Tout recommencer ailleurs, autrement, avoir une nouvelle chance. J'avais fait des vœux à chaque Nouvel An, les nuits d'été à chaque étoile filante, à la rentrée de septembre j'avais pris des tas de résolutions.
Y croire ou en rêver, ça suffit à redonner de l'élan. Mais quand ça arrive en vrai, c'est une tout autre histoire.
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Je disais donc...que les mots seront vos outils, mais ces outils ne sont rien si vous n'avez rien à défendre ! L'essentiel, c'est d'avoir des idées ! Des envies ! Des convictions ! Et c'est ça qu'on va aller chercher. VOTRE singularité, VOTRE sensibilité, VOTRE manière de voir le monde.
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A quoi ça sert la vérité si la vérité fait si mal ?
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– Pierreux ?
– Oui, c’est comme ça qu’on vous appelle ici, parce qu’il y a un truc entre vous, un truc un peu spécial, qui vient de ce métier, je crois… Vous n’êtes pas tout à fait comme les autres.
– Ca me va bien, je pense, d’être enfin avec des gens pas tout à fait comme les autres.
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La maternité est un asservissement qu’aucun homme ne peut soupçonner.
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Votre psy, il a parlé d’échec scolaire… mais j’ai eu mon CAP paysagiste, j’ai trouvé un patron pour mon stage qui m’a embauché après, même qu’il voulait que je passe mon bac pro… Vous trouvez que c’est un échec, ça ? Et que je serais passé pro dans la boxe s’il y avait pas eu tout ça, ça aussi, vous trouvez que ça demande pas des efforts ? Pour vous c’est rien alors, de la merde, hein, les gars comme moi, un Arabe des cités, ça peut pas « réussir », hein, ça va à la mosquée et ça tue son prochain, c’est ça que vous vous racontez ?
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Pendant quelques instants, elle avait entraperçu le bout du tunnel. Son fils allait devenir un homme qui se tiendrait debout, le regard clair et visant loin, avec l'idée de se construire une vie, belle, digne, elle s'y voyait déjà, tête haute, contre tous les pronostics, et face au monde entier.
(p. 26)
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Elle a tourné la tête de l’autre côté, lèvres serrées, bouche close, à nouveau résolument lointaine, ça la menaçait trop, l’idée la rendait folle, je le sentais, j’ai repensé au verre qu’elle avait jeté contre le mur, c’était pareil à l’intérieur, elle aussi éclatée, éparpillée en milliers de petits morceaux acérés et tranchants, obligée de refuser l’évidence, elle ne pouvait accepter ça, il s’agissait de sa propre survie.
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L'idée que sa mère l'attendait avec des questions plein la bouche lui donnait la nausée. Il l'imaginait déjà, elle dirait 'c'est pas grave, ça n'empêche pas que c'est toi le meilleur, mon Zakarya, moi, je le sais, tu vas y arriver'.
Avec cette fierté qu'elle avait de lui, comment ne pas la décevoir ? Ce serait toujours pareil, ce ne serait jamais assez. Elle l'aimait trop.
(p. 110)
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[ Paris, mai 1968 ]
Les gens sont horrifiés par la violence avec laquelle la police et les CRS se ruent en plein jour et en public sur des jeunes qui sont seuls, à terre et désarmés, n'ayant que leurs bras pour se protéger des coups. Des passages à tabac sous les yeux des passants, des actes complètement gratuits, filmés et photographiés, dont ils ne se cachent pas, au contraire, ils se croient légitimes, on le sent, on sentirait presque aussi le plaisir qu'ils y prennent, d'être cinq ou six ou sept, d'être armés et de frapper ensemble sur un plus faible, sur un plus petit, sur un plus rien, sur une ombre ou même plus ! Les ordres qu'ils ont reçus sont clairs. Il leur faut faire la démonstration qu'ils ne sont pas du genre à se laisser emmerder par des mômes de vingt ans qui-n'ont-aucun-sens-des-responsabilités, des rêveurs, des parasites dangereux qui s'imaginent capables de menacer l'ordre social et que quelques coups suffiront à faire taire...
Quand je les vois, ces ombres sans visages vêtues de longues capes noires, avec leurs casques sur la tête et les poches lourdes de matraques et de grenades, quand ils s'alignent en se tenant pas la main, si convaincus d'eux-mêmes, de leur droit, de leur force, à chaque fois j'ai l'impression que ce n'est pas réel, parce que ces flics, comme ils sont là devant moi, déguisés en quelqu'un d'autre, on dirait des méchants de contes de fées, des ogres pour de vrai. Leur violence est comme celle d'avant la civilisation et d'avant la culture, et même d'avant la pensée, ces gens sont comme des animaux, mus par l'instinct le plus bas.
Je me mets en face d'eux et je cherche leur regard, et je sais qu'ils ressemblent trait pour trait à ceux qui ont torturé mon papa*, au nom de la loi, jusqu'à le rendre fou.

* père communiste, en Grèce

(p. 290-291)
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Je dois dire que cette fille m'impressionne. Dans ma main, j'ai senti sa volonté à vivre et à lutter pour assumer ce choix beaucoup trop grand pour elle. A son age, je me suis dit, j'aurais jamais su, moi, être aussi forte qu'elle.
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L'air froid dehors te saisit, tu te raidis, tu cours un peu, riant, tu entends ta voix, tu arrêtes de courir, essoufflée, tu te retrouve sur un pont, a regarder les lignes de chemin de fer, tu peux partir ou rester là, tu as le choix, c'est ta vie, tu te dis, je suis libre, je suis là, je suis vivante. Et tu recommences a marcher. Ta vie commence dans cette certitude là.
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J'étais blottie contre elle [ma mère], tout contre, elle passait ses mains dans mes cheveux, doucement, tendrement, sans rien dire, et peut-être ai-je pu croire, comme elle l'a cru aussi, que j'avais du chagrin, simplement du chagrin, un de ceux qui nous étreignent et nous angoissent, qui nous font pleurer et puis qui s'estompent et enfin disparaissent. Juste un chagrin de passage.
Les larmes ont cessé de couler mais le noeud qui me serrait la gorge ne s'était pas dissous. J'étouffais. Il fallait que je sois seule. J'ai repoussé ma mère. C'était pas du chagrin. Ça n'avait pas de nom, ça ne se consolait pas, ça ne s'oubliait pas, c'était là, c'était moi tout entière.
(p. 91-92)
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Il arrivait de plus en plus souvent que [son fils] refuse de la voir.
Il avait appris comment se passaient les contrôles, les humiliations qu'on lui faisait subir [à sa mère]. Puisqu'ils avaient tous les pouvoirs, ces putains de surveillants.
Yasmine avait tenu bon. Elle revenait. Quoi qu'ils fassent, quoi que son fils dise.
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Laissez les mots courir et prendre leur envol.
Laissez-les danser et faire des cabrioles.
Libres, c'est encore comme ça qu'ils seront les plus heureux.
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- On se refait pas...
- Comment ça, on se refait pas ? Au contraire, on n'arrête pas de se refaire, de changer, et il faut se battre pour ne pas rester à la place dans laquelle on vous imagine sans vous demander votre avis. [... ] C'est pareil partout, Bastien. On n'est jamais conforme aux rêves de ses parents. Vous verrez, le monde est plein de gens déçus. Alors la seule chose qui compte, c'est de commencer à rêver avec vos mots à vous et d'oser le faire à voix haute. Le reste suivra.
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[ 1966 - impétuosité d'un petit mâle de 17 ans... ]

Il disait que je lui avais manqué, et que j'étais devenue une véritable obsession, la douceur de ma peau, de mes lèvres, il rêvait de me voir nue... C'était si fort, son désir, que ça l'empêchait de dormir.
Jamais aucun garçon n'avait manifesté un tel enthousiasme à mon égard. J'étais complètement fascinée par ce déluge de sentiments et ses caresses de plus en plus pressantes.
Fascinée mais distante. Je n'y étais pas. Peut-être qu'il m'a manqué les étoiles et le bruit de la mer pour me faire chavirer. Il me plaisait, il me troublait, et c'était toujours délicieux de sentir ses lèvres sur les miennes. Mais une autre partie de moi refusait de se laisser aller. Je lui ai dit que je ne savais pas, que ça allait trop vite, qu'il fallait me donner du temps.
Il a eu l'air déçu.
Et puis agacé.
Et au final, il s'est fâché. Il trouvait qu'on en avait déjà eu beaucoup, du temps, tous les deux, qu'il avait été patient et que les gamines capricieuses et sans expérience, c'était franchement pas 'sa came'.

(p. 29)
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