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Citations de J.M.G. Le Clézio (1817)


C'était dans ces endroits-là qu'il pouvait trouver des gens à qui parler, pour leur dire simplement :
"Est-ce que vous voulez bien m'adopter ?"
C'étaient des gens un peu rêveurs, qui marchaient les mains derrière leur dos en pensant à autre chose. Il y avait des astronomes, des professeurs d'histoire, des musiciens, des douaniers. Il y avait quelquefois un peintre du dimanche, qui peignait des bateaux, des arbres, ou des couchers de soleil, assis sur un strapontin.
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" Nuages, nuages,
petits nuages du ciel
emmenez-moi en volant
emmenez-moi en volant
en volant
dans votre troupeau "
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C'est à l'Afrique que je veux revenir sans cesse,à ma mémoire d'enfant.A la source de mes sentiments et de mes déterminations. Le monde change(...)
celui-ci(l'enfant) est si loin de moi qu'aucune histoire,aucun voyage ne me permettra de le rejoundre.
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"il (l'arbre chalta) n'a pas cédé, il n' a pas été détruit. Tout le temps que j'ai été au loin, loin de l'abri de ses feuilles, loin de ses branches, cela n'a été pour lui qu'un instant.'
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« Écrire seulement sur les choses qu’on aime. Écrire pour lier ensemble, pour rassembler les morceaux de la beauté, et ensuite recomposer, reconstruire cette beauté. Alors les arbres qui sont dans les mots, les rochers, l’eau, les étincelles de lumière qui sont dans les mots, ils s’allument, ils brillent à nouveau, ils sont purs, ils s’élancent, ils dansent ! On part du feu, et on arrive dans le feu. Partout autour, partout à l’intérieur, brûlent des flammes, de drôles de flammes, légères, odorantes, qui remplissent l’espace de chaleur et de blancheur. Comment être loin de la vie ? Comment accepter d’être étranger, exilé ? » (p. 12)
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C'était comme s'il n'y avait plus de temps, ou plutôt comme si le temps n'avait plus d'importance, plus d'impatience, qu'il avait cessé de s'enfuir...
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Maintenant, elle est comme devant la fenêtre du temps, ouverte sur un ciel sans limites, sur une mer sans fin...
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Tout à fait au zénith, le soleil brûlait, pareil à une ampoule électrique vissée avec démence dans la coupole du ciel.
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Comment faire pour dire qu'on était heureux, à ce moment-là, sur cette partie de la terre, avec cette femme, avec soi-même, et avec tout le reste ? Ce n'était pas facile à dire, et pourtant il fallait le dire. (...)
Tout cela était là, présent, palpable. Cela méritait plus que des mots, cela méritait des cris vraiment, des hurlements à pleine gorge, debout sur le trottoir, face aux autres hommes. (...)
HAAAAAAAAAARRRRRRH ! (...)
Il y a toutes les choses qu'on ne peut pas dire avec les mots, parce qu'elles sont trop belles et trop claires, parce qu'elles sont évidentes, et qu'il semble qu'elles ont toujours été.
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On regarde tout cela muettement, sans être heureux, alors qu'il faudrait à chaque seconde, descendre dans la rue et graver au couteau sur tous les troncs des platanes et barbouiller à la craie sur tous les murs, sur tous les trottoirs : LE 11 JUIN 1966 JE VIS
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Ça,c’est une ruse des arbres, pour faire croire qu’ils restent toujours au même endroit, pendant des années et des années. Ils ont l’air paisible et doux, fixés dans la terre noire par les racines solides. Si on les regarde sans trop faire attention, on peut croire qu’ils ne veulent rien, qu’ils ne savent rien dire. Mais le petit garçon savait que ce n’était pas vraiment vrai. Les arbres ne sont pas immobiles. Ils ont l’air de dormir, comme cela, d’un sommeil épais qui dure des siècles. Ils ont l’air de ne penser à rien. Le petit garçon, lui, savait bien que les arbres ne dormaient pas. Seulement ils sont un peu farouches et timides, et quand ils voient un homme qui s’approche, ils resserrent l’étreinte de leurs racines et ils font le mort.
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[Incipit ]

Il y avait une fois un petit garçon qui s’ennuyait. Il avait bien envie de voyager, de partir vers le ciel, ou bien dans la mer, ou encore de l’autre côté de l’horizon. Mais pour voyager, il faut avoir les moyens. Ce petit garçon n’avait pas de bateau, ni d’auto, ni de train, ni rien de ce genre. Alors il était obligé de rester sur place et il s’ennuyait un petit peu. Mais un jour, il s’est dit que ce n’était peut-être pas nécessaire d’avoir des ailes ou des nageoires pour voyager. C’est comme ça qu’il a eu l’idée d’aller au pays des arbres. Enfin l’idée ne lui est pas venue d’un seul coup. Il y avait longtemps qu’il allait se promener dans la forêt et il sentait tout un tas de choses bizarres, comme si les arbres voulaient lui parler, ou comme si les arbres bougeaient ; un jour il allait ici, un jour là, et il avait l’impression que les arbres avaient bougé. Bien sûr quand on les regarde, les arbres ont l’air immobile. Ils sont debout dans la terre avec leurs branches écartées et leurs milliers de feuilles qui tremblent et tournent dans le vent.
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En Afrique, l'impudeur des corps était magnifique. Elle donnait du champ, de la profondeur, elle multipliait les sensations, elle tendait un réseau humain autour de moi. Elle s'harmonisait avec le pays ibo, avec le tracé de la rivière Aiya, avec les cases du village, leurs toits fauve, leurs murs couleur de terre. Elle brillait dans ces noms qui entraient en moi et qui signifiaient beaucoup plus que des noms de lieux : Ogoja, Abakaliki, Enugu, Obudu, Baterik, Ogrude, Obubra. Elle imprégnait la muraille de la forêt pluvieuse qui nous enserrait de toutes parts.
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A l'aube, quand personne n'était encore levé, Fintan était déjà sur le pont pour voir l'Afrique. Il y avait des vols d'oiseaux très petits, brillants comme du fer-blanc, qui basculaient dans le ciel en lançant des cris perçants, et ces cris de la terre faisaient battre le cœur de Fintan, comme une impatience, comme si la journée qui commençait allait être pleine de merveilles, dans le genre d'un conte qui se prépare.
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L' Afrique résonnait de ces noms que Fintan répétait à voix basse, une litanie, comme si en les disant il pouvait saisir leur secret, la raison même du mouvement du navire avançant sur la mer en écartant son sillage.
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L’un des traits les plus étranges de la pensée des anciens mexicains, c’est sans doute qu’elle semblait porter en elle-même les éléments de sa propre fin… La destruction était prévue, annoncée, on pourrait même dire attendue…

La tragédie de cet affrontement est tout entière dans ce déséquilibre. C’est l’extermination d’un rêve ancien par la fureur d’un rêve moderne, la destruction des mythes par un désir de puissance. L’or, les armes modernes et la pensée rationnelle contre la magie et les dieux : l’issue ne pouvait pas être autre.
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La destruction porte un autre visage : dépossédé de ses terres, de ses forêts, du droit à circuler librement, l'Indien est aussi dépossédé de la part la plus secrète de son être. Il devient un homme sans pensée,sans raison, ni ordre moral , une sorte de décérébré que son nouveau maître doit façonner selon son gré afin de lui inculquer les principes de la morale chrétienne et le respect des nouvelles lois politiques.
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Je n'ai pas besoin d'aller plus loin . Maintenant je sais que je suis enfin arrivée au bout de mon voyage. c'est ici, et nulle part ailleurs .
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Il avait dans sa maison un panier plein d'or et de bijoux et il dit: "Voyez, ceci est le Dieu des chrétiens".
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À propos du Mexique : "le lieu privilégié du rêve du paradis perdu." (p. 196)
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