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Critiques de J.M.G. Le Clézio (1109)
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Les histoires contées par Bitna sont les arches d’un pont que franchit Salomé, elles se relient dans les méandres des mots. Ces récits entre deux mondes, réels et imaginaires deviennent indispensables pour Salomé qui dans l’attente d’un nouveau récit, veille sur sa conteuse.

Un trop court roman sur le partage des mots, le pouvoir de l’imaginaire, mais aussi un voyage dans la capitale du « pays du matin calme ».
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Bitna, sous le ciel de Séoul

je pensais que comme souvent ds la littérature asiatique ce serait des histoires pleines de poésie...eh bien non ! c est vraiment très triste.

Autant pour la vie réelle que pour les histoires qu elle raconte.

ca se lit bien mais ca devient vite longuet. dommage !
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Le Clézio, il sait écrire et j'ai lu une critique disant "pas fluide". S'il y a bien un auteur qui dispose d'une fluidité d'écriture, c'est lui.



Ce livre m'a plu, le style est justement fluide, simple sans être banal, et l'histoire en Corée m'a intéressé. Bon, je n'ai pas été transporté ou remué, je ne le lirai pas une autre fois, mais cela reste un très bon livre.



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Bitna, sous le ciel de Séoul

Lu en 2018 (année de sa sortie). Un roman où se mêlent imaginaire et réalité, mensonge et vérité, légèreté et mélancolie, douceur et violence, contrainte et liberté, vie et mort.

Une jeune fille fière et solitaire de 18 ans se débat dans un Séoul anonyme et saturé, pour survivre non seulement à toutes ses rancoeurs passées, mais aussi à la précarité bien réelle de sa situation... Une plume teintée de poésie et d'onirisme, mais également de réalisme et d'une certaine ironie, exutoire, salvatrice.
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Bitna.



C’est un conte que déroule Le Clézio au fil des pages. Une histoire enchâssée dans une autre, celle racontée par Bitna, celle un peu imaginée, fantasmée, surtout tricotée qu’elle narre à Salomé. Des histoires qu’elle semble orchestrer avec facilité, on comprend au grès des pages que c’est la sienne qu’elle déroule. Parfois la vérité, à d’autres moments le mensonge d’une réalité embellie de mots. Après tout, c’est ce que réclame Salomé ; des histoires, des mots sur l’extérieur qu’elle ne peut plus appréhender – la faute à une maladie.



Seoul. Le regret principal une fois la lecture achevée se porte sur le décor, ce choix de ville qui n’apporte rien au récit, si ce n’est quelques mentions de quartiers. L’auteur ne parvient pas à nous immerger au cœur de Seoul, au centre d’un pays, d’une autre culture. Dommage. On reste extérieur, non immergé. La ville reste un territoire opaque, le pays n’est qu’un nom sur une carte.



Bitna.

Un livre qui se lit rapidement, qui titille la curiosité, nous donnant l’impression d’être Salomé, de toujours réclamer la suite des histoires déclamées par Bitna.
Lien : https://hubrislibris.wixsite..
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Grâce à NetGalley et aux éditions Stock, je découvre, avant sa sortie officielle prévue le 28 mars 2018, le dernier roman de J.M.G. Leclézio.

« Bitna, sous le ciel de Séoul » est le premier livre que je découvre de cet auteur. Assurément, ce ne sera pas le dernier.

Au fil des pages, j’assiste à la rencontre entre Bitna, étudiante coréenne sans le sou, et Salomé, personne jeune encore mais lourdement envahie par une maladie invalidante. Très vite, Bitna change de statut auprès de sa patronne. De jeune étudiante venant quémander de quoi payer son loyer en échange d’un peu de travaux ménagers, elle devient la conteuse dont Salomé réclame la présence, autant que la fin des histoires commencées. Grande expérience pour Bitna que de prendre conscience de son pouvoir, de la dépendance qu’elle suscite chez Salomé, de l’importance de qui détient le pouvoir de donner réponse, d’accorder un avenir, ou non, à la relation. On est proche du droit de ‘vie ou de mort’ sur autrui. Bitna le réalise, s’en effraye et choisit le partage… le temps qu’il faudra !

Bitna ne raconte que des histoires inventées, donc vraies. Elle le sait, le mensonge est vrai quand celui qui le raconte l’affirme. Et même si le conteur annonce mentir, l’histoire reste vraie quand celui qui l’écoute la croit.

De l’envol des pigeons à l’enlèvement du bébé abandonné, de la fuite d’une jeune adolescente quittant les bancs d’église pour un squat de rockeurs, des deux dragons qui ne se sont pas encore réveillés au « stalker », traqueur qui rôde entre deux mondes et, bien sûr, de Bitna à Salomé, l’auteur nous balade. Les mondes se croisent, s’entrechoquent, se répondent, se fondent l’un à l’autre et finissent par dessiner un parcours initiatique qui mènera à la mort, c’est-à-dire à la vie !

L’écriture de J.M.G. Leclézio semble, aux yeux de certains, lisse et consensuelle. C’est oublié la poésie qui peut naître de la simplicité, du dénuement, de la retenue dans la vérité comme dans la fantaisie. On ne sait plus si ce sont les histoires de Bitna qui accompagnent la vie ou si c’est la vie qui dicte ces histoires. En effet, c’est dans la réalité parfois sordide de ses villes, de ses logements, des personnes de la rue rencontrées que Bitna cueille les éléments qui, bout à bout, prendront sens et insuffleront la vie, la mort à l’oiseau au plumage bleu comme à la relation tissée entre la narratrice et Salomé.



Alimenté par son immense culture des civilisations, habité par la nécessité de donner, dans la vie, une place de choix au phrasé, aux histoires et légendes partagées, aux réflexions douces qui peuvent en naître, J.M.G. Leclézio nous invite à regarder et comprendre le monde. Une lecture tendre, poétique, imagée.

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Bitna, sous le ciel de Séoul

Après Philippe Claudel avec L’Archipel du chien pour lequel Lettres it be vous délivrait son avis il y a peu, c’est au tour de Jean-Marie Gustave Le Clézio de reparaître du côté des éditions Stock avec Bitna, sous le ciel de Séoul. L’auteur niçois reconnu à travers le monde entier s’est attelé cette fois autour d’une histoire qui prend place au cœur de sa chère Corée mais n’est pas sans rappeler une ambiance bien plus orientale … Lettres it be a découvert Bitna et vous en dit un peu plus.





# La bande-annonce





Bitna, 18 ans, invente des histoires pour Salomé, une jeune fille immobilisée par une maladie incurable. Lorsqu'elle s'arrête de raconter, Salomé la supplie de continuer ces contes qui lui permettent de vivre par procuration. Bitna découvre qu'elle exerce un pouvoir inédit sur un être humain, mais aussi qu'elle est observée et espionnée.





# L’avis de Lettres it be





C’est un poids lourd des lettres françaises qui revient sur le ring. Tantôt adulé, tantôt critiqué, J.M.G Le Clézio ne laisse personne indifférent. Avec Bitna, sous le ciel de Séoul, le Prix Nobel 2008 fait le choix de thématiques complexes mais que l’on ne rencontre finalement pas pour la première fois sous sa plume : la rencontre, la maladie, la mort.





J.M.G Le Clézio embarque donc sa plume et le lecteur en Corée du Sud pour donner un cadre qui finalement ne transparaît que trop peu dans cette histoire. Un premier regret nourri par le fait que l’on espérait beaucoup au sujet de la transposition de l’amour de Le Clézio pour cette Corée du Sud. Deux femmes vont se rencontrer, chacune pour des raisons propres. L’une ne cherche d’abord que la subsistance pour payer ses frais courants, l’autre ne cherche d’abord qu’une présence pour l’aider à affronter les lendemains qui s’annonce plus que jamais difficiles.





Inévitablement, nos pensées s’orientent vers les Mille et Une Nuits, plus exactement vers la belle Shéhérazade. Ici, la fille aînée du grand vizir prend les traits de Bitna qui s’en va conter de nombreuses histoires à Salomé que la maladie ronge petit à petit. Mais là où le conte montrait un infâme sultan qui, désireux de savoir la fin des contes, laissait la vie sauve à Shéhérazade jour après jour, c’est la mort cette fois qui se fait repousser par la féroce envie de Salomé de continuer à croire en la beauté des récits de Bitna. La métaphore est belle, tendre et émouvante, et Le Clézio livre un récit qui sonne extrêmement juste sur ce point.





C’est l’histoire d’une rencontre fortuite, l’histoire d’une connivence qui va naître par le fruit de l’imagination. Forgée par la confiance acquise après avoir œuvré sur des dizaines de livres jusqu’à l’obtention d’un Prix Nobel, la plume de Jean-Marie Gustave Le Clézio se fait peut-être plus leste, moins incisive qu’avant. La narration est légère, sans grandes envolées, l’idée dominante de ce récit s’articule comme dit précédemment autour d’un conte des Mille et Une Nuits qui trouve une transposition bien sentie autour de la maladie et des êtres qui vous éloignent de la mort qui rôde. Malheureusement, le cadre coréen que l’on sait tant aimé par Le Clézio est bien trop timide, l’histoire se déroule ici mais pourrait être ailleurs.





Découvrez la suite de la chronique directement sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Bitna, sous le ciel de Séoul

J’ai découvert Le Clézio, il y a bien longtemps avec « Désert » qui reste pour moi, son chef d’œuvre.

Au fil des années, j’ai aimé retrouver sa plume toujours originale et poétique, très justement récompensé par le Nobel de littérature en 2008.



Dans son dernier opus, l’auteur nous emmène en Corée.

Pour échapper à la monotonie de sa vie, oublier la méchanceté de sa cousine dont elle est contrainte de partager l’appartement, Bitna à court d’argent accepte un emploi auprès d’une jeune fille handicapée.



En charge pour elle de distraire Salomé, en lui racontant des histoires, qui l’espace de quelques heures, lui feront oublier ce mal implacable dont elle souffre sans espoir de guérison.

Bitna fait preuve d’imagination, elle est porteuses d’espoir pour la jeune infirme qui attend quotidiennement son moment d’évasion.



Dans ce récit l’auteur évoque le pouvoir de l’amitié et du partage pour faire oublier la souffrance à défaut de la supprimer, l’importance des mots contre la tristesse, l'isolement, la maladie.



J.M.G. Le Clezio est un auteur que j’apprécie de plus en plus, après « Désert », « L’Africain » ou « Onitsha », je dois reconnaître qu’à chaque fois j’ai le sentiment d’être prise par la main et d’être embarquée peu à peu.

C’est son écriture que j’aime, cette simplicité, cette beauté, ce calme.

J’ai le sentiment que l’auteur m’emporte doucement et délicatement.

Merci à NetGalley et aux Editions Stock pour ce beau moment de lecture.
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Bitna, sous le soleil de Séoul, c'est déjà un titre qui nous invite au voyage. Il est bien rare qu'une lecture me porte vers ces contrées si peu connues en littérature. J.M.G Le Clézio, c'est une plume qui vous transporte par sa légèreté, sa poésie, sa simplicité à vous livrer une histoire comme une caresse d'été.

Bitna, jeune étudiante doit affronter sa nouvelle vie, auprès d'une famille certes bienvenue pour l'accueillir mais ça devient bien vite invivable pour Bitna. Son oncle lui transmet une annonce sur laquelle une jeune fille cherche une conteuse.

C'est là, une source de revenus mais pas que, c'est avant tout une rencontre entre deux êtres, l'une qui vit recluse de part sa maladie et qui a besoin de sentir la vie entrer chez elle et l'autre Bitna qui a des tas d'histoires incroyablement touchantes à offrir et une liberté à acquérir.



C'est ainsi que le lecteur tour à tour se trouve plonger dans différentes histoires. Chacune d'elles nous livre un message, au lecteur de décoder, tout comme un conte, une morale s'y installe.



J'ai bien apprécié vagabonder à Séoul, écouter Bitna, c'est doux, tendre, et touchant.

Un beau livre à découvrir à partager.
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Chaque nouvelle œuvre de J.M.G. Le Clézio est un enchantement, et une invitation au voyage : son dernier roman, publié chez Stock, « Bitna, sous le ciel de Séoul » nous emmène en Corée, sur les pas d’une jeune femme sensible et délicate…

Bitna est une jeune coréenne d’origine modeste, qui décide de tenter sa chance à Séoul. Elle se plaît à observer discrètement les gens qu’elle croise sur son chemin, et trouve refuge dans une bibliothèque, dont le gérant ne tarde pas à lui proposer un emploi particulier : faire la lecture à une jeune femme gravement malade, Salomé. C’est ainsi que les contes inventés par Bitna vont peu à peu illuminer le quotidien de Salomé, au point de lui devenir indispensables.

J’ai apprécié infiniment la simplicité touchante de l’histoire, des histoires, et la limpidité absolue du style de Le Clézio. Dès les premières pages, on entre dans un univers subtil, singulier, où pourtant la réalité et la fiction semblent clairement séparées. Mais peu à peu, les frontières se brouillent, les personnages inventés semblent réapparaître dans le réel, ou font des incursions dans d’autres histoires. Nés de l’imagination de Bitna, les hommes bien souvent sont des prédateurs, les femmes incarnent une forme de douceur et d’innocence ; des animaux viennent aussi peupler ces contes: oiseaux, félins, dragons forment un bestiaire qui évoque les estampes japonaises. Bitna ressent aussi le besoin d’introduire une certaine tension latente dans ses histoires, pour tenir son auditrice en haleine; mais on découvrira également que Salomé, bien qu’immobilisée par sa maladie, agit bel et bien sur l’existence de Bitna. Le roman, mystérieusement, balance ainsi dans un mouvement binaire, lent et inexorable. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2pIUoxQ
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Bitna, sous le ciel de Séoul

C'est bizarre de noter un Prix Nobel de littérature avec un nombre d'étoiles :-)...

J'avoue que je n'ai pas lu grand-chose de Le Clézio jusqu'à présent mais j'espère bien avoir encore un peu de temps pour rattraper ça. Je me souviens avoir été sensible au pouvoir d'évocation de sa plume en lisant une de ses nouvelles dans un numéro d'été du journal le 1. Alors j'ai été vraiment ravie d'entreprendre à ses côtés cette balade dans Séoul, ville que je ne connais pas du tout moi qui ai assez peu d'affinités avec les cultures asiatiques.

J'ai retrouvé ici ce pouvoir d'évocation. Le Clézio possède un réel talent de conteur qui se trouve ici magnifié par la forme qu'il choisit pour son roman, mettant en scène une Shéhérazade moderne au chevet d'une femme immobilisée par la maladie et glissant irrévocablement vers la mort. Les histoires que Bitna invente pour Salomé sont autant de fils qui la relient encore un peu à la vie ... et à la ville.

Car ce que veut entendre Salomé, c'est la ville qui bruisse, ses habitants qui s'activent ou rêvent. Et Bitna puise chaque jour dans ses promenades la matière qui nourrira ses récits. A travers ceux-ci, Le Clezio trouve le moyen de dessiner Séoul, mêlant la réalité aux contes et aux légendes sans jamais l'occulter. On sent les espaces, l'architecture, le fleuve, les parcs mais également les dangers, les rôdeurs... Bitna est une jeune fille pauvre, issue d'une famille de pêcheurs qui se trouve aux prises avec la grande ville dans tout ce qu'elle a de promesses mais également de menaces. Une réalité qui transparait dans ses histoires, transformée par le pouvoir de l'imaginaire.

Je me suis laissée mener par la main mais je n'ai pas spécialement été touchée par ce texte que j'ai plus contemplé d'un point de vue technique ; peut-être m'a-t-il manqué un poil d'intérêt pour ces contrées et leur Histoire afin de mieux saisir le sens des histoires contées par Bitna. Par contre, j'ai apprécié que le réalisme et même une certaine violence pointent sous la couche de l'imaginaire, je trouve que l'auteur semble rendre une image sincère de la ville qu'il aime mais sans se voiler la face quant à ses problèmes, menaces et autres dangers.

En tout cas, une chose est sûre, c'est bien de la littérature !
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Bitna, sous le ciel de Séoul

J'ai découvert JMG le Clézio avec le précédent livre ALMA que j'ai beaucoup aimé pour la délicatesse de son écriture,  sa prise de position par rapport à la destruction de notre monde, de la nature, de ses questionnements etc...., par sa narration toujours très poétique, mais ancrée dans le présent, à la limite de la réalité et de l'irréel, pleine d'images, de bruits, d'émotions.



Donc lors de la sortie de ce nouveau récit, je n'ai pas hésité : je savais que l'écriture serait belle, que l'histoire d'une jeune femme aidant à travers ses narrations à vivre, à sortir de son enfermement allait m'intéresser.



JMG le Clézio nous emmène à Séoul, ville qu'il connaît par coeur, qu'il aime, c'est indéniable. Il arpente les quartiers, les rues, au milieu de la foule, des petits commerces et universités. Il a l'art d'être un excellent guide, s'attardant sur les gens, leur caractère, leur attitude, qui sont finalement le reflet d'une ville, les bruits, la nature bien sûr, et puis quand je le lis je ne peux m'empêcher d'entendre sa voix, si douce, si calme, où chaque mot est pesé et réfléchi.



Bitna, si elle aide Salomé à supporter son quotidien (mais elle ne lui fait que très peu de visites) c'est elle l'héroïne de l'histoire : elle s'affirme, se cherche, se trouve, prend de l'assurance et grâce à ses petites histoires qui n'en feront qu'une, la sienne, devient adulte et qu'importe que celles-ci soient vraies ou fausses ce qui compte c'est le plaisir de les raconter, de sentir qu'elle aide Salomé à supporter son quotidien, à l'apaiser, elles sont ses rations de survie et qu'importe si elles sont vraies ou fausses :



Même la vérité peut être un mensonge si tu n'y crois pas, et même le mensonge peut sembler vrai si je  le raconte bien. (p109)



C'est un voyage dans l'imaginaire de Bitna, de sa réalité qu'elle agrémente, modifie, embellit mais aussi de ses peurs : la suit-on, qui sont ses ombres qui rodent ? Et tous ces personnages ne font-ils pas partie de son quotidien, de son environnement, où est la frontière en réel et imaginaire..... Comme on aide un oiseau à franchir le pont arc-en-ciel pour un au-delà inconnu, Bitna aide Salomé à supporter sa vie.



On peut être un peu dérouté par ces petits contes au début car ils sont très éloignés les uns des autres, on ne comprend pas toujours où l'auteur veut nous emmener, mais ce n'est qu'une déambulation à Séoul, dans un pays divisé, par une frontière qui brise les familles, mais le lien se créée entre imaginaire et réalité, comme souvent c'est le cas dans un roman surtout quand il s'agit de JMG le Clézio.



Il m'a manqué un petit je ne sais quoi pour totalement être conquise : peut-être que j'aurai aimé connaître un peu plus Salomé, Hana, Naomi et même si les différentes histoires sont pleine d'émotions, de messages je suis restée un peu à distance, comme une touriste dans Séoul.
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Bitna, c'est le prénom d'une jeune Coréenne de 18 ans qui quitte sa famille et son village de pêcheur, pour aller poursuivre ses études à Séoul.

Sa vie n'est pas idyllique, elle est hébergée par une cousine mauvaise et acariâtre qui abuse et profite d'elle sous prétexte qu'elle lui donne un toit et le couvert.

Dès qu'elle le peut, Bitna s'échappe dans la lecture, elle lit en douce dans la grande librairie à Jongnon. Et c'est là qu'elle entend parler de Kim Se-ri (qui préfère qu'on l'appelle Salomé), une femme malade, en fin de vie. Salomé veut qu'on lui raconte des histoires, qu'on lui raconte le monde, qu'on la fasse voyager, elle qui est clouée sur son fauteuil roulant.

Alors Bitna va laisser aller son imagination, elle lui conte des récits, qu'elle invente ou pas… elle croise les histoires, les points de vue, et parfois refuse de le faire aussi, parce que la vie c'est plus compliqué que ça.

Par moment, je l'ai trouvée dure, elle se rend chez Salomé quand bon lui semble, de manière très irrégulière, refusant de se laisser aller à la compassion. Mais j'ai vite compris que c'est elle qui a raison, elle refuse de souffrir avec Salomé, elle a son propre chemin à tracer, elle doit se construire et se trouver, de la même manière qu'elle construit et cherche son nid. Elle donne quand elle peut…

Au début, j'ai pensé que J.M.G. le Clézio nous entraînait dans une nouvelle version des Contes des milles et une nuit, et c'était une erreur. Bitna ne conte pas pour sauver sa vie, elle offre la vie à Salomé qui est en train de la perdre. Et puis j'ai eu l'image de ce roi entouré de ses deux femmes, dans une pièce de Ionesco, ce roi qui se meurt, et je me demande si elle n'est pas là, la clé…

Quoi qu'il en soit Le Clézio écrit avec grâce, que ce soit cette histoire où toutes les autres que raconte Bitna, on le suit avec l'envie de connaître, nous aussi, la fin.

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Bitna, sous le ciel de Séoul

Bitna sous le ciel de Séoul de J.M.G. Le Clézio se situe entre le roman et le conte. Un joli moment de lecture plein de poésie et de mélancolie. J’ai adoré.



Bitna est une provinciale venue faire ses études à Séoul. D’abord logée chez sa tante et sa cousine, face à la perfidie de celles-ci, Bitna décide de prendre son indépendance. Pour cela, elle trouve des petits boulots dont un qui sort de l’ordinaire et qui consiste à aller raconter des histoires à une jeune femme handicapée prénommée Salomé. Entre elle et Bitna va se tisser un lien unique et une véritable dépendance : Bitna dépendra de l’argent de Salomé et Salomé des histoires que Bitna imagine à chacune de ses visites.



Ce roman nous livre une photographie culturelle et poétique de la Corée du Sud à travers divers récits s’articulant pour la plupart autour d’un même lieu, l’immeuble Good Luck avec lequel les personnages de chaque histoire entretiennent un lien. Les tensions avec les terres voisines du Nord sont suggérées comme l’illustre la première histoire que raconte Bitna à Salomé sur un vieil homme nommé Monsieur Cho qui espère faire passer des messages à ses proches restés au-delà de la frontière à l’aide de ses chers pigeons voyageurs. Bitna ne raconte pas des histoires réelles, tout est imaginé, pourtant le noyau de chaque histoire finit tout de même par être empreint de réalisme tant cela pourrait arriver dans la vraie vie. Bitna tente de donner un aperçu de la vie extérieure à Salomé à travers chaque histoire, elle retranscrit sa beauté autant que ses côtés sombres. Chaque histoire part d’un fait réel aux tournures dramatiques, mais chaque personnage ose rêver et tente tout pour que son rêve quel qu’il soit devienne réalité. Bitna essaye de sortir Salomé de sa maladie, le Syndrome douloureux régional complexe, en lui contant l’histoire d’un quotidien, une tranche de vie d’un personnage, tout en les saupoudrant d’extraordinaire. Comme elle le concède dans le récit, elle veut faire connaître à Salomé le frisson délicieux qu’elle-même ressentait quand sa tante Mi-kyeong lui racontait  des histoires de goules et de lycaons, de guishins et de sorcières.

Bitna est une jeune fille pleine d’imagination qui aime observer les gens, leur inventer des vies. Très ancrée dans son Jeolla-do natal, celle-ci mêle des souvenirs de récits entendus plus jeune à sa perception de la vie citadine. Elle et Salomé ne sont liées que par ces histoires, elles ne se livrent pas sur la vie réelle qu’elles mènent chacune de leur côté, l’une se battant contre la maladie et la douleur et l’autre contre la misère en enchaînant les petits boulots. Elles n’apprennent à se connaître qu’à travers ces récits inventés par Bitna, les héros de chaque histoire étant révélateur d’un trait de caractère ou d’une sensibilité particulière chez chacune des jeunes femmes.

Encore une fois, j’ai été transportée par la plume incroyable de J.M.G. Le Clézio. J’ai rencontré cet immense auteur alors que j’étais au lycée, en lisant ses nouvelles. J’ai été percutée par son style, par son talent pour parler des vies, pour décrire des quotidiens tout en leur conférant une dimension poétique extraordinaire. Le Clézio est un auteur qui sait parler des peuples en allant au-delà du récit de voyage, il nous offre de magnifiques récits de rêves d’ici et d’ailleurs.



Je frôle le coup de cœur avec Bitna sous le ciel de Séoul, il m’a manqué quelque chose à la fin du livre, un je-ne-sais-quoi qui aurait permis de quitter Bitna et Salomé de façon moins abrupte. Cela reste néanmoins un magnifique roman plein de charme et de poésie, nous laissant entr’apercevoir les espoirs et les rêves qui s’élèvent sous le ciel de Séoul.
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Bitna, sous le ciel de Séoul

J'avais hâte de lire ce livre de par son sujet, le lieu où il se déroule m'attire et puis c'est Le Clézio, une référence.



Malheureusement je suis sorti de cette lecture assez déçu. Non pas que ce soit mauvais, loin de là, mais la sauce n'a pas pris avec moi, j'ai trouvé cela disons le un peu ennuyeux selon les histoires contées par "Bitna" puis je n'ai pas compris l'intérêt de certaines. Bref ce n'était pas un livre fait pour moi. J'ai tout de même apprécier certains passages comme quand nous est conté l'histoire du chat, mais pas de quoi faire basculer le tout vers une lecture attrayante, peut être en attendais je de trop.



L'écriture en elle même est belle, un style qui va bien avec l'ambiance, une construction sympathique du roman sous forme de petites histoires à l'intérieur de l'histoire au lieu de nous proposer de simples nouvelles, c'est bien vu.



Pour conclure je vous dirais d'essayer tout de même cette lecture car même si je n'ai pas accroché plus que ça, beaucoup d'entre vous pourront tout de même apprécier.
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Donner un avis de lecture sur un ouvrage de Le Clézio semble un exercice quasi sacrilège, pensez donc, un prix Nobel de littérature, reconnu par ses pairs, humaniste convaincu de par son expérience de vie, et non pas seulement par ses écrits. Il a enseigné et vécu à Séoul, ville dont il semble s'être entiché mais curieusement, le lieu n'est pas fondamental dans le déroulé du livre. L'accompagnement des anciens est le thème de l'ouvrage, la fin de vie dans le respect des personnes âgées est ici traitée avec une grande délicatesse. Le fossé générationnel entre les deux personnages principaux donne de l'amplitude à la considération dont fait preuve la jeune accompagnatrice envers son aînée. La jeune fille, pour fuir une famille hostile, subvient à ses besoins en racontant des histoires à une vieille femme alitée. Celle-ci n'est pas toujours d'une humeur facile car elle souffre et ne supporte pas la contradiction. Les relations entre les deux femmes sont sujettes à éclipses mais le besoin d'un autre univers devient de plus nécessaire pour la vieille dame, l'évasion sensorielle provoquée par les petites histoires de Bitna rend sa présence indispensable. Les scénarios inventées n'ont que peu de rapport avec le monde ancien de la malade, ils sont le prolongement des rêves de la jeune femme, seule à Séoul, le récit parlé lui permet d'exister, d'avoir une écoute, inexistante dans la grande cité, habitant seule et ne rencontrant personne d'autre que ses condisciples à l'école. La rupture de la solitude provoquée par cette curieuse demande de "raconteuse d'histoires" donne au roman une connotation sociologique, évocation de la difficulté de vivre dans les grandes métropoles, ici, Séoul, transposable ailleurs.

On a connu JMG Le Clézio plus flamboyant mais ce n'est pas le propos, c'est une lettre d'amour à la capitale sud-coréenne.

Moment plaisant de lecture.
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Bitna, sous le ciel de Séoul

J'ai retrouvé ici l'art de Diderot dans Jaques le fataliste : des histoires qui s'enchâssent, où à force, le lecteur peut se perdre dans cet écheveau de récits qui commencent et ne se terminent pas. Mais le lecteur est docile et suit avec patience et plaisir le maître JMG Le Clézio, artiste qui cisèle sa narration à petits pas, par touches successives.

L'histoire du vieux et de ses pigeons ne trouve pas de fin ? Qu'importe ! Nous voilà parti sur les traces de Kitty, puis dans les pas de la danseuse déchue. On s'émeut pour le nourrisson abandonné.

On suit l'écrivain dans cette Corée moderne, faite de solitude et de rencontres, dans ce récit où les mots, la parole est à l'honneur, par la bouche de cette jeune conteuse, qui survit à la faim et à la misère grâce à ses talents de conteuse. Elle loue son art auprès d'une femme grabataire, Salomé, qui oublie un temps la souffrance physique et son immobilisation grâce à l'imaginaire.

Un court récit, ciselé, dépaysant, une fable des temps modernes pour nous faire réfléchir.
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Bitna, jeune coréenne issue de la campagne, arrive à Séoul pour y faire ses études, et y découvre la difficulté de la vie en ville. Pour survivre, elle accepte, contre rémunération, de conter des histoires et de raconter Séoul et le monde, à Salomé, une malade incurable qui ne peut plus sortir de chez elle.



Partant de ce décor, J.M.G Le Clézio nous parle longuement du rôle de l’écrivain, à la lisière entre vérité et mensonge. « Il y a toujours une vérité cachée dans le mensonge ». Ce livre peut d’ailleurs être abordé comme un roman mais aussi comme un conte. Le conte ajoute du fantastique au réel. La lecture, les mots, l’imaginaire, ne peuvent-ils pas être source de force pour rompre l’isolement et déjouer la mort?



Les histoires que conte Bitna à Salomé, sont autant de métaphores puisées dans ses racines, sa vie passée à la campagne, les traditions mais aussi la vie qu’elle découvre à Séoul. Bitna, qui révèle de réels talents de conteuse.



J.M.G Le Clézio dresse un très beau portait de Bitna, celle qui brille en coréen, sa force de vie et sa capacité à tirer profit des opportunités que la vie lui offre. On pensera forcément à Shéhérazade qui contait des histoires pour faire reculer la mort.

Enfin, J.M.G Le Clézio dresse un éloge de Séoul. J’avoue que c’est la partie du récit sur laquelle je suis un peu restée sur ma faim : j’aurais aimé me sentir davantage transportée, plongée au cœur de cette ville où l’auteur a vécu et qu’il aime tant.



Vous l’aurez compris, un livre que j’ai savouré avec plaisir, même s’il m’a manqué un zeste de … « je ne sais quoi » pour être totalement emballée!
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Bitna, la narratrice, fille de modestes marchands de poissons de provinces ,s'installe à Séoul pour ses études. Pour gagner de quoi vivre et payer son loyer elle va accepter un étrange travail, devenir conteuse pour Salomé, une jeune femme atteinte d'une maladie incurable et dégénératrice, elle est condamnée à rester dans son appartement, recroquevillée dans son fauteuil roulant. Pour elle, Bitna va donc inventer des récits, pour lui permettre de s'évader.



Voici M. Cho, gardien d'immeuble, qui élève et entraine des pigeons voyageurs dans l'espoir de transmettre des messages à sa famille qui habite de l'autre côté de la frontière, Salomé va voler elle aussi, avec les pigeons au-dessus de la ville. Voici mademoiselle Kitty, la petite chatte qui transmet elle aussi des messages. Voici Naomi, un bébé abandonné dans un tas de chiffons, devant une maternité et recueilli par une vieille infirmière qui n'a jamais pu avoir d'enfant, Naomi a un don, elle voit l'invisible, ce que personne ne voit. Voici Nabi, 12 ans, qui chante dans la chorale de l'église chrétienne, qui va devenir une célèbre chanteuse de rock, mais dont le naufrage a commencé dans le bureau du pasteur. Voici enfin l'histoire des deux dragons, qui un jour se retrouveront.



Chaque histoire va se lier l'une à l'autre comme les wagons d'un train qui file dans une même direction, ces récits vont accompagner Salomé jusqu'à la fin de sa vie.

À travers les récits de Bitna, l'auteur nous raconte l'histoire de la Corée et la vie des Coréens, un même peuple coupé en deux par une frontière infranchissable, que seuls des pigeons peuvent franchir, car les oiseaux ne se laissent pas arrêter par les frontières. C'est donc le thème douloureux des familles séparées qu'aborde Le Clézio. Une écriture simple, mais raffinée pour des contes qui permettent de voyager par delà l'isolement de la maladie.


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Bitna, sous le ciel de Séoul

Bitna, dix-neuf ans, fille de modestes pêcheurs, de nature solitaire, fait ses études à Séoul. Pour se soustraire à la méchanceté de la tante qui l'hébergeait depuis son arrivée dans la capitale coréenne, elle occupe dorénavant un misérable appartement en demi sous-sol, dont elle paie en partie le loyer grâce aux quelques heures de l'atypique mission qu'elle remplit auprès d'une quadragénaire gravement malade. Salomé, qui ne peut même plus sortir de chez elle, a un besoin assoiffé d'histoires, supplie qu'on lui raconte la vie à laquelle elle ne participe plus, qu'on lui décrive le dehors dont elle n'aperçoit plus qu'un carré depuis sa fenêtre...



Le roman alterne ainsi entre les histoires que lui invente Bitna, et le récit de l'adaptation de l'étudiante à cette grande ville aussi effrayante qu'excitante, à travers laquelle un mystérieux inconnu la suit à la trace.



Par l'intermédiaire des contes qu'elle soumet à Salomé, mélancoliques ou cruels, parfois fantaisistes, mais toujours inventifs, elle exprime la solitude des êtres, la douleur de la séparation et de l'éloignement des siens, sur fond d'histoire et de culture coréennes. Les conséquences pour les individus de la scission nord-sud sont ainsi évoquées. Nous découvrons aussi une société abreuvée d'influences occidentales, où traditions et modernité semblent se côtoyer sans heurts.



Les histoires de Bitna, entremêlement de réel et d'imaginaire, car empruntant à certaines de ses expériences personnelles, créent entre les deux héroïnes une forme d'interdépendance, l'étudiante jouissant inconsciemment du pouvoir qu'elle détient sur la malade, pour laquelle elle représente le dernier lien avec la vie.



Je n'ai malheureusement pas, contrairement à Salomé, été emportée par les fables de Bitna, et ses propres pérégrinations dans Séoul ne m'ont pas vraiment passionnée, en raison d'un mal fou à entrer dans le récit, gênée par un style sans fluidité, qui m'a presque donné l'impression d'avoir été -mal- traduit d'une langue étrangère. Je me suis même demandée s'il ne s'agissait pas là d'une démarche volontaire de l'auteur pour faire croire que son texte avait le coréen comme langue d'origine, et j'ai eu beaucoup de mal à me persuader que j'avais bien affaire, ici, à l'auteur de "Désert" ou du "Procès-verbal"...
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