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Critiques de J.M.G. Le Clézio (1107)
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Désert

Le clezio a obtenu le prix nobel de litterature pour l'ensemble de son oeuvre et ce livre ci est une bonne porte d'entree dans son univers pour découvrir son talent d 'ecrivain et de conteur.Petit livee qui se parcours tres vite il va vous offrir un bon condense de l'oeuvre de l'auteur et vous inciter à pousser plus avant la decouverte de ses ouvrages.
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Alma

C'est le premier roman de Le Clezio que j'ai lu et je l'ai fort apprécié. Il parle du colonialisme et de ses conséquences, de l’esclavage et de la recherche de ses racines...

Un homme séjourne à Maurice pour retrouver des noms, ceux de ses ancêtres et pour comprendre d'où il vient. A travers les personnages secondaires et leurs trajectoires, le roman dépeint l'envers du décor de cartes postales. Certaines descriptions sont magnifiques (celles de la forêt et de la cascade) et j'ai beaucoup aimé le personnage marginal du livre, Dodo, qui dort dans les cimetières et finit sa vie en France au bord de la méditerranée.
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Lu en 2018 (année de sa sortie). Un roman où se mêlent imaginaire et réalité, mensonge et vérité, légèreté et mélancolie, douceur et violence, contrainte et liberté, vie et mort.

Une jeune fille fière et solitaire de 18 ans se débat dans un Séoul anonyme et saturé, pour survivre non seulement à toutes ses rancoeurs passées, mais aussi à la précarité bien réelle de sa situation... Une plume teintée de poésie et d'onirisme, mais également de réalisme et d'une certaine ironie, exutoire, salvatrice.
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La Ronde et autres faits divers

Rendez-vous en partie manqué pour moi avec Le Clézio. Pas assez sensible à sa sensibilité, apparemment...

Une sensibilité dont ces onze nouvelles ne manquent pourtant pas, loin s'en faut : dans ces "faits divers" qui n'ont rien de banal quoiqu'en dise la quatrième de couv (viol, esclavage, pauvreté, accidents...), le soin et la justesse que met l'auteur à transcrire le réel depuis l'intériorité la plus profonde de ses personnages est admirable, d'autant que cette intériorité est mise en lumière par la morosité et la tristesse des univers oppressants dans lesquels ces personnages évoluent. Trop de noirceur, peut-être.

J'en retiens une (il y a toujours au moins une nouvelle qui vous touche dans un recueil même si on peu apprécié l'ensemble), celle de ce petit garçon esseulé dans la ville qui s'n va voler sur les pas de son grand frère. Si touchante et triste, dans un monde que personne ne rêve d'habiter.

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Peuple du ciel - Les Bergers

Dans cet ouvrage qui rassemble deux sublimes nouvelles que sont « Peuple du Ciel » et « Les Bergers » du recueil Mondo et autres histoires, l'auteur invite le Lecteur à voir, goûter, toucher, entendre, sentir et ressentir le monde où le désert devient un océan, le ciel, un chant extraordinaire de touches de couleurs.



Les deux nouvelles, et peut-être plus particulièrement la première, sont d'une délicieuse sensualité ; Le Clézio fait appel à tous les sens du Lecteur. Tout en se laissant happer par les mots, celui-ci peut alors sentir la caresse du soleil sur sa propre peau, la douce brise du vent sur son visage, les exquises odeurs des plantes et des fleurs sauvages ou encore percevoir le chant féerique des abeilles.



Le Clézio nous entraîne au cœur même de l'enfance ; c'est-à-dire, là où le monde commence. Le Lecteur retrouve la sérénité et l'insouciance de ce moment si éphémère, si fugace, si fragile dans la vie de l'Homme.



Redevenu alors enfant, l'auteur entraîne notre imagination à rêver d'autres mondes en traversant l'espace, le temps et les limites du possible pour rejoindre ce « peuple du ciel ». Un peuple qui redonne au monde son essence originelle : sa poésie perdue, celle qui sauvera le monde.
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Identité nomade

J'ai lu d'une traite ce court ouvrage qui m'a laissé une empreinte diffuse.

JMG Le Clézio y reprend les différents épisodes de sa vie, que ses lecteurs habitués connaissent déjà par ses livres précédents, avec recul, voire distance, et concision .... j'en suis venu à espérer que ce ne sera pas son dernier texte.

C'est une lecture apaisante mais pas idéaliste dans la mesure où Le Clezio évoque, comme souvent, les malheurs du monde à l'échelle des individus.

La première partie est centrée sur son enfance et ses voyages qui ont fait de lui un nomade de l'identité. La seconde fait une large part à des écrivains auxquels il attache de l'importance, sélection bien sûr très cosmopolite.
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Identité nomade - Rentrée littéraire janvier 2024

C’est une autobiographie d’une identité nomade littéraire francophone qui puise dans les trésors mondiaux universels de la littérature. Je n’avais pas lu d’écrits de J.M.G. Le Clézio auparavant.

J’ai choisi de critiquer sur l’identité numérique « EAN : 9782221272657 » de l’ouvrage plutôt que sur son identité papier « EAN : 9782221272633 » ; l’auteur peut ainsi m’éclairer sur son identité nomade même dans le noir avec ma liseuse.

Les dédicaces marocaines sont originales https://fr.wikipedia.org/wiki/Sidi_Moumen connu dans 6 langues et https://fr.wikipedia.org/wiki/Place_Jemaa_el-Fna connue dans 32 langues alors que https://fr.wikipedia.org/wiki/J._M._G._Le_Clézio est connu dans 90 langues ; au passage, Marrakech est une ville extraordinairement bilingue avec ses noms de rue et d’établissements publics en français et en arabe, chaque langue partant de son côté se complétant sans s’affronter.

Le sommaire est sensationnel avec ses titres accessibles comme des touches de piano que l’on clique pour accéder à chaque chapitre qui fait sens avec le dernier mot : guerre, africain, enfance, colonisation, identité, double, longs, aventure, nomade, Maroc, histoire, littérature, consolation, poésie, plafonds, transition, vertical, combat, pays, ambassades, ensemble, sauvages, reconnaissance, indésirables, écrire …

Que de louanges d’écrivains peu connus et de termes méconnus comme https://fr.wikipedia.org/wiki/Gimmick connu dans 3 langues, https://fr.wikipedia.org/wiki/Pidgin connu dans 77 langues.

Écrire et témoigner de nos identités nomades c’est cette invitation forte qui trouve écho en moi dans les contextes actuels de guerres, changements climatiques, bouleversements technologiques accompagnant de nouvelles migrations.
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Chanson bretonne - L'enfant et la guerre : ..



Un livre qui m'a très déçu. Il y a sans doute de belles phrases, mais la nostalgie d'un monde disparu, et les souvenirs d'enfance ne suffisent pas à donner une densité à ce livre. J'ai sursauté à certains passages, quand l'auteur fait l'apologie de l'agriculture Bretonne, ayant su conserver ses chemins creux, et même à les reconstruire. Le combat est encore à ce niveau devant nous, et des associations de vigilances sont présentes pour tenter de s'opposer à cette disparition. Etant Breton, cette image d'Epinal que la FNSEA doit sans doute encourager m'a laissé incrédule. De même la pertinence du témoignage de Le Clezio sur la perte de la langue Bretonne, et de la perte du sens religieux, qu'il date bien antérieurement aux années 60. Car non, il a fallu bien plus de dix ans, comme il le dit, pour que la langue disparaisse des usages, tout comme les chevaux qui ont fait place aux tracteurs. Je laisse aux Niçois l'appréciation du second texte, mais il m'a semblé bien anecdotique.
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Bitna, sous le ciel de Séoul

Bitna est une étudiante qui quitte la campagne pour Séoul. Elle est hébergée par générosité par sa tante, mais celle-ci la traitera bientôt comme une domestique. Pour gagner son indépendance, Bitna va devenir conteuse auprès de Salomé cloitrée dans sa chambre par la maladie. Bitna va lui inventer des histoires pour la mettre en contact avec un monde qu’elle ne connaîtra jamais.



Un roman discontinu, puisque les chapitres de la vie de Bitna voisineront ceux consacrés aux histoires qu’elle invente. On aura un peu de la société coréenne, les familles séparées par la scission entre les deux Corée. Mais on aura surtout le pouvoir de l’imagination et des mots, qui emportent Salomé et l’aident à vivre.



Un roman qui se lit bien, mais qui ne m’a pas dépaysée autant que je l’aurais souhaitée. J’ai appris que le « Gangnam », c’est un quartier de Séoul où on trouve les clubs de musique et que ce n’est pas toujours facile d’être une jeune Coréenne, mais je reste un peu sur ma faim.

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Identité nomade

Une valeur sûre. Une écriture qui coule de source, d'une source inépuisable et musicale. Un être dont on sent la sensibilité au bout de la plume, couplée à un humanisme exemplaire, rare à notre époque où on semble préférer le sensationnel, le buz comme on dit. Le Clézio est un résistant et tant mieux!
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Identité nomade

Dans ce texte un peu décousu issu d’une conférence prononcée à Marrakech en 2023, l’auteur de Désert revient sur ce qui le hante, notamment sa propre identité bigarrée.
Lien : https://www.ledevoir.com/lir..
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L'Africain

C'est un petit livre que l'auteur consacre à son père, médecin ayant choisi d'exercer au fin fond de l'Afrique (Nigeria et Nord-Cameroun), mais qui est aussi très autobiographique. J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur, d'une écriture simple et élégante, parvient à faire ressentir au lecteur les sensations si riches et puissantes qu'il a vécu dans son enfance, par exemple courant pied nu à travers la brousse ou s'attaquant à d'énormes termitières à coup de bâton. C'est un livre sur la liberté et sur le bonheur, bonheur vécu par lui-même enfant, mais aussi par ses parents avant sa naissance. Mais c'est aussi un livre sur l'absence et sur le manque, en particulier du père, longtemps séparé de sa famille à cause de la deuxième guerre mondiale. Et c'est enfin un livre sur l'usure de la vie et la perte des illusions de jeunesse, Le Clezio montrant bien comment son père change et se renferme peu à peu sur lui-même, épuisé par une pratique de la médecine dans des conditions particulièrement difficiles. Un petit bijou donc (124 pages seulement) illustré de photos réalisées par le père de l'auteur (y compris dans l'édition de poche chez Folio), profond, émouvant, drôle parfois : une vraie merveille de littérature à mes yeux.
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Désert

C'est très simple, pour moi Désert est un des grands romans du 20e siècle. Ceux qui me suivent savent que je ne suis pas porté sur les superlatifs mais cette fois-ci c'est différent.

Je vais essayer d'expliquer pourquoi.

Mais d'abord, une précision. Certains ont dit que ce roman est en rupture avec les précédents romans de Le Clézio, qu'à l'écriture expérimentale a succédé un roman plus narratif. Il se fait que j'ai lu quelques-uns de ces romans précédents: Le livre des fuites, La guerre, Les géants, Voyage de l'autre côté, et les nouvelles de Mondo. C'est vrai qu'il y a là moins de narration que dans Désert, mais la façon de dire les choses et les humains est celle qui se retrouvera dans Désert. Il y a une continuité évidente dans sa façon de s'immerger dans les choses de la nature, dans les objets techniques, et aussi dans le comportement des humains, comme si Le Clézio puisait dans la manière qu'il avait acquise.

L'originalité du style est déjà quelque chose de fondamental. Mais par son point de vue sur le monde ce livre est encore plus essentiel. C’est à la fois le livre d’une disparition et celui d’une survivance. Dans l’histoire de Nour, une civilisation et une résistance disparaissent, elle se perdent dans les sables, dans une sorte de marche de la mort. La brutalité de la colonisation ne laisse plus de place à ceux qui voulaient vivre selon leur voie. Mais que cette résistance ait existé, qu’elle ait été portée par une spiritualité, par un rapport singulier au monde, et que le souvenir de tout cela soit ravivé, témoigne d’une permanence.

Il y a aussi les conséquences de la colonisation et de la modernité. C’est la ville de planches et de papier goudronné où vit Lalla. Heureusement elle s’en échappe pour fréquenter l’homme du désert, le Hartani, ou passer du temps avec Naman, le vieux pécheur, sur la plage. C’est le contraste entre la pauvreté et la promiscuité du bidonville et les immensités de la mer et du désert.

Et puis il y a la violence des rapports sociaux, du mariage, et l’émigration à Marseille. La misère sur les deux rives de la Méditerranée. Encore le contraste entre l’entassement et l’ouverture, l’oppression et la liberté, et la mort qui arrive à ceux qui veulent échapper à la hiérarchie établie.

Mais tout cela n’est pas du tout démonstratif. Cela se déduit des descriptions et des faits, de cette prose si singulière, que l’on pourrait même juger maladroite au premier abord, mais qui est si évocatrice quand on se laisse entrainer par elle. Le Clézio nous plonge dans toutes les réalités du monde, naturel, technique, social. Il nous fait voir les choses de l’intérieur, nous permet de nous identifier à elles.

Ce roman aura bientôt 45 ans et il n’a jamais été aussi actuel. Il est ce dont nous avons besoin aujourd’hui.

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Diego et Frida

Assez déroutant de trouver le Clézio en biographe, mais il a une connaissance encyclopédique du sujet, avec une nette préférence pour Frida (malgré le titre paritaire pourtant) en s'appuyant sur les 1000 sources de ce sujet inspirant. Donc tout y est, mais ce qui est remarquable est sa faculté à décrire les liens amoureux des deux artistes toutes les trois, quatre pages sans jamais vraiment se répéter, c'est assez fort !
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Identité nomade

Ce petit livre de Le Clézio, cette Identité nomade m'a fait voyager, mais voyager!... Tant en Afrique qu'en littérature d'auteurs que j'ai la bonne et heureuse surprise de retrouver ou de découvrir.

L'ouvrage n'est pas long, mais il recèle la richesse d'un auteur humble.

Il y a quelques trésors, dans ce livre, qui m'ont enthousiasmé, passionné et donné envie, donc,de continuer de voyager plus avant dans les terres littéraires de l'auteur et des pays de ceux que je ne connais pas encore...

C'est ces voyages perpétuels et divers qui ouvrent et habitent l'esprit et la mémoire du lecteur éclectique. J.M.G. Le Clézio (que ma compagne mauricienne appelle affectueusement Tonton) en fait une simple et brillante démonstration: La littérature peut-être une arme pacifiste contre les maux de notre temps... à condition, bien entendu, d'ouvrir les yeux, son cœur et ses bras.

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Identité nomade

« Identité nomade » laissera sans doute perplexes les lecteurs habituels de le Clezio, en effet les épisodes de sa vie qu'il nous décrit ici, nous les connaissons déjà à travers ses nombreux livres...

Sa naissance à Nice, son enfance là-bas pendant la guerre avec sa grand-mère et sa mère, le voyage en bateau pour rejoindre son père en Afrique, ses racines à l'île Maurice, ses voyages au Mexique et dans de nombreux autres pays,...

Cette synthèse rapide est pour l'auteur l'opportunité de rappeler que son inspiration a été modelée par son ouverture au monde et surtout aux différents peuples et c'est cette découverte de l'autre qui a fait de lui un défenseur des peuples aborigènes et un chantre de la nature.

Quant au terme « identité nomade », il convient particulièrement à Le Clezio qui a la double nationalité française et mauricienne et qui a vécu dans de nombreux pays sur les cinq continents.



Le style, sans fioriture, simple et presque simpliste, sans le lyrisme habituel de l'auteur, m'a déroutée et il m'a fallu la seconde partie, où il parle de ses goûts littéraires, pour trouver un réel intérêt à ce livre.

En effet Le Clezio est, on le sait peu, un vrai connaisseur des littératures du monde, il est passionné de littérature anglo-saxonne, mais connaît aussi très bien les écrivains d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.

Il cite de nombreux auteurs, plus ou moins connus en France.

Et il s'interroge sur l'utilité de la littérature qui n'a su « ni arrêter les crimes de la colonisation, ni empêcher les guerres... et la dégradation de la nature ».

Un livre en forme de bilan donc, sur son œuvre mais aussi sur le sens de la littérature, que j'aurais aimé plus approfondi... (une centaine de pages en gros caractères et très aéré...)

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Identité nomade

Le petit dernier de JMG Le Clezio « Identité nomade » n’est pas un roman. L’auteur délivre son intimité d’auteur, de citoyen « métis » ou nomade.

On saisit enfin le mystère de ce gimmick constitué par les initiales en forme d’acronyme « JMG ». Il nous offre sa vision de l’Afrique, l’impact de ses origines africaines , et des pays africains où il a vécu sur ses inspirations, mais également sur sa position d’écrivain.

Cette confidence de 131 pages est touchante et précieuse tant l’auteur est peu loquace sur son intimité. Elle est lumineuse également sur la condition de l’écrivain dans le monde : (« l’écrivain est un témoin, non pas dans un procès mais dans une procédure […], il cherche à mieux comprendre les enjeux de notre modernité » ) et cela résonne étrangement dans l’actualité littéraire. Elle révèle son engagement politique et humaniste à la source de son activité d’écrivain. Il éclaire toute son œuvre en précisant qu’il s’efforce que ses mots puissent servir une cause : « l’idée de défendre une cause qui me semble juste - par exemple en faveur des déshérités que sont les personnes âgées et les enfants dans le cas de guerres, ou en faveur de la flore et de la faune qui sont notre maison ».

Un livre du crépuscule d’un écrivain merveilleux qui m’accompagne depuis les années lycée et dont je regrette souvent de n’a pas encore avoir tout lu. Nul doute que ces quelques pages illumineront la lecture de ses livres que je n’ai pas encore découverts.

Pour expliquer son identité nomade : « je ne voyage pas pour écrire ce que j’écris, mais j’écris pour pouvoir voyager ».

« Lire c’est écrire.

Ce que peut la littérature concerne autant les lecteurs que les écrivains. Être lecteur et être écrivain c’est la même chose. Les écrivains sont des lecteurs et les lecteurs, en lisant les livres, mentalement les réécrivent, ils les interprètent, donc c’est un art commun, c’est l’art du langage ».

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Identité nomade

JMG Le Clézio nous livre un essai sur l'identité, la littérature...il y parle de son enfance, de ce voyage et de ses années en Afrique, après guerre...du Nigeria, de la richesse du continent africain, de la culture marocaine, du métissage...



"Identité nomade" se lit d'une traite bien qu'il y ait matière à réflexion et qu'une relecture nous éclairerait encore davantage. C'est un ouvrage plein de références, j'ai noté un certain nombre de titres de romans. J'aurais bien recopié des pages entières aussi. J'écris bien mal, ce qui est pourtant énoncé clairement dans ce texte intelligent, empli d'humanisme et de tolérance.



Je n'avais jamais lu cet auteur, bien que j'en aie évidemment entendu parler de nombreuses fois. Après l'avoir écouté lors de son passage à La grande librairie, j'ai eu très envie de le découvrir et je suis ravie de l'avoir fait. Je m'empresse de commander quelques-uns de ses titres



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Avers

Avers, c'est pour moi l'occasion de renouer avec l'univers littéraire de J.M.G. le Clézio.

Dans ce recueil de huit nouvelles, c'est toute une galerie de personnages que l'écrivain désigne comme des indésirables, face à l'injustice qu'il leur arrive. le sort qui leur est réservé convoque des univers sombres où les règles du jeu établies par la loi des plus forts condamnent par avance les plus faibles.

J.M.G. le Clézio, le temps de quelques pages, donne voix à ces indésirables, fait naître en notre coeur un sentiment de compassion et de révolte. Ce sont souvent des enfants au quatre coins de monde, - raison de plus de sentir notre coeur étranglé par l'émotion, parfois ce sont des histoires anciennes...

La guerre, la misère, la fange nauséabonde de la rue, les trafics de drogue, les terres, les forêts dépouillées de ceux qui y vivaient depuis des siècles, des millénaires...

Avers, c'est un recueil de huit nouvelles, dont celle éponyme qui raconte l'histoire de la jeune Maureez Samson la petite Mauricienne dont je fais la connaissance au bord de cette baie de l'Océan Indien, dont le père a disparu en mer alors qu'il était parti à la pêche avec sa frêle barque. Alors, elle va connaître l'enfer des autres, mais le bonheur parfois aussi comme un rai de lumière traversant des volets mal fermés, battant dans le vent...

Ces nouvelles comme des fables de la vie, ce sont des textes vibrant d'humanité, irrigués par ces voix multiples qui nous appellent à mieux les regarder dans un instant fugace.

J'ai entendu leurs mots, leurs respirations, leurs battements de coeur comme des battements d'ailes, j'ai été cueilli par ce souffle inouï qui nous empêche de les oublier.

J.M.G. le Clézio nous invite à prendre le pas dans le parcours de personnages en marge, souvent « invisibles », de Paris à l'Île Maurice, en passant par l'Amérique latine ou le Moyen-Orient, c'est une traversée du monde sur des rivages à la fois beaux et hostiles.

Non, je n'oublierai pas les voix de Maureez, de Chuche et de Juanico, de Juan, de Mano, d'Aminata, deYoni et Népono, de Chepo. Ce sont des prénoms qui me sont devenus familiers à force de les côtoyer dans leurs existences abîmées.

Je n'oublierai ni leurs voix, ni leurs silhouettes fragiles éprises d'azur et de liberté, rasant l'asphalte des rues pour éviter les balles perdues, blottis dans des fossés, se cachant de la violence des hommes qu'ils soient policiers ou bandits, - là-bas c'est parfois à peu près la même chose -, oubliés, déshérités, affligés par les outrances et le désordre du monde, la part de bonheur qu'ils revendiquent paraît pourtant si infime...

Ils sont nés tout simplement du mauvais côté de la rue.

Dans cette douleur âpre de la réalité, il n'y a jamais aucun pathos et rien n'est forcément désespéré. Une joie mélancolique se tient en embuscade, le chant d'une berceuse, la magie d'une forêt ancestrale, le regard d'un vieillard bienveillant, un rire à gorge déployée, l'amour peut-être aussi... J.M.G. le Clézio sait nous débusquer ces instants fragiles épris de lumière dans la gangue des ténèbres. « Est-ce que ce qui est perdu est perdu à jamais ? »

J.M.G. le Clézio donne voix aussi aux peuples minoritaires, en voie d'extinction, rappelant que la mondialisation participe à blesser encore un peu plus cette humanité sacrifiée, mais la mondialisation n'est-ce pas aussi le fait des hommes, ceux des plus forts sur les plus faibles ?

Dans une écriture qui semble toujours simple en apparence, J.M.G. le Clézio ne se contente pas d'écrire des histoires, il les porte en son coeur, il nous les délivre dans une colère mutique qui invite à une révolte non négociable en nous.

Les gamins de la rue, les enfants esclaves, les enfants de la guerre, ceux qui grandiront trop vite, porteront des armes presque aussi lourdes qu'eux...

Ce sont parfois des silhouettes fantomatiques qui traversent les pages, bercées par les chants du monde, celles des paysans chassés de leurs terres, de leurs forêts ancestrales, par les narcotrafiquants...

Brusquement ces histoires prennent une portée universelle et je ne peux que me laisser emporter alors dans cet écho ineffable qui a continué de se prolonger longtemps après ma lecture...
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Identité nomade

Quelle déception ! Je n’ai pas du tout été touchée par ce petit livre que j’ai trouvé inutile. Un ouvrage, qui ressemble fort à un pur produit marketing de l’éditeur qui surfe sur le prestige de son auteur. La quatrième de couverture ne révèle en rien le contenu du livre, une succession de très courts chapitres sans réel lien en eux, qui semble constituer une sorte d’ode à l’Afrique avec tous les poncifs actuels et dans l’air du temps. Et cerise sur le gâteau, c’est écrit dans un style insipide. J’ai trouvé cette déambulation très ennuyeuse.
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