Préciser que ce monsieur fut collaborateur pendant l'occupation, condamné à mort en 1947 puis gracié. Il avait œuvré à la création d'une « nouvelle Europe » avec le pouvoir nazi et était considéré comme un ultra de la collaboration au sein du Régime de Vichy.
La première partie du livre est consacrée à l’arrivée de peuplades de l'Asie Centrale et la création de l’empire Ottoman, son apogée au temps de Soliman le Magnifique, puis son lent mais inexorable déclin.
Du XIIIème siècle, quand les hordes de Gengis Khan envahissent l'Ouest, jusqu'à la chute de Mehmet VI36ème et dernier sultan1861-1922. Le sultanat ayant été aboli par M. Kémal en 1922.
En mars 1881, nait à Salonique Mustapha Kémal. Coléreux, caractériel, il fait l’école militaire. Rebelle au régime du sultan, il crée un groupe d’opposition, envoyé en prison, puis éloigné à Damas. Il revient à Salonique en 1907 et adhère au mouvement « Union et progrès » créé par Enver Pacha (qui est à l’origine de l’alliance avec l’Allemagne lors de la guerre 14-18) et quelques autres opposants qui réalisent la révolution « des jeunes turcs » en 1908. Mais Khémal n’est pas satisfait de ce mouvement et des hommes qui le dirigent.
La première guerre mondiale éclate: les Alliés tentent un débarquement sur la presqu'ile de Gallipoli, et c'est Kemal qui arrache la victoire turque (1915). Mais en 1918, l'Empire Ottoman est dans le camp des vaincus, il sera démembré par le traité de Sèvres 1920. Kemal se dit alors que l'homme malade, ce n'était pas le peuple turc, mais le régime impérial. Héritier d'un empire cerné par les armées anglaise, française et russe, ramené aux dimensions d'un petit pays agricole guetté par la misère, Kémal déclare peu avant sa prise de pouvoir : "Il faut faire plus qu'une révolution ! La Turquie n'existe pas encore, Il faut la mettre au monde".
Il réunit à Angora (Ankara) une "Grande Assemblée Nationale" et affronte avec succès l'armée du Sultan Mehmet VI et ses autres ennemis. La plus grande victoire est obtenue contre les Grecs, qui sont refoulés hors d'Asie Mineure (1922). La nouvelle Turquie a obtenu de haute lutte sa reconnaissance internationale par le traité de Lausanne 1923. Kemal obtient les pleins pouvoirs, dépose le calife, réprime les révoltes des ethnies minoritaires (Kurdes et Arméniens), fait condamner tous les comploteurs. Il dirige la Turquie d'une main de fer jusqu'à sa mort (1938). Son œuvre est colossale : modernisation des moyens de transports dont le rail et les routes, autarcie totale, réforme de l'enseignement et de la justice, industrialisation, introduction de la laïcité, adoption de l'alphabet européen et mise en place du calendrier grégorien en remplacement de celui de l’an I de l’Hégire (-622ans), émancipation des femmes, interdiction du port du fez, transfert de la capitale à Ankara… Dictateur tout au long de son règne, celui qu'on nomme maintenant Atatürk, impose à son peuple des changements inouïs, car c’était demander à une population quasiment analphabète et soumise à la religion musulmane et ses dogmes ancestraux, de s’adapter à des mœurs occidentales. Absolument intraitable sur son ambition pour la Turquie, il disait : « le glaive de la Justice frappe parfois les innocents, mais le glaive de l'Histoire frappe toujours les faibles. Je ne suis pas de ceux-là ». Les méthodes et les objectifs de Kemal n'étaient pas très différents de ceux des régimes fascistes. Cependant, en seulement 16 années de pouvoir despotique, il a réussi son tour de force, c'est-à- dire conduire la population à un niveau de culture générale, et le pays à une prospérité économique certaine. Aujourd’hui, qu’en est-il de l'héritage d'Atatürk face à la politique belliqueuse et anti-européenne d’Erdogan ? Un despote en remplace un autre !
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