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Citations de James Ellroy (551)


- Vous êtes en train de nous dire que votre fille, c'était une raclure ? dit Lee.
Short haussa les épaules.
- J'ai cinq filles. Un mauvais numéro sur cinq, c'est pas si mal.
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James Ellroy
Je lis ce que j’écris, avec beaucoup d’attention et d’intention. J’énonce les mots à mesure. J’ai développé ce style pour exprimer mon amour pour tous les aspects de la langue anglaise. L’apport du yiddish, l’afro-américain, les codes d’alerte et le jargon de la police… J’aime ce ragoût.

(Interview le Monde – 22/11/2019)
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"Il a fait ce qu'il a pu", ce n'est pas une mauvaise épitaphe.
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_Et je veux que vous sachiez que toutes mes dragues, toutes mes chasses à la chatte croquignolette ne sont que des subterfuges pour masquer le désir salace et outrecuidant que j'ai de VOUS, vous, les hommes du Chapitre 384 des Chevaliers de Colomb, vous, superbes et splendides morceaux de manicotti aux braciolas taille impériale que je ne peux tout simplement pas attendre de sauter, de fricasser, de prendre au plus profond de mes tetrazini si terriblement tentants !

Deuxième partie
Collusion (Janvier 1959-Janvier 1961)
Chap 19-p 201-
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C'est l'heure du dîner. Ils font rôtir des rats empalés sur des bâtons de crème glacée.
Ace s'avance dans la clairière. Il prend la pose - l'Exécuteur vieillissant. Les minus le voient. L'un d'eux glousse. Un autre marmonne. Le troisième lâche son rat embroché.
Ace vise au-dessus des flammes. Des détonations étouffées deviennent des trous dans leurs visages, et leurs cerveaux s'enfuient par l'orifice que la balle dum-dum a percé à l'arrière du crâne.
L'impact les écarte du feu. Dudley s'approche et leur tire une balle dans la bouche. Les dents et les mâchoires explosent. Ace lâche son pistolet et lève sa hache.
Le vieil homme les avilit. Dudley le regarde faire. Ace coupe des têtes et des bras. Ace découpe ces minus en quartiers. Pendant toute la durée du rituel, Ace ne cesse de pousser des gémissements de singe.
Sons d'un autre âge. Profanation païenne. Du sang, du feu, des rats grillés sur des bâtons.
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Jimmy chronomètre le coït: une minute quarante-six secondes. Les partenaires: le futur président et futur martyr à la mords-moi-le-noeud JFK, et la somptueuse suédoise Ingrid Bergman. Le magnéto a capté des confidences sur l'oreiller. Jack tousse et dit: "-Aaaah, que c'était bon." Ingrid bâille et rétorque: "-Enfin, pour un de nous deux, peut-être."
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Mes cerbères m'ont apporté du papier et des stylos. Ils ont rassemblé la collection complète de Confidential. Mes synapses grésillent d'un million de souvenirs malsains. Freddy Otash, 1922-1992. Flic véreux, détective privé, roi de l'extorsion sournoise. Je suis le deus ex machina démoniaque de mon temps et espace en loques. Je suis le monstre qui manipulait et muselait Hollywood. Je suis l'homme qui détient tous les secrets salaces que vous brûlez de connaître, bandes de morbides mortels!
Confidential préfigurait l'infantile Internet. Nos raclures de racontars à nous étaient d'un réalisme répugnant. Les blogueurs hâbleurs d'aujourd'hui, avec leurs révélations renversantes? Des foireux froussards, tous autant qu'ils sont. Nous, on souillait les grands studios, on flinguait les flibustiers de la politique. On a injecté à l'Amérique le venin du voyeurisme et on l'a rendue accro à cette drogue diabolique. ON A CREE LA CULTURE DES MEDIAS MODERNES QUI DEBALLENT TOUT. On a élaboré une langue cinglante qui est devenue notre marque, notre modèle.
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Le sénateur John F. Kennedy est plutôt un matou ténument tumescent, plein d'un penchant péniblement piquant pour ces félines de félicité à la fine fourrure qui trouvent sa personne fantastiquement fascinante.

-Première partie-Extorsions-
-Chap 10- Los Angeles, 14 décembre 1958. p 122
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J'ai 29 ans. J'ai survécu à sept ans de psychoses et d'ingestion de tampons d'inhalateurs. J'ai arrêté la gnôle, l'herbe et les stimulants pharmaceutiques. Mon nouveau régime, c'est l'abstinence. L'avenir s'annonce horrible. J'ai renoncé au vol à l'étalage et aux violations de domicile. Je n'ai pas eu de révélation spirituelle. Faire défiler dans ma tâte des visages de femmes a failli me tuer. Mon appétit compulsif avait effectué un tour complet sur lui-même./ A présent, c'était le droit chemin qui m'attirait. Mon apostasie était dictée par un intérêt implacablement égoïste. Je voulais des femmes. Je voulais écrire des romans. La sobriété était synonyme d'efficacité. Je ne pouvais pas réaliser mes projets dans mon état de délabrement physique du moment.
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C'est ici que Bleichert n'est plus que moi et uniquement moi. Il porte comme un flambeau une blessure et une tendresse qui le consument au plus près, et peu lui importe s'il se brûle. Il y a quelqu'un là, dehors. C'est une Femme. Je la sens bouger. J'ai besoin de résoudre ce crime, de défaire les nœuds de cette énigme et de faire mienne cette trame d'événements - et ainsi elle m'aimera.
Dément. D'une niaiserie magnifique. Douloureux, plein d'espoir, enragé. La raison pour laquelle j'ai écrit ce roman. La fureur misogyne rationalisée. La raison pour laquelle Betty Short a été assassinée, celle qui explique pourquoi je raconte des histoires de rédemption à l'intention des femmes.
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Le père de Johnny le tient pour une mauviette et organise une cérémonie initiatique afin d'exalter sa virilité: il faut qu'il achève le vieux chien de chasse de la maison. Johnny refuse et son père l'expédie dans un "centre d'apprentissage" dirigé par des sœurs appartenant à une secte extrémiste. Les sœurs enferment Johnny sans pain ni eau dans une cave infestée de rats, et ne lui donnent pour se défendre qu'une unique pelle. Deux jours passent. Johnny se recroqueville dans un coin et hurle à en perdre la voix tandis que les rats lui mordillent les jambes. Le troisième jour il s'endort par terre et lorsqu'il se réveille il aperçoit un énorme rat qui détale, un morceau de sa lèvre entre les pattes. Johnny hurle, s'empare de la pelle et frappant furieusement, il extermine tous les rats de la cave. Le père de Johnny le ramène à la maison le jour suivant. Il passe une main bourrue dans ses cheveux en l'appelant "le petit ratier de papa". En arrivant, Johnny se dirige droit sur le râtelier à fusils de son père, saisit un fusil de calibre 12 et d'un pas assuré se rend au chenil où cinq Labradors et cinq chien d'arrêt à poils ras gambadent derrière le grillage. Johnny les fait passer de vie à trépas, il fait demi-tour et soutient le regard de son père qui pâlit, puis s'évanouit. Des semaines passent. Son père l'évite.
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Document en encart : 2/4/61. Transcription mot à mot d'une conversation téléphonique FBI. - Transcrite à la demande du directeur -Destinataire unique : le directeur - Interlocuteurs : Directeur J. Edgar Hoover, Procureur général Robert F. Kennedy.
[...] JEH. - Puis-je me permettre de souligner que je considère cet éclat d'invectives du plus mauvais aloi et totalement imbécile dans sa perspective historique ?
[...] RFK.- Le concept du Droit des Etats
a servi d'écran de fumée qui n'a fait qu'obscurcir absolument tout, depuis la ségrégation de fait jusqu'aux lois obsolètes sur l'avortement.

Troisième partie
Cochons
Février - Novembre 1961
Chap 63 - Washington D.C.,
26 mars 1961. P 501.
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Opium.
Le monde est son chenal. Sa couchette est un canot de sauvetage. La pipe lui sert de guide.
Il fait défiler une collection de cartes postales magnifiques. Il accueille des compagnons de voyage. Bette Davis le rejoint. Ils deviennent amants à Londres. Ils voyagent debout dans le métro, en se tenant aux lanières de cuir qui pendent du plafond des voitures.
Opium.
La couchette, la pipe. Le sous-sol d’Ace Kwan. C’est là qu’il se trouve à un certain moment, et l’instant d’après il est parti ailleurs.
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J'étais terré à Tijuana et je devenais dingue. Je buvais du rhum à 75 degrés et je sniffais de la coke. J'allais voir le spectacle de bourricot tous les soirs. Je lisais des illustrés et des tracts antisémites. Oncle Carlos m'a donné des films des discours de grand chef Hitler. J'ai acheté un projecteur et je les ai regardés sur mon drap du Klan.
J'ai ressenti le besoin de TUER. J'ai flingué un touriste juif près du champ de course d'Agua Caliente. Il portait une kippa, alors j'ai su que c'était un youde. J'ai ressenti le BESOIN DE TUER un nègre. Je suis allé à San Diego en voiture et j'ai descendu un moricaud devant l'hôtel El Cortez. J'ai lu un article à propos du Jap qui s'est fait dézinguer dans cette cabine téléphonique. J'ai ressenti le BESOIN DE TUER un Jap. Je suis allé à Oceanside en voiture et j'ai plombé un Jap qui tondait la pelouse d'un Blanc.
J'ai ressenti le BESOIN DE TUER des soldats et au moins un Jap de plus. Je suis allé à L.A. en voiture et j'ai traversé Santa Monica. J'ai dessoudé un Jap qui attendait le bus, assis sur un banc. J'ai tiré sur des militaires à Pacific Palisades, mais ces enfoirés ont survécu.
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Otash
Fred Otash a servi dans les rangs du LAPD de 45 à 55. Bill Parker a fini par s'en débarrasser. Freddy O lui inspirait une méfiance instinctive et justifiée. Il savait que Freddy était un voyou sournois, mais il n'avait rien de concret pour le coincer. Il l'a balancé d'une division à l'autre, arbitrairement. Freddy a compris le message et donné sa démission. Devenu détective privé, il a travaillé pour le magazine Confidential, utilisant des méthodes illégales de surveillance pour obtenir des informations sur des célébrités dépravées. Freddy pratiquait tout bonnement l'extorsion, il avait l'art de soutirer de l'argent. Freddy a perdu sa licence de privé lors d'un scandale de cheval dopé, et s'est mis au service de la mafia. Ramène-nous des infos, Freddy, ramène! Freddy a travaillé pour tous les parrains sans scrupules. John Kennedy couchait avec Marilyn Monroe. Sam G., Monsieur Chicago, songeait à faire chanter le président. Freddy a planqué des micros dans le baisodrome de Peter Lawford, et il a enregistré Kennedy au plumard. Freddy m'a dit que John était "monsieur deux minutes". J'adore ce genre de révélations d'initiés- et vous aussi, j'en suis sûr! J'ai connu Freddy sur son déclin, et j'ai utilisé son personnage dans trois de mes romans. Je l'aimais bien mais je ne le respectais pas. Il n'avait pas mon humilité et ma remarquable force de caractère.
Freddy Otash, ex LAPD: 1922-1992. merci d'avoir été là alors.
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C'était l'automne 63. J'avais vaguement l'impression que le Twist était mort. Oui et non - il n'y avait qu'à voir se tortiller tous ces quadras coincés.
Oui et non. Les hommes étaient coincés. Les femmes ne l'étaient pas. Ces femmes avaient épousé des bourgeois coincés et le regrettaient aujourd'hui. Toutes les femmes que je regardais dansaient mieux que leurs partenaires. Elles remuaient les hanches avec plus d'ampleur, elles étaient moins inhibées. Elles tournaient sur elles-mêmes parce qu'elles assimilaient cette giration à un succédané de l'acte sexuel. Il y avait chez elles moins de condescendance envers cette musique idiote que de plaisir à s'y abandonner. Danser avait davantage d'importance pour elles parce que leur vie de famille avait perdu de son charme et que leur petit mari n'était pas à la hauteur de leurs espérances. Cette soirée était un moment de répit dans leur traversée d'un désert d'ennui et de tendresse réprimée qui allait les mener jusqu'à moi.
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la justice c'est comme la
vierge marie il faut la voir
pour y croire
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- Sur ce point, vous avez raison, commente Layman. Les grands évènements provoquent une perte de mémoire collective. Et plus important encore : qui accorde la moindre importance à cette histoire ? Je tiens à mener cette enquête jusqu’au bout par pure curiosité scientifique, mais tout le monde se contrefout que quatre Japonais soient retrouvés morts le jour où nous déclarons la guerre au Japon.
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Macaque Junkie se payait la tête de Sonny Liston. cela mettait Sonny en rogne. Sonny lâchait la purée sur les drag-queens et ne bandait pas pour Ali. Sa virilité avait perdu tout son jus.
Jomo prenait des appels. Junior se bâfrait de biscuits trempés dans le cognac. Le numéro de Milt traînait en longueur. Wayne et Marsh regardaient Sonny bouillir intérieurement.
Il pleuvait. Le toit fuyait. Le papier peint à rayures se décollait. Un Dr Guérit-Tout devait 350 dollars à Tiger Kab. Il remboursait sa dette en Desoxyn et en Dilaudid. Sonny et Jomo étaient défoncés au cocktail métamphétamine/méthadone.
Macaque Junkie minaudait, aujourd'hui. Macaque Junkie lissait sa coupe afro et faisait sa bouche en cul de poule.
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Je dégrafai ma hache - auto-affûtable, acier brossé et revêtement en Téflon - et la balançai en direction de son cou. La tête fut sectionnée d'un coup net, le sang jaillit, les bras et les jambes s'agitèrent en soubresauts spasmodiques; puis tout son corps tout entier s'effondra en tas sur le sol.

La force du coup que j'avais donné me fit tournoyer, et pendant une seconde j'englobai dans ma vision la scène dans son entier : les murs éclaboussés de sang; le reste du cou d'où jaillissait un geyser artériel, le cœur continuant à pomper par réflexe.
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