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François Guérif (Autre)Sophie Aslanides (Traducteur)
EAN : 9782743656461
336 pages
Payot et Rivages (11/05/2022)
3.1/5   59 notes
Résumé :
Après «Extorsion», James Ellroy raconte la suite des confessions de l'abominable Freddy Otash, maître chanteur, voyeur et proxénète, un concentré d'humour noir inspiré par la vie du véritable Freddy Otash. Pour tout savoir sur les turpitudes d'Hollywood, réelles ou inventées!
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Rien de nouveau sous le soleil ellroyen, rien de nouveau dans la ville de L.A., rien de nouveau dans la nébuleuse spirale hollywoodienne.

Fred Otash, l'ancien flic pourri, le privé, le nettoyeur des affaires sales de Hollywood, le fournisseur de ragots pour le tabloïd Confidential est de retour dans Panique générale. On l'avait vu passer dans White Jazz, American Death Trip, Underworld USA et la novella Extorsion lui était entièrement consacrée. Il faut dire qu'il y a matière: la vie d'Otash est un roman, noir, puant comme une benne à ordures, et elle a alimenté celle du personnage de Jake Gittes/ Nicholson dans Chinatown de Polanski.

Dans Panique générale , Otash, coincé au Purgatoire, passe par la case confession, et parvient à nous donner la nausée. C'est un hybride de Full Service de Scotty Bowers et de Hollywood Babylone de Kenneth Anger, un étalage des dessous souillés des acteurs, réalisateurs, producteurs, politiciens, flics et petites mains des studios, à croire qu'à Hollywood on ne fait des films que pour assouvir ses désirs, bien sales en général. Chez Ellroy, ce n'est pas que les masques tombent, c'est qu'il les arrache, et tout le monde y passe. Même James Dean qui était auréolé d'une sorte de candeur dans Extorsion. Les obsessions de Otash (et de Ellroy) sont toujours présentes, les femmes, les femmes, le sexe, les femmes, le voyeurisme, l'obsession pour les secrets mal planqués et les petites culottes ..Quelques affaires criminelles traînent ça et là, des femmes mortes, encore, le procès Caryl Chessman, la Chasse aux sorcières, les tests nucléaires dans le désert californien que les V.I.P contemplent depuis les hauteurs, cocktails à la main…. le tout noyé dans des flots d'alcool et de Dexedrine .

Sinon le romancier écrit toujours au fusil mitrailleur, on reconnaitrait son style entre mille. C'est la première fois que j'ai hâte de terminer un de ses romans, Panique générale est un Ellroy mineur, mais même un « petit » Ellroy reste largement supérieur à la majorité des romans noirs publiés lors des dernières décennies. Il n'a pas son pareil pour dévoiler les dessous de son pays: « On a injecté à l'Amérique le venin du voyeurisme et on l'a rendue accro à cette drogue diabolique. ON A CREE LA CULTURE DES MEDIAS MODERNES QUI DEBALLENT TOUT. On a élaboré une langue cinglante qui est devenue notre marque, notre modèle. C'est l'idiome des informations ignobles. le parler des potins. Des insultes infâmes. Avec l'excitation de l'intimidation. Je pense et j'écris en allitérations algorithmiques. La langue doit étriller et taillader. La langue libère en agressant. »
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Avant toute chose, je certifie n'avoir usé d'aucun stupéfiant avant d'écrire cette chronique.

Allez, je me lance et je démarre ce papelard (pas rigolard) par une liste à la pervers (pas pépère) : des bites (mais pas d'amarrage), des chattes (qui ne font pas miaou), des miches (mais pas tradition), du sang (qui gicle partout), de la came (qui isole, de force), des flingues (qui flinguent), la führer de vivre, James dîne, Nathalie boude, Liz Taylor is rich, Marlon Brando (ne pipe mot), Rock Hudson (sonne, sonne, sonne), JFK (pas l'aéroport), Caryl Chessman...ça défouraille (de coke), ça déballe (dans tous les trous), ça suçote (pas à l'anis, comme Annie), ça gourdine, ça salamite, ça cachetonne, ça litronne …mais pas de maton rêveur !
- Aligner à l'envi les allusives allitérations hallucinées d'élus du ciné fait-il style ?
- Mentionner à maints moments son membre mouvant aux immenses mensurations fait-il contenu ?
- Turbiner à ébruiter les turgescentes turpitudes d'un tas de tapins tarifés fait-il scénario ?

Tout un stock tentaculaire d'interrogations taraudantes qui me turlupinent durant les toutes premières pages oversizées côté too-much de ce pervers polar dont je ne suis pas certain d'atteindre le tant attendu mot final : Fin.

Le style ici, qui ferait passer celui de San Antonio pour un pastiche chichiteux de la croquignole Contesse de Ségur ou Gainsbourg Serge pour Goya (Chantal, bien sûr), c'est comme pour un cheval à six pattes, faut six fers ! Et il vocifère, ce style, à haut volume même, ne s'interdisant aucun excès, qu'il évoque addiction (de toutes sortes), violence (avec force détails grand-guignolesques), sexe (tous les coups sont permis) ou drogue (nota : le rock'n'roll n'était pas encore né à l'époque où se situe l'intrigue, d'où son assourdissante absence).

La story : Un privé vicelard et ex-flicard, devenu mouchard sur le tard, se délecte dare-dare (dard-dard) et fait son beurre pour les épinards des compromissions abjectes du tout Hollywood interlope. Un pas de côté et hop, le fameux Freddy Otash complète ses tablettes et fait chanter qui a fauté selon le code de bonne conduite d'alors. Gare à la gaffe,  d'autant que s'il n'en trouve pas, il les monte(!) de toutes les trois pièces de son service! Dans son jeu d'écarte il a toujours le sale As(s).
Tiens, il décide de venger un crime impuni, pour une fois, monsieur est grand saigneur.

Pour résumer : c'est malsain, glauque voir cradingue et en plus : vain.

Jamais je n'avais lu cet auteur culte reconnaissable entre tous à son style qui tâche comme le gros rouge (même si Otash déteste les rouges, comme les noirs d'ailleurs.  C'est Otash, pas Jeanne Mas !).
Bien sûr, c'est une posture, une imposture, bien sûr c'est un genre, mais, comme chez Tefal, je n'y adhère pas, rien ne me poile, pourtant j'aime quand c'est puissant, que ça pique, méme quand ça nique ou queue c'est argotique. (j'adore les valseuses de Blier)

Si James Ellroy, sa littérature n'est pas ma reine.

Est-ce sain de fort niquer réalité et fiction et de prêter des actions obscènes voire criminelles (que seul l'auteur a salacement inventées) à des personnes ayant existé, réellement.

Un coup des pets dans l'eau de boudin que je ne renouvellerai pas, c'est certain, quitte à lire, autant que cela m'apporte, au moins un peu, mais là(s), je le repéte, c'est vain  !

Cul de poubelle, fond de culotte, je passe mon tour !!
 
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Panique générale" de "James Ellroy" : 8,5/10.
"Panique générale est présenté dans certains médias mais pas tous comme le troisième volet du deuxième quatuor de Los Angeles, précédé de "Perfidia"(2014) et de "La tempête qui vient"(2019)Je ne sais pas si l'information est exacte car je ne vois pas trop le lien avec les deux premiers.
Il s'agit d'une satire autour de la vraie figure de Freddy Otash qui s'est consacré à extorquer de l'argent aux politiciens et acteurs de l'époque en menaçant de publier leurs scandales sexuels dans le magazine "Confidential".
Freddy Otash avait concentré de telles doses de perfidie, de manipulation, de folie et de pouvoir dans l'ombre qui l'on ne peut penser à lui que comme s'il s'agissait d'une créature fictive, digne de l'imagination sauvage et sauvage de James Ellroy. Mais son existence réelle nous oblige à reformuler l'idée : seuls un regard et un style aussi énergiques et hallucinants que ceux qui caractérisent James Ellroy pouvaient lui "rendre justice" dans un roman. Créature tentaculaire, dont les yeux et les griffes semblaient pénétrer dans tous les coins, c'était la personne à fuir ou vers qui se tourner, selon sa situation si l'on était quelqu'un de connu, en particulier un politicien ou une star de cinéma, dans Los Angeles des années 1950. Violent, racketteur, hyperconnecté, démuni et sans scrupules, il était flic corrompu, détective privé sans boussole morale, artiste de l'intimidation, proxénète avec un business dans le cinéma porno, trafiquant d'armes et pilules, médiateur dans les divorces et les avortements, et l'homme fort du tabloïd "Confidential" lorsqu'il s'agissait des secouer le linge sale des célébrités.
Quand à la revue "Confidential" c'était un précurseur d'internet dans ce que celui -ci à de PIRE, la diffamation et la destruction des carrières et des réputations à grande échelle, toujours au service des instincts les plus bas du public. Confidentiel - dont les points forts, note son directeur dans un passage, sont "une position anticommuniste forte et du sexe »– eu recours à toutes sortes de manoeuvres perverses, photos compromettantes, chantage, tromperie, mensonges…– dans son obsession d'augmenter ses ventes numéro après numéro.

Des célébrités comme "Marilyn Monroe", "Rock Hudson", "James Dean", "Elizabeth Taylor", "John Wayne", "Burt Lancaster", "Montgomery Clift" ont un rôle ici. Et ce n'et pas un beau rôle. le pompon, je crois que c'est le cinéaste "Nicholas Meyer" qui le remporte. Après je ne sais pas quelle est la part d'affabulation dans tout ça.

le roman est un tour de force, un cyclone narratif dans lequel Ellroy recueille, et souvent amplifie, certaines des caractéristiques qui ont fait de lui l'une des voix les plus personnelles, écrasantes et inimitables de la scène littéraire noire des dernières décennies. Comme sa capacité à prendre le pouls d'un moment historique, après un travail de documentation minutieux, avec ses années 50 adorées encore une fois à l'honneur, les croisades contre les rouges, les abus policiers, les tests atomiques, les sombres manoeuvres du FBI et, surtout l'incombustible Hollywood, le lieu le plus extraordinairement pervers et esthétiquement moralisateur de "la putain de vigne du Seigneur" comme la qualifie le narrateur; manipulant un large creuset de personnages, qu'il dépeint d'une manière aussi profonde qu'impitoyable; un ton agité, effronté et parfois halluciné; et un rythme et un style simplement électrisants, transférant les effets du journalisme et du bebop à la littérature. l'écriture est celle de la parole d'Otash, un être excessif, verbeux et agité, un consommateur compulsif de Dexédrines arrosées de whisky Old Crow dont Ellroy se fait le ventriloque le plus fidèle et doué.
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En 2014, Rivages publiait une nouvelle de James ELLROY prenant la forme de confessions de la part de Fred Otash depuis le purgatoire à un certain James Ellroy ayant « pondu quelques romans merdiques et [qui] veut adapter l'histoire de [sa] vie en série télé » (Extorsion). Amusante, mais mineure, cette publication était plutôt un produit d'appel pour le premier tome du Second quatuor de Los Angeles dont la publication était imminente (la nouvelle était d'ailleurs associée à deux chapitres du roman).

En 2022, le même éditeur publie Panique générale, roman consacré aux mêmes confessions de Fred Otash, mais bien plus abouties. L'écrivaillon de romans « merdiques » a disparu, mais Fred Otash se confie toujours depuis le purgatoire, et cette fois-ci il va au bout de sa démarche. Car ses confessions couvrent toutes les années 1950, et même un peu avant, nous racontant l'histoire de sa vie, d'abord en tant que flic des moeurs à Hollywood, ensuite comme détective privé dans le même lieu, spécialiste reconnu de la surveillance, du chantage et des scoops scandaleux qu'il fournie abondamment au magazine Confidential (les pratiques sexuelles plus ou moins déviantes du gratin de Los Angeles sont sa matière première).

Plus qu'une suite à la nouvelle Extorsion comme l'affirme le quatrième de couverture, Panique générale en est une réécriture totale et abondamment enrichie. La première partie du roman couvre d'ailleurs les mêmes épisodes que la nouvelle, les deux suivantes constituant véritablement la suite. Et que l'on ne s'y trompe pas, l'ensemble n'est pas un fix-up de trois nouvelles, mais bel et bien un roman à part entière dont le propos est de nous parler de la vie d'un individu qui, au-delà de ses pratiques de salopard, est aussi un homme torturé, profondément blessé et irrémédiablement seul. Les connaisseurs feront certainement le parallèle entre Fred Otash et James ELLROY dans leurs rapports à la gente féminine...

Quand Extorsion pouvait tout juste être considérée comme une nouvelle amusante, Panique générale est un excellent roman de James ELLROY, digne de sa bibliographie exceptionnelle et de son style inimitable. Il y a cette fois véritable matière pour patienter avant le troisième tome de son Second quatuor de Los Angeles.
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PANIQUE GÉNÉRALE de JAMES ELLROY
Freddy Otash est en tôle depuis 28 ans, on lui promet, peut-être, une remise de peine s'il raconte, alors il va raconter, ancien flic viré du LAPD, il connaît toutes les histoires qui alimentaient à l'époque Confidential, la feuille de chou de Los Angelès. Ça commence en 51 avec Sam Spiegel dans une position délicate, producteur de Lawrence d'Arabie. En tant que flic il en a vu beaucoup et il avait un dossier sur le chef de la police. En 53, s'occupe du divorce Taylor(Liz)-Wilding, profite d'elle, potine avec Liberace et ramasse un max de fric. James Dean lui sert de balance, il a une photo de Brando dans une attitude compromettante, suit la relation JFK- Bergman, s'occupe de trouver une femme pour Rock Hudson, enquête sur la mort de Joan Horwath et fait tellement de conneries qu'il se fait virer du LAPD.
Un roman assez étonnant car je m'attendais plutôt au troisième volet du second quatuor de Los Angelès alors qu'Ellroy va nous ressortir des archives une vieille connaissance, Freddy Otash, le flic pourri d'Extorsion et l'action reprend sensiblement les mêmes éléments. le point positif est le retour d'Ellroy à une écriture moins saccadée et moins sur le fil du rasoir que dans les deux premiers livres du second quatuor, mais je trouve décevant qu'il reprenne un scénario déjà vu quand bien même l'imbrication police politique cinéma mafia est toujours brillamment menée. Un livre à oublier pour les amateurs du monsieur qui ont lu Extorsion.
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critiques presse (5)
LaLibreBelgique
21 juin 2022
Le maître du roman noir américain revient avec "Panique générale". À septante-quatre ans, le "Dog" est toujours en forme.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
21 juin 2022
Le maître Ellroy retrouve Freddy Otash, un de ses personnages – dans « Underworld USA » entre autres) –, flic véreux bien réel reconverti dans le privé et la presse à scandales à Hollywood.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaTribuneDeGeneve
07 juin 2022
Le romancier s’expédie au « Purgatoire des pervers » en 2020, et débobine les années 1950 à Los Angeles dans un flot de turpitudes dont personne ne réchappe.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Dans son nouveau livre, l’auteur américain mêle personnages imaginaires et réels, comme John Kennedy ou James Dean, dépeints sous des traits pas très flatteurs.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
Telerama
12 mai 2022
L’auteur américain plonge avec gourmandise son redoutable détective privé Freddy Otash dans le stupre et les scandales du gotha des années 1950. Un Ellroy mineur, qui se veut explosif mais égare le lecteur à force d’en faire des caisses.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Mes cerbères m'ont apporté du papier et des stylos. Ils ont rassemblé la collection complète de Confidential. Mes synapses grésillent d'un million de souvenirs malsains. Freddy Otash, 1922-1992. Flic véreux, détective privé, roi de l'extorsion sournoise. Je suis le deus ex machina démoniaque de mon temps et espace en loques. Je suis le monstre qui manipulait et muselait Hollywood. Je suis l'homme qui détient tous les secrets salaces que vous brûlez de connaître, bandes de morbides mortels!
Confidential préfigurait l'infantile Internet. Nos raclures de racontars à nous étaient d'un réalisme répugnant. Les blogueurs hâbleurs d'aujourd'hui, avec leurs révélations renversantes? Des foireux froussards, tous autant qu'ils sont. Nous, on souillait les grands studios, on flinguait les flibustiers de la politique. On a injecté à l'Amérique le venin du voyeurisme et on l'a rendue accro à cette drogue diabolique. ON A CREE LA CULTURE DES MEDIAS MODERNES QUI DEBALLENT TOUT. On a élaboré une langue cinglante qui est devenue notre marque, notre modèle.
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Vous allez succomber aux séditieuses assertions d'un scélérat de la syntaxe - parce que les pernicieux propos de la presse à scandale vont vous percuter en pleine poire.
Freddy le Fou reprend du service.
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François Guérif nous explique en détail l'effet Ellroy et ses effets sur la collection Rivages Noir.
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