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Citations de Jean Bottéro (62)


« À Son aspect, la joie éclate !

Elle est majestueuse, tête couverte de joyaux :

Splendides sont Ses formes ; Ses yeux, perçants et vigilants !
C’est la déesse à qui l’on peut demander conseil.

Le sort de toutes choses, Elle le tient en mains !

De Sa contemplation naît l’allégresse,

La joie de vivre, la gloire, la chance, le succès !

Elle aime la bonne entente, l’amour mutuel, le bonheur,

Elle détient la bienveillance ! »

Hymne d’Ammi-ditana de Babylone à Ishtar
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Les Princes se sont retirés :
Les verrous sont baissés, les barres sont en place !
La foule tapageuse se tait !
Les portes, grand-ouvertes le jour, sont closes,
Et les dieux et déesses du pays :
Samas, Sîn, Adad et Istar,
Sont entrés dans le Ciel pour S'y reposer.
Ils ne portent plus de jugements,
Ils ne décident plus d'affaires !
La nuit a jeté son voile.
Le Palais est engourdi,
La Steppe est silencieuse !
L'homme encore en chemin se recommande à son dieu,
Tandis que même le plaideur sommeille !
Le Juge véritable, le Père des chétifs,
Samas, S'est retiré en Sa chambre !
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Un mythe n'est donc pas, au moins à sa naissance, un récit gratuit, de pure fantaisie, destiné au seul plaisir, à l'art, à l'enchantement : c'est la réponse à une question, c'est la solution d'un problème, c'est toujours une explication - quelque chose qui relèverait, en somme, de la « philosophie », si l'on entend par là la démarche de notre esprit quand il « cherche à savoir » et à tirer au clair les grandes interrogations qui nous viennent devant le monde et devant nous-mêmes, dans la mesure où, pour les formuler et pour y répondre, nous ne nous plaçons point dans l'orbite propre à la « science ». Cet apparentement du mythe et de la philosophie est si peu forcé, si obvie, que la première philosophie de notre monde, telle que l'ont élaborée les Grecs, est notoirement descendue en droite ligne de leur mythologie.
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Si l'on me demande ce que c'est qu'un orage, j'évoquerai l'humidité de l'air, la formation des nuages, les phénomènes d'ascension rapide de certains d'entre eux, leur charge à la fois électrique et pluviométrique, et autres abstractions... Un Loreto, Indien du territoire péruvien, répondra, lui, à la même question : « L'Orage est un homme géant, qui a les jambes plus longues que le corps, la figure longue et sèche, des oreilles ressemblant à celles des vampires : les éclairs sont le mouvement de ses oreilles. Le grondement du tonnerre est la force de ses pieds quand il court d'un côté et de l'autre. L'Orage est produit par lui alors qu'il pêche le boa, dont il se nourrit et qu'il appelle anguille. Il fait alors d'énormes enjambées, et c'est pourquoi l'on entend le tonnerre d'un côté à l'autre... ». Le narrateur, ou ses garants, ont-ils vu le géant en question, si minutieusement décrit ? Évidemment non ! Ils n'en ont jamais constaté l'existence ni observé les mouvements : tout cela, ils l'infèrent, ils le déduisent. Car, n'ayant point connaissance d'autres causes libres que l'homme, ils ne peuvent concevoir l'Orage, qui éclate n'importe où et n'importe quand, que comme provoqué par un agent humain. Et vu l'énormité du phénomène, ils sont bien obligés de poser un « géant », à se mesure.
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Un mythe n'est donc pas,au moins à sa naissance ,un récit gratuit ,de pure fantaisie,destiné au seul plaisir ,à l'art , à l'enchantement;c'est la réponse à une question ,c'est la solution d'un problème ,c'esty toujours une explication...
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Le terme de religion définit l'attitude des hommes vis-à-vis d'un ordre de choses qu'ils appréhendent obscurément et d'instinct comme radicalement supérieur à eux-mêmes et à tout ce qui les environne ici-bas. Comparable à l'amour, qui se fonde d'abord sur cette autre impulsion, tout aussi spontanée et irraisonnée, qui nous porte avec force vers un autre individu de notre espèce, dans lequel nous pressentons comme un complément, un enrichissement de notre personne et de notre vie, la religion suit un tracé analogue, si ce n'est qu'elle n'évolue pas su le plan horizontal, à la recherche de l'"autre",mais vertical, du "sur-naturel".
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... l'écriture proprement dite n'est apparue qu'à partir du moment où, par le moyen de tels raccourcis - que nous appelons, comme tels, pictogrammes -, on a voulu reproduire, non plus des objets et des scènes choisis par les artistes pour suggérer leurs états d'âmes ou leurs fantasmes, mais la totalité de ce qui, tiré de la réalité, roule dans notre pensée.
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.... l'écriture est née de la reproduction, par croquis plus ou moins schématisés, des choses de ce monde.
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... la tablette cunéiforme la plus récente - un almanach astronomique - est datée de l'an 74/75 de notre ère...
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L'Assyrie [...] n'a pratiquement rien apporté de valable ou de capital, et elle restera toujours en manifeste et profonde dépendance de la Babylonie : victorieuse ou vaincue, Babylone demeurera le pôle intellectuel et spirituel du pays entier - même à l'époque brillante des Sargonide, entre 720 et 609.
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La victoire du roi {Hammurabi] et sa promotion assignent au pays sa configuration définitive, en un royaume unique, et lui donnent pour toujours un centre à la fois politique, économique, culturel et religieux : Babylone, qui demeurera jusqu'au bout, travers toutes les vicissitudes de l'histoire locale, la véritable métropole de la Mésopotamie. On pourra désormais parler de "civilisation babylonienne", tant cette glorieuse cité a confisqué et gardé le flambeau de la vieille culture du cru, élaborée sur place depuis plus de mille ans déjà.
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La raison d'un pareil engouement [pour la littérature], c'est sans doute le sentiment que, ces œuvres tenant à un passé désormais révolu, il les fallait préserver à tout prix, comme de vieux monuments 'autant plus inestimables qu'ils retenaient un antique apanage. C'est donc que le sumérien, langue morte, et peut-être depuis plus longtemps qu'on ne croit, était resté le grand idiome de la culture, de la liturgie, de la science, de la littérature et de la basoche - comme chez nous le latin, bien après l'écroulement de Rome et jusqu'en pleine Renaissance.
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Sargon [...] réunit sous sa coupe [...] un véritable empire, le premier, et peut-être le seul que se soit jamais ménagé la Mésopotamie. Comme toutes les constructions démesurées, il aura la vie brève et i s'écroulera, au bout d'un siècle, dans le carnage et le malheur. Mais, après lui, les choses ne seront jamais plus comme avant.
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Pour résumer en quatre mots la situation politique du pays - elle a ici son importance -, il se trouvait alors divisé en une vingtaine de ce que, faute de mieux, nous appelons des Cités-États, ou des États urbains : rassemblements d'un certain nombre d'archaïques villages campagnards autour de quelques agglomérations plus denses, dont la plus important avait rang et office de capitale. À la fois résidence des autorités et centre administratif, économique, "intellectuel" et religieux, chacune de ces capitales avait à sa tête le chef de l'État, à qui l'on conférait un titre et des prérogatives conformes au coutumier local : "ici "gouverneur" (ensi) ; là "seigneur" (en), et là "roi" (lugal). Il résidait en son palais, entouré de sa cour, famille, domesticité, fonctionnaires.
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... la civilisation mésopotamienne est donc radicalement hybride : suméro-sémitique, dans l'essentiel, et pour autant que nos sources nous renseignent. Mais qui parle d'hybridation proclame du coup l'unité du produit du croisement.
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Seul nous vient à l'esprit [...] le mot de symbiose. Non seulement Sumériens et Sémites paraissent vivre côte à côte, de plus en plus rapprochés et mêlés, sans un quelconque heurt culturel ou "racial" qui, les dressant les uns contre les autres, nous permettrait au moins de les dissocier, mais nous n'avons, en effet, pas le moindre moyen de les isoler.
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Telles sont les deux composantes fondamentales [Sumer et Akkad] : ethniques et culturelles, l'origine d cette civilisation mésopotamienne dont tout nos porte à penser qu'elle s'est édifiées, dans le pays, à la fin du IVème millénaire et au tout début du IIIème, alors couronnée par l'invention de l'écriture.
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Pour ce qui est du territoire méridional, occupé en majorité par les Sumériens, impossible d'en savoir davantage et de pousser plus haut dans le temps : nous ignorons d'où était arrivé ce peuple. S'il était bien venu d'ailleurs, comme c'est toujours plus vraisemblable, en dépit des argumentations contraires, la probabilité est pour l'Est (le Plateau iranien) ou le Sud-Est (la côté iranienne du golfe Persique, tirant vers l'océan Indien), et, sur la foi d'un mythe dont nous aurons à parler, possiblement par la mer, ou le rivage. Quoi qu'il en soit, un autre point est clair : s'ils avaient eu une patrie première, les mêmes Sumériens, en venant 'installer dans leur nouveau territoire de Mésopotamie, ont dû couper tous les ponts avec elle ; à la différences des Sémites locaux, constamment en liaison, d'afflux, sinon de ressourcement, avec leur région-mère et leurs congénères demeurés sur place, les Sumériens ) leur grande faiblesse : ils en mourront - n'ont jamais, que nous sachions, reçu du dehors le moindre sang frais.
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[Au tournant du IVème et du IIème millénaire, nous trouvons] en usage courant, les deux langues ci-devant mentionnées : le sumérien, que l'on ne peut rattacher à aucun autre rameau linguistique connu ; et un parler sémitique, que l'on appellera plus tard, sur place, l'"akkadien", de même que l'on donnera le nom d'"Akkadiens" au vieux occupants sémitiques.
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La Mésopotamie passe, en 129, entre les mains des Parthes, sous la dynastie arsacide. Le pays a perdu non seulement toute autonomie, mais toute signification actuelle politique et culturelle. Une autre ère est commencée...
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