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EAN : 9782070713820
768 pages
Gallimard (13/04/1989)
4.17/5   20 notes
Résumé :

On trouvera ici, pour la première fois rassemblés, traduits et dûment éclairés par deux éminents spécialistes, la cinquantaine de mythes sauvés du naufrage de la civilisation mésopotamienne.Ces documents vénérables, dont les plus vieux remontent à la fin du IIIe millénaire, sont les plus anciens témoignages écrits du travail de pensée par lequel des hommes ont tenté de r&... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une fantastique somme universitaire, à réserver toutefois aux spécialistes de la Mésopotamie et aux vrais mordus de mythes exotiques.

Ce pavé de presque 800 pages commence par plusieurs chapitres introductifs sur les civilisations de la Mésopotamie, qui permettent de remettre en perspective les textes qui composent le coeur du livre : une quarantaine de mythes, traduits de tablettes cunéiformes, sumériennes ou akkadiennes, qui constituent un corpus littéraire s'étalant sur près de 1000 ans, deux langues (au moins), et plusieurs civilisations... le travail, très scientifique (les traductions sont entrecoupées de paragraphes expliquant comment telle ou telle lacune dans le texte est comblée par une version d'un texte proche), met cependant en évidence l'étrange modernité de ces textes venus d'un passé oublié et (à mes yeux) quelque peu confus. Notre histoire et notre conception du monde commencent bien à Sumer...
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Superbe compilation de textes cunéiformes traduits par l'auteur (qui sait donc dire en sumérien des mots comme "truffe", "oisif" ou "gencive", il faut le souligner) et, ai-je trouvé, incroyable introduction de quelques dizaines de pages qui explique d'une manière formidablement limpide la folle complexité de l'écriture cunéiforme...

Il vient inévitablement à l'esprit que l'alphabet que nous utilisons est un instrument de très haute technologie puisque les enfants savent lire et écrire. À Akkad-Sumer, on passe sa vie à apprendre à écrire et à lire parce que les mots ne sont pas composés des éléments abstraits que sont les lettres. On ne peut en dire plus et il faut laisser découvrir à quel point l'invention de l'écriture a mis en jeu une performance intellectuelle poussée qui, inévitablement, modère fortement le préjugé d'une société fruste au seul prétexte que quelques-uns seulement savaient lire et écrire... ceux-là sont en vérité de grands savants et, forcément, il y en a peu simultanément...

La brève et dense histoire de la civilisation suméro-sémitique, puis Babylonienne est tout autant éclatante de clarté.

À noter cette idée étonnante : l'écriture cunéiforme a été maîtrisée durant 3000 ans, la tablette la plus récente connue datant de 74/75 ap. JC. La redécouverte de son code date de la fin du XIXème siècle... C'est-à-dire qu'il ne s'est écoulé que 1800 ans sans que personne ne maîtrise l'écriture cunéiforme... presque moitié moins de temps qu'elle a été utilisée... (surtout si on ajoute les 150 ans de maîtrise "moderne"...)
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Voici plus de cent ans que les deux premiers mythes assyriens, comme on disait alors : le récit du Déluge et la Descente d'Istar aux Enfers, ont été découverts, avec quelque stupeur, par les premiers déchiffreurs des cunéiformes. Depuis, trois ou quatre générations de ces spécialistes ont continué de suer sang et eau pour en retrouver d'autres, dans les monceaux de tablettes inscrites, sorties de terre par les archéologues et trop souvent réensevelies aussitôt dans les tiroirs des musées ; pour les recomposer de leur débris, les décrypter, les traduire, les éplucher et les expliquer, parmi bien d'autres pièces, littéraires ou non.
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Avec sa chair et son sang,
Nintu mélangea de l'argile,
< Pour que fussent associés du dieu et de l'homme,
Réunis en l'argile >
Et que (les dieux) fussent ainsi, désorm[ais, de loi]sir (?).
De par la chair du dieu,
[Il y eut], en outre, dans l'Homme, un "es[prit]"
Qui le démontrerait toujours vivant après sa mort.
Et cet "esprit" [fut là] pour le garder de l'oubli !
Une fois qu'Enki eut malaxé cette argile,
Il appela les Anunnaku, les grands-dieux,
Et les Igigu (devenus, eux aussi,) grands-dieux,
Lesquels crachèrent sur l'argile.
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Pour ce qui est du territoire méridional, occupé en majorité par les Sumériens, impossible d'en savoir davantage et de pousser plus haut dans le temps : nous ignorons d'où était arrivé ce peuple. S'il était bien venu d'ailleurs, comme c'est toujours plus vraisemblable, en dépit des argumentations contraires, la probabilité est pour l'Est (le Plateau iranien) ou le Sud-Est (la côté iranienne du golfe Persique, tirant vers l'océan Indien), et, sur la foi d'un mythe dont nous aurons à parler, possiblement par la mer, ou le rivage. Quoi qu'il en soit, un autre point est clair : s'ils avaient eu une patrie première, les mêmes Sumériens, en venant 'installer dans leur nouveau territoire de Mésopotamie, ont dû couper tous les ponts avec elle ; à la différences des Sémites locaux, constamment en liaison, d'afflux, sinon de ressourcement, avec leur région-mère et leurs congénères demeurés sur place, les Sumériens ) leur grande faiblesse : ils en mourront - n'ont jamais, que nous sachions, reçu du dehors le moindre sang frais.
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Pour résumer en quatre mots la situation politique du pays - elle a ici son importance -, il se trouvait alors divisé en une vingtaine de ce que, faute de mieux, nous appelons des Cités-États, ou des États urbains : rassemblements d'un certain nombre d'archaïques villages campagnards autour de quelques agglomérations plus denses, dont la plus important avait rang et office de capitale. À la fois résidence des autorités et centre administratif, économique, "intellectuel" et religieux, chacune de ces capitales avait à sa tête le chef de l'État, à qui l'on conférait un titre et des prérogatives conformes au coutumier local : "ici "gouverneur" (ensi) ; là "seigneur" (en), et là "roi" (lugal). Il résidait en son palais, entouré de sa cour, famille, domesticité, fonctionnaires.
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... l'écriture proprement dite n'est apparue qu'à partir du moment où, par le moyen de tels raccourcis - que nous appelons, comme tels, pictogrammes -, on a voulu reproduire, non plus des objets et des scènes choisis par les artistes pour suggérer leurs états d'âmes ou leurs fantasmes, mais la totalité de ce qui, tiré de la réalité, roule dans notre pensée.
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Videos de Jean Bottéro (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Bottéro
ÉPOPÉE GILGAMESH – Traversée du plus vieux poème de l’humanité (France Culture, 1992) Émission de radio « La Matinée des autres », par Jacqueline Kellen, diffusée le 20 octobre 1992 sur France Culture. Invités : Jean Bottéro, Marguerite Kardos, Florence Malbran-Labat et Pierre Solié.
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