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Citations de Jean-Christophe Rufin (2782)


Compostelle est un pèlerinage bouddhiste. Il délivre des tourments de la pensée et du désir, il ôte toute vanité de l'esprit et toute souffrance du corps, il efface la rigide enveloppe qui entoure les choses et les sépare de notre conscience ; il met le moi en résonnance avec la nature. Comme toute initiation, elle pénètre dans l'esprit par le corps et il est difficile de la faire partager à ceux qui n'ont pas fait cette expérience. Certains, revenant du même voyage, n'en auront pas rapporté la même conclusion.
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Je connus ce matin-là le bonheur d'être perdu dans la nature, sans coquille à repérer, sans bruit de camions ni lotissements déserts. Je m'orientai comme le font les montagnards, reprenant d'un coup la vision d'ensemble que l'on doit avoir lorsque l'on trace soi-même son itinéraire par monts et par vaux, fier d'avoir ôté de mon cou la laisse asservissante du Chemin. Après une longue descente dans les bois, je me retrouvai dans un petit village endormi. La seule animation était un café-tabac-épicerie dans lequel je me séchai et engloutis un copieux sandwich.
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Elle voyait la famille comme une sorte de radeau qui traverse la vie en suivant le courant, affronte des rapides, navigue au mieux entre des rochers mais toujours chemine au milieu des merveilles du paysage.
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Embrasser une jolie femme dans un jardin exotique à Santa Monica est une épreuve à laquelle, je pense, la plupart des hommes sont préparés, même s’ils savent, à regret, qu’ils n’auront jamais à la subir. (page 287)
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Le métro de Bakou, inspiré de celui de Moscou, est tout en marbre et cuivre. On s’y sent comme dans un musée. (page 281)
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Le crâne dégarni, des cernes profonds autour des yeux, ce personnage était vêtu d’une veste de complet passée directement sur un maillot de corps douteux en coton blanc. De son pantalon dépareillé, trop court et trop large, froncé à la taille par une ceinture en croco noir brillant, dépassaient deux chevilles nues et des pieds chaussés de mocassins vernis.
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Jean-Louis est un garçon honnête et l'honnêteté dispense en général d'avoir à se disculper.
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[à propos du chien:]
C'était lui, le héros. C'est ça que j'ai pensé, voyez-vous. Pas seulement parce qu'il m'avait suivi au front et qu'il avait été blessé. Non, c'était plus profond, plus radical. Il avait toutes les qualités qu'on attendait d'un soldat. Il était loyal jusqu'à la mort, courageux, sans pitié envers les ennemis. Pour lui, le monde était fait de bons et de méchants. Il y avait un mot pour dire ça: il n'avait aucune humanité. Bien sûr, c'était un chien... Mais nous qui n'étions pas des chiens, on nous demandait la même chose. Les distinctions, médailles, citations, avancements, tout cela était fait pour récompenser des actes de bêtes. [...]
- Au contraire, la seule manifestation d'humanité, celle qui aurait consisté à faire fraterniser des ennemis, à décider la grève de la guerre, à forcer les gouvernements à la paix, cet acte-là était le plus condamnable de tous et nous aurait valu la mort [...].
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Rougeaud, court sur pattes et le ventre proéminent, le maréchal des logis avait tout à fait l'aspect d'un campagnard. Ce devait être un enfant du pays entré dans la maréchaussée par occasion. Sa décision avait dû procéder du même calcul réaliste qui engage le paysan à emblaver son champ en luzerne plutôt qu'en avoine, selon les cours du marché.
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Rien n'apporte plus de jouissance que de transgresser une loi inapplicable.Cela donne le sentiment d'être plus raisonnable que la société;
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- La haine, c'est le bonheur, tu ne sais pas ça encore, toi. C'est une passion, une raison de vivre.
C'est un vrai luxe. Le seul peut-être.
[...] - La haine, c'est aussi fort que l'amour. Sauf qu'on n'a pas besoin de demander son avis à l'autre.
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Le juge avait une longue habitude de ces présentations. Il égrenait les donnée d' état civil avec une expression navrée. Les différences de date et de lieu qui définissaient chaque individu étaient fondamentales : c'était à elles que chacun devait d'être ce qu'il était. Et, en même temps, elles étaient si dérisoires, ces différences, si minuscules, qu'elles révélaient, mieux qu'un matricule, à quel point les hommes se distinguent par peu de chose. À ces notations près (un nom, une date de naissance...), ils constituent une masse indistincte, compacte, anonyme. C'était cette masse que la guerre avait pétrie, gâchée, consumée. Personne ne pouvait avoir vécu cette guerre et croire encore que l'individu avait une quelconque valeur.
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Lantier songea que la compagnie des chiens était la seule présence qui ne trouble pas la solitude.
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A une heure de l'après-midi, avec la chaleur qui écrasait la ville, les hurlements du chien étaient insupportables. Il était là depuis deux jours, sur la place Michelet, et depuis deux jours il aboyait. C'était un gros chien marron à poils courts, sans collier, avec une oreille déchirée. Il jappait méthodiquement, une fois toutes les trois secondes à peu près, d'une voix grave qui rendait fou.
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Ma vie revécue pour en faire le récit a repris la légèreté des rêves.
De créature, je suis devenu créateur.
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C'est étrange comme, au lieu de me précipiter vers l'avenir, le danger me ramène maintenant à mon passé. Je ne vois pas ma vie de demain, seulement celle d'aujourd'hui et surtout d'hier. L'instant présent, dans sa douceur, rappelle à lui les fantômes de la mémoire et, pour la première fois, je sens intensément le besoin de fixer ces images sur le papier.
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Dans toutes les théories classiques du coup d'État, la violence est pratiquée par ceux qui se lancent à l'assaut du pouvoir. Cette méthode-là est sanglante et même criminelle. Nous, nous sommes en train de faire l'expérience, pour la première fois au monde, notez-le, d'un autre type de processus. Nous nous contentons de révéler la violence interne d'une société, de la faire apparaître au grand jour. Comme au judo, nous utilisons l'énergie de l'adversaire pour le renverser.
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II allait en montagne avec plaisir, quel que fût le temps ou la difficulté des courses. Ce plaisir ne venait plus de ses sensations. Il ne dépendait ni de la bonne ou mauvaise compagnie dans laquelle il était, ni des beautés du paysage, ni de la qualité du rocher. C'était un plaisir plus subtil et plus intérieur. Il provenait d'un sentiment nouveau : celui d'être à sa place.

En allant au Nepal avec son frère l'année qui avait suivi son retour de Paris, il avait lu des livres sur les sociétés de caste. Il avait été fasciné par cette idée, profondément étrangère aux pays démocratiques, selon laquelle, dans ces mondes inégalitaires, chacun pouvait trouver une forme de bonheur et d'apaisèment en occupant la place qui devait être la sienne. Il se sentait ainsi. La montagne était le milieu où il était destiné à vivre. La question du pourquoi l'avait quitté. Elle suppose en effet qu'une condition différente soit possible. Or la sienne était exclusive de toutes les autres. Il était guide, c'était tout. De ses errances de jeunesse, il avait gardé une spécialisation vers l'escalade rocheuse. Mais il la pratiquait désormais en haute montagne et cultivait, quoique à un moindre niveau, les autres disciplines de la glace et de la neige.
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- Je crois que la vraie différence avec les bêtes, poursuivit le juge, ce n'est pas la fidélité. Le trait le plus proprement humain et qui leur fait complément défaut, c'est un autre sentiment, que vous avez de reste.
- Lequel ?
- L'orgueil.
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Il vous a décrit comme l’enquêteur le plus subtil qu’il lui ait été donné de rencontrer. À ses yeux, vous dépassez en intuition et en rigueur tous les policiers professionnels avec lesquels il a travaillé.
(page 26)
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