AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean Diwo (249)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les dames du faubourg

AH les dames du Faubourg quelle histoire… On pourrait s’imaginer un truc avec des putes mais non même pas, ce roman parle de mon premier métier : Ébéniste…



Fin de troisième me voilà aiguillé dans le grand bain des branleurs, décision "enculement" justifiée par une moyenne chaotique en maths, pourtant en français et en histoire je cartonnais tranquilou une main dans le dos sans problème, je dissertais sur le papier d’une manière naturelle, mais ça ne suffisait pas pour accéder au Graal de l’ennui d’un cursus général… avec le recul qui depuis quelques années a pris un peu sagesse dans le bide, j’accuse ma professeur de l’époque d’être responsable de ma moyenne justifiant son incompétence en m’invitant à 16 piges de décider de mon avenir qui s’annonçait aussi bandant qu’un CAP/BEP compta qui me pendait au bout du gland… et pourtant je n’ai pas de regret…



J’avais donc le choix entre un apprentissage, et un lycée professionnel, j’ai choisi les tunes, mes géniteurs égoïstes des dieux, me filait à bouffer et le logis (merci maman), mais pas vraiment de quoi m’acheter une décence sociale me permettant de fanfaronner auprès de la gente féminine avec des airs max et un jogging Lacoste, casquette au vent… « Sa mère la pute »



« Laisse pas trainer ton fils

Si tu ne veux pas qu'il glisse

Qu'il te ramène du vice » (Ah NTM)



Pas vraiment emballé pour renter dans le compagnonnage en réalisant le tour de France, la faute à :



« Tu ne tripoteras pas beaucoup de meufs si tu viens chez nous... »



J’ai donc préféré trouver un patron à 200 m de chez moi, un ébéniste de petit nom qui bossait artisanalement dans un garage transformé en caverne à bois, restauration, fabrication, verni, ce jeune patron enculé de part son âge m’engagea en tant que grouillot, trier les vis tu feras, me regarder tu te passionneras, mais jamais rien je ne t’apprendras : 3 ans à poncer des kilomètres de moulures, à vider les sacs à copeaux, à couper le petit bois, à égrainer des m² de panneaux, à raboter des centaines de pièces de bois, puis à débiter, scier, assembler, coller, j’étais à la bourre dans mes compétences mais motivé malgré les nombreuses taches ingrates qui m’étaient attribuées…



J’allais une fois par semaine au CfA « La bonne graine » boulevard Voltaire, à deux pas du Faubourg fief ô combien réputé de tous les ébénistes et Antiquaires de Paris, une mine d’or pour des adolescents passionnés comme mes potes et moi… On nous apprenait à dessiner, à peindre, on étudiait l’histoire de l’art, la technologie, on travaillait le bois à l’ancienne : ciseaux bien affûtés, rabot qui coupe, bédane pour les mortaises, scie à araser, le geste sur… mais sans talent je murissais dans une voie ou je ne brillais pas avec des mains en or, mais par une motivation qui comblait ma gaucherie… je n’avais pas le choix, la persévérance fut ma planche de salut…



Trois ans d’apprentissage à sentir le bois, le tanin, allumer le poêle le matin, couper le petit bois, à prendre mon pied dans un métier qui me passionnait tous les jours un peu plus…



Le diplôme en poche et me voilà en Cap dessin, pas trop mauvais pour continuer, mais trop mauvais pour passer en brevet des métiers d’art, changement de patron plus menuisier d’ailleurs que Ébéniste, mais dans les même conditions de travail c'est-à-dire à l’artisanal : le poêle à bois, le froid, du verni plein le nez, la clope au bec, mais quelle ambiance, deux ans de pure éclate en chantier avec ses baguettes et sa rosette du midi…



Et puis après moult réflexions, je décide de me réorienter en menuiserie, dans un CFA réputé du 15ème , avec entretien de motivation, évincement de glandeurs et recrutement sur le volet… me voilà reparti à zéro avec un CAP/BEP menuisier histoire de rattraper mes lacunes dans ce métier un peu différent…



Et enfin un Brevet professionnel d’agencement qui me vaudra après 7 années d’apprentissage une place dans un bureau d’étude certes moins passionnant, mais climatisé, et triplement mieux payé… c’était une « ébène » que je n’ai pas boudé pour le bien d’un statut social que j’aspirais depuis qu’une prof de maths m’avait invité à prendre mes lacunes pour filer dans l’oubli d’une voie boudée encore aujourd’hui par les énarques vieillissant de notre pays…



Et Je n’ai jamais connu le chômage…



Un livre qui m’a rappelé pourquoi j’ai aimé ce métier…



A plus les copains

Commenter  J’apprécie          7122
Les Violons du roi

Jean Diwo nous emporte dans la magie de l'histoire de la naissance d'un des violons les plus célèbres au monde et c'est une gerbe de sons et de lumières qui vient illuminer cette lecture.



Fabriquer un violon c'est assembler 69 pièces parfaitement réalisées dans le meilleur bois possible et capables de créer la parfaite alchimie des sons.

Force, éclat et plénitude caractérisent cet instrument divin et délicat au son cristallin.



Le romancier français a une écriture tellement vivante et un sens de la formule tellement imparable, qu'il nous transpose rapidement à Crémone, berceau de la naissance du Stradivarius.

Véritable narration sur le métier de luthiers italiens qui dévouaient leur vie à la recherche de la sonorité parfaite, nous partageons la passion d'Antonio Stradivari jusqu'à sa consécration.



Pour Stradivari le violon est une extension du musicien et doit traduire sa passion et son talent.

Toute sa vie il essayera de régler l'âme du violon afin qu'il produise la sonorité limpide recherchée, devenant le luthier préféré des rois, hommes d'église et musiciens virtuoses tels Vivaldi et Bach.



Ecrit d'une plume flamboyante, à la fois, poétique, intense, épique et musical, au carrefour des traditions et de l'histoire, ce roman bouleverse par sa profondeur et sa beauté.





Commenter  J’apprécie          650
Les dames du faubourg

C'est le premier des trois tomes que Jean Diwo a consacré à une famille d'ébénistes.

Lors de la lecture, j'avais été frappée par le fait que les ébénistes réalisaient leurs travaux pour les couvents, les églises. Ce n'est pas pour rien qu'on va admirer les oeuvres d'art dans les lieux de culte catholique.

Jean Diwo nous communique le goût du travail bien fait et surtout le temps que ces hommes avaient de réaliser un travail : pas tout en vitesse comme maintenant.

C'est précieux de prendre son temps.

L'auteur aime aussi la convivialité et dans tous ses livres, on retrouve l'art de se rassembler autour d'une bonne table.

C'était aussi agréable de se mêler à la vie des femmes qui se rendaient au marché.

Lorsque je suis allée à Paris, je suis passée dans ce quartier qui est devenue une grande artère et qui paraît-il a longtemps gardé la trace des ébénistes, ne fut-ce que par présence de marchands de meubles.

J'ai lu le livre il y a quelques années maintenant et je viens d'aller relire quelques passages que je trouve charmants, sereins et instructifs au point de vue historique. J'adore quand les livres se passent dans des familles de milieux qui me ressemblent : pas seulement chez les bourgeois ou les nobles pour qui je n'ai aucune aversion mais ils ne reflètent pas la majorité des personnes.
Commenter  J’apprécie          533
Au temps où la Joconde parlait

Le roman se passe en Italie à l'époque de la Renaissance dans le milieu des grands peintres.

Nous commençons l'aventure avec le jeune peintre Antonello qui sera connu plus tard sous le nom d'Antonello de Messine.

Il quitte l'atelier d'orfèvrerie de son père pour aller effectuer son travail de compagnon chez son maître Colantonio à Naples.

Bien que celui-ci l'accueille comme un fils, Antonello est vite attiré par la technique du peintre flamand Van Eyck dont il ignore le secret.

Il décide de se mettre en route à dos de mule vers Bruges et il promet de ramener le fameux secret de la préparation de Van Eyck à son maître.

Tout au long du livre, nous croisons la route des grands peintres comme Fra Angelico, Leonardo da Vinci, Michelangelo et bien d'autres.

Je n'avais lu que "Les dames du faubourg" de Jean Diwo.

Celui-ci est une œuvre très complète qui permet une lecture très approfondie sur l'époque et racontée de façon très sereine pour le lecteur.

Les techniques de détrempe , la maîtrise du panneau sur bois , l'entreposage des peintures dans des vessies afin de les transporter m'ont bien intéressée. Ensuite, certains détails deviennent un peu lourds pour une amatrice débutante comme moi.





Commenter  J’apprécie          492
Le Printemps des cathédrales

Un livre passionnant pour découvrir les bâtisseurs de cathédrales, sculpteurs, architectes, etc.. A ne pas comparer aux aventures effrénées du "Les piliers de la terre" de ken Follett. Dans celui-ci, on s'attachera aussi aux personnages, mais, l'air de rien on en apprendra davantage sur les méthodes, les innovations, l'ingéniosité dont ces hommes devaient faire preuve pour élever ces monuments. Vraiment captivant, j'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          466
Les chevaux de Saint-Marc

C’est en lisant « Les Temps Parallèles » de Robert Silverberg que j’ai appris que le quadrige de chevaux de la place Saint Marc de Venise avait longtemps orné l’hippodrome de Constantinople avant d’être ramené à Venise comme trophée, alors que la quatrième croisade était détournée de son objectif initial pour s’emparer de Byzance et fonder l’Empire Latin d’Orient au début du XIIIème siècle. Je cherchais un livre qui retrace cette épopée. J’ai eu de la chance : Jean Diwo s’en est chargé.



Diwo nous conte l’histoire de la croisade à travers les yeux de Guillaume d’Amiens, un chevalier - inventé je crois – spécialiste des tournois et qui se croise pour les beaux yeux d’une belle après avoir entendu le prêche de Foulques. Je n’ai lu de lui que « La chevauchée du Flamand » mais je peux déjà dire qu’il tient à la vérité historique comme à la prunelle de ses yeux. Il suit ici avec précision les récits de Geoffroy de Villehardouin (l’un des héros du roman) et de Robert de Clary et brode avec timidité autour de cette trame d’acier. Lire Diwo, c’est donc bien lire un livre d’Histoire emballé dans un léger tissu de romance. Si, comme moi, on cherche à apprendre, on en a pour son argent.



Son point faible, c’est le style. Le sujet est assez secondaire pour lui. L’important est de faire passer l’information au lecteur, cela se sent en particulier dans les dialogues qui apparaissent souvent artificiels. Le manque d’impact se ressent parfois comme de la longueur.

Les personnages manquent un peu de personnalité, mais au final pas plus que dans un Jack Vance standard (pour ceux qui connaissent). Diwo propose des personnages positifs pour la plupart, les haïssables se retrouvent dans le camp des Grecs et des Bulgares qui n’ont pas voix au chapitre. Ce dernier point est un peu dommage. Les héros de la croisade se révèlent vite sympathiques et attachants. La croisade elle-même n’est pas vouée aux gémonies par l’auteur. On comprend bien que le doge de Venise Enrico Dandolo a manipulé son monde pour la conquête de Byzance, mais on ne dit jamais que le détournement de la croisade pour la destruction d’un empire aussi chrétien que les croisés est une abomination. En revanche, le sort à moyen terme de ce nouvel empire latin est rapidement perceptible. L’absence de confiance envers les Grecs et les agressions permanentes des Bulgares font bien sentir que tenir la place aussi loin de l’Occident sera compliqué.



Jean Diwo lâche plus la bride à son imagination pour le voyage des chevaux dorés vers Venise. C’est l’occasion de porter l’accent sur un personnage féminin indispensable – Alice – qu’il dote de nombreuses qualités tout en respectant les contraintes malheureuses qui pesaient sur les femmes à cette époque (à toutes les époques devrais-je dire). L’art primant probablement sur l’Histoire dans ses récits, il nous mène avec plaisir vers l’installation des chevaux au-dessus de la porte principale de la basilique Saint-Marc.



Malgré quelques longueurs, ce roman tient ses promesses pour qui apprécie de voir les faits historiques mis en musique. Je reviendrai sans doute chez Jean Diwo goûter à ses bonnes salades d’Histoire et d’Art. Il en a écrit tellement.

Commenter  J’apprécie          452
Les dames du faubourg

Une fresque formidable qui commence en 1471 pour se finir à la révolution. Vous y suivrez une famille d'ébéniste du Faubourg saint Antoine, de générations en générations. Vous y découvrirez l'histoire de France au travers de cette saga familiale : il n'y a pas mieux pour apprendre sans en avoir l'impression. Fiction et réalité s'entremêlent pour notre plus grand plaisir.

C'est si bien raconté que l'on s'y croirait : ne manque plus que l'odeur du bois et de la colle …Snif, snif. A quand les livres olfactifs ?

Commenter  J’apprécie          421
Au temps où la Joconde parlait

Jusqu’au milieu du XVe siècle, les peintres italiens comme Fra Angelico ou Piero della Francesca peignaient à fresques sur enduit humide ou a tempera sur panneaux de bois. Dans le même temps, en Flandres, la technique de la peinture à l’huile était découverte et allait bouleverser cet art. Cette révolution va servir de toile de fond à Jean Diwo pour évoquer dans ce roman la vie de quelques grands peintres de la Renaissance italienne.

La première partie est consacrée à un épisode très romancé de la vie d’Antonello de Messine qui aurait traversé toute l’Europe pour aller découvrir auprès de Van Eyck à Bruges le secret bien gardé de la peinture à l’huile : peu importe la véracité de l’histoire ! Le récit de ces trois années de périple et de péripéties dramatiques, drôles et amoureuses se laisse lire comme un vrai roman d’aventures et j’y ai pris grand plaisir.

Puis, un second livre dans le livre : nous abandonnons, avec quelques regrets, Antonello de Messine lors de son retour en Sicile et les chapitres suivants sont consacrés à la vie des plus grands maîtres de la Renaissance : Léonard de Vinci, le génie touche-à-tout, Michel Ange, l’ombrageux infatigable, l’aimable et surdoué Raphaël : leurs découvertes, la gestation et la réalisation de leurs œuvres : nous vivons avec Michel Ange aux prises avec le plafond de la Chapelle Sixtine, avec Leonardo aux prises avec des difficultés techniques majeures lorsqu’il peint « La Cène ».

Bien sûr très romancé, d’une lecture facile, ce livre est, néanmoins, une mine d’informations passionnante sur une époque… passionnante. Un avis : je ne le conseillerais peut-être pas à un néophyte qui, dans la seconde partie, risque de se perdre dans les méandres des pouvoirs et luttes politiques de l’époque et dans la multitude des personnages secondaires mais historiques ! Et un des plus grand plaisir de cette lecture a été pour moi de voir prendre forme quasiment « sous mes yeux » des tableaux aimés dont j’ai même cherché des reproductions pour suivre pas à pas le travail de l’artiste !

Commenter  J’apprécie          383
Au temps où la Joconde parlait

Ils sont tous là!

Michel-Ange, Botticelli, Donatello, Lippi, Raphaël, Piero della Francesca, Léonard de Vinci...et tant d'autres.

Tous ces fabuleux artistes de la belle Renaissance Italienne, ressuscités par le savoir-faire de Jean Diwo, dans cette intense période de création qui fut portée par les grandes familles de mécènes italiens, par l'Eglise ou par les royautés européennes.



Qu'ils soient peintres ou sculpteurs, ils nous accompagnent dans la compréhension des principales avancées artistiques: le paysage, le décor, la perspective, le corps en mouvement, la peinture sur chevalet, le support du tissu en lieu et place du bois, la peinture à l'huile plus aisée pour les détails que la tempera, les techniques des couleurs et des vernis.



Il convient, au fil de la lecture, de découvrir ou redécouvrir les oeuvres de chacun, de se projeter et d'imaginer la vie quotidienne au sein de ce courant de modernisme stimulant qui va rayonner dans toute l'Europe.



Ca reste un roman, c'est donc vivant, documenté, fluide en lecture!

Ticket gagnant pour un livre instructif et très accessible.

Commenter  J’apprécie          373
Les Violons du roi

Crémone, Italie, 1660. C'est dans sa bottega de l'Isola, quartier des luthiers de la ville, que Niccolo Amati fabrique des violons, comme son père et son grand-père avant lui, entouré de ses fils et de ses apprentis. Parmi eux, le jeune Antoni Stradivari. Ses talents manuels associés à une vive intelligence et à une oreille musicale très fine font de lui un apprenti très prometteur. Son maître va lui apprendre le métier mais aussi la patience car avant de se mettre à son compte, le temps est long pour devenir le meilleur. Grâce à sa soif d'apprendre, sa curiosité, son goût de la perfection et son besoin constant d'innover et d'améliorer, Stradivari deviendra au fil du temps le meilleur luthier de Crémone, respecté dans sa ville et admiré dans toute l'Europe.





Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le violon sans jamais oser le demander! Du choix de l'arbre qui fournira le bois jusqu'au mélange savant de vernis qui donnera sa couleur à l'instrument. Vous entrerez dans l'intimité de Stradivari, le plus talentueux des luthiers, vous découvrirez le parcours du violon qui, de simple instrument de foire, est devenu le roi de la musique, présent dans toutes les cours d'Europe. Vous vous attacherez à Antoni Strradivari, passionné par son art, veillant sur ses violons comme sur des enfants. Vous visiterez son atelier, humant les odeurs de sciure et de vernis, écoutant les notes s'égrener, regardant les outils s'activer avec douceur et dextérité. Vous voyagerez dans l'Italie du XVIIè siècle, en compagnie des violonistes de génie, des amateurs d'art, des collectionneurs, des compositeurs. Vous découvrirez Venise, la décadente, où la grande musique est un art de vivre, où Vivaldi joue en virtuose et compose ses plus belles oeuvres.

Vous sortirez de ce livre de la musique plein la tête, avec l'impression d'avoir approché un peu du génie de ceux qui ont fait les grandes heures de la musique baroque.

Un livre à lire...au son du violon bien sûr!
Commenter  J’apprécie          360
La Calèche

Né en 1801 à Crefeld dans la région de Cologne, passée sous domination française à l'ère napoléonienne, Thierry Hermès fait ses gammes dans l'atelier de son père,  où sont fabriqués courroies, brides, intérieurs de calèches et autres articles de sellerie liés aux véhicules de transport. Revant de reconnaissance à  Paris, son père le recommande d'abord à un ami, René Costil, tanneur, teinturier, bourellier, sellier à Pont Audemer en Normandie, où le jeune homme acquiert des connaissances précieuses sur la qualité  des peaux et leur meilleur usage. Mais le jeune Thierry garde toujours en tête l'ambition de réussir à Paris. Encouragé par son mentor, il rejoint un atelier parisien et se frotte à l'exigence de la clientèle particulièrement difficile et exigeante de la bourgeoisie et noblesse de la capitale. Il finit par acheter un atelier rue Montmartre et c'est son fils Charles-Emile qui installera les ateliers Hermès à  leur adresse actuelle du 24 rue du faubourg St Honoré.



Une biographie imaginée de Thierry Hermès, le célèbre sellier et fondateur de la dynastie Hermès, qui permet de balayer l'histoire d'un savoir-faire et des techniques de sellerie mais surtout de rappeler le contexte historique en ce XIXème siècle, qui voit les régimes politiques se succéder mais qui fait toujours la part belle aux chevaux comme mode de déplacement. Un moyen de transport incontournable tant pour la bourgeoisie que pour les malle-postes, diligences ou attelages de paysans. La réussite de la famille réside dans la qualité  de sellerie et l'adaptation et la diversification vers d'autres produits quand ce mode transport décline.

La caleche est une biographie parcellaire, étant donné le peu d'informations disponibles, qui reste quelquefois anecdotique, mais qui a le mérite de faire connaître un peu plus la vie des artisans dans le siècle qui commence à  s'industrialiser et ne permet qu'aux plus professionnels de se démarquer.



Commenter  J’apprécie          350
Au temps où la Joconde parlait

Avec Au temps où la Joconde parlait, Jean Diwo nous invite à découvrir le moment charnière du passage de la peinture à tempera (à base d'oeuf) à la peinture à l'huile, beaucoup plus sensuelle et surtout plus riche en possibilité et en praticabilité, une technique développée par les flamands et notamment Jan van Eyck qui en perfectionne la recette. Pour le côté romanesque, Jean Diwo s'est inspiré des écrits de Vasari, qui dans le courant du XVIème siècle dans la biographie des peintres célèbres accrédite le fait que Antonello de Messine est le peintre qui a ramené la fameuse recette...le petit problème est que van Eyck est mort en 1441 et Antonello de Messine est né en 1430...il n'a donc pas pu être celui qui recueille le grand secret..... Mais il suffit d'évacuer cette incohérence, pas vraiment méchante, pour se plonger dans les destins entrecroisés des grands peintres italiens de la Renaissance, et c'est un vrai bonheur...

Florence dans les années 1450 et jusqu'en 1564, date de la mort de Michel-Ange est le centre incontournable qui voit éclore, sous la protection des Médicis, les peintres comme Botticelli, Léonard de Vinci, le sculpteur Michel-Ange et Rome, autre pôle où Raphaël va se révéler.

J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt la démarche intellectuelle et les recherches techniques incessantes de Léonard de Vinci qui se défile dès qu'une autorité essaie de se l'approprier comme artiste à demeure, j'ai souffert avec Michel Ange, qui lui, au contraire restera sa vie entière empêtré par un service presque forcé auprès de treize papes, qui lui imposent des travaux titanesques, sans véritable reconnaissance et enfin le divin Raphaël, mort à trente sept ans, d'épuisement, lui aussi croulant sous les commandes.

Un bon roman qui humanise et permet de s'attacher aux caractères des ces grands personnages, de comprendre les techniques et surtout de vivre ce que ces grands artistes ont du vivre et pour certains subir.

Instructif et enrichissant.
Commenter  J’apprécie          344
Les Violons du roi

Naissance du Stradivarius

Adieu le crincrin des ménestrels, voici sous la plume de Jean Diwo, l’avènement du roi des violons, le Stradivarius. Et c’est à Crémone qu’il emmène son lecteur pour assister aux années d’apprentissage d’Antonio Stradivari, jeune luthier surdoué, dans l’atelier prestigieux de Niccolo Amati où il révolutionnera l’histoire de la musique. On y croise Vivaldi et Corelli, on y apprend l’origine des bois utilisés pour la conception des plus beaux violons, on assiste à l’éclosion de la musique baroque et à l’élaboration d’instruments d'une perfection acoustique incomparable.

En s’appuyant sur une documentation très fouillée , Jean Diwo s'est appliqué à rendre vivante l'histoire de celui que tout le monde s'accorde à considérer comme le père de la lutherie. Un roman historique passionnant et sans prétentions à conseiller aussi bien aux adolescents en manque de vocation qu'aux adultes amateurs d'histoire et de musique.

Commenter  J’apprécie          332
Le Printemps des cathédrales

Cet ouvrage de Jean Diwo est une célébration du travail de ces milliers d'anonymes qui ont conjugué leurs talents pour dresser nombre de cathédrales sur les terres du royaume de France.

Et pas n'importe quelles cathédrales, de celles qu'on qualifiera de gothiques au XIXe siècle.



Le point de départ, c'est l'abbatiale de Saint-Germer-de-Fly.

Jean Diwo donne vie à Maître Jehan Pasquier, qui sur ce chantier met en pratique les principes pensés au cours des différents chantiers sur lesquels il a travaillé auparavant, et l'idée de faire entrer la lumière dans ces églises qui feront la part belle aux vitraux.

Il y travaille avec son fils aîné, Renaud, qui ira rapidement parfaire son apprentissage sur un chantier autrement fameux, celui de la basilique de Saint-Denis, sous la houlette d'un ami de son père, Maître Simon Lesourd.



Là, il rencontrera l'abbé Suger, une grande figure de l'histoire de France, qui le prendra sous son aile.



Renaud deviendra maître à son tour, et les chantiers se succèderont, avec nombre d'inovations qui ont transformé l'architecture du XIIe siècle.



En suivant les membres de cette famille de bâtisseurs dans leur parcours comme dans leurs joies et dans leurs peines, en y mêlant des personnages historiques tels l'abbé Suger, le grand précurseur du gothique, ou l'évèque de Paris Maurice de Sully, à l'origine de la construction de Notre-Dame de Paris, en évoquant un certain nombre de faits historiques couvrant les règnes de Louis VI à Louis IX, Jean Diwo nous amène de la basilique de Saint-Denis à la Sainte-Chapelle.



Il détaille les contraintes de chaque chantier, met ses personnages en situation afin de pouvoir aborder les différents métiers impliqués, et s'est appuyé en particulier sur les écrits laissés par l'abbé Suger à propos du chantier de la basilique Saint-Denis.



Le bémol, c'est cette succession de chantiers, amenant forcément des redites qui m'ont un peu lassée à la longue.



Mais j'ai trouvé ce livre intéressant.

Jean Diwo présente les choses de façon très vivante et bien documentée.

Les anecdotes se mèlent aux faits historiques comme au quotidien de notre famille de bâtisseurs avec fluidité.

Et les notes de bas de page ouvrent de nouvelles perspectives de lecture pour approfondir les thèmes tournant autour des cathédrales, comme l'essor architectural, la sculpture ou les vitraux, et le parcours de différents personnages historiques.

Commenter  J’apprécie          322
Les dîners de Calpurnia

La phase Rome antique que je traverse depuis quelques semaines m’a amené vers ce livre pour la troisième fois. Ce roman historique me transporte depuis l’adolescence.



Comme les salons intellectuels de la Renaissance, Calpurnia reçoit d’illustres personnages dans sa maison du Vélabre, un quartier tranquille, éloigné des turbulences de la ville de Rome.

Son oncle par adoption, Sevurus, est un architecte impérial, chargé de construire la Domus Aurea de Néron, œuvre titanesque et fantasque comme son futur occupant. Une fois Néron évincé du pouvoir, contraint à se suicider, le nouveau règne stable est celui de Vespasien. Cette fois, c’est le mari de Calpurnia qui hérite de l’immense tâche de construire le fameux amphithéâtre Flavium, rebaptisé quelques siècles plus tard le Colisée.



Calpurnia, notre héroïne, sera le trait d’union entre les générations d’architectes, d’artistes, maîtres de la maison du Vélabre. Lors de ses dîners, elle reçoit du beau monde : Tacite, Pline l’Ancien, Pline le Jeune, Martial, Juvénal etc., dont les nombreux écrits étaient encore étudiés dans les cours de latin quand j’étais en secondaire en tout cas, ce qui commence à remonter.



Ce roman nous permet de découvrir qu’être l’artiste personnel d’un empereur, est certes gratifiant, mais loin d’être une sinécure lorsqu’on est soumis à ses caprices, ses excès et pour la plupart des césars, sa mégalomanie, sa volonté inébranlable de passer à la postérité, la gloire éternelle.

J’ai appris grâce à ce roman que le Colisée était bâti sur le site de la Domus Aurea de Néron, détruite par Vespasien, que l’étang dans les fabuleux jardins de Néron était devenu le souterrain de l’amphithéâtre, réseau de galeries où attendaient les gladiateurs, les animaux exotiques et les condamnés avant de monter se battre et se faire trucider dans l’arène. Une cruelle époque vue avec nos ressentis d’aujourd’hui, mais il y a 2000 ans, les Romains étaient friands de ces jeux.



Aventure merveilleuse, espièglement romancée par Jean Diwo dans ce fameux siècle de bâtisseurs impériaux.

La tragédie de Pompéi et Herculanum, les premiers rassemblements de chrétiens à Rome, où ils pratiquaient leur religion en toute discrétion depuis le massacre perpétré par Néron qui les avait injustement accusés d’avoir provoqué un des plus graves incendies de la ville de Rome en 64.

De Néron à Hadrien, de la Domus Aurea à la Colonne de Trajan, nous découvrons ou redécouvrons la riche histoire de cette civilisation de grands bâtisseurs de temples, routes, ponts, monuments grandioses dont certains sont encore debout à Rome, la vie politique, les trahisons, les complots, les périodes de troubles lorsque le pouvoir changeait de main.



Le livre est divertissant et historiquement riche; si vous aimez cette époque, il devrait vous plaire.



Commenter  J’apprécie          318
Les dames du faubourg

Jean DIWO nous emmène à la découverte des ébénistes du faubourg Saint Antoine. Cette fresque historique débute en 1471, sous Louis XI, pour s’achever à la prise de la Bastille. Elle s’articule autour de l’abbaye Saint Antoine qui, par sa protection, va favoriser l’implantation d’un artisanat créatif et lui permettre de s’affranchir des jurandes conservatrices. Elle conduira l’émergence de nouveaux styles et techniques, qui verront, entre les mains de génies tels que Boulle, Oeben ou encore Riesener, le meuble élevé au rang d’œuvre d’art.



La plongée dans ce roman constitue un voyage délicieux, au fil du temps, proche de la sensualité, remplie d’odeurs et de saveurs, à une époque où fabriquer relevait d’un savoir-faire transmis de génération en génération.
Commenter  J’apprécie          313
Les Violons du roi

C'est le premier roman de Jean Diwo que je lis. J'ai beaucoup aimé son style, c'est très plaisant à lire et son souci du détail historique est un atout. J'imagine que les notes de bas de page sont de lui.



‘Les violons du roi' est un roman qui raconte la vie d'Antonio Stradivarius (1644 ?-1737), mais pas que. C'est aussi l'histoire de l'instrument et des luthiers formés à Crémone qui ont fait sa renommée comme François Médard (1647-1720) et tant d'autres.



L'auteur s'attarde aussi à présenter les grands violonistes (compositeurs ou non) de cette époque. J'ai fait quelques belles découvertes musicales comme le ‘Concerti Grossi Op. 6' d'Arcangelo Corelli (1653-1713), ‘La trille du diable' de Giuseppe Tartini (1692-1770) ou Heinrich Biber (1644-1704) et ses « Sonates du Rosaire ».



J'ai déjà lu un manuel de lutherie, c'est très technique et on ne ressent pas la relation qu'il y a entre un luthier et l'instrument qu'il crée. Quand c'est Diwo qui raconte, cela prend une toute autre dimension.



Pour le cadre historique je me suis un peu retrouvée en territoire inconnu. Je ne connais rien de l'histoire de la Lombardie de cette époque mais cela n'a pas influé sur ma lecture.



Je pensais assister à la rencontre entre Stradivarius et Vivaldi mais elle n'a pas eu lieu. Vivaldi n'a même jamais joué avec un violon du célèbre luthier. de ce fait, je ne comprends pas trop où voulait en venir l'auteur avec sa longue digression à Venise avec Vivaldi et le personnage (inventé?) de Paolina.



A la fin, j'ai vraiment eu l'impression que l'auteur se désintéressait de Stradivarius qui passe au second plan. J'ai trouvé le dernier chapitre dispensable et ennuyeux.



Cela reste, quoi qu'il en soit, un très bon moment de lecture qui m'a donné envie de lire la biographie d'Arcangelo Corelli.









Challenge musical 2023-2024

Challenge temps modernes 2023
Commenter  J’apprécie          264
Les Violons du roi

La lecture de L'Âme brisée d'Akira Misubayashi m'avait donné le goût de faire plus ample connaissance avec l'univers de la lutherie. Et quand on évoque le violon dans cet univers, le nom de Stradivari - latinisé Stradivarius sur l'étiquette qui signait chaque instrument - vient très vite dans la conversation. Inégalé dans la réputation, il reste aujourd'hui, presque trois siècles après sa disparition, celui qui a élevé l'instrument au rang des plus prestigieux, lui faisant révéler de nouvelles sonorités qui relevaient du sortilège.



Avec Les violons du roi de Jean Diwo, j'ai été comblé dans ma quête. C'est un superbe ouvrage, plus artistique que technique fort heureusement, dans lequel interviennent des prodiges de la musique du 17ème siècle : Vivaldi, Corelli, lesquels étaient évidemment clients des célèbres luthiers de Crémone. Outre Stradivari, on mentionnera ses maîtres et concurrents : Amati, Guarneri qui ont eux aussi laissé leur nom dans l'histoire de ce noble art.



Stradivari a produit plus de 1000 instruments durant sa vie, particulièrement longue pour l'époque, 93 ans. Fait extraordinaire, plus de 660 sont répertoriés existants encore de nos jours presque 3 siècles plus tard, dont certains d'entre eux encore joués. Tous ces instruments étaient nommés, du nom de leur propriétaire ou selon la sensibilité et l'humeur du plus célèbre des luthiers. Fabriqué sur la fin de sa vie, le Messie est le symbole d'une maîtrise de l'art relevant de l'excellence.



La partie romancée de cet ouvrage comble les lacunes de l'histoire avec une grande crédibilité. Le travail de documentation est prodigieux, à la hauteur de la magie qui se dégage de ce monde de l'artisanat lorsqu'il tutoie le sublime. Cet ouvrage est passionnant.

Commenter  J’apprécie          253
La Fontainière du roy

17 aout 1661 le surintendant Fouquet donne une fête éblouissante au château de vaux le vicomte. erreur fatale. louis XIV est jaloux et Fouquet se retrouve en prison. cette malencontreuse soirée aura une conséquence inattendu. le roi décide de bâtir le château de Versailles. et pour cela il devra s, entourer des meilleurs artistes dont le nôtre et François de Francine.

cet dans cet univers de luxe et de complots que va

s, épanouir clémence, la fille du fontainier. espiègle et séductrice, elle plaira au roi qui en fera sa protégée.

au va assister à la construction du château de Versailles, mais aussi a

l, affaire des poisons.

une page de l, histoire de France, passionnante.

Commenter  J’apprécie          252
Au temps où la Joconde parlait

Divine balade dans les ateliers de la Renaissance italienne.

Que l’on connaisse tout des fresques à la détrempe ou du sfumato, ou qu’on ignore tout des techniques picturales de la Renaissance italienne, voici un roman historique qui s’adresse à tous les publics et invite le lecteur à une découverte majeure, celle de la peinture à l’huile qui amena au XVe siècle une innovation technique considérable. Et c’est Antonello da Messina qui partit à Bruges recueillir le secret de cette nouvelle technique auprès de Van Eyck avant de la transmettre aux génies absolus qui vont à leur tour révolutionner la peinture : Leonard de Vinci, Michel Ange, Rafael… D’atelier en atelier, à l’ombre tutélaire de Laurent le Magnifique, la magnificence de la Renaissance éclot et s’impose dans toute l’Italie et jusqu’à la cour de France sous la plume enlevée de Jean Diwo : un délicieux voyage dans le temps, celui où la chapelle Sixtine se couvrait des fresques de Michel Ange et où la Joconde chuchotait à l’oreille de Leonard de Vinci.

Commenter  J’apprécie          250




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean Diwo Voir plus

Quiz Voir plus

Autobiographies de l'enfance

C’est un roman autobiographique publié en 1894 par Jules Renard, qui raconte l'enfance et les déboires d'un garçon roux mal aimé.

Confession d’un enfant du siècle
La mare au diable
Poil de Carotte

12 questions
157 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}