Citations de Jean-Luc Bizien (253)
Le samouraï est à l'image de ceux de sa caste, se gaussa [la créature]. Il confond bravoure et stupidité... et il ignore le sens du mot humilité !
À n'en pas douter, les esprits avaient maudit sa descendance : un seul enfant, c'était la norme. Seuls les animaux accouchaient de plusieurs rejetons à la fois !
Les troupes se déployèrent en éventail au pied de la muraille – ainsi, les soldats pouvaient rendre les honneurs à un invité de marque... ou fondre sur un ennemi assez fou pour venir provoquer le seigneur des lieux en sa demeure.
- Tu réfléchis comme un samouraï, mais les temps ont changé, reprit le vieux yamabushi. L'honneur n'existe plus sur les champs de bataille. On tue son ennemi de loin, on utilise les arcs, les mousquets. Où est l'honneur, dans ce cas ? À quoi cela sert-il de mourir frappé par un ennemi invisible, sans avoir pu l'affronter ? Tout sacrifice vain n'est pas honorable, accepte-le.
(dixit le vieux yamabushi Hatanaka à Onô).
Si tu es un paysan dans ta tête, soupira Ôno, tu resteras bouseux toute ta vie. Souviens-toi que l'étiquette n'a aucune valeur : ta force et ta volonté l'emporteront toujours.
Ichirô papillonna des cils. Abasourdi, il considérait son sabre désormais inutile sans prendre la pleine mesure de la tragédie.
Le katana était l'âme du samouraï.
Il était plus important que sa vie.
Il posait sur eux ses yeux blancs et semblait lire en eux comme à livre ouvert.
- Tu es impétueux, Ôno, déclara-t-il au samouraï. Mais tu es loyal et juste. Accepte que les autres t'approchent, si tu veux trouver la sérénité : il ne suffit pas de s'isoler à l'abri d'une muraille pour avoir la paix...
"Le redoutable dragon ne l'emporte pas sur le serpent lové dans l'herbe."
Proverbe chinois
Pharaon t’a remercié en te déposant au bord de la rivière. Tu es reparti dans le labyrinthe de la pyramide. Ces momies sont attaquées par des serviteurs d'Apophis. Aide-les à s'en débarrasser, en démêlant leurs bandelettes, mais trouve un moyen d'agir sans être mordu par un serpent !
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Entendre un coup de tonnerre ne prouve pas qu'on a l'ouïe fine.
Lorsque éclate le coup de tonnerre, il est trop tard pour se boucher les oreilles.
À l'heure des informations téléviseés triomphantes, des journaux, des analyses et des sondages, nous n'avons plus ni temps ni place pour le rêve. Inexorablement, nous effaçons les dragons de nos mémoires. Nous ne leur accordons plus l'attention dont ils auraient tant besoin pour exister...
Que me soit donc donnée la possibilité de formuler un conseil, et peut-être quelques dragons seront-ils sauvés.
Ne cessez jamais de rêver : ils pourraient disparaître !
Alors Nakadai Toshirô s'abandonna à la rage, à la douleur.
Ravagé par la torture physique et mentale qu'on lui infligeait depuis des lustres, il émit une plainte de fureur, d'agonie, d'impuissance. Tout à sa souffrance, il ne vit pas le corps serpentin qui dansait autour de lui, se délectant de son supplice.
On tue un homme, on est un assassin.
On tue des milliers d'hommes, on est un conquérant.
On les tue tous, on est un dieu.
Certains samouraïs possédaient la force, d’autres la vitesse. Quelques uns faisaient la démonstration d’une technique éblouissante… Mais trop rares étaient ceux qui alliaient toutes ces qualités.
Il connaissait ce bruit, il ne le connaissait que trop bien : c'était celui de l'incendie, de la nature qui gémit et se tord de douleur sous le souffle de forge d'un brasier allumé chimiquement, pour causer un maximum de dégâts.
Cette fille était parfaite ! Il visualisait déjà les dégâts laissés par la balle sur son visage de porcelaine, il pouvait voir son corps agité de convulsions dans la poussière, ses seins se soulever et ses lèvres charnues, qui libéraient un dernier souffle. Fasciné par les images, Tim gémissait. Un feu infernal lui dévorait le ventre et le sexe.
Conseil numéro 5 : Tout bien pesé, évitez d'élever un dragon !
Meiko caressa tendrement le front de son fils. Elle lissa du bout des doigts sa chevelure autrefois si noire... et ne put retenir plus longtemps ses sanglots. Le dragon avait signé son passage. Le bébé lui aussi en porterait les stigmates.
Ses cheveux étaient blancs comme neige.
"Si vous tuez mille hommes, la mort de chacun a mille fois moins d’importance que s’il était mort seul".
JEAN BAUDRILLARD
— C’est un tour de passe-passe vieux comme le monde, Suzan : on détourne l’attention du gogo, on focalise son esprit sur un détail… et on lui fait avaler tout le reste.