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Citations de Jean-Luc Bizien (253)


À l’extrémité de la pièce, un bureau repose, comme une baleine encore hébétée de sentir sous son ventre le contacte râpeux du sable. Un chandelier à sept branches l’illumine. Ses fumerolles hésitent, s’éloignent, titubent, puis plongent vers la voûte en s’accouplant furtivement avant de disparaître. La chaleur des flammes vient souligner le travail exquis du bois, la préciosité du sous-main de cuir. Il n’y a rien sur ce bureau, ou presque. Un encrier de cristal, où s’enfonce avec régularité une plume finement taillée. Et le chandelier, au pied duquel la cire inflige au cuir ses baisers cruels. On n’entend rien dans la pièce, ou presque. Soudain, il trace un rapide croquis, au trait fulgurant. Sa main entreprend alors un curieux ballet au-dessus du carnet. Le dessin apparaît, c’est un profil d’oiseau, une barque, un œil… Satisfait, l’homme contemple son œuvre. Sa respiration s’est accélérée, tandis qu’il rédige à la hâte les dernières lignes…
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– Je ne serais pas surpris outre mesure d’apprendre un jour qu’elle milite pour la construction d’un pyramide en plein Palais du Louvre !
L’image était fort cocasse et Sarah en rit de bon coeur – une pyramide élevée au coeur du château, voilà qui relevait de la fantaisie !
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Depuis la terrasse de ce domaine, Régine Sauvage avait vue sur le jardin des Tuileries et le musée d’Orsay. Un panorama rare, qu’ils étaient nombreux à lui envier. Le point de vue si particulier offrait un merveilleux spectacle, éblouissant en toutes saisons. De là où elle se trouvait, elle pouvait jouir deux fois par jour de ce saisissant tableau : l’espace d’un instant, les toits de Paris s’embrasaient. Que le soleil se lève ou qu’il se couche, la lumière rasante allumait des myriades d’étoiles, elle répandait d’innombrables copeaux dorés au sommet des bâtisses. C’était comme une coulée de larmes incandescentes, une vague de feu liquide qui s’étalait sur la capitale. La Seine elle-même se parait de joyaux à cet instant. Les crêtes des vaguelettes plissant sa surface accrochaient des scintillements éblouissants.
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Il avait enfilé sa veste, car le chauffage avait été coupé automatiquement à vingt et une heures – quand on confiait la gestion des locaux à des sociétés privées, il fallait s’attendre à ce type de désagréments. Sans doute un « responsable » était-il persuadé que les fonctionnaires de police suivaient des horaires précis et que les truands observaient de leur côté un couvre-feu tacite pour leur permettre de se reposer.
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Nous ne sommes pas là pour nous substituer à la justice. Nous sommes payés pour la faire appliquer.
Le Guen eut un rire aigre.
— Vous confondez une fois de plus la loi et la justice.
— Et vous, commandant, vous jouez encore les donneurs de leçons. Je ne suis plus un gamin depuis longtemps, je peux penser par moi-même. Sans l’aide d’aucun tuteur.
— C’est bien d’être confit de certitudes, souffla Le Guen. Jusqu’au jour où on prend conscience de faire fausse route. Vous savez quoi ? On en reparle dans dix ans.
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— Depuis quand on s’occupe de ce type de cas à la Crim ? C’est nouveau ? Une nouvelle directive qui m’aurait échappé ?
— Arrête tes conneries, grinça Mesnard. Le P-DG de sa boîte est apparemment franc-mac, il a passé un coup de fil au bureau du maire en réclamant sa peau. Tu connais la musique : le réseau s’est mis en branle, et on nous a refilé le bébé en exigeant des résultats.
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Le Guen, comme nombre de ses collègues, avait la nostalgie du quai des Orfèvres. Non pas qu’il regrettât les murs verts antédiluviens, ou certains panneaux d’un jaune immonde fleurant bon les années 1980. Il ne se languissait pas non plus de l’exiguïté des locaux, des bureaux biscornus, tellement réduits qu’ils en devenaient étouffants, 16ni de leur aspect délabré, mais ce bâtiment, aux parois et plafonds d’une blancheur immaculée d’hôpital, était beaucoup trop clinique à son goût. Si les scientifiques s’y sentaient parfaitement à l’aise – on ne se refaisait pas ! –, les flics de la génération de Le Guen émettaient encore des réserves. Ils auraient du mal à s’y sentir chez eux.
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En entrant au 36, rue du Bastion, Jean-Yves Le Guen hésita à ôter ses lunettes noires. Après réflexion, il découvrit ses yeux bleus et cilla sous les néons. Autant assumer les cernes qui ourlaient ses paupières, ses joues bleuies d’une barbe naissante et son teint blafard, digne d’un figurant tout droit jailli de la série The Walking Dead. On ne pouvait pas échapper aux regards des collègues et certains, en l’apercevant, avaient déjà esquissé des moues goguenardes.
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La lumière révéla le cortège de figurines démoniaques qui encombraient murs et étagères. L’égyptologue en avait collecté des dizaines, qu’elle entassait à loisir dans la maison. Les monstres avaient pris possession des lieux. Ils jaillissaient des murs, couraient sur les plateaux de la bibliothèque, épiant les visiteurs. Ici, les créatures étaient de tailles moins imposantes que celles du rez-de-chaussée. Pourtant, à bien les regarder, les gardiens de l’antre d’Elzbiéta étaient de loin les plus abominables. C’était à croire que la maîtresse des lieux s’était attachée à graduer l’horreur et que l’on n’accédait à son bureau qu’après avoir surmonté l’épreuve du couloir.
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- L'assistante. La secrétaire. Vous savez , La fille mignonne, mais un peu nunuche, qui sourit derrière le héros tout en étant secrètement amoureuse de lui . Eh bien, cette fille, c'est moi, mais j'ai des talents cachés.
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La jeune femme émergeait lentement du profond sommeil où elle avait fini par basculer. Elle ne savait pas. Elle ne savait plus : avait-elle envie d’ouvrir les yeux, de retourner à la réalité ? Ou bien valait-il mieux prolonger un peu ce sentiment de bonheur qu’elle savait factice est éphémère, en replongeant dans les songes ? Paupières closes elle devinait que le soleil était au dans le ciel. Ses rayons s’acharnaient contre la baie vitrée, inondant le loft de lumière.
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— Onô est le feu, Ryoishi la terre, Jotarô est l'eau et Aiko le vent...
— Et moi ? interrogea Ichirô. Qui suis-je ? Quelle place puis-je prendre parmi eux ?
Hatanaka prit une profonde inspiration. Il admira la vallée qui s'étendait à leurs pieds, les crètes blanchies par la neige, le soleil qui poursuivait sa course...
— Tu es le ciel, mon enfant.
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Si l'apparence des elfes est assez proche de la nôtre - on les décrit volontiers comme des humanoïdes fluets -, leur façon d'appréhender l'existence est à des années-lumière de notre philosophie de la vie.
À l'exception des elfes noirs, la plupart des elfes sont en communion avec la nature. Sans doute leur incroyable longévité les amène-t-elle à considérer la Terre comme un trésor qu'il convient de préserver. Les elfes bénéficient d'une sagesse rare, que les générations se transmettent comme un héritage essentiel.
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Je ne pense rien. Je lis le dossier, je pose des questions, je note les réponses. Je mets les éléments bout à bout et je les confronte. Ce n’est qu’à ce prix que nous aurons une vision globale de l’affaire et que nous pourrons la résoudre.
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L'espoir renaissait peu à peu à mesure qu'il s'enfonçait dans les entrailles de la terre. Enfin, il se décida à repartir. Il s'étira, et sa voix s'éleva sous la voûte :
- La partie peut commencer !
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Nous sommes des monstres, c'est indéniable. Mais ce sont les humains qui nous offrent nos plus beaux terrains de jeu et nos meilleurs alibis. Parce qu'ils ne croient plus en nous. En fait, nous avons copié le diable. La plus belle des manoeuvres, la plus habile, c'était de persuader les hommes que nous n'existions pas !
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Le rock était l'Espoir, l'ultime rempart contre la morosité ambiante.
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Ici et là, des joggers aux vêtements fluos martelaient le macadam de leurs foulées rythmées, un walkman accroché à la ceinture. Les écouteurs rivés aux oreilles, ils se réfugiaient dans un autisme serein, loin du monde et de ses bruits envahissants.
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Ichirô se savait incapable de vaincre ses ennemis, mais décida de faire front. Il se redressa crânement, leva son sabre et s'apprêta à défendre chèrement sa vie.
Les deux hommes se séparèrent pour attaquer simultanément sur les flancs de l'adolescent. Ils riaient fort, certains de leur supériorité.
— Pourquoi ne pas plutôt vous attaquer à un homme en pleine possession de ses moyens ? fit soudain une voix dans leur dos.
Ichirô était proche de l'étourdissement. Il piqua la lame de son sabre dans le sol et mit un genou à terre. Sa vision se brouillait.
Il entraperçut comme à travers un brouillard la haute stature qui approchait et son coeur s'emballa.
— Hatanaka ! murmura-t-il. Merci...
Devant lui, les deux soudards avaient pivoté.
— Après un gamin, un vieux ! ricana le premier.
— Tu ferais mieux de rebrousser chemin ! l'avertit le second. À ton âge, il te reste peu de temps pour profiter de la vie...
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New York, New York... Cette ville pulse comme un coeur d'athlète, elle vibre comme les cordes d'une basse doublant la grosse caisse d'une rythmique de rock. Oui, c'est ça : cette ville est rock, elle bat la mesure, sa vibration vous prend aux tripes, vous force à vous adapter pour survivre.
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