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Citations de Jean-Luc Bizien (253)


Sheelba avait l'impression de vivre un cauchemar éveillé. Autour d'elle s'étendait une véritable cour des miracles, avec sa cohorte de monstres et de créatures difformes.
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Notez qu’il est rarissime que les voyageurs rechignent à la dépense quand il s’agit d’enterrer leurs défunts. S’ils sont prompts à nous proposer de manger nos morts, ils soignent les leurs avec une minutie maladive. Rien n’est jamais ni trop beau ni trop cher pour un disparu.
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J’attendais donc le fameux François-Xavier de pied ferme, je m’étais préparé à tout. Je ne suis pas déçu en découvrant le phénomène. L’homme a l’aspect d’un épouvantail capable de repousser des vautours, il est aussi riant qu’une blennorragie J’attendais donc le fameux François-Xavier de pied ferme, je m’étais préparé à tout. Je ne suis pas déçu en découvrant le phénomène. L’homme a l’aspect d’un épouvantail capable de repousser des vautours, il est aussi riant qu’une blennorragie en phase d’expansion. Ça fleure la fin de race, le bourgeois déshérité qui n’a trouvé que cet emploi pour caser sa face blême et y promener son dégoût de l’existence. La vie est parfois si injuste avec les nantis bien nés !
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Entendre la voix de mon pote Doha m’a d’abord comblé de joie, mais je me suis vite rembruni. Il avait perdu un ami, disait avoir besoin de mon aide pour la préparation du corps comme pour l’obtention d’une concession, il savait que j’étais un peu de la partie et que, au pire des cas, j’aurais les contacts chez les gars des pompes funèbres. Nul besoin de réécouter le message pour deviner entre les mots qu’il y avait du boulot, que le mort avait pris cher et qu’Étienne espérait que je puisse rendre supportable le terrible spectacle à ses proches.
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Vous devez le savoir, si vous avez un peu vécu, les vrais amis sont ainsi faits : on peut se perdre de vue pendant des mois et, au moment de se retrouver, avoir la sensation réconfortante de reprendre sans effort une conversation mise sur « pause », la fois précédente.
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Rapidement, j’ai sympathisé avec Étienne. C’est un type comme je les aime : le regard clair, la voix affirmée, la poignée de main solide. Un soldat qui, quand nous nous sommes retrouvés sous le feu de l’ennemi, n’a pas hésité à se mettre en danger pour nous sauver les miches. Un mec à qui je dois beaucoup, qui n’a jamais rien réclamé en échange et que j’ai toujours eu plaisir à côtoyer, même s’il s’est écoulé une poignée d’années entre nos divers rendez-vous.
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Quand je m’enferme avec un patient dans l’une de ces salles anonymes aux murs carrelés de faïence et à l’éclairage blafard, digne d’une geôle d’interrogatoire de Guantanamo ou de la salle de torture du dentiste de Marathon Man, ça n’est pas pour lui démolir le portrait. C’est même tout le contraire : je suis là pour lui refaire une beauté. Son endurance est sans égale et il supporte tous les traitements sans broncher.
Quoi de plus naturel, pour un défunt ?
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Le soleil est déjà haut dans le ciel. Du moins le supposé-je, car je suis enfermé dans une pièce aveugle où j’œuvre avec la plus grande application depuis quelques heures. Seuls ma respiration et le bruit des outils reposés sur le plateau d’inox troublent le calme des lieux. Je suis à la fois concentré et détendu. Je travaille souvent en silence, perdu dans mes pensées tandis que mes mains prennent le pouvoir et activent le pilotage automatique. Je ne suis pas toujours mutique en travaillant, il m’arrive parfois d’échanger quelques mots avec le patient, mais l’ingrat ne répond jamais – contrairement à ce que nous affirment à longueur de programmes les séries TV à succès, on n’a pas l’occasion de croiser un zombie tous les jour
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Dans le monde, reprit William, 15,8 millions d'hectares de forêt tropicale disparaissent chaque année. Soit quarante terrains de football de forêt détruits par minute.
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Une niche, forée dans la roche, dans laquelle les souverains entassaient leurs trésors...elle avait même donné un nom à ce mystérieux repaire : la chambre mortuaire.
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Mais les gens n'ont pas de réelle conscience écologique. Ils oublient vite la forêt ou ses habitants, quand ils ouvrent un pot de pâte à tartiner. Les vies d'étrangers vivant à des milliers de kilomètres ne pèsent rien face à une dose d'huile sucrée...
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Le constat est triste, mais il faut savoir affronter la vérité : il est beau, mais con. (p.292)
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L'humain devrait en tirer des leçons : quand les ressources se raréfient, la compétition réclame bien trop d'énergie. La coopération s'impose alors comme la plus sage des stratégies. Mais sommes-nous capables de coopérer pour le bien du plus grand nombre ? (p.219)
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Au vrai, le policier était d'un naturel taiseux et la solitude ne lui pesait pas. Du moment qu'on le laissait en paix, il n'était pas du genre à causer des problèmes. Pour autant, quiconque se serait mis en tête de lui chercher querelle -quelle que fût la raison choisie- aurait vite compris que la réserve affichée par le bonhomme n'était pas une marque de lâcheté ou de timidité.
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Soudain, Augustin se figea.
— Nom de D… s’étrangla-t-il.
Il battit des cils, saisit le trousseau qui pendait à sa ceinture, ouvrit la porte d’une main fébrile et s’avança prudemment sur les carreaux glissants. Il leva la lampe aussi haut qu’il le pouvait et recompta les cadavres à plusieurs reprises. Il dut se rendre à l’évidence : on avait dérobé un des macchabées laissés sous sa surveillance.
Il secoua la tête de droite et de gauche. « Non, se répéta-t-il, ça n’est pas possible. » Les morts ne se relevaient pas. Peut-être le corps, sous l’effet d’une de ces fichues réactions post mortem, avait-il glissé pour tomber de l’autre côté de la table d’exposition ?
Augustin s’avança lentement. La piste encore fraîche se dessinait dans le sang en partie coagulé.
Alors le gardien sentit sa raison vaciller.
Il ouvrit la bouche sur un cri muet.
Il fallait l’admettre : le cadavre n’était pas tombé.
C’était bien pire que cela.

Il s’était enfui !
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(…) il ne prêtait plus attention aux dépouilles allongées sur les douze dalles d’exposition. Il n’éprouvait plus aucune pitié pour ces corps nus, alignés comme la viande à l’étal du boucher. Il n’accordait pas le plus petit intérêt à leurs visages gris, maintenus relevés par le bord incliné de la table, afin que tous puissent les morguer à loisir – et peut-être les identifier.
Les corps étaient offerts à la curiosité morbide des Parisiens. Augustin se contentait de les préparer, de les installer, puis de les remplacer par d’autres. « Les macchabées, se dit-il en approchant de la pièce vitrée, c’est pas ça qui viendra à manquer ! » (…)
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Augustin ne saisit pas le trait d’esprit. Peu convaincu, il replia la feuille et la jeta d’un geste dédaigneux sur le bureau. Depuis qu’ils s’étaient « ralliés à la république », abandonnant au passage leurs travers monarchistes, les rédacteurs de l’illustre journal s’érigeaient en gardiens d’une certaine morale, qui ne lui convenait pas.
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Il s’empara de l’exemplaire du Figaro qui traînait depuis le matin sur la table et le feuilleta machinalement. Le quotidien était en date du jeudi 5 juillet 1888. Comme à l’accoutumée, les pages politiques y étaient traitées avec le plus grand sérieux. Marie François Sadi Carnot y occupait une place de choix, mais Augustin ne lui accorda qu’une attention limitée. En revanche, il plongea avec délices sur les articles consacrés aux Parisiens – grand sujet de moquerie pour les journalistes du quotidien républicain. Piedvache s’attarda sur les pages satiriques. À les croire, une vague de spiritisme submergeait la capitale. Et l’auteur d’ironiser, rappelant aux lecteurs que « plutôt que de spiritisme, les Parisiens feraient bien de se piquer de spiritualité ».
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Augustin lâcha un ricanement amer. Et pourquoi pas des pépites, tant qu’on y était ? Il s’amusa de ce soudain accès de romantisme. L’eau de la Seine était immonde – on n’osait plus la boire, même si les autorités affirmaient à qui voulait bien les entendre qu’elle était potable.
— Potable ? grinça Augustin. Pouah !
Seuls les indigents s’en contentaient aujourd’hui. On voulait bien s’y laver le cul ou les frusques, mais la boire ! Il fallait y être contraint.
Augustin se détourna avec une moue écœurée. Il reporta son attention sur le mur devant lui et leva un sourcil réprobateur en notant que le badigeon s’écaillait. Les ouvriers ne savaient plus travailler comme on le faisait autrefois. Était-ce donc si compliqué d’appliquer une bonne couche de chaux ?
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Par la fenêtre, le gardien promena un regard morne sur la Seine. Ce soir, la lune était pleine. Ses éclats blêmes s’accrochaient à la crête des vaguelettes. C’était à croire que le fleuve charriait des copeaux précieux.
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