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Citations de Jean-Luc Bizien (253)


Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.
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— Mais comment pouvez-vous rester au garde-à-vous devant ce gnome ? s’emporta l’Américain. Vous l’avez regardé, votre dieu vivant ? Un nain grotesque, coiffé à la Elvis, et qui aurait suivi le même régime au beurre de cacahuètes !
Suzan Chartier téta sa cigarette en détournant les yeux.
— Vous oubliez vos anciennes idoles, murmura-t-elle. L’Occident s’est prosterné devant Hitler ou Napoléon, qui n’étaient pas des modèles d’Apollon, il me semble. Kim Jong-Il est… difficile à cerner.
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— Non, Seth, vous ne comprenez rien du tout. Vous débarquez avec vos certitudes occidentales, vous ne prenez pas la mesure de la situation. Ces gens doivent vous apparaître comme des Martiens, mais ce sont des êtres humains. Des humains soumis à une dictature. Qui tentent de survivre au jour le jour. Pour cela, tout est bon. Et le Kim Shi leur paraît délicieux. Pendant la famine, on ne se nourrissait que de soupe, d’herbes et de copeaux de bois. Les malheureux étaient si faibles qu’ils attrapaient toutes les maladies. Le plus anodin des virus se révélait mortel
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Le seigneur du château sourit, dévoilant une dentition de prédateur. Il aimait que l'on colporte de telles légendes. Il adorait inspirer la terreur. Au vrai, il s'en nourrissait. (...)
Le daimyo secoua la tête, faisant craquer les vertèbres de sa nuque. Il s'avança vers la fenêtre, ses écaille abdominales crissant au cours de sa reptation.
Il poussa un cri rauque qui fit courir un voile de chair de poule sur la nuque des sentinelles les plus endurcies.
Puis il déploya ses ailes membraneuses et se laissa chuter dans le vide.
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Mon boulot, du moins l’un de ses aspects les plus stupéfiants pour les non-initiés, c’est de redonner vie à des cadavres.
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Les gens n’ont pas de réelle conscience écologique. Ils oublient vite la forêt et ses habitants, quand ils ouvrent un pot de pâte à tartiner. Les vies d’étrangers vivant à des milliers de kilomètres ne pèsent rien face à une dose d’huile sucrée…
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— Vous me dites que vous ne pouvez pas les empêcher de détruire les arbres, parce que les enjeux sont colossaux et que personne ne peut rivaliser avec les consortiums qui investissent dans les palmiers à huile ou le soja ? Pour combattre les vendeurs, il faut empêcher les gens d’acheter ce qu’on leur propose !
— Ce serait la solution, admit William avec un sourire amer. Mais les gens n’ont pas de réelle conscience écologique. Ils oublient vite la forêt ou ses habitants, quand ils ouvrent un pot de pâte à tartiner. Les vies d’étrangers vivant à des milliers de kilomètres ne pèsent rien face à une dose d’huile sucrée…
— Alors apprenez-leur ce qui est juste ! Vous êtes un homme instruit, monsieur Icard. Vous m’avez déjà enseigné, en quelques jours, de nombreuses choses que j’ignorais, des choses merveilleuses. Expliquez-leur, en Europe, en Amérique, au Japon.
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Oui, officiellement, les mines exploitées n’impactaient pas les tribus autochtones, mais en réalité les Indiens devaient peu à peu être expulsés de leurs territoires ancestraux, parce qu’ils ne sont pas légalement propriétaires des terres qu’ils occupent. « Légalement », vous vous rendez compte ? On est sérieux, là ? Ils sont là depuis l’origine des temps, bien avant la création du Brésil… Hélas, depuis toujours ce sont les conquérants qui édictent les lois et les vaincus et les colonisés qui sont les premiers soumis. C’est un véritable génocide qui se perpétue.
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— Vous me dites que vous ne pouvez pas les empêcher de détruire les arbres, parce que les enjeux sont colossaux et que personne ne peut rivaliser avec les consortiums qui investissent dans les palmiers à huile ou le soja ? Pour combattre les vendeurs, il faut empêcher les gens d’acheter ce qu’on leur propose !
— Ce serait la solution, admit William avec un sourire amer. Mais les gens n’ont pas de réelle conscience écologique. Ils oublient vite la forêt ou ses habitants, quand ils ouvrent un pot de pâte à tartiner. Les vies d’étrangers vivant à des milliers de kilomètres ne pèsent rien face à une dose d’huile sucrée…
— Alors apprenez-leur ce qui est juste ! Vous êtes un homme instruit, monsieur Icard. Vous m’avez déjà enseigné, en quelques jours, de nombreuses choses que j’ignorais, des choses merveilleuses. Expliquez-leur, en Europe, en Amérique, au Japon.
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Le vent lui fouette le visage. Il sent sous ses pieds l’humidité des tuiles. Il se redresse sur le toit, vibrante statue de chair défiant les ténèbres souveraines. À cet instant, il est le maître d’une cité aveugle, il règne sur un vide infini, au milieu des étoiles.
Et puis ses pieds glissent sur les tuiles. Il ne cherche pas à se rétablir. Il bascule dans le vide, bras en croix.
Ses yeux sont ouverts, son visage est serein.
Il est tombé sans une plainte.
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La belle écriture s’est flétrie.
C’est à peine si l’on peut déchiffrer les derniers mots.

"Je n’ai jamais cru ni en Dieu, ni au Diable. Et quand bien même aurais-je éprouvé le besoin de me rassurer face à la mort, me serais-je raccroché à cet espoir de vie éternelle ? L’immortalité est un fardeau si pesant…"

Pourtant, je souhaite de toutes mes forces, si par malheur je venais à échouer, que l’un des nôtres reprenne le flambeau. Il y va de notre survie à tous.
Dans une ultime crispation, il signe. Il contemple son œuvre, se ravise et rature la dédicace qui disparaît sous les cicatrices d’encre.
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Quelque part au milieu des toits, une étincelle persiste. Son halo pâle révèle le vasistas clos d’une pièce mansardée, étroite et longue. Un réduit fleurant la négligence et la solitude. Sur les lattes fatiguées, qui n’ont pas connu la caresse de la cire depuis des lustres, un matelas est posé. Un large coffre de bois, semblable à ceux qui envahissaient les cabines des capitaines corsaires, déverse des vêtements froissés. C’est un capharnaüm chamarré, où de tristes fripes côtoient des habits de spectacle aux couleurs violentes. Les draps défaits de la couche, maculés de larges traces de sueur, auxquelles viennent s’ajouter les témoignages en fleurs rêches sur la toile de plaisirs vécus sous ces combles malodorants, accentuent l’arrière-goût de lassitude planant sur les lieux.
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Paris est un océan de goudron ce soir.

Au cœur des ténèbres, la Seine s’étire paresseusement, reptile ventru à la formidable musculature. En cette morne soirée, Paris ne vit plus, Paris s’est éteint. Quelques épaves, l’esprit engourdi par l’absinthe ou la drogue, hantent encore ses ruelles. Les plus chanceux atteindront leur domicile sans heurts. Les autres tomberont sous les coups des crocheteurs, ou seront happés par les roues d’un fiacre jaillissant de nulle part. Des chiens trop maigres les regardent passer. Leurs yeux chassieux s’interrogent un instant : faudra-t-il disputer le territoire, défendre les déchets trouvés sur les pavés luisants ? Mais déjà les danseurs de l’aube s’éloignent. Leurs pieds lourds battent le pavé. L’écho va s’amenuisant. Le calme et le silence retombent.
L’ombre est de nouveau maîtresse.
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Elle sut à cet instant que la maison avait gagné.
Jamais plus elle ne la quitterait.
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La jeune femme était partagée entre le rire nerveux et la consternation. Cette idée n’était pas si folle, à bien y réfléchir : la maison était une espèce de refuge aveugle, un cercueil de pierre. Quel secret renfermait-il ? Quelle terrible malédiction nécessitait autant de précautions ? Qui donc trouvait refuge derrière ces fenêtres contrefaites ?
« Cesse de divaguer, ma fille, pensa Sarah. Tu es fatiguée. Encore un effort et tu auras peut-être du travail – et un nouveau toit ! – dès ce soir. »
Elle s’arrêta devant la porte. L’édifice la dominait, semblable à un géant penché au-dessus d’elle. Il s’en dégageait une impression de malaise inexplicable. Une sourde menace semblait suinter de ses murs
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Ça n’était pas une soubrette qui se penchait au-dessus d’elle, ni un chat qui glissait son museau entre les rideaux pour observer la rue en contrebas, mais des peintures remarquables, probablement dues à un artiste de renom. Des représentations très réalistes, que seul un observateur concentré pouvait discerner. À l’exception de quelques rares fenêtres bien réelles, la muraille se dressait comme un rempart.
Sarah s’accorda un instant, tandis qu’une main invisible lui étreignait le cœur.
« C’est un tombeau », fit une petite voix dans son esprit.
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La jeune femme interrompit brutalement le cours de ses pensées.
L’immeuble était apparu.
Sarah sut immédiatement qu’elle l’avait trouvé. Aucune autre maison ne pouvait rivaliser avec lui. Sa forme massive impressionnait mais, plus que tout, les peintures qui ornaient sa façade retenaient l’attention.
« Des tableaux vivants », se dit-elle en détaillant les trompe-l’œil.
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Un crieur la fit sursauter.
— Jeudi 5 juillet ! Boulanger réveille la tribune de la Chambre ! s’époumonait le gamin en agitant un journal. Demandez La Cocarde !
Il ne devait pas avoir plus de dix ans. Une pile de quotidiens sous le bras, il dépassa Sarah au pas de charge et se dirigea droit vers une terrasse de café dans l’espoir de trouver acquéreur. La jeune femme entraperçut la caricature qui s’étalait à la une. Le général Boulanger avait fait sensation trois semaines auparavant. Depuis, l’affaire montait en puissance et divisait les Français.
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Sarah détourna la tête, furieuse : voilà que son imagination lui jouait des tours ! Sur le trottoir, son ombre s’était démesurément allongée. Un peu plus loin, le croisement de Saint-Germain et du Boul’ Mich’ grouillait encore de monde. À l’opposé, calèches et omnibus se disputaient âprement la possession du pont Saint-Michel.
La jeune femme se sentit lasse, soudain.
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Seule au milieu de la place, Sarah ne savait plus dans quelle direction se diriger. Le soir tombait sur Saint-Michel, emplissant d’encre opaque les porches des immeubles. La jeune femme jeta un œil vers la fontaine. De part et d’autre du bassin, les chimères semblaient rire de sa déconvenue.
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