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Citations de Jean-Paul Nozière (79)


Elle relut le rapport de Vlad. Ce dernier disposant d'une mémoire phénoménale, elle ne craignait pas que des oublis ou des erreurs existent dans la relation de leur entretien avec le couple voisin de Legal [la victime du meurtre], mais elle tenait à en connaître le contenu par cœur.
Ainsi, elle ne consulterait pas ses notes pendant la réunion et surtout, si le proc' téléphonait, elle répondrait sans hésiter à ses questions.

Lurçat méprisait les gendames, jugés a priori incapables de diriger une enquête criminelle, il méprisait Sponge et toutes les petites villes jugées comme des trous infects peu propres à servir sa carrière, et pour faire bon poids, il méprisait aussi les femmes qui occupaient, selon ses propres termes, des postes "d'homme".

Lili, femme gendarme dirigeant la brigade d'un "trou infect", cumulait donc les handicaps, mais elle n'avait pas l'intention de supporter la morgue de Jean-Baptiste Lurçat.
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Un livre, c'est une rencontre. Toutes les rencontres sont inoubliables, même quand on en croit les avoir oubliées. Il y en a cependant qui nous bouleversent profondément, qui changent notre manière de voir, de penser, de réagir.
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- Tu utilises des mots interdits, Fanfan ? questionne le curé.
- Lesquels, mon père ?
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Plusieurs des péchés de Justin étaient des mensonges. Je savais qu'il mentait, pourtant son aplomb m'amenait à douter. Justin était capable de raconter 'La Belle au bois dormant' en vous affirmant que l'histoire s'était déroulée dans la cuisine de la postière, et vous regardiez ensuite la postière avec d'autres yeux.
(p. 49)
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Quand le garde-champêtre, pourtant ivre, risqua sa vie en tirant Justin de l'étang dans lequel il se noyait, il le remercia d'un « va te faire voir, sac à vin ». Si nous lui disions sa chance d'en être sorti vivant, Justin clignait ses paupières de chauve-souris et lâchait :
- Le vieux con n'avait qu'à me laisser dans l'eau.
J'étais fils d'instituteurs, au langage estampillé dictionnaire. J'écoutais de telles injures pantelant d'admiration.
(p. 15)
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Un livre est une rencontre qui se joue à deux, face-à-face d'un auteur, avec son univers de pensée, ses personnages, son décor; et d'un lecteur, avec ses états d'âme du moment, son attente.
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- Mon pull ! Je suis sûr que t'as mon pull, David ! Ma mère l'a refilé au Secours Catholique parce qu'il était trop petit !
M'man, c'est vrai, elle est autant Secours Catho que Secours Pop. Je le sais maintenant. [...]
Restent les chaussures. Le plus difficile à avaler. Les autres ont des Adidas Spitfire ou des Nike Air Edge Max ou des marques encore plus top. Moi, je noue les lacets d'une paire de tennis qui ressemblent à deux tas de boue. Des pompes d'hypermarché. J'ai carbonisé la marque infamante avec le chalumeau de p'pa, mais sous le fondu du caoutchouc, les autres repèrent la vérité.
(p. 16)
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- Bon, chef, si vous en terminiez ? L'essentiel à retenir de tout ce binz est que nous n'avons fait et ferons aucune enquête digne de ce nom. La gendarmeriede Sponge se fout et contrefout d'une adolescente assassinée au Val Brûlé il y a un demi-siècle et ce n'est pas glorieux.
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- A Paradis, n'entrent ni les races, ni les couleurs de peau, ni les religions, ni l'argent, ni le désir de possession, ni le désir de dominer les autres, ni la violence, ni les égoïsmes, ni les rivalités, prévenait Ma, le premier jour de l'arrivée d'un éclopé de la vie.
Les termes du contrat étaient clairs et furent tenus. Du moins jusqu'au survol de Paradis par ce maudit avion.
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« vous cherchez la fille en bleu ? Elle est partie. Un monsieur est venu la chercher. »
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J’ai toujours détesté l’arrogance de ces personnes qui se croient tout permis, soit parce qu’elles sont riches, soit parce qu’elles détiennent un pouvoir. Souvent, les deux vont ensemble.
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« Tu peux pas rester là, dit la police
Va donc naître ailleurs
Alors, circule, dégage
Pars, file, déguerpis. »
Chanson de Martin Carthy, Norma Waterson et Elisa Carthy
(p. 7)
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La lettre, la première lettre d'Aïcha, celle qui la pousserait à espionner la correspondance, attendait d'être distribuée près du standard téléphonique. [...] L'expéditrice s'appelait Madame Dugret. Son fils était en sixième. La boulangerie Dugret. Une des deux boulangeries de Sponge.
« Madame la Principale, »
Aïcha se souvenait de chaque mot pour la bonne raison qu'elle relisait parfois le courrier de Mme Dugret dont elle avait fait une photocopie.
« J'interdis que mon fils Alexis, élève de la classe de sixième, traîne dans la loge [de la concierge] pendant les récréations. Il est inadmissible que des enfants passent leurs récréations à discuter là, sans être surveillés par un personnel qualifié et autorisé. Le danger me semble d'autant plus réel que mon fils Alexis affirme que ce local est souvent occupé par un adolescent anormal dont les réactions sont souvent imprévisibles. J'ajoute, même si c'est une opinion personnelle qui vous semblera déplacée dans ce courrier, que la loge est tenue par des Arabes. Je suis en droit de m'étonner qu'ils accèdent à des emplois de l'Education Nationale, alors que tant de nationaux se voient refuser ces postes.
Vous voudrez bien, Madame la Principale, remédier à cette insuffisance pédagogique, faute de quoi je me verrai dans l'obligation d'en avertir l'inspection académique. »
(p. 13-14)
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- C'est une phrase interrogative, madame. Avec inversion du sujet et emploi du conditionnel.
Chapeau Youssef. Eve Logate [la prof de français] s'épanouit. Insiste.
- Quel effet recherche Voltaire...
Youssef consulte la classe d'un regard qui en dit long. Il regrette de s'être lancé.
- Madame, on ne connaît même pas son prénom au Voltaire, là, le type du texte. Si ça se trouve, il est pas plus écrivain que moi ! Il a écrit ça au pif, sans se poser autant de questions que vous nous en posez. Pourquoi on lit que des auteurs nases et pas, par exemple...
Youssef panique. Il est mal embarqué.
- Claire Chazal ! souffle Vianney.
- Ben oui, Claire Chazal ! approuve Youssef. Elle a fait un bouquin, ils l'ont dit à la télé. Et au moins, on la connaît, on la voit en vrai sur TF1. C'est pas comme Voltaire.
(p. 64-65)
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La fin justifie les moyens, alors pensez sans cesse aux résultats, pas aux cris des culs-bénits de tout poil et autres gauchistes. Attention, vos limites sont « pas d’emmerdes avec l’I.G.S. ».
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Il ment. ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Sa voix sonne faux. J'ignore quel est ce mensonge, même si je sens qu'il n'a aucune envie non plus que j'aille chez lui. Je m'en moque. Qu'il habite le 25 ou le 52, un immeuble ou une maison, quelle importance à côté de ce formidable aveux : "Tu me troublais".
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Quans Serge et Djodjo rejoignirent le camp Paradis, j'étais loin de me douter que nous n'avions plus qu'un an à vivre heureux ensemble au bord de la Tiplok.
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Je conservai assez de présence d'esprit pour m'approcher en catimini. La voix de Justin me paralysa.
Justin engueulait le Christ :
- T'es pas juste. Pourquoi t'es pas juste ? Qu'est-ce que je fais qui ne te plaît pas ?
J'étais plus immobile que Jeanne [d'Arc] sur son destrier. La voix de Justin vibrait de colère et de rancune. Son cou, ce si long cou dévissé du corps, se tendait vers la croix d'or, au-dessus de l'autel. Justin gardait les mains dans les poches, mais je ne compris qu'après pourquoi il conservait une position si inconfortable. Justin parlait au Christ comme s'il s'adressait à un garçon de notre bande :
- T'as jamais été juste. T'es tranquille, t'es Dieu jusqu'à perpète. Tu fais ce que tu veux, comme tu veux, personne ne t'en empêche ou ne te punit. C'est facile d'être Dieu, à la portée de n'importe quel idiot. Moi aussi je pourrais. J'en ai marre de toi. J'en ai marre que tu me mettes sans arrêt des bâtons dans les roues, que tu ne sois jamais juste avec moi ni avec personne.
Les mains de Justin jaillirent de ses poches. Il serra les poings et les brandit vers la croix.
- Tu les vois, ces deux-là ? Si t'étais un vrai mec, je te les flanquerais sur le pif. C'est tout ce que tu mérites.
(p. 54-55)
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Il croisa les bras, fixa son père avec sévérité.
-Je ne comprend pas pourquoi c'est aussi bizarre comme on est faits, nous les humains. Harry Potter il a vachement du pot d'avoir une baguette magique. Moi si j'en avais une...
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- Je m'appelle Cal, madame pas John. qu'est-ce-que ça peut faire de m'appeler Cal à la place de John? Un surnom ou un autre...
- Sors, John, quitte immédiatement cette salle et va en permanence. Je n'ai pas passé l'agrégation pour...
Elle se tourne vers le tableau. Elle écrit. Sa main tremble.
Je me dirige vers la sortie, sous le regard admiratif des autres. Silence.
Avant de refermer la porte derrière moi, je les dévisage globalement, afin qu'ils comprennent, qu'ils sont tous des crétins et que je déteste leur admiration muette.
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