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Critiques de Jean-René Huguenin (52)
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La Côte sauvage

Jean-René Huguenin - La Côte sauvage - 1960 : "La côte sauvage" est le seul roman écrit par un auteur maudit mort à vingt-six ans dans un accident de la route peu après sa parution. Comme souvent quand un artiste meurt dans la pleine force de son âge on est en droit de se demander si son œuvre devient culte à cause de sa disparition ou si son talent en est le seul responsable. Indéniablement il y avait un vrai potentiel littéraire dans les lignes écrites ici. Olivier rentre de son service militaire au bout de deux ans dans sa famille en Bretagne. C’est un jeune homme traumatisé et mélancolique qui traite avec indifférence sa mère, sa sœur aînée ainsi que ses anciens amis. A t’il combattu en Algérie comme beaucoup de jeunes appelés à son époque ? Son esprit déborde-t-il de la peur et des violences qu’il aurait pu voir dans cet interminable conflit au point de perdre tout sentiment humain ?Frappé d'omerta l'auteur ne nous dira rien sur cette affligeante sécheresse de cœur. De ses proches atterrés par son comportement seule la cadette trouve grâce à ses yeux. Mais son amour pour elle n’est pas que fraternel, il tend dangereusement vers quelque chose de plus possessif et de plus charnel. Le lecteur se demande alors au fil des mots et avec appréhension si cette relation intime ne va pas devenir incestueuse. C’est une lecture au bord de l’abime le cœur serré par la crainte de voir cette histoire basculer dans un dénouement sordide. Le jeune homme heureusement ne passera jamais ce seuil intolérable mais pour garder sa sœur pour lui, il va tout faire pour la décourager de se marier avec un de ses amis d’enfance. Dansant toujours sur la lame aiguisée du rasoir, Il humiliera celui-ci pour le discréditer tant par jalousie et par désœuvrement que par orgueil. Ses manœuvres malsaines, son comportement irresponsable et ses rêves éveillés de petit garçon capricieux finiront par lui faire perdre l’affection de ces deux êtres et l’estime du reste de son entourage. A la réflexion l’autodestruction d’un être semble être le thème principal de ce livre particulièrement bien écrit. Le style clair et aéré retranscrit parfaitement la tension sous-jacente entre les personnages tout en apportant un peu d’oxygène à ce sujet étouffant. Malgré sa simplicité et la perversité de sa trame il est l'objet depuis sa sortie d’un véritable culte chez les amateurs de littérature. Les plus grands écrivains l’ont encensé reconnaissant en Jean-René Huguenin un des leurs. La projection pour savoir si on avait là le futur Albert Camus ou bien même un Maupassant moderne était impossible à réaliser. Seule l’écriture dans les promesses qu’elle refermait pouvait en être la garante. C’était le cas ici et chacun pourra en juger en lisant ces lignes brillantes qui transformaient une histoire familiale banale en drame poignant et désespéré… lumineusement éphémère
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La Côte sauvage

Un peu de déception, je dois l'admettre. Après avoir lu le "Journal" de Jean-René Huguenin, j'imaginais quelque chose de plus grandiose, tant il s'était consacré corps et âme à l'écriture de ce roman - le seul qu'il n'ait publié d'ailleurs à cause de sa mort précoce à l'âge de vingt-six ans dans un tragique accident de voiture.



Pour ce qui est du livre en lui-même, je ne peux pas dire que je n'ai pas apprécié sa lecture (bien au contraire) mais je ne m'attendais tour simplement pas à cela.

Olivier, le protagoniste, rejoint sa mère et de ses deux soeurs, Berthe et Anne, pour les vacances en Bretagne après avoir accompli son service militaire, lequel a duré deux ans. Bien qu'il ne se sente pas lié (autrement que par les liens du sang) avec sa mère et sa soeur aînée, il se sent néanmoins extrêmement proche de sa soeur cadette Anne - un attachement que l'on pourrait même qualifie de malsain, tant le sentiment qu'il éprouve pour cette dernière est proche de l'Amour. Bien que cela ne soit jamais dit clairement, tous les indices nous poussent à le croire comme cet état de jalousie excessive, qui inconsciemment, le pousse à empêcher le mariage d'Anne avec son ami de jeunesse Pierre.

Mais que ressent réellement Anne dans cette histoire ? Bien que le lecteur sache bien qu'elle n'est pas amoureuse de Pierre, aime-t-elle pour autant son frère d'un amour comme le sien, un amour interdit et pourtant...Son personnage est très difficile à cerner et laisse le lecteur à toutes sortes d'hypothèses possibles. Par esprit de bienséance, s'interdit-elle de se livrer à cet inceste ou est-t-elle tout simplement effrayée par cet attachement qui, pour elle, n'a rien d'autre qu'un esprit fraternel ?



Un livre extrêmement bien écrit mais qui a parfois tendance à traîner en longueur dans ses interminables descriptions et ses phrases qui n'en finissent pas. Un livre qui vaut cependant le mérite d'être découvert, ne serait-ce que par respect pour l'auteur qui s'est donné tant de mal pour être au plus proche de ses personnages et pour être au plus proche de la perfection. Lisez d'abord son journal et vous comprendrez pourquoi j'ai tant tenu à lire cet ouvrage !
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La Côte sauvage

Publié en 1960 « La côte sauvage » est malheureusement le seul ouvrage de ce jeune auteur de vingt six ans salué par Mauriac et Aragon (excusez du peu), édité de son vivant : il devait décéder dans un accident de voiture en 1962, six jours avant Roger Nimier.



De retour dans la maison familiale, en Bretagne, pour des vacances après deux ans de service militaire, Olivier, un jeune homme solitaire et mélancolique, y retrouve sa mère et ses deux sœurs dont Anne, la plus jeune, à laquelle il voue une tendresse toute particulière depuis sa plus tendre enfance. Anne lui apprend qu’elle va se marier avec Pierre, l’ami d’enfance d’Olivier…

Tout un monde de souvenirs d’enfance s’écroule dans la mémoire d’Olivier. Il tentera de faire échouer ce mariage qui lui est insupportable…Il y perdra bien sûr sa sœur, mais il perdra également l’amitié de Pierre ; mais pouvait-il en être autrement ?



Un roman que j’apparente, pour le style, à Nicolas Bréhal, voire au « Le grand Meaulnes » tant la prose de Huguenin est aérienne, toute en suggestion ; et néanmoins plombée par la lumière du soleil sur la mer … la mer ,véritable personnage de ce roman fort, fort comme les effluves qui nous viennent à l’évocation de ces interminables promenades sur le sentier des douaniers…

Bon, le thème n’est pas nouveau… d’un amour impossible. Mais sous la plume de Jean-René Huguenin…



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La Côte sauvage

Roman unique d'un auteur trop tôt disparu, à l'âge de vingt-six ans, en 1962, c'est un roman fort qui reste en tête après lecture.

De retour dans la demeure familiale bretonne pour les vacances, Olivier retrouve sa sœur Anne qu'il aime tendrement, sa mère maladive et son autre sœur Berthe, asociale et alcoolique qu'il déteste.

Il y a aussi son ami Pierre, qui va épouser Anne bientôt.

De par la personnalité d'Olivier, tout deviendra ambiguïté cet été là.

Son amour pour Anne, son amitié pour Pierre, les relations avec sa mère et avec Berthe, sa confiance en lui.........

C'est un être fort.

Fort et faible à la foi, voire désespéré.

Il donne l'apparence d'un homme aux opinions déterminantes, à la volonté farouche, infatué de lui-même, manipulateur.

Il n'est en réalité que doutes et questionnements.

C'est un être torturé et mal dans sa peau.

De scènes de côtes bretonnes en souvenirs d'enfance, on avance précautionneusement dans cette histoire de plus en plus ambiguë.

Amour et mort se frôlent.

Il y a peu d'action.

Le ton est parfaitement juste pour décrire la beauté bretonne, pour décrire ces vacances où les jours se succèdent et se ressemblent.

Mais l'angoisse et le mal-être d'Olivier, omniprésents même sous son apparente désinvolture ont fini par me gagner, dégageant un sentiment de malaise oppressant.

Que tout est finement suggéré dans ce roman !

C'est plus encore après la lecture que j'en ai apprécié toute la finesse, toute l'élégance, toute l'intelligence.

Les images de Jean-René Huguenin que j'ai vues sur internet renforcent le sentiment de similitude entre l'auteur et le personnage.

Ce livre-là, je le garde pour le relire un jour.

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Journal

Jean-René Huguenin est un jeune homme révolté, acharné qui tient plus que tout à mener à bien la mission qu'il s'est imposée : celle d'écrire un roman révélateur sur la nature humaine, un roman qui sortirait des sentiers communs et apporterait quelque chose de nouveau, non pas seulement pour le lecteur mais avant tout pour lui-même. Projet extrêmement prétentieux et trop ambitieux me direz-vous pour un jeune homme de dix-neuf ans ? Certes, mais l'auteur en est parfaitement conscient et est bien déterminé à se surpasser, à donner tout ce qu'il y a en lui. Dans ce "journal', le lecteur suit le parcours de ce jeune homme, de 1955 à 1962, année de sa mort alors qu'il n'était âge que de vingt-six ans et apprend à le découvrir.

En parallèle de ses études à Sciences Po puis à l'ENA, Jean-René Huguenin est avant tout un écrivain, un chroniqueur pour la revue "Arts" ainsi que de nombreuses autres qui ne sont pas expressément nommées ici mais dont le lecteur sait qu'elles existent puisque l'auteur nous parle de ses nombreux articles qu'il a en commande.



Un "journal" dans lequel l'auteur / narrateur se livre à coeur ouvert et se confie. Il nous parle de sa mère et de sa soeur avec lesquelles il a continué à vivre suite à la mort de son père, des femme en général mais d'une en particulier qui lui aura fait changer d'avis -du moins en partie -sur le regard q'il portait sur elles, de ses amis, des écrivains de son temps, de ses lectures mais surtout sur son Idéal qu'il s'est fixé d'atteindre.



Un ouvrage bouleversant, dont il faudrait tirer des "citations" de chaque paragraphe tellement l'écriture d'Huguenin est belle et pleine de vérités même s'il ne faut pas toujours le prendre au mot, surtout dans la première partie de ce livre où il porte un regard dédaigneux sur les femmes, probablement parce qu'il a souffert à cause d'elles mais surtout par manque de maturité (ce dont le lecteur se rend parfaitement compte puisque son regard sur celles-ci évolue au fur et à mesure que les années passent). Bref, une merveille, à découvrir ! J'ai moi-même hâte de lire le seul et unique roman qu'il ait publié, "La Côte sauvage" dont on suit la rédaction ici mais aussi un peu peur d'être déçue...tant cette lecture-là m'a transportée !
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La Côte sauvage

Voici donc un classique. Un classique de l’élégance et du trio amoureux qu’il faut absolument relire. Un classique qui a dû inspirer (je n’ai pas les moyens de le vérifier) des auteures comme Gaëlle Josse, Bérengère Cournut, Marie-Hélène Lafon ou Cécile Coulon.

Olivier est le frère d’Anne. Olivier est l’ami d’enfance de Pierre. Pierre va épouser Anne. Ils passent leurs dernières vacances ensemble.

Ils sont inséparables et pourtant, à l’improviste, sous les rires et les silences affleurent les premières interrogations (p41).

Jean-René Huguenin a écrit un roman en forme de triskèle, unissant le temps (les heures qui s’allongent, la saison qui rétrécit), l’espace (la nature impétueuse, l’horizon qui s’efface) et les personnages (le cœur indécis, l’avenir tel un fardeau). De leur rencontre naît l’envoûtante magie de ce récit. Le feuillage frémissant trahit l’émoi d’Anne. Le jour qui décline a scellé le renoncement de Pierre. La mer qui s’ébroue fait un noir écho aux tourments d’Olivier. Un extrait (p137), parmi tant d’autres, sur le thème de la nuit :

« Il lui semblait que le jour et la nuit n’étaient plus deux états successifs du temps, mais deux domaines limités de l’espace, et qu’il se trouvait à leur frontière, entre leurs portes, sur une frange immatérielle, inconnue, enfin pareille à l’un de ces lieux imaginaires où il avait tant rêvé d’emporter Anne, pour la séparer du monde ».

La description de l’été qui se meurt est magnifique (p 54 et p172). Quant aux deux dernières pages du livre – évocation de la vie qui s’enfuit – elles sont éblouissantes.

Bilan : 🌹🌹🌹

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La Côte sauvage

En rejoignant la maison familiale après deux ans d’absence, Olivier n’a qu’une idée en tête, retrouver Anne, sa jeune sœur.

Lorsqu’elle lui apprend son prochain mariage avec Pierre, le jeune homme est fou de jalousie.

Il mettra tout en œuvre pour faire échouer cette union bien que les deux hommes soient les meilleurs amis du monde.



L’auteur réussit parfaitement à faire passer l’ambiguïté des sentiments qui unit Anne et Olivier. On se pose des questions sur un éventuel inceste.



Cette histoire aurait dû me séduire. Une belle écriture, une intrigue intéressante, des personnages attachants, une Bretagne omniprésente faisant partie intégrante de l’histoire, bref tout ce que je recherche dans un roman.

Et pourtant, cela n’a pas fonctionné, je me suis ennuyée. J’ai laissé passer un peu de temps avant de reprendre ma lecture… en vain.



Je n’ai pas vraiment d’explication à ce rendez-vous manqué et je referme le livre en me disant que ce n’était pas le bon moment, que ce livre et moi ne devions pas nous rencontrer pour l’instant.



Je vais cependant tenter une relecture d’ici quelques mois, tant je suis convaincue, qu’un jour, cette histoire saura me toucher.





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La Côte sauvage

Lundi 24 septembre 1962

    Mort de Jean-René Huguenin. Le téléphone appelle… Ce doit être un de mes enfants, peut-être des nouvelles du film. Non, c’est la mort d’un ami, l’un des plus jeunes et chargé de tous les dons.

    Jean-René Huguenin finit comme Albert Camus, mais Camus avait eu le temps de nous dire pourquoi il était venu. De Jean-René il nous reste un seul livre, cette Côte sauvage où il ne savait pas quelle barque l’attendait. Ce jeune homme ne reniait pas ceux qui étaient venus avant lui. Je le sentais très proche d’eux : il ressemblait aux amis de ma jeunesse, à ceux qui sont partis avant l’heure. Il était marqué du même signe, il les a rejoints. Je ne le sépare pas d’eux dans mon cœur, dans ma prière. (Bloc-notes de François Mauriac)



Oui, il reste un seul livre mais quel livre !!! De toute beauté. Un livre où le désir est exacerbé de devoir rester contenu, où il ne dit jamais son nom. L’absolu, la pureté, au paroxysme, se transforme en cruauté, en torture. Olivier est un ange diabolique. Olivier rêve sa soeur. Il ne veut pas se séparer de son enfance et il la désire cette compagne de jeu dans un au-delà de la chair, hors du monde, il voudrait qu’elle demeure intacte, que son mariage avec Pierre ne soit pas.



«Qui suis-je ? Qui étais-je ? Je ne trouverai jamais ma nuit. C’est moi que je prie, c’est moi qui m’exauce. Dieu dans sa haine nous a tous laissés libres. Mais il nous a donné la soif pour que nous l’aimions. Je ne puis lui pardonner la soif. Mon cœur est vierge, rien de ce que je conquiers ne me possède ! On ne connaîtra jamais de moi-même que ma délirante soif de connaître. Je ne suis que curieux. Je scrute. La curiosité c’est la haine. Une haine plus pure, plus désintéressée que toute science et qui presse les autres de plus de soins que l’amour-mais qui les détaille, les décompose. Me suis-je donc tant appliqué à te connaître, Anne, ai-je passé tant de nuits à te rêver, placé tant d’espoirs à percer ton secret indéchiffrable, et poussé jusqu’à cette nuit tant de soupirs, subi tant de peines pour découvrir que mon étrange amour n’était qu’une façon d’approcher la mort? »



Et cette déchirure est plus bouleversante encore d’être traversée dans

l’atmosphère insouciante des vacances, environnée par la beauté de la campagne et de la mer.

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La Côte sauvage

Ce livre de 1960 était recommandé par François Busnel dans sa “P’tite librairie”.

Il bénéficiait de l’aura du seul roman écrit par Jean-René Huguenin, mort accidentellement en 1962 à l’âge de 26 ans et pourtant quelle déception…



J’avais lu récemment “Bonjour tristesse” et avait ressenti cette même impression d’une histoire datée d’une époque où l’on fumait beaucoup.

Les dialogues me sont apparus impalpables et nonchalants, un peu à la façon dont Bardot demande à Piccoli : “Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ?” dans “Le mépris”… mais là, au moins, nous avions l’image !

Même les décors de Bretagne, dont j’attendais beaucoup, ne sont que des arrière-plans négligés.



J’y ai vu poindre délicatement le sentiment incestueux d’Olivier vis-à-vis de sa soeur mais je n’ai pu rester arrimé à ce propos, à ces réflexions et à ces interrogations existentielles.

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Journal

Le 20 septemlbre 1962, Jean-René huguenin écrivait la dernière phrase de son journal, publié en 1964, après sa mort : « Ne plus hésiter, ne plus reculer devant rien. Aller jusqu'au bout de toute chose, quelle qu'elle soit, de toutes mes forces. N'écouter que son impérialisme. »

Le 22 septembre, deux jours après, il se tue au volant de sa voiture sur la RN 10…

Auteur de « La côte sauvage », un premier roman remarqué en 1960, et encensé par François Mauriac lui-même, Jean-René Huguenin effectuait alors son service militaire au service cinématographique des armées…

Dans ce « Journal », qui débute en 1956, pour s'interrompre brutalement en 1962, on découvre , non seulement les coulisses de la rédaction de son seul et unique roman, « La côte sauvage », ainsi que les premières ébauches d'un deuxième ouvrage sans cesse recommencé, mais aussi les états d'âme d'un jeune homme brillant, diplômé de Sciences-Po, en route pour l'ENA et membre fondateur de «Tel Quel», la revue de Philippe Sollers ; tout en contribuant au «Figaro littéraire», à «Arts» et aux «Lettres françaises »… Un jeune homme brillant dont l'extrême sensibilité n'a d'égale que dans son pessimisme, d'abord envers sa propre personne, mais aussi à l'égard de son entourage.

Un journal inachevé dont le plus grand intérêt est de nous faire toucher le ressenti d'un écrivain en devenir sur les choses les plus essentielles de l'existence. L'homme n'est pas toujours gai. Qu'importe. Sa réflexion est toujours d'une haute tenue, même quand il fustige « la nouvelle vague », lui, le pourfendeur, également du « Nouveau roman »…

A lire par petites touches, au quotidien…

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La Côte sauvage

Lacune comblée, je n’avais à ce jour pas lu le seul roman de JR.Huguenin écrit en 1960 et encensé par ses pairs.L’auteur s’est tué en voiture 2 ans après à l’âge de 26ans.

Dans une Bretagne en majesté, un jeune homme, Olivier revient d’un service militaire de 2 ans (Algérie?) , il y retrouve sa mère et ses 2 sœurs , il déteste Berthe une sœur, disgracieuse, et éprouve depuis son enfance une grande tendresse partagée pour sa sœur Anne. Il s’avère qu’Anne va se marier avec Pierre, meilleur ami d’Olivier.

Durant sa présence Pierre n’aura de cesse d’essayer de détruire Pierre et de décourager Anne;cela est-il du à un à un amour incestueux ? Cette idée plane sur le roman même si Pierre le confond avec une pulsion de mort .

Cette ambiguïté des sentiments est le ressort principal de cette lecture fascinante mais qui date son époque.

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La Côte sauvage

Un écrivain trop tôt disparu,à 26 ans,dans un accident de voiture ,ce roman fut salué comme une révélation et connut un succès exceptionnel.

Après deux ans de service militaire Olivier revient auprès des siens dans la maison bretonne du Finistère ,où là, il va retrouver sa soeur Anne qui lui apprend qu'elle va épouser Pierre son ami d'enfance.

Loin de se réjouir Olivier va tout faire pour que sa soeur change d'avis pourquoi?

Là est l 'essentiel du roman: les liens qui l'attachent à sa soeur sont pour le moins ambigus.Ils sont tous deux sur " la corde raide" et ils savent tous deux qu'il ne faudrait pas grand -chose pour commettre l'irréparable.

Pour bien s'immiscer dans cette histoire il nous faut nous plonger dans le contexte : une famille, aisée possèdant une maison au bord de la mer dans le Finistère,et cette " tragi-comédie",se passe après guerre.

A la lecture de ce roman,j'ai fait un rapprochement avec l'écrivain : Jean Cau(Le meurtre d'un enfant): le personnage principal se" regarde beaucoup dans le miroir" ,pour analyser ses sentiments etcomprendre un monde qu'il ne comprend pas d'ailleurs ,désabusé à outrance ,il est obsédé par les liens qui l'attachent a sa soeur Anne.

Anne le perçoit et à peur d'olivier.

Ce mariage avec Pierre est une fuite pour elle.

On pourrait presque mettre le mot " tragédie " sur ce roman un petit côté aussi Françoise Sagan bien que l'auteur ne l'aimait pas.

Mort trop jeune,d'un auteur romantique ,désenchanté ,idéaliste exalté qui ne se sentait pas à sa place dans son époque. A recommander⭐⭐⭐⭐.



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La Côte sauvage

La Côte Sauvage, « l’œuvre d’un jeune homme qui avait pris d’avance la mesure de sa dépouille,( François Mauriac) ». Jean-René Huguenin écrivain maudit, d'avoir écrit un texte si complexe sur la mort et la mélancolie, maudit celui qui écrivant ce roman à 24 ans, trouve la mort à 26 ans, comme meurt Camus (le 4 janvier 1960) juste avant la parution de La Côte Sauvage.



L’ouvre rejoint par sa puissance et son originalité des textes comme En Dessous du Volcan de Malcom Lowry et je ne peux écarter Jean Paul Sartre qui parlant de la mélancolie, a finalement appelé son Roman, la Nausée .



J'aurai moi aussi tant aimé que ma sœur vive, encore quand j'ai eu 24 ans, elle aurait eu le même age qu'Anne. Il me semble que l'amour entre Olivier et Anne, est indestructible, de l'ordre de l'immanence et le réduire à un simple jeu de séduction serait faire un contre sens, même si leur fraternité passe par leur sensualité porté au plus loin du possible. Tout au contraire Anne, voit en lui l'appétit du désespéré, une certaine propension à vouloir désespérer du monde.



L’ambiguïté exprimée des sentiments amoureux ou plus simplement l'amour fusionnel de Olivier avec sa sœur, donne toute la saveur à ce jeu qui ne bascule jamais du côté de l'interdit, leur complicité fait de Pierre un piètre amoureux qui n'est ni souriant ni enthousiasme, sa timidité lui devient cruelle.



La scène sur cette île sauvage de Griec est de toute beauté, Anne et Olivier ne sont plus au bord de leur amour mais au bord de la mort.La chevauchée d'Olivier et de Anne marque le point d'orgue de leurs tourments dans ce jeu de la morte expérimenté si jeune entre le frère et la sœur, le bateau s 'éloigne et en quelques secondes ils étaient perdus, « Tout est là, Qui mourra le premier ? ».



« Je ne crois pas que je serais capable de vivre plus longtemps avec toi » avoue William Styron. Olivier est sur cette même ligne, Anne doit choisir non par défaut comme un navigateur mais par volonté et surtout par amour et par un amour qui ne peut être qu'absolu et au minimum aussi fort que le sien..



La jeunesse et la puissance de cette œuvre ne pouvait que nourrir un mythe, « Une force douloureuse le traversa, il pivota lentement sur lui-même ― les rochers déchiquetés, noirâtres, le phare lointain, la lande noyée, les moutons, les rochers ― et il lui sembla faire d’un seul regard le tour de toute la terre. « Personne n’existe », murmura-t-il.



Un livre poignant aux multiples facettes, du désespoir à
 l'espoir, l'amour seul capable de donner du sens mais pas n'importe lequel, pas à n'importe quel prix...Intransigeance de la jeunesse, fougue, passion et désir d'absolu, "On ne connaîtra jamais de moi que ma soif délirante de connaître".



Tout un langage violent à ressentir comme le vent des Abers et des vagues déchaînées (Aber Vrach ou le bras de la sorcière).
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La Côte sauvage

Un petit bijou d'écriture !

Simple, concis, les tensions, les ambiances bretonnes, les dialogues, des ellipses bien ciselées, comme si nous faisions partie de la bande... un livre à vivre comme un vrai compagnon !
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La Côte sauvage

Attention livre culte ! Bien sûr, l'histoire du trio, constitué d'Olivier, de sa soeur Anne et de son fiancé Pierre, fonctionne sans pour autant étouffer, le récit se dilatant dans la joie des jeux entre amis, sur les plages bretonnes, les îles et les rochers, dans l'eau, au coeur de l'été, puis se contractant quand il nous ramène au sein de la maison familiale lourde de tensions.

Bien sûr, la figure d'Olivier est magnétique, cette figure envoûtante et destructrice, qui voit en l'amour "ce sentiment de se cacher, de ne plus se voir, de se perdre". Que cherche-t-il auprès de sa soeur Anne ? son enfance perdue ? l'impasse de l'amour ? le morbide de l'élan ? C'est en tout cas un personnage nimbé de romantisme, un lointain cousin de Meaulnes. Olivier est condamné à observer ou à casser, incapable de prendre sa place. Un double de l'écrivain ?

Si l'énergie d'aimer est empêchée, logique que le style exulte. Et là, on en prend plein les yeux. On comprend pourquoi ce roman a suscité tant de louanges à sa sortie et pourquoi la mort précoce de l'auteur, deux ans après, a bouleversé. Quelles sont les composantes de cette voix si singulière ? Elle est audacieuse, d'abord, n'hésitant pas à mélanger les temps sans aucun souci d'académisme (du futur dans une narration au passé et hop, tout un passage au présent, le système des temps fait la culbute, l'auteur n'en a cure, puisque l'inanité de l'espoir a une fois pour toutes aboli la temporalité).

Elle est poignante aussi, quand les apostrophes d'Olivier à sa soeur déchirent la narration à la 3° personne sans crier gare.

Elle est versatile, fouettée par des coups de sang pour se recroqueviller en replis mélancoliques.

Elle est gracieuse et inquiétante, trépidante et mélancolique, elle est l'alliance tellement éblouissante des contraires. Bref, cette voix est pour moi aussi magnétique, aussi essentielle qu'un ciel de Bretagne au-dessus de l'océan!
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La Côte sauvage

Dans les années 50 au coeur de l'été, Olivier vient d'être libéré d'une longue période passée "sous les drapeaux". Il rejoint sa famille en villégiature dans leur manoir breton et apprend que son meilleur ami et sa soeur cadette ont l'intention de se marier puis de partir s'installer à l'étranger.

Or, Olivier est un jeune homme orgueilleux qui estime que tout ce qu'il aime lui appartient. Et la seule chose qu'il aime depuis l'enfance, c'est Anne sa soeur cadette. Il lui voue un amour exclusif, à la limite de du transgressif et du morbide. Sa possessivité amoureuse le pousse alors à renforcer son emprise psychologique sur sa soeur. Il manoeuvre insidieusement afin de reconstruire la dépendance affective de la jeune fille et ainsi jeter le trouble dans une relation qui l'insupporte.



Ce roman tout en contrastes, où l'ombre joue avec la lumière à l'image du ciel breton, m'a emballée par le côté lumineux de l'atmosphère estivale merveilleusement bien évoquée par petites touches délicieuses, colorées, odorantes et sonores. Par contre je n'ai pas apprécié le côté sombre et malsain apporté par Olivier. On sent derrière son caractère torturé un passé familial trouble qui pourrait donner la clé de son mal-être mais rien n'est jamais réellement explicite. On sent que la guerre (39-45, sûr- Algérie, peut-être) y a joué un rôle mais ne peut que faire des suppositions entre les non-dits, les ellipses, les incohérences et les relations tendues d'une famille dont les membres semblent tous un peu dérangés.

Entre un père mort dans des conditions douteuses, une mère à bout du rouleau, une soeur ainée malade des nerfs et une cadette jolie mais sans caractère, Olivier s'impose comme le seigneur du château. Arrogant, cynique, manipulateur, à la limite toxique - que ce soit avec sa famille ou sa bande de copains de la jeunesse dorée parisienne venus passer leur vacances sur la côte- il m'a semblé tout simplement détestable. Je n'ai pas réussi à ressentir la moindre once d'empathie envers ses difficultés existentielles.

Une lecture en demi-teinte donc mais dont la saveur douce-amère de fin d'été ne m'a pas laissée indifférente.
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La Côte sauvage

Jean-René Huguenin appartient à cette grande famille de talents dont la mort précoce est venu briser les promesses contenues dans ses premières œuvres. On pense à Alain-Fournier, à Radiguet et quelques autres.

La Côte sauvage est son premier et unique roman, paru en 1960. Nous sommes en Bretagne, au milieu des ces trente glorieuses insouciantes. Un été dans la maison de famille, où les jeunes gens se croisent et s'entrecroisent. Nous sommes aussi dans le non-dit permanent, où les sentiments sont troubles.

Le roman est aussi profondément marqué par son époque. En le lisant, on songe à la Nouvelle Vague du cinéma. A bout de souffle, Jules et Jim. En lisant, je me suis pris à rêver d'une adaptation cinématographique avec Belmondo et Jeanne Moreau ou Jean Seberg. On songe aussi à Sagan, mais en beaucoup moins léger.
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La Côte sauvage

L’été qui s’enfuit est un ami qui part

Chaque été, j’ai des envies de relecture, il y a cinquante ans j’avais lu ce roman, l’unique publié de Jean-René Huguenin puisque ce dernier est mort deux ans après dans un accident de voiture.

J’ai appris que la collection Bouquins lui consacre un opus avec La Côte sauvage, son journal et plusieurs textes inédits.

Mes souvenirs de ce roman étaient intacts, donc je suis entrée dans ce roman avec le sentiment d’une familiarité et concomitamment le sentiment prégnant d’une écriture qui n’a pas pris une ride.

La Bretagne de la fin des années 50, c’est le fief de la famille Aldrouze.

Madame Aldrouze, hypocondriaque patentée règne sur ses trois enfants Berthe, qui vire vieille fille aigrie, Olivier qui revient après deux ans de service militaire et Anne qui va se marier avec Pierre, le meilleur ami d’Olivier.

Dès la première scène le lecteur peut ressentir que sans Anne, Olivier ne serait pas revenu dans cette famille, où un mystère demeure et ne sera pas dévoilé dans le roman, la mort du père juste après la guerre.

Olivier est une énigme, beau et solitaire depuis toujours.

« Il était si seul, il était si beau, il n’avait pas d’amis et quand il rentrait de l’école avec des notes trop brillantes, il jetait son carnet sur la table comme s’il était furieux de faire plaisir. »

D’emblée, il n’y a pas de doute sur les sentiments d’Olivier qui n’a d’yeux que pour Anne. Il va tout faire au cours de cet été incandescent pour qu’elle renonce à son mariage avec Pierre et dès qu’il aura réussi il fera tout pour que le mariage se fasse.

Tout le roman repose sur l’ambiguïté des corps et des âmes qui s’accordent mais où l’interdit les musèlent.

Même lorsqu’au cours de l’été, ils vont se mêler à un groupe d’amis, Olivier sera à l’écart tout en maintenant une emprise qui ne s’explique que par l’étrangeté de ce jeune homme.

Singulier Olivier l’est, mais aux yeux de tous il est fascinant alors qu’il a le sentiment profond de ne pas maîtriser sa vie, il est toujours ce petit garçon « qu’aucun danger n’effraie, a peur des ombres, ou plus exactement du vide : quand il était petit et qu’il s’éveillait la nuit, il se dépêchait d’allumer la lampe, tremblant que sa chambre, et la maison, et le monde entier n’aient disparu tout à coup. »

Le sentiment qui domine et sépare Olivier des autres, il me semble que pour lui chaque jour est un commencement et que pour les autres les jours se suivent.

J’aime cette écriture qui dit l’intranquillité, l’ambiguïté de ce beau jeune homme au milieu de la course effrénée des autres à vivre.

Les paysages bretons magnifiquement intégrés ne sont pas une consolation pour cet écorché vif qui pourtant sait les voir et les aimer, ils lui servent plutôt à cacher sa détresse.

Bien évidemment, la question reste entière de savoir comment Jean-René Huguenin aurait écrit si la vie avait buriné cette âme.

Une relecture qui m’a donné envie de lire ce qui est enfin édité.

Un livre qui traverse le temps, c’est rare.

©Chantal Lafon




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La Côte sauvage

La nuit.sent la mer, haïe tachetée de liserons,petites dents noires des sapins; au-dessous de la colline le ciel est clair ;le toit d’une ferme soudain brille .; il entend frissonner les fusains, sa mèche se soulève, les cimes des sapins oscillent;puis tout s évanouît. Elle marchait de l𠆚utre côté de la maison, tête baissée, solitaire, sa tresse battant sa nuque, de l𠆚utre côté. Je pense voir ma sœur Catherine, je l’imagine.Soeur Anne ne voyez vous rien venir ? Halètement lointain de l𠆚mer, craquement d’une branche, brusque envolée d’un oiseau. Il n𠆞st rien de bon dans le monde que d𠆚imer et d être aimée.A capote et boutons dores. Sous la table, son endroit favori pour bouder. Je me juge à ma chance. Ces amitiés nouvelles qu’on ne lui offrait pas.Calcule rapidement les prises, la distance, tend une main à tâtons, une jambe, et passe sur le rebord de la fenêtre suivante. Me zo fichet!. Morlaix,Guingamp. C𠆞st une voix attendrie, ironique et chantante, comme on appelle un enfant qui se cache mal et quel on feint de ne pas voir.Cette mer tant aimée.
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La Côte sauvage

Un soir d’été, dans le jardin du manoir des vacances, Anne serre contre elle des hortensias bleus, quand elle est surprise par une ombre derrière un chêne : bien vite, c’est son frère Olivier, de retour après deux ans de service militaire, qui la serre dans les bras ; et leurs retrouvailles dans l’obscurité sonnent déjà comme un amour clandestin.

Depuis l’enfance ils s’aiment presque comme des jumeaux dont personne ne comprend les codes, isolant leur grande sœur Berthe et leur mère vieillissante.

Pourtant, Anne a des projets : quand elle annonce à son frère son prochain mariage, le ciel change de couleur. À partir de là, Olivier n’aura de cesse de saboter l’idylle naissante entre Anne et Pierre. Mais l’altération est imprécise , mesquine, pleine de roueries et de manipulations.

L’arrogant Olivier, derrière sa mèche qu’il dégage sans cesse, toujours une cigarette aux lèvres, guette sa petite sœur, se trouble de son parfum d’amande et de la chute d’une bretelle, l’entraîne, la décourage et l’encourage, humilie gentiment le prétendant, s’éloigne, se rapproche, souffre à demi-mot.



Ce livre est un petit bijou : je l’ai lu deux fois. La première fois pour l’histoire et la tension dramatique, la seconde pour l’écriture de Jean-René Huguenin.

Cette écriture très singulière m’a déstabilisée et envoûtée parce qu’elle est d’une poésie rare, et chargée de symboles.

✨ Il rend un hommage spectaculaire à la Bretagne, ses clair-obscur, ses marées, ses falaises vertigineuses, ses parfums et sa flore sauvage. Il nous fait respirer une nature vibrante, qui épouse à merveille la tension et la mélancolie.

✨Les intérieurs feutrés - un lit défait, un bouquet de fleurs posé sur une table ronde-, les petites guerres familiales, les badineries, les gestes équivoques et certaines apparitions oniriques m’ont fait penser aux films de Rohmer (Le genou de Claire, ou Le rayon vert, notamment).

✨La féminité et la sensualité, au sommet ici, incarnées par Anne, sont très picturales : les robes, les cheveux, la peau... des détails qui frôlent un érotisme dérangeant, toujours suggéré, jamais nommé.

✨ d’une manière générale, l’auteur réussit à glisser par touches successives le visage de la mort, que ce soit dans l’été déclinant, la fatigue d’un hortensia ou l’attirance irrésistible d’Olivier pour les chutes et la destruction.

✨Enfin, j’ai trouvé ce texte très musical : d’un paragraphe à l’autre, d’un chapitre à l’autre, certaines phrases reviennent comme un écho, un chant triste.

J’ai découvert que cet auteur avait publié ce texte en 1960, à seulement 24 ans, et que ce serait son seul roman. La maturité de son écriture est d’autant plus troublante. Deux ans plus tard, il meurt tragiquement dans un accident de voiture, et je n’ai pas pu m’empêcher, à travers sa photo sur la 4ème de couverture, de voir en lui le double du héros Olivier : dégaine intranquille et cynique, mèche tombante et cigarette, et à travers ça, le même désespoir de vivre, comme s’il envisageait déjà une mort imminente... J’aime définitivement cet auteur, comme on aime un bandit mal fagoté et brillant, et je vais m’empresser de lire son Journal. Et vous, connaissiez-vous Jean-René Huguenin?

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