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Critiques de Jenni Fagan (144)
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Les buveurs de lumière

Les hautes terres d’Écosse à l’heure du dérèglement climatique. Quand la mer monte ; quand la gigantesque et vieille barrière glacée de Ward Hunt disparaît ; quand le Gulf Stream ne sait plus du tout où il en est ; quand un glacier surnommé Boo, grand comme un gratte-ciel, erre dans les océans et finit par s’échouer pas loin de « Clachan Fells », là même où vivent nos héros.

À « Clachan Fells », on s’organise comme on peut pour affronter le pire hiver jamais connu de mémoire d’homme. On fait des réserves de nourritures et de vêtements chauds, on fait preuve de solidarité, et, tandis que Boo amorce son dernier virage, on se demande comment les enfants pourront continuer à aller à l’école durant cet interminable hiver.

Il va falloir apprendre à vivre dans des conditions climatiques extrêmes. L’inconnu fait peur. On est effrayé à l’idée d’être coupé du monde par la neige comme les Eskimos jusqu’à l’arrivée d’un hypothétique printemps. Les nouvelles d’ailleurs, plus au sud, Londres, Edimbourg, la France, le Maroc, ne sont vraiment pas bonnes. Tout le monde se demande si « le monde ne va pas finir comme une version gelée de Pompéi ».

Les vieilles légendes ressurgissent, et l’on se souvient avec effroi de ces pèlerins à moitié nus qui, pour lutter contre le froid et la faim, buvaient la lumière du soleil.

Dans ce récit, on va surtout suivre la destinée de trois personnages : Constance, aussi endurante, svelte et protectrice qu’une louve. Stella, incroyable jeune fille qui a le malheur de vivre dans le mauvais corps. Puis Dylan, le géant hirsute venu tout droit de Soho, avec ses désillusions et ses petits secrets de famille.

Ils vivent un peu en marge de la communauté, dans des caravanes, et l’on se demande si ces petites boites en ferraille pourront les protéger contre les terribles morsures de l’hiver.

Dans le froid glacial, sous plusieurs couches de couvertures et de vêtements, ils vont s’aimer tous les trois, et prolonger leurs rêves. Ils vont former une famille, une vraie, et croire encore à l’avenir.

La fin du monde du monde est grandiose dans les hautes terres d’Écosse. Les montagnes irradient, étincelantes et blanches sous le soleil matinal. Un « pays des merveilles glacées ».

Jusqu’à l’ultime grondement de l’apocalypse…

Lisez ce livre abrupt, dérangeant, impitoyable, tout à tour violent, drôle et pathétique.



Le récit s’achève en mars 2021. On peut dire maintenant que Jenni Fagan s’est royalement plantée dans ses prévisions. Enfin, j’espère…

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Les buveurs de lumière

Rentrée littéraire 24 août 2017.



Novembre 2020, il fait froid, polaire même. La Terre est sur le point d'entrer dans une ère glaciaire, les bulletins météo annoncent quatre mois de chutes de neige incessantes et des températures qui plongeront jusqu'à – 50°C. Même en Afrique.



Dans cette ambiance pré-apocalyptique, les résidents du parc de caravanes de Clachan Fells s'organisent tant bien que mal. Dans cette petite ville blottie au pied des montagnes dans le nord de l'Ecosse, Dylan, la trentaine, vient de prendre possession de la caravane que lui a léguée sa mère, lui qui, jusque là, avait toujours vécu à Londres, dans le petit cinéma d'art et d'essai de sa grand-mère, aujourd'hui en faillite pour l'un et décédée récemment pour l'autre. Pour lui, ce double (voire triple) deuil marque la fin d'un monde et le début d'une nouvelle vie. Qu'il rêverait de partager avec Constance, dont il tombe amoureux à peine l'a-t-il aperçue devant sa caravane. Constance, un peu hippie, un peu reine du système D, femme irrésistible et mère-louve, a une fille adolescente, Stella, qui jusqu'à l'année précédente était encore un petit garçon.



Pendant que la neige s'installe et que la température chute, ces trois personnages et les quelques autres marginaux du camping, pas très bien acceptés par les habitants bien-pensants, préparent la résistance au froid. On calfeutre les caravanes, on superpose les couches de vêtements, on empile les couvertures, on fabrique du gin. Parfois on part randonner dans la montagne, rouler à vélo sur la neige, ou on passe la nuit sur le toit à regarder les étoiles.



Une histoire de famille se démêle pendant que des histoires d'amours s'emmêlent, pendant que Stella, certaine d'être femme, se débat avec ses hormones qui lui disent qu'elle est un homme. Changements climatique, de vie ou d'identité, les certitudes vacillent. A quoi est-il plus difficile de résister : à la nature impitoyable ou à l'intolérance des hommes ?



Une chose est sûre : alors que « la fin est proche », on n'a pas envie de quitter ces personnages, parmi les plus attachants que j'ai croisés dans mes lectures. Malgré le froid et les sombres journées, ce roman est rempli de lumière et de tendresse, de lyrisme, de poésie et de beauté. Lisez-le, vous passerez l'hiver en douceur.



En partenariat avec les éditions Métailié.
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Les buveurs de lumière

Je pourrais vous parler des descriptions magnifiques des paysages sauvages écossais, de cette vallée glacée enfouie au coeur de toute une chaîne de montagnes somptueuses et qui étincelle sous le soleil d'hiver.

Je pourrais vous raconter la vie de Constance, la femme au manteau de loup et aux deux amants, celle de Dylan, le géant qui n'a toujours vécu que devant un écran de cinéma et ne sait pas bien se débrouiller avec la vraie vie, de Stella, jeune adolescente né dans un corps de garçon….

Je pourrais tenter de vous décrire les sentiments de toute une galerie de personnages confrontés à un hiver qui ressemble au tout dernier des hivers, un hiver où le froid s'étend sur la planète entière, où les gens meurent gelés s'ils restent dehors trop longtemps, où il fait nuit durant des heures interminables, où le vent coupe le visage comme des lames de rasoir, où la nourriture et la chaleur ne sont plus de simples réconforts mais des éléments de survie élémentaires.

Je pourrais vous raconter des secrets de famille, vous décrire le goût du gin distillé localement, vous faire sentir l'odeur du feu de bois et vous donner envie d'aller faire un tour dans ce lieu maudit et divin à la fois, un endroit où la chaleur humaine vient se poser sur les épaules des laissés pour compte, comme le ferait un manteau en velours.

Je pourrais vous parler de l'écriture poétique de Jenni Fagan, je pourrais vous raconter la légende de ces 70 moines qui se seraient tous jetés du haut d'une falaise, je pourrais vous emmener dans le parc de caravanes où vivent tous ces personnages et vous faire admirer les aurores boréales par une nuit particulièrement claire en vous disant qu'on ne ressort pas indemne d'une telle lecture, qu'on referme ce livre avec l'envie de croquer la vie à pleines dents, de serrer son amoureux dans ses bras, de boire un verre de gin au citron, de caresser son chat, de sourire au voisin d'en face, celui qui sent mauvais et met sa musique à fond, de se blottir au chaud dans un fauteuil devant un feu de cheminée et de savourer ce moment, tout simplement.

Un énorme merci aux éditions Métailié et à Babelio pour cet envoi.



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La fille du diable

1910. Jessie, 21 ans, arrive dans le port d'Edimbourg sur une petite embarcation pour le moins étrange : un cercueil. Celui que son père, le Diable en personne, a fabriqué pour elle. Encore bien vivante, Jessie doit se rendre dans un immeuble de neuf étages, l'un des plus hauts de la ville, appartenant à l'un des hommes les plus riches, les plus influents et les plus corrompus de cette même ville. Tellement riche qu'il a acheté Jessie à son père pour en faire la mère porteuse de l'enfant qu'il ne peut pas avoir avec son épouse stérile. Au début tout fonctionne comme prévu, un enfant naît, mais bien vite (le Diable n'est pas que dans les détails), les choses tournent au cauchemar et le drame survient. Avec pour conséquence une malédiction lancée pour l'éternité contre l'immeuble et ses habitants.

Voilà pour le point de départ, relativement clair. Pour la suite, cela s'est révélé plus chaotique.

La structure du roman joue sur les chiffres 3 et 9 : trois parties de neuf chapitres chacune ; dans chaque partie une série de trois personnages principaux qu'on suit en alternance et vivant chacun à un étage différent de l'immeuble. Donc au total neuf personnages évoluant (aussi) à neuf époques différentes comprises entre 1910 et 1999. Un lien avec le nombre 666, celui du Diable ? Peut-être.

Les personnages n'ont pas de vrai lien entre eux, ils ne se connaissent pas réellement, se sont tout au plus croisés, ou sont au courant qu'untel a habité à tel étage à telle époque et qu'il lui est arrivé ceci ou cela. Un point commun à la plupart d'entre eux cependant : ils sont victimes de quelqu'un ou de quelque chose : du racisme, de l'homophobie, du sexisme, d'un gang, de la précarité ou plus généralement des préjugés de la société bien pensante. Enfin je crois. Parce qu'on débarque dans la vie de chacun d'eux comme on arriverait au milieu d'une conversation mystérieuse sans qu'on nous en explique les tenants et aboutissants. Donc il faut deviner pour essayer de comprendre de quoi il retourne, et on s'accroche notamment aux repères chronologiques, mais ça reste un peu opaque. Sinon, il y a des scènes très violentes, du sexe, de la drogue, du spiritisme, de la poésie (William S. Burroughs est l'un des personnages), une atmosphère de fin du monde dans la dernière partie, une critique du capitalisme et une autre du patriarcat, ainsi, me semble-t-il, qu'un portrait peu amène de la ville d'Edimbourg et de son hypocrisie bourgeoise (mais là je manque de repères historiques et je n'ai sans doute pas tout capté). On comprend aussi que l'immeuble se déglingue au fil du temps, que le propriétaire ne fait rien pour le maintenir habitable et qu'il devient un taudis menaçant de s'écrouler à l'aube de l'an 2000. Est-ce là la métaphore ou l'annonce de l'effondrement d'un monde oppresseur et décervelé ? Allez savoir.

Je ressors donc de cette lecture avec l'impression d'un roman fourre-tout, décousu et fantastico-baroque, qui tire tous azimuts et qui empile les histoires sans leur donner une cohésion d'ensemble. le style est lassant à force de phrases courtes, hachées, rarement structurées sujet-verbe-complément, comme si la forme avait plus d'importance que le fond. Je pense que l'auteure a voulu rendre hommage au courage des opprimés de tous bords, principalement aux femmes. L'intention est louable mais pour moi le résultat, trop moralisateur, n'est pas à la hauteur de l'ambition. Une grosse déception après « Les buveurs de lumière » que j'avais adoré il y a quelques années.



En partenariat avec les Editions Métailié.

#LaFilleduDiable
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Les buveurs de lumière

Ce que j’ai ressenti:…Coup de cœur cristallisé…



"-C’est juste une saloperie d’ère glaciaire, camarade, c’est ça, la une d’aujourd’hui! "



Le monde décline, le soleil se divise, le froid s’installe…Jenni Fagan nous conte la fin du monde avec poésie et fracas. Les paysages se cristallisent de beauté sous sa plume, alors que des blocs de grossièretés viennent se fracturer sur les lignes, et l’Ecosse devient plus belle encore, dans ce silence absolu, qui prend tout l’espace…Dans ses pages, on sent que la vie se suspend, et cette auteure lui apporte la grâce d’une écriture lyrique qui t’illumine de l’ultime aurore, avant l’extinction du monde…Le temps s’étire vers l’apocalypse, mais ce décor a des allures de magnificences, et les dernières lumières se boivent avec ivresse…La synergie de ce livre tient à cette fascination à voir un dernier spectacle naturel magique, fait d’aurores boréales, de parhélie, de chutes de neiges éblouissantes, tout en ayant, une infinie tendresse d’une humanité qui ne veut pas s’éteindre, alors même que l’instant fatal se profile…



"Le soleil descend en spirale à travers la cime des arbres, révélant des sédiments de poussière argentée et ambrée. Un étang gelé. Des boucles de glace forment une fleur de givre sur une branche tombée. Chaque pétale glacé est parfaitement recourbé et transparent. L’hiver les a sculpté pendant la nuit. Les a placé là."



Parhélie…Si le soleil se triple, les personnages aussi…L’ombre d’une descendance sur trois générations, rencontre un trio éclaté d’un noyau de famille et tente de devenir une nouvelle cellule triangulaire. Chiens de soleils et fantômes de vie…Dylan le géant est hanté par le souvenir de sa mère et sa grand-mère, tandis que Constance l’hyperactive est tiraillée entre les deux hommes de sa vie, tandis que Stella l’adolescente erre entre les aspects de son hermaphrodisme. Tout comme le vent qui s’infiltre sous la glace laisse des traces noires, au plus on creuse dans le passé de ses habitants de Clachan Fells au plus on voit les destins qui comptent, leurs parts d’ombres…Lentement, les secrets craquent sous leur poids écrasant, dans ce compte à rebours glacial, pour se fondre en un nouvel environnement familial réinventé par la destinée…



"-L’amour est ce qui donne un sens aux choses les plus étranges. "



Jenni Fagan m’a enchantée avec cette anticipation enneigée et verglaçante de mystères. On sent qu’elle a maîtrisé, de bout en bout, la construction de son intrigue qui va de pair avec l’évolution de ses personnages atypiques. Petit à petit, le cercle social et géographique se rétrécit pour laisser place à l’essentiel: le miracle de la tolérance. Les buveurs de lumière est un roman d’une rare beauté, un texte expressif avec une poésie moderne qui m’a bouleversée. C’est un énorme coup de cœur! J’ai encore du mal à quitter cet endroit, ces personnages, cette plume…Cela fait une semaine que je lis et que je relis ces pages, que je m’enivre des splendeurs, des vertiges, des lumières, peut être suis-je devenue, une buveuse de lumière aussi…



"Tous les humains sont des pèlerins de la lumière."





Ma note Plaisir de Lecture 10/10


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Les buveurs de lumière

Vous imaginez un hiver avec des températures descendant jusqu'à moins 70 °C ? On en grelotte rien que d'y penser. C'est la toile de fonds de ce roman de SF qui nous emmène dans un futur proche avec les conséquences du dérèglement climatique que nous vivons déjà maintenant.



Une nouvelle ère glaciaire s'installe et nous allons en Ecosse, au bout du bout de l'Europe dans un environnement sublime de montagnes et d'océan. L'auteur nous fait partager la vie d'une communauté de marginaux qui vit près d'une zone commerciale dans un village de caravanes, un peu à l'écart de la ville. En sourdine, Harvest de Neil Young, j’adore .



J'ai aimé ce mélange de cataclysme naturel et de vie quotidienne qui se poursuit tant bien que mal. Dans cette nature grandiose et menaçante, avec des phénomènes d'une rare beauté, les personnages ont tous des challenges personnels à régler, que la baisse progressive des températures parvient à peine à troubler. Deux d'entre eux dominent le récit. Dylan, arrive de Londres avec son deuil, ses secrets de famille…et une fabuleuse recette de gin, mais je ne vous dis pas à quelle page. Stella, l'ado trans se débat dans sa quête d'identité, contre ses hormones, contre les moqueries, soutenue par Constance, sa mère, une femme libre, dont Dylan tombe amoureux.



Les Échos du monde et de la violence qui s'y déchaîne arrivent dans les bulletins des médias, mais dans la petite communauté ce sont des histoires d'amour et de solidarité qui se jouent, des moments de contemplation de l'océan, du ciel, de la forêt, quelques drames, l'arrivée de fantômes et choses étranges, de curieuses légendes écossaises, un univers plein de poésie.



C'est un roman qui ne manque pas de charme, je lui trouve toutefois une certaine lenteur, quelques longueurs, il est un peu suspendu, immobile, comme incertain. L’auteur semble avoir du mal à le finir. C'est assez déroutant.





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La fille du diable

Autant j’avais beaucoup aimé le précédent roman de l’auteur, qui nous emmenait dans une Ecosse de fin du monde poétique, autant je me suis carrément ennuyée avec ce roman là.

On va suivre plusieurs personnages qui vivent tous dans le même immeuble d’Edimbourg, et l’auteure va les faire évoluer sous nos yeux durant plusieurs décennies de 1910 à 1999.

L’idée de départ me plaisait, mais je n’ai pas compris pourquoi il y avait la fille du diable elle-même dans ce récit, et de plus, les différents personnages principaux n’ont aucune interaction les uns avec les autres.

On lit l’ensemble comme une série de nouvelles, mais le tout manque de cohésion et d’intérêt.

C’est un grand fourre-tout, qui mêle des protagonistes venant de tous les horizons, avec des nombreuses scènes violentes mais à aucun moment, je n’ai ressenti d’attachement pour les personnages et je ne suis pas certaine d’avoir compris où l’auteure voulait en venir.

Bref, je suis très déçue, surtout après avoir autant aimé « Les buveurs de lumière ».

Je remercie Babelio et les éditions Métailié pour cet envoi.



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Les buveurs de lumière



Nouveau coup de coeur littérature étrangère en ce mardi matin, après celui de Ron Rash il y a quelques jours, on a envie de mettre en avant l'oeuvre d'une jeune auteur écossaise dont on ne connait en France que deux romans.



Après un premier roman coup de poing La sauvage, radical et singulier, paru en France début 2014, on n'avait plus guère de nouvelles de Jenni Flagan une plume venue d'Ecosse particulièrement prometteuse.



Ouf , la revoilà pour cette rentrée littéraire de 2017 et le moins qu'on lui puisse dire est qu'elle ne fait que confirmer ce premier essai.



Avec cette dystopie- on est en 2020 dans une ère de refroidissement total ,ce qui peut sembler plutôt incongru lorsqu'on pense au réchauffement climatique dont on parle constamment un peu partout- Jenni Flagan mélange littérature blanche et le roman an du genre post apocalyptique dans la veine du roman culte " La Route" de McCarthy ou du récent Station Eleven sorti l'an passé



Si le genre du roman post apocalyptique ne me séduit pas outre mesure a priori, et que le coté hybride de ce projet- mi drame social, mi littérature SF- peut inquiéter, j'ai été vite rassuré par le fait que ce intéresse Jenni Flagan c'est bien plus l'intime et les relations humaines que le contexte de la fin du monde.





Certes l'auteur nous montre bien comment les personnages brisés par la vie doivent apprendre à survivre dans cet environnement complètement hostile, faire provision de lumière et de soleil malgré cet âge de glace particulièrement handicapant, mais c'est vraiment le contexte social et le le lien de solidarité et d'entraide des personnage du roman qui irrigue l'ensemble de ces buveurs de lumière.



Si la romancière écossaisse réussit largement sa description d'une nature aussi sublime que dangereuse, l'essentiel du roman est ailleurs, dans sa peinture des liens humains et sociaux.



Jenni Fagan explore mine de rien la condition des laissés pour compte de la société, qui ont ni plus ni moins de mal à survivre en société en période d'apocalypse qu'en état de non catastrophe naturelle.





Dylan (un cinéphile particulièrement pointu, personnage qui ne peut que me séduire), Constance, l'adolescente transgenre et Stella une bricoleuse touche à tout sont des gens a priori ordinaires, mais dont les difficultés de la situation ne font que mettre en lumière le courage et l'amour qu'ils ont enfoui en eux, et c'est cela qui est très beau dans le livre de Jenni Fagan.



L'intrigue se déroule dans la petite petite communauté de Clachan Fells, au nord de l’Écosse, dans un parc de caravanes près des montagnes dans lequel gravitent quelques marginaux qui vont tenter de s'entraider pour partager cette lumière qui leur fait tant défaut.



Cette histoire de résilience d'amitié et d'amour, Jenni Fagan la distille avec une tendresse absolue qui donnerait presque envie de vouloir également l'apocalypse.



De beaux personnages, un décor singulier, un style à la fois sans fioriture et poétiques : Il faut dire ces buveurs de Lumière, un roman empli d'une aura singulière qui ne pourra qu'émerveiller un lecteur avide de littérature poétique et envoutante...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les buveurs de lumière

Les buveurs de lumière ! Vous en avez déjà rencontré, vous, des buveurs de lumière ? Moi jamais ! Pas plus qu’une cireuse de lune ou une femme-loup. Un taxidermiste ? J’aurais pu. Un(e) très jeune trans ? Aussi. Une ancienne star du porno ? Ma femme me surveille... En tout cas, ce sont de bien étranges personnages que Jenni Fagan nous invite à rencontrer, là-haut, à Clachen Fells.



Là-haut, oui. Tout en haut. A l’extrême nord de l’Ecosse. Presque le Grand Nord. Des lieux où faire provision de lumière s’avère nécessaire pour survivre, l’hiver, quand la nuit tombe en début d’après-midi et qu’il faut vivre dans l’obscurité jusqu’au lendemain en fin de matinée.



L’hiver justement. Celui qui arrive, en cette année 2020, s’annonce terrifiant, du point de vue climatique s’entend. Le pire depuis deux siècles... A moins que ce ne soit le dernier, l’ultime…



Réchauffement de la planète. Depuis qu’on en parle, ça devait finir par arriver ! Les calottes polaires fondent. Des masses considérables d’eau douce glacée déferlent à la surface des océans, entraînant une élévation générale du niveau des eaux et un refroidissement des contrées les plus proches. Perturbation climatique passagère, nouvelle ère glaciaire ou apocalypse ?



Partout en Europe et même au-delà, il fait très froid. Les températures continuent de baisser. Plusieurs mètres de neige recouvrent les terres qui n’ont pas été submergées par l’océan. Transports et déplacements impossibles. Réseaux hors service. Émeutes, pillages. Des morts par milliers.



A Clachen Fells, on regarde ou on écoute avec sérénité les informations qui parviennent – difficilement – du reste du monde. Ici aussi, il fait très froid. Et ça continue de baisser. -20°, -30°, -50°… Mais le grand froid, la neige, le gel, on a l’habitude et on s’organise. Poêle, bonnets, vêtements en plusieurs couches. Et aussi entr’aide, festivités, convivialité, whisky, gin… Et cures de lumière !



Pureté de la voûte céleste, où file une étoile parmi des milliers d’autres qui scintillent immobiles. Caprices de la lune, modulant à sa guise la blancheur des montagnes. Phénomènes lumineux qui n’existent nulle part ailleurs. Des parhélies multiplient les soleils par effet de halo. Des aurores boréales agitent dans le ciel leurs voiles lumineux allant du vert au pourpre.



On trouve, à Clachen Fells, une zone d’activités, un centre commercial, un Ikea, des écoles, des pubs, des gros 4x4 et même des femmes de fermiers prêtes à acheter des meubles de récup’ restaurés façon vintage. Une société comme partout, en somme.



C’est pourtant dans un parc à caravanes, que l’auteure, Jenni Fagan, a situé le cœur de son intrigue. Qui peut bien vivre dans une caravane sous un climat aussi rude ? Quel vent y amène Dylan, arrivé de Londres, où il était projectionniste dans un cinéma d’art et d’essai qui a mis la clé sous la porte ? Un géant barbu tatoué, orphelin de mère et de grand-mère, qui repart à zéro. Un gros nounours paumé, qui espère bien trouver un peu de chaleur chez sa voisine, Constance, et sa fille, Stella.



Séduisante et solide Constance, fidèle à ses deux amants, mais assumant seule sa route en femme libre. Une mère confrontée à un enjeu fondamental très délicat. Accompagner – juste accompagner ! – sa fille de douze ans, née dans un corps de garçon, dans la réussite de sa transition vers le genre féminin.



Des personnages auprès desquels j’ai passé un agréable et chaleureux moment de lecture, dans un environnement fascinant. Un roman qui ne plaira pas à tout le monde.



En fait, tout tient dans le prologue : quelques pages aussi joliment écrites que confuses à première lecture ; des pages devenues très claires quand on les reprend après voir terminé le livre. Un prologue en guise de conclusion, où je n’ai pas trouvé de clé convaincante ou déterminante.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Les buveurs de lumière

Dystopie glaciale et secrets de famille dans un village écossais.



On est en 2020, les changements climatiques ont eu raison des calottes glaciaires et au lieu d’un réchauffement, la température chute dans l’hémisphère nord. Après la mort de sa mère, un Londonien se rend dans la caravane qu’elle lui a laissée dans le nord du pays. Il y fait la connaissance d’un voisinage hétéroclite et il découvre de douloureux secrets de famille.



Dans le « mobile home » voisin habite une petite fille attachante qui était un petit garçon jusqu’à l’année précédente. Pas facile pour elle, dans ce tout petit milieu, elle ne passe pas inaperçue. Elle est rejetée par les uns, harcelée et même battue par des garçons qui étaient autrefois ses amis.



Et le froid s’installe, les tempêtes de neige se succèdent, des gens meurent. Comment les survivants passeront-ils à travers un hiver qui amorce peut-être une nouvelle ère glaciaire?



Une bonne histoire, des personnages attachants et des situations humaines complexes. Et peut-être une réflexion sur le sort de la planète…



(Petit bémol : je suis peut-être un peu pointilleuse, mais j’ai trouvé étrange qu’on fasse un bonhomme de neige à -38 C. À moins que la neige soit bien différente en Écosse, au Québec, à cette température, la neige n’est pas du tout collante. On ne peut pas rouler des boules pour construire un bonhomme, il faut plutôt du beau temps, pas loin de zéro.)

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Les buveurs de lumière

L'apocalypse approche doucement... c'est le froid d'abord de plus en plus présent, les icebergs de plus en près. Dans ce décor glacial, on suit trois personnages : Dylan, un géant barbu et tatoué, Stella, une jeune fille (avant un garçon) qui réfléchit sur l'amour et son corps, et Constance, sa mère, plein de ressources.

L'histoire avait tout pour me plaire mais je suis restée un peu en retrait de tout ça. L'ensemble m'a paru assez répétitif : les états d'âme de Stella, l'observation de Dylan sur l'arbre généalogique par exemple... Ce n'est pas désagréable à lire en soit, il y a même une dose raisonnable d'humour mais je n'ai pas réussi à être avec les personnages. C'est plus des portraits de personnages, d'un morceau d'humanité que d'un monde qui disparaît...
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La sauvage

« J’ai été placée à ma naissance, je suis passée par vingt-quatre familles d’accueil avant l’âge de sept ans, j’ai été adoptée, je suis partie à onze ans, et j’ai changé encore vingt-sept fois au cours des quatre dernières années »



Anaïs, 15 ans, abandonnée à sa naissance, ballottée entre familles d’accueil et foyers, se retrouve dans un centre pour adolescents difficiles dans une campagne d’Angleterre, le

«Panopticon» un ancien asile de fous avec une principale tour de surveillance qui domine le bâtiment.

La jeune fille est accusée d’avoir frappé une policière qui est depuis dans le coma, mais ce jour là sous l’effet d’un LSD, l’adolescente ne se souvient de rien.

Anaïs est une enfant difficile et a à son actif de nombreuses condamnations : vol et dégradation de matériel, détention illégale de médicaments et de marijuana, vandalisme, menace sur éducateur... sous surveillance judiciaire cette dernière sait que si la policière meurt, elle sera transférée dans un centre fermé jusqu’à ses dix-huit ans.

A « Panapticon », Anaïs rencontre d’autres jeunes aussi paumés qu’elle, tous ont un passé douloureux et chargés, certains sont dans des états psychologiques très perturbées et fragiles.

Une communion se crée entre eux, et une barrière de méfiance s’établit entre les services sociaux de l’établissement, ces éducateurs sont un peu dépassés voire passifs face à ces adolescents. De plus Anaïs, paranoïaque vis-à-vis des services sociaux croit qu’elle est l’objet d’une expérimentation !

La jeune fille est comme une guerrière, elle n’a peur de rien mais sous son apparence violente, indocile et insoumise, sous ce masque de fer se cache en réalité une âme sensible et sans méchanceté traduisant une souffrance indicible. Anaïs privée de mère et de père n’a jamais connu l’amour d’un adulte et a toujours vécu dans la précarité, elle rêve en secret de sa mère biologique, elle se construit en parallèle un univers douillet car Anaïs le sait, elle aurait du naître à Paris dans une famille heureuse...



Jenni Fagan traite dans ce roman des souffrances de l’adolescence en perdition, le sujet est maîtrisé, poignant et impliqué, dans un style littéraire parlé avec des tournures de phrases familières voire vulgaires mais saisissantes, intenses, écrit à la première personne du singulier afin de mieux s’identifier à Anaïs, nous tombons dans la noirceur d’un roman bouleversant de violence, de férocité et de désespoir.

Anaïs m’a rappelé le personnage de Holden Caulfied dans l’Attrape-cœurs de Salinger, la même intelligence, le même détachement et cette même marginalité qui font de ces adolescents, des êtres perdus et hostiles au monde extérieur.

Le personnage de la jeune adolescente est fort, déconcertant et sous les traits d’une sauvage, nous lecteurs finissons par apprivoiser, adopter et aimer Anaïs.



Je remercie Babélio pour ma participation à l’opération Masse critique, je remercie également les Editions Métailié pour m’avoir permis de découvrir « La sauvage »de Jenni Fagan.

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La fille du diable

Ce que j’ai ressenti:



« Je vais t’envoyer cette lettre aujourd’hui. Je t’écrirai à nouveau dès que je pourrai. Je peux maintenant en attester, penser est l’acte de transgression le plus profond. »



Parce que penser le monde, la maternité, le corps, l’écologie, la religion, l’amour, la transmission peut tout changer. Pour peu qu’on se donne la peine. Les menaces qui pèsent sur notre environnement, notre société, nos mécanismes de fonctionnement sont innombrables, alors les poètes pourront changer cela. Des poètes talentueuses comme Jenni Fagan. Avec ce roman fabuleux, engagé, puissant, fantastique, sensationnel, elle transgresse, elle repense un monde plus juste…Même si, dans l’immeuble, 10 Luckenbooth Close, Édimbourg, les tragédies s’enchaînent, elle nous montre un autre possible, plus inclusif, plus réfléchi, plus aimant, plus éthique. C’est vrai qu’il y a cette malédiction qui pèse sur ce bâtiment de neuf étages, c’est sûr que côtoyer la fille du Diable c’est déconcertant, mais puisque le pire ne se vit plus seulement dans les détails, le Mal, lui, s’invite partout. Dans tous les appartements. Il ne craint rien, ni personne. Le Mal prend différentes formes, il n’est plus seulement le fait du très redouté Diable, mais plutôt celui des conséquences du patriarcat, de la haine, du racisme, des discriminations, du pouvoir et des gangs. Alors, chaque porte ouverte, nous donne à voir des drames horribles, quelques créatures fantastiques et des histoires bien tristes. L’immeuble a été marqué, et il va subir au fil des années, le poids incommensurable de tous ces malheurs, comme si les larmes et les souffrances de tous ces locataires rajoutaient des unités de masses, jusqu’à la menace d’effondrement…



Tour à tour des chapitres, on va rencontrer des sorcières, des fantômes, des laissées-pour-comptes, des hommes abjects, des personnes en marge de la société, les bruits de la ville, le chiffre 666, la menace de la fin du monde, du sang, des os, du feu…Tous se croisent et s’entremêlent entre 1910 et 1999, victimes de violences diverses. Jenni Fagan s’efforce de dénoncer à travers toutes ces rencontres, la folie des hommes et des démons, leurs relations ambiguës au corps et à la sexualité, les dangers de l’obscurantisme…



Ce livre est un mega coup de cœur! C’est un roman noir polyphonique, féministe et sensoriel. C’est tout ce qui me fait vibrer! Malgré cette violence omniprésente qui me tuait à grands feux, l’autrice met tellement de poésie, de fantaisie et de merveilleux, que l’ensemble donne une magie étourdissante et hypersensible qui a réussit à me bouleverser profondément! Je ne suis pas prête d’oublier la fille du Diable! Tu seras toujours dans mes pensées, Jessie…



« C’est dangereux et ce n’est pas bon pour moi mais je n’arrêterai pas, ni pour des sirènes, qu’elles chantent ou qu’elles hurlent, ni pour des dictateurs, des racistes ou des sales types, (…), ni même pour Dieu en personne, je me suis fixée un but et je n’arrêterai pas de penser de façon aussi profonde que possible, pour personne. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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Les buveurs de lumière

Décontenancée, je suis... :-o



J'ai beau être d'accord avec la plupart des enthousiasmes des lecteurs babeliotes (la beauté des paysages, la tendresse des personnages, une petite communauté de résistants dans un monde en déliquescence, etc...), je n'arrive décidément pas à entrer dans cet étrange univers, rebutée par un montage narratif biscornu.



Il y avait pourtant de quoi construire une belle histoire en dystopie, avec cette société de marginaux qui se soudent en famille, dans le partage des galères de leur vie d'avant et l'incertitude de leur futur, face à une nouvelle ère glaciaire.



Les incohérences sont multiples, les faits peu crédibles, l'abondance des descriptions transcendant le froid polaire et une narration tout à fait déroutante portée par une écriture assez banale...



Voici pour moi une lecture rhabillée pour l'hiver ! ;-)

Ça tombe à pic, on se gèle sévèrement....



Lecture abandonnée pour des cieux plus cléments.

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Les buveurs de lumière

Un grand londonien solitaire rejoint, après un double deuil, un groupe de marginaux vivant dans des caravanes tout au nord de l'Ecosse, au moment où une nouvelle ère glaciaire se profile à l'horizon (en même temps qu'un iceberg géant). Il occupe l'une de ces habitations, qu est son héritage.

Aucun de ces personnages variés ne m'a paru éminemment sympathique, le récit en lui même étant très moderne et reprenant plusieurs des problématiques de notre époque.

Un bon récit apocalyptique qui donne (un peu) à réfléchir.
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La fille du diable

Point positif : j’adore la couverture !



En dehors du fait que tout se passe au 10 Luckenbooth Close à Édimbourg, au fil des étages et des années, je n’ai pas trouvé de réelle continuité entre les textes !



La fille du diable arrive à Edimbourg dans une barque pour porter l’enfant du propriétaire de l’immeuble du 10 Luckenbooth Close ! Je n’ai pas du tout adhéré à l’histoire, pas assez fantastique, ni à l’écriture qui m’a semblé froide et n’a pas su m’intéresser ! Pourtant j’aime bien les histoires un peu déjantées ou décalées, mais celles-ci m’ont laissée indifférente !



J’ai terminé sa lecture il y a un moment et je n’ai pas suffisamment de souvenirs pour en donner une critique minimale, je me suis laissée ce temps pour voir ce qu’il pouvait m’en rester... après avoir mis plusieurs jours pour en venir à bout !



#LaFilleduDiable #NetGalleyFrance
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Les buveurs de lumière

Un excellent roman d'anticipation, dans un futur très très proche 2020 à deux pas de chez nous, et ça fait froid dans le dos, c'est peu de le dire ! avec une descente vertigineuse des températures, la vie s'organise pour survivre. L'avantage de cette fin sous la neige et la glace c'est qu'elle nous offre des paysages incroyables, un ciel à trois soleils, des fleurs de neige et ce blanc immaculé. C'est aussi une façon de tirer sa révérence de façon indolore du moins de façon inconsciente.

J'ai beaucoup aimé cette petite communauté des caravanes qui combattent le froid, ces personnage atypiques : le géant, la femme à la tête de loup, l'homme qui voulait épouser le ciel, et ces moines buveurs de lumière.

Un petit côté fantastique dans ce décor de fin du monde.

C'est simple, mais un joli petit effet de réflexion sur cette météo qui perd la tête, un jour peut être nous aussi nous rentrerons dans l'ère glaciaire.

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La fille du diable

Voici un roman tout en paradoxes, et de fait remarquable : en effet, alors que la construction narrative voulue par Jenni Fagan, d’une grande rigueur, nous conte l’histoire d’un immeuble édimbourgeois, au numéro 10 de l’allée Luckenbooth, par l’intermédiaire de ses habitants, en trois tableaux donnant chacun alternativement la parole à trois personnages, les voyant évoluer chacun à trois périodes différentes, dans des appartements différents, retraçant ainsi la vie de l’immeuble sur un siècle quasi complet, à partir de 1910, et jusqu’en 1999, le style même de l’autrice nous entraîne dans un mélange détonnant de genres, registres, thématiques, d’une richesse telle que, sans cette construction rigoureuse, l’on pourrait largement s’y perdre.



Au fil des époques, des personnages, de l’évolution de cet immeuble d’abord prestigieux, le plus grand d’Edimbourg, plus que l’ombre de lui-même dans la dernière partie, nous sommes happés par des histoires, d’amour, surtout, et de mort, de passions lumineuses et de violences brutes, viscérales, de personnages pittoresques, et même parfois historiques, histoires dans lesquelles le surnaturel a la part belle depuis l’arrivée de Jessie MacRay dans l’immeuble en 1910 et le drame qui en découle, histoires liées bien sûr non seulement à l’immeuble dans lesquelles elles se tiennent, faisant de lui un personnage à part entière, mais aussi à l’histoire de la capitale écossaise, tout en mystères et en drames.



Je remercie les éditions Métailié et NetGalley de m’avoir permis la découverte de ce roman. J’avoue que c’était celui qui m’avait le moins interpellée quant aux publications de début d’année de la maison d’édition, et finalement, c’est un vrai coup de cœur : Jenni Fagan fait preuve d’une voix vraiment originale, et maîtrisée, qui a retenu toute mon attention au milieu des productions littéraires anglo-saxonnes de plus en plus stéréotypées.

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Les buveurs de lumière

Dylan quitte le « Babylon », un vieux cinéma qu'il a tenu des années au centre de Londres avec Gunn – sa grand-mère – et Vivienne – sa mère -. Contre toute attente, il vient d'hériter d'une caravane sur un terrain vague écossais avec l'obligation morale de répandre les cendres des deux femmes, récemment décédées, sur un îlot des Orcades.

Sur place, il va rencontrer Stella, jeune homme désirant être femme et qui se bat contre ses hormones ; sa mère Constance qui fait jaser le voisinage depuis vingt ans en vivant avec deux hommes, et d'autres marginaux du même acabit Alistair, Bernache, Ida,…

Nous sommes en novembre 2020, le réchauffement climatique est bien installé, l'Arctique fond, entraînant une vague de froid sans précédent dans l'hémisphère Nord.



Il m'a été bien vendu ce roman, malheureusement il n'est pas à la hauteur des espérances suscitées. Rien de cohérent dans cette histoire, un perpétuel agacement. Par exemple page 174 : « Un vieux couple s'est couché, mari et femme dans les bras l'un de l'autre, en laissant les fenêtres ouvertes ; au matin ils étaient morts gelés. Un bus rempli d'hommes a gelé dans le Sahara. Trois gamins sont passés à travers la glace d'un étang à Manchester. » Voilà typiquement ce qui me crispe, s'il gèle dans le Sahara, que dans le début du chapitre l'on m'indique qu'il fait -19, °C, l'accident des enfants sur la glace d'un étang anglais est invraisemblable… et tout est comme ça… bon, je m'en tiens là, je ne vais pas faire la longue liste des incohérences sinon je vais le rétrograder d'une étoile et le mettre au niveau d'un livre que je n'aurais pas terminé.

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Les buveurs de lumière

Un roman bien singulier et qui se présente bien au départ.On sent bien que l'atmosphère est étrange, la température est très froide c'est le moins qu'on puisse dire, on rentre dans la saison d' l'hiver est il fait - 6 degrès.

Le climat se détraque au fil des jours et la température baisse jusqu'à ne plus pouvoir la tolérer.

Les personnages sont très bizarres, vivent en communauté et tous logés dans des caravanes. entre la mère qui élève seule son fils qui va se transformer en fille, les voisins peu fréquentables au genre satanistes et le dernier arrivant qui vient de perdre sa mère et grand mère et qui vient rejoindre cette communauté accompagné de sa boîte tupperware et d'une autre Carte d'Or, on croit que l'histoire va nous réserver bien des surprises...

Eh bien, peu de surprises et je crois que l'auteure a juste voulu évoquer certaines idées sans vouloir les développer. On en restera donc sur le sujet du détraquement du climat et on n'ira pas plus loin . Hélas, j'en reste sur ma faim avec ce roman... tant pis.
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