Un grand classique si beau montrant l'amour qui résiste à tout.
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Ma centième critique mérite bien une attention particulière ; ça tombe bien, il s'agit de critiquer une oeuvre elle-même très particulière !
Folio nous propose un récit qui bien qu'étant issu d'une chanson de geste, c'est-à-dire, d'une narration orale, m'a agréablement surprise par la facilité avec laquelle il se lit. Le phrasé, pour être ancien, n'en demeure pas moins clair, précis et facile à assimiler. Le fond du récit est d'une telle modernité, abordant le thème éternel de l'amour passionné entre un homme et une femme (et plus universellement les rapports entre hommes et femmes) que le lecteur (ou l'auditeur car j'ai lu plusieurs chapitres à haute voix pour essayer de m'imaginer écoutant un ménestrel conter cette très belle épopée) n'est jamais perdu mais se trouve, au contraire, en terrain familier.
En termes de synopsis, je me permettrai de faire court ; les amants dont nous parlons sont célèbres. (Oui, ça y est, j'en est terminé avec le synopsis)
En vérité, en fermant le livre, ma première pensée a été la suivante : "Roméo et Juliette peuvent aller se rhabiller !" parce que l'amour courtois, si certains d'entre vous pensent encore qu'il s'agit d'une forme platonique de la passion amoureuse, ils se trompent ! Au Moyen-Âge, on sait aimer avec son coeur, son âme et son CORPS ! Vous n'attendez pas la dernière ligne du dernier chapitre pour enfin voir s'unir les lèvres tremblantes d'émotion d'amants frustrés dans leur désir depuis trop longtemps... Non, non, non, vous découvrez, tout au long de la chanson de geste un amour très physique, une passion très charnelle, une volupté très incandescente... bref l'Amour. Et cela ne signifie pas qu'il est dénué de poésie ou de charme, bien au contraire, il vous captive par sa pureté, vous ensorcelle par son intensité et vous fait définitivement succomber par sa fidélité !
Mais là où le récit m'a totalement déroutée, c'est par sa VIOLENCE. Non, je ne vais pas vous parler de sadomasochisme et si ça vous déçoit, laissez là cette critique et allez acheter "50 nuances de Grey", je ne vous retiens pas...
Aux autres qui ont poursuivi leur lecture, je disais donc que le récit nous décrit un amour absolument violent et destructeur. Bien sûr, me direz-vous avec raison, à cette époque, les temps sont durs, le quotidien c'est la guerre, le rapport à la mort est différent du nôtre, l'espérance de vie n'excède que rarement la quarantaine etc, etc, etc... Il n'empêche ! Il n'empêche que nos amants en prennent plein la tête (bon, là, j'avoue que comme ils trompent très bien leur monde, cocufient le roi, se montrent experts dans l'art du mensonge et de la ruse, je ne peux pas vraiment les défendre mes agneaux mais... quand même, ils en prennent plein la tête alors qu'en réalité, ils ne sont QUE les victimes d'un philtre d'amour et que sans ce philtre magique il y aurait eu peu de chance, voire aucune, qu'ils tombassent un jour follement amoureux l'un de l'autre étant donné qu'ils étaient tous les deux beaux comme des dieux, jeunes et qu'ils dormaient dans la même chambre au château du vieux roi Marc, l'époux légitime d'Iseut...) et que les dommages collatéraux qu'ils causent dans leur entourage sont totalement dévastateurs : trahison, tentative d'assassinat et MEURTRES (oui, au pluriel svp) ! Et n'allez pas croire que nos blonds tourtereaux sont les seules victimes de cette violence, loin s'en faut, ils en sont très souvent les instigateurs ! Ainsi, Iseut n'hésitera pas à commanditer, sur une humeur, l'assassinat de sa plus proche et fidèle servante ; Tristan tuera froidement de son arc et son épée les "félons" qui ont juré sa perte ("rien de plus normal!" vous indignerez-vous. Euh, minute, des jaloux y en a partout, ça ne signifie pas qu'il faille tous les zigouiller, sinon on n'en a pas fini !). Tristan ira même jusqu'à torturer psychologiquement un de ses amis qui l'a recueilli dans son exil pour pouvoir lui soutirer son... petit chien magique ! Juste énorme.
Bon, je vais m'arrêter là, de peur de vous lasser ou de tout vous dévoiler. J'espère seulement vous avoir donné envie de parcourir au plus tôt les 150 pages de cette superbe légende qui a toute sa place dans notre patrimoine culturel.
Challenge ABC 2012/2013
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Une histoire qui a marqué mon adolescence. Je m'en souviendrais toujours.
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A l'origine, il existe de nombreux poèmes du douzième siècle qui fondent la légende de Tristan.
Puis elle est comme illuminée par la musique de Wagner.
Et prend finalement place dans la littérature, grâce à Joseph Bédier, De l'Académie Française, qui reconstitue la légende, dans un langage châtié et poétique, à peine teinté d'archaïsme dans son "Roman de Tristan et iseut".
De son ouvrage devenu classique, Joseph Bédier a décidé, en collaboration avec le célèbre dramaturge Louis Artus, de tirer une pièce.
L'audace est grande d'adapter cette vieille légende celtique, après Wagner et sans la puissance de la musique.
Mais l'auteur de la pièce prouve, grâce à son talent, que le sujet, sans cesse repris depuis des siècles, dans toutes les littératures est encore plein d'émotion.
Il en fait un beau spectacle dramatique en trois actes. Mais ce n'est plus le spectacle romantique de Wagner, c'est un roman d'amour médiéval plein d'humanité et de sincérité.
Le style y est tantôt lyrique, tantôt familier et il fallait l'adresse des deux auteurs pour donner le ton juste à cette adaptation.
En lisant ce texte, paru dans "La petite illustration" on se prend à rêver d'être présent dans ce prestigieux Théâtre "Sarah-Bernhard" en mars 1929 pour la première.
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A l'origine, il existe de nombreux poèmes du douzième siècle qui fondent la légende de Tristan.
Puis elle est comme illuminée par la musique de Wagner.
Et prend finalement place dans la littérature, grâce à Joseph Bédier, de l'Académie Française, qui reconstitue la légende, dans un langage châtié et poétique, à peine teinté d'archaïsme dans son "Roman de Tristan et Iseut".
De son ouvrage devenu classique, Joseph Bédier a décidé, en collaboration avec le célèbre dramaturge Louis Artus, de tirer une pièce.
L'audace est grande d'adapter cette vieille légende celtique, après Wagner et sans la puissance de la musique.
Mais l'auteur de la pièce prouve, grâce à son talent, que le sujet, sans cesse repris depuis des siècles, dans toutes les littératures est encore plein d'émotion.
Il en fait un beau spectacle dramatique en trois actes. Mais ce n'est plus le spectacle romantique de Wagner, c'est un roman d'amour médiéval plein d'humanité et de sincérité.
Le style y est tantôt lyrique, tantôt familier et il fallait l'adresse des deux auteurs pour donner le ton juste à cette adaptation.
En lisant ce texte, paru dans "La petite illustration" on se prend à rêver d'être présent dans ce prestigieux Théâtre "Sarah-Bernhard" en mars 1929 pour la première.
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- Psychanalytique : Un jeune garçon enlève à la figure paternelle une figure maternelle idéalisée, afin de nourrir avec elle un amour platonique ; amour qui ne peut durer plus de trois ans, âge où le petit enfant, déjà, prend conscience de sa propre identité et où, pour affirmer celle-ci, il doit se détacher physiquement des figures parentales. Trois ans au bout desquels, les deux fugitifs reviennent d’eux-mêmes au bercail, dominé par cette figure paternelle qui ne sait se placer ni du côté des bons ni du côté des gentils. La figure maternelle ne s'en trouve nullement entachée ; moyennant quoi, le jeune garçon se doit de s’éloigner un temps au moins, du nid conjugal, afin de voler de ses propres ailes.
- Historique : Cette légende ne nous étant parvenue que par bribes,elle permet d’obtenir des informations précieuses concernant les habitudes chevaleresques et seigneuriales médiévales. En effet, n’y apprend-on pas, par exemple, à quel point le chevalier est redevable devant sont seigneur, à quel point ce dernier, tout puissant, il est vrai sur ses terres, n’en subissait pas moins les pressions alentours. Nous constatons également que la lecture reste encore réservée à une élite et que, même les seigneurs en sont privés. Enfin, nous constatons également que la période médiévale est la période charnière durant laquelle la chrétienneté s'affirme en France au peuple complet.
- Mysogine : Ce Béroul fut une femme, c'est une évidence ! Pareils machination, suspicion et détournement n'ont pu être imaginés que par une pauvre femelle égarée du troupeau. Voyez avec quelle brio elle se tire des situations les plus scabreuses, perdurant à se coucher dans la fange, seul être capable d'autant de félonie et de tromperie, incapable de respecter les serments et les promesses faites devant dieu !
- Littéraire : Tous les ingrédients médiévaux sont ici enchevêtrés, assurant à cette version de Béroul, un succés qui ne sera jamais démenti : de l’amour, pas si courtois que ça…, de l’action (joutes, enlèvements et meurtres), du rire (l’épisode des méchants s’embourbant avec les chevaux), de la morale (les méchants sont punis et les gentils, après avoir subi bien des épreuves, peuvent vivre enfin en paix)… on sent ici les prémices de la vraie littérature, qui trouve ses sources dans un moyen-êge fantastique
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Au risque de décevoir les puristes de la littérature française je préfère à cette tragédie amoureuse l'histoire de Roméo et Juliette écrite par Shakespeare.
Je n'ai que très moyennement adhéré à cette légende celte alors que je ne me lasse pas de lire et relire son homologue de la perfide Albion...
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Je connaissais vaguement l'histoire de Tristan et Yseut. Enfin, je savais que c'était une histoire d'amour qui finit mal... Et bien, bien m'en a pris de lire cette version de Béroul! Enfin la morale chrétienne est aux oubliettes pour une fin heureuse des amants qui cocufient le roi. Il est seulement dommage que cette version soit incomplète, ainsi on n'a pas la rencontre des deux héros. L'histoire commence quand Yseut est déjà marié au roi Anglais. En tout cas la traduction que j'ai pu lire montre une écriture plaisante, drôle parfois, un narrateur plein de verve qui défend les amants, le roi lui est la bonne poire; et la chute de l'histoire est pour le moins bien trouvée... Mais je ne vous en dit pas plus!
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Un grand classique sublime ! mon premier classique , ma première grande histoire d'amour , mon livre de l'adolescence que j'ai très très hâte de transmettre à ma fille!
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Une histoire très lointaine d'un grand amour impossible. Très agréable, un des premiers et meilleurs souvenirs de lectures (imposées) dans mon cursus scolaire.
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Un conte médiéval qui dure dans le temps
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Un roman d'amour INCONTOURNABLE !
Une magnifique histoire portée par les deux personnages principaux, Tristan et Iseult, amants cachés mais finalement retrouvés puis reniés...
Je vous conseille de regarder le film avec James Franco et Sophia Miles !
A lire !
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Transmise d’abord oralement puis par écrit, la légende celtique de Tristan et Iseult est absolument un récit fondamental du Moyen Âge. Et bien que ses versions se multiplient, elles ont en effet un canevas commun. Ainsi qu’on peut citer, parmi les célèbres auteurs de cette légende, Béroul et Thomas au XII e siècle.Tristan va en Irlande pour en amener Iseult La Blonde comme future épouse de son oncle Marc, le roi de Cornouilles. Pendant le retour, Tristan et Iseult absorbent par erreur le philtre magique destiné normalement à Marc et sa future femme. Ainsi, les deux jeunes deviennent des amants, et rien ne peut les empêcher de partager leur passion. Et puisqu’ils sont découverts, Tristan s’exile en Bretagne où il meurt blessé. Iseult apprend la mort de son ami, se rend en Bretagne pour mourir auprès de lui.
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Tristan et Iseut, l'éternelle histoire de l'Amour et de la Mort si étroitement liés... Cette reconstitution et "réécriture" par Bédier me semble une bonne synthèse des différentes sources et de ce que j'en connais. Le choix de suivre plutôt Thomas que Béroul me convient parfaitement: plus "romantique" et moins terre-à-terre, il correspond davantage à ma sensibilité et à mes attentes. Le style m'a moins plu que celui de mon édition en librio (version de Pierre Dalle Nogare): j'y ai notamment trouvé moins de poésie que ne le laissait entendre la préface, mais il reste agréable et dans la lignée des textes médiévaux.
Une des plus belles histoires d'amour que j'aie lues, les autres étant le mythe d'Amour et Psyché et la pièce Roméo et Juliette de Shakespeare.
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Ce livre est une chanson, un pur moment de bonheur, de la musique qui flotte dans les arbres.
Bas les masques! La nature enchanteresse reprend ses droits.
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Ah ces deux là alors ! Un classique cependant....
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