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Citations de Jules Supervielle (519)


Ce soir assis sur le rebord du crépuscule
Et les pieds balancés au-dessus des vagues,
Je regarderai descendre la nuit : elle se croira toute seule.
Et mon cœur me dira : fais de moi quelque chose,
Ne suis-je plus ton cœur ?
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Un peu de mon âme glissait
Sur un rail bleu, à contre-ciel

Et un autre peu se mêlant
A un bout de papier volant
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LA GOUTTE DE PLUIE

Je cherche une goutte de pluie 

Qui vient de tomber dans la mer. 

Dans sa rapide verticale 

Elle luisait plus que les autres 

Car seule entre les autres gouttes 

Elle eut la force de comprendre 

Que, très douce dans l’eau salée, 

Elle allait se perdre à jamais. 

Alors je cherche dans la mer 

Et sur les vagues, alertées, 

Je cherche pour faire plaisir 

À ce fragile souvenir 

Dont je suis seul dépositaire. 

Mais j’ai beau faire, il est des choses 

Où Dieu même ne peut plus rien 

Malgré sa bonne volonté 

Et l’assistance sans paroles 

Du ciel, des vagues et de l’air. 
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Jules Supervielle
Soleil je suis heureux de rester sans réponse
Ta lumière suffit qui brille sur ces ronces
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Quand on est riche , toutes les gaffes sont permises elles sont même recommandées si l'on veut avoir le sentiment de sa puissance .
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Jules Supervielle
Dans la flaque du petit jour ont bu les oiseaux nocturnes.
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Soyez bon pour le Poète,
Le plus doux des animaux,
Nous prêtant son cœur, sa tête,
Incorporant tous nos maux,
II se fait notre jumeau ;
Au désert de l'épithète,
II précède les prophètes
Sur son douloureux chameau ;
II fréquente, très honnête,
La misère et ses tombeaux,
Donnant pour nous, bonne bête,
Son pauvre corps aux corbeaux ;
II traduit en langue nette
Nos infinitésimaux,
Ah ! donnons-lui, pour sa fête,
La casquette d'interprète !
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1939-1945

Hommage à la vie


C'est beau d'avoir élu
Domicile vivant
Et de loger le temps
Dans un cœur continu,
Et d'avoir vu ses mains
Se poser sur le monde
Comme une pomme
Dans un petit jardin,
D'avoir aimé la terre,
La lune et le soleil
Comme des familiers
Qui n'ont pas leurs pareils,
Et d'avoir confié
Le monde à sa mémoire
Comme un clair cavalier
À sa monture noire,
D'avoir donné visage
À ces mots : femme, enfants,
Et servi de rivage
À d'errants continents,
Et d'avoir atteint l'âme
À petits coups de rame
Pour ne l'effaroucher
D'une brusque approchée,
C'est beau d'avoir connu
L'ombre sous le feuillage
Et d'avoir senti l'âge
Ramper sur le corps nu,
Accompagné la peine
Du sang noir de nos veines
Et doré son silence
De l'étoile Patience,
Et d'avoir tous ces mots
Qui bougent dans la tête,
De choisir les moins beaux
Pour leur faire un peu fête,
D'avoir senti la vie
Hâtive et mal aimée,
De l'avoir enfermée
Dans cette poésie.
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Jules Supervielle
Rien qu'un cri

Rien qu'un cri différé qui perce sous le cœur
Et je réveille en moi des êtres endormis.
Un à un, comme dans un dortoir sans limites,
Tous, dans leurs sentiments d'âges antérieurs,
Frêles, mais décidés à me prêter main forte
Je vais, je viens, je les appelle et les exhorte,
Les hommes, les enfants, les vieillards et les femmes,
La foule entière et sans bigarrures de l'âme
Qui tire sa couleur de l'iris de nos yeux
Et n'a droit de regard qu'à travers nos pupilles.
Oh ! population de gens qui vont et viennent,
Habitants délicats des forêts de nous-mêmes,
Toujours à la merci du moindre coup de vent
Et toujours quand il est passé, se redressant.
Voilà que lentement nous nous mettons en marche,
Une arche d'hommes remontant aux patriarches
Et lorsque l'on nous voit on distingue un seul homme
Qui s'avance et fait face et répond pour les autres.
Se peut-il qu'il périsse alors que l'équipage
A survécu à tant de vents et de mirages ?
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Jules Supervielle
Ce qu'il faut d'obscur
Pour que le sang batte,
Ce qu'il faut de pur
Au coeur écarlate,
Ce qu'il faut de jour
Sur la page blanche,
Ce qu'il faut d'amour
Au fond du silence.
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Livrez vos mains aux miennes,
Ecoutez la rumeur:
Nos âmes attardées
Viennent de leurs frontières.

Voici qu'elles se touchent.
C'est l'ombre et la lumière
Qui se croient immobiles
Et tremblent de changer.
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- Autour de moi, [...] l'avenir couche dans de petits lits, se disait Bigua [...], le lendemain du rapt.
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Ce chat que vous voyez sauter d’un bout à l’autre de l’avenue,
Prenez garde, prenez garde qu’il n’habite votre poitrine
Et ne soit en vérité que l’animal sanguinolent
Appelé cœur tapi en vous pour vous donner vie et tourment.
Courez à gauche, dépêchez-vous et puis à droite, oubliez-le.
Mais l’important –pleurez, pleurez,- c’est que lui aussi vous oublie.
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[…] Autour du cercle des Indiens
Je vois rôder un petit chien
Aveugle, aux yeux bleus de faïence
En pâte tendre, largement
Ouverts comme pour une offrande
Depuis qu’un cobra le piqua.

Soudain, reniflant et courant
Contre nos pieds, contre nos jambes,
Le chien flaire ses yeux d’antan
Dans l’herbe épaisse et sous les plantes,
Gratte la terre et monte aux arbres
Comme ferait un chien savant.

Et dans la nuit qui tombe blette
Les dix Indiens fument en rond,
Le vieux Chef perd une allumette,
Et, la cherchant dans le gazon,
Fait flamber toutes les restantes
Mais ne trouve pas la manquante.

Le chien aveugle tourne en rond
Pour se tracer un horizon.
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Soyons seuls un moment
Dans un monde d'aveugles.
Milliards de paupières
Autour de nous fermées.
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MOUVEMENT


Ce cheval qui tourna la tête
Vit ce que nul n’a jamais vu
Puis il continua de paître
À l’ombre des eucalyptus.

Ce n’était ni homme ni arbre
Ce n’était pas une jument
Ni même un souvenir de vent
Qui s’exerçait sur du feuillage.

C’était ce qu’un autre cheval,
Vingt mille siècles avant lui,
Ayant soudain tourné la tête
Aperçut à cette heure-ci.

Et ce que nul ne reverra,
Homme, cheval, poisson, insecte,
Jusqu’à ce que le sol ne soit
Que le reste d’une statue
Sans bras, sans jambes et sans tête.

p.113
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MONTEVIDEO


Je naissais, et par la fenêtre
Passait une fraîche calèche.

Le cocher réveillait l’aurore
D’un petit coup de fouet sonore.

Flottait un archipel nocturne
Encore sur le jour liquide.

Les murs s'éveillaient et le sable
Qui dort écrasé dans les murs.

Un peu de mon âme glissait
Sur un rail bleu, à contre-ciel,

Et un autre peu se mêlant
À un bout de papier volant

Puis trébuchant sur une pierre,
Gardait sa ferveur prisonnière.

Le matin comptait ses oiseaux
Et jamais il ne se trompait.

Le parfum de l'eucalyptus
Se fiait à l'air étendu.

Dans l'Uruguay sur l'Atlantique
L'air était si liant, facile,
Que les couleurs de l'horizon
S'approchaient pour voir les maisons.

C’était moi qui naissais jusqu’au fond sourd des bois
Où tardent à venir les pousses
Et jusque sous la mer où l’algue se retrousse
Pour faire croire au vent qu’il peut descendre là.

La Terre allait, toujours recommençant sa ronde,
Reconnaissant les siens avec son atmosphère,
Et palpant sur la vague ou l'eau douce profonde
Le tête des nageurs et les pieds des plongeurs.
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Donnez-moi des nouvelles du monde.
Et les arbres ont-ils toujours
Ce grand besoin de feuilles, de ramilles,
Et tant de silence aux racines ?
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Saisir quand tout me quitte,
Et avec quelles mains
Saisir cette pensée,
Et avec quelles mains
Saisir enfin le jour
Par la peau de son cou
Le tenir remuant
Comme un lièvre vivant ?
Viens, sommeil, aide-moi,
Tu saisiras pour moi
Ce que je n'ai pu prendre,
Sommeil aux mains plus grandes.
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Ton sourire entourait
le col des collines
On le cherchait dans la vallée
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