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Citations de Jules Supervielle (519)


Grimaces affreuses de la vie, pensait elle,laissez moi tranquille.Mais laissez moi donc tranquille!Que voulez vous que je fasse de vous quand le reste n'existe plus!
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Dans certains moments de grand trouble, rien ne nous rassure tant qu'un peu de prévu, de tout ce qui nous rattache à ce que nous savons déjà de la vie, avec certitude.
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Marseille sortie de la mer, avec ses poissons de roche, ses coquillages et l'iode,
Et ses mâts en pleine ville qui disputent les passants,
Ses tramways avec leurs pattes de crustacés sont luisants d'eau marine,
Le beau rendez-vous de vivants qui lèvent le bras comme pour se partager le ciel,
Et les cafés qui enfantent sur le trottoir hommes et femmes de maintenant avec leurs yeux de phosphore,
Leurs verres, leurs tasses, leurs seaux à glace et leurs alcools,
Et cela fait un bruit de pieds et de chaises frétillantes.
Ici le soleil pense tout haut, c'est une grande lumière qui se mêle à la conversation,
Et réjouit la gorge des femmes comme celle des torrents de montagne,
Il prend les nouveaux venus à partie, les bouscule un peu dans la rue,
Et les pousse sans arrêt du côté des jolies filles.

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Un jour la Terre ne sera
Qu'un aveugle espace qui tourne
Confondant la nuit et le jour.
Sous le ciel immense des Andes
Elle n'aura plus de montagnes.
Même pas un petit ravin.
De toutes les maisons du monde
Ne durera plus qu'un balcon
Et de l'humaine mappemonde
Une tristesse sans plafond.
De feu l'Océan Atlantique
Un petit goût salé dans l'air,
Un poisson volant et magique
Qui ne saura rien de la mer.
D'un coupé de mil neuf cent cinq
(Les quatre roues et nul chemin !)
Trois jeunes filles de l'époque
Restées à l'état de vapeur
Regarderont par la portière
Pensant que Paris n'est pas loin
Et ne sentiront que l'odeur
Du ciel qui vous prend à la gorge.
A la place de la forêt
Un chant d'oiseau s'élèvera
Que nul ne saura situer,
Ni préférer, ni entendre,
Sauf Dieu, qui lui, l'écoutera,
Disant : « C'est un chardonneret
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Solitude au grand coeur encombré par des glaces,
Comment me pourrais-tu donner cette chaleur
Qui te manque et dont le regret nous embarrasse
Et vient nous faire peur?

Va-t'en, nous ne saurions rien faire l'un de l'autre,
Nous pourrions tout au plus échanger nos glaçons
Et rester un moment à les regarder fondre
Sous la sombre chaleur qui consume nos fronts.

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La mer secrète

Quand nul ne la regarde,
La mer n’est plus la mer,
Elle est ce que nous sommes
Lorsque nul ne nous voit.
Elle a d’autres poissons,
D’autres vagues aussi.
C’est la mer pour la mer
Et pour ceux qui en rêvent
Comme je fais ici.
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Allons, mettez-vous là au milieu de mon poème,
Que je m’approche à loisir, loin des regards indiscrets,
Entre des mots qui vous observent, bien qu’ils vous devinent à peine,
Et d’autres mots qui vous éclairent sans parvenir à vous toucher.

Vous y trouverez un air, un ciel plus cléments que l’autre,
Dans un grand imprévu d’arbres ignorés par les saisons,
Une attentive floraison comme aux premiers jours du monde,
Quand il n’y avait encor rien et que soudain tout devint nôtre.

Une légère carriole traversant ma poésie,
Avec un cheval qui jamais ne souleva de poussière
Parce qu’il sait avancer franchement, sans toucher terre
Nous fera voir aussi bien la clairière ou l’éclaircie.

Nous ferons un grand bûcher des angoisses de la terre
Pour le vouer à la mort qui s’éloignera de nous,
Et remonterons sans remords les plus secrètes rivières
Où se reflètent les cœurs qui ne tremblent plus que d’amour.
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La goutte de pluie

Je cherche une goutte de pluie
Qui vient de tomber dans la mer.
Dans sa rapide verticale
Elle luisait plus que les autres
Car seule entre les autres gouttes
Elle eut la force de comprendre
Que, très douce dans l’eau salée,
Elle allait se perdre à jamais.
Alors je cherche dans la mer
Et sur les vagues, alertées,
Je cherche pour faire plaisir
À ce fragile souvenir
Dont je suis seul dépositaire.
Mais j’ai beau faire, il est des choses
Où Dieu même ne peut plus rien
Malgré sa bonne volonté
Et l’assistance sans paroles
Du ciel, des vagues et de l’air.
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Encore frissonnant
Sous la peau des ténèbres
Tous les matins je dois
Recomposer un homme
Avec tout ce mélange
De mes jours précédents
Et le peu qui me reste
De mes jours à venir.
Me voici tout entier,
Je vais vers la fenêtre.
Lumière de ce jour,
Je viens du fond des temps,
Respecte avec douceur
Mes minutes obscures,
Épargne encore un peu
Ce que j’ai de nocturne,
D’étoilé en dedans
Et de prêt à mourir
Sous le soleil montant
Qui ne sait que grandir.
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Nocturne en plein jour

Quand dorment les soleils sous nos humbles manteaux
Dans l’univers obscur qui forme notre corps,
Les nerfs qui voient en nous ce que nos yeux ignorent
Nous précèdent au fond de notre chair plus lente,
5 Ils peuplent nos lointains de leurs herbes luisantes
Arrachant à la chair de tremblantes aurores.

C’est le monde où l’espace est fait de notre sang.
Des oiseaux teints de rouge et toujours renaissants
Ont du mal à voler près du cœur qui les mène
10 Et ne peuvent s’en éloigner qu’en périssant
Car c’est en nous que sont les plus cruelles plaines
Où l’on périt de soif près de fausses fontaines.

Et nous allons ainsi, parmi les autres hommes,
Les uns parlant parfois à l’oreille des autres.
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C’est vous quand vous êtes partie,
L’air peu à peu qui se referme
Mais toujours prêt à se rouvrir
Dans sa tremblante cicatrice
Et c’est mon âme à contre-jour
Si profondément étourdie
De ce brusque manque d’amour
Qu’elle n’en trouve plus sa forme
Entre la douleur et l’oubli.
Et c’est mon cœur mal protégé
Par un peu de chair et tant d’ombre
Qui se fait au goût de la tombe
Dans ce rien de jour étouffé
Tombant des autres, goutte à goutte,
Miel secret de ce qui n’est plus
Qu’un peu de rêve révolu.
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Une phrase, une journée, toute la vie, n’est-ce pas la même chose pour qui est né sous les signes jumeaux du voyage et de la mort
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Montevideo est belle et luisante. Les maisons peintes de couleurs claires, rose tendre, bleu tendre, vert tendre. Et le soleil monte sur les trottoirs
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C’est dans la campagne Uruguayenne que j’eus pour la première fois l’impression de toucher les choses du monde, et de courir derrière elles !
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" Antoine Charnelet, mon petit, dit l'étranger avec beaucoup d'émotion dans la voix, tu as donc perdu ta bonne ? N'aie pas peur, je suis déjà ton ami et tu vas voir que tu me connais. "
Ce grand monsieur a un léger accent.
" Veux-tu monter dan ma voiture ? "
C'est une magnifique limousine si neuve qu'elle semble se trouver encore à la devanture d'un magasin des Champs-Élysées.
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Pardon pour vous, pardon pour eux
Pour le silence et les mots inconsidérés
Pour les phrases venant des lèvres inconnues
Qui vous frappent de loin comme balles perdues
Et pardon pour les fronts qui semblent oublieux

Les amis inconnus
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Et vous, que faites-vous, o visage troublé
Par ces brusques passants, ces bêtes, ces oiseaux
Vous qui vous demandez, vous toujours sans nouvelles:
"Si je croise jamais un des amis lointains
Au mal que je fis, vais-je le reconnaître?"

Les amis inconnus
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