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Critiques de Julian Barnes (533)
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Une fille, qui danse

Retraité depuis peu, Tony a une soixantaine d'années. Il se qualifie lui-même d'un type « moyen ». Un mariage tiède qui s'est terminé en divorce, une fille gentille mais qu'il ne voit plus trop, un travail correct mais pas extraordinaire. Ni riche, ni pauvre, ni triste, ni heureux, il est dans l'entre-deux constamment. La vie semble avoir coulé sur lui. Aucune aspérité. Et pourtant...

Un jour, il reçoit un don par testament : la mère de son amour de jeunesse, Veronica, lui lègue une petite somme d'argent ainsi que le journal intime ayant appartenu à son meilleur ami, Adrian. D'un coup, les images du passé ressurgissent : l'Angleterre dans les années soixante, le lycée, la faculté, sa bande de copains et leurs discussions philosophiques et littéraires, sa petite amie Veronica, l'arrivée dans le groupe d'Adrian un type charismatique et mystérieux, un week-end troublant chez les parents de Veronica, cette même femme dans les bras d'Adrian, la lettre que Tony écrit à leur attention, un suicide... Puis les images deviennent plus nettes, les mots résonnent, le ressenti change. Le présent éclaire le passé. Le temps modifie les perceptions. Et les réactions ne sont pas les mêmes à 20, 40, 60 ans...

Un récit sous la forme d'un long monologue. L'introspection d'un homme, la découverte de ses zones d'ombre, l'impression d'avoir été en marge des choses qui se tramaient autour de lui. En fouillant dans son passé, certains épisodes lui apparaissent différemment. Il assiste, consterné, à une relecture, une réinterprétation d'une partie de sa propre existence.

Le ton est juste et l'écriture délicatement ironique, typiquement anglaise, est savoureuse. Le lecteur perçoit la tension dès les premières pages, un suspense savamment dosé le tient en alerte jusqu'à la fin – un brin décevante tout de même –. S'ajoute à cela des reflexions sur le temps, les mécanismes de la mémoire, l'Histoire, la jeunesse, la vieillesse, la nature de l'homme, la puissance des mots et les conséquences qui s'en suivent, les remords et une question : Peut-on parvenir à modifier les erreurs commises dans un autre temps ?


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L'homme en rouge

Une parenthèse enchantée. Ni une biographie, ni un roman. Une promenade, pourrait-on dire. Littéraire et artistique, au bras du guide le plus érudit et agréable qui soit car doté de cette finesse d'esprit et de regard qui rend tout apprentissage aussi savoureux qu'une aérienne crème chantilly. Une promenade qui ne peut que ravir tout amoureux des lettres, des arts et de la Belle Epoque. Ce n'est pas anodin si le point de départ de Julian Barnes est un tableau, cet homme en rouge peint par Sargent en 1881 et représentant Samuel Pozzi dont le destin servira de fil rouge à l'écrivain ; car tout au long de ce cheminement, il sera question de représentation, de la façon dont les œuvres littéraires ou artistiques témoignent de leur temps. Des histoires que chacune raconte. Et c'est absolument passionnant.



A commencer par l'époque, ces décennies foisonnantes entre la fin de la guerre de 1870 et le début de la suivante en 1914, qu'un amateur éclairé comme Julian Barnes ne peut qu'apprécier à travers l'évolution des courants artistiques. Samuel Pozzi est une figure marquante, un médecin "à la mode" mais à l'origine de maintes évolutions dans les spécialités qui sont les siennes (chirurgie viscérale et gynécologique). Beau, doué, célèbre, séducteur. Attirant forcément aussi les jalousies. Mais surtout, un homme ouvert sur le monde et dont la maxime est "Le chauvinisme est une des formes de l'ignorance". Un homme qui, à contre-courant des habitudes françaises, n'hésite pas à aller chercher dans les pays voisins les innovations et bonnes pratiques qui permettront d'améliorer grandement la prise en charge des patients. A l'heure du Brexit, de quoi titiller le francophile auteur anglais. Et c'est le deuxième élément passionnant de cette promenade artistique. L'observation à la fois précise et malicieuse du parallèle entre France et Angleterre, sur le terrain artistique mais pas seulement. Les meilleurs ennemis sont ici auscultés avec la tendre ironie qui permet de n'épargner aucun de leurs travers. Cela passe par l'étude croisée de certaines œuvres (notamment "A rebours" de Huysmans) et des personnages dont elles s'inspirent. Le casting est royal : Oscar Wilde, Huysmans, Sarah Bernhard, John Sargent, Marcel Proust, Henry James... et j'en passe. Julian Barnes se promène dans ces vies et leurs doubles avec la malice du romancier qui constate que "la biographie est une série de lacunes reliées par de la ficelle" et s'amuse du fait que toutes "ces questions (que l'on ne sait pas) pourraient, bien sûr, être résolues dans un roman". Pour le plus grand plaisir du lecteur.



Samuel Pozzi est certes une figure qui mérite d'être connue (il l'est surtout par les écrits de sa fille, Catherine), mais l'éclairage que lui donne Julian Barnes est un prétexte pour faire revivre une époque, des personnages hauts en couleurs et forts en caractère qui ont servi de modèles à certains artistes dont il décrypte les œuvres et les intentions avec l'humour et l'esprit qui le caractérisent. Le chemin du lecteur est agrémenté d'illustrations, reproductions de peintures mais également, plus étonnant, de vignettes Félix Potin que les clients trouvaient dans les tablettes de chocolat de la marque et qui représentaient les artistes, écrivains ou scientifiques importants du moment. Des albums Panini avant l'heure en quelque sorte.



Il est impossible de rendre ici l'incroyable richesse de ce livre qui est aussi une formidable déclaration d'amour à l'art sous toutes ses formes et à celles et ceux qui l'inspirent. Julian Barnes parle de l'art avec art. Laissons-lui le dernier mot : "L'art survit au caprice individuel, à l'orgueil familial, aux conventions sociales ; l'art a toujours le temps de son côté".
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Le fracas du temps

Un grand texte littéraire, admirablement écrit, et d'une fluidité remarquable.



Julian Barnes retranscrit, sans jugement aucun, un destin, celui de Dmitri Chostakovitch, compositeur russe, qui alors qu'il est âgé d'une trentaine d'années se retrouve confronté à la bêtise humaine, et doit faire face au régime totalitaire stalinien, celui-là même qui façonnait les âmes humaines. Il assiste, en 1936, impuissant à la censure de son oeuvre, alors qu'elle était jusque là saluée notamment à l'étranger et qu'il flirtait avec le succès. Il échappe par chance à la mort, son bourreau ayant été fusillé entre temps. Il vivra alors comme temps d'autres, terrorisé, dans la peur de se voir arrêté et fusillé.



«Parce que, si la tyrannie peut être paranoïde, elle n'est pas forcément stupide. Si elle était stupide, elle ne survivrait pas ; de même que, si elle avait des principes, elle ne survivrait pas. La tyrannie comprenait comment certaines parties – les parties faibles – de la plupart des gens fonctionnaient.»



Et à ce moment là, que faire ? Collaborer et sauver sa peau et celle de sa famille ? Ou risquer la fonctionnelle balle dans la nuque ? Dmitri Chostakovitch collaborera, dénoncera, se pliera à la norme stalinienne...et vivra, mais à quel prix. La culpabilité, la honte le rongeront toute sa vie, une vie de lâche, dit-il lui-même, condamné à se débattre dans le chaos de son époque.



«Mais il n'était pas facile d'être un lâche. Etre un héros était bien plus facile qu'être un lâche. Pour être un héros, il suffisait d'être courageux un instant – quand vous dégainiez, lanciez la bombe, actionniez le détonateur, mettiez fin aux jours du tyran, et aux vôtres aussi. Mais être un lâche, c'était s'embarquer dans une carrière qui durait toute une vie. Vous ne pouviez jamais vous détendre. Vous deviez anticiper la prochaine fois qu'il vous faudrait vous trouver des excuses, tergiverser, courber l'échine, vous refamiliariser avec le goût des bottes et l'état de votre propre âme déchue et abjecte. Etre un lâche demandait de l'obstination, de la persistance, un refus de changer – qui en faisaient, dans un sens, une sorte de courage. Il sourit intérieurement et alluma une autre cigarette. Les plaisirs de l'ironie ne l'avaient pas encore abandonné.»



Un sujet sensible, évoqué avec humour et élégance qui élèvent indéniablement cette bouleversante et tragique histoire au rang de mémorable. L'auteur nous pousse à la réflexion. Qu'aurais-je fait à sa place ? Qu'auriez-vous fait ? En reposant "L'Art de perdre" d'Alice Zeniter ou encore "La fête au bouc" de Mario Vargas Llosa, cette même question me taraudait. Avaient-ils vraiment le choix ? Avaient-ils les armes, les outils [dont nous bénéficions aujourd'hui] pour lutter ?



Une biographie passionnante, une ode à la musique, un livre poignant, important.



«C'était l'ultime et incontestable ironie de sa vie : qu'en le laissant vivre, ils l'avaient tué.»
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L'homme en rouge

"Je me suis intéressé au docteur Pozzi en découvrant son portrait par John Sargent, je suis devenu curieux de sa vie et de son oeuvre, j'ai écrit ce livre, et je vois toujours dans cette image une réelle et vivre ressemblance."



Ce livre, que j'ai trouvé passionnant de bout en bout, ne se limite pourtant pas à la figure de ce médecin familier des membres de la haute société et des artistes de la Belle Epoque. Professionnellement, il a été reconnu comme un précurseur, notamment en gynécologie, mais ses talents ne se limitaient pas à son métier.



Il est un homme riche qui porte beau, amateur éclairé et collectionneur d'art. Les femmes l'adoraient et il le leur rendait bien car ses amantes étaient nombreuses, semble-t-il. Ce portrait de cet homme qui vivait pleinement sa vie est bien au centre de cet essai brillant, agrémenté de vignettes Félix Potin d'époque et de reproduction de tableaux. D'autres personnages secondaires, dandys plus sulfureux, ont aussi une grande place : Oscar Wilde, le prince Edmond de Polignac, le conte Robert de Montesquiou-Fezensac (le modèle du Charlus de Proust et du Des Esseintes de Huysmans)... Sans oublier Sarah Bernhardt, qui fut la maîtresse de Pozzi, et Catherine Pozzi, sa fille.



C'est un véritable tableau de cette époque qui se constitue au fur et à mesure de la lecture de ce livre de Julien Barnes. Ce n'était pas une époque douce dans le sens où les attaques personnelles très violentes étaient monnaie courante dans les journaux et les duels encore fréquents !
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L'homme en rouge

Une erreur de casting !



Je pensais lire un ouvrage sur le médecin Samuel Pozzi et la Belle Epoque, mais… on n'apprend rien sur Pozzi et pas grand chose sur la Belle Epoque.



La première partie du livre se focalise sur la vie de quelques personnages, Edmond de Polignac, Robert de Montesquiou, Samuel Jean Pozzi, et Oscar Wilde, et le procès de ce dernier.



J'ai aimé les premières pages, le style recherché…

Et puis rapidement, je me suis lassée : le style est trop chargé, érudit. Pozzi est passé à la trappe et on s'ennuie…



L'auteur parle à peine de Pozzi et de la Belle Epoque…



Comme l'a justement dit un autre lecteur "Ce livre est un peu comme le dandy qui en est le sujet : élégant, beau parleur, un charme de surface, mais vain, creux, inconsistant et au final lassant."
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Le fracas du temps

« Il lisait donc que sa musique « cancanait et grognait », que sa nature « nerveuse, convulsive et spasmodique » dérivait du jazz, qu'elle remplaçait le chant par des « cris perçants ». Cet opéra avait manifestement été composé pour plaire aux « dégénérés », qui avaient perdu tout « goût sain » pour la musique, préférant « un flot sonore confus ». Quant au livret, il se concentrait délibérément sur les parties les plus sordides du récit de Leskov ; le résultat était « grossier, primitif et vulgaire ».



C'est de l'opéra de Dimitri Chostakovitch, « Lady Macbeth de Mtsenk » qu'il est question dans cet extrait d'un article réellement paru à Moscou le 28 janvier 1936, dans la Pravda. Cet article aura des conséquences dramatiques pour un compositeur qui jusque là avait plutôt la faveur du pouvoir en place.



Chostakovitch, dont nous sommes dans les pensées dans ce passionnant et érudit roman, disait que c'était Staline en personne qui avait écrit et fait publier cette condamnation. le compositeur s'attend alors à être arrêté de nuit et à disparaître, comme de nombreuses autres personnes dans cette époque de purges. le premier chapitre se situe alors qu'il a décidé de se tenir prêt à l'arrestation sur le palier de son appartement. Il y passe toutes ses nuits.



Dans le second chapitre on est en 1949. Staline est encore en place. Chostakovitch a réussi à survivre en faisant profil bas et en donnant des gages au pouvoir, ce qu'il fera toute sa vie, il faut bien le reconnaître. Il est obligé d'aller aux Etats-Unis pour un congrès culturel de propagande et nous suivons ses pensées alors qu'il doit accepter d'être instrumentalisé.

Enfin, le dernier chapitre est plutôt centré sur ses dernières années.



J'aime l'écriture de Julian Barnes, que certains autres lecteurs estiment parfois trop poliment ennuyeuse. Dans ce roman, également en demi-teintes, il n'hésite pourtant pas à désarçonner par de multiples redites d'un chapitre à l'autre ; les mêmes anecdotes reviennent mais traitées chaque fois différemment. J'ai eu la sensation de lire une biographie un peu fantasque par endroits. Et j'ai franchement aimé ce livre. Qui m'a aussi donné envie de réécouter mon intégrale en CD des quatuors à corde de Chostakovitch par le Quatuor Borodine, réédition parue chez Melodya il y a une bonne quinzaine d'années. C'est ce que je préfère de ce compositeur.

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La seule histoire

Une seule histoire, on a tous une seule histoire d'amour. D'autres rencontres, d'autres émotions, d'autres baisers, mais une seule histoire.

Celle de Paul commence alors qu'il est encore un très jeune adulte un peu désoeuvré. Sa première année d'université vient de s'achever et il s'ennuie vaguement entre papa et maman dans sa gentille banlieue résidentielle londonienne. On est dans les années soixante, pas de portable pour joindre les copains, pas de réseaux sociaux pour se croire moins seul. Il reste à dormir le plus longtemps possible le matin, pour tuer le temps.

C'est là que la mère (elles ont toujours des idées géniales, les mères...) lui propose d'aller faire un tennis. Pas uniquement pour le tennis mais peut-être pour qu'il rencontre une jeune fille de bonne famille. Elles sont nombreuses à fréquenter le club, les jolies Caroline du coin. En bon fils de famille, Paul obéit… Et fait semblant de s'investir dans les activités qui l'ennuient vaguement...

Jusqu'à ce que se profile un tournoi amateur double mixte et des partenaires tirés au sort : notre Paul se retrouve à jouer avec une certaine Mrs Susan Macleod, quarante-huit ans, mariée à un certain Gordon Macleod (dit Mr Elephant Pants, gentil surnom donné par sa femme), deux filles universitaires : Miss G. et Miss N.S., et une vie bien rangée.

Un truc a lieu, le courant passe, comme on dit...

Paul va fréquenter régulièrement la maison des Macleod, pour un thé, une discussion avec Susan ou son mari. Quelquefois, ils rendent visite à une amie de Susan, une certaine Joan, une originale au caractère bien trempé, un peu portée sur le gin (un personnage extraordinaire!)…

Et puis, un jour, le premier baiser… Et une histoire d'amour, la première pour Paul - c'est moins sûr pour Susan - naît entre ce jeune adulte encore étudiant en droit et cette femme mûre... deux êtres que beaucoup de gens et de choses opposent…

Mais Paul n'avait pas imaginé de quoi l'avenir serait fait, et quel serait le mal qui rongerait Susan… Est-il possible de penser au pire quand on est jeune et qu'on n'a aucune expérience de l'existence ?

Ce qui est sûr, c'est qu'à jamais sa vie sera marquée par ce premier amour : « Un premier amour détermine une vie pour toujours : c'est ce que j'ai découvert au fil des ans. Il n'occupe pas forcément un rang supérieur à celui des amours ultérieures, mais elles seront toujours affectées par son existence... » 

Finalement, vaut-il mieux avoir connu l'amour, la passion au risque d'y laisser sa jeunesse et de beaucoup souffrir ou n'avoir jamais aimé ? Est-il préférable « d'aimer moins pour moins souffrir ?» Au fond, a-t-on le choix ?

«… je me remémore le passé, je ne le reconstruis pas. Alors il n'y aura pas beaucoup d'arrangements de décor. Vous pourriez en préférer davantage. Vous pourriez être habitué à plus. Mais je n'y peux rien. Je n'essaie pas de vous raconter une histoire imaginée ; j'essaie de vous dire la vérité.» 

C'est effectivement ce qui m'a frappée dans cet admirable texte empreint d'une profonde mélancolie, à savoir ses accents de vérité, de sincérité, de vécu. Cette histoire d'amour - non dénuée d'humour - nous est relatée dans le détail, avec beaucoup de minutie et de subtilité, ce qui la rend très crédible : des grands bonheurs du début jusqu'à la découverte d'une réalité terrible qui vient tout bouleverser et la fin, la terrible fin de l'amour qui se délite et finit par se perdre, comme rattrapé par le quotidien...

Beaucoup de sensibilité dans les mots de ce narrateur qui jette un regard en arrière pour contempler sa vie, l'histoire de son amour avec Susan et l'impact du temps sur ses sentiments.

Un texte bouleversant qui dit simplement ce qu'est la vie, sans illusions.

Magnifique.


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Une fille, qui danse

Quand je vois toutes ces critiques très élogieuses, je me dis que j’ai du passer à coté de quelque chose… Je n’ai vu dans Une fille, qui danse, qu’une loooongue introspection d’un soixantenaire un peu médiocre sur ses années de jeunesse et son aveuglement. Alors certes, c’est bien écrit, certes ledit soixantenaire finira par ouvrir les yeux dans la dernière demi-page ( !) mais bon, tout ça pour ça ! J’ai lu da deuxième moitié en diagonale, espérant qu’il se passe enfin quelque chose, bref voici une lecture que j’ai trouvé assez ennuyeuse.
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Quand tout est déjà arrivé

Lire un ouvrage de Julian Barnes a toujours été pour moi un événement inoubliable, tant cet auteur est érudit et éclectique. Il le prouve encore avec le présent essai se composant de trois parties, dont la dernière tranche fortement avec les deux premières, mais uniquement en apparence. En réalité, ce récit représente dans sa globalité le travail de deuil couché sur papier par Barnes après le décès de son épouse, emportée après une courte mais fulgurante maladie quatre ans avant la parution de ce livre, le temps qu’il lui a fallu pour faire son deuil. Mais Barnes fait précéder la lecture des lignes délicates sur son deuil par moult anecdotes à la fois instructives et amusantes sur des événements et des personnages célèbres du XIXe siècle, tels le photographe et aéronaute Nadar, la grande Sarah Bernhardt et aussi un certain Fred Burnaby, militaire de son état, mais fervent amateur des voyages en ballon, qui s’éprend de Sarah Bernhardt, avant de chuter durement dans tous les sens du terme, tant auprès de la volage Sarah que de son ballon. Les pages consacrées à la naissance de l’aéronautique et celles sur les premières photographies prises en altitude sont du pur Barnes. On y retrouve son style de conteur hors pair, avant de se rendre compte de la finalité de ces pages divertissantes, de ce à quoi il veut nous guider en définitive. Car « Life Levels », tel le titre original de cet ouvrage, nous montre à travers ces faits divers les hauts et les bas de la vie. La dernière partie nous raconte la même chose, mais sur un ton complètement différent: un récit poignant, parfois difficile à soutenir (je n’ai pu la lire qu’à petites doses !), dans lequel l’auteur passe en revue toutes les phases du deuil (les bas), tout en se remémorant les derniers mois de bonheur (les hauts). Je ne souhaite pas m’étendre davantage sur cette partie du récit, laissant à chacun le choix de le découvrir ou non, mais j’ai rarement lu plus bel hommage à l’être aimé que celui-ci, « quand tout est déjà arrivé ».

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L'homme en rouge

Un plaisir érudit et littéraire.

Ce livre retrace plus ou moins la vie de Samuel Pozzi, brillant médecin français de la Belle Epoque. Je ne le connaissais pas mais il s'avère tout à fait passionnant. le livre m'est apparu élégant et agréable, mais particulièrement décousu. On peut dire en tout cas que l'on est loin de la biographie conventionnelle, et ce d'autant plus que l'auteur ne cesse de réfléchir à ce que l'on peut savoir d'un autre aussi longtemps après. Le livre est dont le prétexte à cette réflexion quasi-philosophique. Il brosse au passage le portrait de deux autres figures de l'époque Montesquiou, modèle de Charlus pour Proust et le Pince de Polignac. Et l'on croise aussi Oscar Wilde, Sarah Bernardt, Léon Daudet...Le livre est très agréablement et richement illustré, entre autre par le très beau tableau qui fut à l'origine de l'ouvrage, à savoir le Docteur Pozzi dans son intérieur de John Singer Sergent. Superbe.

Cette promenade élégante dans la Belle Epoque, en compagnie d'un homme aussi érudit constitue le plaisir essentiel de ce livre qui dévoile de brillantes anecdotes et nous cultive pas mal chemin faisant. Toutefois le livre, je le redis, m'est apparu très décousu (et par là un peu moins facile à lire) et le style de Barnes ne m'a pas frappé plus que cela, alors que certains de ses livres m'avaient laissé un très grand souvenir.

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Rien à craindre

Ni un roman, ni un essai, ni une autobiographie, nous indique le quatrième de couverture.



Et pourtant, c'est bien largement des pans autobiographiques que nous livre là Julian Barnes, dont le principal, sa peur de la mort. Peur viscérale de non-croyant, là où son frère philosophe accepte avec beaucoup de résignation sa condition de mortel.



Je nourris également une crainte incontrôlable contre cette fin inéluctable et je me demandais si j'allais supporter cette lecture. Et bien oui, quelle douceur, quelle sensibilité... Je suis restée mitigée après la lecture de plusieurs oeuvres romanesques de cet auteur, à part Love etc., qui m'avait beaucoup plu, mais ici, véritablement, j'ai trouvé, au-delà de ce que Julian Barnes nous offre avec beaucoup de sincérité, de la très belle littérature.



Je recommande donc cette lecture, qui, malgré ce que l'on pourrait penser, n'a rien de morbide. Que du contraire.
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Love, etc.

Histoire d'un triangle amoureux, narrée de main de maître.



Bizarre, bizarre, autant "Une fille, qui danse" du même auteur m'avait laissée sceptique, oui pas mal mais ne vaut pas l'enthousiasme généralisé que l'on prête à ce livre, et celui-ci moins connu m'a tout à fait emballée.



Le seul regret que je nourris c'est de ne pas lire assez aisément la langue de Shakespeare pour lire de tels livres en anglais.
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La seule histoire

Un homme fait le point sur sa vie, entre apaisement et poids des dilemmes insolubles. On rentre souplement dans son récit, sur le mode d’un journal intime qu’il ouvrirait pour partager avec nous ses ultimes impressions sur l’existence et sur l’amour ; or, dans son cas, sa grande et seule histoire d’amour coïncide avec sa vie toute entière. Elle en a été l’embrasement brutal et la lente débâcle. La silhouette de sa bien-aimée, Susan, se superpose à la sienne tout au long d’une vie, des fusions les plus ardentes aux contours les plus fantomatiques, sans que jamais il ne puisse se délier de cette silhouette, même spectrale.

Leur amour, où il s’était totalement immergé, alors jeune homme de 19 ans, s’est heurté à l’hydre de l’alcoolisme qui a englouti la belle Susan, sans que Paul puisse l’arracher à ce monstre.

Le combat contre ce titan déverse sans répit son lot de questions pour Paul : qu’aurais-je pu faire, dû faire ? Suis-je resté par lâcheté ou par courage ? Où résidait le poison initial ?

Au fur et à mesure de l’évolution de Paul, il grandit en « lucidité émotionnelle » et sa culpabilité s’atténue : il prend conscience de la complexité inextricable des sentiments humains, et donc qu’il n’y a ni victime ni coupable. ( « Vous découvrez que de nombreux sentiments apparemment incompatibles peuvent prospérer, côte à côte, dans le même cœur humain »). De l’amour, on peut tout dire également, une chose et son contraire, sans écorcher la vérité.

La narration est habilement menée car le récit est scindé en 3 parties, suivant son évolution d’homme ; le narrateur change de pronom personnel : « je » pour la 1ére partie, puis « vous » (où il nous invite à partager ses sentiments), et enfin, « il », lorsque le détachement est parvenu à son terme.

C’est un livre qui se savoure, surtout la dernière partie, où nous sont offertes avec élégance, comme en passant, des réflexions magnifiques de finesse et de profondeur. On se cale aisément sur le personnage de Paul, partageant d’abord sa ferveur de jeune homme, puis ses interrogations d’amoureux troublé, et enfin ses réflexions universelles sur l’existence, puissantes et douces. Pas de fin mélodramatique à 2 sesterces, car le grandiose n’est pas de ce monde, « les humains sont trop imparfaits pour [le] mériter », et il faut l’accepter pour trouver la paix.

Vraiment un très beau livre.



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Le fracas du temps

Le fracas du temps.

Fracassement des êtres, des consciences.

Temps du XXème.

Glas qui résonne.

Étrangeté de lecture en ces temps troubles.



Arts, politique, tout évolue en tragédie.

La musique au service du « Pouvoir », la délation, les jugements, la haine gratuite tuent l’artiste ou le soumettent.

La musique n’existe plus pour elle-même.



Julian Barnes, dans cette biographie romancée, nous emmène dans les tréfonds nauséeux de cette domination stalinienne où la vie est peu de chose et la musique soumise, un instrument de pouvoir.



Dmitri Chostakovitch (connu internationalement), comme un pantin humilié, se soumettra au risque de se perdre et d’en souffrir.

Comment oser être lorsqu’on aime son pays, lorsqu’on craint pour sa famille et soi-même?



Une longue descente aux enfers jusqu’au reniement de ce qu’il est pour continuer à vivre (avec aisance) et à composer.

Horreur dans le reniement des autres : Soljenitsyne, Sakkarov, Stravinsky…

Discours, articles dans la Pravda écrits par le parti et signés ou tenus par lui…

Toutes ces choses qui évoquent la lâcheté bien qu’il s’en défende par l’ironie, points développés par Julian Barnes.



Collaboration et honte sont fortement décrits notamment lorsqu’il signera son adhésion au parti du temps de Khrouchtchev.



Julian Barnes, avec empathie, soumet aux lecteurs de sombres moments d’Histoire.

L’attitude de Chostakovitch interpelle et froisse notre jugement d’occidental mais peut-on juger le positionnement de quelqu’un qui a la Russie chevillée au corps, la musique pour religion et qui a vécu dans la peur.





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Le Perroquet de Flaubert

Ceci n’est pas un roman.



Geoffey Braithwaite, un médecin veuf anglais, qui ne semble plus exercer véritablement sa profession, voue une passion inconditionnelle pour le génial auteur de Madame Bovary. A telle enseigne qu’il effectue, en manière de pèlerinage, de fréquents voyages en Normandie sur les traces du corpulent auteur. Lors d’une de ces pérégrinations, ce lettré tombe, alors qu’il visite le musée Flaubert, sur un perroquet dont le conservateur du dit établissement lui certifie être l’animal ayant servit de modèle au Loulou d'Un coeur simple. Problème : à la maison Flaubert à Croisset, il rencontre un Loulou n°2 dont la gardienne lui affirme catégoriquement être l’authentique volatile de Flaubert, celui du musée n’étant qu’un vulgaire usurpateur.C’est sur cette énigme ô combien décisive que se déroule une réflexion originale sur l’un de nos plus grands auteurs français.



Œuvre post-moderniste, hybride, protéiforme, ni roman, ni enquête biographique, ni essai, ni plaidoyer, ni dictionnaire loufoque,ou plutôt tout cela à la fois, le Perroquet de Flaubert pose la question essentielle de la littérature : faut-il dissocier l’œuvre et son auteur, ou faut-il se soumettre préalablement à une biographie de ce dernier pour comprendre sa création et inversement? Cette mine d’information sur la figure du maître de Croisset est à prendre telle qu’elle se présente; c’est une aimable, intelligente et drôle promenade autour de Flaubert et de son œuvre, pleine d’anecdotes et de bon mots du cher Gustave, durant laquelle parfois on se demande où fini l'information, l'annotation véridique et où commence la mystification, la galéjade.On saisi des données importantes sur les projets littéraires sans suite, les velléités de vie aventureuse du jeune écrivain; on s’amuse aussi dans un chapitre surréaliste consacré au bestiaire de Flaubert, dans lequel on apprend qu'il était un ours et que s'il n'avait pas été cet aimable mammifère, il aurait été sans nul doute un chameau.



Un livre sans nul doute incontournable pour les amateurs de Flaubert ou de littérature du XIXème siècle. Il est intelligent, très original par sa composition et remarquablement mis en valeur par l’humour anglais de son auteur. Ou comment apprendre et découvrir en s’amusant.
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Une fille, qui danse

Découvert par le biais d’un club de lecture, ce roman m’intriguait. Une réflexion sur les souvenirs ? Les errances dans le passé d’un homme qui a tout fait pour l’oublier ? Des personnages au caractère trempé dont les destins s’entremêlent ? Voilà les pistes qui furent les miennes avant de le lire et… après également.

Tony, la soixantaine, une vie tranquille accomplie, reçoit en héritage d’une femme qu’il a connue jadis, une lettre et le carnet intime d’un de ses amis de jeunesse. Enfin, quand je dis qu’il reçoit le carnet, je me trompe : il est sensé lui être remis mais la fille de la femme le détient et fait tout pour qu’il ne l’obtienne pas. C’est l’occasion pour lui de retourner dans son passé, de le filtrer avec son regard actuel et d’être confronté aux souvenirs et aux fantômes de sa jeunesse.

Dire pour quoi j’ai aimé ce roman n’est pas évident. Je l’ai lu d’une traite, en connivence avec le personnage principal qui n’est pas spécialement sympathique mais qui dégage quelque chose. Nostalgique sans être envahi de regrets, cynique sans être méchant, il est attachant à sa manière.

Ce roman ébranle (un peu), sa maturité est évidente. Le temps qui passe, qui modifie notre perception des évènements en est le leitmotiv. La question de la responsabilité nous est également posée : jusqu’où sommes-nous responsables de l’influence que nous avons sur les autres ? Il ne faut pas attendre de réponses de l’auteur, il nous amène juste à nous interroger et j’ai aimé cette subtilité…
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Une fille, qui danse

Je ne connaissais pas Julian Barnes. Quatorze romans ou recueils de nouvelles, quatre essais, des traductions dans plus de trente langues et un prix prestigieux en 2011 pour récompenser l'ensemble de son oeuvre. Un gage de qualité se dirait-on ... pas si sûr finalement.

Je me suis plongée dans les pensées de Tony Webster, fraichement retraité et passablement désoeuvré (ceci explique peut être cela...). Il porte un regard sans concession sur son parcours, et se définit lui même comme un homme moyen. Moyen comme étudiant, comme ami, comme professionnel, comme mari, comme père ...

Son introspection (sous forme de monologue) l'amène à décortiquer les mécanismes de la mémoire et les effets du temps qui passe. Il sonde ses souvenirs, surpris d'en mesurer la distorsion, reconnaissant que l'esprit fabrique sa propre histoire avec un tel talent que l'auteur lui même parvient à s'abuser et à transformer des "arrangements" en vérité. D'interrogations en incompréhensions, d'émotions diffuses en remords tardifs, il a surtout l'air un peu à côté de la plaque.

Quand au "bouleversement" final, j'ai sans doute occulté quelque subtilité du récit mais franchement ... il n'y a pas là de quoi fouetter un chat, ni couper des cheveux en quatre durant 193 pages.

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Le Perroquet de Flaubert



Après avoir lu « Un Cœur simple » de Flaubert, j’ai retrouvé dans ma bibliothèque « Le perroquet de Flaubert » de Julian Barnes : bienvenu ce livre lu et oublié. Lu dans ses 27 premières pages , où l’auteur parle du perroquet et de Flaubert. Suivent une biographie de Flaubert, des digressions puis le bestiaire de celui ci, où ne figurent ni les singes pourtant évoqués deux fois dans « Un coeur simple », ni le taureau que Félicité écarte avec courage de la famille qu’elle sert. Autre digression, et j’avoue que je ne peux en parler, n’ai pas lu. Il est de temps en temps question de Flaubert, plus jamais de son perroquet, sauf dans les dix dernières pages de conclusion.

Julian Barnes pensait il que de toute façon personne n’allait lire vraiment son livre, un peu comme nous qui écrivons des commentaires sur les livres que nous avons lu, certains que presque personne ne les lirait vraiment ?



Peu importe, revenons aux premières pages. J’avais toujours cru (aussi naïve que la Félicité d’un cœur simple) que Flaubert, dans son gueuloir, prenait un vrai perroquet pour témoin de l’arrangement de ses mots. Non, Flaubert avait emprunté un perroquet empaillé pour écrire son conte sur Félicité.



Quel perroquet ? voilà l’objet de ce soi disant livre sur la question : il y a en fait deux perroquets présentés l’un à l’Hôtel Dieu de Rouen, l’autre dans l’édifice reconstruit à Croisset pour ressembler à la maison de Flaubert. Lequel est le bon, malgré l’usure du temps , lequel est il le vrai animal auquel aurait parlé Flaubert ?



Cela a t il une importance pour la littérature ? J’en doute.

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La seule histoire

Quel plaisir de retrouver J.Barnes; il reprend un des thèmes qui lui sont chers et pourtant se renouvelle avec cette histoire d'amour hors normes.

Il y relate la rencontre d'un jeune homme de 19 ans, Paul, et d'une femme mariée et mère de famille, Suzan, 48ans. C'est le premier amour de Paul et d'une certaine façon une révélation pour Suzan.

Malheureusement pour Paul si j'ose dire, il ne s'agit pas d'une initiation, d'une passade, il y consacre le meilleur de lui-même pendant une douzaine d'années jusqu'à ne plus pouvoir.

Suzan a quitté sa famille , Paul snobe la sienne , et leur vie va cahin-caha jusqu'à ce que Suzan sombre dans l'alcoolisme , Paul risque d'y perdre tout son avenir.Fin de la romance, mais marqué à vie par ce premier amour, des années plus tard il se souvient et comme cette période est déjà loitaine, il raconte certes et les digressions sont nombreuses, des interrogations, tout cela avec énormément d'élégance et de puissance évocatrice en même temps. C'est triste mais tellement beau!
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Une fille, qui danse

« Quand on est jeune, on invente différents avenirs, pour soi-même. Quand on est vieux, on invente différents passés pour les autres ».

Pourquoi ai-je lu jusqu’au bout un roman sur une introspection, le regard d’un homme sur son passé, nouvellement éclairé par un événement étrange ?

Ce n’est pas trop mon genre de lecture, juste une curiosité pour un auteur dont on m’avait parlé au détour d’une conversation à la médiathèque. Et je n’ai pas été déçue du tout.

En effet, dans la littérature de l’intime, il n’y a pas que des livres ennuyeux et pleurnichards.

Ce roman de Julian Barnes, n’est pas seulement l’histoire de Tony Webster qui cherche à comprendre les raisons du suicide d’Adrian, un ami de jeunesse à l’occasion d’une étrange succession le désignant héritier de son journal. Une bataille juridique l’oppose alors à Veronica son ancienne petite amie qui l’a quitté pour Adrian, et qui détient le journal en question.

J’ai beaucoup aimé l’humour léger en particulier dans l’évocation des fameuses années soixante, et de la façon dont les filles et les garçons tentaient de ritualiser leurs relations, et contourner certains interdits, sauf que concrètement, ça ne se passait jamais comme dans le « mode d’emploi ». L’autodérision, toujours présente nous rend le personnage de Tony, sympathique, avec toutes ses maladresses. C’est un homme qui regarde sa vie avec des œillères, puis qui est amené progressivement à intégrer la vision des autres protagonistes et à revoir son interprétation des faits, s’il veut comprendre ce qui s’est réellement passé. Et ce n’est pas simple. Le personnage magnifique de Margaret, son ex épouse, contribue à le faire évoluer.

Ce livre est une méditation douce amère sur le temps, la mémoire, la façon dont chacun s’accommode de petits arrangements avec le passé pour gommer les malentendus, les blessures infligées ou subies. C’est une histoire humaine très touchante, nuancée, à la fois drôle et grave, un vrai bon moment de lecture.

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