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Critiques de Justine Niogret (459)
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Quand on eut mangé le dernier chien

Je ne connaissais pas l'auteure de ce roman. Il s'agit du récit romancé d'une expédition réelle ayant eu lieu en 1910 en Antarctique. Trois explorateurs de nationalité différente sont réunis pour cartographier une région hostile. Il n'y a que 200 pages mais c'est une lecture éprouvante tellement on est plongé dans le quotidien de ces trois hommes et leur lutte pour avancer dans le blizzard, ne pas tomber dans les crevasses et tout simplement survivre. Leur nourriture est rationnée, des chiens tirent les traîneaux mais ils succombent les uns après les autres. Les trois hommes sont motivés, investis d'une mission mais les conditions sont très très difficiles. Un roman fort, intense.
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Gueule de Truie

En Résumé :Finalement Gueule de Truie est plus une expérience à vivre avec des réflexions complexes et soignées, qui demande un minimum de concentration, et le tout dans un univers Post-Apocalyptique vraiment sombre, sanglant mais qui surtout se révèle efficace et prenant. J'ai passé un très bon moment avec ce roman surprenant qui plonge dans la folie du héros; où l'auteur nous raconte un cycle. Dommage que par moment je me sois senti égaré par les réflexions qu'exposait l'auteur, comme si mes propres réflexions étaient en décalage avec celle de l'auteur, mais rien de bien grave, car j'ai tout de même été emporté et secoué par ce roman. Les personnages sont vraiment fascinants à découvrir, des personnages traumatisés par la vie, perdues et en pleine quête de soi, du besoin des autres. Mais des personnages parfois vraiment sombres et pleins de haine ce qui fait que par moment on refuse de s'accrocher à eux. Le style de l'auteur se révèle soigné, efficace maniant les phrases courtes et incisives même si par moment le récit légèrement haché amenant à une conclusion ouverte dont chacun en tirera une réponse.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Quand on eut mangé le dernier chien

Justine Niogret s'empare d'une histoire vraie, celle de la malheureuse expédition Mawson en Antarctique, pour en faire un roman d'aventures bref, condensé et intense. On compte, en plus du narrateur, trois personnages humains et la meute de chiens de traîneau qui les conduit, ou qu'ils conduisent, sur leur parcours atrocement difficile : cette meute a une vraie personnalité en soi. On remarquera aussi que certains éléments du continent, glaciers, gouffres, neiges et vents, acquièrent une sorte de dimension personnelle, en tant qu'adversaires impitoyables des voyageurs. Ce récit est tragique de bout en bout, mais le lecteur est prévenu par le titre que les choses vont mal se passer, de toute façon. Il est d'autant mieux prévenu que l'Antarctique n'est pas seulement un continent difficile, mais aussi un thème littéraire qui a été brillamment traité par Poe, Lovecraft, Barjavel et mille autres : notre lecture de ce livre de Justine Niogret est informée, influencée et marquée par ses illustres prédécesseurs, dont elle est absolument digne.
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Coeurs de rouille

Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2014-2015.



J'ai découvert Justine Niogret par le biais de critiques élogieuses sur son premier roman, « Chien du Heaume ». Je me suis néanmoins laissée tenter par ce roman de la défunte collection Pandore du Pré aux Clercs. La couverture en est très belle et le résumé assez énigmatique. Et finalement, après une lecture rapide, cette histoire reste un mystère pour moi. Que je vous explique pourquoi !



En premier lieu, l'histoire. On suit Saxe, un jeune adolescent, et Dresde, un automate intelligent, dans les méandres d'une cité pour en trouver la sortie et voir le vrai soleil. Expliquer de cette façon, ça ne ressemble en rien au résumé, et pour cause. Celui-ci dévoile des informations qu'on n'apprend qu'à la fin de ce roman. Le résumé parle également de choses qui n'apparaissent pas dans l'histoire... Heureusement que quand je lis un roman, je ne me souviens pas du résumé car pour le coup, ça aurait faussé la donne et la découverte. L'histoire aurait pu être assez linéaire mais l'auteur a une telle imagination qu'on ne s'attend pas aux différents rebondissements qu'elle sème sur la route de nos 2 personnages. Nous allons donc de surprises en surprises et Saxe également si l'on puisse dire.



En second lieu, les personnages. Ceux-ci sont un brin atypique, un jeune garçon et une automate. Non, ce n'est pas une erreur de ma part pour « une automate » car pour Saxe, notre narrateur, Dresde, le robot qui l'accompagne, est de sexe féminin mais s'il est asexué, donc « une » automate. Quand Saxe se retrouve tout seul, on se rend compte que c'est finalement Dresde qui mène l'expédition (même si on s'en doutait un peu) car il ne sait plus où aller ni comment faire. Peut-être, est-ce dû à son jeune âge... Nous avons également un 3ème personnage par lequel cette histoire commence, que j'ai d'ailleurs failli abandonner tellement il me déplaisait par sa cruauté et sa logique tordue. Heureusement, on ne le croise pas souvent. Par contre, un petit détail m'a un peu gêné vers la fin. Leur périple semble durer quelques jours mais on ne les voit pas souvent se reposer ou se restaurer, ne serait-ce que pour Saxe.



Et en troisième lieu, l'écriture et l'univers de l'auteur. Son style est assez particulier mais se lit très facilement et avec plaisir malgré quelques passages durs par leur violence quasi gratuite. Par contre, l'univers de l'auteur m'a un peu dérouté. Je lisais le périple de Saxe et de Dresde tout en me demandant qu'elle était cette curieuse cité, ce sentiment m'est resté jusqu'à la fin. Cette cité, par ses différents niveaux, me faisait penser à une métaphore sur les siècles passant sur une ville et les modifications qu'elle a suivant ses habitants. Comme si au lieu de détruire l'ancien pour construire du neuf, on ferme l'ancien et on construit au-dessus. Une métaphore sur l'évolution des civilisations donc. Mais je ne comprenais pas le fait d'être enfermé entre 4 « murs » et 1 « étage » alors qu'il s'agit d'une ville entière. Du coup, il n'y a plus de vrais arbres, le soleil est artificiel et la pluie automatique. Curieux monde dont la réponse nous est donnée en fin de volume même si on ne connaît pas la raison de tout ceci. Ce roman reste donc un mystère pour moi. A-t-il une suite ou est-ce un one shoot aux tenants et aux aboutissants inconnus ? Curieuse lecture donc.



Comme vous l'aurez compris, mon avis est plutôt mitigé pour ce roman, l'écriture et l'imagination de l'auteur sont très agréables car sortant de l'ordinaire et on ne s'attend pas du tout aux différents rebondissements rencontrés par Saxe et Dresde. Par contre, l'histoire en elle-même est une énigme pour moi et je ne saurais vous l'expliquer mieux. Petit plus de cet auteur, ses titres sont toujours curieux et remplis de mystères. Pour ce roman, je vous conseille donc de le lire pour vous en faire votre propre avis, tellement il est singulier. Pour ma part, dès que ma PAL aura un peu diminuée, je lirais un autre roman de cet auteur car son style est vraiment très particulier, mais agréable à lire.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Chien du Heaume

Oui j'ai mis quatre étoiles. Si j'avais seulement écouté mon cœur, cet organe qui ne résonne que lorsqu'il est stimulé par une émotion, j'en aurais plutôt mis trois. Mais ma raison s'est interposée, me faisant remarquer que, tout de même, nous avions là une œuvre à la qualité littéraire de première classe.

La fantasy dans ce texte n'est pas située dans le merveilleux et la magie, somme toute très discrets même s'ils pointent par moment le bout du nez. Non. Elle est dans le fait que tous les acteurs, hommes et femmes frustes dont peu savent lire et écrire, déclament des tirades improvisées qui rendraient jaloux Laurence Olivier en personne; textes magnifiques dans la forme et le fond qui apportent aux personnages une profondeur sans commune mesure avec le pathétique de leur vie. Comme ils sont impressionnants, ces Chien, Bruec, Boèce, Noalle, Régéhir, Iynge et surtout la Salamandre, ce personnage mystique qui me glaçait le sang à chaque apparition.

Mais la forme puissante du texte est aussi son point faible; l'action en pâtit grandement. Par exemple à cause de la rigueur de l'hiver, les héros sont obligés de rester cloitrés au château où les occupations manquent. Ils s'ennuient, et cela transparaît tellement que l'on s'ennuie à lire leur ennui. Chaque paragraphe semble durer une saison. Le rythme est cristallisé. Il se passe peu de choses en fin de compte.

L'ampleur du travail de l'auteur sur la forme apparaît clairement à la fin, quand on le compare à son style plus naturel qu'elle lâche sur son lexique comme un chien mort de faim fond sur sa proie. Justine Niogret a un tempérament à rire, à galéjer, à s'amuser en écrivant. Comme elle a dû souffrir en se forçant à conserver un style triste, blasé, déprimé.
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Victimes et bourreaux

Troisième anthologie ayant vu le jour suite au festival des Imaginales d’Épinal après « Rois et capitaines » en 2009 et « Magiciennes et sorciers » en 2010, « Victimes et bourreaux » nous propose à nouveau de découvrir les textes de certains des plus grands noms de la fantasy française de ces dernières années. Douze nouvelles ont été retenues pour cet ouvrage (dont Stéphanie Nicot assume encore une fois la publication), et si la qualité n'est évidemment pas toujours la même d'un texte à l'autre, il n'en reste pas moins que nous avons ici affaire à une excellente anthologie, presque à la hauteur de la toute première. Si le thème peut, au premier abord, paraître surprenant, il semble en tout cas avoir beaucoup inspiré les auteurs présents au sommaire de l'ouvrage qui ont choisi d'aborder le sujet sous des angles très différents. Certains mettent ainsi en scène des victimes et leur calvaire, comme Charlotte Bousquet et sa « Stratégie de l'araignée » dans laquelle elle reprend le personnage de son dernier roman (« Matricia »), ou encore Sam Nell qui nous fait vivre une scène de torture particulièrement atroce dans « Le deuxième œil ». D'autres, en revanche, s'interrogent sur la frontière ténue qui sépare parfois la victime du bourreau comme Lionel Davoust et son ambiguë personnage d'« Au-delà des murs », ou encore Pierre Bordage et sa nouvelle au titre évocateur « Qui sera le bourreau ? ».



Comme dans toute anthologie, certains textes se révèlent évidemment plus marquants que d'autres, et c'est notamment le cas ici de ceux qui ouvrent l'ouvrage. Parmi les douze, cinq m'ont ainsi particulièrement séduite, à commencer par deux textes parmi les plus courts : « Porter dans mes veines l'artefact et l'antidote » de Justine Niogret qui signe encore une fois une nouvelle follement originale, pleine de poésie et de mélancolie, et « Ton visage et mon cœur » de Nathalie Dau, nouvelle dans laquelle un homme victime d'un trop grand amour en vient à se changer en son propre bourreau. Michel Robert réussit également son coup avec « Qjörll l'assassin » où l'on fait connaissance avec une troupe de mercenaires en mission pour livrer un malfrat de la pire espèce à la justice, de même que Maïa Mazaurette et son « Que justice soit faite » qui nous plonge dans l'horreur de la grande peste du Moyen Age et la folie dévastatrice d'un homme d'église. J-P. Jaworski, enfin, se distingue quelque peu de ses confrères et nous offre avec « Désolation » un texte atypique mettant en scène une troupe de nains en expédition dans une cité oubliée, et dans lequel on reconnaît sans mal le talent et la maîtrise de l'auteur qui répond ici au sujet tout en rendant un bel hommage à une fantasy que l'on pourrait qualifier de plus « classique ».



Des auteurs talentueux, des textes tour à tour originaux, dépaysants, dérangeants ou captivants, voilà ce que vous trouverez en vous plongeant dans cette excellente anthologie dédiée aux amoureux de l'Imaginaire. A noter qu'à « Victimes et bourreaux » a succédé en 2012 « Reines et dragons » (cette fois sous la direction de Sylvie Miller et Lionel Davoust) et qu'en 2013 un « Elfes et assassins » devrait voir le jour.
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Coeurs de rouille

Peut-on toujours vivre ses rêves ? Saxe,jeune réparateur d'agolem sait qu'il ne vit pas dans le vrai monde, mais dans une pâle copie qu dégénère. Il veut sentir le vrai vent, entendre les vrais oiseaux. Mais la cité ne se laisse pas quitté aussi aisément...

Voyage initiatique, découverte de l'altérité, de la violence gratuite, de la peur... C'est tout ça, pourtant il m'a manqué un petit quelque chose ; une petite prise de risque peut-être. J'avais beaucoup aimé Chien du Heaume et sa suite pour cette rage et le plaisir dans l'écriture. Ici c'est plus sage et je crois que ce décalage me laisse un goût d'inachevé... Cela dit, j'ai passé une bonne lecture pas prise de tête et j'ai beaucoup aimé la fin.
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Mordre le bouclier

Suite directe de « Chien du heaume », on retrouve avec « Mordre le bouclier », second roman de Justine Niogret, notre rude mercenaire toujours obnubilée par la quête de son nom et qui va s'embarquer dans un nouveau voyage aux côtés de la guerrière Bréhyr que l'on avait déjà pu rencontrer dans le tome précédent. On retrouve ici tout ce qui fait le charme de la plume de l'auteur : le souci du mot juste ; une ambiance à la fois sombre, brutale mais aussi onirique ; un décor très épuré ; des personnages complexes et torturés... Il faut dire que le voyage entreprit par les deux protagonistes est avant tout introspectif, « ce que les personnages cherchent, affrontent ou fuient relevant essentiellement du paysage intérieur », comme l'explique parfaitement Jean Philippe Jaworski dans la postface du roman.



On suit donc avec fascination le cheminement intérieur de ces deux femmes qui nous entrainent tour à tour dans leur passé afin de nous faire comprendre le pourquoi de leur quête en revenant sur leurs vieilles blessures. Les personnages sont, certes, peu nombreux et rarement très loquaces mais leurs rares interventions donnent toujours lieu à des passages d'une profondeur et d'une poésie bouleversante, comme le récit des croisades relaté par Saint Roses (« Je ne voulais pas forcer d'autres bouches à dire Son nom, je voulais simplement le crier, moi, sous ces murailles étrangères. La foi ne se force pas, elle ne peut que s'abandonner là où l'on passe »).



Comme dans le roman précédent, le lexique proposé à la fin du livre et contrastant nettement avec celui-ci par l'humour déployé par l'auteur pour nous (re)familiariser avec le vocabulaire médiéval, est un véritable régal. Justine Niogret est sans aucun doute un auteur que j'aurais plaisir à relire.
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Chien du Heaume

Est-ce un roman de fantasy ? Je ne saurais le dire tant il ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire auparavant. Le Moyen-âge décris ici est dur, sale, les personnages sont tous âpres et cabossés. A côté de ce livre, la fantasy habituelle me semble presque fade et aseptisée.

Le personnage principal n'est pas beau, n'est pas un héros : Chien du Heaume est grasse, couturée de cicatrices, sale, brutale… le début est difficile car on est confronté à ce monde bien différent du notre et de celui qu'on a l'habitude de lire. Mais peu à peu, on apprivoise ces personnages et on les adopte. Car, au milieu de ces pierres glacées ou brûlantes selon la saison et de ces brumes, il y a une grande tendresse. La quête de Chien, et plus que ça : Chien elle-même, sont terriblement touchantes. Mais ce qui rend ce livre si unique, c'est vraiment le style de son auteure. Il y a quelque chose de vraiment très beau, et pourtant dur, dans ce mélange de phrases hachées ou encore presque liquides tant elles peuvent être fluides. C'est difficile à décrire et Naëlle le fait mieux que moi, donc je préfère la citer sur ce coup : "Elle alterne ton haché et écriture déliée, le tout enrobé d’images fortes, qui frappent par leur nature souvent bestiale, brutale. C’est une écriture de contraste : on est tantôt emporté par sa fluidité, tantôt tenu à distance par les coups de hache des phrases courtes. Et, parfois, les deux s’allient ; on a alors envie de lire à voix haute pour mieux savourer la poésie du texte, et on le fait."

C'est vraiment unique et je suis heureuse d'avoir lu ce livre, qui est parvenu à m'habiter et restera dans un petit coin de ma tête très longtemps, je remercie donc Naëlle parce que sans sa présentation de l'auteure, je ne m'y serai jamais intéressée.



Je lirai les autres romans de l'auteure, c'est certain (et je frétille déjà d'impatience d'avoir Gueule de Truie entre mes mains, même si je compte me le laisser pour la fin).
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Reines et Dragons

Comme l'année dernière, je suis reparti cette année avec l'anthologie des dernières Imaginales. Il faut dire que le sommaire des auteurs est vraiment intéressant et en plus, cette année, l'anthologie a été dirigée par Sylvie Miller et surtout Lionel Davoust. J'avais donc hâte de voir ce qu'allaient nous proposer les différents auteurs sur le thème de cette année : Reines & Dragons. Tout comme l'année dernière cette anthologie a été lue en mini LC avec Snow que je remercie et avec qui j'ai eu de bonnes discussions argumentées sur chacun des textes. Une LC vraiment agréable et vous pouvez d'ailleurs retrouver son avis ici.







Le Dit du Drégonjon et de son Elfrie de Chantal Robillard. Une nouvelle assez courte en forme de poème qui nous conte la souffrance de certaines Elfries maltraités par leurs peuples. Il m'a fallu quelques lignes pour rentrer dans ce texte, mais uns fois dedans il s'est révélé vraiment intéressant par sa profondeur et sa critique, mais aussi par son ton ironique et acerbe des plus captivants. Ajouter à cela un côté stylistique poussé avec un texte composé sans la lettre "a" et la répétition du refrain de façon mathématique selon la suite de Fibonacci et vous obtenez un texte, sous forme de poème, vraiment surprenant et agréable.







Chuchoteurs du Dragon de Thomas Geha. Une nouvelle qui nous raconte la vie d'une reine, choisie par le Dragon, mais qui va tomber amoureuse, ce qui va bouleverser sa vie et lui dévoiler certains secrets. Je dois bien avouer que j'ai trouvé ce texte un peu convenu, il traite de reine et de dragon de façon classique et donne l'impression d'avoir du mal de sortir des codes. Attention il n'est pas mauvais, il se lit bien, mais je ne sais pas, j'attendais peut être plus. Par contre, la fin est vraiment surprenante et mélancolique et l'idée des chuchoteurs et des demidames vraiment originale, de plus la plume de Thoma Geha est toujours aussi agréable à suivre. Le texte manque peut être un peu plus de surprises.







Ophéa de Adrien Tomas. Je ne connaissais pas cette auteur mais vu que je suis reparti du festival avec son roman j'ai pris cette nouvelle comme une découverte de son style et je dois dire que je ne suis pas déçu, un texte vraiment réussi, plein de surprises et de rebondissements. La trame reste aussi plutôt classique, avec la traque du dragon pour obtenir les faveurs de la reine, mais il est traité de façon décalé et pleine d'ironie et la fin se révèle vraiment surprenante et efficace. Les personnages ne manquent pas de prestance à leurs façons et se révèlent attachants. Un peu plus d'originalité aurait encore rendu le texte meilleur, mais bon je chipote.







Au Coeur du Dragon de Anne Fakhouri. Un texte ou les dragons sont des animaux sauvages comme les autres et ou les hommes et les femmes doivent nettoyer leurs déjections et y trouver aussi des pierres précieuses et y gagne leurs noms lors de l'épreuve finale. Un texte troublant qui pose des personnages vraiment soignés et humains, l'histoire est vraiment bien construite, originale et efficace. L'univers est vraiment bien amené et surprenant. La rencontre entre l'héroïne et le marchand permet pleinement de découvrir deux mondes différents entre ceux qui rêvent et les réalistes de la vie. L'histoire d'amour et le triangle amoureux qui se dessine est loin d'être mièvre et se révèle surprenant surtout que des questions restent sans réponse sur un personnage.







Achab Etait Amoureux (ou La Grande Déesse de Fer de la Miséricorde) de Justine Niogret. Alors là je me suis posé une question la nouvelle a deux titres, est-ce une erreur de l'éditeur ou est-ce fait exprès? En tout cas moi qui cherchait de l'originalité je dois dire que j'ai été gâté par ce texte vraiment surprenant avec une jeune fille s'appelant Reine, qui chasse la baleine au lance-tartine et qui philosophe sur la vie avec un personnage nommé dragon qui dirige un café. Des personnages soignés avec une héroïne bourrue et caractérielle et un dragon amical et compréhensif, mais surtout ce qui marque le lecteur c'est ce côté drôle, poignant et surprenant différent de ce que je connaissais de l'auteur. Après, j'ai fais mes propres hypothèses pour moi la chasse à la baleine c'est un peu comme chasser un rêve et surtout j'ai trouvé que l'histoire pouvait se lire en boucle. Une fois ce texte fini relisait le début et tenez-moi au courant. En tout cas un texte vraiment original et surprenant, mais voilà, je dois bien l'avouer je ne crois pas avoir tout compris.







Morflam de Pierre Bordage. Une reine est obligée de partir à la rencontre d'un dragon pour éviter la fin de son royaume. Je n'ai pas vraiment accroché à ce texte, déjà le personnage principal est antipathique au possible, fermée et égoïste, de plus j'ai trouvé que l'intrigue en elle-même offrait une impression de déjà vue et manquait clairement d'originalité et de souffle. L'écriture de l'auteur se révèle toujours aussi simple et efficace, mais voilà comme je l'ai dit une héroïne pas attachante et un univers qui manque de profondeur font que je suis resté de marbre devant cette nouvelle.







Azr'Khila de Charlotte Bousquet. Yaaza est la dernière survivante de son peuple, ce qui en donc la reine, et elle décide d'aller se venger. Un texte nerveux dès le départ et qui monte page après page en tension et souffrance avec un style efficace et très imagé, nous dévoilant ce que doit endurer notre héroïne pour arriver à mener à bien cette vengeance. Un univers sombre dominé par la violence et l'esclavage qui colle parfaitement à l'univers. Mais je trouve dommage la conclusion finale, qui vient chercher le rebondissement de trop, jouant sur l'onirisme, ce qui, selon moi, gâche un peu cette nouvelle.







Où Vont les Reines de Vincent Gessler. Ae est une princesse et elle vient de tomber enceinte et va devoir, comme punition, affronter les dragons. Un texte vraiment intéressant et intrigant qui se concentre sur le personnage et la découverte de sa vision des dragons qui ne sont pas obligatoirement ce que l'on croit. Une épreuve qui va faire évoluer l'héroïne et la faire devenir mère et reine, deux lourds fardeaux. Ce texte repose entièrement sur l'évolution de l'héroïne qui, au fil des pages, va découvrir la vérité et se l'approprier. La conclusion va se révéler vraiment surprenante et efficace qui nous fait réfléchir. D'ailleurs après la lecture de ce texte je me demande si toutes les mères ne sont pas des reines finalement. Un excellent texte poétique et prenant du début à la fin.







Le Monstre de Westerham de Erik Wietzel. Un texte qui va se révéler vraiment intéressant malgré un début, voulu selon moi, qui cherche à perdre le lecteur. L'auteur va jouer sur les faux semblants et les tromperies de façon bien amenés et efficaces pour nous amener à une conclusion mélancolique et qui nous dévoile le véritable visage du monstre. Les personnages sont vraiment efficaces entre une reine avide de pouvoir, le dragon Klarion curieux et sa soeur Akselle qui est une vraie peste. Mon seul regret avec cette nouvelle c'est qu'au final elle se révèle sans surprises.







Under a Lilac Tree de Mathieu Gaborit. Une jeune fille, une reine, part à la chasse au dragon qu'elle doit dompter pour sauver un homme. On se retrouve ici dans de la fantasy urbaine avec un mélange de monde tangible et un monde onirique. Je n'ai pas accroché à ce texte et je ne saurai dire pourquoi, il s'agit d'un texte poétique, mystérieux, vraiment original avec pleins d'idées intéressantes, mais voilà ça n'a pas marché sur moi. Je suis sorti de ce texte j'avais l'impression d'être complètement passé à côté de quelque chose.







Cet Oeil Brillant qui la Fixait de Nathalie Dau. Nathalie Dau nous offre, comme à son habitude, un conte qui va se révéler vraiment intéressant. Les personnages sont vraiment charismatiques et l'univers guerrier entre deux peuples qui se battent depuis des années est vraiment intéressant et colle parfaitement à l'univers. Un conte qui oscille entre souffrance et amour ou va se mélanger magie, divinité et humanité. Un texte porté par la magnifique plume de l'auteur qui se révèle toujours aussi poétique et entrainante. Mon seul reproche une certaine facilité comme par exemple dans l'évasion de la princesse.







Les Soeurs de la Tarasque de Mélanie Fazi. Voilà l'un des textes, voir le texte, selon moi, le plus abouti de ce recueil. Une nouvelle très intimiste et pleine de sentiments se situant dans une sorte de couvent où se trouve une dizaine de jeunes filles et dont l'une d'elle sera choisie par le dragon pour devenir son épouse. Un texte fantastique ou l'Humain est vraiment mis en avant, on ressent pleinement les émotions à travers ce texte que ce soit la souffrance, les manipulations des jeunes filles par le dragon ou encore les premiers émois. Un texte qui a vraiment réussi à m'emporter et qui se révèle vraiment poétique et plein de mélancolie du début à la fin, rien n'est facile pour notre héroïne qui vit une sorte d'amour impossible, perdue, mais dont elle ne peut se passer. La plume de l'auteur est toujours aussi fluide, poétique et magique qui captive dès la première page et qui nous offre aussi pas mal de réflexions sur la religion, la sexualité, l'amour et l'amitié.











J'ai passé un agréable moment avec cette anthologie qui nous offre douze textes sur le thème de Reines et Dragons. Alors bien sûre toutes les nouvelles ne sont pas aux mêmes niveaux, certaines m'ont complètement emporté tandis que d'autres n'ont pas réussi à m'accrocher, mais dans la globalité j'ai passé un bon moment et je trouve même cette anthologie plus soignée que celle de l'année dernière.



Par contre, et j'ai déjà fais le reproche l'année dernière, les éditions Mnémos doivent vraiment faire attention certaines coquilles se sont glissés dans les textes, rien de dérangeant mais ça surprend toujours. Je me pose aussi la question de savoir quel est le véritable titre de la nouvelle de Justine Niogret.
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Le syndrome du varan

"Je suis quelqu'un qui aime mais qui reste loin"



Je vais une fois n'est pas coutume, mêler des tripes à mes mots. Mes excuses pour l'inhabituelle longueur et les violons.



J'ai déjà remarqué que ceux qui avaient eu une enfance souillée ne se reconnaissent pas.

Comme tout le monde on se dit "mais qu'est ce qu'il/elle a ?" Même quand ses réactions sont les vôtres. Alors on comprend trop tard.

On sait aussi que c'est dur de se construire.

D'être aimé. D'aimer. D'être. Parmi les autres êtres.

Qu'on a peur d'être un monstre pour ses enfants. Qu'on souhaite leur offrir une enfance exemplaire. Pour en faire des adultes sereins. Pour créer du beau dans la vie d'un autre, enfin essayer, à sa micropuscule échelle.



Je referme mon egotrip.

Car on est au delà.

On est dans la vie de quelqu'un que les parents ont souillé.

Sciemment.

Avec joie. Délectation.

On est au delà.

Au delà de tout.

D'habitude je suis émue à en pleurer à lire les horreurs des autres. Je crois que le chimique, cette parenthèse qui en ce moment me protège du réel, me laisse assez froide. Ça me touche mais... de loin.

Alors... Connement, je louerai l'écriture. Simple, incisive. Agaçante en première partie du roman parce que répétitive. Je l'ai lu d'une presque traite (j'ai tabassé des zombies entre), happée, alors que je voulais juste attendre qu'un petit faune s'endorme pour faire plus de bruit. Alors d'une traite on remarque très bien les effets de style. Ici les répétitions. Grr.

Je me suis demandé. Pourquoi parler de haine dans ce livre, j'ai cru, par ce récit cru, qu'au contraire Justine Niogret vomissait et chiait d'amour. D'amour non reçu, d'amour contrarié, d'amour non dit. D'amour trouvé. Perdu. Myope. D'amour.



Je n'ai pas tout lu de l'auteur. Mais. Medieval, historique, autobiographique... Qu'importe le genre, le récit est maîtrisé et on y retrouve sa patte. On prend plaisir à la lire.



Ça paraît un peu dégueulasse pour un tel récit, mais je voulais vous dire Madame Justine Niogret, bravo, quel talent. Quel plaisir (et horreur) de vous lire.  Je souhaite, très Égoïstement, que vous écriviez encore beaucoup.

Je souhaite moins Égoïstement que vous vous aimiez adulte. Que vous allez bien, mieux qu'Eleanor Oliphant. Ça prend du temps paraît il mais j'ai envie de croire, en ce début d'année, que ça vaut le coup.



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Mordred

Il y a une poésie superbe dans chaque ligne de Mordred. C'est comme ces délicieuses enluminures pleines de nombreux détails , de traits de pinceaux exquis et de minuscules figures formant un tableau parfait. Mordred ici est loin de la figure traditionnelle de traître sans aucune circonstance atténuante, bien plus sombre généralement que l'adultère Lancelot. Mordred est traditionnellement le plus haï mais dans ce récit tout en non-dits et en pudeur discrète, il prend une saveur toute particulière, d'amour et de sacrifices, et aussi de la légende qui s'écrit. Mordred aime trop Arthur pour le laisser jamais être vieux et sot et le lecteur suit le chevalier avec le coeur qui frissonne tout au long du récit.

Il y a de la tristesse, la mélancolie des choses qui s'achèvent, une nostalgie poignante que le texte sert parfaitement et qui a su me toucher profondément.
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Mordred

Justine Niogret, c'est un souffle, une voix... Pour chacun de ses romans, tout tient dans le style et l'ambiance qui lui sont propres, entre violence et onirisme cruauté laide et tendresse, réalisme et non-dit. Le lecteur adhère et adore (c'est mon cas) ou le livre lui tombe des mains, car en dehors de cette écriture sublime et de ces personnages si forts et ténus à la fois, il n'y a pas grand chose... En ce sens, Mordred se situe dans la parfaite lignée des précédents livres de Justine Niogret. Mais à mon avis, il est encore plus réussi que les suivants, avec deux atouts : sa brièveté, qui s'accorde parfaitement au personnage taiseux et prédestiné qu'il décrit, et le fait qu'il s'appuie sur une histoire déjà connue. Le personnage de Mordred s'enrichit ainsi des références aux romans de la Table Ronde que le lecteur a pu lire ultérieurement. Arthur, Morgause et Mordred prennent ainsi une dimension supplémentaire, celle de leur légende, et des diverses interprétations qu'ils ont suscité. Les ellipses du récit de Justine Niogret sont partiellement comblées, de la manière dont le lecteur le construit...



Contrairement à d'autres lecteurs de Babelio, j'ai perçu dans ce roman une tendresse et un optimisme absent des précédents romans. L'amour de Mordred pour la nature, les plantes, la rivière de son enfance et pour sa mère illuminent la plus grande partie du livre.
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Coeurs de rouille

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui nous fait découvrir histoire efficace, prenante, captivante et qui offre pas mal d’axes de réflexions intelligents et intéressants. L’univers développé par l’auteur se révèle vraiment riche, travaillé et donne clairement envie d’être découvert, même s’il se révèle limité au prisme de vue des héros. Les personnages sont limités, ce qui permet à l’auteur de les développer de façon profonde, les soigner et les rendre complexe et attachants. Le côté Young-Adult rend aussi le roman légèrement plus facile d’accès que ce que proposait d’habitude l’auteur, ce qui est parfois un peu dommage, car certains aspects paraissent juste esquissés. La plume de l’auteur se révèle vraiment poétique et entrainante. Je continuerai sans soucis à lire les prochains romans de l’auteur.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Gueule de Truie

Une œuvre très courte, très sombre et très complexe...

Le tout dans un style particulièrement brute de décoffrage, un style rugueux, qui colle bien avec ce récit, même si les phrases ultras courtes ont eu tendance à trop couper ma lecture.

Le début m'a franchement emballé, un prologue génial, des personnages des plus glauques et du suspense à la pelle.

Seulement vers la fin, et bien je doute toujours d'avoir compris...et j'ai l'impression que c'est un peu le lot de chacun avec ce bouquin. On se dit que cela va être un scénario totalement basé sur le côté post-apocalyptique, puis on se rend compte que c'est un roman très psychologique et assez onirique. L’auteure reste assez floue sur certains événements... peut-être qu'en le lisant une seconde fois je m'en ferais une autre interprétation ?

En tout les cas je ne suis pas prêt d'oublier ce type, Gueule de Truie... Sa violence, sa haine et ses réflexions sur et dans ce monde à l'agonie, m'ont souvent fait froid dans le dos !



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Quand on eut mangé le dernier chien

Antarctique, 1912 : lorsque le sort s’acharne sur une expédition et que la mort rôde. Un récit de survie et de volonté, aux limites de la folie, inscrit au profond dans les chairs meurtries qui s’en sortent de justesse.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/09/02/note-de-lecture-quand-on-eut-mange-le-dernier-chien-justine-niogret/



Douglas Mawson, le jeune géologue du raid Nimrod d’Ernest Shackleton, qui avait atteint le pôle Sud magnétique à vingt-sept ans, en 1909, revient en Antarctique début 1912 avec sa propre expédition, sous l’égide de son Australie natale et de sa voisine Nouvelle-Zélande, même si de nombreux membres de l’équipe demeurent européens. Dix mois après l’installation du camp de base et la réalisation d’un nombre important de travaux scientifiques (conditions notables des financements reçus par Douglas Mawson pour son entreprise), en ayant supporté un hiver austral particulièrement glacial et venteux, l’exploration proprement dite peut commencer. L’un des projets, le plus ambitieux en termes kilométriques, prévoit que Mawson, accompagné de deux autres membres de l’équipe, Belgrave Edward Sutton Ninnis (lieutenant britannique de 25 ans et principal responsable des chiens) et Xavier Mertz (skieur et alpiniste suisse de haut vol, devenu également responsable des chiens), se rende sur la terre de Oates, à presque 600 km du camp de base. C’est cette partie particulièrement dramatique de l’expédition, qui vire au drame, que nous raconte en détail ce « Quand on eut mangé le dernier chien » de Justine Niogret, publié en août 2023 chez Au Diable Vauvert.



Le récit d’exploration arctique ou antarctique, depuis les compte-rendus originaux d’expéditions (dont la publication en livre et les conférences associées faisaient d’ailleurs très souvent partie intégrale du financement initial des expéditions – que l’on se souvienne par exemple du si remarquable « L’odyssée de l’Endurance » d’Ernest Shackleton), est devenu au fil des décennies un genre littéraire quasiment à part entière (genre que, vous le savez si vous suivez ce blog un tant soit peu régulièrement, j’apprécie énormément), que ce soit sous une forme très pure (par exemple : « Les effrois de la glace et des ténèbres » de Christoph Ransmayr en 1984), sous une forme savamment mâtinée d’éléments exogènes (par exemple, de fine politique à l’égard des peuples autochtones dans le « Les fusils » de William T. Vollmann, en 1994, avec grand bonheur, ou de fantastique dans le beaucoup moins convaincant « Terreur » de Dan Simmons, en 2007), sous un jour quasiment ou franchement parodique (par exemple « Un blanc » de Mika Biermann en 2013), ou encore sous une forme subtilement élaborée littérairement pour proposer tout autre chose, en s’appuyant sur le caractère exceptionnel du voyage polaire en soi (par exemple : le magnifique « Un monde sans rivage » d’Hélène Gaudy, en 2019, voire le vertigineux « Horizon mobile » de Daniele del Giudice en 2009) – sans compter des utilisations décalées et résolument science-fictives, chez Kim Stanley Robinson, Laurent Kloetzer ou luvan.



Justine Niogret, que je connaissais jusqu’alors seulement à travers son remarquable « Chien du heaume » de 2009, œuvre de fantasy déjà largement atypique au sein de son genre, a choisi ici une approche bien personnelle (dont peut-être William T. Vollmann et son Captain Subzero auraient pu être parfois les plus proches), se démarquant ainsi de nombre de récits polaires, en allant s’inscrire au cœur même du défi physique et psychologique dont il est question ici : trois hommes, durs au mal s’il en est, dix-sept chiens de traîneau qui le sont encore bien davantage, le froid mordant, presque inimaginable, la glace aux configurations épuisantes, l’équation énergie-chaleur absolument implacable, et l’adversité supplémentaire (et potentiellement, soudainement, finalement létale) des crevasses dissimulées. Récit de survie et de volonté d’une rare âpreté, récit impressionnant par la simplicité même, en apparence, de son fil conducteur, récit qui déploie une langue étonnante dans les replis de la solitude hébétée et de la nécessité de faire le pas suivant, encore et encore.


Lien : https://charybde2.wordpress...
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Gueule de Truie

Je ne vais pas être très gentil, aujourd'hui.

C'est ma première rencontre avec les livres de Justine Niogret, et sauf surprise, ça devrait a priori être la dernière.

Ma curiosité a été aiguillonnée pendant les 15-20 premières pages, mais a rapidement laissé la place au dépit, et j'ai vite réalisé que ce bouquin cumulait à peu près tout ce que je n'aime pas dans un livre.

- Le style télégraphique avec des longues suites de phrases de 4 ou 5 mots commençant toutes par "Gueule-de-truie", "la cavale" (son autre nom), "Il", "La fille" ou "Elle".

Notons que ces deux personnages sont à peu près seuls pendant tout le roman, mais que l'autrice éprouve quand même systématiquement le besoin de préciser que c'est "son visage à lui", "son menton à elle", ou "ses mains à lui".

- Le scénario complètement... comment dire ?... Quel scénario, au fait ? Bon, résumons : il a envie de la tuer comme tous les autres, mais elle a une boîte remplie de cendres et ça l'intrigue alors finalement il va l'accompagner. Mais il a quand même bigrement envie de la tuer. Mais il l'accompagne, la protège, même. Quand il n'essaie pas de la tuer. C'est l'amour vache, quoi. À la fin, il est déçu parce qu'il ne comprendra jamais pourquoi elle avait une boîte remplie de cendres (moi non plus, d'ailleurs). Du coup, il est furax et il a encore plus envie de la tuer.

- Le thème, l'intention de l'autrice, le message, ou que sais-je ? Y en a-t-il un ? Si c'est le cas, je ne l'ai pas vu, à part peut-être que si on élève un gamin en le torturant et en l'obligeant à tuer des gens, ça va pas faire un adulte super empathique ni équilibré, mais bon c'est beaucoup de bazar pour expliquer l'évidence. Et c'est pas la fin en apothéose de grand n'importe quoi qui a pu me consoler de tous les grands moments de solitude ressentis à la lecture de ce bouquin.

- La vulgarité. Alors qu'elle est de toute évidence parfaitement capable d'écrire à mots choisis, l'autrice opte délibérément pour le crade. Y en a à qui ça plaît, sans doute. Pas moi.

Alors, y a-t-il quelque chose pour sauver le soldat Niogret ? L'atmosphère, sans doute. Elle a certainement souhaité livrer une ambiance sombre, glacée, dégoulinante. Ça, y a pas à dire, c'est réussi : c'est glauquissime.

Mais rien de plus.
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Gueule de Truie

J'avais apprécié "Chien du Heaume" ,mais là j'ai pas du tout réussit à entrer dans son univers post-apo , déjà à cause de son style ( un peu rude ) mais aussi parce qu'il y a pas mal de choses que je n'ai pas vraiment comprises . Est-ce qu'il fallait d'ailleurs vraiment chercher à comprendre ? C'est un peu mystique , pas très clair par moment . je pensais qu'au fil de la lecture ça allait s'éclairer mais non. Vu que les autres critiques sont bonnes ,je suis passée visiblement à côté moi ^^Tant pis !
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Chien du Heaume

C'est sombre, c'est fou, c'est glauque, c'est génial.



Cette écriture, si recherchée, si... réaliste. Un vocabulaire moyen-ageux qui nous immerge d'autant plus dans le récit. Ça pourrait être lourd, mais ça ne l'est pas et rien que cela, c'est un tour de force.



La structure du récit me fait penser à la fois aux sagas nordiques et à la légende du roi Arthur. Chien du heaume cherche son nom, et elle est prête à l'extraire à coup de hache. Alors elle erre, elle rencontre d'autres guerriers, elle écoute leur histoire. Alors souvent, on se retrouve autour d'un feu, ou sur un banc, et on écoute juste les autres raconter leur vie. De temps en temps, il y a même le narrateur qui s'adresse à nous.

Il y a de l'action, des morts, du sang et des entrailles mais c'est surtout une histoire d'histoires. Et elles n'ont pas forcément de lien entre elles.



Pas de magie ici, plutôt de la spiritualité, une façon d’appréhender le monde comme s'il était magique. C'est irréel. Et sans pitié.



C'est pas à mettre entre les mains de tout le monde, c'est vraiment très particulier.



Par contre le lexique est à mettre entre les mains de tout le monde, parce que Justine Niogret se lâche. Je comprend qu'elle en ai besoin après tout ça. Et c'est une fille plein d'humour et on fini notre lecture sur une note plus positive.
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Chien du Heaume

Ce roman m'a demandé une certaine adaptation au début de ma lecture. Ce conte médiéval m'a un peu déstabilisée par son vocabulaire très riche et son style particulier. Mais au fil des pages et le premier étonnement passé, j'ai plongé dans ce récit et je me suis laissée emporter avec délice.



Chien du heaume, drôle de nom pour une guerrière qui a perdu le sien. Partie à la recherche de ce dernier et décidée à éliminer tous ceux qui se mettent en travers de son chemin ou qui lui ont volé son identité, elle va vivre des situations déroutantes et inattendues. Sa quête ne se passera pas comme prévu, loin de là et elle croisera la route de bien des hommes illustres qui la changeront, la toucheront, et rendront son parcours intense à suivre.



J'ai été touchée par cette femme hors norme qui a rejoint ce monde d'homme des guerriers qui offrent leur larme à ceux qui en ont besoin ou qui en ont les moyens. Choisissant ses guerres et ses batailles, elle suit son chemin en quête de son identité, de ses origines et de son passé. Ce conte nous parle de son histoire et nous emporte dans un univers palpitant à suivre digne des chansons de ménestrels.



Le style de l'auteur sert agréablement bien son histoire et ne fait qu'augmenter l'impact du texte, même si parfois il s'avère du coup assez lourd et difficile à suivre. Malgré tout c'est un roman de fantasy qui vaut le détour et qui mérite d'être découvert pour les fans du genre.



En bref, ce roman est une belle découverte et j'ai déjà hâte de poursuivre les sombres aventures de Chien du heaume avec le tome suivant et de voir ce qui nous attend encore.
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