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Critiques de Justine Niogret (459)
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Chien du Heaume

Bien que classé en fantasy, il n’y a quasiment aucun élément fantastique dans « Chien du Heaume » – ce qui d’ailleurs ne me pose aucun problème. Le récit s’ancre dans un Moyen-âge très sombre, réaliste, où la violence est omniprésente (certaines scènes ont tendance à retourner joliment l’estomac) et où évolue le personnage principal, Chien du Heaume, une femme mercenaire laide, solitaire et assoiffée de sang.



Avec un présupposé pareil, le roman pourrait atteindre des sommets de glauquitude, mais bizarrement ce n’est pas le cas… Le style d’écriture très riche et d’inspiration médiéval apporte beaucoup au récit qui, tout en restant très noir, n’est pas dénué de poésie ou de tendresse. Outre le personnage central qui devient rapidement attachant sous ses dehors hideux, le livre offre une belle galerie de protagonistes : chevaliers bourrus, forgerons à la gueule cassé, baladins mielleux... En conclusion : c’est poétique, splendidement écrit et ça se lit en deux jours à peine. Et c’est encore plus cool si vous êtes un fana du Moyen-âge, bien sûr.
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Quand on eut mangé le dernier chien

Quand je pense « récit de voyage », j’ai tendance à m’imaginer des endroits idylliques, des aventures gaies et pétillantes, un certain bonheur exotique.

Quand on eut mangé le dernier chien est l’exact opposé de ces illusions.

Et quel roman magistral ! D’autant quand on sait qu’il relate une histoire vraie.

1912, dans l’immensité des terres glaciales de l’Antarctique.

Une expédition : Aurora.

Son but : cartographier les côtes de l’Antarctique.

Trois scientifiques : Mawson, Mertz et Ninnis.

Dix-sept chiens.

Banquise. Blizzard. Froid. Nature hostile – et c’est un euphémisme.

Quand on eut mangé le dernier chien est un roman âpre et brutal. Rugueux.

La dureté des conditions de vie, l’omniprésence de la mort, les chairs qui se déchirent, cette intimité forcée, les neurones qui s’éparpillent, la faim omniprésente, les muscles qui se délitent, tout est absolument convaincant et fascinant ; sans doute la somme d’un énorme travail de documentation et d’une bonne dose du talent de Justine Niogret.

Tout au long de ma lecture, je me suis demandé pourquoi et comment ces trois hommes ont supporté ces épreuves, pourquoi ils ont voulu toujours avancer, alors qu’ils pouvaient faire demi-tour vers leur base, pourquoi ils se sont, jour après jour, imposé encore plus de douleurs ?

Quand on eut mangé le dernier chien est un roman inoubliable, qui restitue la résilience et le courage des hommes.

Je ressors de cette lecture pleine de frissons, comme on sort d’un accident.

C’était tout simplement génial.

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Chien du heaume - Mordre le Bouclier

A la relecture, le Moyen-Age de Justine Niogret est moins convaincant qu'au premier abord. Il semble se limiter à un simple maquillage linguistique : on supprime un article là, on vieillit un mot ici, on y va de sa métaphore truculente ("figure" devient "museau", lequel se médiévise en "musel"), ailleurs, juste un petit changement orthographique ("couilles" devient "coilles", et nous voici dans le roman de Renart). Heureusement, l'auteur ne s'en tient pas là : elle travaille et enrichit ses phrases, élargit l'amplitude de sa syntaxe, varie la palette de son lexique ; elle sait puiser dans l'imagerie des jeux de rôle et groupes rock alternatifs un sens du tragique et du primitif qu'elle sait rendre dans ses belles descriptions, sensuelles, concrètes, au ras des sensations les plus brutes et les plus tactiles. Alors, son style devient convaincant et se rapproche des expériences de Jean-Philippe Jaworski ("Chasse Royale") ou de Stéfan Platteau ("Les sentiers des astres"). Elle ne leur est pas inférieure, au contraire, en tragique et en art verbal (on pense parfois à Giono en lisant son livre). Cet ouvrage n'est peut-être pas fait pour être relu, mais Justine Niogret a écrit une belle version romanesque de l'essai de Sophie Cassagnes-Brouquet, "Chevaleresses : une chevalerie au féminin". L'histoire de ces deux aventurières et de leur quête, déjà résumée, est assez intéressante mais la valeur du livre est moins dans son invention narrative que dans son style, au-delà des impressions premières.
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Chien du Heaume

Laide et sale mais pas stupide, Chien du heaume est une femme.

Une guerrière d'une autre époque, d'un ancien monde.

Chien du heaume s'est cherchée, et sa quête l'a retrouvée car Chien du heaume s'était arrêtée, conquise.

Sans ennui et finalement avec passion, cette rude histoire vous emportera, vous captivera...
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Reines et Dragons

Une excellente anthologie



Ce livre n’aura pas été facile à trouver. Il s’agit du recueil de nouvelles publié par les éditions Mnémos spécialement pour les Imaginales d’Epinal 2012. De toutes les anthologies des Imaginales, Reines et dragons était celle qui me tentait le plus, et c’est par hasard que j’ai pu me le procurer.



Cette anthologie explore les liens étroits qui existent entre les reines et les dragons, cet animal de légende qui est considéré comme un monstre sanguinaire par certains, mais qui parfois aussi est le symbole d’une grande sagesse. On découvre dans ce recueil les multiples relations possibles entre les deux.



L’ouvrage est composé de onze nouvelles et d’un poème tous plus originaux les uns que les autres. Douze textes qui sont l’occasion de découvrir de grands auteurs de la fantasy francophone réunis par Sylvie Miller et Lionel Davoust, les co-directeurs : Le dit du Drégonjon et de son Elfrie de Chantal Robillard, Chuchoteurs du dragon de Thomas Geha, Ophëa d’Adrien Tomas, Au cœur du dragon d’Anne Fakhouri, Achab était amoureux de Justine Niogret, Morflam de Pierre Bordage, Azr’Khila de Charlotte Bousquet, Où vont les reines de Vincent Gessler, Le monstre de Westerham d’Erik Wietzel, Under a lilac tree de Mathieu Gaborit, Cet œil brillant qui la fixait de Nathalie Dau et Les sœurs de la Tarasque de Mélanie Fazi.



Deux des nouvelles en particulier ont été des coups de cœur : Où vont les reines de et Les sœurs de la Tarasque. La première raconte la manière dont une princesse destinée à devenir reine doit tuer un dragon pour prouver à son peuple qu’elle est digne de régner. On effleure ainsi les mystifications politiques et les coulisses pas toujours reluisantes du pouvoir. Dans la seconde, sept jeunes filles vivent dans une école en attendant que le dragon choisisse l’une d’entre elles pour devenir sa reine, les six autres devenant alors des servantes. La rivalité, la haine, la fidélité et l’amour sont au cœur du récit. Cette nouvelle clôture ce livre à merveille.



Je vous conseille ce livre qui permet d’appréhender l’univers de différents auteurs parfois peu connu mais qui sont bourrés de talents. Même si je n’ai pas aimé tous les textes, ils m’ont donné envie de lire d’autres écrits de ces douze auteurs.
Lien : http://fievrelitterairededel..
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Gueule de Truie

Une petite redite de la Boite de Pandore ?



C'est un peu ce que je me suis dit, au début, lorsque j'ai lu ce résumé. Une jeune fille qui se ballade avec une boîte qu'on ne sait pas ce qu'elle cache. Et un homme masqué, avec une gueule de truie qui commence à la suivre. C'est franchement bizarre mais c'est le genre de quête qui m'inspire. Car si on reprend le mythe de Pandore, toute colle. En effet, cette jeune femme a l'air d'être vraiment d'être différente, mue par une volonté qui vient d'au dessus d'elle.



Qui plus est .... Ces inquisiteurs qui se recouvrent de masques de cuir représentant des animaux, tout ceci pour anéantir le reste des êtres humains qui ont survécu à la Flache. Le vocabulaire qui se perd de plus en plus, toute la société qui est inexistante à présent. C'est réellement un monde post apocalyptique désolant à souhaits. Et on se régale d'avance de toute cette noirceur.





Justine Niogret se débrouille admirablement bien dans ce décor



Autant je connaissais l'auteure dans le fantasy médiéval sombre. Je l'ai trouvée géniale dans la science fiction jeunesse. Gueule de truie est résolument plus mature de Coeurs de Rouille car il est destiné, forcément, à un autre public. Quant au roman lui même, on peut dire qu'il est incroyablement riche. Bien entendu, il y a l'univers post apocalyptique. Ensuite, il y a ces inquisiteurs qui ressemblent plus à des totems qu'autre chose. Il y a aussi tout un vocabulaire réinventé, des paysages nouveaux, un mode de vie différent.



Ensuite, il y a aussi les petites touches, les rappels, les parallèles, les symboles. Autant de choses merveilleuses que je ne peux que vous enjoindre à découvrir en lisant Gueule de Truie. De lecture atypique, il passe à une valeur sûre qui mériterait une belle relecture approfondie.
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Chien du Heaume

J’ai beaucoup aimé ce roman, je me suis lové dans ce Haut Moyen-âge sur le déclin avec un réel bonheur. Et puis cette écriture, comme si nous y étions, change de ce que j’avais lu jusqu’à présent. Et la grande liberté tant sexuelle que citoyenne des femmes est très intéressante. Les quelques digressions sur notre époque future sont amusantes mais peut être un peu déplacées. Les personnages sont formidables, attachants avec un petit côté féérique très agréable avec la Salamandre. Il faut dire qu’à l’époque la magie était encore présente et l’église commençait juste à avoir du pouvoir. Une atmosphère de lecture bien sympa.
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Mordre le bouclier

J’ai attendu trois mois avant de pouvoir me plonger dans la lecture de « Mordre le Bouclier » : pour une raison ou une autre, je n’arrivais pas à dépasser le cap de la première scène. Trop sombre, trop douloureux, trop violent. Puis le temps a filé, et le moment est venu. Et j’ai lu ce livre d’une traite, comme j’avais lu « Chien du Heaume » auparavant.

Le canevas est assez simple, comparé à l’intrigue tout en méandres de « Chien du Heaume ».

On retrouve l’héroïne, Chien. Elle accompagne Bréhyr, une autre femme de guerre. Celle-ci cherche un homme, le dernier de ceux dont elle a juré de se venger. Elles prennent la route et iront l’attendre sur le passage d’un col, dans une forteresse abandonnée d’où elles guettent la route.

En échange, Bréhyr a promis à Chien de la conduire à sa mère.

Le périple de ces deux femmes nous transporte alors dans un bas moyen-âge fantastique, à la frontière de l’horreur et du rêve.

Le monde de chien est un monde de brume, de douleur, de solitude rentrée comme un cri qu’on garde pour soi. On y côtoie des morts, des fantômes. Les images sont denses, aussi denses que la chair de cette femme qui cherche son nom et son histoire. Trouvera-t-elle enfin sa paix ?

Aussi, ne vous attendez pas à lire un roman d’aventures, car ce n’en est pas réellement un même si on y croise des chevaliers errants et des combats singuliers. Pour moi, « Mordre le Bouclier », tout comme « Chien du Heaume », c’est d’abord un monde de mots réinventés, presque de la poésie en somme. Une très belle plume pour un beau livre, le genre de ceux qui résonnent longtemps en nous après l'avoir refermé.

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Reines et Dragons

(...) Après la violence physique ou psychologique qui imprégnait « Victimes et Bourreaux », « Reines et Dragons », au thème plus ouvert, nous offre d’agréables moments de calme et de beauté. Certes, le sang ne manque pas de couler, mais les douze auteurs rassemblés ici réussissent à faire émerger un troisième pouvoir face à la force et à la magie. On appréciera de voir le sommaire s’ouvrir à de nouvelles plumes, débutantes certes mais déjà reconnues par leurs pairs comme par les lecteurs (Geha, Fakhouri, Niogret, Gessler et bien sûr Tomas), si talentueuses qu’elles feraient presque de l’ombre aux "anciens", habitués du festival. (...) Une anthologie d’une grande variété, où les auteurs se plaisent autant à jouer avec les classiques qu’à nous emporter hors des sentiers battus, en une poignée de pages hélas, trois fois hélas, trop vite dévorées...
Lien : http://www.yozone.fr/spip.ph..
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Coeurs de rouille

Ce récit extraordinaire est servi par une plume non moins extraordinaire. Les phrases coulent toutes seules, la beauté du langage s'ajoute à celle des sentiments que l'on ressent. Justine Niogret dépeint un univers tout à la fois glauque et poétique. Les pages tournent toutes seules et une fois arrivé à la fin on aimerait rester plus longtemps en compagnie de ces héros si peu ordinaires.



Bref, je n'en dirais pas plus, mais je ne peux que vous conseiller de découvrir ce roman. Et, puisque c'est de saison, si vous cherchez un cadeau de Noël, vous l'avez trouvé ! Coup de cœur (de rouille ou pas) assuré !
Lien : http://bookenstock.blogspot...
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Chien du Heaume

Justine Niogret a la réputation de ne pas mâcher ses mots, de faire dans le brut, l’authentique, le dur, le sombre, le nostalgique et parfois même le glauque. « Chien du heaume » est tout cela à la fois. C’est une façon d’écrire que j’aime beaucoup et que je pratique moi-même (pour le côté nostalgique). Mais l’écriture de ce livre-ci est encore tout autre : les dialogues sont vraiment tels qu’ils auraient pu l’être dans le haut moyen-âge. On se heurte à des mots que l’on a pas l’habitude de croiser (un lexique est présent à la fin du livre, rédigé par Justine Niogret avec une plume très humoristique, il vaut le détour !) mais aussi à des tournures de phrases qui sonnent bizarre pour nous, pauvres gens de l’ère moderne. Pourtant, la lecture reste très accessible et même accrocheuse.



Vu tout le bien que l’on m’a dit de ce livre, j’en attendais beaucoup. Peut-être trop ?



J’ai apprécié ma lecture, mais j’ai eu une sensation de manque. Il y avait de l’action, des personnages bien typés et des dialogues grandioses (le monologue du Sanglier devant la porte du religieux est fantastique). De la réflexion, aussi. Et pourtant… j’ai achevé ma lecture avec un sentiment de : « tout ça pour ça ? ».



Néanmoins, j’ai bien envie de suivre cette plume acérée. « Mordre le bouclier » semble être la suite de « Chien du heaume ». Je vais donc très probablement me le procurer. Justine Niogret a également sorti un livre de style steampunk récemment : « Coeur de rouille ». Si je le croise un jour, il finira dans ma pile à lire. Sans aucun doute.
Lien : http://lamagiedesmots.be/chi..
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Mordred

J’avais déjà entendu parler de Justine Niogret comme d’une auteur de talent – d’ailleurs, deux de ses romans ont été primés. J’avais pu lire des nouvelles d’elle, et j’avais grandement apprécié son écriture. Les romans, je ne m’y étais pas penchée pour cause d’atmosphère très âpre qui risquait d’être incompatible avec mes goûts. Mais, quand j’ai su que Justine Niogret sortirait à la fin de cet été un roman consacré à un personnage phare du mythe arthurien, je n’ai pas réfléchi. J’ai craqué directement et, après lecture, le coup de coeur est là, net, franc.



Mordred, c’est celui par qui la fin d’Arthur arrive, celui qui le blesse mortellement, obligeant le roi à s’en aller en Avalon où, dit-on, il se repose de cette blessure et d’où il reviendra lorsque l’Angleterre aura besoin d’être sauvée. Mordred n’a rien d’un Lancelot ou d’un Galaad, c’est le personnage noir du cycle arthurien, le "méchant". Un personnage intéressant pour Justine Niogret, au vu de ses antécédents littéraires.



Le roman s’avère être intimiste. Mordred est blessé, contraint de garder le lit depuis de longs mois, vrillé par une douleur insupportable. Alors son esprit s’égare vers le passé, vers l’enfance et les souvenirs de son apprentissage de chevalier. Petit à petit se dessine le portrait d’un homme peu liant, solitaire, proche de la nature, de sa chère forêt où il passa son enfance, un homme durci par les combats, mais qui reste nostalgique de ce temps où, petit, il vagabondait comme un animal sauvage entre les buissons et les arbres. [Lire la suite de la critique sur le blog]
Lien : http://lullastories.wordpres..
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Reines et Dragons

Chaque auteur à sa manière intègre son univers au thème dans des histoires qui glissent du conte féerique à la légende plus sombre.
Lien : http://www.scifi-universe.co..
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Chien du Heaume

Un roman qui m'a laissé, à de nombreuses reprises, à bout de souffle ! L'auteur manie l'art de l'ellipse avec un brio que je n'ai jamais vu ailleurs. L'écriture, magistrale, crée dans les premiers chapitre une ambiance réaliste, et assez noire, décrivant un Moyen Age violent et barbare, sans qu'il ne se passe grand chose. Mais tout à coup un incident révèle qu'il s'est passé quelque chose, qui a simplement été amorcé par quelques éléments dans les chapitres précédent, et le sens du récit en est bouleversé. Les rapports entre les personnages sont simplement suggérés, les intrigues parfois inachevées : qu'advient-il, par exemple, des druides que Chien du Heaume et le sanglier protégent de la mystérieuse salamandre ? Rien dans le texte ne l'indique, le lecteur reste alors libre de tout imaginer... Et cela concerne jusqu'au dénouement du roman, qui n'explique en aucune façon le prologue, se passant pourtant dix ans plus tard. L'auteur semble offrir ambiance et personnage et laisser chacun construire son propre récit.
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Quand on eut mangé le dernier chien

Ce livre est le récit d'une expédition scientifique en Antarctique au début du XXème siècle. 3 hommes, 2 traîneaux, 17 chiens. De la glace et du blanc à perte de vue. Le titre annonce la catastrophe et pourtant le suspense est bien réel.



Ce roman est envoûtant. L'aventure qu'il relate est hors normes avec son univers violent, démentiel et terriblement hostile. C'est une histoire de survie au-delà de l'imaginable, au-delà des limites du corps et de l'esprit.



Ici, tout est rude. Et pourtant, c'est aussi le lieu d'une humanité profonde et d'amitiés fortes. Le texte est riche et profond, très physique aussi. Il est servi par une écriture forte et directe, brute, qui sait exprimer la violence mais aussi la beauté lumineuse et triste de cette expédition.



Un roman coup de coeur, que je n'ai pas pu lâcher et qui restera longtemps dans ma mémoire. Et la merveilleuse découverte d'une autrice que je vais suivre.

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Quand on eut mangé le dernier chien

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Quand on eut mangé le dernier chien

Basé sur l’expédition Aurora menée par Douglas Mawson entre 1911 et 1914 pour cartographier la côte de l’Antarctique située au sud de l’Australie, le récit se concentre sur trois hommes. En cet hiver 1912, Douglas Mawson, Belgrave Ninnis et Xavier Mertz partent en expédition en traîneaux afin de cartographier une partie de ces terres hostiles. En un mois ils auront parcouru plus de 400 km à travers la neige, les températures négatives, les vents violents et la glace, malheureusement Ninnis meurt en tombant dans une crevasse avec traineau et chiens. Pour ajouter à cette terrible épreuve, le traineau transportait la plus grande partie de leur réserves alimentaires, des équipements et toute la nourriture des chiens.



Les conditions météorologiques étant plus qu’affreuses, Mawson et Mertz sont obligés de rebrousser chemin avant d’avoir atteint leur destination (la terre de Oates). Ce sera une longue route semée d’obstacles, outre la météo, le froid et la faim, ne plus pouvoir compter sur les chiens, affaiblis eux aussi par manque de nourriture et dont le nombre diminue au fil des jours tués et mangés par les deux hommes, la maladie s’installe. Mawson est frappé de photokératite et Mertz souffre de ces engelures et commence à délirer.



Cela fait près de deux mois que l’équipée a quitté le Cap Denison et ils doivent revenir avant le 15 janvier, date à laquelle l’Aurora doit les récupérer et quitter cette étendue blanche. A quelques jours du départ du bateau ils leur restent encore plus de 200 kilomètres à parcourir, loin d’être en forme les deux hommes s’attardent pour récupérer mais l’état de Mertz se détériore rapidement. Il est retrouvé mort, un matin de janvier 1913. Par miracle Mawson arrive le jour dit mais aperçoit l’Aurora s’éloigner.



Partie à la conquête de ces terres d’extrême sud, ces hommes y ont pour certains sacrifiés leur vie, mais ce sacrifice ne sera pas vain puisqu’il aura permis de récolter de nombreuses données scientifiques. La cartographie des lieux rendent hommages aux hommes tombés et demeurés sur place, prisonniers de ces glaces.



Ce récit est un bel hommage aux grands explorateurs, il décrit au mieux les conditions extrêmes et les sacrifices de ces hommes prêt à tout endurer au nom de la science. On parcourt un grande distance en quelques pages, découvrant des termes et des outils propres à ce genre d’expédition.

L’autrice y décrit la difficile traversée, les épreuves et la grandeur des lieux.



Je trouve pourtant dommage de s’être ainsi focaliser sur le manque de nourriture et les délires qui y sont associés. Il m’a manqué certaines données comme le but de cette expédition, la description plus profondes des lieux, le désir de ces hommes rendus fous par les grands espaces glacés.

J’ai terminé ce récit uniquement retenue par l’intrigue, vont-ils réussir à atteindre le Cap Denison, vont-ils survivre ?

Ce ne fut pas une véritable aventure mais un suicide glacé sans but, un peu comme si on prenait les faits d’une côté purement scientifique et qu’on y incluait des dialogues.
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Quand on eut mangé le dernier chien

L'auteure, le livre (198 pages, 2023) :

On ne connaissait pas encore Justine Niogret, auteure de SF hors de notre radar.

Mais la voici qui s'attaque à un genre très différent avec Quand on eut mangé le dernier chien, pour nous romancer une expédition en Antarctique, celle qui vers 1910 conduisit trois hommes au désastre : l'expédition Aurora ou expédition Mawson qui devait cartographier une partie du continent blanc, tout au sud, encore plus au sud, de l'Australie.

Un bouquin sur un sujet comme on les aime qui vient en rejoindre d'autres sur notre étagère des histoires blanches et glaciales des pôles.



On aime très beaucoup :

❤️ Il faut se laisser happer par le récit de Justine Niogret, celui d'une histoire vraie, documentée avec beaucoup de rigueur, mais emportée par la force d'un excellent roman, rédigé d'une plume puissante. Ce bouquin est un véritable page-turner, qu'on lit d'une traite, tellement on a hâte de sortir de l'enfer dans lequel nous avons plongé avec ses héros.

Le court récit fonctionne parfaitement, particulièrement bien maîtrisé, allégé de l'avant comme de l'après, concentré sur la course de ces explorateurs, leurs souffrances, leur volonté de dépassement et l'auteure va à l'essentiel comme elle le dit elle-même : [Ce récit est un récit d'ascèse et, tout comme Mawson l'a fait de son paquetage, nous avons mis de côté tout ce qui pouvait l'alourdir.]

❤️ On profite d'une aventure par procuration, bien calés dans notre fauteuil confortable et douillet. Mais d'où nous vient cette curieuse fascination pour ces aventures inhumaines ? Sommes nous attirés par ces héros de tragédies modernes ou d'explorations à la Jules Verne ? Est-ce pour nous jouer du danger et du risque invisibles dans nos sociétés sécurisées ? Pour la nostalgie d'une noble époque où les dollars seuls ne suffisaient pas ? Pour goûter un dépaysement que l'on sait inaccessible au commun des mortels, même encore aujourd'hui ?



le contexte :

On ne se lasse pas de ces récits glacés où le froid lui-même se fait matière solide, des récits qui nous content les aventures littéralement incroyables de quelques fous complètement givrés, obsédés par le Grand Blanc (The White Darkness comme l'appelait Henry Worsley), partis explorer des territoires qui ne sont pas plus faits pour l'homme que la Lune ou Mars.

Des récits qui font passer l'ascension de l'Everest pour une balade : les touristes fortunés y font la queue et on n'a jamais fait la queue au Pôle Sud qui n'a pas eu plus de visiteurs que la Lune.

Ces fous givrés sont des personnalités hors normes, motivées au choix, par la recherche de la gloire, le goût de l'aventure extrême, la curiosité scientifique, le dépassement de soi et des limites de la résistance humaine.

Certains iront s'enfermer dans de minuscules stations inaccessibles la plus grande partie de l'année, d'autres se laisseront dériver sur des morceaux de banquise, d'autres encore laisseront leur navire se prendre dans les glaces, les plus fous, comme ici, partiront à pied ou en skis, ...



L'intrigue :

Cet été là (fin 1912), plusieurs groupes de traineaux partent explorer la région depuis le Cap Denison au sud de l'Australie.

L'une des expéditions (trois hommes et dix-sept chiens) entreprend de cartographier l'est lointain, c'est le Far Eastern Party.

Des trois hommes, le géologue britannique Douglas Mawson, le lieutenant britannique Belgrave Ninnis et le suisse Xavier Mertz, un seul reviendra au camp de base après un millier de kilomètres parcourus pendant plusieurs mois sur la glace.

Des dix-sept chiens ...

Alors nous voici partis pour une aventure au-delà de l'humain au cours de laquelle Justine Niogret, soigneusement documentée, ne nous épargne aucune souffrance.

Et manger les chiens ne sera pas la pire des épreuves qui nous attendent.

Un roman fort et puissant à la hauteur de cette formidable histoire : même si le lecteur est bien confortablement assis, il n'en ressort pas tout à fait indemne.

Pour celles et ceux qui aiment les chiens de traineau.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Quand on eut mangé le dernier chien

Certains vont ouvrir de grands yeux (si, si, je vous vois) parce que je ne connaissais pas Justine Niogret avant d’avoir lu Quand on eut mangé le dernier chien. A ma décharge, je ne suis pas une connaisseuse aguerrie dans le domaine de la fantasy ou de la SF.

J’ai déjà lu plusieurs romans sur le thème des expéditions an Arctique que ça soit dans le domaine polar, fantastique ou littérature dite « blanche ». J’aime ces histoires de survie en milieu hostile.

Quand on eut mangé le dernier chien se déroule cette fois-ci en Antarctique, soit le pôle Sud, face de la Terre certainement la plus mortelle pour toute forme de vie. Ce roman est presque authentique puisque basé sur une expédition qui a réellement eu lieu.

L’autrice va nous faire revivre quelques semaines auprès de trois hommes et d’une dizaine de chiens de traineau. Le froid mortel, la glace partout autour d’eux, les dangers des crevasses invisibles, les murs infranchissables des glaciers, tout l’environnement de ce roman est oppressant et déclenche des bouffées de claustrophobie.

L’histoire de ces hommes et de leurs chiens est magnifique, poignante et triste. Ames sensibles s’abstenir car l’autrice ne dissimule aucun des drames qui vont se jouer dans cette aventure.

J’ai été un peu chahutée mais je n’en ai que plus aimé ce texte.

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Bayuk

Une histoire de malédictions, de pirates et qui a tout l’air d’une quête initiatique. Ce livre est fait absolument pour moi.





Justine Niogret nous plonge dans un monde où la piraterie est un mode de vie. Sur terre, dans le bayou, les gens survivent. A Coq-Fondu, fondé par un ancien pirate, il y a Toma, la fille abandonnée de la plus grande pirate de tous les temps. Il y a Boone, un brin mystérieux et fou, qui passe ses journées à parler à un arbre. Et puis il y a Roi-Crocodile, la magicienne, celle qui parle aux esprits.





C’est lors d’une journée somme toute banale qu’elle arriva, la malédiction et que la vie de Toma changea du tout au tout.





Dans le bayou, à bord d’une barque délabrée, dans un village de pirates, à bord d’un bateau, sur une île et dans les esprits, cette quête est loin d’être une sinécure. Une aventure extraordinaire et sensorielle.





J’ai adoré l’atmosphère de ce roman qui joue avec nos peurs. Toma n’est qu’une jeune fille mais elle relève les défis sur sa route avec courage et détermination la menant vers la délivrance de ses croyances. Les personnages sont touchants, chacun à leur manière apportent leurs pierres à l’édifice. Puis il y a ce lien qui se tisse tout au long de cette aventure qui rend le récit émouvant. Des petites touches d’humour contrecarrent un univers sombre et intransigeant. Une certaine violence jalonne l’histoire. En tout cas faites attention aux fantômes, au kraken, à la tortue revancharde, à l’épave, au cuisinier et aux secrets.





Un roman jeunesse totalement captivant. Des rebondissements à gogo, des personnages uniques qui s’unissent autour d’une jeune fille un brin naïve, un univers sensationnel et une intrigue palpitante.





Une très belle découverte pour ma part !
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