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Citations de Kenji Miyazawa (70)


Kenji Miyazawa
Chassez-les ! Chassez-les tous !
Ceux qui déchaînent le chaos juste pour assouvir leur soif d’alcool,
Ceux qui se livrent à tous les excès pour satisfaire leurs propres désirs,
Mais qui professent que la vie n’est qu’un désert,
Ceux qui ne peuvent vivre sans se comparer aux autres,
Jetez-les à terre, écrasez-les tous
Exorcisez les démons lâches et peureux qu’ils cachent en eux
Et donnez-les en pâture aux poissons et aux cochons.
Tout comme on forge l’acier, une génération nouvelle forge des hommes nouveaux.
Brisez les arêtes des pays montagneux couleur de nuit
Et faites de la voie lactée votre centrale électrique.

(tiré du poème "Avec une fleur noire appelée Sakinohaka")
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Kenji Miyazawa
Dans ce cosmos imaginaire immense et mystérieux, si, brûlant d’un juste désir, on cherche à atteindre le bonheur parfait avec les autres et tout chose en cet univers, si l’ont fait de cella sa religion, ce désir nous laissera brisés ou, usés, nous l’abandonnerions et c’est avec une seule autre âme que cherchera à vivre, parfaitement et pour l’éternité. Cette altération s’appelle amour.
(extrait de "Printemps et Ashura")
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Si vous imaginez que cette rivière du ciel est une vraie rivière, chacune des petites étoiles correspondra aux grains de sable ou aux graviers de ses fonds. Ou bien, si vous imaginez que c’est un grand flot de lait, cela ressemblera encore plus à la rivière du ciel. En effet, toutes ces étoiles seraient analogues aux fines gouttes de graisse qui flottent à l’intérieur du lait. Et si l’on veut nommer ce qui correspond à l’eau de cette rivière, c’est le vide, c’est-à-dire ce qui transmet la lumière à une certaine vitesse, le soleil et la terre flottant également. Nous aussi, nous vivons dans l’eau de la rivière du ciel.
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La forêt tout entière hurlait alors, l'ours s'écroulait lourdement, un flot de sang rouge sombre s'écoulait de son museau et il mourait, alors qu'il essayait de le ravaler. Kojûrô posait son fusil contre l'arbre, il s'approchait prudemment de l'ours et lui disait :
«Ours ! Ne croit pas que je t'aie tué par haine. Je dois faire mon travail, toi, il te faut mourir pour cela. Ce serait bien que je fasse un métier différent qui ne réclame pas de sang, mais je n'ai ps de champ, les arbres, il a été dit qu'ils appartenaient au gouverneur, et quand je vais au village, on ne me regarde même pas. Je n'y puis rien, je suis un chasseur. Ton destin a voulu que tu naisses ours, et le miens, c'est d'effectuer ce commerce de peaux. Voilà, la prochaine, fois, ne renaît pas sous cette forme !»
Dans ces moments-là, le chien restait assis, ses yeux se faisaient plus étroits et il avait un air de grande désolation.

[Extrait de la nouvelle "Les ours de la montagne Nametoko]
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Chanson de la place de Pollanno

Les lampes des farouches illuminent
La place la nuit
Entonnant à plusieurs voix
un largo d'aautrefois
Le chant ébranle jusqu'aux nuages
Nous oublions dans le vent
qu'à la saison des foins
la moisson soit abondante

La vigueur des serments justes
Au milieu des querelles
Nous fait rire ensemble
Au-delà de la Voix lactée
Tous les tracas
Qu'un feu de bois
Comme des bûches
les consume
Nous faisons ensemble
Un monde éclatant
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La rivière, dans toute son étendue, vers l'aval, reflétait immensément la Voie lactée et l'on aurait pu dire que c'était comme si l'eau avait disparu, qu'il n'y avait plus que le ciel. Campanella ne pouvait se trouver que là-bas, tout au bout de la Voie lactée...
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Tout le monde au Japon connaît ce poème. Kenji le portait toujours sur lui, noté dans un petit carnet noir. C’était en somme une ligne de conduite personnelle, intime, qui a trouvé des échos innombrables par la suite.

QUE LA PLUIE ne m’abatte
Pas davantage que le vent
Ni la neige
Ni la chaleur de l’été

Un corps en bonne santé
Pas de désirs
Jamais d’emportements
Que toujours
Je rie paisiblement

Que je mange chaque jour
Quatre bols de riz brun
De la soupe, quelques légumes

Devant toutes choses
Que je m’efface moi-même
Que je les voie, les écoute, les comprenne
bien et jamais plus
ne les oublie

Que j’habite une petite cabane
Au toit de chaume
À l’ombre d’un bois de pins
Parmi les prés

Un enfant souffre au levant
Que je parte le soigner
Une mère n’en peut plus au couchant
Que je lui porte ses bottes de riz

Un mourant au sud
Que j’aille lui dire : “n’aie pas peur”
Des disputes, des chicanes au nord
Que j’affirme leur bêtise et les achève

Que mes larmes coulent
En cas de sécheresse
Que ma marche se bouleverse
Si un été est trop froid

Que tous me nomment
simple d’esprit

Que je ne sois ni loué
ni tourmenté
Voilà comme
Je veux devenir

(Traduction Hélène Morita)
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Écoutez bien :

Les étoiles
Sont les fleurs du ciel
Les fleurs
Les étoiles de ce monde
dit-on.

[Extrait de "Le cyprès et les pavots sauvages"]
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Tous les trois en dansant sont entrés peu à peu au milieu des bois. Les boutons des magnolias, façonnés en cire à cacheter rouge, scintillaient et étincelaient dans les souffles du vent, les ombres indigos des arbres tendaient des filets sur toute l'étendue de la neige, au cœur du bois, aux endroits éclairés par le soleil, on aurait dit que fleurissaient des lys d'argent.

[Extrait de "traversée de la neige"]
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«Oh ! Que vous êtes belle ! Votre auréole est cinq fois plus large que celle d'hier !
- Oui, réellement éblouissante ! Votre lumière atteint ce poirier, là-bas !
- Bien sûr... Mais j'éprouve comme du dépit. Personne ne m'a encore appelée reine des fleurs !»

[Extrait de "La grue et les dahlias"]
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« Gare de la Voie lactée ! Gare de la Voie lactée ! » et brusquement devant lui le paysage devint très clair comme si, d’un seul coup, on avait pétrifié le feu de mille milliards de seiches phosphorescentes et qu’on l’avait immergé au milieu du ciel, ou bien comme si quelqu’un avait soudain renversé tous les diamants que, afin que les prix ne soient pas trop bas, on ne montre pas, délibérément, dans certaines entreprises où l’on place les pierres en des endroits cachés, et qu’on les avait tous éparpillés ; tout étincelait devant Giovanni ébloui qui se frotta les yeux plusieurs fois.
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L'Etre s'adressa à Ichiro :
"Tu vas retourner dans le monde d'où tu viens. Tu es un enfant bon et droit. Tu n'as pas abandonné ton frère dans cette prairie épineuse. Tes pieds qui étaient alors tout déchirés sont capables à présent de traverser un bois d'épées. Surtout conserve bien ton état d'esprit de maintenant. AU pays où tu retournes beaucoup de créatures d'ici s'y rendent aussi. Cherche-les, étudie auprès d'elles, pour trouver la voie du vrai. (...)
A peine Ichiro eut-il crié "Narao !" qu'il vit une blancheur nouvelle. C'était de la neige. Puis il vit un ciel bleu éblouissant, au-dessus de sa tête.
"Il respire, ! il a ouvert les yeux !" Le voisin de chez Ichiro, un homme à la moustache rousse, était accroupi auprès de sa tête, il essayait de le relever. Ensuite Ichiro ouvrit complètement les yeux. Il était enseveli dans la neige, Narao fermement serré dans ses bras.
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Alors, du ciel sans nuage, d'un bleu intense, pour ainsi dire poli, de la neige semblable à des plumes d'aigrette commença de tomber partout à la fois. Sur la neige de la plaine en contrebas, dans la lumière de bière du soleil et les cyprès brunis, l'averse emplit ce pur et calme dimanche d'une beauté inégalée.

[Extrait de "Le quatre du mois des narcisses"]
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« Voilà que même les oiseaux viennent ici ! Qu’est-ce que tu veux, toi ? demanda Gauche.
— C’est que je désirerais apprendre la musique », dit le coucou avec un air étudié.
Gauche, en riant, dit :
« Allons, bon ! La musique ! Mais dans ta chanson, tu fais seulement : “Coucou ! Coucou !” non ? »
Alors le coucou, avec le plus grand sérieux :
« Oui, c’est bien ma chanson. Et justement, c’est très difficile, n’est-ce pas ?
— Difficile ? Chanter longtemps, c’est peut-être fatigant pour vous autres, mais la façon de chanter n’a pas grande importance, non ?
— Mais si, c’est très important ! Par exemple, quand je chante “Coucou !” comme ceci, puis “Coucou !” comme cela, on entend beaucoup de différence, n’est-ce pas ?
— Pour moi pas du tout.
— C’est que vous, vous n’entendez pas. Pour mes camarades et moi, nous pouvons chanter jusqu’à dix mille “Coucou !” et chacun d’eux sera différent. »
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A ces mots, la rainette se remit prestement à l'endroit, s'assit en tailleur et, ouvrant largement sa grande bouche semblable à un porte-monnaie, elle éclata de rire. Puis elle effectua une petite courbette devant la limace et lui dit :
"Eh bien, au revoir Limace ! Ce n'est pas très drôle pour vous ! "

(fin du combat de sumo dans les Trois diplômés de l'Ecole du blaireau)
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Ce jour là en effet, le frêle arbuste était résolu à adresser la parole à l'arc-en-ciel, quand bien même il ne lui dirait qu'un mot. Oui, il avait un message à lui transmettre, un seul. Il voulait faire l'offrande à l'arc-en-ciel si beau et si lointain du sentiment qui l'animait, plus intense et plus mélancolique que les feux bleutés qui embrasent le ciel nocturne.
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- Qu'est ce que c'était donc, la place de Pollanno?
- C'est une histoire ancienne, mais ces temps-ci, elle circule à nouveau.
- Ah oui. (...) C'est un endroit pour la fête, en plein milieu des champs. Et l'on disait, je crois, que pour y arriver, il fallait compter les fleurs des trèfles incarnat...
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En se dirigeant vers le talus du côté opposé, il (Saburo) passa devant la salle des professeurs.
A ce moment, un grand vent se leva et les herbes des talus devinrent des vagues bruissantes ; en plein milieu du terrain de sport de la poussière se souleva brusquement ; devant le hall d'entrée, elle s'enroula en un tourbillon jaune dont la forme ressemblait à une bouteille renversée qui s'éleva plus haut que le toit.
Alors Kasuke dit soudain à voix haute:
"C'est bien ça ! C'est sûr ! Le nouveau, c'est Matasaburo ! Chaque fois qu'il fait quelque chose, à coup sûr, le vent se met à souffler."
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RÉCEMMENT, UN HOMME A AFFIRMÉ auprès des lépreux qu’ils étaient comme une grenouille dans un puits. Ces propos n’ont aucune valeur. Il va sans dire qu’un cerveau qui crache de telles grossièretés n’atteint pas des sommets. Pourtant, à chaque fois que j’entends ce type d’assertion, les lamentations de Nietzsche me reviennent et me pénètrent.
« Mon frère, connais-tu déjà le mot “mépris” ? Et le tourment de ta justice qui te force à être juste envers ceux qui te méprisent ? »
Je m’adresse à mes frères dans tous les établissements de soins. Saisissez-vous ces lamentations de Nietzsche ?

Je viens de passer ma vingt-troisième fête de Nouvel An, la troisième ici à la léproserie. Alors que j’étais jadis ce poisson dans la haute mer, me voici aujourd’hui au fin fond du puits, telle cette pauvre grenouille qui se traîne lentement. Pourtant, la vue qui m’est offerte ici m’a fait découvrir la beauté des constellations nocturnes.
Un poisson, vivant en haute mer et fier de la connaître, saurait-il admirer cette beauté du ciel étoilé ? Un poisson vivant dans les eaux profondes saurait à peine prendre conscience de l’eau de mer qui l’entoure.
Quand je repense aux jours de l’an de ces dernières années, chaque passage fut accompagné d’une douleur toujours plus forte.
« Ce n’est pas devant toi que je me suis prosterné, mais devant toute la douleur humaine. »

(Hôjô Tamio, romancier et lépreux)
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Il en était ainsi. Ce gingko était leur mère.
Cette année, mille enfants aux teintes d'or étaient nés.
Et aujourd'hui, c'était le grand jour où les enfants allaient partir tous ensemble. La mère, dans sa tristesse, n'avait cessé jusqu'à la veille de laisser choir ses cheveux d'or, qui dessinaient comme de petits éventails.

(Les enfants-fruits du gingko)
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