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Critiques de Larry McMurtry (470)
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Lonesome Dove - Les origines : La Marche du..

Yes, un vrai western pour un livre total régalade !



Dès les premières pages, ce roman surprend par son ambiance immersive, au plus proche de ce que devait être le Far West au XIXème siècle. On y suit Woodrow et Augustus, même pas la vingtaine, dans leurs premiers pas de rangers, du Texas au Nouveau-Mexique. L'intrigue est homérique : une odyssée de survie remplie d'adversité, de malchance et de désastre prévisible tellement cette bande de Rangers fait office de bras cassés sous-équipés dirigés par des chefs catastrophiquement mauvais.



Tout est brut dans ce roman, tout est hostile. Animaux, nature, hommes, tout y dangereux, cruel, ouverts à tous les possibles, sans aucune contrainte ou règles ou civilité. La violence fait partie de la couleur du paysage. Chez les Rangers, personne ne sait vraiment où il va ni pourquoi. Chacun est mu par ses désirs les plus élémentaires ( la faim, la soif, la luxure, la cupidité, l'amour même ), menés par des pulsions primaires qui peuvent aussi bien pousser à violer qu'à faire la cour à une jeune fille séduisante.



Personne n'est très doué dans cette Marche de la mort. Personne sauf les Indiens. J'ai rarement lu un roman les présentant ainsi, dans une vitalité extraordinaire, les maitres absolus de leur royaume. Dans une verve très politiquement incorrecte, les Indiens y sont des prédateurs prêts à fondre sur les minables Rangers. Que j'ai aimé ce personnage de Buffalo Hump, le chef de guerre comanche à la bosse de bison dans le dos, virevoltant et scalpant à tour de bras tel un prestidigitateur génial !



Mais bizarrement, ce que je retiens de ce western brut et brutal bien testostéroné à l'énergie, ce sont les incroyables figures féminines : Mattie, la prostituée qui accompagne l'expédition que l'on découvre dans la scène d'ouverture en train de chasser une tortue serpentine pour la barbecuter ; et Lady Carey, noble anglaise ravagée par la lèpre dans sa chevauchée nue face aux Comanches : sa scène de bravoure est juste hallucinante.



Larry McMurtry est un conteur hors-pair et sait insuffler l'ironie et l'humour ad hoc dans ce divertissement haut de gamme aux truculents dialogues. L'éclate totale ! Et ça tombe bien, Lonesome Dove est une série. Celui-ci est la genèse présentant la jeunesse du duo Call ( le sérieux pragmatique mais explosif ) et Call ( l'écervelé obsédé par les femmes ). Je m'attaque très bientôt au Lonesome Dove qui a obtenu le Prix Pulitzer.
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Lonesome Dove, tome 1

C'est un sentiment étrange qui m'habite au moment de rédiger cet avis, celui de m'être attendu à une lecture et d'en avoir fait une autre, l'étonnement puis la découverte.

Ce livre a été récompensé par un prix Pulitzer en 1986, de plus, les avis enthousiastes des lecteurs et la note en rapport me promettaient donc un bon moment de lecture.

Pour tout dire je m'attendais à un western trépidant et spectaculaire, à de l'action non stop, à des bagarres et des coups de feu à chaque chapitre ou presque, des duels et tout ce qui caractérise le genre dans notre inconscient.

Le fait est que non, nous avons là un western certes, mais que je qualifierai d'intimiste dans la mesure où les personnages priment sur le contexte et l'action, chacun des 52 chapitres ou presque est prétexte à l'introspection de l'un des nombreux protagonistes de l'histoire.

L'action, pour en parler un peu, va tourner essentiellement autour du fonctionnement du ranch et nous instruire sur le métier de cowboy et la conduite d'un troupeau, un métier plus technique et hiérarchisé qu'on l'imagine de prime abord.

Nous ferons connaissance avec "Lonesome Dove" et ses habitants, à peine un village en bordure de la frontière avec le Mexique. "Lonesome Dove", un saloon et une unique prostituée qui cristallise beaucoup l'attention.

Un western où l'on se sert très peu de son "six coups" si ce n'est pour tirer sur des serpents, donc oui, je m'attendais vraiment à une autre lecture...

Cela-dit, une fois la surprise passée, c'est-à-dire quand j'ai cessé de me demander au bout de 300 pages à quel moment cela allait vraiment commencer pour me rendre compte que j'étais en plein dans l'histoire et que celle-ci était celle d'une bande de cowboys aux motivations multiples, alors j'en ai pris mon parti et je l'ai apprécié pour ce qu'elle était.

J'ai ressenti ce récit comme la lecture d'un tableau d'une Amérique des pionniers, il y a un aspect documentaire évident avec l'évocation de ces personnages rustres et égocentrés pour la majorité d'entre eux à l'exception notable de "Gus" qui est le seul personnage faisant preuve d'empathie et de profondeur.

Un aspect documentaire également rapport aux descriptions de paysages souvent arides, de la faune et de la flore sans oublier la météo.

Préparez vous donc à voyager "dans la tête" de nombreux personnages aux motivations très "terre à terre" et pas toujours passionnantes, Call, Lorenna, Pea eyes, Newt, Deets, Dish, Jake, July, Roscoe, etc.

Il me reste à dire que j'ai aimé cette lecture, ce qui ne paraît peut-être pas évident au vu de cet avis, il y a malgré tout une histoire intéressante même si elle prend son temps, un troupeau à convoyer dans le Montana, et quelques histoires annexes à suivre avec intérêt.

Je lirai le tome deux avec une réelle envie, merci à jmb33320 de m'avoir suggéré ce titre.
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Lonesome Dove, tome 1

Avant de commencer, que les choses soient claires, je ne suis pas du tout fan de western. A part le mythique Il Etait une fois dans l’Ouest, ce genre ne m’attire pas le moins du monde.



Et là, avec le capitaine Call et Augustus, j’ai crevé de chaud et de soif, j’ai passé des nuits sous l’orage et ressenti la douleur quand les grêlons les ont quasi assommés, j’ai aussi éprouvé de la joie quand une chevauchée se terminait bien, et j’ai beaucoup ri aux pitreries parfois involontaires des jeunots de la bande ou du cuisinier un peu fou. Et c’est tout cela qui font de Lonesome dove, un village qui ne vit qu’avec des échoppes de première nécessité : un barbier et un saloon qui, outre un pianiste autodidacte, offre aux cowboys esseulés services tarifés d ‘une jeune femme qui occupera une place centrale dans l’histoire.



Et l’histoire, c’est ce voyage du Texas au Montana, avec l’intention de vérifier que l’herbe est plus verte là-bas, quitte à rencontrer sur son chemin des hors-la-loi dénués de toute humanité ou des indiens, ceux que l’armée n’a pas décimés, le plus souvent pacifiques et démunis, parfois très agressifs.



C’est magique. Le charme opère de suite, dès la présentation des premiers personnages. Et de vivre ce quotidien qui est une permanente lutte pour survivre est passionnant.



Le voyage est long, il est dangereux, et il y aura bien sûr quelques larmes lorsque l’on devra se séparer de certains personnages. Mais on ne boudera pas son plaisir de voir disparaitre d’infâmes bandits aussi bêtes que méchants.





Aucun répit dans ce récit qui alterne adroitement les épisodes,, profitant de la séparation temporaire de l’équipe. Arrivée à la fin d’un chapitre et décidée à stopper pour un moment la lecture, on se rend compte que le chapitre suivant reprend une histoire que l’on avait quittée quelques dizaines de pages plutôt : et ça repart pour une heure…







C’est un coup de coeur et un roman que me hantera longtemps.
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Lonesome Dove, tome 1

Ce roman m’a quelque peu rappelé mon enfance, alors que durant les Dimanches, on diffusait volontiers un western et que je me languissais dans ma chambre parce que je n’aimais pas les westerns. Et c’est avec beaucoup d’hésitation que je me suis lancée dans l’aventure de nos héros de Lonesome Dove… Et je ne le regrette pas ! Je m’y suis fait des amis, des gens peu compliqués, pourvu qu’ils aient de l’alcool, une femme et un jeu de carte.



Bon ! L’alcool ne les a pas toujours aidés à mener leurs missions à bien, il faut le reconnaître, les femmes, ben ils en ont une, le problème c’est que c’est la même pour tous, ce qui peut occasionnellement générer quelques tensions, et les cartes, elles servent à les motiver pour trouver du travail afin de gagner à nouveau de l’argent qu’ils miseront dès que possible. C’est leur vie, et ils ne semblent pas s'en plaindre.



J’y ai pris connaissance de la rude vie du cow-boy : pas rien d’accompagner des troupeaux de milliers de bêtes à travers le territoire, de traverser des rivières pleines de serpents, d’affronter les intempéries, de braver les dangers.



J’y ai rencontré des âmes charitables, des hommes au cœur sur la main, d’incorrigibles bavards aux idées bien arrêtées, un rêveur qui faute d’endroit décent ou s’installer, élit domicile dans la lune, des hommes qui pleurent et ne cachent pas leur sensibilité, si ce n’est un grand timide qui ne doit certainement pas montrer ses sentiments, un bébé cow-boy qui a tout à apprendre et qui sans aucun doute, a commencé à faire ses premières armes et qui murira au gré des aventures, autant de personnalités qui se révèlent tout au long du roman.



De quoi vous réconcilier avec le genre western : de l’humour, souvent décapant, de la tendresse, des frayeurs, des disputes, des querelles de saloon sur fond de piano qui aident à comprendre les individus qui y sont mêlés, le tout dans une ambiance Far West au milieu de paysages de virevoltants et de cactus, de sécheresse et de serpents à sonnette.



L’histoire en elle-même n’est pas simple : des hommes qui mènent le bétail, parmi eux, un fugitif, et ailleurs, des individus qui cherchent à retrouver ce fugitif et qui suivent sa piste, mais lesdits individus ont aussi leurs problèmes, ce qui permet de suivre dans le même roman, un certain nombre d’aventures tantôt comiques, tantôt pathétiques.



Un seul regret : le western, sans les méchants indiens, ne semble pas un western, et moi qui viens de lire « enterre mon cœur à Wounded Knee », je dois avouer que j’ai peiné, en constatant que, encore une fois, nos héros ne voient pas les indiens d’un bon œil, que l’auteur nous en propose un spécimen bien cruel, même si Gus, notre casi-héros, semble souvent les défendre, bien qu’en tant que Texas Ranger, il se place du côté des colons.



Un autre tome m’attend en altitude, dans ma pile à lire, je le garde pour plus tard.



Si comme moi, le Far West ne vous attire pas, n’hésitez tout de même pas à lire Lonesome Dove, vous ne le regretterez pas.



Challenge pavés

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Lonesome Dove, tome 2

Un deuxième tome bien différent du premier, pour le coup nous avons deux parties bien distinctes et l'action que j'ai tant attendue est enfin là.

Bien sûr nous aurons encore quelques phases d'introspection plus ou moins passionnantes mais rien de comparable, donc de l'action, enfin !

C'est une histoire qui va se révéler passionnante, parfois même captivante, 5 000 kilomètres à convoyer du bétail à travers des contrées qui n'ont pas encore été "pacifiées" vont nous donner beaucoup d'occasions d'avoir peur, d'avoir chaud et d'avoir froid.

Beaucoup d'occasions de faire des rencontres dangereuses ou insolites, de se retrouver confronté à divers démons dont les plus nombreux sont intimes à chaque cowboy.

Si la psychologie de tous ces personnages est authentique alors je commence à comprendre l'océan qui nous sépare des américains car ce qui peut "frapper", c'est leur individualisme et leur égocentrisme, il y a peu de personnages charismatiques dans ce roman, en fait peut-être un seul, et encore je pense que c'est discutable finalement.

Des personnages courageux ou inconscients, des pionniers, des explorateurs. Paradoxalement ils tiennent furieusement à la vie et pourtant ils la risque consciemment en se lançant dans cette entreprise que tout le monde sait aléatoire.

Je n'ai malheureusement pas été enthousiasmé par toutes les (nombreuses) histoires parallèles, Elmira et July m'ont même assez ennuyé, certaines scènes m'ont semblé être là parce que peut-être incontournables (tempêtes, blizzard, sauterelles, etc.), ce sera ma seule réserve car cela m'a rendu la lecture parfois inconstante et dommageable à l'intérêt de l'ensemble.

Pour le reste j'ai souvent été envoûté et transporté et à l'arrivée j'ai pris beaucoup de plaisir.

On pourrait disserter sur la fin, pour ma part je suis un peu frustré, mais je ne dirai rien, ne jamais en dire trop est ma règle ;)
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Lonesome Dove, tome 1

I am a poor lonesome cow-boy

and a long way from Lonesome Dove.

Ce soir, chers amis, je viens vous parler d'un western que j'ai particulièrement adoré, Lonesome Dove...

- Pardon Monsieur, mais Babelio est un site littéraire, ici on ne parle pas de film.

- Mais crétin de la lune, je te parle d'un bouquin, avec des pages, et cesse de m'interrompre comme cela sans arrêt, sinon je te colle une balle entre tes deux yeux, avec mon colt.

Donc, je vous disais, chers amis, avant d'être interrompu par ce jeune coyote sans nom, que j'ai adoré ce western littéraire, un vrai de vrai comme au bon vieux temps du cinéma à la papa, un western sur papier, écrit en panavision...

- Un vrai western, Monsieur ? Avec des cow-boys et des Indiens ?

- Non, avec des fées et des elfes. Bordel ! Mais qui c'est celui-ci qui me pose des questions saugrenues ? Oui bien sûr, des vrais, des rangers, et des Indiens...

- Il y a un saloon ?

- Bien sûr, Lonesome Dove possède son saloon, son pianiste et ses joueurs de cartes...

- Et des putains aussi ?

- Je ne te permets pas de parler comme cela de Lorena. Allez, pousse-toi maintenant, espèce de crotale avachi, je vais parler aux vrais lecteurs d'ici, dégage vite, sinon tu vas danser avec les balles de mon colt et je te promets que tu n'auras pas besoin du swing de notre pianiste pour trouver le tempo...

Chers amis, je viens de quitter cet endroit tranquille et ennuyeux qui s'appelle Lonesome Dove pour enfin espérer rejoindre d'ici quelques mois les terres bien plus riches et somptueuses du tant rêvé Montana. L'herbe est sans doute plus belle et plus verte là-bas. Nous voici partis à cheval, traversant le pays en diagonale.

Je pars avec une ribambelle de cow-boys. Des vieux fourneaux, des gamins et du bétail à ne pas compter. Ah ! J'oubliais, nous avons embarqué dans ce voyage le pianiste pour nous divertir et Lorena aussi... Je n'oserai pas dire Lorena aussi pour nous divertir, bien que cela me tente, car Lorena s'est mise en couple avec ce fieffé et arrogant joueur de cartes Jake Spoon, qui nous a rejoint, fugitif, ayant assassiné un arracheur de dents dans une autre ville. Un shérif et son adjoint le poursuivent pour cela.

J'aime beaucoup mes deux plus fidèles compagnons de ce voyage, je veux parler de Woodrow Call et Augustus McCrae. On a à peu près les mêmes âges, je les connais depuis quelques pages, eux ils se connaissent depuis plus de quarante ans, et depuis ce temps-là, ils s'agacent, se chamaillent, s'exaspèrent d'être ensemble et sont attirés l'un à l'autre de manière indécrottable. L'un est bavard, l'autre taiseux, pour rien au monde ils ne sauraient se séparer l'un de l'autre...

Cette Lorena est vraiment belle et intelligente, ce qui n'est pas pour me déplaire.

J'aime les grands espaces.

J'aime aussi quand de durs cow-boys se mettent soudain à pleurer... Et ce n'est pas les occasions qui manquent dans ce western...

Je ne suis pas un perdreau de la première heure, j'ai quelques heures de monture. Je vois bien que tout le monde tourne autour de Lorena comme des abeilles autour d'une fleur qui s'éveille. Je voudrais les chasser, que Lorena ne soit là que pour moi, c'est ma seule volonté, sinon pourquoi aurais-je fait ce voyage ? Ai-je l'âme de convoyer des troupeaux de vaches ?

Mes vieux compagnons, Gus et capitaine Call, passe encore... Des jeunes tentent innocemment de s'approcher de Lorena. Pauvres petits, ils peuvent toujours espérer, Lorena aime les hommes d'expériences, les vrais.

Mais celui qui m'agace le plus, c'est ce tricheur de Jake Spoon, je voudrais tant qu'on le retrouve pour son meurtre, qu'on le pende haut et court... Je dis cela par jalousie, mais je ne le pense pas un seul instant... Quoi qu'il ait fait de sordide, nous le protégerons.

Et puis nous avons désormais un cuistot qui nous propose de manger des sauterelles grillées. Voilà !

Bien sûr j'avais un désaccord total avec ces horribles texans rangers qu'ils demeuraient, Gus et Call... Cela m'avait fait un peu grincer sur ma selle : des colons du Texas dans cette haine farouche des Indiens, qu'ils décrivaient comme d'affreuses et méchantes créatures...

Je m'étais indigné de cela, seul Gus semblait réceptif à mon propos, les autres pensaient que tous les Indiens étaient de vrais coyotes qu'il fallait descendre, nous étions en 1880, le massacre de Wounded Knee n'avait pas encore eu lieu, mais je le sentais déjà venir dans cette violence qui m'exacerbait.

J'aurais tant voulu entendre Larry McMurtry sur ce propos... Eh ! Larry ! T'en pense quoi de tout ça ?

Mais voilà ! Je continue déjà ma chevauchée fantastique vers le tome 2 de l'histoire, la suite enfin...

Merci à Onee-Chan qui m'a donné envie de galoper dans ce western livresque, à bride éperdue.

Ce roman est inouï, explorant de vieux mythes américains, ceux que j'aime et ceux que j'exècre, mais c'est tellement enlevé, comme une cavalcade de chevaux... C'est écrit avec brio et humour.

J'ai adoré.

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Lonesome Dove, tome 1

A Lonesome Dove, Texas, les héros sont fatigués. Sous un soleil rougeoyant, je regarde cette étendue, la tête lasse de cette vie de poussière, les yeux usés par les clairs de lune, la gorge brûlée par quelques cadavres de whisky couchés aux abords de la terrasse, faisant presque un cercle de démarcation autour de mon rocking-chair. Il est temps que je quitte ce lieu, moi aussi, cette vie de poussière et de vieux souvenirs, que j’attrape mon lasso, et chevauche le désert vers un monde nouveau. Direction le froid, la neige et le soleil couchant, le Montana. L'inconnu. Mais avant...



Avant, je fis un petit tour au Mexique, juste de l'autre côté de la frontière, juste histoire de chaparder quelques chevaux sauvages à la moustache de quelques brigands aux visages burinés, me refaire un petit cheptel et ainsi entamer ma migration vers l'immensité de la grande inconnue. Un lieu mythique avec des indiens, des tueurs et des bisons...



Pas besoin d'en rajouter plus... Tu me suis, si tu aimes les purs westerns, ceux où la poussière vole du début à la fin, ceux où les héros fatigués finissent leur cruchon de rye sous le regard bienveillant de la lune bleue, le cri d'un coyote au loin. Bien sûr, je perçois ce soupçon de frustration à la fin du chapitre, épisode I... Je savais qu'il y avait des suites, mais l'arrêt fut brutal. Je rêvais de Montana, j'ai été stoppé avant les Rocheuses... La suite, une prochaine fois donc...
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Lonesome Dove, tome 1

Premières pages, rencontre avec Gus et … ses cochons ! La plume fluide de Mc Murtry pose le cadre et me voilà partie à la frontière Mexicaine en train de cuire au soleil avec de vieux rangers recyclés dans le bétail. Je me laisse porter et c'est plutôt pas mal. Je rencontre le Capitaine (mon préféré évidemment) Gus me plait bien aussi mais il parle trop, j'ai toujours eu un faible pour les personnages taiseux. Donc je rencontre le Cap'taine et là je me dis yes ! Un personnage comme je les aime .Et puis je rencontre tous les autres et honnêtement je ne m‘ennuie pas : Deets, Newt, Lorena, Jake, Lippy, Xavier, c'est bon les gars je connais tout le monde allez en selle Yeehaaaaaaa !



Comment ça pas yeehaaaa ? Dis-moi Gus, toi qui est plus ou moins le psy de la bande, tu les trouves pas un peu pénibles tes potes avec leurs états d'âmes somnolents? Ah oui toi ça te fait marrer, évidemment. Mais moi là ils me fatiguent un peu quand même. Et puis Jake, rhooo il va arrêter de se plaindre un peu le beau gosse ? Dis Gus je peux lui secouer les puces ? Comment ça t'inquiète pas ça sera fait ?

Ah non je rêve où il y a une romance qui se profile ? Gus !!! Arrête de rire c'est pas drôle. Non pas la romance. Quoi ? Hein mais je m'en fiche que ce ne soit pas une vraie romance, vous êtes tous en train de pleurnicher sur les femmes que vous n'avez pas eu les…, euh le courage de retenir. Tu parles de Cowboys. Pfff



Oui oui je sais l'amour les femmes c'est compliqué, mais on peut y aller ? Comment ça je suis fatigante ? Non mais ne te méprend pas je trouve que c'est super bien écrit et les pages défilent plutôt vite. Enfin y'a que les pages qui vont vite parce que … ok j'arrête !

Mais c'est vrai je vous aime bien tous je trouve même que vous êtes carrément vivants mais on pourrait bouger un peu ? Quoi un raid chez les Mexicains ? Hein on prend la piste ? Ouiiiii ! En route pour l'aventure on traverse des cours d'eau, on mange la poussière et on chevauche à longueur de journée ! Ah enfin. Et toi le gros boeuf on rentre dans le rang sinon je te chope au lasso. Cap'taine tu me prêtes ton cheval ? Comment ça la Hell Bich c'est pas pour les demi-portions comme moi ? Bon j'aurais essayé. Je vais voir Deets tiens pour la peine lui c'est un vrai dur, il marche à l'instinct et il ne passe pas son temps à parler il agit !



Mais, voilà que ça les reprend. Mais Gus je rêve ou en plein dans l'ouest sauvage vous ne trouvez rien d'autre à faire que de sombrer dans la mélancolie. Ah non pas vous Cap'taine ! Et puis l'autre qui vient de rentrer en scène : July il fabrique quoi ? Non mais vous avez vraiment besoin de conseillers conjugaux tous.



Bon les gars j'avoue j'ai envie de savoir ce qui se passe avec Janey, enfin un personnage féminin qui me plait. Et il est malin le Mc Murtry avec sa fin en points de suspension. Maintenant je me demande si ce ne serait pas plus Yeeehaaa dans le tome 2. Et puis les descriptions sont vraiment superbes.

Mais les gars faut être honnête, je vous adore mais moi ce que j'aime ce sont les personnages avec des fêlures, les cassés, les brisés les durs à cuire. Ceux qui ne se laissent pas impressionner. Ici il y a une belle analyse de l'âme humaine mais je préfère quand c'est fait à la Weller, lui aussi il fait dans l'introspection mais c'est différent. Et puis ça manque de yeehaaaa. Donc vous ne m'en voudrez pas les copains mais je vous abandonne ici en bonne compagnie parce que ce n'est pas les fans qui vous manquent.

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Lonesome Dove, tome 1

Le western est un genre que j’aime beaucoup. Si, depuis mon enfance, j’ai visionné une multitude de films de ce genre, je n’ai lu que peu de romans western, ce que je regrette évidemment. « Lonesome Dove » est précédé d’une excellente réputation, il a reçu le prix Pulitzer et c’est aussi un grand succès public. Succès amplement mérité, ce roman est un régal de bout en bout, ses plus de 500 pages se dévorent tellement le récit est prenant.



La première chose qui m’a frappée en lisant « Lonesome Dove », c’est son équilibre parfait. Le roman dose parfaitement ses ingrédients. A la fois roman des grands espaces, les paysages sont des éléments essentiels du récit, et à la fois roman intimiste, « Lonesome Dove » fait la part belle aux personnages. Ils sont nombreux, très nombreux et pourtant tous sont richement caractérisés. McMurtry a l’art et la manière de mettre en scène des archétypes très réussis et à les rendre terriblement attachants. Lorsque la seconde partie du roman a débuté, j’étais déçue qu’on se mette à suivre d’autres personnages, attristée de devoir me séparer, même momentanément, de mon équipage de cow-boys préféré. Mais, la déception a été de très courte durée, July, Roscoe, Joe et Janey s’avérant de tout aussi bons protagonistes que Gus, Call, Newt, Deets, Lorena et consorts. En outre, les personnages sont servis par des dialogues de très bonne qualité qui les rendent encore plus vivants.



Dans le western, je suis particulièrement sensible à l’évocation d’un monde en mutation, propos que l’on retrouve ici. « Lonesome Dove » n’est pas un western crépusculaire, le Grand Ouest ne fait pas encore partie du passé, mais on perçoit les prémisses de la transformation future que va connaître le pays. Gus, Call et les autres sont des Hommes d’un temps où la Nature façonne les âmes. L’époque à laquelle se situe le roman voit une multitude de petites villes pousser là où il n’y avait rien avant. Cela ne manque pas d’interpeller nos héros qui sentent bien qu’ils seront étrangers à ce monde qui se profile. Cette évocation de la mutation d’une époque est faite de façon très subtile et délicate.



« Lonesome Dove » est avant tout un grand roman d’aventures, qui fait vibrer le lecteur, le saisit dès les premières pages et le tient en haleine jusqu’à la fin. Les héros sont confrontés aux péripéties assez classiques d’un western, des indiens renégats aux desperados sans foi ni loi, le tout dans une Nature hostile et dangereuse. Là encore McMurtry parvient à donner une touche très personnelle au récit de ses aventures en mêlant humour et émotion à l’odyssée trépidante des personnages.



J’ai passé un formidable moment de lecture avec ce 1er volet. Moi qui pensais laisser passer quelques temps avant de m’attaquer au second… Attendre va être impossible, je vais m’empresser de retrouver la compagnie de ces si beaux personnages.



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Lonesome Dove, tome 1

Voici un roman très éloigné de mes lectures habituelles et je suis incontestablement sortie de ma zone de confort.

Je ne faisais pas du tout parti du public visé. Je n'avais jamais lu de westerns avant aujourd'hui. Les films de cowboys ne me plaisent pas, à part quelques exceptions. « Les 8 salopards » et « Django Unchained » de Quentin Tarantino, « True Grit » des frères Coen ou l'indémodable « le bon, la brute et le truand » sont des westerns que j'ai particulièrement appréciés.



Alors pourquoi avoir choisi ce roman ?

Plusieurs critiques d'ami.es m'ont donné envie de tenter l'expérience, c'est ça aussi l'aventure Babélio. Je ne le regrette pas, j'ai passé un superbe moment. Merci Bernard, Nathalie, Bidule, Onee et Eric. Je vous dois cette belle semaine de lecture et celle à venir avec le deuxième tome.



*

Dès les toutes premières pages, nous faisons connaissance avec nos deux héros, Augustus et Call, deux anciens Texas Rangers.

Après avoir protégé le jeune Etat du Texas des Indiens, des Mexicains et des hors-la-loi après la fin de la guerre civile, les deux hommes sont devenus éleveurs de bétail et de chevaux à Lonesome Dove, près de la frontière mexicaine. Envahi par les crotales, les veuves noires et les scolopendres, ce petit coin de terre poussiéreux, brûlé par la chaleur insoutenable du soleil, est loin de ressembler à un paradis.



« Si l'on ratait le lever du soleil sur Lonesome Dove, il fallait ensuite attendre un sacré bout de temps dans la chaleur et la poussière avant de voir quelque chose d'aussi beau. »



Leur vie est certes tranquille, mais monotone, insipide, triste. Jusqu'au jour où Jake Spoon, un ancien camarade recherché pour meurtre, persuade Call de déplacer des milliers de bovins du Texas au Montana pour créer un immense ranch. Call rassemble alors une équipe de cowboys, décide de voler le bétail aux Mexicains et de convoyer le troupeau dans le nord.

Personne ne s'attendait pas à ce que ce voyage soit aussi long que chaotique, à part nous, lecteurs.



Cette histoire n'est pas linéaire, nous suivons de multiples intrigues qui finissent par se rejoindre progressivement, entretenant une tension étonnante et un suspens qui oscillent au rythme de la chevauchée.



*

L'auteur prend son temps pour mettre en place ses décors, ses personnages, créant une atmosphère intimiste.

Je n'ai pas trouvé le temps long. Au contraire, j'ai savouré chaque page, l'écriture simple et efficace de l'auteur contribue à nous immerger dans la vie de ces pionniers, à une époque particulièrement dangereuse où tout peut arriver. La vie ne tient qu'à un fil.



« Il traversa la maison et alla jeter un coup d'oeil à la grange sans toit, amusé de voir que dix ans passés dans ces lieux avaient laissé si peu de traces. Ils avaient vécu chaque instant comme s'ils devaient lever le camp la minute suivante, et finalement, c'est bien ce qui était arrivé. La grange resterait sans toit et le puits à moitié creusé. Les serpents à sonnette pourraient occuper le bâtiment qui abritait la source, il s'en fichait à présent – il y avait déjà repris son cruchon de whiskey. Il se passerait du temps avant qu'il ne retrouve un porche aussi bien ombragé où s'asseoir pour passer l'après-midi à boire. Au Texas, il avait bu pour protéger ses pensées de la chaleur ; dans le Montana, ce serait sans doute pour les protéger du froid. Il n'éprouvait aucune tristesse. du Texas, il ne savait qu'une chose : il avait eu de la chance de le quitter en vie – et il aurait une longue route à faire avant de pouvoir être sûr de renouveler un tel exploit. »





*

« Lonesome Dove », c'est avant tout un roman-western qui s'étale sur deux tomes et près de 1200 pages. On y retrouve tous les ingrédients du western.

Le scénario propose un univers visuel fort, brutal, manichéen, avec des bandits sans foi ni loi, des shérifs, des pionniers, des chasseurs de bisons, des prostituées et bien sûr, des Indiens.

Le bétail peut être capricieux, la nature impitoyable, la vie incertaine et rude.



Mais « Lonesome Dove », n'est pas seulement une histoire de cowboys et d'indiens, c'est aussi une époque passionnante, celle de la colonisation de l'Ouest américain. Larry McMurtry apporte une vision de l'Ouest qui confronte le rêve américain à la cruelle réalité.



« Je suis pas en train de te parler de mourir mais de vivre, dit Augustus. Je crois pas que l'endroit où on meurt a beaucoup d'importance, mais celui où on vit, lui, il en a. »



Par la question indienne, Larry McMurtry réussit à aborder le traitement des Amérindiens, la violence dont ils ont été les victimes, la violence dont ils ont fait preuve.

L'auteur nous parle également de tous ces bisons abattus massivement au XIXème siècle, formant un amas de carcasses blanchis par le soleil.

L'auteur explore aussi des sujets plus délicats en parvenant à décrire en détail la place des femmes dans la société à travers quelques rôles féminins de premier plan, je pense notamment à Lorena et Clara.



*

« Lonesome Dove », c'est également un livre qui parle d'amitié, d'amour, de loyauté, de liberté, de rêves brisés à travers cet incroyable casting d'acteurs aux personnalités très différentes. Ils ont tous de très beaux rôles à jouer.



En effet, la qualité de ce roman tient beaucoup en son aptitude à nous les présenter dans toute leur complexité. Ils ont de la profondeur. Les nombreuses facettes de chaque personnage rendent leurs réactions saisissantes et inattendues, leurs émotions prenant le pas sur la raison et les poussant à agir différemment de la logique. Ils ne font malheureusement pas toujours les bons choix.



L'auteur a pris le temps de dessiner chaque silhouette, de parfaitement les modeler, de définir chaque caractère, donnant à chacun une présence, un charisme, les rendant presque réels.

Même les personnages secondaires n'ont pas été oubliés.

Je me suis sentie au plus près de tous ces hommes, de ces femmes, voyageant avec eux, partageant leurs joies, leurs peurs, leurs peines, leurs souffrances.



Un de mes personnages préférés est sans contexte Augustus. On se régale de sa bonne humeur, de son esprit de répartie, de sa moquerie bienveillante.

A contrario, Call est sérieux, droit, secret, solitaire. Ce duo est particulièrement attachant et leurs dialogues sont savoureux.



*

Pour conclure, récompensé par le prix Pulitzer en 1986, Larry McMurtry offre une épopée captivante, un voyage dépaysant, une belle histoire d'aventure qui va bien au-delà de la simple histoire de cowboys et d'Indiens.



Tantôt drôle, dramatique, palpitant, émouvant, « Lonesome Dove » est une superbe épopée sur la colonisation de l'Ouest sauvage. Les paysages sont grandioses, la galerie de personnages impressionnante, leur destin imprévisible. On se surprend à rêver, rire, souffrir, frissonner, s'attrister.



Je ne pensais pas aimer autant ce roman, je pensais patienter un peu avant d'entamer le second volume. Et puis, zut, non, impossible d'attendre, je veux la suite, tout de suite.



Et pour tous les lecteurs qui seraient tentés mais qui sont effrayés par le nombre de pages, je vous comprends, j'ai aussi hésité pour cela, n'ayez aucune crainte.

Le style de l'auteur, fluide, addictif, humoristique, un brin ironique, dramatique, est tellement agréable que les pages défilent sans que l'on s'en rende compte.

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Lonesome Dove : Les rues de Laredo

J'vais vous dire : la vérité c'est que ça me manquait, tout ça ; l'aventure, le désert, les longues chevauchées quand nos silhouettes se découpent dans le coucher du soleil ; Ouais, même les serpents dans la nuit froide et les nuages de sauterelles, pourquoi pas, tant qu'on affronte ça tous ensemble. Vous savez c'que c'est, la nostalgie… Et puis Berni_29 fredonnant ♪ I'm a poor lonesome cowboy ♫, en mâchant son brin d'herbe. J'avais besoin de retrouver cette camaraderie tranquille, de me sentir de nouveau utile. Alors j'ai sellé ma vieille Daube ; J'ai réparti les sacoches de munitions, et je suis partie loin du saloon, où je menais une vie sédentaire depuis trop longtemps. Je me désaltèrerai au gré des cactées : Un cheval, un fusil et huit dollars, suffisent à un cow-boy pour survivre (1) - et à Calamity-Onee aussi. Pour tout vous dire, « chevaucher Dob était un peu comme s'asseoir sur une scie. L'animal était squelettique et sa selle étroite et dure », à tel point que j'avais « l'impression qu'on allait me retrouver sciée en deux quelques kilomètres plus loin ».

Le temps d'me réhabituer, et juste au moment où je me lassais de galoper sans but dans les plaines arides, v'là-t-y pas qu'je tombe sur le seul gars qui pouvait comprendre ma nostalgie : le pote Berni. J'fais piler ma Daube, nos yeux s'accrochent. Ah on était beaux : Deux âmes errantes suivant la piste du bon vieux temps qui s'efface, celui où Woodrow Call, ancien texas ranger, nous avait engagés pour faire traverser le pays à son troupeau, afin de rejoindre le Yellostone en partant de Lonesome Dove. Fameuse aventure que celle-là ! Si vous avez loupé c't'épisode, vous pouvez lire Mc Murtry, un gars qu'on avait sauvé des indiens et qu'avait ensuite raconté notre histoire. Il vous racontera ce qui va suivre aussi, 20 ans plus tard, avec le talent qui est le sien, sans omettre de nous placer face à notre vieillissement (comme il fait sûrement face au sien) et notre déchéance, racontant le poids du temps qui passe, la barbarie des tueries de notre époque ou la manière dont les femmes doivent être fortes pour y survivre.

D'ailleurs en ce moment, un jeune pilleur de train sévit qui massacre des convois entiers pour un éventuel butin. On dit qu'autour du dernier train, « le tapis de vautour était si épais sur les parois du convoi que les hommes durent les chasser à coups de bâtons ». Faut dire qu'apparemment, il a pas eu la vie facile, le môme. J'en aurais presque pitié si ses actes me faisaient pas penser à quelqu'un qui tue pour le plaisir… Voilà le fruit de nos causeries, avec Berni, entre deux cavalcades de retrouvailles complices.





Un mec bien, le type Berni, il oublie jamais de partager sa flasque de tequila. C'est ainsi au pas nonchalant de montures exténuées, écumantes de sueur et titubant sous la chaleur malgré la traversée de quelques rivières, qu'on est arrivés dans Les rues de Laredo : Deux centaures au coude à coude, la flasque presque vide passant de ma main droite à sa main gauche dans un geste si bien rôdé qu'il frôlait la chorégraphie.

C'est pour ça qu'au début j'ai cru à un mirage alcoolisé : Cette silhouette à peine moins alerte qu'il y a vingt ans, à peine plus frêle et tassée, et cette drôle de mule chevauchée par ce vieillard mexicain aux cheveux longs… Hey Berni, ch'crois qu'ton poison m'a tuée ; chui morte et j'vois des putains de rev'nants. Nope, qu'il répond, ou alors on est deux putains de cadavres ambulants qui rencontrent celui de Bol et de Woodrow Call ; Or ce mec peut pas mourir, Cal'Onee. Cepafo, je concède en plissant mes yeux de biche tout en chiquant, crachant mon jus de chique puis avançant vers le convoi fantôme.

Et c'est comme ça qu'on s'est retrouvés enrôlés, Berni et moi, dans cette chasse au pilleur de train que devait diriger Woodrow, parce que son bras droit Pea Eye lui avait fait faux bon pour rester auprès de sa famille. Ouais j'sais, une famille pour des gens comme nous, c'est à gerber. Faut croire que les gens changent. Et Woodrow était colère, mais ça le soulageait vachement de nous engager. Surtout avec notre bon vieux cuistot Bol qui l'accompagnait - mais perdait total la boule - et ce fichu comptable de Brooklyn que la compagnie ferroviaire lui a fourgué dans les pattes pour surveiller les dépenses de la chasse à l'homme. Sûr que si Brooklyn continue à courir après son chapeau qui s'envole, il aura tôt fait de se faire scalper, dans la région. M'est avis que le calibre 8 auquel il s'accroche désespérément va très vite lui faire prendre le bon gros coup de recul nécessaire pour voir dans quelle panade il s'est fourré. Parce que Joey, le pilleur qu'on pourchasse, son beau-père l'avait vendu aux indiens quand il était petit. Il en a réchappé, mais désormais « Joey souriait toujours avant de donner la mort ». Sûr que si on veut le trouver, faut checker du côté de Crown Town, repère de vautours ravitaillé par les corbeaux, où croupissent les peaux de bisons puantes, les chercheurs d'or, et les tueurs en série. Là-bas, pas un homme de loi. La traque s'annonce dangereuse, digne d'un thriller-western. Parce que comme nous dit Call : « Seize personnes ont perdu la vie en un peu plus d'une semaine. En quinze ans de bataille contre les indiens sur la frontière, j'ai perdu six hommes. On traque pas un simple voleur, on traque un tueur… »





Voilà qui est rassurant, surtout que selon les rumeurs, il a volé un gadget qui nous met sacrément en danger - mais on vous dira tout quand vous arriverez. Maintenant que je vous ai résumé comment on en était arrivé là, je vous laisse attraper vos chevaux et nous rejoindre dans la poussière pour la faire mordre à ce hors-la-loi. Parce qu'on est un peu en sous-effectif, comme on vient d'apprendre que Berni traine une blessure de cactus qui s'est infectée et qui se réveille dès qu'il arrête la tequila pour viser juste. On est contraints de le laisser dans les rues de Laredo. Il est dégoûté : « Y va y'avoir du sport, et moi, j'reste tranquille ! » râle-t-il. Mais vous inquiétez pas, on l'a laissé aux mains expertes d'une jolie mexicaine : Elle prendra bien soin de ce gringo romantico-blessé qui lui joue de l'harmonica. En éperonnant nos chevaux, on l'entendait déjà s'exclamer : « Ils sont bons tes fayots, mamita ! » (2) M'est avis qu'on n'a pas fini d'en entendre parler d'cette histoire, dans Les rues de Laredo… Celle d'un héros vieillissant sans super-pouvoirs qui doit apprendre à raccrocher - comme l'a fait son auteur qui vient, hélas, de décéder en mars de cette année. Allez, en route, trouvez-nous le pisteur indien Famous Shoes et amenez Berni au passage s'il est guéri d'ici-là - et si vous parvenez à l'arracher à sa belle aux boucles brunes ! On aura sacrément besoin de renfort… Des volontaires ?





(1) et (2) A quels westerns ai-je volé ces répliques ?
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Lonesome Dove, tome 2

Je m'étais arrêté un instant, j'ai eu un mal fou à descendre de mon cheval à cause de cette blessure, j'avais attaché sa longe à un arbre. Sur un rocher siégeait un petit accordéon. Sur le talus d'en face, un enfant pissait, j'ai saisi l'accordéon, je me suis assis sur le rocher, j'ai pris l'instrument, j'ai commencé à jouer. L'enfant est venu vers moi. « Monsieur, cet accordéon est à moi ». J'ai continué de jouer comme si je ne l'entendais pas. « Monsieur, Monsieur, s'il vous plaît, il est à moi ». Il commençait à pleurer, j'ai fait un geste d'agacement. Il a cherché à arracher de mes bras l'instrument, mais je me suis alors levé et lui ai fait comprendre qu'il fallait qu'il déguerpisse. Il a fait quelques pas, il est revenu, je me suis baissé pour prendre un caillou, il a compris, il a pris peur, il a alors fui comme un oiseau. Il criait « Au voleur ! Au voleur ! » Je me suis alors redressé tant bien que mal sur cette jambe qui me faisait atrocement mal, brandissant l'accordéon et appelant l'enfant qui courait comme un diable dans tous les sens : « Reviens, Petit Gervais ! Reviens ! Je ne voulais pas te le voler, ton accordéon ! » Mais l'enfant était déjà loin qui continuait de crier à tue-tête "Au voleur ! "

Je sais qu'il reviendra avec une cohorte d'hommes et qu'on me pendra à la branche de cet arbre. En attendant, malgré la fièvre qui me vient, à cause de cette blessure due à une flèche empoisonnée, je vais faire vite pour rédiger un billet à l'attention de deux femmes que j'aime et qui vivent là-haut sous le même toit dans une ferme du Nebraska, presque en plein désert : Clara et Lorena.

J'ai traversé six-cent six sept pages à brides abattues, j'ai traversé les États-Unis d'Amérique du Texas au Montana, une sorte de diagonale de fous, parfois seul le sable poussait sur la terre. La rivière Yellowstone était devenue un mythe vertueux qui nous portait vers le bout du monde... Je ne sais pas pourquoi, au nom de quel rêve nous avions décidé de croire que la vie était plus belle là-bas. On dit souvent que l'herbe est plus belle ailleurs... Mais à quel prix ?! Oui, sans doute le chemin fut plus beau que l'arrivée, beau n'est peut-être pas le terme qu'il faut, vu celles et ceux qui sont tombés en route, chemin plus inouï en tous cas...

Ce deuxième épisode de Lonesome Dove, je l'ai aimé comme on aime des femmes et des hommes qu'on côtoie dans un rêve incroyable, avec lesquels un convoi de bétail devient une fugitive et merveilleuse escapade, une épopée vers les étoiles. Je n'ai pas vu le nombre de pages passer.

J'ai eu plaisir à retrouver cette troupe aux premières pages de ce nouveau long récit. L'écrivain, Larry McMurtry, m'avait pourtant prévenu : au bout de cette longue piste, certains manqueront à l'appel. Je n'ai pas manqué à l'appel, mais d'autres auxquels je m'étais attaché ne parvinrent pas au bout de la route.

J'ai eu plaisir à retrouver Augustus McCrae et Woodrow Call ex-Texas rangers de légende que rien ne fait peur. Il y a Gus, généreux et bavard... Il y a Call, taiseux, aussi émotif que la souche d'un arbre. Ils ont en commun d'être têtus et d'avoir quelques valeurs humaines fortes qui les animent... Il y a Newt, ce jeune adolescent qui grandit, il faudra qu'un jour on lui dise qui est son père et ce serait même bien tant qu'à faire que cela vienne de ce dernier. Il y a Lorena, enlevée à la fin du premier récit par un Indien dont la ruse n'a d'égale que la cruauté... Impossible de poursuivre le chemin sans la retrouver. Il y a les autres aussi...

Les États- Unis d'Amérique sont grands, mais le monde qui étreint les personnages de cette fresque immense est si petit qu'on a l'impression qu'après quelques mois ou quelques années, parfois des décennies, ces personnages se tiennent dans un dé à coudre, se croisent de nouveau sans s'étonner, sans avoir peut-être changés sauf quelques rides en plus, quelques cheveux blancs, à peine une lassitude dans le regard... En tous cas, il y a toujours une force qui les habite, sinon pourquoi trimballer un troupeau de milliers de bovins sur des milliers de kilomètres, alors qu'il serait si agréable de continuer de cultiver son jardin à Lonesome Dove, Texas, en se posant de temps en temps à l'ombre d'un amandier, avec sa chopine de whiskey.

J'ai vécu comme eux, à brides abattues, j'étais à côté d'eux, au plus près, j'ai vu comment, dans cet immense espace qu'est un livre à ciel ouvert, il est parfois difficile de prendre des décisions, partir, rester, prendre un bébé dans les bras, un enfant qui est peut-être le sien ou pas, dire des mots d'amour, dire à un adolescent qui se croit orphelin qu'on est son père, renoncer, revenir, abandonner...

Pourtant entre deux bavardages au bord d'un feu dressé devant le bivouac, il y a de l'action, chaque chapitre nous jette à l'affût derrière un buisson pour éviter ici des balles là-bas des flèches...

Quand on est au plus près de ces personnages, avec empathie, on a envie de les étreindre, de leur parler, tenter de comprendre de quoi est fait leur chemin et on finit comme certains d'entre eux par prendre une flèche empoisonnée...

Je n'oublierai jamais au coeur du récit cette halte dans la ferme des chevaux de Clara, au Nebraska, sur la route d'Ogallala, havre de douleur et de paix, théâtre d'interrogations où des personnages vont jouer leur vie, leur mort selon la décision qu'ils prendront. C'est beau, c'est fort. C'est comme le huis-clos d'une tragédie antique. Soutenant davantage l'action que le premier tome, ce second opus est plus grave, va au dedans des personnages, ils sont bousculés par les éléments, à la fois illuminés et dévastés par la vie. Un versant crépusculaire faisant écho au soleil du premier volume... Qui a dit que le western était un art mineur ?

Je termine ma chronique, si elle vous parvient ce sera gagné. Je vois l'enfant auquel j'ai volé son accordéon revenir avec des hommes qui tiennent une corde. Ils sont énervés. L'enfant vient chercher son instrument, cet accordéon que j'avais pris dans ma fièvre pour celui de Lippy, l'enfant n'a plus peur. Je lui tends une enveloppe avec mon billet dedans. « Tiens ! Petit Gervais ! Je voudrais que tu montes au Nebraska, c'est sur la route d'Ogallala, tu trouveras une ferme en aplomb d'une falaise avec des chevaux tout autour. Tu ne peux pas la rater. Je te confie cette lettre pour deux femmes qui y habitent, elles s'appellent Clara et Lorena ». L'enfant sans un regard pour moi se saisit alors de l'enveloppe et me dit dans sa morve qu'il ne s'appelle pas Petit Gervais mais Newt. Mince, pourquoi l'avais-je appelé Petit Gervais...? Je m'étais trompé d'histoire à cause de cette maudite fièvre qui gangrène ma jambe et ma tête... Newt ? « Alors Newt, tu iras au Nebraska, tu leur donneras cette lettre, n'est-ce pas ? » Les hommes font vite, ils me saisissent, me remontent sur mon cheval, rapprochent la monture de l'arbre, c'est toujours comme cela à chaque fois, je l'ai vu maintes fois le faire dans ces pages, ils me mettent la corde au cou qu'ils ont déjà attachée par l'autre bout à la branche la plus solide. Avant qu'ils ne fassent fuir mon cheval d'un coup d'éperon, j'ai juste le temps d'entendre l'enfant me crier : « Oui, M'sieur ! J'irai. Je vous promets ! ». Je le vois déjà fuir, se retourner une seule fois pour me sourire, d'un sourire franc et radieux, puis courir dans tous les sens, est-ce parce qu'il est déjà pressé de répondre à cette promesse qu'il m'a faite ? Yellowstone me tend déjà ses bras...

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Lonesome Dove, tome 1

La vie n'est plus aussi trépidante pour Augustus et Call, ancien Texas Ranger , qui ont troqué la chasse aux comanches contre l'élevage , dans une ville minable sur le Rio Grande , Lonesome Dove. Il n'y a rien dans ce bouge. Enfin , presque rien . Lorena fait tourner la tête des cow boys, des pieds tendres et des autres. Pourtant, un retour inattendu va chambouler le quotidien de ce petit monde.



Waouh, quel livre , quelle fresque ! L'auteur prend son temps pour installer des personnages plus complexes que ne le laisse penser leur maniement du six coups. Derrière les cow boys se cachent des hommes, avec leurs vices, leur égoïsme mais aussi leur cœur.

En lisant ce livre tellement bien écrit , on a l'impression d'être dans une scène de film : la chaleur, la poussière, les chariots, le bétail, le saloon , le piano, la prostituée, les mexicains , les indiens.



Et pourtant, en 568 pages , il n'y a pas d'effusion de sang inutile. on est plongé dans la vie de ces hommes qui sont en train de vivre la transition vers un monde plus régulé, un monde "où les banquiers et les avocats vont prendre le dessus". On est en 1880 et si les plaines du Texas semblent encore s'en remettre à la loi du plus fort, l'incursion du roman plus à l'est ou dans les villes montre un monde qui change et appuie ce sentiment que nos héros sont les derniers d'un monde qui s'écroule.

Et les dialogues, on en parle ? C'est John Wayne qui les a écrits ? Les "Soit tu prends la pelle pour creuser le puits, soit je creuse ta tombe avec " fleurissent tout au long de l’œuvre. Un régal !



L'histoire , lente mais sans temps mort, nous permet d'apprécier chaque moment, dans prendre plein les yeux et de se projeter dans une suite que la fin du roman annonce trépidante.

Un vrai coup de cœur, qui donne envie de dépoussiérer " la dernière séance".
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Adieu Cheyenne

Texas, début du XX siècle, trois jeunes gens, un trio inséparable, et trois personnes qui racontent.

Qui racontent leur amitié, et leurs amours, mais pas que ça . Elles racontent aussi la vie en ce début de siècle, le travail rude , la vie rude, leur éducation à la dure, et la solitude, parce qu'on a l'impression qu'en dehors d'une poignée de personnages, rien n'a compté d'autre pour eux que leur trio.

On commence avec Gid, fils d'éleveur et fermier, qui devra reprendre l'exploitation, puis, Johnny, qui vient donner un coup de main, et qui sera presque toute sa vie durant, l'employé du père, puis du fils , à la vie à la mort. Une amitié aussi solide qu'un roc, que rien même Molly ne viendra rompre.

Et on a Molly, la jeune fille dont ils sont amoureux et qu'ils se partageront toute leur vie. Gid veut l'épouser, elle ne veut pas . Elle en épousera un autre, personne ne comprendra (moi non plus !), mais sa maison (et son lit ) leur seront toujours ouvert au gré des absences du mari.

Gid, puis Molly, puis Johnny raconteront, se raconteront, on comprendra cet ordre à la fin en une page...

Gid a été mon préféré, celui que j'ai le mieux compris, puis Johnny, qui ne veut pas d'attache, juste profiter de la vie, puis Molly que je n'ai pas compris, au risque de trouver parfois des paradoxes dans son raisonnement, au risque de trouver l'auteur pas très fortiche sur la psychologie des femmes, au risque de trouver que ce personnage a gaché la vie de trois personnes, là où elle aurait pu en sauver deux, à commencer par elle-même...

L'auteur botte un peu en touche concernant la vie privée de Gid . J'aurai aimé en savoir plus sur son couple. Les enfants seront à peine évoqués, le temps d'un revers de plume, ou d'un revers d'histoire avec un grand H...

J'aurais aimé en savoir plus sur leur vie en dehors de ce trio , et puis non !

C'est mieux ainsi, ce parti pris artistique, cet objectif braqué sur eux ce resserement , comme un étouffement pas subi mais choisi . Cette impression que malgré les voisins, malgré l'école, ils ne se sont pas fait d' autres relations amicales, amoureuses. cette impression qu'en dehors de ce trio, rien ne compte vraiment, rien ne les atteind, personne ne peut les comprendre. Cette impression de pureté, d'échappée en enfance, cette facilité à vivre cela, ce naturel, qui ne devraient pas être et qui prend le pas sur la jalousie, sur ce qui pourrait être malsain.

Et c'est toute la force , le talent de Larry McMurtry, raconter une histoire formidablement bien, là où cette histoire racontée par un écrivain moins doué m'aurait profondément dérangé ou ennuyé, (rayez les mentions inutiles...)

Cette impression aussi que si, trio il y a , c'est parce qu'il y a solitude, isolement, malgré l'immensité des paysages, la multitude des bêtes,

Peu de choix, d'autre choix amoureux, d'autres choix d'amitié, d'autres expériences de vie. Des maisons loin de la ville, loin d'un renouveau social, une vie à la dure tournée vers ce qu'offre (ou pas !) la nature, ce qu'on en fait, le travail manuel, la volonté.

Dans cet Adieu Cheyenne, point d'indiens d'Amérique, juste le gout de l'Amérique, son ADN, son histoire.

Dans cet Adieu Cheyenne, une explication, comme une définition dés la deuxième page : " le Cheyenne de ce livre désigne la première portion du cercle des jours d'un cow-boy, la première et la meilleure : sa terre de sang et les pâturages de son coeur."

Adieu Cheyenne ou adieu Gid, adieu Molly, adieu Johnny, dans cet ordre narratif et pas autrement, vous comprendrez cela à la dernière page...

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Lonesome Dove : Les rues de Laredo

♪ Si tu vas à Laredo, n'oublie pas de monter là-haut ! ♫ ♫



Naguère, souvenez-vous, une lectrice amie dont je tiens ici à respecter l'anonymat, - une certaine Onee C., m'avait plongé dans la chronique du même roman dans une situation fort inconfortable. Je vous invite à aller lire (ou relire) sa chronique sous ce même fuseau horaire. Pour les besoins de l'histoire, nous l'appellerons Calamity Onee ; elle fit cependant montre d'une camaraderie tranquille et sans faille comme vous allez pouvoir le constater dans la suite de l'histoire...

Tout ceci se passait vingt ans après que le fameux capitaine Woodrow Call devint célèbre. Souvenez-vous de l'épopée mythique des premiers récits de Lonesome Dove, Lonesome Dove, tome 1 et Lonesome Dove, tome 2, où le fameux Larry McMurtry nous avait déjà mis en scène, pour ne pas dire en selle.

Ancien Texas Ranger, on le croyait rangé des fusils et des cavalcades. Il aurait bien mérité une retraite paisible. Mais retraite, pour quoi faire ? Passer de la selle à la selle ? Diable ! Et c'était sans compter sans sa réputation, les longues chevauchées et l'appel du désert !

La frontière mexicaine était désormais jalonnée de lignes de chemin de fer, tout comme l'était déjà le reste du pays.

Le paysage avait changé sérieusement de physionomie depuis nos premières cavalcades. Moi aussi j'en avais marre de fredonner ♪ I'm a poor lonesome cowboy ♫ and a long way from Lonesome Dove ♫, en mâchant des brins d'herbe en continu pendant que je cultivais mon jardin...

Joey Graza, un jeune Mexicain, dangereux criminel, était devenu avec ses acolytes une véritable menace pour les trains qui transportaient des marchandises.

Entraînés par le capitaine Call reconverti pour l'occasion en chasseur de primes au profit de l'une des compagnies de chemin de fer, nous étions alors partis furieusement à la poursuite de ce gamin effronté, certes intelligent et surdoué de la gâchette, mais surtout sans foi ni loi. Nous le savions bien, que ce n'était pas le casting idéal, nous étions déjà un peu tous âgés, bien que ce côté vieux fourneaux nous allât à merveille et l'expérience parlait, mais surtout la compagnie nous avait affublés de chevaux squelettiques et de leur comptable urbain, un certain Brooklyn qui avait peur de son ombre et criait « Au secours ! » chaque fois que son chapeau s'envolait dans le vent.

Le capitaine Call n'avait peut-être pas bien négocié le budget avec cette compagnie des chemins de fer.

Mais voilà que je contractai une méchante blessure de cactus qui s'infecta et l'équipée sauvage, - ingrate pour le coup je trouve, crut bon de m'abandonner dans les rues de Laredo, au motif qu'il ne serait pas efficace de s'encombrer d'un équipier devenu inutile. Je fus reconnaissant cependant à ladite camarade Onee de me laisser quelques flasques de tequila et la compagnie d'une jeune et jolie Mexicaine pour me soigner... Je ne sais pas, vous, mais les blessures de cactus ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable à soigner. Aussi cela mérite beaucoup d'attention et une convalescence des plus longues et des plus rigoureuses.

J'eus un pincement au coeur de voir mes compagnons me quitter pour l'aventure sans moi... Surtout Calamity Onee... La poussière laissée sur l'horizon par leurs montures avait à peine disparu que je me laissai déjà happer par une convalescence qui s'apprêtait à être débridée... Cependant je me garderai bien de m'étendre sur le sujet...

Puis vint la guérison. J'étais enfin sur pieds, fini le régime sans selle.

Le temps de jeter ma dernière flasque de tequila derrière les fagots, d'embrasser la belle éplorée, je me jetai illico presto sur ma monture et traversai le paysage sans me retourner, - euh ! juste un petit peu, mais comme ça alors, vite fait !

J'ai lancé ma monture au grand galop pour arriver plus vite. Il fallait que je retrouve les copains qui avaient, sans nulle doute, grand besoin d'un compagnon requinqué par les vertus de sa convalescence.

Alors, je retrouvais enfin les pages éternelles qui m'avaient enivré durant les premières épopées de Lonesome Dove. Autour de moi il y avait le Texas sauvage, les déserts, les plaines, les canyons, les rivières que je retrouvais comme un décor familier... Au-dessus de moi c'était enfin le ciel, les étoiles et les oiseaux...

Je savais qu'il y avait un côté crépusculaire dans cette chevauchée fantastique. Je savais que nous étions devenus fragiles à force de contempler le ciel criblé d'aigles, de corbeaux et de vautours.

Je savais qu'il y aurait des ravins, des trébuchements, des morts peut-être. Je savais que le danger était de toute part, autant chez ce jeune diable de Joey Garza, que chez ce Mox Mox, celui qu'on surnommait à juste titre le brûleur d'hommes....

Je savais ce monde d'une cruauté sans nom.

Mais j'espérais retrouver la belle Lorena Parker et d'autres personnages tout aussi beaux dans leur âme et capable de s'élever contre la brutalité qui constituait le monde autour de nous.

Comment ne pas être attentif à la voix douloureuse de Maria, la mère de Joey Garza, cette mère au destin secoué de convulsions, tenaillée entre l'amour protecteur pour son enfant et la douloureuse certitude que ce fils maléfique avait perverti sa vie et celle de sa famille ?

Si je suis là pour vous écrire ces mots, c'est que j'en suis revenu finalement, mais de quelle manière ?!

J'ai continué ainsi de cavaler à bride abattue jusqu'aux dernières pages, où m'attendait peut-être quelques âmes errantes, dont la fidèle Calamity Onee...

Dernier cru de cette saga mythique et picaresque, Lonesome Dove : Les rues de Laredo ne déroge pas à la règle. Il m'a enchanté.

Ici encore j'ai été séduit par le talent de l'auteur dont l'écriture se déploie dans une saisissante maturité. Moins tourné vers l'action, ce dernier opus prend le temps de poser et peindre des personnages qui deviennent sensibles et attachants, parfois assaillis d'ambiguïté.

À force de cavalcade en sa compagnie, Larry McMurtry est devenu un ami. Chapeau l'artiste !

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Lonesome Dove, tome 1

Prix Pulitzer amplement mérité pour "Lonesome Dove" qui nous immerge dans un western plus vrai que nature et bien plus crédible que tout ce que j'ai pu voir à l'écran jusqu'à présent.



Les capitaines McCrae et Call, Texas rangers au CV long comme le bras, incarnent à la perfection la vie du pionnier de l'Ouest américain : rude, violente, poussiéreuse, alcoolisée et ségrégationniste.



Larry McMurtry nous invite bien à jouer aux cow-boys et aux Indiens, et vous en apprendrez plus sur l'art de conduire le bétail que dans n'importe quel manuel du parfait bouvier.



Je ne m'étendrais pas sur le récit en lui-même, je vous invite simplement à tenter à votre tour cette expérience littéraire du Far West. Par contre, je souhaite mettre à l'honneur les deux points qui me semblent vraiment différencier ce roman, deux spécificités qui contribuent sans nul doute à en faire un grand roman d'aventures.



Premièrement, l'humour. Même s'il s'agit davantage de causticité, il y a bien une dimension comique voire burlesque dans "Lonesome Dove", ce qui rend le roman vraiment très attachant dès les premières pages qui ouvrent le récit sur le spectacle de deux cochons se disputant la consommation gourmande d'un serpent à sonnette. Bien que le sujet soit vraiment rude, j'ai ri à de très nombreuses occasions, attendant même, au fil de ma lecture, les réparties bien senties de McCrae ou les considérations de l'auteur sur l'intelligence - ou le manque d'intelligence - de tel ou tel de ses personnages.



Et voilà qui me permet d'aborder mon deuxième point : les personnages. J'ai rarement vu dans un roman une telle profusion de personnages avec un tel équilibre dans leur traitement. Principaux ou secondaires, chaque personnage reçoit les hommages de l'auteur, aucun n'est laissé en bord de route. Par conséquent, et alors qu'on pourrait craindre de se perdre dans cette foule de cow-boys et de shérifs, on identifie parfaitement chacun d'eux, on garde en mémoire ses talents et ses travers, et on s'attache vraiment à tous.



Cet attachement que le lecteur ressent dès le début du roman et qui s'amplifie au fil des pages est comme un écho à la camaraderie et à l'esprit de corps qui les soudent les uns aux autres. Immanquablement, et malgré la violence de leur existence, on finit par ressentir une envie, un besoin, de faire partie de leur équipée.



Et immanquablement aussi, on termine ce premier tome avec l'envie, le besoin, d'enquiller le second.





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Lonesome Dove : Les rues de Laredo

J'ai fini tout à l'heure ces "Rues de Laredo".... et je me sens toute désappointée... Pourquoi ce livre est-il fini ? Mais, mais.... Déjà ? (après 752 pages pourtant !)

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Petit retour en arrière. J'ai découvert la critique d'Onee sur ce livre. Critique très tentante mais comme je l'ai commenté, "les westerns, ce n'est pas ma tasse de thé". Je pense que tu vas pouvoir me taquiner pendant longtemps, Onee, sur ce sujet.... Car oui j'ai lu "Lonesome Dove" (qui se situe avant ce livre) et j'ai adoré. Et oui je me suis lancée dans ces "Rues de Laredo" avec une petite pointe d'inquiétude : est-ce que ce sera aussi bien, serait-il possible que cette suite soit digne du premier tome ?

Mon mari a été le premier à le lire. Et il a adoré. Tout en restant très laconique. Impossible de lui tirer un commentaire, une piste à part "aussi bien que Lonesome Dove". Je me demande si ce silence n'est pas aussi tentant.... Allez je me décide et j'y vais de ce pas !

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Je pense que je serais ridicule si désormais je disais "les westerns c'est pas ma tasse de thé" !

En fait on retrouve de nouveau le même style de l'auteur : il laisse l'histoire se mettre en place, il cisèle ses personnages, leurs caractères, ses dialogues, ses descriptions. J'ai aimé accompagner le capitaine Call dans sa chasse face à un jeune voleur, dépouilleur de train et tueur. Mais j'ai encore plus apprécié ma rencontre avec Maria et redécouvrir Lorena....

Les femmes sont encore plus importantes dans ce livre, elles sont même décisives. Malmenées par la vie, mais toujours battantes.

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Comme pour "Lonesome Dove" j'ai été embarquée de suite.

D'où finalement ce manque maintenant que ce livre est fermé. Je n'ai plus devant moi les plaines du Texas, arides l'été, glaciales l'hiver, ces campements spartiates, le café partagé autour du feu.... Ca me manque, mais qu'est-ce que j'ai aimé chevaucher là-bas (moi qui ne suis jamais montée sur un cheval !)....

Si vous avez aimé "Lonesome Dove", je ne peux que vous conseiller vivement ces "Rues de Laredo" !
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Lonesome Dove, tome 2

« L'Amérique repose tout entière aux confins des grands espaces et, loin d'être mort, notre passé vit toujours en nous. Nos ancêtres portaient la civilisation en eux et l'espace sauvage leur demeurait extérieur. Nous, nous vivons dans la civilisation qu'ils ont édifiée, mais nous gardons les grands espaces au fond de nous-mêmes. Ce que nos ancêtres ont rêvé, nous le vivons, et ce qu'ils ont vécu, nous le rêvons. »

T. K. WHIPPLE, Study Out the Land.



Le premier tome étant indissociable du second, je me suis tout de suite replongée dans cette suite qui n'en est pas vraiment une.

L'auteur Larry McMurtry, lauréat du prix Pulitzer en 1986, nous offre une suite tout de même assez différente du premier tome, plus sombre, moins humoristique, mais riche en de multiples rebondissements. J'ai été plusieurs fois surprise, ne m'attendant pas à ces revirements de situation.



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Ce roman est avant tout une magnifique aventure humaine, mais c'est aussi un superbe voyage qui va amener une équipe de cowboys à déplacer des milliers de bovins du Texas jusqu'au Montana.

Cette expédition est particulièrement éprouvante et semée d'embûches.



« Maintenant qu'on est arrivés jusqu'ici, t'as l'intention de t'arrêter ou bien est-ce qu'on va continuer vers le nord jusqu'à ce qu'on tombe sur les ours polaires ? »



Ce roman, si je le couple avec le premier tome, fait parti des romans les plus épais que j'ai jamais lu.

S'étalant sur 1200 pages, il couvre en grande partie le trajet qui va se révéler particulièrement dangereux et éprouvant pour les hommes, comme pour les bêtes. En s'efforçant de pénétrer dans ces terres inhospitalières et sauvages, ces pionniers vont faire preuve de courage, d'audace, se confrontant aux éléments climatiques, à une terre exigeante et traitresse, aux animaux sauvages, et bien sûr aux indiens.



« Évidemment, ces terres appartiennent aux Indiens depuis toujours. Pour eux, elles sont précieuses parce qu'elles sont leur passé. Nous, elles nous attirent parce qu'elles sont notre avenir. »



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Malgré le nombre de pages impressionnant, « Lonesome Dove » est une histoire captivante qui se dévore sans modération. Je ne me suis jamais ennuyée, ce qui est une prouesse, vu l'épaisseur du livre.



Il y a plusieurs raisons à cela, l'une étant le rythme assez soutenu par l'alternance de dialogues, de changements de perspective narrative et de points de vue. Cela induit des moments de tension dramatique, contrebalancés par des passages plus calmes, nostalgiques, tristes, émouvants ou joyeux.

L'autre raison étant que l'auteur est un admirable conteur qui m'a impressionnée par sa parfaite maîtrise de l'intrigue et sa facilité à faire naître les émotions. Les évènements décrits nous font faire des yo-yo émotionnels car le récit n'est pas linéaire quant aux émotions qu'il suscite : on passe en un instant, du rire aux larmes. Quel plaisir de lecture !



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Beaucoup de personnages m'ont énormément plu. Ils sont authentiques, vivants, attachants. Même les moins sympathiques jouent leur rôle à la perfection.



Grâce à une intrigue qui se développe sur près de 1200 pages, Larry McMurtry a largement eu le temps de développer ses personnages et en particulier les deux anciens Texas Rangers, héros de cette histoire, qui sont magnifiquement bien campés.

Auguste McCrae est indubitablement le plus charismatique. Son côté charmeur, sa grande tolérance, sa générosité, et son humour frisant souvent l'insolence le rendent tout de suite attachant.

Le capitaine Woodrow Call, son acolyte, est plus réservé, plus solitaire, taciturne, mais il se distingue par son honnêteté, sa tenacité et son sens du devoir.



Plusieurs personnages secondaires ont également retenu mon attention, car l'auteur ne les a pas laissés de côté. Deets, Pea Eye et le jeune Newt sont des membres inoubliables.

Si je devais n'en retenir qu'un seul, ce serait sans aucun doute Deets, qui m'a impressionné par sa présence calme tout au long du roman. Il ne se fait pas remarquer, mais il joue un rôle essentiel dans cette chevauchée. Fiable, fidèle en amitié, sensible, instinctif, il ne se dérobe jamais à ses obligations.



Les femmes ne sont pas oubliées avec trois personnages féminins très forts : la jeune et séduisante Lorena, l'énergique et indépendante Clara et l'antipathique Elmira.



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Les animaux jouent également un rôle important dans ce récit. Certains sont mis au devant de la scène : deux cochons mangeurs de serpents à sonnette, un taureau texan méchant comme une teigne et l'indomptable jument de Call surnommée « Hell Bitch », la garce de l'enfer.



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Pour conclure, « Lonesome Dove » est une superbe épopée, un beau témoignage de ces vaillants pionniers qui ont conquis l'Amérique.

Il ne faut pas être amateur de westerns pour en apprécier toute la qualité. Beaucoup de personnages sont particulièrement bien étoffés, l'intrigue est saisissante du début à la fin avec des moments vraiment mémorables, et l'écriture, fluide, est d'une beauté simple.

A lire sans modération.
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Lonesome Dove, tome 2

Dans la version originale, « Lonesome Dove » est un seul et même roman. En France, Gallmeister a décidé de le scinder en deux volumes. Si ce choix éditorial rend la lecture plus pratique, chacun des tomes étant déjà un pavé, il faut bien lire ces deux volets comme un seul et même roman. Il n’y a pas de rupture narrative entre les deux tomes, le second reprenant exactement là où le 1er s’interrompait. Je suis donc convaincue d’avoir bien fait d’enchaîner la lecture des deux volumes et je pense que c’est comme cela qu’il faut lire « Lonesome Dove ».



Etant donné que les deux tomes ne forment qu’un seul roman, il n’est pas commode de ne donner mon avis que sur le 2ème tant il se situe dans l’exacte continuité du précédent. Et ce n’est qu’arrivée à la fin du roman qu’on peut pleinement appréhender la maestria narrative que McMurtry a déployée tout au long d’un récit au long cours. L’auteur a d’abord pris le temps de planter son décor, vaste et grandiose, et de caractériser ses personnages, nombreux et tous très fouillés. Ce n’est qu’après avoir ainsi poser ses enjeux de façon passionnante et intelligente que McMurtry lâche la bride pour offrir à ses lecteurs un idéal de western. Tout y est, des dangereuses traversées de rivières en crue aux attaques d’indiens belliqueux en passant par les tempêtes de sable ou le froid intense des montagnes du Montana… Quel formidable récit d’aventure ! Quel souffle ! Pour autant, cette multiplication de péripéties ne se fait pas au détriment de la crédibilité. Jamais, le récit ne parait frénétique. Passionnant, oui, mais jamais fébrile. Chaque péripétie est bien amenée et bien développée, sans jamais céder à la précipitation. De la même façon, si l’auteur fait la part belle à l’aventure il n’oublie jamais ses personnages. Bien au contraire, aucun incident survenant au cours du récit n’est gratuit. Il ne s’agit pas de simplement tenir son lecteur en éveil, McMurtry confronte ses personnages à divers événements pour mettre en lumière leurs caractères, les faire penser, les faire ressentir, les faire évoluer. Tout ça est fait avec une subtilité absolument remarquable, sans jamais céder à la facilité, ce qui fait de « Lonesome Dove » un roman très souvent bouleversant. A titre d’exemple, j’ai envie de citer l’arc transformationnel de Call que j’ai trouvé d’une grande finesse. Beaucoup d’auteurs auraient cédé à la facilité de voir Call L'évolution de chacun des personnages est finement ciselée et loin de tout simplisme. A l’image de l’arc de Call, le roman offre un dénouement doux-amer très poignant.



« Lonesome Dove » est un récit d’aventures, un roman des grands espaces, traversé d’un souffle épique tout en étant ancré dans une dimension intimiste qui en fait un grand roman humaniste.

Après avoir refermé ce second volume, je me suis sentie orpheline, tellement triste de devoir quitter ces merveilleux personnages et ces contrées sauvages mais belles. Heureusement, je pourrai retrouver certains personnages en lisant les préquelles et séquelles imaginées par McMurtry.

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Et tous mes amis seront des inconnus

Danny est un jeune écrivain texan qui vient de publier un premier roman qui commence à avoir du succès. Il devrait être heureux mais il s'est marié avec Sally , une fille qui lui pourrit la vie. Alors Danny décide de prendre l'air et la poudre d'escampette pour aller en Californie trouver la gloire. La route est longue, mais heureusement pour notre coq, ponctuée de nombreuses rencontres et aventures féminines au point que notre pauvre mâle en mal d'amour ne sait plus où donner de la tête...

Et tous mes amis seront des inconnus de Larry Mc Murtry est un road trip initiatique dont j'ai eu du mal à voir le bout tant le héros nombriliste Danny est horripilant et sans intérêt. Il ne parle que de son livre, de ses bitures et des "baiseuses" rencontrées sur la route. Mais n'est pas John Fante ou Charles Bukowski qui veut. Là, le style manque de caractère et l'ennui m'a vite gagné . Un livre que je devrais vite oublier. Je remercie Babelio, masse critique et les éditions Totem pour cette découverte qui ne m'a guère enthousiasmé.
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