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Critiques de Laure Adler (315)
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Françoise

Sur Françoise Giroud, c’est comme si tout avait déjà été dit. Femme de fer et d’influence, brillante journaliste, première femme à diriger un grand journal hebdomadaire qu’elle contribua à fonder, secrétaire d’état à la condition féminine, romancière moins habile que la journaliste, plume aussi acérée qu’admirative, toujours en éveil même quand la vieillesse fut là. De la femme, la vie était plus ou moins connue : des amours flamboyantes avec JJSS surtout et le jeune Georges Kiejman, entre autres ; des amitiés durables ou malmenées avec Mendès et Mitterrand ; une fille brillante, Caroline Eliacheff, un fils disparu…

La biographie de Laure Adler demeure respectueuse des zones d’ombre de son sujet et c’est une qualité. Elle les évoque, sans entrer plus avant dans les détails, simplement pour donner quelques clés à la compréhension d’une femme terriblement secrète. Elle dit les mensonges et les actes peu glorieux communs à toute vie mais qui, dans le cas de Françoise Giroud, humanise cette femme parfois transformée en statue du commandeur. Sa vie est passionnante, ses choix privés et publics encore plus car ils révèlent une femme libre. Comment imaginer aujourd’hui qu’elle laissa sa fille de 14 ans épouser Robert Hossein qui en avait plus du double ? Qu’elle accepta d’être ministre de Giscard, elle si proche de Mendès ? A ces questions et à toutes celles que l’on se pose au cours du récit, Laure Adler apporte des réponses précises, n’élude rien.

Mais le plus passionnant est ailleurs. Dans l’histoire extraordinaire du journal l’Express que l’on suit comme un polar intellectuel et haletant, de sa création à sa vente par JJSS, et même au-delà. Les débuts difficiles pour soutenir Mendès, les premiers procès, l’arrivée de Mauriac qui quitte Le Figaro pour enchanter ses nouveaux lecteurs de sa plume spirituelle « Je suis une vieille locomotive mais qui marche encore, qui traîne des wagons, qui peut siffler, et il m’arrive de temps en temps, d’écraser quelqu’un. L’honneur de la vieillesse, c’est de ne plus servir à rien. » On suit l’arrivée des journalistes Jean Daniel, Jean Cau, le bouillonnant, Claude Imbert qui en prendra la direction, Jacques Duquesnes, Georges Suffert, et de toutes ses plumes féminines Michèle Cotta, Christiane Collange, Catherine Nay… L’évolution du magazine, de sa ligne éditoriale, de sa maquette fascine et on ne peut qu’être admiratif devant le flair de Françoise Giroud, toujours à l’écoute, ne perdant rien de l’évolution de son époque, créant des rubriques consacrées à l’air du temps, à la mode, au style de vie. Car tout l’intéresse : les livres, le cinéma, le théâtre, l’opéra, la mode. Avec les années 70, Françoise entre dans une zone de turbulences. Elle devient la patronne du journal soit celle d’environ 400 salariés dont une centaine de journalistes… Du jamais vu ! En 1975, elle engage le journal dans une campagne contre la peine de mort. A cette époque, elle est déjà entrée de plein pied dans la vie politique. Mais même pour une femme en acier comme elle, la condition de secrétaire d’état est rude. Elle sait probablement que son poste est fragile aussi se met elle immédiatement au travail à la manière Giroud : en faisant tout ! Sa priorité : l’emploi des femmes pour lequel elle proposera très vite toute une série de mesures.

Le reste de sa vie, sa pugnacité ne faiblira pas tant dans ses engagements humanitaires que dans son rôle de chroniqueuse au Nouvel Obs (joli souvenir que ses articles) ou au JDD (dont elle sera virée pour avoir dit ce qu’elle pensait d’une photo de Mitterrand publiée par Paris-Match).

Une biographie captivante et pudique pour un destin incroyable. La fin est très belle. Jean-Jacques Servan-Schreiber, souffrant de la maladie d’Alzheimer, assiste aux obsèques de Françoise Giroud et demande à son épouse : « Qui enterre-t-on ? Est-ce mon plus grand amour ? ». Il répétait ces mots de plus en plus fort. Discrètement, ses fils et Sabine l’ont éloigné. Ce fut sa dernière apparition publique…


Lien : http://manoes.canalblog.com
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Les femmes qui lisent sont dangereuses

Dans le TOP 10 de mes beaux livres.
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Les femmes qui lisent sont dangereuses

Quelle belle idée de livre ! Le rapport des femmes à la lecture, et l'image qu'elles renvoient à travers les siècles vue par les peintres (y compris des femmes peintres) et quelques photographes. La plupart des tableaux sont peu connus bien qu'appartenant à des musées, d'autres proviennent de collections particulières : ils sont simplement magnifiques et m'ont renvoyé à tout ce que je ressens, un livre à la main.

Le texte de l'auteur ne replace pas uniquement le peintre et son œuvre dans leur contexte, mais verbalise avec un ton juste les sentiments que peuvent susciter en nous ces tableaux, et on se dit alors "oui c'est exactement ça que je perçois!"
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Marguerite Duras (Biographie)

très documenté, trop, finalement je préfère lire duras que la paraphrase.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Françoise

C’était une grande dame ; elle faisait partie de notre paysage quotidien. Elle a marqué son temps par ses prises de position courageuses sur la condition et les droits des femmes.

Laure Adler réalise un excellent travail de biographe : elle restitue non seulement un parcours connu de tous – la création de la revue Elle, la fondation de l’Express, la carrière politique, mais aussi les zones d’ombre dans la vie de cette femme hors normes : les désillusions sentimentales, l’expérience de la trahison , la tentative de suicide, la mort d’un fils..

Un portrait d’exception pour cette femme d’exception , fille d’immigrés turcs, qui n’a jamais passé son bac, mais qui deviendra secrétaire d’Etat à la condition féminine. Une femme qui a inventé aussi « la Nouvelle Vague », une travailleuse acharnée, élégante et éprise de liberté, l’archétype de la femme moderne.

Un très beau portrait et une analyse très percutante de la société française avec ses mœurs politiques, tout au long de la deuxième moitié du XX ème siècle.



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À ce soir

Un très beau livre, d’une belle écri-ture, émouvant.
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Les femmes qui aiment sont dangereuses

La lecture et les femmes, en occident, du moyen âge à nos jours... Beau sujet fait pour nous plaire...

Cette histoire nous est racontée en prenant appui sur les oeuvres des peintres et des photographes, qui rythment le propos.

Pour sa parution en France, l'éditeur a eu la bonne idée de confier à Laure Adler le texte d'introduction, ou avant propos.

Tout cela fait de ce livre un objet qui m'a enchantée. On y apprend sur la lecture , l'image de la lecture, la lecture et les femmes, les représentations des femmes et de la lecture.

Les jeux de miroir entre images et textes sont subtils, intelligents, et on se régale dans cette lecture très sérieuse qui devient facile, et presque ludique.

Les chapitres sont découpés en 6 périodes historiques, aux titres évocateurs :

1) Le Lieu du verbe , Lectures pleines de grâce;

2) Moments intimes, Lectrices ensorcelées;

3) Résidences du plaisir, Lectrices conscientes d'elles mêmes;

4) Heures de ravissement, Lectrices sentimentales;

5) La quête de soi, Lectrices passionnées;

6) Petites échappées, Lectrices solitaires...

Le Texte de Laure Adler m'a beaucoup plu, et en premier lieu, son titre : Sextuelle, femmes et livres, histoire d'une affinité secrète.

beaucoup de liens sur le blog
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
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Les femmes qui lisent sont dangereuses

Laure Adler a aussi publié Les femmes qui aiment sont dangereuses et Les femmes qui écrivent vivent dangereusement. Des livres tout aussi extraordinaires!
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Les femmes qui aiment sont dangereuses

Un très beau livre qui, un peu comme celui de Quignard, "La nuit sexuelle", associe un texte écrit avec érudition et sensibilité (par Laure Adler) à de magnifiques reproductions de tableaux des maîtres italiens et flammands mais aussi des oeuvres contemporaines (délicieuse photo de Mapplethorpe représentant Louise Bourgeois, vieille dame tenant une scultpure représentant un sexe masculin sous le bras avec un sourire malicieux). Il y est question d'amour donc mais ausssi de désir et de femmes : muses (Dora Maar), artistes (Niki de Saint Phalle) mythiques (Marylin Monroe) et surtout mythologiques (Omphale, Circé, Junon, etc.).
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Les femmes qui aiment sont dangereuses

une magnifique découverte !
Lien : http://irreguliere.over-blog..
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Les femmes qui lisent sont dangereuses

les tableaux choisis pour illustre les propos sur la femme et la lecture sont magnifiques, souvent méconnus



cela fait rêver de les regarder, et cela donne envie de lire !
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Les femmes qui lisent sont dangereuses

Sylvie a déjà tout dit dans sa critique, rien à rajouter !
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À ce soir

Après un départ un peu brouillon et pas suffisamment compréhensible, on entre dans le vif du sujet :l'hospitalisation et la perte d'un enfant. Les différents sentiments sont bien décrits mais cela n'a pas suffit pour m'atteindre. Peut être ce livre parle davantage quand on est mère. Par contre, ils devraient être honteux de publier un livre avec autant de paragraphes. Je m'explique, quand vous ouvrez le bouquin, déja, c'est écrit gros mais en plus entre chaque mini paragraphe (il y a régulièrement deux phrases qui se baladent), il y a un saut de 6 lignes. Quel gaspillage...Enfin bon, je suis un peu décue par ce livre.
Lien : http://bookslene.over-blog.c..
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Les femmes qui lisent sont dangereuses

http://sylvie-lectures.blogspot.com/2007/06/les-femmes-qui-lisent-sont-dangereuses.html


La lecture et les femmes, en occident, du moyen âge à nos jours... Beau sujet fait pour nous plaire...


Cette histoire nous est racontée en prenant appui sur les oeuvres des peintres et des photographes, qui rythment le propos.


Pour sa parution en France, l'éditeur a eu la bonne idée de confier à Laure Adler le texte d'introduction, ou avant propos.


Tout cela fait de ce livre un objet qui m'a enchantée. On y apprend sur la lecture , l'image de la lecture, la lecture et les femmes, les représentations des femmes et de la lecture.


Les jeux de miroir entre images et textes sont subtils, intelligents, et on se régale dans cette lecture très sérieuse qui devient facile, et presque ludique.


Les chapitres sont découpés en 6 périodes historiques, aux titres évocateurs :


1) Le Lieu du verbe , Lectures pleines de grâce;


2) Moments intimes, Lectrices ensorcelées;


3) Résidences du plaisir, Lectrices conscientes d'elles mêmes;


4) Heures de ravissement, Lectrices sentimentales;


5) La quête de soi, Lectrices passionnées;


6) Petites échappées, Lectrices solitaires...


Le Texte de Laure Adler m'a beaucoup plu, et en premier lieu, son titre : Sextuelle, femmes et livres, histoire d'une affinité secrète.





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Les femmes qui lisent sont dangereuses

Un superbe beaux livres avec des illustrations de liseuses de grands peintres. Un must !
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