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Citations de Louis-Ferdinand Céline (2885)


Elle est affreuse en tout Vitruve […]. C'est pas croyable ce qu'une mère peut devenir vilaine. […] Pour les rides, ça c'est sûr, elle en a bien plus que moi ! C'est inépuisable les rides, le fronton infect des belles années dans la viande.
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Il faut se dépêcher de s’en gaver de rêves pour traverser la vie qui vous attend dehors, sorti du cinéma, durer quelques jours de plus à travers cette atrocité des choses et des hommes.
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Le monde est plein de gens qui se disent des raffinés et puis qui ne sont pas, je l'affirme, raffinés pour un sou. Moi, votre serviteur, je crois bien que moi, je suis un raffiné ! Tel quel ! Authentiquement raffiné. Jusqu'à ces derniers temps j'avais peine à l'admettre... Je résistais... Et puis un jour je me rendis... Tant pis !... Je suis tout de même un peu gêné par mon raffinement... Que va-t-on dire ? Prétendre ?... Insinuer ?...
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— Ton père était encore malade… Il a manqué son bureau plusieurs fois de suite cet hiver… Ils avaient peur tous les deux que, cette fois-là, ça soye la bonne… qu'ils attendent plus Lempreinte et l'autre… qu'ils le révoquent… Mais ils l'ont repris en fin de compte… Par contre, ils y ont défalqué intégralement ses jours d'absence !… Imagine ! Pour une maladie !… Pour une compagnie qui roule sur des cent millions ! qu'a des immeubles presque partout ! C'est pas une honte ?… C'est pas effroyable ?… D'abord tiens c'est bien exact… plus ils sont lourds plus qu'ils en veulent… C'est insatiable voilà tout ! C'est jamais assez !… Plus c'est l'opulence et tant plus c'est la charogne !… C'est terrible les compagnies !… Moi je vois bien dans mon petit truc… C'est des suceurs tous tant qu'ils sont !… des voraces ! des vrais pompe-moelle !… Ah ! C'est pas imaginable !… Parfaitement exact… Et puis c'est comme ça qu'on devient riche… Que comme ça !
— Oui mon oncle !…
— Celui qu'est malade peut crever !…
— Oui mon oncle !…
— C'est la vraie chanson finale, petit fias, faut apprendre tout ça !… et immédiatement ! tout de suite ! Méfie-toi des milliardaires !…
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Les riches n’ont pas besoin de tuer eux-mêmes pour bouffer. Ils les font travailler les gens comme ils disent. Ils ne font pas le mal eux-mêmes, les riches. Ils payent. On fait tout pour leur plaire et tout le monde est bien content. Pendant que leurs femmes sont belles, celles des pauvres sont vaines. C’est un résultat qui vient des siècles, toilettes mises à part. Belles mignonnes, bien nourries, bien lavées. Depuis qu’elle dure la vie n’est arrivée qu’à ça.
Quant au reste, on a beau se donner du mal, on glisse, on dérape, on retombe dans l’alcool qui conserve les vivants et les morts, on n’arrive à rien. C’est bien prouvé. Et depuis tant de siècles qu’on peut regarder nos animaux naître, peiner et crever devant nous sans qu’il leur soit arrivé à eux non plus jamais rien d’extraordinaire que de reprendre sans cesse la même insipide faillite où tant d’autres animaux l’avaient laissée. Nous aurions pourtant dû comprendre ce qui se passait. Des vagues incessantes d’êtres inutiles viennent du fond des âges mourir tout le temps devant nous, et cependant on reste là, à espérer des choses... Même pas bon à penser la mort qu’on est.
Les femmes des riches biens nourris, bien menties, bien reposées elles, deviennent jolies. Ça c’est vrai. Après tout ça suffit peut-être. On ne sait pas.
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La vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit.
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Avec sa femme, il venait nous voir au Jour de l'An. Tellement ils faisaient d'économies, ils mangeaient si mal, ils parlaient à personne, que le jour où ils sont crounis, on se souvenait plus d'eux dans le quartier. Ce fut la surprise. Ils ont fini francs-maçons, lui d'un cancer, elle d'abstinence. […] Ils ont mis quand même quarante ans toujours ensemble, à se suicider.
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Personne ne me payait. J’ai consulté à l’œil, surtout par curiosité. C’est un tort. Les gens se vengent des services qu’on leur rend.
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Il faudra endormir pour de vrai, un soir, les gens heureux, pendant qu’ils dormiront, je vous le dis, et en finir avec eux et avec leur bonheur une fois pour toutes. Le lendemain on en parlera plus, de leur bonheur, et on sera devenu libre d’être malheureux tant qu’on voudra […].
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Nous deux, nous ne pleurions pas. Nous n'avions nulle part, nous, où prendre des larmes.
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J'ai toujours dormi ainsi dans le bruit atroce depuis décembre 14.J'ai attrapé la guerre dans ma tête. Elle est enfermée dans ma tête.
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Des mots, il y en a des cachés parmi les autres, comme des cailloux. On ne les reconnaît pas spécialement et puis les voilà qui vous font trembler pourtant toute la vie qu’on possède, et toute entière, et dans son faible et dans son fort... C’est la panique alors... Une avalanche... On en reste comme un pendu, au dessus des émotions... C’est la tempête qui est arrivée, qui est passée, bien trop forte pour vous, si violente qu’on l’aurait jamais crue possible rien qu’avec les sentiments... Donc, on ne se méfie jamais assez des mots, c’est ma conclusion.
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— Et les chiens ? demanda Voireuse pour être poli. Qu'en a-t-on fait ? Va-t-on encore les promener aux Tuileries ?
— Je les ai fait abattre ! Ils me faisaient du tort ! Ça ne faisait pas bien au magasin !… Des bergers allemands !
— C'est malheureux ! regretta sa femme. Mais les nouveaux chiens qu'on a maintenant sont bien gentils, c'est des écossais… Ils sentent un peu… Tandis que nos bergers allemands, vous vous souvenez Voireuse ?… Ils ne sentaient jamais pour ainsi dire. On pouvait les garder dans le magasin enfermés, même après la pluie…
— Ah oui ! ajouta M. Puta. C'est pas comme ce sacré Voireuse, avec ses pieds ! Est-ce qu'ils sentent toujours, vos pieds, Jean ? Sacré Voireuse va !
— Je crois encore un peu, qu'il a répondu Voireuse.
À ce moment des clients entrèrent.
— Je ne vous retiens plus, mes amis, nous fit M. Puta soucieux d'éliminer Jean au plus tôt du magasin. Et bonne santé surtout !
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En repassant devant le cimetière de Thiais on faisait un bond à l'intérieur. On avait là deux morts encore à nous, au bout d'une allée. On regardait leurs tombes à peine. On refoutait le camp comme des voleurs. La nuit vient vite vers la Toussaint.
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« L'Homme est tout juste ce qu'il mange ! » Engels avait découvert ça en plus, lui malin ! C'est le mensonge colossal ! L'Homme est encore bien autre chose, de bien plus trouble et dégueulasse que la question du " bouffer ". Faut pas seulement lui voir les tripes mais son petit cerveau joli !... C'est pas fini les découvertes !... Pour qu'il change il faudrait le dresser ! Est-il dressable ?... C'est pas un système qui le dressera ! Il s'arrangera presque toujours pour éluder tous les contrôles !... Se débiner en faux-fuyants ? Comme il est expert ! Malin qui le baisera sur le fait ! Et puis on s'en fout en somme ! La vie est déjà bien trop courte ! Parler morale n'engage à rien ! Ça pose un homme, ça le dissimule. Tous les fumiers sont prédicants ! Plus ils sont vicelards plus ils causent ! Et flatteurs ! Chacun pour soi !... […] L'individualisme foncier mène toute la farce, malgré tout, mine tout, corrompt tout. Un égoïsme rageur, fielleux, marmotteux, imbattable, imbibe, pénètre, corrompt déjà cette atroce misère, suinte à travers, la rend bien plus puante encore.

MEA CULPA.
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[...] le truc d’Angèle, c’était de tomber de l’officier anglais, rien que du britannique, et de la classe élevée, celle qu’a peur d’être vue en train de baiser.
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Tout devient plaisir dès qu'on a pour but d'être seulement bien ensemble, parce qu'alors on dirait qu'on est enfin libres. On oublie sa vie, c'est-à-dire les choses du pognon.
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Louis-Ferdinand Céline
«On ne se méfie jamais assez des mots».
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Louis-Ferdinand Céline
[attention propos violemment racistes, évidemment cautionnés d'aucune sorte et postés uniquement à titre d'édification quant aux propos haineux qu'on espère désormais d'un autre temps]
Le coup de grâce, sans conteste, nous fut porté par la guerre 14-18 : deux millions de morts, plus cinq millions de blessés et d’abrutis par les combats et l’alcool, soit toute la population masculine vaillante (en majorité aryenne bien entendu) lessivée, anéantie. Et parmi ceux-ci certainement tous nos cadres réels, tous nos chefs aryens. [...] Ils ont été immédiatement remplacés au pied levé par l’afflux des arménoïdes, araboïdes, italoïdes, polonoïdes, etc. tous énormément avides, bercés depuis toujours au rêve, dans leurs bleds infects, de venir jouer ici les chefs, de nous asservir, nous conquérir (sans aucun risque).
Une magnifique affaire ! Nos héros 14-18 leur cédèrent sans barguigner leurs places toutes chaudes. Elles furent comblées immédiatement. [...] Les femmes se marient avec ce qu’elles trouvent ! Certes ! Nouvelle floraison de métis ! Quelle comédie ! Quel lupanar ! Ainsi soit-il ! [...]
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À Claude Gallimard
26 mai 1951


[...] Je crois que Céline a une grande envie de passer chez vous ; je crois par ailleurs que ce qu’on lui reprochait sur le plan personnel était faux ; et, sur le plan littéraire, l’amnistie semble maintenant certaine, quel que soit le résultat des élections.
Inutile de vous dire que je m’en fous complètement, car je crois qu’il m’a naguère couvert d’injures (que je n’ai pas lues...) Mais si c’est sans doute un pauvre type, c’est certainement un grand écrivain. Donc, si vous voulez que je vous le fasse parachuter, dites-le moi [...]

André Malraux
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