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Critiques de Luc Lang (284)
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Au commencement du septième jour

Un accident de la route, et la vie de l'autre bascule...Que faisait Camille sur cette route de campagne? Que vont devenir Thomas, son mari et leurs deux enfants Anton et Elsa? Commence alors pour cet homme ravagé de douleur une quête qui va vite ressembler à une enquête . Autour de Thomas et de ses enfants, des amis, une famille...et de nombreux et lourds secrets qui au fil de ce roman vont éclater . Luc Lang sait amener son lecteur à s'interroger, à découvrir, au côté de ses personnages. Il analyse les faits, la nature humaine, les combats menés pour que vérité soit faite. Un grand roman, qui m'a demandé un peu d'efforts de concentration.
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Au commencement du septième jour

Victime d’un accident de voiture, Camille est sous respirateur. Thomas, son mari, cherche à comprendre ce qu’elle faisait sur cette route. Sa perplexité va petit à petit l’emmener à la découverte de sa propre histoire.

Le style est très particulier : pas ou peu de ponctuation, insertion des pensées et des dialogues dans le récit, difficile de reprendre son souffle, le lecteur est happé.

Comme dans la vie où on ne peut sortir de soi, le lecteur ne peut quitter Thomas. C’est comme un tourbillon, le flot de pensées du personnage emmène le lecteur en son cœur.

Quel vertige !

Et quel sens de la description ! Les paysages sont vivants : on entend le vent dans les feuillages, on voit l’oiseau s’envoler, on visualise la profondeur des vues.

Ce roman est très dense, il aborde de nombreux sujets tels que l’élevage des brebis et l’Afrique terrorisée par Boko Haram alors même que notre héros est parisien, jeune cadre dynamique d’une entreprise de logiciels informatiques.

C’est là que l’auteur est très fort. Il démontre que tout est lié, que le monde est un tout, comme au commencement du 7ème jour. En effet, je suis convaincue qu’il y a une parabole biblique dans cette fresque familiale, le prénom des 2 frères, par exemple, Jean et Thomas.

C’est tout simplement passionnant, prenant, étourdissant.

Je crois bien n’avoir jamais rien lu de la sorte et j’en suis émerveillée.

Ce roman fait désormais partie de mes incontournables. Gageons qu’il marquera aussi la rentrée littéraire 2016.

Je remercie les Editions Stock et Netgalley pour cet intense moment de lecture.

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L'autoroute

De la loufoquerie en barre!

Presque trop pour moi.

Lang nous raconte une histoire à tiroirs

sur fonds de champs de betteraves

barrés par l'autoroute A 23.

Des personnages extravagants

se retrouvent dans le château chaotique

de la crêmeuse,enjouée et lubrique Thérèse.

Elle les dorlote, cuisine, chantonne du jazz

se balade à moitié à poil dans ce château-théâtre.

Frédéric venu pour arracher les betteraves

se retrouve à cause où grâce à la SNCF

embarqué dans cette galère.

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La tentation

Je garde de cette lecture une totale incompréhension...



Dans ce roman, il y a le père, François, médecin et chasseur...

Il y a Mathieu, le fils, qui a abandonné ses études de médecine pour faire carrière dans les "affaires"...

Il y a la fille, Mathilde, étudiante en médecine qui ne répond pas au téléphone... ce qui inquiète particulièrement son père puisqu'il est certain de l'avoir aperçu dans une voiture, traquée, apeurée...

Il y a la mère, Maria, aussi mystique qu'extravertie...



Un roman aux allures de huis clos familial au grand air, huis clos psychologique, angoissant, étouffant...



Une construction du roman qui m'a déroutée : quatre parties où l'auteur reprend ce qu'il a déjà dit dans la : les partie(s) précédente(s)... Ce qui m'a donné une impression de répétitions, de longueurs et dont au final je n'ai pas compris le sens...

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Au commencement du septième jour

L’année n’est pas tout à fait finie mais je ne pense pas prendre beaucoup de risques en affirmant que Au commencement était le 7ème jour de Luc Lang est mon dernier roman coup de coeur de 2016. D’ailleurs j’hésite sur le prochain livre à commencer, je sais qu’il risque de pâtir de la comparaison. Régulièrement ici je partage les lectures qui m’ont emporté (il y a aussi pas mal de livres dont je ne parle pas car ils m’ont moins enthousiasmé) mais celui là je le mets encore au dessus des derniers livres que j’ai chroniqués sur le blog .



Pourtant j’aurais pu tout à fait passer à coté. Je n’ai rien lu de cet auteur (professeur d’esthétique et on retrouve en effet un regard de peintre sur le monde dans ce livre) qui n’est pourtant pas à son coup d’essai. Le titre même du roman ne me donnait pas particulièrement envie de me plonger dedans (heureusement je suis tombée sur un avis d’Alice qui m’a donné immédiatement envie de le lire ).



Que signifie d’ailleurs ce titre ? allusion biblique et pause forcée dans la vie trépidante des personnages axée uniquement autour du travail (et du toujours plus de performance, de contrats, d’argent) ?



Le pitch ? Thomas, informaticien de 37 ans, et père de deux enfants, apprend une nuit à 4h du matin que sa femme, Camille, vient d’être victime d’un terrible accident de voiture sur une route où elle n’avait aucune raison de se trouver.



Ce n’est pas un thriller mais Thomas se lance alors dans une enquête (peut être sa façon à lui de ne pas couler en étant animé par la rage de découvrir les raisons de l’accident ) : il retourne sur les lieux de l’accident, il fouille la voiture, il interroge les collègues et les amis de Camille.



Au delà des doutes et questions liés à cet accident, cet évènement bouleverse tous les rôles sociaux de Thomas : celui d’époux (est ce que Camille était heureuse avec lui ? que connaissait il d’elle vraiment ?), celui de père (de père très absent par son travail, il se retrouve contraint à endosser toutes les responsabilités et à décider que dire et que taire aux enfants alors que leur mère se bat toujours entre la vie et la mort), celui de frère et de fils. Le sol devient mouvant, toutes les certitudes s’effondrent et Thomas, au fil des pages, redécouvre le passé de sa famille, le passé de sa femme.



Si l’histoire est très ambitieuse, construite en 3 parties (la première entre la banlieue parisienne et Rouen; la seconde dans les Pyrénées où vit son frère; la dernière en Afrique Noire que j’ai un peu moins aimé) c’est le style de Luc Lang qui m’a véritablement scotché. J’ai rarement lu un auteur autant au cœur des sensations : j’étais avec lui dans les couloirs de l’hôpital, je sentais l’odeur de l’éther et le tissu des petits chaussons bleus qu’on enfile avant de rentrer dans une chambre stérile; j’étais avec lui dans les montagnes des Pyrénées alors que je n’y ai jamais mis les pieds et je tremblais presque alors qu’il se laissait piéger par le froid de la nuit et par cette brume où l’on ne voit même plus sa main; j’étais avec lui sur cette plage du Nord me prenant une vague glacée et trempant mes vêtements.



500 pages cela laisse aussi la place aux personnages de gagner en épaisseur, d’évoluer (Thomas créé des logiciels qui contrôlent le temps de travail des gens mais il lui en faudra du temps pour avoir un œil critique sur ce « flicage »).



Ce n’est pas un roman « feel good », j’y ai laissé quelques larmes (donc si vous êtes à fond dans l’esprit gingle bells, reportez cette lecture à plus tard), beaucoup de questions restent en suspens mais ce n’est pas pour autant un livre plombant (en tous cas je ne l’ai pas vécu comme cela ). Il traduit avec force les petits bonheurs et plaisirs (des mets simples près d’une cheminée après avoir beaucoup marché; la bienveillance sans calcul de certaines personnes; la beauté et la magie de la nature) à contre courant d’une société qui nous fait croire que le bonheur c’est de consommer et d’avoir.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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La tentation

De quelle tentation parle-t-on dans ce roman ? La tentation d'abandonner face à un monde dans lequel on n'arrive plus à trouver encore un sens à la vie qu'on a menée jusque là, ou au contraire la tentation de se battre pour voir triompher les valeurs familiales et professionnelles qui nous ont soutenus jusque là ?

Cette tentation, elle est celle du chirurgien- chasseur, patriarche d'une lignée qui ne le reconnaît pas, mari d'une passionaria aux élans de mysticisme aux contours flous...

L'écrit est superbe, la nature, faune et flore réunies y sont mises en valeur avec maestria,(p150-155) l'art (musique et peinture) ponctue les descriptions et les colore justement. Les personnages sont très étudiés et les exposés de chirurgie orthopédiques sont précis. Et la chasse au seize cors traverse le roman du début à la fin...

Tout cela en fait un récit haletant qu'on n'a de cesse de mener jusqu'au bout

Joli travail, M.Lang, même si le thème principal, la chasse( j'ai envie de dire tout gibier!) n'est pas celui que je préfère
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Au commencement du septième jour

Camille a eu un accident, elle est dans le coma. Thomas, son mari, père de ses deux enfants, fait de son mieux pour gérer la situation, tout en essayant de comprendre comment tout cela a bien pu arriver. Cette épreuve le rapproche de son frère Jean, berger dans les Pyrénées. Alors que Thomas tente de garder la tête hors de l’eau, il plonge petit à petit dans des secrets de famille enfouis. L’accident de Camille n’est que le début d’un grand bouleversement dans sa vie…



Impossible de résumé ce livre, tant il est riche. Non, ce n’est pas un livre facile. Ce n’est pas seulement l’histoire d’un homme confronté au coma profond de son épouse, arrivant difficilement à continuer sa vie normale. C’est aussi une sorte de roman d’apprentissage, où le personnage principal entame une remise en question complète, suite à cet événement tragique. Thomas évolue, change, se transforme au cours de notre lecture, il revient sur sa vie de cadre informatique bien rémunéré, au joli pavillon de banlieue et à la belle Audi rutilante. Il confronte sa vie à celle de ses proches, si différents : Jean, son frère ayant repris l’élevage familial, Pauline, sa sœur exilée au Cameroun, ouvrant des dispensaires dans des zones rurales en crise. Il revient aux sources, dans les montagnes de son enfance, pour se retrouver, se repenser. Critique de notre vie moderne, de notre façon de vouloir aller toujours plus vite, toujours plus loin à l’aide de la technologie, c’est un roman surprenant, auquel je ne m’attendais pas en lisant la quatrième de couverture.



Plus encore que les actions successives des personnages et les rebondissements de cette intrigue qui n’en est pas vraiment une, ce qu’on retient de cette lecture, c’est l’ambiance particulière, portée par un style captivant, riche de détails précis qui nous donnent l’impression d’y être vraiment. Luc Lang excelle dans l’art de nous faire ressentir les émotions du personnage principal, en nous faisant entrer dans sa peau, voir par ses yeux, penser comme lui. Tous nos sens sont mis en alerte par les longues descriptions incroyablement vivaces, quelque soit le milieu évoqué. C’est un monde brutal que nous décrit ici l’auteur, et pourtant, il arrive à nous faire entrevoir la lueur au bout du tunnel, l’humanité dans ce milieu hostile. La dernière partie du livre surtout est absolument magnifique – à découvrir sans tarder.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Au commencement du septième jour

Après avoir lu successivement Malloy, Un voyageur sur la terre, Martin Eden et Le joueur d'échecs, je tombe (il n'y a pas d'autre mot) sur ce roman d'une affligeante banalité.



Je n'irai pas au-delà de la page 250 à laquelle je me suis arrêtée, assez perplexe à l'idée qu'on puisse aller plus loin. Tout est convenu dans ce roman au titre pompeux. Luc Lang croit-il être original quand il emploie le langage parlé le plus pauvre qui sacrifie le "ne pas" tout au long de pages bâclées? Pardonnez-moi d'y mettre un gros zéro pointé.



Quand cessera-t-on d'écrire des romans médiocres? Il y a comme du dédain de la part de l'éditeur (je parle en général) d'administrer aux masses soi-disant ignares, de la littérature au rabais. Il y aura du chiffre!



Quand cessera-t-on de se croire né écrivain?! Je crains que ce virus n'ait la vie longue.



Et l'on noircit des colonnes de commentaires idiots (attention, je ne parle des lecteurs de babelio pour lesquels j'ai le plus grand respect) sur les mérites de telle ou telle nouveauté qui ne demandait qu'à rester au placard.



J'ai l'impression d'avoir mis par erreur la tête dans le tambour de la machine à laver. On se fout de la route de Rouen! Quant au chef lieu de l'Eure (Evreux) et son café des Arts "à côté de l'office du Tourisme", je donnerai à tout candidat à l'écriture le conseil suivant : (ne) vous croyez surtout pas obligé de coller à la réalité. Inventez! Vous sortirez de cette route laborieuse qui sillonne la Normandie, et nous avec.



Ceci dit je ne veux en dégoûter personne :)



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La tentation

Un récit un peu complexe à suivre car la narration se creuse de façon circulaire. François un chirurgien d'une cinquantaine d'années part à la chasse au cerf en Savoie. Il traque la bête convoitée depuis longtemps, la blesse seulement et la ramène chez lui pour la soigner dans sa maison de campagne, une sorte de refuge en montagne. Sur la route, il croit voir le visage de sa fille Mathilde affolée à l'arrière d'une voiture. Sa fille n'est pas censée être là. Il est intrigué et c'est alors le début d'une histoire violente faite de règlement de comptes de voyous, mais de règlement de comptes aussi avec les siens, sa femme, son fils et sa fille. François ne le sait pas encore mais son trouble dans la vision de sa fille n'est que le prélude. En fait, au fil de chapitres, la narration reprend le même moment, comme si le même jour se reproduisait. Au début, on croit que c'est pour proposer une autre manière d'envisager l'action, pour nous proposer une autre possibilité dans le déroulement des faits. Mais, non, on creuse la narration, on creuse dans l'intériorité du héros, on creuse dans ses interventions, on creuse dans le détail de ses gestes, souvent très techniquement décrits. C'est déroutant, car on nous laisse au beau milieu de l'action, on s'y perd un peu aussi, mais la beauté de la nature, que tout le sang versé ne peut altérer, le texte ciselé et précis, la tension dramatique de l'intrigue entraînent le lecteur et le font finalement pleinement participer "de l'intérieur" à ce qui se joue.

Quelle tentation s'offre à François ? celle du trophée de chasse, celle de penser pouvoir tout réparer, celle d'incarner le père qu'il ne fut pas, celle de rompre avec le quotidien ? Autant de pistes qui font que le livre reste longtemps à l'esprit un fois terminé.
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Mille six cent ventres

Quelle histoire ! Henry Blain est chef-cuisinier et habite près de Strangeways, une immense prison britannique où s'entassent 1 600 personnes détenues et où il travaille… À cause des conditions de vie et de la surpopulation, une révolte a obligé les forces de l'ordre à évacuer les lieux mais un groupe d'irréductibles résiste.

Luc Lang sait être original et captive très vite son lecteur, ce qui lui a valu le Prix Goncourt des lycéens, en 1998.

Comme, de sa maison, Henry a un point de vue idéal sur la prison assiégée, il en profite pour louer la place aux journalistes et aux curieux. Il a fait connaissance avec Louise Baker qui travaille pour l'Anglican Tribune, le journal de l'église anglicane du Yorkshire. Souvent grivois et truculent, l'auteur se lance dans le récit de la vie de ce cuisinier qui n'avait pas son pareil pour mener les ventres à sa guise… Comme la valeur de ses compétences est remise en cause par les derniers résistants, à l'intérieur de la prison, il raconte comment il savait faire la pluie et le beau temps sur les bateaux où il a travaillé auparavant.

Diarrhée galopante ou constipation générale, il sait s'y prendre pour obtenir la punition qu'il désire. Il est capable aussi de rendre l'air irrespirable dans la prison en faisant péter 1 600 personnes…

Pendant que l'assaut final se prépare, le lecteur va de surprise en surprise grâce aux révélations croustillantes sur le passé de ce cuisinier. C'est l'occasion aussi de mettre en exergue tout ce qui ne va pas dans les conditions de vie imposées en prison, principalement la surpopulation. le rôle de la télévision et des médias en général n'est pas négligé jusqu'au coup de théâtre final.

Bonne lecture avec Mille six cent ventres et bon appétit !
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Au commencement du septième jour

Thomas et Camille Texier ont réussi leur vie. Tous deux sont cadres, proches de la quarantaine et vivent près de Paris avec leur deux enfants Elsa et Anton. Seul petit bémol, Camille doit s’absenter fréquemment car le siège de son entreprise, Delta Energy, est en Normandie. Mais Thomas et les enfants ont appris à faire avec. Jusqu’à ce soir où le téléphone sonne pour informer Thomas que son épouse a été victime d’un grave accident et qu’elle a sombré dans un coma de stade 3 : «L hématome temporal était considérable, il nous fallait de toute urgence réduire la pression crânienne avant d’engager d’’autres interventions.»



Commence alors un pénible voyage d’un hôpital à l’autre en passant par la gendarmerie, le lieu de l’accident – une route de la campagne normande ¬– la ferme voisine et le casse auto où ce qui reste du véhicule a été déposé.

Car Thomas veut essayer de comprendre ce que son épouse faisait en pleine nuit sur une route sans réel danger, pourquoi «L’auto a chaviré dans le fossé, des haies ont été arrachées sur 20 m et quand elle est remontée de l‘autre côté du talus, au lieu de s’immobiliser là, avec l’élan inouï, dame, elle a fini en tonneaux, plusieurs, 50m plus loin sur la chaussée, une trajectoire impossible, impossible…»

Les données techniques, le téléphone portable et l’ordinateur portable qu’il va décrypter ne feront qu’augmenter le mystère. Sans compter cette «lampe Art déco signée, en pâte de verre violette et orangée, pas du tout le genre de la maison» qui était en paquet-cadeau qu’elle transportait à l’arrière de sa voiture.

Les messages plus que cordiaux échangés avec un collègue, Hubert Demestre, font naître de nouveaux soupçons, d’autant que le médecin lui annonce que Camille était

enceinte de huit semaines. Des chocs multiples que Thomas doit gérer en essayant de préserver ses enfants, la famille et son travail. Pendant ce temps, le coma est en voie de résorption. Peut-être que Camille pourra expliquer son attitude? Un espoir qui sera vite deçu. Si la malade se réveille, elle reste totalement absente et finit par sombrer. Une vie résumée à une pierre tombale : Camille Granier, épouse Texier, 1976-2012. Ce «llivre un» s’achève dans la noirceur la plus totale : «La vie est une prison, on est enfermés dans le malheur.»

Le «livre deux» est celui de la remise en question et du rapprochement avec ceux qui restent. Thomas part avec ses enfants rejoindre son frère Jean qui élève des chèvres dans les Hautes-Pyrénées. L’occasion, en cheminant sur les entiers du GR 10, de retrouver ses racines, mais aussi de dévoiler quelques secrets de famille. Au bord du lac d’Anie, il va notamment se retrouver confronté à une autre mort : celle de son père, victime d’une chute mortelle. Les non-dits, qui ont provoqué l’éclatement de la famille, poussent à agir, à chercher à renouer avec sa sœur qui a choisi de tout quitter pour fonder un dispensaire en Afrique.

Autre décor, autre quête. Nous voici au Cameroun où il n’est pas aisé de faire des kilomètres, surtout pour rejoindre un endroit peu sûr ou Boka Haram commet régulièrement des exactions. Thomas va du reste vite faire l’expérience des coutumes locales, de la corruption et de la gestion du temps. Il est arrêté, soupçonné d’être un agent étranger infiltré par le Tchad ou le Nigeria, puis relâché au bout de quatre jours, délesté de quelques billets. Il va finir par retrouver sa sœur. À nouveau, quelques vérités enfouies vont ressurgir…

J’aime beaucoup la formule d’Éric Libiot qui dans L’Express explique le travail de Luc Lang en expliquant qu’«il cuisine de la théorie dans un grand chaudron romanesque» et que les «500 pages passent comme une respiration. Un rythme de sprinteur pour un roman de coureur de fond.» J’ajouterai que ce roman, dans sa quête individuelle, touche à l’universel. Fruit de plusieurs années de travail, cette œuvre est tout simplement ce que j’ai lu de plus beau cette année. Il mériterait amplement les lauriers d’un prix littéraire.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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L'autoroute

''L'autoroute" est le dixième roman de Luc Lang, publié lors de la rentrée littéraire 2014. J'ai déjà eu l'occasion de lire et d'apprécier deux romans de cet auteur, "Mille six cents ventres" et "11 septembre mon amour", il y a une dizaine d'années. J'ai donc débuté cette lecture en confiance et à juste titre : le roman a répondu à mes attentes et a su me surprendre.



Frédéric rédige le récit des événements qui ont abouti à la nuit où le cours de sa vie a été bouleversé. Tout a débuté un soir, à la gare d'Oichies, dans le Nord-Pas-de-Calais. Alors qu'il attendait en vain le dernier train qui devait le mener à un emploi de saisonnier, il est abordé par un couple. Thérèse, plantureuse, enjouée et volubile, accompagnée de son conjoint, Lucien, son contraire, maigre et réservé, lui proposent de l'héberger. Il hésite puis accepte. Son destin prend alors une toute autre destination. Embauché par une société sucrière pour travailler à l'arrachage des betteraves, Frédéric va prolonger son séjour et apprendre à connaître ses hôtes atypiques. Ses journées de labeur glissent au son de ses disques de jazz et des soirées organisées par Thérèse. Cette femme est un vrai phénomène, toute en largesse, générosité et gouaille. Elle ressent le désir d'être aimée et désirée par la gente masculine, que ce soit par ses hommes, Lucien et Alfred, qu'elle tient sous sa coupe, ou par des amants occasionnels. Elle dirige avec entrain des dîners qui se terminent orgies. Sa vie est une représentation, un spectacle sans fin. Frédéric percera progressivement à jour les secrets du couple. Tout s'achèvera un soir, dans une fin sublime et tragique.

Frédéric, subjugué par Thérèse, s'installe et prend la place de l'ancien jardinier Alfred, qui a quitté la scène par une sortie lamentable.



Une femme corpulente, des champs de betterave, des soirées de beuverie, la rivalité de deux hommes effacés amoureux d'une même femme… Luc Lang se saisit de thèmes sans noblesse, de matériaux sombres et collants comme de la glaise, et parvient à les transformer en une poésie onirique et envoûtante. L'horizon des champs et de la propriété sont barrés par L'autoroute du Nord, toujours présente, qui ne permet pas de fuir ce monde mais qui sert de scène pour l'apparition de la dame blanche. Luc Lang signe là un roman court et puissant. Tout y est : l'ambiance, l'écriture, le suspense mais surtout l'enchantement. le roman est magistral et original.



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La tentation

franchement pénible

ça commence bien, c'est bien écrit dans un Français très riche (aux antipodes de Marc Levy) et puis en plein milieu.... ça dérape...



l'histoire repart en arrière façon flashback (truc que je déteste au plus haut point) ça raconte presque la même histoire mais pas vraiment la même... bref largué en plein milieu du livre j'ai laissé tombé...

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La tentation

PUBLIC

Pour ceux qui aiment les beaux textes littéraires. Les histoires d’un monde qui meurt et qui laisse une certaine nostalgie. Les constructions romanesques originales



RESUME

François chirurgien, est chasseur. Lors d’une promenade en forêt il traque un cerf, qu’il blesse et décide de soigner. En parallèle il croit voir sa fille passer en voiture alors qu’elle ne devrait pas se trouver là et retrouve son fils à son relais de chasse qui également n’avait pas de raison de venir le retrouver. A partir de là les différentes parties du livre vont faire revivre les mêmes épisodes mais en apportant des précisions sur les questionnements du lecteur



AVIS

Belle écriture riche - Histoire intense. De belles descriptions qui donnent le sentiment d'être dans un film. On visualise les scènes et on a le sentiment de les voir. L'histoire est originale ainsi que la mise en forme. Les différentes parties s'imbriquent les unes dans les autres et la tension monte crescendo. Un roman qui peut dérouter par cette façon de présenter les quatre parties mais qui pour le coup m'a plu énormément. La quatrième partie est une ouverture qui laisse libre l’imagination du lecteur. Cela peut être dérangeant et cela m’a un peu dérouté. Une fin plus aboutie m’aurait permis de parler d’un coup de cœur.

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Au commencement du septième jour

Trois phases dans la vie d'un homme.... Trois parties ou Luc LANG nous plonge dans l'intimité sombre et profonde d'un quadra... père de famille sur les traces de son histoire familiale...

Un voyage de 515 pages environ sans sauter de lignes... C'est un parcours...



Mais c'est bien écrit.

Et c'est ce qui m'a permis de ou pousser à terminer cette lecture...



Pas mal... donc trois étoiles...

Une jolie découverte... sur un auteur à retrouver...
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Au commencement du septième jour



Quand je me cache derrière une quatrième de couverture au lieu de proposer un résumé de mon cru, c’est soit parce que je ne veux pas déflorer l’intrigue, soit parce que je n’ai pas suffisamment progressé dans le livre pour prétendre le synthétiser. Ici, deuxième cas et abandon page 230, en plein milieu d’une phrase.



J’avais pourtant terriblement envie d’apprécier ce livre. Lors de la présentation de la rentrée littéraire des éditions Stock, Luc Lang m’avait envoûtée par sa présence, sa prestance, son regard profond. Hélas, je me suis heurtée de plein fouet à l’écriture de l’auteur : dense, étouffante, omniprésente. Faites un test si vous croisez ce livre : ouvrez-le n’importe quelle page et vous verrez un espace saturé d’écriture, sans presque aucun saut de ligne. À croire que le texte reflète l’état d’esprit de Thomas, protagoniste perdu. « C’était simplement un brouillard de plus en épais autour de Camille depuis cet accident. » (p. 79) Heureusement qu’il y a des retours à la ligne pour reprendre un peu son souffle ! Ici, tout est au même niveau, discours ou récit.



J’avais pourtant terriblement envie d’apprécier ce livre, de découvrir les mystères qui entourent Thomas, son frère et sa sœur, de comprendre ce qui se passait dans la vie de Camille. « Je sens comme une malédiction qui pèse sur la famille, sur nous… » (p. 216) Mais il y a trop d’histoires dans cette histoire : des affaires professionnelles, des magouilles politiques, des secrets de famille, des cheminements personnels, etc.



J’avais pourtant terriblement envie d’apprécier ce livre. Pas réussi. La faute à qui ? Certainement pas à Luc Lang dont le travail est remarquable. Sans doute à mon esprit un peu fatigué. Mais ce n’est pas un adieu : je range Au commencement du septième jour pour un dimanche où mes neurones, mieux entraînés à la brasse coulée, accepteront de plonger dans sa masse textuelle.
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Mille six cent ventres

Qui mieux que le chef cuisinier d’une prison a le pouvoir de maîtriser une émeute ?



Les assiettes, qu’elles soient garnies d’un brouet infâme ou remplies de mets délicats sauront d’avantage parler aux ventres des 1600 prisonniers que les orateurs les plus brillants !



Mais, le cuistot, détenteur d’un tel pouvoir, ne risque t-il pas de se laisser griser et de devenir un véritable tyran ?





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Cruels, 13

16 nouvelles mordantes, corrosives, piquantes, par lesquelles Luc Lang aborde une liste des travers de nos existences : l'abandon des personnes âgées, le couple, le monde du travail, le voisinage, la ville, le délit routier . C'est totalement féroce, cinglant, cruel, impitoyable, sans aucune morale....mais hélas cela reflète bien la société actuelle.



Les titres sont numérotés de 1 à 17 mais il n'y a que 16 nouvelles puisque la 13ème nouvelle n'existe pas. Luc Lang serait-il superstitieux ? Certaines personnes pensent que ce chiffre apporte le bonheur. Or, aucune des nouvelles ne connait une fin heureuse.



Le style est au début déroutant : pas de point pour terminer les phrases mais des points de suspension, pas de majuscules, des points d'exclamation et d'interrogation à foison. Les dialogues ou les réflexions des personnages sont intégrés dans le texte sans distinction. Le narrateur change à chaque nouvelle. Il est tour à tour acteur, victime, proche ou auteur des perversions.



Lecture recommandée.

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A nous la Terre !

Je n'ai trouvé que peu d'intérêt à ces 9 " nouvelles" qui parlent de protection de la nature.

J'attendais probablement de courts récits, des impressions, des sensations. J'ai eu l'impression qu'il s'agissait seulement de descriptions assez plates.

Seule exception: le texte de Carole Martinez.
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La tentation

Si je fais une incursion dans le contemporain immédiat, c’est à la faveur d’un aimable prêt d’une membre de mon club de lecture. La tentation a séduit pas mal des lecteurs et ce roman de Luc Lang promettait une structure originale. Suffisamment intriguant pour me tenter.



Et, avec les insinuations d’une fin peu claire, j’ai lu attentivement ce roman, vigilant aux éléments qui le composent. Si la structure du roman s’annonçait très originale, Luc Lang ne l’a pas tenu sur la totalité du roman. Je ne vais pas en dire plus pour ne pas gâcher l’effet de surprise de cette narration.



Je peux dire aussi que le style de Luc Lang, parfois très lyrique avec des métaphores et des tournures inspirées bascule, par moment, vers la platitude d’énumérations factuelles, descriptives, qui se succèdent, virgule après virgule. Cela ajoute une inutile masse de mots à ingurgiter alors que cela ne semble pas nécessaire à l’histoire ou à l’atmosphère. C’est dommage car il y a des passages inspirés à côté de ça, les scènes en rapport avec la chasse par exemple.

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/la-tent..
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