AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Luis Sepúlveda (1536)


Le roman commençait bien.
« Paul lui donna un baiser ardent pendant que le gondolier complice des aventures de son ami faisait semblant de regarder ailleurs et que la gondole, garnie de coussins moelleux, glissait paisiblement sur les canaux vénitiens. »
Il lut la phrase à voix haute et plusieurs fois.
– Qu’est-ce que ça peut bien être, des gondoles ?
Ça glissait sur des canaux. Il devait s’agir de barques ou de pirogues. Quant à Paul, il était clair que ce n’était pas un individu recommandable puisqu’il donnait un « baiser ardent » à la jeune fille en présence d’un ami, complice de surcroît.
Ce début lui plaisait.
Il était reconnaissant à l’auteur de désigner les méchants dès le départ. De cette manière, on évitait les malentendus et les sympathies non méritées.
Restait le baiser – quoi déjà ? – « ardent ». Comment est-ce qu’on pouvait faire ça ?
Commenter  J’apprécie          190
" L'idée est que si nous nous dépéchons, nous arriverons plus vite : y compris à la satisfaction, y compris au plaisir. Tout cela parce que nous pensons que la vitesse est au service de l'homme. Mais ce n'est pas vrai."
Commenter  J’apprécie          190
Il était plombier - Gasfiter comme on dit au Chili - et fier de l'être. Il s'émouvait aux larmes en décrivant les éléments de quelque nouveau matériau de construction, et s'autorisait comme seul luxe d'aller au stade pour y assister aux compétitions sportives universitaires. Maître Correa voyait dans les athlètes des mécanismes parfaits, exempts de vert-de-gris et de toute trace de rouille (p. 138).
Commenter  J’apprécie          190
Il possédait l'antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire.
Commenter  J’apprécie          190
Zorbas resta à la contempler jusqu'à ne plus savoir si c'étaient les gouttes de pluie ou les larmes qui brouillaient ses yeux jaunes de chat grand noir et gros, de chat bon, de chat noble, de chat du port.
Commenter  J’apprécie          190
Je suis heureux de reconnaître que le Chili décrit dans ce reportage a beaucoup changé en bien et en mal : les noms des victimes ont été revendiqués, de nombreux criminels sont en prison, le tyran est mort comme un misérable voleur et ceux à qui le pouvoir a fourni une occasion de s'enrichir y sont parvenus et sont de plus en plus riches.
Commenter  J’apprécie          180
En sortant du bus, je sentis le soleil de midi qui cognait à coups de gourdin. Il n'y avait pas un seul nuage ni le moindre souffle d'air. Les rues offraient la blancheur immaculées de leurs maisons ornées de mes plantes préférées : les humbles et résistants géraniums.
Les rues étaient vides, et je savais que c'était normal à l'heure de la canicule. D'une maison s'échappait le son d'une radio et je marchai au hasard entre les murs blancs jusqu'à la fontaine.
Un mince filet d'eau coulait d'un tuyau, troublant paisiblement la surface du bassin. Je bus dans mes mains de cette eau pure et froide, réconfortante et à la saveur de pierre, qui descendait des montagnes à la rencontre des assoiffés...
Commenter  J’apprécie          183
Peu avant la victoire des Sandinistes, la garde d’Anastasio Somoza avait coupé les mains de vingt gosses qui avaient lancé des pierres pendant l’insurrection de Massaya. Douze d’entre eux avaient survécu et étaient venus à Berlin pour recevoir de prothèses qui devaient leur permettre de jouer à nouveau.

(p. 78)
Commenter  J’apprécie          180
Il me suffisait d'entendre le nom des lieux pour les voir: golfe de Corcovado, baie Desolación, golfe des Peines, Ultima Esperanza, passe de Drake. Territoires uniquement habités par la danse fantasmagorique des aurores boréales.
Commenter  J’apprécie          180
- J'en ai plein le dos, moi, de ses taxes, commenta le vieux.
- Des morsures de rien du tout. Les gouvernements vivent des coups de dents qu'ils donnent aux citoyens. Et encore, nous, on a affaire à un petit roquet.
Commenter  J’apprécie          180
Il lisait lentement en épelant les syllabes, les murmurant à mi-voix comme s’il les dégustait, et, quand il avait maîtrisé le mot entier, il le répétait d’un trait. Puis il faisait la même chose avec la phrase complète, et c’est ainsi qu’il s’appropriait les sentiments et les idées que contenaient les pages.
Quand un passage lui plaisait particulièrement, il le répétait autant de fois qu’il l’estimait nécessaire pour découvrir combien le langage humain pouvait aussi être beau.
Il lisait en s’aidant d’une loupe, laquelle venait en seconde position dans l’ordre de ses biens les plus chers. Juste après le dentier.

[…]

Antonio José Bolivar ôta son dentier, le rangea dans son mouchoir et sans cesser de maudire le gringo, responsable de la tragédie, le maire, les chercheurs d’or, tous ceux qui souillaient la virginité de son Amazonie, il coupa une grosse branche d’un coup de machette, s’y appuya, et prit la direction d’El Idilio, de sa cabane et de ses romans qui parlaient d’amour avec des mots si beaux que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes.
Commenter  J’apprécie          180
En parcourant les textes de géométrie, il se demandait si cela valait vraiment la peine de savoir lire, et il ne conserva de ces livres qu’une seule longue phrase qu’il sortait dans les moments de mauvaise humeur : « Dans un triangle rectangle, l’hypoténuse est le côté opposé à l’angle droit. » Phrase qui, par la suite, devait produire un effet de stupeur chez les habitants d’El Idilio, qui la recevaient comme une charade absurde ou une franche obscénité.
Commenter  J’apprécie          180
Les bateaux qui ont connu le goût de l'aventure deviennent amoureux des mers d'encre et ils aiment naviguer sur le papier (p119)
Commenter  J’apprécie          180
Il lisait lentement en épelant les syllabes, les murmurant à mi-voix comme s'il les dégustait et, quand il avait maîtrisé le mot entier, il le répétait d'un trait. Puis il faisait la même chose avec la phrase complète, et c'est ainsi qu'il s'appropriait les sentiments et les idées que contenaient les pages.

Quand un passage lui plaisait particulièrement, il le répétait autant de fois qu'il l'estimait nécessaire pour découvrir combien le langage humain pouvait aussi être beau.
Commenter  J’apprécie          180
Page 84
Bruce s'arrêta à Cucao, sur la côte orientale de l'île de Chiloé. Il avait une faim de loup depuis plusieurs jours et désirait manger sans toutefois se remplir exagérément la panse.
- S'il vous plait, je voudrais manger quelque chose de léger, demanda-t-il au garçon du restaurant.
On lui servit un demi gigot d'agneau grillé et lorsqu'il répéta qu'il voulait manger quelque chose de léger, il reçut une de ces réponses qui laissent sans voix :
- C'était un agneau très maigre, Monsieur, vous n'en trouverez pas de plus léger dans toute l'île.
Commenter  J’apprécie          180
En parcourant les textes de géométrie, il se demandait si cela valait vraiment la peine de savoir lire, et il ne conserva de ces livres qu’une seule longue phrase qu’il sortait dans les moments de mauvaise humeur : « Dans un triangle rectangle, l’hypoténuse est le côté opposé à l’angle droit. » Phrase qui, par la suite, devait produire un effet de stupeur chez les habitants d’El Idilio, qui la recevaient comme une charade absurde ou une franche obscénité.
Commenter  J’apprécie          180
C'était l'amour pur, sans autre finalité que l'amour pour l'amour. Sans possession et sans jalousie.
- Nul ne peut s'emparer de la foudre dans le ciel, et nul ne peut s'approprier le bonheur de l'autre au moment de l'abandon.
Commenter  J’apprécie          180
Règle numéro un : être seul et se soulager avec une pute. J’ai demandé qu’on me monte un journal du jour et j’ai cherché la rubrique « relaxation » dans les petites annonces. Demi-heure après on a sonné, j’ai ouvert et fait entrer une métisse qui traînait derrière elle tous les vents chauds des Caraïbes.

Commenter  J’apprécie          180
Le visage humain ne ment jamais : c'est l'unique carte qui enregistre tous les territoires que nous avons habités.
Commenter  J’apprécie          180
Au commencement de toutes les choses, le monde était eau, et les hommes et les animaux vivaient sur le dos du grand yacaré. Le reptile rêvait de fruits et il y avait des fruits, il rêvait de poissons et il y avait des poissons, il rêvait de tortues et il y avait des tortues. Mais un jour apparut le premier jeashmaré (l’homme blanc) et il planta un dard incandescent dans le cœur du grand reptile. Celui-ci mortellement blessé fouetta nuit et jour les eaux avec sa queue. Il laissa mille fils, certains de la taille d’une larve et d’autres aussi grands qu’un chasseur, mais il ne dit pas lesquels d’entre eux le remplaceraient. C’est pourquoi les Anarés doivent s’occuper de tous, pour que le doux temps des rêves revienne sur le dos du grand yacaré.
Commenter  J’apprécie          180



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Luis Sepúlveda Voir plus

Quiz Voir plus

Le vieux qui lisait des romans d'amour

En quelle année est paru ce roman ?

1990
1991
1992

10 questions
486 lecteurs ont répondu
Thème : Le vieux qui lisait des romans d'amour de Luis SepúlvedaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}