Trois poèmes et huit histoires qui racontent la période de Noël. Si je ne m’attarde pas sur les poèmes, je tiens à vous parler de chaque nouvelle car elles sont toutes différentes… l’esprit, le style, l’époque, les lieux. Je les lis et je vous raconte en direct…
A la vue d’un arbre de Noël, Charles Dickens est fasciné par les décorations, des guirlandes d’objets scintillants, un vrai bric à broc. « Il y avait de tout, et même davantage. » Il sombre alors dans ses souvenirs et crée des délires fantastiques dignes des Contes des Mille et une nuits ou dignes d’une parade de cirque avec chanteurs, fanfare et acrobates. Les images s’enchaînent par association, toutes bizarres et hétéroclites. Nous sommes dans une réalité fantasmée, presque cauchemardesque. Il se rappelle les arbres de son enfance… et les redécore de tout ce passé qui s’y bouscule ; le culbuteur menaçant, la tabatière d’où jaillissait un diablotin, le pantin qui gesticulait quand on tirait la ficelle, tous des êtres inquiétants, effrayants…
Plus qu’une nouvelle sur Noël, c’est une sorte d’exorcisme !
Sylvain Tesson nous régale avec l’histoire d’un repas de Noël. Ils sont en Bretagne et ses mots sont beaux quand il la décrit tourmentée par le temps… « La Bretagne était un oursin mauve et blanc, hérissé de glace. La houle torturait l’océan. Le vent sifflait, coupé par les aiguilles des pins. Les rafales froissaient la lande, battaient au carreau. Le ciel ? En haillons. Des cavaleries de nuages chargeaient devant la lune… ». C’est un auteur que je lis et relis toujours avec beaucoup de bonheur, juste pour la musique de ses mots… « La ferme était bâtie au bord d’un talus surplombant la plage de Lostmac’h. Sur le côté du chemin, un menhir montait la garde depuis six mile ans. Le jour, la mer emplissait les fenêtres percées vers l’ouest. La nuit, il faisait bon écouter le ressac à l’abri des murs de granit. La satisfaction de contempler la tempête par la fenêtre, assis auprès d’un poêle, est le sentiment qui caractérise le mieux l’homme sédentaire, qui a renoncé à ses rêves. Au-dessus de la porte, l’aphorisme de Pétrarque gravé dans le linteau renseignait le visiteur sur notre idée du bonheur : Si quis tota die currens, pervenit ad vesperam, sais est. »
Autour de la table, ils sont dix, tous, sauf un, racontent des anecdotes sur le monde des fées. C’est un soir où la magie s’installe légitimement. Il y a l’histoire des ombres des fées, les histoires sur ces bateaux qui en pleine tempête sont guidés par des lumières qu’on appelle le « halo des fées », l’histoire de ce pauvre fou à Plouharnel qui le soir du réveillon va jouer du violon dans la lande pour elles, l’histoire du curé qui… une lampée d’armagnac, une deuxième… Et Pierre, l’ami, le voisin, qui crie pitié pour ne plus entendre ces idioties ! Le monde de Merlin c’est foutaises et contes pour enfants. Il n’y croit pas et ça l’énerve !…
La nouvelle de Sylvain Tesson continue sur le lendemain. Lorsqu’il se réveille chez lui, Pierre est très perturbé et téléphone à ses amis pour qu’ils viennent. Il sait maintenant qu’il y a des choses qu’on ne pourra jamais expliquer, il y a des choses qui remettent tout en question…
Une excellente nouvelle parfaite pour être lue le soir de Noël. J’ai beaucoup aimé.
Francis Scott Fitzgerald nous transporte à Hollywood, dans l’industrie cinématographique. Ce n’est pas vers le rêve qu’il nous mène, mais vers un océan peuplé de requins. Le soir de Noël, Pat Hobby reçoit l’ordre de réécrire un script. Il sait que ce travail est sa dernière chance pour être titularisé et que le siège sur lequel il est assis est du genre éjectable. Une secrétaire qu’il ne connait pas vient taper son texte… Bien qu’elle soit jeune, il apprend qu’elle travaille depuis dix-huit ans pour le studio. Et à bien la regarder, belle mais prématurément vieillie, il devine toute la rancœur qu’elle a accumulée. Ce soir là, les bureaux sont vides et leurs solitudes, leurs désillusions, se rencontrent. Sous le sceau de la confidence, elle lui raconte un secret terrible concernant un homme puissant, qui pourrait faire trembler les fondations du studio. Un secret qui pourrait aussi leur ouvrir les portes de leurs rêves.
Le rêve de Patt ? Devenir producteur. Alors, est-ce que le Père Noël, Harry Gooddorf en l’occurrence, va accomplir ce souhait ?
Monde cruel ! et quelle avarice ! cette nouvelle a une triste morale. Mr. Scrooge me semble plus sympathique que ces hommes…
Anton Tchekhov raconte l’histoire de Vassilissa, une petite mère qui n’a pas vu sa fille depuis des années. Les lettres se font rares. A Igor l’aubergiste qui rédige sa lettre sous sa dictée, elle raconte le pays, elle lui envoie sa bénédiction et ses prières au Seigneur roi des Cieux. Que devient Iéfimia ? Mariée, a-t-elle maintenant des enfants ? Est-elle toujours à la ville ?…
Malheureuse histoire ! Je me demande pourquoi Tchekhov l’a écrite pour un conte de Noël. Iéfimia n’a pas oublié ses parents, elle ne peut simplement pas les revoir. Mais en cachette de son mari, elle raconte à ses trois enfants, ses parents, sa terre, la neige… en priant la Reine des Cieux, Mère Protectrice, de les emmener un jour là-bas.
Marcel Aymé envoie l’ange de Noël dans une garnison d’infanterie pour qu’il laisse les bonnes pensées sur la couche des soldats. L’adjudant Constantin va l’aider le temps de sa ronde et lui confier un présent pour la douce amie d’un soldat qu’il a fait mettre en prison pour insubordination.
Une nouvelle teintée de mélancolie, de féérie et d’un peu de bonheur.
« L’enfant de Noël prit de la hauteur, mais avant de filer dans le grand huit, il plongea la main dans sa hotte et fit neiger des fleurs du paradis sur le képi de l’adjudant Constantin qui se mit à rire dans le mois de décembre. »
Guy de Maupassant fait parler le docteur Bonenfant pour un souvenir de Noël. Après réflexion, il a un souvenir à narrer, mais pas le genre de souvenir qu’on s’attendrait à écouter ! Médecin de campagne, il fuit tout ce qui est obscurantisme et superstition, pourtant, un jour, il a vu un miracle la nuit de Noël.
Sur la route enneigée, le père Vatinel découvre un œuf étrange. Il le ramène à sa femme qui décide de se le préparer pour le repas. A peine l’œuf englouti que la pauvre femme est prise de contractions et de vomissements. Et toute la nuit, elle se débat et hurle de douleur, sans que le médecin puisse la calmer. C’est alors que le curé du village fait son entrée avec ses prières d’exorcisme… Mais rien n’apaise ses souffrances.
Prêtre et médecin se posent la question… et si on amenait la mère Vatinel à la messe le soir de Noël ?
Une nouvelle qui se lirait bien le soir d’Halloween !
Truman Capote a écrit un joli conte pour ce souvenir de Noël. L’histoire d’un petit garçon de sept ans qui suit la fantaisie de son amie… Ils décident de faire une trentaine de cake aux raisins, imbibés au whisky, et de les offrir aux personnes qu’ils aiment. Même Mr Roosevelt aura son gâteau ! A travers le regard de ce petit garçon, les scènes les plus extravagantes paraissent normales.
C’est beau, c’est magique et heureux, lorsqu’on est ce petit garçon… Le bonheur et la beauté de notre monde, seulement pour les enfants et les faibles d’esprit ? J’espère que non !
Blaise Cendras fête Noël à Rio. C’est l’exotisme !
Je n’ai pas aimé cette nouvelle. Elle vient juste après celle de Truman Capote, et j’étais encore imprégnée de douceur et de tristesse. Rio, je me le destine pour une autre fois !
Je vous recommande ce petit livre pour décembre. Comme je vous le dis précédemment, j’ai beaucoup aimé l’écriture de Sylvain Tesson et celle de Truman Capote. Leurs histoires sont vraiment dans l’ambiance Noël !
.
Commenter  J’apprécie         80
Pour lancer la période de Noël, j'ai décidé de lire ce petit recueil d'histoires variées. De la Bretagne à Rio, de Dickens à Sylvain Tesson en passant par F.S. Fitzgerald, nous découvrons plusieurs nouvelles et poèmes nous plongeant dans l'univers des fêtes de Noël.
Personnellement, j'ai beaucoup aimé ma lecture. Je ne peux pas dire que j'ai adoré toutes les oeuvres présentes (je ne suis pas très sensible à la poésie, par exemple), mais j'ai passé un bon moment. J'ai même eu un énorme coup de coeur pour le récit de Truman Capote, "Un souvenir de Noël", que j'ai trouvé très émouvant et parfaitement dans le thème. Les récits de Maupassant et Aymé m'ont beaucoup plu également.
J'ai eu une petite déception pour la conclusion de ce livre, avec Blaise Cendrars, puisque je ne me suis pas retrouvée dans l'ambiance de Noël et que l'histoire est quelque peu confuse. Quant à celle de F.S. Fitzgerald, elle est intéressante, mais peu festive. C'est pour cette raison que je ne mets pas 5 étoiles !
Néanmoins, dans l'ensemble, je suis ravie de cette lecture et je vais garder ce livre de côté pour redécouvrir l'histoire de Truman Capote le jour de Noël.
Commenter  J’apprécie         10
J'ai tendance, comme le chat échaudé, à me méfier des petites anthologies saisonnières ou dont le but est de soutenir une bonne cause.Non que j'aie quoique ce soit contre les bonnes causes, bien au contraire, mais parce que la qualité des textes n'est pas toujours au rendez-vous.
Mais là, j'ai été agréablement surprise par cette collection de textes d'auteurs plutôt classiques ou reconnus qui n'ont donc pas été écrits à la va-vite pour l'occasion mais qui préexistaient. le thème est de saison: Noël.
J'ai été peu sensible aux poèmes aussi ne parlerai-je que de la prose, pour l'essentiel des textes que je ne connaissais pas.
Parmi les auteurs, le britannique Charles Dickens dont nous est livré Un Arbre de Noël (A Christmas Tree), une courte nouvelle datant de 1850, peu connue, bien moins en tout cas que son célèbre Conte de Noël (A Christmas Carol).
Dans ce texte, le narrateur est un adulte qui se remémore les Noëls de son enfance, les joies et les peurs occasionnées par les jouets trouvés dans le sapin. Un moment de l'année si intense qu'on ne l'oublie jamais et qui marque notre vie à jamais. J'ai été séduite par le charme de son évocation de la magie de Noël et la poésie, la joliesse de son style d'écriture. A faire lire aux enfants d'aujourd'hui pour qui le sapin n'est probablement plus un cadeau en lui-même mais une simple décoration. D'ailleurs les jouets d'aujourd'hui, bien plus nombreux et plus volumineux ne tiendraient pas dans le sapin! Ne vous y trompez pas, je ne fais pas partie de ceux dont le seul cadeau de Noël était une orange!
J'ai été également très touchée par le joli texte de Truman Capote dont je n'avais lu à ce jour que de Sang-Froid (mais quel texte!). Intitulé Un Souvenir de Noël, il touche à l'essentiel, à savoir la vie et la relation à l'autre.
Bref une petite douceur que j'ai savourée à plusieurs reprises au cours de cette période de fêtes.
Commenter  J’apprécie         10
Je continue ma thématique noël avec ce petit recueil de littérature générale. Ayant adoré "A lire au pied du sapin" mes attentes étaient plus grandes et j'ai été un peu déçue. En soi ce recueil est nettement plus noëlique que le précédent avec une bonne dimension fantastique mais il est aussi plus imprégné de tristesse que le précédent qui jouait plus la carte de la cruauté et de l'ironie. Je crois que cette tristesse m'a un peu assombrie même si j'ai quand même bien apprécié plusieurs nouvelles et même adoré l'une d'elles. Le recueil est divisé en 3 parties (division artificielle). La première s'intitule "C'est le soir de noël...". Le poème de Clément Marot est intéressant à découvrir mais l'écriture vieillie gêne la lecture. La nouvelle de Dickens est dans l'esprit de noël mais il ne s'agit pas à proprement parler d'une histoire, plutôt d'un délire sur les décorations. J'ai été perdue en route et n'ai pas trop aimé. "Les fées" de Tesson est de loin la meilleure nouvelle de cette partie. C'est un texte plein de grâce et de poésie mais dont la féérie n'est pas typiquement noélique. J'ai aussi eu l'impression qu'il manquait un petit quelque chose. L'art du texte court est très complexe. La deuxième partie s'intitule "C'est noël tout de même". Le poème de Laforgue ne m'a pas vraiment touchée. En revanche j'ai beaucoup aimé "Pat Hobby croit au Père Noël" de Fitzgérald. Une nouvelle pleine d'une cruauté féroce qui reflète bien le milieu impitoyable de l'industrie cinématographique. L'histoire n'est pas du tout noélique certes mais on sent quand même l'ambiance avec la distribution de cadeaux et l'envie de croire que les rêves les plus fous peuvent se réaliser. Ma deuxième nouvelle préférée du recueil. La nouvelle de Tchékov est très triste, pas du tout noélique et trop courte pour prendre un sens véritable. J'ai eu du mal à rentrer dans le "Conte de Noël" de Marcel Aymé mais l'histoire est vraiment très esprit de noël, pleine de féérie et de générosité. J'ai globalement bien aimé. La troisième partie s'intitule "Un souvenir de noël?". C'est la plus pertinente niveau thématique. Le poème d'Apollinaire est plutôt beau mais ne m'a pas laissé une empreinte très marquée. La nouvelle De Maupassant n'est pas la plus percutante de ce génial auteur mais cette histoire de miracle a vraiment un aspect noëlique qui m'a beaucoup plu et le scepticisme du narrateur ajoute du piquant au récit. Ma troisième nouvelle préférée du recueil. "Un souvenir de noël" de Capote est une petite merveille. Imprégnée de tristesse, de tendresse et de grâce poétique, elle est vraiment dans l'esprit de noël avec l'innocence de la vieillesse et de l'enfance, la générosité, la joie des choses simples et partagées. Une perle. de très loin ma préférée du recueil. Rien que pour ce texte le recueil vaut d'être lu. Par contre je n'ai pas du tout aimé la nouvelle de Cendrars que je n'ai pas du tout comprise. En résumé ce recueil est intéressant d'un point de vue littéraire et répondra en partie aux attentes noéliques si on ne cherche pas à tout prix des histoires pleines de bon sentiments avec happy end.
Commenter  J’apprécie         40
C’est malheureusement un immense flop pour moi!
J’avais pourtant envie de découvrir des textes d’auteurs de littérature classique.
Je n’ai pas compris le choix que ces nouvelles qui ne font pas vraiment penser à Noël, qu’on les lisent au pied du sapin ou pas. C’est pourtant ce que l’on recherche en ouvrant ce livre…
La magie n’aura pas opéré avec moi!
Commenter  J’apprécie         10
Je voulais du touchant, du larmoyant qui fini bien, de grands sentiments.
Ce fut un rendez vous manqué...
Commenter  J’apprécie         20
Raoul Cérusier est un homme simple, bon mari, père attentionné, il traverse son existence de courtier en publicité sans se faire remarquer.
Mais un jour il ne ressemble plus à ses photos et part pour un voyage merveilleux qui le prendra au piège mais dont l'épilogue ne sera pas tragique. Dans ce récit, raconté à la première personne, Marcel Aymé introduit une part de fantastique dans la vie quotidienne de son personnage (comme dans celle de Dutilleul du formidable ''le passe muraille'').
Ce roman, injustement un peu oublié, cache cependant des trésors d'ironie, de tendresse et et la plume si fine de Marcel Aymé sait nous rendre attachant ce personnage déroutant et original.
Commenter  J’apprécie         80
Comment un évènement extraordinaire arrive dans la vie d'un homme ordinaire.
Raoul Cérusier voit sa petite vie monotone bouleversée lorsqu'il s'aperçoit qu'il a changé de visage.
Il va devoir assumer cette transformation et tenter de reprendre le cours de sa vie, mais comment expliquer ',inexplicable ?
J'ai lu ce livre en troisième, c'est à dire il y a déjà pas mal de temps et j'ai beaucoup aimé.
Cette petite touche de fantastique dans un quotidien bien réel est magnifiquement retranscrit.
Avec cette histoire, Marcel Aymé m'a donné l'envie d'écrire à mon tour des histoires où un petit grain de sable vient perturber une existence des plus banale.
Commenter  J’apprécie         10
J'ai lu ce livre il y a deux ans environ et il me reste en tête. Je crois que le sens de cette histoire est plus difficile à saisir qu'il ne paraît. Ce n'est, j'en suis sûr, pas seulement une critique de la vie conjugale. Ce serait d'une platitude et d'une misogynie ennuyeuse. Je crois que c'est aussi une critique de l'attrait qu'ont exercé les mouvements fascistes sur la population et la curieuse amnésie qui a suivi 1945. Je crois qu'on peut trouver le fondement de cette interprétation dans la vie de Marcel Aymé lui-même et des accusations dont il fut l'objet à la libération.
Commenter  J’apprécie         10
La belle image est un roman qui parvient à utiliser l'absurde pour mieux dévoiler et mettre en perspective nos quotidiens ordinaires et bien rangés.
Si Marcel Aymé parvient aisément à nous introduire dans la tête de Raoul Césurier, son talent réside dans sa capacité à exprimer les émotions, les états d'âme et la raison des uns et des autres face à un événement fantastique qu'on cherche à nier, à réparer ou à exploiter.
Surtout, j'ai trouvé que la force du roman consiste à explorer le lien entre notre corps, particulièrement notre visage, et notre psyché. L'auteur parvient en effet à critiquer, par la fiction, la vision occidentale qui fait la part belle à l'intellect, laissant de côté le corps jugé comme une enveloppe plus qu'un moyen d'expression.
Néanmoins, il m'a semblé que langage de l'auteur est un peu ardu et nous oblige à le lire avec beaucoup de concentration, à la manière d'un livre qu'on lit pour l'école.
Commenter  J’apprécie         10
Une nouvelle qui emmène dans le Paris d'après-guerre (et ses coupons d'alimentation) à la découverte d'un peintre qui, sans le savoir, crée des toiles nourrissantes, et ceci n'est pas une métaphore.
Le personnage principal est attachant, l'histoire est originale, globalement bien racontée, et interroge sur le monde artistique (les Critiques, le marché, les amitiés et jalousies) et la société.
Après Travelingue, cette nouvelle me donne envie de continuer dans la découverte de Marcel Aymé qui était surtout une lecture d'école - pour moi, les contes du chat perché et en extrait, je crois, Le passe-muraille. (Ça tombe bien, j'ai La belle image dans ma PAL.)
Commenter  J’apprécie         60
Une belle nouvelle, qu'on pourra juger naïve car pleine de bons sentiments (ou presque) mais qui s'inscrit dans la sortie de la guerre et qui voit la peinture (et l'art de façon plus générale) comme remède pour un monde meurtri et affamé. On y retrouve la simplicité et la finesse de Marcel Aymé, son aptitude à sauter de personnages en personnages sans pour autant se perdre dans la narration et qui donne des aspects foisonnantes à certaines scènes (les beuveries sont géniales à ce titre). Une belle utopie et en même temps une satire de l'après guerre, des médias et du monde de l'art. A ce prix là on ne va pas faire la fine bouche.
Commenter  J’apprécie         60
Ce n'est pas le Marcel Aymé que je préfère, mais il se lit bien, et la touche fantastique y est remarquable!
Commenter  J’apprécie         60
Une peinture qui nourrit au sens littéral du terme! Quelle drôle d'idée sympathique de la part de Marcel Aymé! J'ai eu plaisir à lire cette nouvelle. Les pages se tournent toutes seules tandis que nous avons le sourire au lèvres. Si l'histoire met un peu de temps à se mettre en place, les choses deviennent vite burlesque avec un peintre qui se fait nationaliser et la population recevant des tickets de rationnement pour aller voir ses œuvres! Un monde étrange mais finalement pas si éloigné du notre quand on parle de nourriture et de faim de la population même si nous sommes pas dans les années après guerre lorsque Marcel Aymé a écrit cette nouvelle qui avec cette donnée prend une nouvelle dimension.
Commenter  J’apprécie         20
Lecture scolaire de mon fils. J'ai découvert avec grand plaisir l'humour de Marcel Aymé qui m'a rappelé un souvenir d'enfance oublié, le film Passe-muraille, avec l'inoubliable Bourvil.
Bref, la dernière nouvelle du recueil Le vin de Paris, La bonne peinture. Histoire d'un artiste peintre, Lafleur, qui crée malgré lui la peinture nourrissante (au sens littéral). Un délicieux prétexte pour critiquer les critiques d'art avec leurs discours abscons et pour épingler les excès de la grandeur française d'après-guerre. Il s'agit "d'art efficace" et c'est drôle, intemporel. Une seule envie, me plonger dans les autres nouvelles de ce recueil. Et aussi de revoir certains films, même si, dixit mon ado, " ça doit être nul, c'est même pas en couleurs". A voir...
Commenter  J’apprécie         50