AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Marcel Aymé (599)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La clé sous le paillasson et autres nouvelles

Destiné à la jeunesse (à partir de 11 ans, dixit Folio Junior), ce petit recueil devrait sans doute intéresser les enfants par son côté fantastique et amusant, d'une lecture aisée mais bien caractéristique de M. Aymé, pour qui connaît le grand écrivain.



Trois nouvelles donc, avec un gentleman cambrioleur échappé des pages d'un roman, et qui retrouve sa famille après 17 ans d'absence ! Sourires et rires assurés, de même qu'avec la Canne, empruntée par un père de famille qui à son contact se livre à une série de loufoqueries (en particulier avec une statue) dont seul Marcel Aymé a le secret pour en tirer un maximum d'effets comiques (précisons au passage que cette canne n'a rien de "magique", comme semble l'indiquer la note de 4ème de couverture. Et enfin, le nain, l'histoire d'un brave nain de cirque, qui se met à grandir et perd ainsi son emploi... Mais tandis qu'il était choyé par toute la troupe du cirque, devenu "grand", le nain s'aperçoit qu'il a perdu l'affection dont il était entouré, et en souffre. La fin de la nouvelle ou sa morale nous apprendra, en quelque sorte, que l'on finit par se perdre au milieu de ses semblables, et que les différences, loin d'être un handicap, sont en réalité une chance.



Comme toujours, l'humour fin, le merveilleux, la tendresse, la satire, l'absence du jugement d'autrui, la délicieuse façon d'écrire des choses simples et à la fois extraordinaires, sont réunis dans ce petit livre.



La préface est un peu passe-partout ; on peut déplorer, dans ce petit recueil, le manque d'explications ; quelques développement auraient été sans doute utiles aux jeunes collégiens, puisque ce recueil est destiné particulièrement à ces derniers.
Commenter  J’apprécie          100
La Fabrique et autres nouvelles

A la veille de Noël , Valérie se trouve transporté en 1845 . Elle découvre la fabrique , une usine ou travaillent les enfants des familles pauvres .
Commenter  J’apprécie          30
La Jument verte

Superbe boue il!!!
Commenter  J’apprécie          00
La Jument verte

Si vous aimez les plaisanteries aux sujets de l'hygiene feminine, l'inceste, le viol et la masturbation chez les jeunes, "La jument verte" vous plaira énormément. Le roman est une satire sur la politique villageoise en France à la fin du 19e siècle.



La grande thèse d'Aymé est que nous sommes des jouets de nos pulsions sexuelles: "les convictions, sincères, religieuses ou politiques naissent dans le bas du ventre; celles qui poussaient dans la cervelle ne sont que des calculs, des ruses provisoires qui n'engagent ni la haine, ni l'amitié." (p. 163)



Aux yeux d'Aymé la jouissance est le grand bien de la vie. Le grand vilain est l'église catholique car ses doctrines empechent les gens de bien jouir. J'ai détesté ce roman infecte, mais bien des gens vont l'aimer.
Commenter  J’apprécie          30
La Jument verte

"La Jument Verte", qui consolida définitivement la réputation de Marcel Aymé lorsqu'elle sortit, en 1933, doit son titre à un tableau, fait d'après nature par le grand peintre Murdoire, de la jument à la robe verte née, au milieu du XIXème siècle, à la ferme Haudoin.


De génération en génération, le tableau a abouti chez Ferdinand Haudoin, le second fils de Jules Haudoin, lequel le lui a légué pour équilibrer la part d'héritage qu'il lui laissait. Vétérinaire et petit-bourgeois, Ferdinand n'est pourtant pas à plaindre. Econome de ses pulsions sexuelles comme de son argent, il est, et de loin, le plus riche des trois frères Haudoin. Il a même racheté à son frère, Honoré, la ferme que lui avait laissée leur père.


Comme il en a laissé la jouissance à Honoré et à sa famille, Ferdinand s'y rend régulièrement le dimanche, avec sa femme et ses trois enfants. Il faut dire que jamais il ne s'est désintéressé de son petit village natal de Claquebue où, en ce début de la IIIème République, les affrontements en cléricaux et anti-cléricaux battent leur plein.


En principe, Ferdinand est républicain et anti-clérical. Mais pour complaire au député Valtier, dont il espère des merveilles pour la réussite de son aîné, Frédéric, il se met en tête de convaincre Honoré - authentique et farouche anti-clérical, celui-là - de favoriser l'élection à la mairie de Claquebue de leur veil ennemi familial : Zèphe Maloret, anti-républicain et clérical notoire.


Hors de lui, Honoré se décide alors à expliquer à son cadet les raisons qui l'ont poussé à exacerber plus encore les antiques rancoeurs familiales - des raisons qui ne touchent pas moins qu'à l'honneur de leur propre mère, contrainte de céder à un soldat prussien du fait d'une dénonciation faite, au temps de la guerre de 1870, par Zèphe Maloret en personne.


Ferdinand rentre chez lui, rongeant son frein et, après un vague débat intérieur, éprouve le besoin d'écrire à son aîné pour tenter une fois de plus, de le convaincre. Pour mieux appuyer sa thèse, ne voilà-t-il pas qu'il a l'idée d'évoquer dans sa lettre la tragique infortune de Mme Haudoin Mère ...


... et ne voilà-t-il pas que, suite à une distraction passagère du brave facteur Déodat, la lettre du vétérinaire disparaît mystérieusement ...


Qui a bien pu s'en emparer ? Et dans quel but ? ...


L'un des meilleurs textes de Marcel Aymé, fin, matois et supérieurement construit, à peine saupoudré çà et là d'une verve typiquement gauloise qui, à l'époque de la parution, dut en émoustiller plus d'un. Un roman chaleureux et bon enfant, où défilent des personnages truculents en diable et où s'affirme, une fois de plus, la confiance inébranlable - quoique parfois cynique - de l'écrivain en la nature humaine. ;o)
Commenter  J’apprécie          180
La Jument verte

Que dire, que l'on aurait mieux fait de rentrer la jument tant qu'il en était encore temps? Ou bien continuer la psychanalyse de tout le monde sans dépareiller du pot, ou de la chambre … ma foi.

Hein ! qu'en penser de ce Marcel qui l'aurait bien Aymé la p'tite, hein !? Bah, c'est pas du traditionnel, c'est sûr mais c'est bien écrit pou'qu sa plaise à ceux qu'ils lisent, non !!

Par ce style et cette histoire, cette jument mérite bien qu'on s'y attard' un peu, m'foi.

C'est curieux et c'est b'in du Marcel qu'on connait avec sa vouivre et ses aut'es.
Commenter  J’apprécie          110
La Jument verte

Le conte vert de la jument perchée !
Commenter  J’apprécie          00
La Jument verte

Un bon livre, original, à part, soit les m
Commenter  J’apprécie          00
La Jument verte

Je ne saurai par quoi commencer. Mon rapport a l'œuvre n'était pas complétement nul lorsque j'ai ouvert ce livre. Je me souviens vaguement du film avec Bourvil. Je me souviens d'une ambiance un peu lourde, mais pas véritablement de l'histoire.



Bref ce roman est étrange, on pourrait presque parler d'un texte sur les pratiques sexuelles de la campagne française sous la IIIe République. Parceque finalement tout en revient au sexe. La structure du roman se partage entre le récit des aventures d'une famille et l'interprétation sexologique d'un tableau représentant la jument verte.



Ceci étant dit, il y a un problème de rythme dans cette histoire. Il y a des passage entraînants qui vous absorbé littéralement (singulièrement les passages autour de Déodat qui suivent presque le tempo de la démarche du facteur). Puis il y a des moments au milieu qui m'ont presque conduit à abandonner.
Commenter  J’apprécie          20
La Jument verte

Cela commence comme un conte, avec la naissance, dans le village de Claquebue, d'une jument "d’un joli vert de jade", qui assure dès lors la prospérité de Jules Haudouin, propriétaire de la ferme où elle voit le jour, ainsi que celle de ses descendants… Mais d’emblée, la dimension fabuleuse s’éclipse au profit d’un ton vif, ironique et grivois, qui nous livre un récit par ailleurs quelque peu sordide et peuplé de personnages bien terre-à-terre, à commencer par ce Jules Haudoin, décrit comme rusé, menteur, et grippe-sou. Et que dire de ses voisins haïs, les Maloret, dont le chef de famille est réputé pour dépuceler ses filles, ce à quoi tout le village a fini par s’habituer…

Toujours est-il qu’avant l’arrivée de la fameuse jument, on s’ennuyait ferme à Claquebue. Il ne s’y passait tellement rien que les vieillards n’y mouraient pas, les 70-110 ans représentant la moitié de sa population malgré quelques abattages perpétrés pour tenter de rétablir l’équilibre démographique. Une problématique résolue par l’arrivée de la verte pouliche, qui a aussitôt provoqué de salutaires décès, et insufflé au village un regain de vie. Son propriétaire a quant a lui vu prospérer son commerce, et s’est fait élire à la mairie. Après une brève existence marquée par une célébrité lui ayant valu d’être immortalisée par un peintre de passage, la jument meurt à son tour. C’est Ferdinand, le plus jeune des fils Haudouin, qui hérite du portrait ainsi réalisé à la mort de son père. Le benjamin a toujours été le préféré de Jules et de son épouse. Ce jeune homme taciturne et patient, au physique ingrat, est devenu vétérinaire. Alphonse, l’aîné, est un paresseux qui s’adonne au jeu et à la boisson ; quant au cadet Honoré, c’est un garçon honnête, travailleur et rieur mais sans ambitions, et qui au grand dam de son père s’est marié avec une jeune fille pauvre.



Comme elle avait fait la fortune de Jules, la jument, même réduite à sa représentation, assure la prospérité de Ferdinand, "divinité bienveillante dispensant honneurs et argent aux prudents et aux laborieux".



Nous suivons les Haudouin, à partir du milieu du XIXème siècle, sur une période de trente ans. La vie est rythmée par la haine qui les oppose aux Maloret, et l’interminable conflit généré par une sordide histoire de dénonciation pendant la guerre contre la Prusse. Les enjeux politiques qui secouent l’époque se rejouent à l’échelle de Claquebue, générant querelles de village ou conflits intra-familiaux. Chez les Haudouin, le sens exacerbé des convenances de Ferdinand, torturé par des péchés dont il ne peut se délester par la confession puisque ses ambitions politiques lui imposent d’afficher un laïcisme de bon aloi, se heurte à la gouaille rigolarde et parfois grossière de son frère Honoré, qui jouit des plaisirs simples de la vie sans arrière-pensée. On comprend que ce dernier, "qui cache sous ses dehors tendres et rieurs un érotisme spacieux, à l’imaginaire fécond", soit le Haudouin préféré de la jument verte, qui à l’instar du curé de Claquebue, considère le sexe comme le principal, voire le seul élément déterminant les comportements des individus et la nature des relations les liant à autrui. Mais si le curé tente de détacher ses ouailles de ces dispositions qui dirigent -souvent de manière inconsciente- leur existence, la jument, elle, se réjouit de cette omniprésence d’une sexualité qui s’exprime de manière innocente ou perverse dans une joyeuse absence de toute considération morale. Ainsi, depuis la toile où elle est immortalisée, elle observe, commente et apprécie les ébats dont elle est témoin et rapportrice.



Bien qu’au fil du récit, la verve s’essouffle un peu, Marcel Aymé nous offre avec cette chronique rurale insolente et enlevée, un moment de lecture fort divertissant.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          80
La Jument verte

A ma cousine Maryse, sublime paysanne gironde, mon ainée de 15 ans a su me parler de sexe sans tabou et du plaisir jovial que l'on y trouve.

A Françoise, fille de paysanne, mon premier émoi palpitant. Lorsqu'elle dansait, elle offrait toute sa chair, toute sa joie, tous son désir sans fard ni pudeur. Elle appelait un chat un chat et aimait aimer le rire aux lèvres.

Toutes deux merveilleuses quand elles conduisaient les vaches aux champs et aimaient à parler de la vie !



Tout ce monde, je l'ai aussi trouvé dans la « jument verte », ce monde rural, vivant au cœur d'une nature naturelle, sans pudeur. Ce livre redonnait l’expérience du plaisir aux petites gens malgré le calotin, le bourgeois et le pouvoir !

Commenter  J’apprécie          63
La Jument verte

La jument verte ! Un incontournable de la bibliothèque parentale. Ou plutôt Marcel Aymé, un incontournable de la bibliothèque parentale …

La langue est aussi souple, pleine, charnue, gourmande que son auteur aura été malingre, chétif, fragile.

C'est avec lui que les petits banlieusards découvraient la campagne, la vie de la ferme, la vie.
Commenter  J’apprécie          30
La Jument verte

Ce récit narré en partie à travers le regard et les pensées d’une jument verte figurant sur un tableau de famille est totalement original dans le paysage littéraire français.


Il faut dire que les yeux et la bouche de cette jument peinte ont été baptisés du sperme de l’artiste appliqué au bout de son pinceau. Baptême blasphématoire qui conduira cet animal fictif à scruter les moeurs amoureuses de ses propriétaires successifs. Observatrice immobile, elle ne peut être mieux placée pour nous rapporter toutes les turpitudes, roueries et perversions d’un monde rural qui n’a rien à envier en matières d’abjections à celui de la ville.

Cette jument verte, c’est bien sûr l’écrivain, Marcel Aymé, lui même, scrutateur et commentateur de la vie de ses contemporains, sujet d’un décalage nécessaire, d’une sortie paradoxale du cadre de nos vies pour mieux en discerner les contours invisibles au commun.

Bien évidemment suivront les « chevaux de bataille » de l’auteur du « Passe-muraille » : anti-cléricalisme, combat contre l’hypocrisie sociale et sexuelle, critique acide contre la petite bourgeoisie et les regroupements sociaux en général mais aussi édénisme d’un monde voué à disparaitre. Tout cela s’éternise un peu, frise parfois avec la caricature dont Marcel Aymé était si friand jeune. Le film qu'Autant-Lara adapta du roman en le condensant à l'essentiel a su en tirer toute la substance iconoclaste et reste une belle et décapante réussite.
Commenter  J’apprécie          160
La Jument verte

" O tempora, o mores ! " dégorgeront les pisse-froids et autres cagots. Il est vrai qu'à l'heure du #metoo, La Jument verte, avec ses incestes paisibles et ses viols agréés, peut encore choquer.



Dans cette fable rustique, qui fleure bon le fumier et la sueur, Aymé nous dépeint une ancestrale rivalité entre deux familles paysannes, les Haudouin et les Maloret. La gaillardise bon enfant de son récit, son humour vachard mais tendre et son art d'estamper de plaisants portraits à l'Opinel en rendent la lecture sacrément distractive.



Dans ce Clochemerle franc-comtois (Claquebue -tout un programme toponymique-), où Républicains et Calotins se tirent la bourre, chaque âme croisée se voit croquée avec malice. Moribond cupide, bigot tyrannique ou matrone débonnaire, tout le village écope des saillies subtiles du romancier. Avec Déodat, le facteur au cœur pur, Marcel Aymé pastellise un sublime jobard : qu'il pisse contre une haie ou qu'il écluse un canon de rouge, ce simplet nous offre un bouquet de poèmes.



Quant à notre jument smaragdine -miracle de la nature- c'est son effigie, immortalisée par le pinceau d'un barbouilleur (pionnier de la peinture foutrale), qui se fait l'échotier du village. Dans les "Propos de la Jument", monologues fripons, elle se transforme en Alfred Kinsey chevalin ou en Alain équin, c'est selon, et ausculte les mœurs sexuelles du tout Claquebue. Bien qu'un tantinet sentencieuse, la pouliche de sinople multiplie les formules frappantes et ses soliloques canailles épicent la poêlée comtoise du romancier.



Une lecture roborative (mais gare aux reflux acides !).
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
Commenter  J’apprécie          80
La Jument verte

Marcel Aymé (1902-1967) est un écrivain, dramaturge, nouvelliste, scénariste et essayiste français. Ecrivain prolifique, il a laissé deux essais, dix-sept romans, plusieurs dizaines de nouvelles, une dizaine de pièces de théâtre, plus de cent soixante articles et des contes. Il a également écrit de nombreux scénarios et traduit des auteurs américains importants : Arthur Miller (Les Sorcières de Salem), Tennessee Williams (La Nuit de l'iguane).

Roman paru en 1933, La Jument verte s’est vue adaptée au cinéma par Claude Autant-Lara en 1959 avec Bourvil. Je n’avais pas dix ans quand le film est sorti mais je garde en mémoire des souvenirs confus de commentaires outrés lors de réunions de famille, parfum de licence et de hardiesse olé-olé, propos dont le sens m’échappait mais dont je devinais l’aspect sulfureux… Le film vu de longues années plus tard ne m’avait pas offusqué, le roman me semble lui bien plus « chaud ».

L’action se déroule à Claquebue, un petit village du Jura, vers 1860 et s’étale sur une trentaine d’années. Le roman débute avec la naissance d’une jument verte chez les Hardouin, signe de fortune selon la légende… Globalement trois intrigues se mêlent, une intrigue politique où Républicains et cléricaux se disputent la mairie ; une intrigue d’ordre familial qui voit s’opposer les Hardouin et les Maloret, haine féroce qui connait son apogée lors de la guerre de 1870 quand les Prussiens déboulent dans le bled et qu’un gamin Maloret dénonce les Hardouin, l’un des officiers entre dans la maison et viole la mère Hardouin sous les yeux de son fils, caché sous le lit ! La dernière intrigue est une version de Roméo et Juliette, Juliette Hardouin envisageant d’épouser Noël Maloret.

Les personnages du livre sont nombreux, ceux des familles citées sur plusieurs générations, mais n’oublions pas le curé du village dont le rôle n’est pas moindre ou encore le facteur, non moins crucial factuellement. Scènes de village, rivalités permanentes, ragots et vérités mêlées, vacheries permanentes entre les uns et les autres qui entretiennent la haine, compromission et calculs roublards pour la mairie avec une extension quand un fils Hardouin, vétérinaire en ville, tisse des liens qui pourraient s’avérer rentables avec le député local dont une fille Maloret est la maîtresse ! C’est dense, bien plein, les dialogues savoureux, les situations cocasses pour le moins et réellement « hot » souvent – et même si ça date de 1933, ça y va !

Car venons-en au sujet du roman, il s’agit du sexe. La sexualité dans le milieu rural, pratiquée sans honte ou pudeur, telle que la vache et le taureau l’exhibe aux yeux de tous et des plus jeunes. Les adultes forniquent en famille ou avec celle des autres, les patrons troussent leurs employées, les gamins fricotent entre eux dans les champs ; ça se complique quand il y a viols et incestes, les uns arguant de tradition familiale, les autres y voyant dégénérescence ; le curé jongle avec les confessions des unes et des autres pour asseoir son autorité ou à l’inverse de ces pratiques, Ferdinand le vétérinaire, d’une pruderie exacerbée touchant au ridicule, voit du sexe même quand il n’y en a pas (« toujours porté aux pires situations, imaginait des saletés qui lui donnaient la fièvre »), au grand désespoir de sa femme qui réclame sa part.

Et la jument verte ? Morte, il en reste son image grâce à un tableau dont a hérité Ferdinand. Un chapitre sur deux, elle intervient et résume ou développe l’intrigue par son analyse ou sa théorisation des situations.

Excellent roman, d’une drôlerie irrésistible et d’une grande richesse d’analyse qu’on ne peut qu’aimer ! Allez, chauffe Marcel !

Commenter  J’apprécie          50
La Jument verte

Un livre drôle dans sa plus large partie. On a un aperçu de la France des années 1890 à partir des relations difficiles entre frères et familles rivales. Le goût du fric ou de la terre, l'influence de l'Eglise, les sordides traditions claniques d'un même bourg sont finement décrits. J'ai été un peu déçu de perdre le personnage de la jument verte au cours de l'intrigue. La fin, qui mêle merveilleux, drame familial et questions morales, est peut-être trop ambitieuse, en tout cas moins riante.
Commenter  J’apprécie          10
La Jument verte

Surprenant, paillard et jubilatoire!

Même s'il est vrai que le premier chapitre est au-dessus de la suite, pour ma part j'ai continué à me pourlécher les babines et me rincer l'oeil à la lecture de cette chronique rurale qui sent bon le terroir et le cul des vaches (et pas que des vaches), qui voit s'affronter les deux familles Haudouin et Maloret, rivales pour l'éternité depuis que le fils de la seconde a conduit au viol de la mère de la première par un soldat prussien.

Double idée géniale que de peindre le tableau sociologique du village de Claquebue à travers les moeurs sexuelles de ses habitants, et de faire exposer ces moeurs par une jument, verte et lubrique de surcroit, et coincée dans un tableau! Position hautement frustrante mais poste d'observation de premier ordre pour reluquer par le trou de la serrure les moeurs douteuses de la famille Maloret dans laquelle la pratique de l'inceste se transmet de génération en génération, celles très libres de la famille d'Honoré Haudouin, celles à l'inverse corsetées à l'extrême de Ferdinand Haudouin dont les tentatives pour juguler les mauvais penchants de ses enfants sont à mourir de rire.

Un roman très drôle, un peu lourdingue certes mais qui ne mâche pas ses mots, beaucoup plus réfléchi qu'il n'y parait, qui encapsule un petit peu de notre patrimoine socio-politique national.
Commenter  J’apprécie          324
La Jument verte

Dommage, je n'ai pas réussis à le lire jusqu'au bout.



Pour ma lecture démarrait bien mais petit à petit le récit s’essouffle et tout devient alambiqué...



Commenter  J’apprécie          120
La Jument verte

Lu (ou entamé tout au moins) quand j'étais enfant, ce livre me perturbait par son caractère franchement osé. J’avais du mal à concevoir que c’était le même auteur que celui des Contes du chat perché que j'aimais tant.

Par contre, plus jeune, j’étais insensible aux charmes véritables de ce livre, que j’ai relu avec un plaisir imprévu. J’ai d’abord beaucoup aimé la langue, le style enlevé. Aymé mélange avec bonheur les envolées lyriques, presque mystiques sur l’amour et la sexualité des familles, le rapport à la terre – et les tournures très parlées, simples, délicieuses en même temps par leur caractère désuet. J’ai aimé aussi l’inscription dans un contexte politique et social, la bataille des cléricaux et des républicains au tournant du 20e siècle, les familles rurales de l’époque, la place des enfants, de l’amour, des sentiments... Pour autant, ce livre ne semble pas avoir l’ambition d’être un grand marqueur de son temps. Ce n’est pas non plus un simple livre un peu érotique sur des troussages de jupon dans les campagnes. L’histoire n’a d’ailleurs pas grande importance. C’est une sorte de réflexion un peu mystique sur les liens entre la sexualité, le désir, la famille, la terre… Servie par un mélange heureux d’humour et de surnaturel. Truculent, je dirais d’un mot.

Commenter  J’apprécie          60
La Jument verte

Sur la 4e de couverture, je lis "un bain de santé et de bonne humeur". Et bien je n'ai probablement aucun sens de l'humour. Les femmes ne sont que sont des objets (pour le plaisir masculin), les hommes sont des animaux, et la jument verte est morte et enterrée dès la 15e page. J'ai abandonné ma lecture à la 122e.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Marcel Aymé Voir plus

Quiz Voir plus

Marcel Aymé

En quelle année est né Marcel Aymé?

1880
1897
1902
1910

10 questions
60 lecteurs ont répondu
Thème : Marcel AyméCréer un quiz sur cet auteur

{* *}