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Critiques de Marguerite Audoux (56)
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Marie-Claire

J’ai découvert cette autrice grâce à un reportage de France 3 Centre Val de Loire dédié aux romanciers régionaux. J’ai découvert le destin incroyable de cette petite fille pauvre placée dans un orphelinat puis dans une ferme solognote. Le texte est intéressant et agréable et le style m’a fait penser à George Sand ou Marcel Pagnol. Il est regrettable que cette autrice pourtant récompensée par le Prix Fémina en 1910 soit tombée dans l’oubli. Merci aux éditions Talents Hauts qui ont décidé de remettre sur le devant de la scène ces autrices injustement absentes des classiques de la littérature dans leur collection « Les plumées.
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Marie-Claire

« Lisez Marie-Claire... Et quand vous l'aurez lue, sans vouloir blesser personne, vous vous demanderez quel est parmi nos écrivains - et je parle des plus glorieux - celui qui eût pu écrire un tel livre, avec cette mesure impeccable, cette pureté et cette grandeur rayonnantes. » Octave Mirbeau - Préface



Prix Fémina en 1910, ce roman est d'une beauté époustouflante. C'est écrit avec toute la poésie contenue dans les yeux d'une enfant, par une autodidacte passionnée de lecture, qui raconte sa rude vie jusqu'à ses dix-huit ans.



« Les moutons ne trouvaient rien à manger ; ils couraient de tous côtés. Je ne les laissais pas s'écarter ; ils ressemblaient eux-mêmes à de la neige qui aurait bougé (...) Tout le bois était occupé à se débarrasser de la neige qui l'alourdissait : les grosses branches la rejetaient d'un seul coup, pendant que d'autres, plus faibles, se balançaient pour la faire glisser à terre. »



Petite, après le décès de sa mère, elle est confiée à des religieuses, puis ira travailler dans une ferme en Sologne, comme bergère puis lingère.

Dans la simplicité des termes, il ressort une une sincérité, une candeur qui donne force et profondeur aux sentiments ressentis par cet enfant.



On comprend au travers de son regard bien plus que ce que l'enfant comprend de la vie, de certaines situations qui lui sont étrangères de par son jeune âge. Quel tour de force en si peu de mots d'une innocence touchante.



« Je me glissai dans la chambre de mes parents et je fus bien étonnée de voir que ma mère avait une grande bougie allumée près de son lit. Mon père se penchait sur le pied du lit, pour regarder ma mère, qui dormait les mains croisées sur sa poitrine. »
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Marie-Claire



Je ne connaissais absolument pas l'autrice, lauréate du prix Femina en 1910 et l'ai découverte lors d'un challenge. Quelle belle découverte !

J'ai adoré suivre Marie-Claire de sa plus jeune enfance jusqu'aux premières années de sa vie d'adulte.

Sa mère décède alors qu'elle est toute petite et son père les place elle et son aînée, à l'orphelinat où Soeur Marie-Aimée fera office de maman de substitution.

Alors que celle-ci lui trouve une place de vendeuse, une fois Marie-Claire adolescente, la mère supérieure en décide autrement et pense la punir en l'envoyant dans une ferme pour être bergère.

Marie-Claire c'est le roman des petites gens, du savoir et du bon sens paysan, la simplicité mais aussi la dureté de la vie du petit peuple.

Roman très émouvant et héroïne très attachante.

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L'atelier de Marie-Claire

Après avoir découvert "Marie-Claire", prix Femina 1910, j'ai continué dans la découverte de Marguerite Audoux avec 'L'atelier de Marie-Claire". Ce livre est tout aussi bon. Il nous plonge dans la découverte du monde des petites mains. Des couturières qui travaillaient énormément pour des salaires de misère, sans aucune couverture sociale et sans revenus pendant les périodes de chômage. L'ensemble est très bien écrit et on ressent bien les difficultés de ces femmes qui avaient dû quitter la province pour beaucoup d'entre-elles.

Il est bien dommage que l'oeuvre de Marguerite Audoux soit tomber dans l'oubli !

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L'atelier de Marie-Claire

Romancière autodidacte oubliée qui a donné son nom à des établissements scolaires ou quelques rues, Marguerite Audoux a pourtant été une des première femme à obtenir le Prix Femina en mettant sur le devant de la scène des personnages qui avaient peu de place dans la littérature, ou du moins, qui voyaient leurs voix rapportées : les femmes ouvrières.



J'ai lu directement ce roman ne sachant pas qu'en réalité c'était la suite de son premier roman, Marie-Claire, mais cela n'a gêné en rien ma lecture.



Dans ce roman social digne d'un Emile Zola sans le côté flamboyant, les descriptions réalistes fines ou la richesse narratologique qu'on trouve chez son compère, Marguerite Audoux fait suivre à son lecteur le quotidien des couturières dans un atelier parisien ainsi que celui du couple qui le gère. Bien qu'on y trouve des personnages masculins, ils ont assez peu de relief. On suit autant la pénibilité du travail de ses femmes que les difficultés de gestion et d'adaptation à la concurrence que les habitudes des bourgeoises qui souhaitent s'afficher à la dernière mode et ont des exigences et pas le moindre égard pour celles qui confectionnent les merveilles uniques dont elles se parent.



J'ai trouvé ce roman très dynamique, avec une langue toute en simplicité et surtout très fluide qui retranscris les accent et dans lequel on sent une grande authenticité. Et une fois encore, sachant qu'elle ne disposait pas du cercle de relations de ses collègues masculins et qu'elle n'avait pas eu non plus accès à la même éducation, l'écriture d'un tel roman force le respect. J'ai particulièrement aimé l'ensemble des détails qui donnent à cette histoire son aspect si "vrai" et nous fait nous attacher aux personnages : les petites histoires entre employées, leurs vies personnelles parfois difficiles, les chansons qui ponctuent leurs journées.

Tout cela m'a rappelé des scènes de vie qu'on avait pu me raconter dans ma famille maternel, d'où le fait aussi que j'ai été aussi émue.



Encore une fois, cette lecture me fait déplorer cette invisibilisation des romancières au profit des hommes qui déjà avaient plus d'avantages que les femmes. Ce fut une bonne découverte, peut-être pas grandiose ni inoubliable, mais à l'heure où on parle de "fast fashion" , d'exploitation d'enfants et de femmes dans des ateliers de confections des pays du tiers-monde et de pénibilité des travaux manuels, le propos de ce roman résonne de façon très moderne.
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Marie-Claire

La vie de la petite Marie-Claire bascule dès l'âge de cinq ans à la mort de sa mère. Son père, dans l'impossibilité de prendre soin d'elle ainsi que de sa soeur, les confie au couvent pour qu'elles grandissent avec un minimum d'éducation et de religion et trouvent une place "dans le monde" avec l'aide de la mère supérieure. Le destin de Marie-Claire sera-t-il de devenir demoiselle de mode, nonne ou paysanne ?



Ce court roman de Marguerite Audoux a été récompensé du prix Fémina 1910. Récit d'une enfance puis d'une adolescence esseulées au début du XXème siècle, alors qu'un destin sans éclat se dessine pour une héroïne touchante quoiqu'assez ordinaire. Toutefois Marie-Claire est vive et a du tempérament, ce qui lui permettra de traverser les écueils de sa jeune existence dont les rênes sont tenues par d'autres mains que les siennes.



Ce roman ne me laissera pas un grand souvenir. Bien qu'Octave Mirbeau explique au lecteur en préface qu'il ne pourra pas trouver plus belle oeuvre littéraire, j'émets plus de réserve. J'ai pas mal pensé à George Sand pendant ma lecture. Il se dégage une douceur, une rusticité et une authenticité qui lui donne l'accent de la réalité et le relief des beaux sentiments.





Challenge MULTI-DEFIS 2023

Challenge PLUMES FEMININES 2023
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Marie-Claire

Ce livre, découvert suite à l'écoute d'un podcast, est un petit bijou qui nous raconte l'histoire bien triste de cette orpheline, Marie-Claire.

Après un début en peu long dans une institution religieuse, qui m'a fait douté de ce choix, le livre prend de la force et nous révèle le talent cette auteure, qui de part son histoire, n'était pas prédestinée à écrire et encore moins à être éditée. Mais le destin en a décidé autrement pour notre plus grand bonheur. Cette histoire atypique racontée dans la préface donne encore plus de force à ce roman et à cette histoire.
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Marie-Claire

Largement autobiographique, Marguerite Audoux y décrit son enfance dans la France provinciale de la fin du XIXème siècle. Dans un épuré mais jamais naïf, roman social autant que d'apprentissage, le récit pose la question de la construction de soi dans une totale insécurité affective et matérielle.

Je crois que j'aime ces textes un peu désuets par ce qu'ils racontent de l'enfance d'une génération désormais disparue. J'ai par exemple lu presque tous les Zola: j'ai toujours aimé me transporter dans ces modes de vie révolus qui mettent en évidence l'accélération de la marche du monde au vingtième siècle bien plus que n'importe quel manuel scolaire.




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L'atelier de Marie-Claire

C'est la suite du roman Marie Claire. Dans cette deuxième partie, Marguerite Audoux raconte sa vie de couturière dans un atelier de la capitale, à la fin du XIXème siècle. On plonge dans le Paris de Zola sous le prisme de la condition de la femme au cœur du monde ouvrier de la Belle époque. A la misère sociale et l'insécurité de l'emploi, s'ajoute donc leur statut inférieur qui les met sous la tutelle des hommes.

J'ai été touchée par la sensibilité de son écriture et son sens de l'observation mis en valeur par le choix d'un vocabulaire très juste. Ce qui frappe également en refermant le livre c'est la profondeur qu'elle donne à chaque personnage et la structure du récit qui, l'air de rien, aborde toutes les thématiques propre au roman social. A la fois œuvre littéraire et témoignage historique, la lecture de L'Atelier de Marie Claire est une lecture érudite et instructive, toute en étant facile d'accès.




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Marie-Claire

J'ai relu avec plaisir pour le challenge Riquiqui ce livre découvert en 2019 et non critiqué. C'est l'histoire d'une enfant orpheline élevée au couvent puis placée dans une ferme comme bergère puis lingère. L'écriture est très agréable. On suit la vie de Marie-Claire. Sous l'autorité des religieuses, elle apprend à lire, à coudre et si la vie est dure, on sent toujours un certain recul, une ironie sur les gens et les évènements. Placée à la ferme, elle sera plutôt bien traitée mais les conditions sont difficiles. En ce temps-là, les domestiques étaient parfois considérés comme des meubles faisant partie de la maison. Ils pouvaient aussi être mis à la porte sans autre forme de procès, sans motif réel. Il était bien entendu fou de croire que l'on pouvait sortir de sa condition. Marie-Claire l'apprendra avec cruauté.

Pas de pathos. C'est doux, naïf, très naturel.
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Marie-Claire

Lu après «l’atelier de Marie-Claire », lecture à rebours donc, ce texte origine, prix Femina 1910 (quelques années après celui de Myriam Harry « La Conquête de Jérusalem » un très bon cru aussi) se lit très bien, sans gêne car les deux histoires n’ont pas de liens entre elles mais le style simple et mélancolique y est reconnaissable.



Marie-Claire c’est l’enfance d’une petite fille, celle de Marguerite Audoux : texte donc autobiographique, placé dans un orphelinat chez des sœurs comme on les imagine à l’époque (mais est-ce que cela a changé?) un peu revêches ou il ne fait pas bon rigoler



Une éducation stricte faite de prières, de travaux féminins pour tout apprentissage et de vie collective



Un séjour assez dur pour M.C pensionnaire agitée et peu encline à la discipline de l’établissement dirigé par une sœur véritable goule à cornettes (ici pas de sympathique sœur à l’air renfrogné trinquant au gros rouge ou Rock'n nonne comme Marie-Clarence de « sister act » que de la sœur maigrichonne et osseuse et de la tisane aux orties blanches qui pique) mais idéalisé par la présence d’une jeune sœur aimante (même pour le curé) et protectrice



Après un séjour au pensionnat rempli de spiritualité chrétienne, de prières quotidiennes et de menus apprentissages aidant à l’élévation féminine M.C est placé chez un couple de paysans. Bergère, elle appréciera cette vie champêtre ainsi que sa famille d’accueil mais sans vraiment y être adaptée



Devenue lingère dans une famille beaucoup moins accueillante elle vivra son premier amour avec Henri le frère de la maîtresse de maison.

Les conventions à la campagne, certaines mésalliances n'étant pas tolérées, rendrons ces amours malheureux puis M.C sera happée par la vie a paris



Une vie simple et narrée sans trop d’émotions ni de misérabilisme mais avec beaucoup de réalisme et de lucidité on sent que cette vie là a été vécue ainsi: la vraie vie donc (mais pas celle de Dieudonné Aline)



Cela fait plaisir toute cette simplicité, style et sujet, c’est très accessible et ça repose des ouvrages normalisés d’ écrivains d’atelier d’écriture ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui. On se plonge dans un monde disparu qui est a des années lumière du notre.



C’est un bon livre comme dirait Tolstoï  il transmettre des émotions et donne envie de lire.

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Marie-Claire

Marguerite Audoux (1863-1937) eut une vie difficile. Orpheline, elle passa neuf ans à l’orphelinat chez les sœurs , c’est là, qu’elle apprit à lire . Ce roman autobiographique se compose de trois parties  : sa prime enfance, la mort de sa mère, le père qui part, et son entrée à l’orphelinat de Bourges, son morne quotidien. La deuxième partie se situe à la ferme de Villevieille, Maître Sylvain et son épouse Pauline, entourent la petite bergère d'une sincère affection . Durant les soirées, elle s’adonne avec passion à la lecture. Le fermier meurt et de nouvelles péripéties s’annoncent dans la troisième partie . La ferme est reprise par M. et Mme Alphonse la jeune fille tombe amoureuse d'Henri Deslois, le frère de la fermière . Cet amour est inconcevable et la mère du jeune homme interdit à Marie-Claire de revoir son amoureux. Celle-ci retourne alors au couvent, où elle revoit sœur Marie-Aimée, celle qui lui a tant manqué durant toutes ces années, avant de partir pour la capitale.

C’est un récit émouvant, sincère, plein de grâce. (Prix Renaudot en 1910), une écriture concise, une lecture agréable, un moment de détente appréciable.

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L'atelier de Marie-Claire

l’atelier de Marie-Claire

On y meure timidement sans bruit, sans effusions, sans déranger personne on y travaille jusqu’à point d’heure pour gagner presque rien et on ne lève les yeux de son travail que pour rentrer chez soi si bien entendu il n’y a pas des heures supplémentaires à faire.

On subit la dure réalité de l’offre et la demande, la demande pressante de la cliente reine pinailleuse qui ne règle pas tout de suite son dû , on souffre du froid à l’atelier et ensuite à la maison, on souffre de la faim, on supporte l’agressivité et la bêtise des mâles et la rapacité de la famille, parfois la tuberculose s’en mêle et vous emporte rapidement les poumons, ensuite la vie.

Une charge de travail éreintante pour un salaire de misère. Une vie étriquée tout en privations. Ensuite une mort rapide sans tambour ni trompette sans savoir pourquoi comme pour Madame Dalignac et un corbillard avec si peu de personnes derrière



Elle est morte sans voir le printemps

Qu'elle avait donc du courage

Elle est morte sans voir le beau temps

Ni derrière, ni derrière

Elle est morte sans voir le beau temps

Ni derrière et ni devant

(Paul Fort chanté par Georges Brassens: arrangement)





Une narration avec juste un peu de misérabilisme qui n’en est pas un car cette auteur est issue de ce monde de couturières pauvres, un lumpenprolétariat féminin, accablées de travail ingrat et éprouvant Auteure qui a vécu cette vie de misère c’est déjà bien d’en parler et de témoigner sinon d’autres, des écrivains professionnels « de souche », l’aurait fait mais avec quelle authenticité? Il y a beaucoup de fatalisme et il n’y a en fait pratiquement qu’une unité de lieu: l’atelier cela donne malheureusement un petit coté théâtral qui est vite oublié grâce à la prose simple et efficace de M. Audoux



c’est doux, c’est sobre, c’est (à l’ancienne) très féminin. Marguerite Audoux nous raconte la vie de son atelier sans fioriture et c’est du vécu. Il y a peu d’écrivains autodidactes qui viennent du peuple et ont travaillés de leurs mains avant de passer à l’écriture. Ceux en plus qui ont acquit une renommé littéraire sont encore moins nombreux, Pierre Magnan, Alphonse Boudard, Claude Michelet, c’est donc un vrai tour de force qui impose respect car la narration c’est de l’authentique





Il y a une vraie amitié un peu brutale parfois et gauche qui lie ces ouvrières qui sont pleines de vie malgré le travail





Une scène avec un chat qui attrape une souris et joue avec qui m’a vraiment rappelé Cendrillon (le film) avec Lucifer le chat de Madame de Trémaine qui fait passer un sale moment à Gus. La souris échappe au malotru au plus grand soulagement de toutes (s)



Une scène de racisme envers un noir qui a le bon goût de faire savoir que qu’« il a du sang rouge aussi; et ses mains ne sont pas sales » Il est toujours sidérant de penser que des gens qui ne sont pas grand-chose puissent trouver quelqu’un qui soit encore moins qu’eux et le mépriser. Bêtise humaine incommensurable qui blesse la sensibilité de Marie-Claire.

Une bien jolie histoire mais bien triste car tout au long de cette narration on souffre pour ces personnages que l’on prend en sympathie

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Marie-Claire

Il y a quelques semaines, j'ai écouté un podcast de l'excellente émission de France Culture, Entendez-vous l'éco, consacré à la Belle Epoque, et, en son deuxième volet, à la condition des femmes ouvrières, en s'appuyant sur l'œuvre de Marguerite Audoux.



Les extraits de ses romans illustrant l'émission m'avaient bien plu, j'ai cherché et rapidement trouvé une version électronique de ses œuvres complètes, et je me suis plongée aussitôt dans Marie-Claire, premier volet de son autobiographie romancée (peut-on parler d'autofiction pour un roman de 1910 ?).



A la mort de ses parents, Marie Claire est envoyée dans un orphelinat, seule sa sœur pouvant être recueillie par une cousine. Elle se lie d'amitié avec Sœur Marie-Aimée, qui a pour Marie-Claire des sentiments presque maternels.



Mais l'enfant doit quitter le couvent et est placée comme bergère dans une famille de fermiers de Sologne. Un quotidien rude, travailleur, où tous sont logés à la même enseigne. 



Dans une langue simple, un style très clair et précis, Marguerite Audoux raconte en phrase simples le quotidien de la campagne où, en hiver, des loups viennent encore emporter des moutons ! Où les convenances doivent être respectées, et où il est hors de question d'imaginer des relations inter-classes sociales.



La fin du roman nous la voit embarquer dans un train pour Paris où elle deviendra ouvrière.



A suivre donc, très bientôt ! 



A noter que ce roman a été préfacé par Octave Mirbeau et a reçu le Prix Femina en 1910 ! 



Il a, par ailleurs , inspiré le titre du magazine éponyme.




Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Marie-Claire

Voilà une histoire toute simple, celle d'une petite fille qui se retrouve dans un orphelinat. La mère est morte, le père s'en va et deux petites filles se retrouvent dans une grande maison. C'est l'histoire de la plus jeune que nous suivrons . Perdue dans ce grand bâtiment, sans repère, elle va découvrir les autres fillettes et soeur Marie Aimée qui va la protéger.



Finalement le temps de l'orphelinat se termine et Marie-Claire se retrouve bergère dans la campagne solognote.



De pas en pas on accompagne cette petite Maire-Claire jusqu'à son départ pour Paris.



Le texte est d'une finesse et d'une beauté rare, rien en trop, un ton juste c'est un petit bijou . le récit des amours de soeur Marie Aimée est d'une rare délicatesse. Cette auteure oubliée, qui néanmoins eut le prix Fémina , mérite vraiment d'être redécouverte ( texte trouvé sur liseuse pour ma part ).
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Marie-Claire

Ce roman de Marguerite Audoux, qui a obtenu le prix Femina en 1910, est tombé dans l’oubli. Il a pourtant rencontré un grand succès et donné son nom au magazine féminin éponyme.

Ce roman autobiographique, nous raconte l’enfance de Marie-Claire, petite orpheline de cinq ans. Le père est un ivrogne et, à la mort de la mère, elle est séparée de sa sœur et confiée aux religieuses. Là elle se prend d’affection pour sœur Marie-Aimée au prénom prédestiné et qui sera comme une mère pour elle.

Marie-Claire quittera les murs protecteurs du couvent pour être placée comme bergère chez des fermiers. Elle découvre alors la vie de la campagne - nous sommes en Sologne- et les travaux de la ferme suivant les saisons.

A travers ce témoignage naïf, on palpite au gré des amours enfantines, des frayeurs lorsque le loup rôde, et on s’émeut lorsque la jeune fille fugue pour retrouver sa chère sœur Marie-Aimée.

Le style, d’une grande simplicité, est tout en suggestions, ce qui le rend si émouvant. La petite Marie-Claire sait observer et nous découvrons la vie à travers ses yeux d’enfant. Même si l’existence n’est pas toujours facile, tout est pur, innocent et plein de vitalité, ce qui donne un charme indéniable à ce petit roman.

Cette description de la vie paysanne fait songer à Georges Sand, mais l’écriture de Marguerite Audoux a cette simplicité, cette sincérité qu’on ne retrouve pas chez la grande romancière du XIX e siècle.

Ne nous y trompons pas : derrière la simplicité du texte, il y a une densité littéraire.

Un bon moment de lecture

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De la ville au moulin

Qui se souvient de Marguerite Audoux couronnée par le Prix Femina en 1910? Cette gamine abandonnée par ses parents placée comme bergère qui montera à Paris, deviendra couturière, croisera la route d'Octave Mirbeau ...

de la ville au moulin est paru en 1925. Annette a voulu séparer ses parents lors d'une dispute plus violente que les autres, sa hanche est fracturée. Si elle peut remarcher elle reste boiteuse...Ses parents finissent par divorcer et Annette se retrouve en charge de ses frères et soeurs. Courageuse, attentive à leur bien-être elle trouve l'énergie pour faire face aux temps difficiles. Les années passent, elle a décidé de ne pas se marier pas question de revivre le cauchemar de son enfance mais la vie ....

Ce roman est d'une modernité ahurissante. Imaginez une femme refuser le mariage, refuser l'autorité d'un mari , gagner sa vie pour subvenir à ses besoins, vivre selon son coeur et hors des normes de la société et de l'Eglise. Passera t'elle à côté du bonheur? Arrivera t'elle à vivre selon ses aspirations ? Un texte qui se lit facilement, la nature est là omniprésente, les personnages prennent corps et âme sous nos yeux. La vie est difficile pour les petits, la guerre de 14 ne laissera pas de familles intactes. Un beau roman, une auteure à découvrir.

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L'atelier de Marie-Claire

Même si Marguerite Audoux a écrit "L'atelier de Marie-Claire" dix ans après, il est bien dans la continuité de "Marie-Claire" roman autobiographique qui a reçu le prix Femina en 1910.

Après la campagne, la jeune fille se retrouve en ville. Marie-Claire a quitté sa Sologne pour monter à Paris et trouver en emploi. Elle est embauchée comme couturière dans un atelier à façon qui se trouve dans le quartier de Montparnasse.

Marguerite Audoux décrit parfaitement le monde du travail, en particulier celui des femmes dans le Paris des années 20.

Alors que les patrons, M. et Mme Dalignac sont plutôt bienveillants, les ouvrières et la patronne sont parfois dans l'obligation de travailler la nuit pour satisfaire des clientes capricieuses, la tuberculose ne les épargne pas, et le travail n'empêche pas le chômage et la misère durant les périodes sans commande de travaux de couture.

Beaucoup de couturières emmènent du travail à la maison même si elles sont très âgées comme la voisine de Marie-Claire.

On voit aussi comment l'atelier va être transformé pour faire du prêt-à-porter car c'est la période des grands magasins parisiens avec le printemps et la Samaritaine.

Mais ces ouvrières sont aussi des femmes qui connaissent la violence, femme battue, enceinte et abandonnée, malade et dans l'obligation de travailler.

Si Marie-Claire va certains dimanches à la campagne, elle aime Paris et les balades boulevard Saint-Michel et surtout au jardin du Luxembourg.

Marguerite Audoux décrit donc avec justesse un milieu social sans avoir à rougir face au réalisme d'Emile Zola.





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Marie-Claire

Je ne connaissais Marguerite Audoux que parce que c'est le nom de la bibliothèque de Paris centre et « Marie-Claire » parce que c'est le nom d'un magazine. Alors c'est une belle découverte et j'ai apprécié de pouvoir mettre un nouveau nom sur ma liste de plumes féminines.

Marguerite Audoux a écrit un roman que l'on pourrait qualifier aujourd'hui d'autofiction et je viens de découvrir qu'il a été récompensé par le prix Femina en 1910 et que le titre Marie-Claire a donné son nom au magazine féminin créé dans les années 30.

J'avais un peu d'appréhension parce que la vie d'une petite orpheline cloîtrée dans un couvent ne m'intéressait pas à priori. Pourtant, les talents de conteuse de l'autrice m'ont convaincue qu'elle a sa place dans la littérature française.

Elle raconte l'histoire d'une petite fille qui a du caractère et qui va grandir dans un couvent en Sologne dirigé par une mère supérieure acariâtre. Heureusement elle rencontre des personnes généreuses et s'éprend de soeur Marie-Aimée. Elle aime la lecture et moins les travaux ménagers.

Marie-Claire n'est pas rebelle mais elle est impertinente quand il faut. Pour autant, la mère supérieure impose à l'adolescente qu'elle est devenue, de travailler comme bergère, pensant la punir. Malgré la séparation d'avec soeur Marie-Aimée elle réussira à être heureuse chez Pauline et Maître Sylvain. Mais sa vie de bergère s'arrêtera en échange de travaux de couture quand Monsieur et Madame Alphonse reprendront la ferme.

Marie-Claire est vraiment un beau personnage qui aime les autres et sa chaleur est réconfortante au vu de sa situation sociale.

Parfois j'ai eu peur de flirter avec un sentimentalisme exacerbé mais Marguerite Audoux reste toujours à la frontière du roman à l'eau de rose parce qu'elle a le sens de l'observation et que ses descriptions du monde sont essentiellement centrées sur les personnes que Marie-Claire rencontre dans sa jeunesse, de tout niveau social.

Mais son histoire ne s'arrêtera pas là. D'ailleurs, la fin lui offre des perspectives que je ne veux pas dévoiler. Je vais me hâter de la retrouver dans le roman suivant « L'atelier de Marie-Claire ».





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Marie-Claire

J'avais lu "l'atelier de Marie-Claire" dans la collection "les plumées" chez les éditions Talents Hauts, qui est la suite de Marie-Claire. J'avais aimé ce roman qui se passe dans un atelier de couture au début du siècle, mais j'ai vraiment été touchée par ce premier court roman autobiographique. La narratrice y raconte son enfance à l'orphelinat puis comme employée de ferme. C'est un beau témoignage, très bien écrit et touchant, qui remporta le prix Femina en 1910.
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