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Critiques de Maria Pourchet (559)
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Western

Mais qu’a donc tant plu aux afficionados de Western qui pullulent parmi les lecteurs (ils sont même dans le jury du prix de Flore) ?



La trame peut être. Cette analogie au western que l’autrice conserve du début à la toute fin et dans laquelle elle enferme ses personnages. Il y a le cow boy solitaire, la tenancière du bar, la traque, le nouvel espace à conquérir bref l’autrice tient à son idée et la conserve jusqu’au bout.



L’histoire, assez classique au fond. Un comédien reconnu qui doit revisiter le Don Juan de Molière juste avant de claquer la porte du projet, laissant le metteur en scène le remplacer par une actrice féminine (brillante idée du lâcheur). Dans la scène comme dans la vie, Alexis est libertin et égoïste. Il impose son amour puis il décide de se casser sans donner de nouvelles dans le sud de la France. Il y découvrira Aurore, jeune femme un peu paumée qui a trouvé refuge dans la maison de feu sa mère. Loin des hommes, de la perte de sens qui résumait sa vie. Près de son fils quand même qu’elle a embarqué avec elle.



Les prises de position, la référence à notre ère post #metoo, l’interrogation sur la place des femmes, sur la construction du couple et de l’amour. Why not.



Le style de l’autrice alors ? C’est vrai qu’elle le soigne. De l’omniprésence du narrateur aux phrases parfois incompréhensibles, son écriture est définitivement singulière.



Mon avis, c’est que l’autrice en fait trop. Les ficelles sont trop grosses, son écriture est exagérée et manque de fluidité. Quel est l’intérêt de trouver des punchline dans chaque chapitre (page, paragraphe ou même ligne)?

Pourquoi tant de scènes de sexe, pourquoi ces mots crus si fréquents ? Je n’ai pas saisi ce que cela apportait au texte, ni à l’histoire en général.



Cependant un passage brillant de trouve au cœur du bouquin, un phare dans la nuit, une goutte dans le désert : l’analyse du discours amoureux d’Alexis par un journaliste. Que c’est bien fait ! C’est drôle, c’est pertinent et pathétique. Vraiment j’ai adoré.



Alors, grâce à cette interlude littéraire parfaite cachée au milieu du roman (qui s’apparente plus à une analyse sémantique qu’à un passage de roman) je ne peux pas fermer définitivement la porte à l’autrice. Tant mieux, j’ai déjà acheté Feu qui ne terminera pas dans le barbuc au final.
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Feu

Quelle déception !

Je suis à contre courant de l'avis général, et du ressenti de la personne qui m'a recommandé ce livre.

C'est aussi la magie de l'art : on est touché, ou pas.

Je n'ai pas du tout aimé la tournure de l'écriture concernant les chapitres de Laure. Et le contenu de ceux se Clément ne peuvent d'amener à détester ce personnage qui compile tous les défauts : égoïste, intolérant..

Si l'amour doit nous faire ressentir le FEU, pitié que ce soit pour une histoire plus belle ! La leur est si plate, fade.
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Toutes les femmes sauf une

La narratrice parle à sa fille qui vient de naître et qui brisera le cycle des femmes de la famille.

L'histoire de cette femme m'a rappelé ma propre histoire et les injonctions de ma propre mère (qui sont des titres de chapitres) : Je ne suis pas ta copine, tu me diras merci, débrouille-toi, tu ne seras pas la dernière...

J'ai aimé que ce roman raconte que l'on peut se sortir de la souffrance de sa génitrice et ne pas reproduire sur son propre enfant le cycle de la douleur.

Une lecture qui m'a parlé et dont j'ai noté pleins de passages.

Quelques citations :

En attendant la maison j'en profite, c'est quelqu'un sur qui compter. (p.30)

Silence, pense au Sahel, aux Yougoslaves et surtout à elle. Elle, son enfance de merde à elle, le monopole de la souffrance qui la dispense de m'épargner. (p.47)

Je me materne très bien toute seule. Parce que la mère, c'est moi. (p.132)

L'image que je retiendrai :

Celle des dames roses (les aide-soignantes) qui sont seules à apporter de l'aide à cette nouvelle maman.
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Western

Cette chevauchée au cœur de la condition humaine et des relations amoureuses m’a très vite ennuyée après un début prometteur.

Imaginez un comédien dans le rôle de Don Juan qui disparait brusquement de la scène et de la vie parisienne.

Western fait référence à ces changements qui font basculer une vie et celle d’Alexis, comédien adulé, va prendre un sacré tournant. Réfugié dans un village perdu du Lot, il rencontre Aurore, mère de Cosma, elle aussi en retrait de la vie parisienne, et qui se pose de sacrées questions sur sa vie amoureuse. Tous deux vont se raconter à l’autre.

Et puis il y a ce journaliste fouineur qui va exploiter la correspondance d’Alexis avec Chloé, une élève comédienne qu’il a séduite et vampirisée. On découvre soudain un pervers un narcissique qui joue la partition de Don Juan. Mais le Don Juan du XXIe siècle n’est plus celui du XVIIe siècle. Il prend, il détruit et s’en va.



« Les messages d’Alexis constituent le bruit de fond d’une existence désormais vouée à les vouloir, à les attendre. Elle aurait pu vouloir autre chose ? Un rôle dans une pièce, un homme décent. Bien sûr que non, de sa volonté propre, Chloé a été doucement et progressivement privée, un véritable rapt doublé d’une sédation de la personnalité. »



L’histoire explore les coulisses de la manipulation psychologique, des relations toxiques mais également les relations amoureuses et le sexe.

Mais où est le fantasme, où est la vérité ? J’avoue m’être beaucoup perdue dans ce roman assez confus.

Je n'avais pas vraiment adhéré à Feu, et pas aimé le style de l’auteure. J’ai voulu tenter à nouveau l’aventure livresque mais ce Western ne m’a pas emportée bien loin. Peu convaincue par cette histoire alambiquée et un style à l’humour cynique qui me laisse de marbre, je crois que je passerai mon chemin au prochain roman.



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Champion

Ce roman prend la forme du journal d’un adolescent destiné aux médecins de l’établissement où il est hospitalisé. On explore la psyché d’un adolescent, somme toute assez étrange, sans avoir toutes les clés de lecture. Les milieux scolaires et familiaux sont décrits sans sentimentalisme ce qui rend le personnage principal attachant.
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Toutes les femmes sauf une

J’ai déniché ce titre dans une boîte à livres. Et je voulais remercier tous ces gens qui laissent tous ces livres dans des boîtes à livres. Je fais quand même bien souvent de belles découvertes. Je n’avais jamais lu Maria Pourchet, mais son nom m’était familier, et je craque souvent pour ces romans qui parlent de femmes et de maternité. Ce petit poche rose me tendait donc naturellement les bras… On retrouve donc Marie, dans une maternité, elle vient d’accoucher. Elle est seule et adresse ces mots à sa fille Adèle, allongée dans son berceau transparent (que l’on peut avoir peur de renverser). Le papa n’est pas là mais la mère de Marie non plus. Elle a bien trop à faire, et puis la route, la météo… Des blouses, roses ou vertes, et blanches, rentrent dans sa chambre et s’adressent à elle avec plus ou moins d’empathie. Marie s’accroche au lien fragile qui l’accroche désormais à Adèle et lui raconte les femmes de sa famille, sa conception, les colères et les envies de liberté. La voix de la mère, dont Marie ne sait se défaire commente beaucoup de ses gestes, même hors de sa présence. Au téléphone, après l’accouchement difficile, quand elle a su que Marie avait demandé la péridurale, elle lui a dit : « J’en étais sûre. Tu as raté ça. »… Dans ce livre, Maria Pourchet explore le lien à la mère et ceci m’a particulièrement touché. La sienne n’est pas piqué des vers (comme on dit) et n’a de cesse de laisser des phrases s’échapper de sa bouche, des phrases assassines, l’air de rien, mais qui agissent comme des serpents. Marie espère être une mère différente, une mère que les mots et la lecture ont peut-être sauvée. C’est un roman cru, qui n’oublie pas la crasse des relations et n’enjolive rien. J’ai beaucoup aimé.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Feu

Laure, prof de fac, 41 ans, mariée, deux filles (dont une ado rebelle, radicale même – « ta fille est du monde du non » -), mène une vie en apparence normale, en réalité insatisfaisante. Laure veut être encore désirée. La rencontre avec Clément et la relation charnelle qui s’en suit lui donne l’impression de renaître. Va-t-elle tout quitter, tout détruire pour cette passion devenue obsessionnelle ?



Lui, c’est Clement, 50 ans, cadre fort bien rémunéré de la « Banquise » – centre parisien de la finance. C’est un célibataire qui s’ennuie. Il a un chien qu’il appelle Papa, « pour faire crever de rage sa très sainte mère. » Cynique et résigné il veut bien retrouver Laure de temps en temps mais pour lui « être amoureux c’est ordinaire et casse-gueule. »



La passion physique qu’ils vivent durant deux ans est faite donc d’hésitations, de reculades et de mensonges. « On ne partage rien… On ne se comprend pas… Ses idées c’est vivre, les miennes c’est attendre« , pense Clément. Dans cette histoire on aime trop ou bien on n’ose pas aimer.



La famille est très présente autour des deux personnages. Surtout la mère et la mère de la mère de Laure, imposantes et bavardes. Depuis l’au-delà elles donnent fréquemment leur avis. Leurs réflexions sont hilarantes : « La mère de ta mère qui servait debout ses fils attablés, rigole de là-haut. »



Les chapitres, courts, alternent entre les monologues de Laure qui se parle à elle-même à la 2e personne du singulier et ceux de Clément qui s’adresse à Papa. Ils proposent ainsi deux points de vue de la même situation. En guise de titres, les constantes médicales de Clément sont une trouvaille originale. Il y a énormément d’humour dans ce livre détonant, voire explosif. Le texte est dense, riche, puissant. Il est une photo fidèle d’une certaine France d’aujourd’hui souvent livrée à la solitude. L’écriture est audacieuse, implacable, caustique et le débit très nerveux. Le suspense agrippe jusqu’aux dernières pages, déchirantes. Car peut-il y a avoir une fin heureuse à une histoire incandescente ?
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Western

Je me suis laissée tenter par les bonnes critiques que j'ai lues de ce livre.



Bon. Je n'ai pas pu le finir. J'ai essayé, pourtant. Le style ne me convient pas. Et j'admets volontiers que l'autrice a un vocabulaire très riche, sait joliment formuler ses phrases pour décrire des situations, des émotions, des faits. Mais j'ai trouvé ça incroyablement lourd. Rien n'est décrit de manière fluide, les idées s'enchaînent, sans forcément des liens logiques ou des temps de pause. Quelques passages avec ce style de plume sont toujours les bienvenus, car j'aime voir les compétences d'écriture que certaines personnes sont capables de montrer. Mais là, j'ai vu ça comme un étalage. J'ai trouvé ça ridicule à certains moments. Le livre n'a de western que ce que l'autrice a voulu croire, le rappel à chaque fin de chapitre me remplissait à chaque fois d'un gros malaise. Je m'attendais à autre chose.



Je conseille quand même ce roman, même si je lui mets une moitié de notation, juste pour le style d'écriture particulier qui peut vraiment être appréciable à certains moments.
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Rome en un jour

Une fête d'anniversaire surprise est organisée par Marguerite, pour son compagnon Paul, sur les toits de Paris. La vue est splendide, le buffet est prêt, les convives triés sur le volet. Seul bémol : les hôtes n'arrivent pas...



Et pour cause : le couple se déchire à l'occasion d'une ultime dispute. Les invités patientent d'abord, puis s'inquiètent (un peu), se lassent enfin et se laissent aller à la médisance, au jugement.

Et tout un chacun se révèle.



Amours déçues, amitiés factices, relations de convenance, vies mornes ou gâchées, rancœurs, désillusions, superficialité se dévoilent au fil de portraits au vitriol, servis par une plume acérée, ironique, un brin guindée (comme les invités, d'ailleurs). Ils s'aiment (un peu) puis se détestent (beaucoup) et force est de constater qu'on s'en délecte (à la folie). Une tranche de vie qui se dévore en quelques heures, divertissante, subtile, dérangeante.
Lien : https://www.figuresdestyle.o..
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Western

Je n'ai pas été aussi enthousiaste que je l'aurais cru. Pourtant, l'histoire m'a bien accrochée.

L'histoire, c'est celle d'Alexis Zagner, un artiste renommé, comédien de théâtre adulé, qui disparaît du jour au lendemain. Il s'installe dans un coin perdu du Lot, dans la maison qu'il a achetée en viager. Sauf que c'est aussi l'histoire d'Aurore, une jeune femme un peu cassée par la vie, par les hommes surtout. Aurore a besoin de souffler ; elle va se réapproprier, avec son fils, la maison de sa mère tout juste décédée, dans un village perdu du Lot.

Je ne veux pas dire la suite, ce serait dommage, mais j'ai beaucoup aimé cette ambivalence entre les personnages. On se prend rapidement d'amitié pour Alexis, qui arrive avec douceur dans la vie d'Aurore. Et finalement, l'autrice joue avec le jugement du lecteur, et j'ai trouvé ça très intéressant.



La plume est acerbe, aiguisée, dense, et j'ai aimé aussi. L'autrice s'autorise à parler directement, à dévoiler au lecteur au fil du roman le western. Il se dégage de cette façon d'écrire quelque chose de tout à fait unique, nouveau, intéressant.

Au départ, on a du mal à comprendre le lien entre les personnages. J'ai mis du temps à rentrer dans l'histoire, mais une fois dedans, on plonge.



Ce qui me fait mettre un bémol, c'est déjà une anomalie, et (c'est sans doute idiot) mais je suis toujours agacée par ce genre de "coquilles" quand je les vois. p. 108, on apprend sur la mère d'Alexis : "quitter à dix-neuf ans pour épouser enceinte, éperdue, son premier partenaire sexuel, le père d'Alexis" et déjà page suivante : "Elle n'était pas mariée au père d'Alexis". Bon, c'est pas grave, certes, mais mon côté psychorigide est titillé.

Et surtout (parce que la coquille, je l'avais oubliée au fil de la lecture), je n'ai pas trop aimé la fin. Ca manque de clarté selon moi, je n'arrivais plus bien à suivre, à être dedans.



En tout cas, c'est quand même une belle lecture, et -sans aucun doute- une autrice à suivre, car, quel talent !
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Western

Dans le texte de Maria Pourchet, tout le monde a son gun et sait plus ou moins s’en servir.

Contre soi, contre l’autre, contre le monde entier.



C’est l’épopée moderne à la sauce ketchup qui décortique les rapports alambiqués entre les deux sexes : ici le cache-poussière est un acteur, et l’héroïne est une gringa.

D’ailleurs, on est vraiment dans l’alambic avec ce style à 45°, ses paragraphes alcoolisés qui finissent souvent par de brûlantes surprises : c’est précis, ça claque, c’est bien Maria qui tient l’harmonica.



Alors on boue, on enrage, on ne veut pas y croire, on est éclaboussé, on sait qu’on n’en sortira pas indemne, qu’on reluquera de notre œil voyeur jusqu’au conversations privées jetées en pâtures à la vindicte publique.

On sait que ça se passe comme ça, on sait que raconter c’est déjà déformer, et que, lorsqu’il s’agit d’amour, de désir, de sexe, plus rien n’est rationnel.



Ah comme on est sonné, mais comme on a aimé !


Lien : https://pecayral.fr/western-..
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Feu

Si l'adultère est sans doute un des thèmes les plus anciens dans l'histoire de la littérature, il ne fait aucun doute que la version dynamitée et trash de Maria Pourchet est tout à fait novatrice.



L'autrice nous conte ici la relation entre Laure, professeur d'université, deux filles, un mari médecin, et Clément, célibataire, qui travaille dans la finance. Une relation fondée sur le hasard d'une rencontre, entre deux êtres qui n'ont rien en commun et ne se sont pas choisis.



Extérieurement, Laure a une vie qui devrait la satisfaire, un métier intéressant et une cellule familiale dite normale. Secrètement, elle vit dans le fantasme d'une aventure qui lui fera connaître de grandes émotions, comblera la platitude de sa vie conjugale auprès d'un homme gentil mais plutôt terne et l'aidera à supporter les provocations de sa fille aînée en pleine adolescence contestataire. Ses attentes sont immenses.

A l'inverse Clément ne demande rien et n'espère rien. C'est un homme passif, sans désirs, désabusé et cynique. Cherchez l'enfance... Un père absent et une mère castratrice, qui n'a eu de cesse de lui enseigner qu'une vie réussie sur terre ne doit être que "douleur et manque" ( Voir le magnifique portrait au vitriol de cette femme pp.180-182 Ed Livre de Poche). Il n'a pas d'amis, pas de vie sociale, et n'exprime ses pensées qu'en monologuant avec son chien, qu'il appelle papa -ce qui en dit long sur sa névrose.



Résumé de cette façon, cet adultère bourgeois entre une femme en demande assoiffée d'amour et un homme incapable d'en donner pourrait paraître classique, voire banal. Il n'en est rien parce que Maria Pourchet a ce double talent d'incarner des personnages d'une densité et d'une originalité remarquables, et celui de mettre une langue moderne et pétaradante au service d une histoire d'un pessimisme incroyable (Exemple : le morceau d'anthologie qu'est Andromaque en version ado rebelle pp. 162-164)



Sachez donc que la lecture de Feu ne vous épargnera pas. Parce que Maria Pourchet écrit comme on boxe, ça secoue, ça percute et ça cogne.

Je n'ai pourtant qu'un conseil à vous donner: n'ayez pas peur, bondissez sur le ring et colletez-vous à ce style dévastateur . Vous en sortirez étourdi, peut-être même amoché, mais qui s'en plaindra quand les coups procurent un tel plaisir.

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Western

Je me souviens d'une rencontre avec Maria Pourchet pour son précédent livre Feu où elle disait qu'elle s'interrogeait sur la place des hommes aujourd'hui et voulait les comprendre...et ça, c'est généreux.

Elle écrit sur eux et leur rapport aux femmes, aujourd'hui "fortes "!....



Oui, c'est encore le cas ici...son regard sur la rencontre sensible/intellectuelle d'une femme et d'un homme, sur la société et ses maux/mots plus largement (dans un autre temps, M P était sociologue et consultante) est aiguisé et percutant ,sans détour....d'autant que porté par sa plume particulière, pour laquelle j'ai toujours une impression en début de chaque livre de l'autrice d'etre sur un terrain accidenté et ensuite l'histoire avec son style me happe et c'est vraiment bien fait et goûteux.



Cette autrice se donne complètement à la création et là, il y a une originalité/ un cadeau de la/le narratrice/eur à partager par moment sa réflexion sur la fiction en cours au regard du concept du western et aussi de la figure de Dom Juan...

J'ai parfois ri.



De plus, je trouve cet écrit très en phase avec l'actualité des révélations #meetoocinema car ici est évoqué un #meetoothéatre que j'avais oublié !

Et, Maria Pourchet nous offre une riche démonstration/explication d'emprise.et d'abus, très détaillé et instructif.

" ...la performance néodomjuanesque : ravissement, contrainte, anéantissement, durcissement, abandon ." p202



Dans ce livre, il ya aussi de l'amour consenti....



Un livre dense à souhait, très contemporain sur le rapport homme/femme.
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Western

La prisonnière du désert (du Lot)

Aurore, mère célibataire, quitte Paris pour s'isoler dans le Lot. ("Parce que c'est toujours à l'ouest qu'on va, c'est bien connu.".) Après avoir enchaîné des relations amoureuses chaotiques, elle va pouvoir continuer à exercer son "non-operational bullshit job" depuis la maison héritée de sa mère. Un jour débarque Alexis, un acteur de théâtre qui fuit lui aussi Paris, alors que se monte la pièce Dom Juan sur son nom. Il cède son rôle à une comédienne ("#donnetonrôle") et disparaît juste au moment où le vent commence à tourner pour lui.

La rencontre avec Aurore sera digne d'un western : comme Joan Crawford, elle le désarme; comme dans Sept hommes à abattre, elle lui propose un nombre incalculable de fois du café; comme dans un western, les protagonistes se retrouvent à "un endroit de l'existence où l'on va jouer sa vie sur une décision, avec ou sans désinvolture, parce qu'il n'y a plus d'autre sens à l'existence que l'arbitraire".

A la fois satire de notre époque et anatomie de la vie amoureuse, Western est une grande réussite. L'autrice nous partage ses réflexions profondes et justes sur les rouages de nos vies et nous désarme par son humour.

"Il voudrait être quelqu'un d'autre. Ce désir-là, à vingt ans c'était des ailes. A quarante-cinq c'est un aveu de défaite, d'abandon."

Mais finalement, tout n'est pas perdu, car "A l'ouest on vit d'air et de légendes".
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Feu

J'ai pas aimé. le style est affreux, notamment les passages correspondant à l'homme (Clément), ceux qui correspondent à la femme sont légèrement plus compréhensibles, mais tout aussi médiocres. Tout est extrêmement convenu et prévisible, dans un monde parisien, bourgeois et décadent. C'est encore moins bien que Houellebecq. J'en déconseille vivement la lecture, mais tout lecteur pourvu d'une once de sensibilité est incapable de passer les premières pages. Moi je me suis forcé et je le regrette.
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Western

A mi lecture j'ai posé le bouquin et je ne le reprendrai pas

J'ai l'impression de lire un produit marketing avec ses passages obligés de cul

Même si l'écriture est stylée ça ne fait pas un livre très intéressant

mais je vois qu'il y a des critiques qui ont aimé beaucoup alors à vous de faire votre idée
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Feu

Quel livre ! Maria Pourchet s'empare du sujet le plus rebattu de la littérature, à savoir l'adultère entre deux personnes que tout oppose, qui n'auraient pas dû se rencontrer. Elle raconte le coup de foudre, puis la lente descente de cette relation, ses ravages, les désillusions, les humiliations que subissent les amants mais aussi leur entourage. Banal, vu et revu. Le chagrin d'amour et l'adultère hantent tous les romans de gare, mais aussi la littérature, la grande. C'était donc un projet très risqué.

Maria Pourchet s'en sort magnifiquement je trouve. Parce que la banalité, elle l'a traîne par les cheveux, elle la secoue au moyen d'une langue époustouflante, inventive, incisive, péchue. Elle fait parler alternativement l'homme, qui dit "je" et la femme qui dit "tu", comme si elle se regardait vivre, se jaugeait, se jugeait. Les deux amants n'ont de cesse de convoquer leurs mères, qu'ils ont toutes les peines du monde à tenir à distance, et qui les entravent. En revanche, la fille adolescente de la femme, véritable bombe incendiaire, est magnifique de colère, de révolte et de lucidité. Elle coupe dans le vif. Elle ne laissera rien passer. Nouvelle génération, nouveaux codes. Pour sa mère, elle fera un résumé ahurissant de Andromaque de Racine, un morceau de très haute voltige.

L'autrice dégomme à tout va, les masques tombent, et avec la manière. Monde du travail, amitiés, amour, famille, il ne reste plus grand chose debout à la fin.

Soyons francs, le chaos l'emporte. Mais Maria Pourchet n'utilise pas le scalpel clinique de l'analyse froide pour disséquer le monde. Son outil serait plutôt la rage, les ongles, le sang ; une vitalité qui ne cesse de vouloir s'exprimer. Et qui secoue tout ce qui l'en empêche. Et c'est pour cela que j'ai beaucoup aimé ce roman.

Un petit bémol cependant ; je trouve que la partie du roman relative à la passion amoureuse, le moment du coup de foudre, est un peu faiblarde. Je n'ai pas ressenti pour ma part le désir brûlant qui devrait se dégager de la situation. Ce qui brouille un peu la compréhension de la suite, à savoir la phase du retour de manivelle, qui elle est très bien écrite, mais qui du coup apparaît surinvestie.







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Western

J’ai trouvé ce roman dans une boîte à livres et je me suis laissée tenter, attirée par le nom de l’autrice (que je n’avais pourtant jamais lue) et par le titre. J’ai aimé le style et la plume mais je cherche encore le western.

C’est l’histoire d’Alexis, acteur vieux beau, qui a séduit la jeune femme de trop. Lire ce roman juste après que Judith Godreche ait raconté tout ce qu’elle a vécu avec des gars dans ce genre met un peu mal à l’aise. En plus d’être pathétique, Alexis en devient degueulasse, répugnant mais tristement banal.

J’ai lu en entier mais je n’ai pas été séduite.
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Western

Emballée par "Les impatients" j'étais ravie de poursuivre avec "Feu!" la découverte des romans de Maria Pourchet. Malheureusement j'ai été très déçue par ce livre flou, censé nous faire vivre une passion brûlante et qui m'a laissé de marbre. Bien décidée à me refaire un avis sur sa prose je démarre "Western" pleine d'optimisme. Las! Dans la veine du sauvage et de la découverte il n'y a que le titre qui reste. Le roman se veut contemporain de la crises mondiale sur le harcèlement sexuel des femmes, et de nombreux livres de témoignages majeurs ont été publiés, mais je ne vois pas ce qu'il y a de romanesque dans ce thème. C'est cousu fil blanc comme on dit, le style que j'aimais tant nous perd, nous laisse au bord du chemin. On ne ressent rien pour les personnages, les situations rocambolesques s'enchaînent, on n'y croit pas et l'auteure place des propos graveleux pour nous démontrer l'emprise du mâle sur la femelle... C'est lourd et à la limite du sordide et de l'indécent. Grosse déception.
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Feu

Laure est professeure, mariée, mère de deux filles. Clément est célibataire endurci, ponte aigri d'une grosse banque, seul avec son chien. Ces deux là se rencontrent pour l'organisation d'un colloque universitaire. Cela va changer leurs vies, leurs visions du couple, mais pas leurs caractères ni leurs attentes inassouvissables.



J'ai débuté le roman sur les chapeaux de roues : lecture à flot, d'une traite pour les 90 premières pages. Et puis je me suis lassée des personnages, au point de frôler l'abandon. Je n'ai pas réussi à trouver de richesse ou de tendresse particulière auprès de Laure, et encore moins de Clément. La première m'a semblé terne, le second imbuvable ; aucun sentiment d'attachement donc... Mis à part un intérêt fragile pour Véra, l’aînée de Laure, née de "père inconnu" bien avant son mariage. Ces trois personnages permettent à Marie Pourchet d'aborder des thèmes tels que : parentalité, solitude, sexe, rapports à son ascendance, rebellion adolescente, questionnements de société (exaltés et véhéments pour Véra, désœuvrés et plats pour Laure, acrimonieux et dédaigneux pour Clément).



Tandis qu'une narratrice floue s'adresse à Laure pour décrire sa situation, Clément s'adresse à "Papa", son chien... On alterne entre les deux visions de cette relation charnelle interdite, sentimentalement dangereuse, nocive, entre sincérité et mensonges, entre authenticité et faux-semblants.



Ce qui m'a maintenu en éveil, c'est sans conteste la plume acérée, travaillée, emportée de Marie Pourchet. Son style particulier est tantôt factuel à l’extrême, tantôt poétique (surtout lorsque la narratrice s'adresse aux aïeules de Laure). Marie Pourchet a tendance à jeter les mots sur la page, ce qui m'a parfois lassée, mais la curiosité a pris le dessus. Et heureusement car j'ai apprécié la dernière partie et la conclusion qui clôt définitivement les relations.
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