Chaque vendredi matin, Valérie Expert vous donne rendez-vous avec Gérard Collard pour leurs coups de c?ur...
Voici les références des livres présentés dans l'émission du 12 janvier 2018 :
- Vie de David Hockney de Catherine Cusset aux éditions Gallimard
https://www.lagriffenoire.com/103782-divers-litterature-vie-de-david-hockney.html
- Traité de savoir-rire à l'usage des embryons4 janvier 2018
de Anne AKRICH aux éditions Julliard
https://www.lagriffenoire.com/102855-romans-traite-de-savoir-rire-a-l-usage-des-embryons.html
- Par amour de Valérie Tong Cuong aux éditions du Livre de Poche
https://www.lagriffenoire.com/?fond=produit&id_produit=100958&id_rubrique=368
- Deux remords de Claude Monet de Michel Bernard aux éditions La Table Ronde
https://www.lagriffenoire.com/49683-divers-litterature-deux-remords-de-claude-monet.html
- Romain Gary s'en va-t-en guerre de Laurent Seksik aux éditions Flammarion
https://www.lagriffenoire.com/67180-divers-litterature-romain-gary-s-en-va-t-en-guerre.html
- Peggy dans les phares de Marie-Eve Lacasse aux éditions J'ai Lu
https://www.lagriffenoire.com/103270-divers-litterature-peggy-dans-les-phares.html
- Les enfants du dernier salut de Brull-Ullmann Colette et Jean-Christophe Portes aux éditions City
https://www.lagriffenoire.com/99913-divers-histoire-les-enfants-du-dernier-salut.html
Vous pouvez commander cette sélection sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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Moi aussi, je changerais bien de vie. Il y a toujours cette possibilité, et puis non. On reste. La seule idée de cette liberté nous suffit.
Les gens sont rarement seuls. Il y a toujours quelqu’un qui vous suit ou vous précède, sans le secret des souvenirs.
Quand on vous abandonne, il ne vous reste que cela. Ces riens-là. Les dernières images, comme des photographies. Ce sont des instants tellement simples, tellement humiliants de banalité.
C'était un moment intensément heureux qu'il conférait presque à la douleur ; il m'en fallait peu pour me réjouir d'être en vie, une année de plus.
Les gens, même quand ils sont archi-malheureux, ça ne leur traverse pas l'esprit une seule seconde que leur mode de vie ne soit pas enviable.
On se sent très puissant quand on cultive la terre. C'est aussi un danger, parce que l'agriculture c'est aussi posséder et contrôler. La question c'est toujours : comment cultiver sans étouffer, sans blesser, sans forcer ? Comment accompagner la nature plutôt que de l'exploiter ?
Le plus étonnant, c'est qu'au- delà bien sûr de la stupéfaction et du chagrin et de la torture quotidienne que représente ce deuil vivant, ce départ m'a aussi enlevé un.poids.Vivre à travers les yeux de quelqu'un, qui exige, qui vous juge, qui vous désire, qui vous compare, qui vous ignore, ce regard tout le temps posé, c'est épuisant, c'est dur.(...)
quand tout à coup ce regard n'existe plus, bien sûr, c'est vertigineux, on a le sentiment d'entrer dans une paix inouïe.
( p.58)
J'aime Conrad pour ses romans, mais aussi parce qu'il est un écrivain polonais émigré en Angleterre.Pour vivre en écrivain, il doit se transformer. C'est-à-dire qu'il doit s'arracher à son pays qui n'en est pas encore un et choisir une autre langue que sa langue maternelle pour écrire. Quand je lis ses histoires de vieux marins, j'entre avec lui dans la mer de l'inconnu: celle du langage.
( p.129)
Il peint à l'encre , sur de grands canevas, des corps nus et décharnés, des visages lacérés de tristesse. Les bras de ses modèles ressemblent à des branches mortes et les corps à des forêts de montagne lorsque les troncs dépourvus de feuilles se détachent des paysages enneigés.
Mais lâchez-nous la grappe, à nous, les gens sans enfants ! On s'en tape. Il y a un mot pour ça ? Il n'y a même pas de mots pour dire « non-parent », tellement c'est inconcevable dans notre bonne société chrétienne. On dit orphelin ou veuf ou célibataire mais pas non-parents.