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Citations de Marina Tsvetaieva (457)


L'âme pour l'homme commun
est le sommet de la spiritualité,
Pour l'homme spirituel, elle est presque chair.
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Insomnie


Qui dort chaque nuit ? Personne ne dort !
L'enfant crie dans son berceau,
Le vieillard est face à sa mort,
Le jeune homme parle avec son amie,
Le souffle, à ses lèvres, les yeux dans les yeux.

On s'endort ~ s'éveillera-t-on ici encore ?
On a le temps, le temps, on a le temps de dormir !

Un gardien vigilant, de maison en maison
passe, un fanal rose à la main,
et grondements saccadés par-dessus l'oreiller,
sa crécelle violente va gronder :
- Ne dors pas ! Résiste ! Je dis vrai !
sinon, c'est le sommeil éternel !
sinon, c'est la maison éternelle !
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Marina Tsvetaieva
Mes poèmes seront dégustés comme les vins les plus rares quand ils seront vieux.
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Je suis une page sous ta plume.
J'accepte tout.
Je suis une page blanche.
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A nouveau la fenêtre
Où l'on veille à nouveau
On boit du vin peut-être,
Peut-être on ne dit mot.
Ou deux mains sans raison
Restent inséparables.
Ami, chaque maison
A fenêtre semblable.
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Il n'y a pas besoin de mourir pour être mort.
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(Pourquoi est-elle venue? Pour se faire mal. C'est, parfois, tout ce qu'il nous reste.)
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Elle n'a rien oublié. C'est qu'elle se souvient trop.
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La nature dit: non. En nous le défendant, elle se défend, elle. Dieu, en nous défendant une chose, le fait par amour de nous, la nature, en nous le défendant, le fait par amour de soi, par haine de tout ce qui n'est pas elle.
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C'est le seul point faillible, le seul point attaquable, la seule brèche dans cette entité parfaite que sont deux femmes qui s'aiment. L'impossible ce n'est pas de résister à la tentation de l'homme, mais au besoin de l'enfant.
(...)
L'enfant : seul point attaquable qui ruine toute la cause. Le seul qui sauve celle de l'homme. Et de l'humanité.
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Mars

Ô pleurs d'amour, fureur !
D’eux-mêmes — jaillissant !
Ô la Bohème en pleurs !
En Espagne : le sang !

Noir, ô mont qui étend
Son ombre au monde entier !
Au Créateur : grand temps
De rendre mon billet.

Refus d'être. De suivre.
Asile des non-gens :
Je refuse d’y vivre
Avec les loups régents

Des rues — hurler : refuse.
Quant aux requins des plaines —
Non !— Glisser : je refuse —
Le long des dos en chaîne.

Oreilles obstruées,
Et mes yeux voient confus.
À ton monde insensé
Je ne dis que : refus.
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Marina Tsvetaieva
Je m'ouvre les veines : irrécupérable
Et ingarrottable, la vie coule à flots.
Mettez au-dessous assiettes et seaux !
Toutes les assiettes seront toujours plates,
Petits les seaux.

A côté, débordant
Sur la terre noire, nourrir la fougère,
Tombe, irréversible, irrécupérable
Et ingarrottable l'averse des vers.

6 janvier 1934
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Limaces rampantes des jours,
... Ouvrière cousant les lignes...
Qu'ai-je à faire de ma propre vie ?
Elle n'est pas à moi puisqu'elle n'est pas à toi.

Je ne me soucie guère de mes ennuis
Personnels... - Que manger ? Où dormir ?
Qu'ai-je à faire de mon corps mortel ?
Il n'est pas à moi puisqu'il n'est pas à toi.

Janvier 1925
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Mais la plus belle victoire
sur le temps et la pesanteur -
c'est peut-être de passer
sans laisser de trace,
de passer sans laisser d'ombre.
(...)

(Se faufiler)
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La lettre
On ne guette pas les lettres
Ainsi — mais la lettre.
Un lambeau de chiffon
Autour d’un ruban
De colle. Dedans — un mot.
Et le bonheur. — C’est tout.
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Je pense à ces cœurs que, trop jeune,
Vous n'eûtes le temps de lire,
Tandis que des lunes jaillissaient
Et s'éteignaient pour votre gloire.
Je pense à ce salon obscur,
Au velours penché sur la dentelle,
A vous qui m'auriez dit vos vers
Et moi- les miens- pour vous.
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Je sais tout ce qui fut, tout ce qui sera,
Je connais ce mystère sourd-muet
Que dans la langue menteuse et noire
Des humains – on appelle la vie.
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Hotel innova, 23 janvier 1939

[…] Je vois souvent Prague au cinéma, et toujours – comme ma ville, plus souvent encore je l’entends à la T.S.F. (la radio) – et toujours comme ma langue et ma musique. C’est l’endroit qui, de toute la carte, - m’émeut le plus. J’ai relu récemment « Le Golem », et aussitôt j’ai été happée par ce monde de brouillards et de visions qu’est resté pour moi Prague. (La campagne, je me rappelle – radieuse, Prague – rêveuse : couleur du rêve.)
Par hasard, récemment – j’ai rencontré un ami – de cette époque : tout de suite, je me suis sentie – sur un pont, à regarder l’eau.
Avez-vous lu Rosamond Lehmann ? Moi, j’ai lu deux choses : « Intempéries » - et « poussière ». il y a dans « Poussière » (dans « Intempéries » aussi) quelque chose de celle que j’étais à cette époque. Ces deux livres (et tous ses livres – sans doute) semblent n’avoir pas été écrits – avec des mots : pas été écrits du tout – mais rêvés. J’aimerais beaucoup que vous les lisiez, surtout « Poussière » : il tient de l’arc-en-ciel – de la toile d’araignée – de la fontaine (moins que tout, de la poussière !), et – finalement – au creux de la main – une poignée de cendres. […]
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Vanves, 26 octobre 1936
Chère Anna Antonovna,

Juste quelques mots : qu’en ces jours pénibles et le désert advenu de vos journées – je suis constamment avec vous, que si je n’ai pas écrit – c’était seulement en vertu de ma peur innée, ici légitimée, d’être de trop – qui, en effet à cette heure, n’est pas de trop ? tous, sauf celui qui n’est plus – je n’ai pas écrit parce que je n’ai rien à raconter, parce qu’en ces circonstances on ne doit pas écrire mais être là – en silence (aller au cimetière ensemble, comme je l’ai fait avec la mère du jeune Gronsky, dans ce vaste et merveilleux cimetière pareil à une forêt, le long duquel nous avions si souvent marché, lui et moi – en notre temps…) – parce qu’en ces circonstances, impossible de parler de soi et terrible – de l’autre.
Ne considérez donc pas ceci, chère Anna Antonovna, comme une lettre et de toutes ces lignes ne retenez que ces mots : je vous aime et pense à vous.
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Il s’approcha, ailé,
Et tes paupières mirent le voile sur ton regard
radieux.
Tu mourus – flamboyante
A l’heure la plus terne.

Que pourront donc expier
Ces deux dernières larmes brèves ?
Il réfléchit – Quatre heures
Sonnèrent.

Il partit sans être vu,
Emportant le mot le plus précieux.
Mais personne n’entendit
Ton dernier appel.

Et s’est perdu dans la mer des bruits
Le cri qui déchira ton sein et ton âme.
Rose, tu te noyais
Dans le matin trouble…

Moscou, 1912
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