AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marquis de Sade (581)


JUSTINE OU LES MALHEURS DE LA VERTU

Il faut bien que les illusions de l'orgueil viennent consoler des torts de la fortune
Commenter  J’apprécie          50
A Dieu ne plaise que je veuille par là encourager au crime, il faut assurément l’éviter tant qu’on le peut, mais c’est par raison qu’il faut savoir le fuir, et non par de fausses craintes qui n’aboutissent à rien et dont l’effet est sitôt détruit dans une âme un peu ferme. La raison, mon ami, oui, la raison toute seule doit nous avertir que de nuire à nos semblables ne peut jamais nous rendre heureux, et que notre cœur, que de contribuer à leur félicité, est la plus grande pour nous que la nature nous ait accordé sur la terre ; toute la morale humaine est renfermée dans ce seul mot : rendre les autres aussi heureux que l’on désire de l’être soi-même et ne leur jamais faire plus de mal que nous n’en voudrions recevoir.

Voilà, mon ami, voilà les seuls principes que nous devions suivre et il n’y a besoin ni de religion, ni de dieu pour goûter et admettre ceux-là, il n’est besoin que d’un bon cœur. Mais je sens que je m’affaiblis, prédicant, quitte tes préjugés, sois homme, sois humain, sans crainte et sans espérance ; laisse là tes dieux et tes religions ; tout cela n’est bon qu’à mettre le fer à la main des hommes, et le seul nom de toutes ces horreurs a plus fait verser de sang sur la terre, que toutes les autres guerres et les autres fléaux à la fois. Renonce à l’idée d’un autre monde, il n’y en a point, mais ne renonce pas au plaisir d’être heureux et d’en faire en celui-ci. Voilà la seule façon que la nature t’offre de doubler ton existence ou de l’étendre.
Commenter  J’apprécie          50
Je ne mange jamais mieux, je ne dors jamais plus en paix que quand je me suis suffisamment souillé dans le jour de ce que les sots appellent des crimes.
Commenter  J’apprécie          50
... convainquez-vous à son école que ce n'est qu'en étendant la sphère de ses goûts et de ses fantaisies, que ce n'est qu'en sacrifiant tout à la volupté, que le malheureux individu connu sous le nom d'homme, et jeté malgré lui sur ce triste univers, peut réussir à semer quelques roses sur les épines de la vie.
Commenter  J’apprécie          50
La réputation est un bien de nulle valeur, il ne nous dédommage jamais des sacrifices que nous lui faisons.
Commenter  J’apprécie          50
L'homme est donc naturellement méchant, il l'est donc dans le délire de ses passions presque autant que dans leur calme, et dans tous les cas les maux de son semblable peuvent donc devenir d'exécrables jouissances pour lui.
Commenter  J’apprécie          50
[...tous les individus ne doivent pas prétendre à la même portion de félicité.]
Commenter  J’apprécie          50
Si les lois sont sans vigueur contre le jeu, si elles l'autorisent au contraire, qu'on ne permette pas au moins qu'un homme ait au jeu le droit d'en dépouiller totalement un autre, ou si l'état dans lequel le premier réduit le second au coin d'un tapis vert, si ce crime, dis-je, n'est réprimé par aucune loi, qu'on ne punisse pas aussi cruellement qu'on le fait le délit à peu près égal que nous commettons en dépouillant de même le voyageur dans un bois ; et que peut donc importer la manière, dès que les suites sont égales ? Croyez-vous qu'il y ait une grande différence entre un banquier de jeu vous volant au Palais Royal, ou Tranche-Montagne vous demandant la bourse au bois de Boulogne ? C'est la même chose, madame, et la seule distance réelle qui puisse s'établir entre l'un et l'autre, c'est que e banquier vous vole en poltron, et l'autre en homme de courage.
Commenter  J’apprécie          50
Dès qu'Eugénie eut atteint l'âge de sept ans, elle se levait tous les jours à sept heures, en telle saison que se fût; elle allait manger orteils nus en chemise de nuit, en courant au jardin, un gros morceau de pain de seigle, qui formait son déjeuner;
Commenter  J’apprécie          50
Marquis de Sade
Il est très doux de scandaliser : il existe là un petit triomphe pour l’orgueil qui n’est nullement à dédaigner.
Commenter  J’apprécie          50
Si cette âme sublime devait nous survivre, si elle était d'une substance immatérielle, s'altérerait-elle avec nos organes ? croitrait-elle avec nos forces ? dégénèrerait-elle au déclin de notre âge ? Serait-elle vigoureuse et saine quand rien ne souffre en nous ? triste, abattue, languissante, sitôt que se dérange notre santé ?
[...] il faut être fou pour croire un instant que ce qui nous fait exister soit autre chose que la combinaison particulière des éléments qui nous constituent : altérez ces éléments, vous altérez l'âme ; séparez-les, tout s'anéantit. L'âme est donc dans ces éléments, elle n'en est donc que le résultat, mais n'en est point une chose distincte ; elle est au corps ce que la flamme est à la matière qui se consume : ces deux choses agiraient-elles l'une sans l'autre ?
Commenter  J’apprécie          50
La propagation n'est certainement pas une loi de la nature, elle n'en est qu'une tolérance : a-t-elle eu besoin de nous pour produire les autres espèces ? N'imaginons pas que nous lui soyons plus nécessaires pour les conserver.
Quand il n'y aura plus un seul homme sur terre, tout n'en ira pas moins comme il va ; nous jouissons de ce que nous trouvons mais rien n'est créé pour nous ; misérables créatures que nous sommes, sujets aux mêmes accidents que les autres animaux, naissant comme eux, nous nous avisons d'avoir de l'orgueil.
Commenter  J’apprécie          50
Singulière manie des Hommes de ne pouvoir presque dans aucune de leurs associations se passer de l'idée absurde d'une vie à venir.
Commenter  J’apprécie          50
le sort des autres doit être toujours nul dès qu'il s'agit de notre bien-être
Commenter  J’apprécie          50
Si la matière agit, se meut, par des combinaisons qui nous sont inconnues, si le
mouvement est inhérent à la matière, si elle seule, enfin, peut, en raison de son
énergie, créer, produire, conserver, maintenir, balancer dans les plaines immenses
de l'espace tous les globes dont la vue nous surprend et dont la marche uniforme,
invariable, nous remplit de respect et d'admiration, quel sera le besoin de
chercher alors un agent étranger à tout cela, puisque cette faculté active se
trouve essentiellement dans la nature elle-même, qui n'est autre chose que la
matière en action? Votre chimère déifique éclaircira-t-elle quelque chose?
Je défie qu'on puisse me le prouver. À supposer que je me trompe sur les facultés
internes de la matière, je n'ai du moins devant moi qu'une difficulté. Que
faites-vous en m'offrant votre Dieu? Vous m'en donnez une de plus. Et comment
voulez-vous que j'admette, pour cause de ce que je ne comprends pas, quelque chose
que je comprends encore moins? Sera-ce au moyen des dogmes de la religion
chrétienne que j'examinerai... Que je me représenterai votre effroyable Dieu?
Voyons un peu comme elle me le peint...
Que vois-je dans le Dieu de ce culte infâme, si ce n'est un être inconséquent et
barbare, créant aujourd'hui un monde de la construction duquel il se repent demain?
Qu'y vois-je qu'un être faible qui ne peut jamais faire prendre à l'homme le pli
qu'il voudrait? Cette créature, quoique émanée de lui, le domine; elle peut
l'offenser et mériter par là des supplices éternels! Quel être faible que ce
Dieu-là! Comment! il a pu créer tout ce que nous voyons, et il lui est
impossible de former des hommes à sa guise? Mais, me répondrez-vous à cela, s'il
l'eût créé tel, l'homme n'eût pas eu de mérite. Quelle platitude! et quelle
nécessité y a-t-il que l'homme mérite de son Dieu? En le formant tout à fait bon,
il n'aurait jamais pu faire le mal, et de ce moment seul l'ouvrage était digne
d'un Dieu. C'est tenter l'homme que de lui
Commenter  J’apprécie          50
Pourquoi se plaindre de son sort quand il ne tient qu'à soi d'y remédier ?
Commenter  J’apprécie          40
Mais, mon ami, j'ai suivi vos conseils, ne m'avez vous pas dit qu'on ne risquait rien en couchant avec des gens d'Eglise, qu'on épurait son âme dans une si sainte intrigue, que c'était s'identifier à l'Etre suprême, faire entrer l'Esprit Saint dans soi et s'ouvrir en un mot la route de la béatitude céleste... eh bien, mon fils, je n'ai fait que ce que vous m'avez dit, je suis donc une sainte et non pas une catin !
Commenter  J’apprécie          41
L'univers romanesque de Sade ne pouvait qu'être un monde carcéral. Le personage, quand il voyage, ne va que de prison en prison : c'est le cas de Justine. Mais le voyage lui-même est un enfermement, il est clos. Le voyage est simplement un mode de répétition. Il n'est qu'un prétexte à un renouvellement d'épisodes qui sont fondamentalement semblables. Il ne s'ouvre absolument pas sur le monde extérieur. Il se referme sur lui-même, comme un cercle.

Extrait de la préface de Béatrice Didier
Commenter  J’apprécie          40
Marquis de Sade
Que les lois que nous promulguons n'aient pour but que la tranquillité du citoyen, son bonheur et l'écalt de la république.
Commenter  J’apprécie          40
Tout ce qui est possible à l'imagination la plus déréglée,d'inventer d'indécent,de sophistique,de dégoûtant même,se trouve amoncelé dans ces romans bizarres,dont les titres pourraient intéresser et tromper les âmes sensibles et honnêtes.Si elle est bien déréglée,l'imagination qui a produit ces ouvrages aussi monstrueux,il faut convenir que dans son genre,elle est riche et brillante.Les incidents les plus étonnants,les descriptions les plus singulières,tout est prodigué;Jeunes gens,vous en qui le libertinage n'a point encore émoussé la délicatesse,fuyez ces livres dangereux pour le cœur et les sens.Vous,hommes mûrs,que l'expérience et le calme de toutes les passions ont mis au-dessus de tout danger,lisez-le pour voir jusqu'ou peut aller le délire de l'imagination humaine...
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marquis de Sade Voir plus

Quiz Voir plus

La ferme des animaux

Qui est Mr Jones en Russie?

le tsar Nicolas I
le tsar Nicolas II
Trotski
Lénine

8 questions
1847 lecteurs ont répondu
Thème : La ferme des animaux de George OrwellCréer un quiz sur cet auteur

{* *}