Citations de Maya Angelou (345)
Au terme d'une journée bien remplie d'actes exaltants, je rentrais chez moi. Après le coucher du soleil et avant Brooklyn, la glorieuse magie s'évanouissait. En descendant du métro à la station Park, je n'avais plus rien d'une jeune cadre brillante vouée à la justice, en particulier pour Cuba, ni d'une membre à part entière de la Ligue des écrivains de Harlem. J'étais une célibataire qui avait un loyer à payer et un fils de quinze ans persuadé qu'il n'y avait rien de plus terrible au monde qu'une morne soirée passée en compagnie de sa maman. En secret, je lui donnais raison.
A Stamps, la ségrégation était si totale que la plupart des enfants noirs ne savaient pas, en vérité, à quoi ressemblaient exactement les blancs. Excepté qu’ils étaient différents, et qu’il fallait avoir peur d’eux, et cette peur traduisait aussi l’hostilité des faibles contre les puissants, des pauvres contre les riches, des travailleurs contre les patrons et des mal habillés contre les bien vêtus.
Je me rappelle n’avoir jamis cru que les blancs fussent vraiment réels.
Soleil, pluie, courbe du ciel,
Montagne, océan, feuille et roche,
Éclat d'étoile, halo de lune,
Vous êtes ceux que j'appelle mes proches.
Élevez la voix chacun pour chanter
Jusqu’à ce que terre et ciel retentissent
Des accents de la Liberté........
C’était le poème écrit par James Weldon Johnson. La musique composée par J. Rosamond Johnson. C’était l’Hymne national noir.
Une chose que je ne tolère pas, c'est les femmes qui fricotent avec les hommes mariés. Une autre, c'est de fricoter avec des Blancs. La première, c'est à la Bible que ça plaît pas. La seconde, c'est à la police.
Le jour du loyer constitue une réalité inexorable. Avant son arrivée tonitruante, le temps s'accélère follement. Chez moi, l'échéance semblait revenir tous les deux jours, et Guy avait perpétuellement besoin d'un nouveau jean. Mes vêtements à moi m'attendaient toujours chez le teinturier. Dans ma cuisine, les denrées de base s'envolaient avec une affolante régularité.
STILL I RISE
You may write me down in history
With your bitter, twisted lies,
You may trod me in the very dirt
But still, like dust, I'll rise.
Does my sassiness upset you?
Why are you beset with gloom?
’Cause I walk like I've got oil wells
Pumping in my living room.
Just like moons and like suns,
With the certainty of tides,
Just like hopes springing high,
Still I'll rise.
Did you want to see me broken?
Bowed head and lowered eyes?
Shoulders falling down like teardrops,
Weakened by my soulful cries?
Does my haughtiness offend you?
Don't you take it awful hard
’Cause I laugh like I've got gold mines
Diggin’ in my own backyard.
You may shoot me with your words,
You may cut me with your eyes,
You may kill me with your hatefulness,
But still, like air, I’ll rise.
Does my sexiness upset you?
Does it come as a surprise
That I dance like I've got diamonds
At the meeting of my thighs?
Out of the huts of history’s shame
I rise
Up from a past that’s rooted in pain
I rise
I'm a black ocean, leaping and wide,
Welling and swelling I bear in the tide.
Leaving behind nights of terror and fear
I rise
Into a daybreak that’s wondrously clear
I rise
Bringing the gifts that my ancestors gave,
I am the dream and the hope of the slave.
I rise
I rise
I rise.
Ce n'était pas le moment pour un Noir et sa famille d'être surpris par la nuit sur un chemin de campagne désert, le soir où Joe Louis avait prouvé que nous étions le peuple le plus fort du monde.
Vous pouvez entrer dans mon sommeil, peupler mes rêves,
Menacer mes petits matins sereins,
Mais je viendrai je suivrai je rirai je pleurerai,
Aussi sûrement qu'une brise d'été.
Attendez-moi, espérez-moi.
Mon esprit est une vague en haute mer.
Cherchez-moi, demandez après moi,
Je suis la rouille sur les feuilles d'automne.
Quand le soleil se lève
Je suis le temps.
Quand les enfants chantent
Je suis la Rime.
Je suis tombé amoureux pour la vie,
Deux fois par an environ.
Je sais pourquoi l'oiseau en cage chante
L'oiseau libre saute
sur le dos du vent
et flotte en aval
jusqu'à la fin du courant
et plonge ses ailes
dans les rayons orange du soleil
et ose réclamer le ciel.
Mais un oiseau qui se faufile
dans sa cage étroite
peut rarement voir à travers
ses barreaux de rage,
ses ailes sont coupées et
ses pieds sont attachés,
alors il ouvre la gorge pour chanter.
L'oiseau en cage chante
avec un trille effrayant
des choses inconnues
mais attendues encore
et son air se fait entendre
sur la colline lointaine car l'oiseau en cage
chante la liberté
L'oiseau libre pense à une autre brise
et les alizés s'adoucissent à travers les arbres soupirants
et les gros vers qui attendent sur une pelouse à l'aube
et il nomme le ciel à lui.
Mais un oiseau en cage se tient sur la tombe des rêves,
son ombre crie sur un cauchemar hurle
ses ailes sont coupées et ses pieds sont attachés
alors il ouvre la gorge pour chanter
L'oiseau en cage chante
avec un trille effrayant
de choses inconnues
mais désirées encore
et son un air se fait entendre
sur la colline lointaine
car l'oiseau en cage
chante la liberté.
La vie était comme un tapis roulant. Elle continuait avec détachement, sans hâte ni précipitation, et ma seule pensée était de rester debout bien droite et de garder à la fois mon secret et mon équilibre.
Me couper des gens ou ne plus les entendre était un art que je possédais au plus haut degré. L'usage permettant aux enfants de se faire voir mais pas de se faire entendre me convenait si bien que j'allais même plus loin : les enfants obéissants n'avaient pas à voir ni à entendre quand tel était leur choix. Je peignis un air attentif sur mon visage et magnifiai les sons de l'église.
Je suis convaincue que la plupart d’entre nous ne grandissent pas. On apprend à se garer, à rembourser ses cartes de crédit, on se marie, on ose avoir des enfants et on appelle cela grandir. Or, nous nous contentons de vieillir. Nous accumulons les années dans notre corps, sur notre visage, mais, au vrai, dans notre chair demeure l’enfant que nous étions, innocent et timide comme un soupir
Maya Angelou (Lettre à ma fille)
Quant aux Etats-Unis, Georges Bernard Shaw avait eu raison de les décrire comme "le seul pays à être passé directement de la barbarie à la décadence sans avoir connu la civilisation".
Que les gens l'aient rencontrée ou aient simplement entendu parler d'elle, ma mère était là avec moi. Elle avait mes intérêts à coeur, me soutenait. C'est ça, le rôle d'une mère. Et c'est au cours de cette visite que je compris clairement, et pour la première fois, pourquoi une mère est si importante. Pas seulement parce qu'elle nourrit, aime , dorlote et même chouchoute un enfant, mais parce que, d'une façon mystérieuse et presque surnaturelle, elle se tient au-dessus du vide. Elle fait le lien entre l'inconnu et le connu. A Stockholm, ma mère répandit son amour protecteur autour de moi et, sans savoir pourquoi, les gens eurent le sentiment que je valais quelque chose. (p.156)
"Wait for me, watch for me.
My spirit is the surge of open seas.
Look for me, ask for me,
I'm the rustle in the autumn leaves.
"When the sun rises
I am the time.
When the children sing
I am the Rhyme."
(guillemets présentes dans le texte original)
Je suis venue vous parler d’amour
De ses vallées, de ses collines
De ses séismes, de ses plaisirs, de ses frissons.
Je suis venue vous dire combien j’aime l’amour
Et combien j’aime aimer l’amour.
LA VOYAGEUSE
Chemins de traverse et temps jadis
Et seule des nuits entières
Rayons de soleil et vagues marines
Étoile et pierre
Sans homme et sans ami
Sans caverne où loger
C'est cela ma torture
Mes longues nuits, isolée
Je dis,
C’est le feu dans mes yeux,
Et l’éclat de mes dents,
Le swing de mes hanches,
Et la gaieté dans mes pieds.
Je suis une femme
Phénoménalement
Femme phénoménale
C’est ce que je suis.