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Critiques de Melinda Moustakis (18)
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Alaska

Prends ta mini-jupe en poil de castor, je t’emmène dans le Grand Nord. Là où tout est gelé, même le majeur, là où cohabitent ours, phoques et hommes bourrus et bourrés, la barbe hirsute, l’ermite chevelu. Oui, je m’y vois déjà, retour à l’état sauvage, pas de frigo pour mettre les bières au frais. J’ai mis ma tuque (tu veux tâter mon pompon ?), je te donne la pelle, y’a de la neige à pelleter.



Quelques bières, de la neige, une baleine qui s’échoue, des autochtones violents, des vents violents, des eaux violentes, et une nuit qui n’en finit jamais ou un jour qui ne s’achève pas. La beauté sauvage devant la fenêtre de mon igloo, ou de ma cabane en rondin. Tiens, un vol de lagopèdes à queue blanche… et une baleine bleue échouée… C’est beau une banquise la nuit.



Melinda Moustakis raconte dans ce premier recueil les écueils de la vie en Alaska. Pas de complainte, la graisse du phoque est dans la poêle à pancake, juste de la survie. Survie en milieu hostile, ça ferait une bonne émission de télé, sauf que ici c’est encore plus sauvage, comme le saumon qui remonte la rivière. Alaska, c’est aussi et avant tout une histoire de rivière, son eau glacée coule furieusement comme le sang entre mes veines, elle draine la vallée de sa fougue, de son impétuosité, de son mystère, de sa froidure extrême. L’Alaska, cet état extrême tout au nord où un lagopède pourrait presque passer inaperçu au milieu de la banquise.



Ils se battent, ils boivent, ils combattent. Les grizzlis, les saumons, les hommes. Tous égaux devant la nature, tous doivent avoir un caractère bien trempés pour suivre le flot sauvage de la Kenai, pour surmonter la sauvagerie de notre monde, encore plus celui de l’Alaska. Et se planter un hameçon sur soi, crois-moi, ça te fait pousser un sacré cri de sauvage.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Alaska

Melinda Moustakis raconte des moments de vie d'une famille de pionniers en Alaska, pays désertique où l'existence est un combat de tous les jours. La pêche est un moment important, les hameçons mal implantés sont retirés à la clinique où ils tapissent un mannequin. Ces récits qui ne manquent pas d'humour sont néanmoins révélateurs de l'existence d'un peuple fier, courageux et rompu à la survie sous ces latitudes peu clémentes.



Challenge Petits Plaisirs - 216 pages

Challenge Atout Prix - le prestigieux prix Flannery O'Connor et le prix O.Henry / PEN.
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Alaska



L’Alaska, ses grands espaces, ses montagnes, ses rivières. Une terre dont la beauté n’a d’égale que la rudesse. Une terre où la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Naitre sur les terres d’Alaska, c’est s’accrocher, pour survivre, ou mourir.



Et puis, il y a ses habitants. Ou plutôt cette galerie de personnages que l’auteure choisit de nous dépeindre. Sur plusieurs générations, une étonnante famille de pionniers, pêcheurs, chasseurs, aussi rugueux que peuvent l’être certains coins de cette nature. Âpre, sauvage, une nature qui se mérite. Comme se mérite cette lecture.



Comme l'hameçon qui se fiche dans le doigt, on est accroché par l’écriture de Melinda Moustakis qui nous agrippe et ne nous lâche plus. Pas de fioritures. C’est direct. C’est authentique. Souvent féroce. Ça sent la vie, la vraie, dans toute sa brutalité et c’est ça qui est bon.



Alaska se compose d’un ensemble de textes oscillant entre le billet, la chronique et la nouvelle. La nature, les hommes, leur quotidien, des thèmes qui interagissent entre eux et d’où découle une telle unité qu’on a le sentiment de lire un roman, une nouvelle forme de roman.



Du coup, de par sa structure, les phrases défilent. Les pages se tournent à toute allure. On est pris par le rythme de l’auteure. On avance dans la lecture à la même vitesse qu’on descendrait les rapides de Kenai Canyon. Une lecture au rythme de la nature. Pas toujours de tout repos.


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Alaska

Au fil des générations, au fil de l’eau de la rivière Kenai, une famille vit tant bien que mal au rythme des hivers interminables de l’Alaska. « Ils luttent contre la rivière, les pierres, les ours, l’hameçon et la ligne. » (p. 16) Zacharias, Colleen, Kitty, Ben, Gracie, Jack, ces enfants ont très tôt appris que la nature est belle, qu’elle donne beaucoup, mais qu’elle demande également beaucoup. Il en va de même de la famille : pour y faire sa place, il faut se battre, se dresser contre les plus forts et ne pas avoir peur de réclamer plus que sa part, pour soi et pour le plus faible que l’on veut protéger. « La vérité, c’est qu’il y a des grizzlys, il y a des poings, des bouteilles et des ceintures. Il y a des choix : faire le mort ou se cacher. » (p. 63) Ici, les femmes sont aussi dures au mal que les hommes : pas question d’être une petite nature face à cette Nature, à la fois hostile et sublime. Quel que soit l’âge ou le sexe, il faut s’endurcir, faire sa part, encaisser les coups qui tombent, immuables comme la neige, savoir les rendre et supporter les rigueurs de l’hiver et de la vie.



Ce texte tient davantage du recueil de chroniques que du roman : pas de linéarité temporelle ou narrative, car il s’agit plutôt d’évoquer des atmosphères et de peindre des scènes qui oscillent toujours entre le drame et la cocasserie. En effet, que dire des innombrables accidents de pêche et des hameçons qui se fichent partout sur le corps ? Alors que les mères n’ont de cesse de dire à leurs filles qu’elles ne seront jamais aussi fortes qu’elles, les fils doivent lutter contre les poissons et l’attrait trop facile de la bouteille. « La Californie t’a ramollie, dit-elle quand je lui rends visite. / Et je pense toujours, l’Alaska t’a rendue cruelle. Mais je ne le dis jamais. » (p. 189) Dans un décor où les nuits sont longues comme cent jours et les jours longs comme cent nuits, la folie n’est jamais loin et la tentation de la violence et de l’alcool est parfois trop forte.



Alaska présente un bestiaire quasiment légendaire, en tout cas emblématique du Grand Nord américain : on voit des grizzlys, des truites Dolly Varden et des saumons qui luttent contre le courant, des aigles, des élans, des baleines et des chiens de traineau. Avec ce premier roman, Melinda Moustakis entre d’un bond dans la cour des grands auteurs de nature writing. Impossible de ne pas penser à David Vann, publié chez le même éditeur, surtout à Désolations. Impossible surtout de ne pas attendre avec impatience le prochain texte de cette jeune auteure, en espérant qu’il sera aussi juste, aussi puissant et aussi percutant qu’Alaska.

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La Clairière

La plume de Melinda Moustakis a l'odeur résineuse des épicéas qui entourent la clairière au cœur de son roman, un caractère primitif et instinctif saisissant. Pour raconter le couple de pionniers dont elle décrypte le mariage, elle use de phrases non-verbales, parfois trop brutes mais à l'identité forte et assumée qui répond à la pureté aride de l'Alaska où tout se déroule (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2024/03/10/la-clairiere-melinda-moustakis/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Alaska

La vie n'est pas facile en Alaska. Loin de là. Entre les saumons, le bois à couper et l'alcool, il n'y a pas grand chose d'autres, que les coups qui se donnent et que l'on reçoit.



Mais cette jeune auteure parvient à nous faire aimer son pays, par ce recueil de courtes, parfois très courtes nouvelles, qui peuvent se prendre comme un long récit que l'on suit comme le cours de l'eau de la rivière Kenai, dont elle nous chante les méandres.



Cadeau reçu à Noël, j'étais un peu dubitative. Je ne devais pas.
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La Clairière

Pour découvrir les paysages grandioses et sauvages de l'Alaska, le premier roman de Melinda Moustakis, se déroulant de 1956 à 1959 pendant la candidature du territoire de l'Alaska au statut d'État, offre une belle opportunité à saisir. D'autant qu'en digne plume du nature writing, l'autrice accorde une place prépondérante à cet environnement hostile et magnifique.

Elle examine plus spécifiquement ce que signifie réellement posséder une terre pour un individu ordinaire et dépeint cet instinct de possession partagé par tant de colons américains.



Lorsque Lawrence Beringer pénétre dans le Bureau of Land Management en Alaska en 1956, il est déterminé à abandonner son ancienne vie et à posséder sa propre exploitation, comme l'y invite le rêve américain.

Originaire du Minnesota et vétéran de la guerre de Corée, Lawrence veut saisir l'opportunité d'acquérir 150 acres de terre comme propriété, "où ses enfants désigneront les années. Où il coupera du bois et labourera la terre et construira une cabane à sa propre mesure. Il réclamera ce qui lui est dû. Et par le travail de ses mains, tout cela sera à lui." Car il suffisait alors de construire une maison et de cultiver la terre pour la posséder ( au détriment des populations autochtones spoliées ici également ! ).



Pour gagner cette terre et fonder une famille, il a besoin d'une femme. Il rencontre dans un bar Marie, une jeune fille du Texas venue rendre visite à sa sœur et à son beau-frère, et décide de l'épouser. Pour la séduire, une méthode peu romantique : il lui glisse dans la main un morceau de papier sur lequel il a écrit 150 acres.

Heureusement pour lui, Marie n'est pas une ingénue puisqu'elle connaît la pauvreté, la précarité et l'abandon. Le mariage et la promesse d'une terre sont pour elle un moyen de s'émanciper et de donner un sens à sa vie.

Ce qu'elle ignore, c'est que Lawrence est la plupart du temps mutique, qu'il souffre d'un syndrome de stress post-traumatique suite à la guerre de Corée, éprouve le sentiment de culpabilité du survivant et a décidé qu'il voulait 12 enfants.



Après un mariage expéditif, le couple de pionniers devra finalement relever deux défis : apprivoiser une nature sauvage et surtout s'apprivoiser l'un et l'autre.

Si la concession s'avère de prime abord inhospitaliere en raison du climat et des animaux sauvages, le couple s'installe peu à peu en profitant du lac de la propriété et en vivant dans un bus en attendant que la cabane soit construite. Même l'isolement n'est pas un problème puisqu'ils reçoivent régulièrement la visite de Sheila et de son mari.



Melinda Moustakis ne minore pas les épreuves qu'ils traversent pour survivre sur ce territoire mais elle insiste davantage sur l'interiorité de ses personnages et sur la difficulté de se connaître et de se comprendre dans un mariage. C'est là sans doute l'enjeu le plus redoutable qui incombera essentiellement à Marie puisque c'est elle qui accomplira les plus grands sacrifices.

La narration à la troisième personne  permet à l'autrice d'explorer successivement les sentiments de l'un et de l'autre et de décrypter leurs réactions.

Elle nous fait découvrir les réticences de Lawrence qui repousse toutes les tentatives de Marie pour se rapprocher, autant physiquement qu'affectivement.

"Qu'il arrive à la repousser, à se priver, signifie que c'est comme ça et pas autrement. C'est lui qui tient les rênes et qui fait signe d'approcher, et non pas celui qui se laisse traîner."

Dans une logique de domination patriarcale, il veut imposer ses règles et son mode de vie à sa femme. Dans une logique viriliste, il s'interdit tout sentimentalisme et craint tout rapprochement. Il n'hésite pas à mentir  et à trahir sa promesse de partager la terre avec elle, puisqu'il  inscrit la concession comme sa propriété à lui seul.



L'autrice va cependant accorder une porte de sortie moins méprisable à son héros masculin. Car la force vitale de Marie, sa ténacité et son courage le feront évoluer, prendre conscience de ses erreurs et reconnaître que "le titre de propriété n'était que le début, et il en avait besoin pour prouver que le terrain était à lui, peut-être parviendrait-t-il à le faire comprendre à Marie, que si ces deux année-là étaient à lui, il pourrait lui donner toutes celles qui restaient. "

En acceptant de partager la terre avec Marie, il devient digne de cette magnifique scène finale où il accomplit son chemin de croix en transportant la couronne de bois de rennes jusqu'à la cabane.

" Chaque pas est un fardeau, un don, une repentance. Et elle oubliera les questions qui la tourmentaient ce matin. Chaque nouvelle journée sera un ancrage, un autre lever et n'est pas parvenue à s'imposer, et le nom qu'elle porte est son nom à lui, leurs enfants, et cet endroit leur survivront, et un territoire devient un État, une femme se marie et devient une épouse, et quelle différence cela fait-il, qu'est-ce qui doit être payé de retour ? "



Le seul bémol apporté à ce beau roman tient au décrochage épisodique dans la fluidité de l'écriture comme dans la citation ci-dessus. Il arrive parfois que certaines phrases soient grammaticalement douteuses ou maladroites, sans que je puisse juger s'il faut en imputer la responsabilité à l'autrice ou à la traductrice, ou encore au fait que la langue anglaise soit plus apte à supporter certaines phrases non-verbales.

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Alaska

Melinda Moustakis est née à Fairbanks en Alaska et a grandi à Bakersfield en Californie. Petite fille de pionniers et nièce d’un pêcheur de truites, elle est âgée d’à peine trente ans et Alaska son premier ouvrage, vient de paraître.

Alaska est un recueil de nouvelles mais si ce n’était pas écrit dessus, on pourrait croire qu’il s’agit d’un roman, tant les textes sont liés entre eux. Le roman d’une vie, évoquée par flashes de souvenirs ou de faits s’étalant sur une longue période indéterminée mais actuelle. Dans ces conditions il est très difficile et je ne m’y risquerai pas, d’en faire un résumé. Disons qu’il est question de pêche, de cabane au fond des bois et de toilettes rustiques construites à part, d’ours et d’élans, de neige épaisse, pour les décors. Quant aux acteurs, il y a une grande famille pas très riche (« on est toujours obligés de manger des flocons d’avoine, du foie d’élan et des lapins si on arrive à en attraper »), un père violent quand il a bu, une sacrée bonne femme de mère, des enfants de tous âges dont l’un est muet, un grand-père et des tantes et des cousins… On suit tant bien que mal les aventures difficiles ou douloureuses des uns et des autres.

Tant bien que mal, car le plus notable dans cet ouvrage, c’est le style de Melinda Moustakis. Voilà un bouquin qui tranche avec le reste du catalogue de l’éditeur – bien que je n’en ai pas tout lu bien évidemment, mais beaucoup quand même. Melinda Moustakis décape, selon les textes son écriture diffère mais le plus souvent elle surprend. Mots accolés (« Nous scotchons ensemble le râteaubalaipelle. »), tournures de phrases improbables ou baragouin d’enfants, situations qui ne s’expliquent qu’à posteriori, entrée de personnages non présentés. Tout n’est pas clair ou compréhensible immédiatement. Des chapitres sont faits de sous-chapitres extrêmement courts, des mini-nouvelles. Parfois au contraire, on tombe sur un texte à l’écriture beaucoup plus classique. De ce fracas émergent des nouvelles superbes et émouvantes comme Morsure (p. 107), Un autre animal (p. 117) ou ce Premiers secours (p. 176) un mini-texte.

Un premier bouquin qui ne laisse pas indifférent par sa forme atypique et des images fortes, à la hauteur de cet Etat américain où survivre vous occupe à plein temps.

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Alaska

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les Éditions Gallmeister pour cette lecture. Il était l'un des rares livres lors de la masse critique à avoir attiré mon attention surtout que l'Alaska est un endroit qui me fascine autant qu'il me fait peur. Le résumé m'avait plu mais je dois dire, qu'à la fin, de ma lecture, j'étais quelque peu déçue, ne m'attendant vraiment pas à ça.



L'Alaska est bien connue pour sa nature encore sauvage et hostile. Et je ne parle pas que de la faune et de la flore, mais aussi de l'homme. La vie en Alaska que ce soit en pleine nature ou en ville est dure, parfois dangereuse... l'histoire de ces familles (toute une génération où la femme tient surtout un grand rôle tout du long de l'histoire) est ponctuée de parties de pêche, de chasse, de rencontres, de survie, d'héritage, de violence, de découvertes macabres... de quoi être choqué, de quoi être impressionné, de quoi être perplexe. Les gens qui vivent encore dans ces terres sauvages et dangereuses sont bourrus, sont sans gêne parfois, avec un langage bien différent du nôtre, leurs mœurs sont différents. L'Alaska connaît son lot de morts que ce soit le résultat d'un meurtre ou par la volonté de Mère Nature, mais l'on se rend compte que c'est monnaie courante, que cela ne surprend plus personne. La chasse est omniprésente (la chasse à l'élan...); il y a des accidents de pêche avec notamment des hameçons plantés dans les chairs (oreilles, œil...): des pêcheurs qui essaient d'attraper des truites arc-en-ciel; des blessures lors d'un découpage de saumon; un hameçon planté dans la lèvre pour un homme trop entreprenant... Au détour de ce livre, vous tomberez nez à nez avec des créatures fabuleuses, emblématiques de l'Alaska: grizzly, élan, saumons king, truites arc-en-ciel, baleines, chiens de traîneau...



J'ai trouvé fort sympathique de garder les surnoms des personnages en anglais (Polar Bear, Fox, Mutts...), cela rendait l'histoire plus vivante, plus intéressante même s'il y en avait beaucoup à retenir. Les descriptions sont très complètes, cela se sent que l'auteur est originaire de là-bas et s'est bien documentée; la plume de l'auteur est assez spéciale; le livre est découpé d'une certaine manière avec chapitres, sous-chapitre...; l'écriture peut dérouter au début car tantôt l'histoire est racontée à la troisième personne du singulier tantôt à la deuxième du sing. ; les points de vue sont changeant au fil des pages; les personnages sont très nombreux; les bonds dans le temps (alternance passé/présent) sont continus au fur et à mesure que l'on passe d'une génération à une autre. Je dois avouer que je me suis sentie perdue à de nombreuses reprises malheureusement.



Ce n'est vraiment pas mon genre de lecture mais il ne fait aucun doute que Melinda Moustakis est un auteur au talent certain, qui maîtrise parfaitement son texte et qui sait attirer notre attention.
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Alaska

Melinda Moustakis est originaire de l'Alaska, elle a retranscrit dans son écriture toute la beauté, mais aussi la cruauté, la dureté de ce pays.

Bear down, Bear north (titre original) raconte l'Alaska comme vous ne l'avez jamais lue, celle des pêcheurs, des saumons et surtout des femmes autour desquelles tout tourne, portant leur famille à bout de bras, soutenant leur compagnon alcoolique ou fou. On retrouve dans ses nouvelles plusieurs familles aux destins et relations difficiles dans lesquelles on soupçonne une partie autobiographique.



Des phrases acérées comme un couteau, une prose mordante comme un hameçon. Pas de mots superflus, chaque adjectif, adverbe est pesé, l'auteure va à l'essentiel ! Elle s'affranchit des mots inutiles, rien que le strict minimum, juste ce qu'il faut, un style épuré comme l'Alaska.



Vous reprendrez bien un peu de ragoût sismique !
Lien : http://alalettrethe.blogspot..
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Alaska

Pas vraiment des nouvelles, pas vraiment un roman, ce livre regroupe des récits distincts mais qui ont pourtant un lien entre eux. La beauté de cet ouvrage réside dans le décor somptueux de l’Alaska tandis que le côté sombre provient des personnages, on a d’une part la clarté et l’harmonie des couleurs de la nature et d’autre part la violence de l’homme, avec au milieu de tout ça la rivière Kenai comme un pont entre deux civilisations.

Une famille survive sur ces grands espaces, de génération en génération ils vivent de la chasse, de la pêche et de tout ce que la nature a à offrir mais loin des clichés de valeureux pionniers il est plutôt question de rudesse dans ces récits.

Au fil des pages on reconstitue leur histoire, les épreuves qui ont changé leur quotidien, les années s’écoulant au rythme de la rivière et de ses offrandes, les cannes à pêches, les hameçons plantés où ils ne devraient pas, les animaux sauvages, l’alcool et ces femmes et hommes pauvres mais coriaces.

L'Alaska t'a rendue cruelle



Les textes sont tour à tour très court, un rappel ou une note, puis plus long comme une nouvelle, et le tout et le roman d’une famille en Alaska. Drôle d’objet qui ne se range dans aucune catégorie à part celle du Nature Writing.

Une aventure dans laquelle les personnages s’emmêlent, j’ai perdu le fil des liens de parenté, des années qui s’écoulent parce que l’auteur change constamment d’époque ; pourtant ce livre est une merveille la sobriété de l’écriture, la description des paysages, la survie comme qualité de vie donne des personnages endurcies et plus humains que jamais et des situations dont on saisi le sens que plusieurs pages après.

Ce livre est un vrai filet de pêche, chaque fil a un lien avec un autre.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Alaska

Je l’ai souvent dit : les nouvelles ne sont vraiment pas mon genre de prédilection. Cela se confirme à la lecture d’Alaska, recueil à côté duquel je suis passée, pour ne pas perdre les bonnes habitudes.



Ces nouvelles ont pourtant des points communs : elles se situent toutes en Alaska et mettent en scène des membres d’une même famille. Seulement…. il faut déjà repérer qui sont les personnages centraux des nouvelles, les liens avec les personnages que l’on a rencontrés précédemment, l’époque à laquelle se déroule la nouvelle que l’on est en train de lire (le personnage, adulte, peut n’être qu’un enfant dans la nouvelle suivante) et essayer de conserver le fil.



Les treize nouvelles sont de tailles variées, la première ne mesure qu’une page, d’autres dépassent la vingtaine de feuillets. Certaines comportent des sous-parties, ou des aller et retours entre le passé et le présent. Au centre de ce recueil, la chasse (et les animaux ne sont pas toujours les proies), la pêche, la survie, l’alcoolisme, la violence. Le corps souffre, porte les stigmates des duretés du temps; des duretés de la vie, des épreuves subies. Oui, s’il est un mot qui s’impose à la lecture, c’est vraiment le mot « dureté », envers ses enfants, pour commencer – et pour finir. Je ne parviens pas à éprouver de la tendresse particulière, encore moins de l’empathie, pour ceux qui exposent leurs enfants aux dangers. L’Alaska endurcit, certes, seuls les plus forts survivent, certes – et les couples de se désunir parfois, trop tôt ou trop tard pour leurs enfants.
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Alaska

Le médecin de la ville garde un mannequin-totem où elle accroche les hameçons récupérés sur ses patients. Gracie construit sa vie en regardant le frère qui l’a sauvée de leurs parents saborder son foie et son mariage. Une jeune femme parcourt la steppe à la poursuite d’un chien enfui. Six enfants et leur mère fouillent les décombres d’un crash aérien. Six enfants tentent de s’élever tout seuls, et leurs enfants, et les enfants de leurs enfants, racontent. Dans cette Alaska qu’on trimballe comme une enclume, des ours, des chiens, des poissons, la rivière et la steppe, la misère. La pêche. La famille réduite aux techniques de survie et aux coups de ceinture qui claquent.



’ai tendance à classer les recueils de nouvelles en deux types. Les recueils « par inadvertance », disons, qui sont des ensemble de textes, souvent à la demande d’un éditeur, où l’auteur racle ses fonds de tiroirs avec plus ou moins de bonheur, éventuellement regroupées autour d’un thème vaguement commun qui ressemble souvent à un argument d’après-coup. Et les recueils plus construits, ou agencés en amont de l’écriture, du moins.

Alaska est de ceux-là. Un ensemble organique, une variation sur un même thème, sur une même famille et ses ramifications. Ramassé sur lui-même, sur 3 ou 4 thèmes qu’il creuse comme le sel sur une plaie. Polar Bear et ses enfants, Gracie et son frère, leur cousins, des voisins, des oncles à la mode de Bretagne. Ils ont en commun un désespoir étrange fait de résistance à toute épreuve, d’histoires à dormir debout pourtant d’une simplicité rare – et des foies en titane. On pourrait croire que ces différents personnages sont une nième variation sur le thème des laissés-pour-compte de l’Amérique, mais non. Moustakis ne porte par jugement, ne tire pas de morale, elle montre des gens qui, vivant dans un endroit inhospitalier, sont réduits à leur noyau dur.

En ouvrant le livre, je craignais un peu une redite de poésie ripolinée sur la-nature-sauvage-et-mystérieuse. Au titre (français) seul, on attendrait des grands passages lyriques sur l’âpre nature et la taïga locale, à l’image des écrivains de l’Ouest américain, mais non. L’Alaska toujours présente n’est pas une terre de fantasmes – ils ont dû faire long feu aux alentours de 1920 –, elle n’a d’autre poésie qu’elle-même, son rythme qui ne va nulle part et les saumons qui remontent la Kenai.

Pour donner forme et sens à cette matière brute (dans tous les sens du terme) : la plume nette de l’auteur, sa prédilection pour les constructions hachées, les millefeuilles de voies passées qui survivent dans le discours des enfants, par exemple, le refus systématique du lyrisme, qu’on prend comme autant d’embruns dans la figure, sans respirer, coup sur coup. On n’y aurait pas pensé, mais Moustakis indique que la pêche et l’écriture sont filles de la même attente, d’une tension essentielle née de l’incertitude « mordra, mordra pas ? ». Certains textes sont déroutants, comme la nouvelle liminaire, mais c’est aussi la raison pour laquelle j’ai plongé tête baissée dans le recueil, certains semblent tourner court. C’est la règle du genre, je suppose, celle qui fait que l’on accroche ou pas. Pour autant, le reproche fait aux nouvelles de vous plonger dans un univers pour vous en éjecter aussi sec, ici ne tient pas puisque, précisément, on ne sort jamais de monde clos aux espaces immenses, vides et inertes. Plus qu’un kaléidoscope, on se trouve face à un roman-gigogne dont on observerait toutes les facettes en même temps, sans jamais vraiment perdre quiconque des yeux.
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Alaska

Première lecture de l’année et première lecture pour le Challenge #1mois1paysenlivre . Pour ce mois de janvier, j’ai choisi de partir visiter l’Alaska, alors ce titre s’est rapidement imposé à moi étant chez Gallmeister.



Ce n’est pas un roman, ce n’est pas un recueil de nouvelles… Non, Melinda Moustakis a construit son livre en nous offrant des moments de vie, des chroniques, des petites histoires et des scènettes se passants toutes au bord de la rivière Kenai en Alaska, cet état tout au Nord.



On découvre, sans suivre une ligne temporelle précise, une famille… Enfin, surtout les enfants, frères, soeurs, cousins, cousines… Et c’est à eux que l’on va s’attacher, un peu par pitié je dois l’avouer. Car, il faut se le dire, le climat en Alaska est rude, il fait froid et cela transpire à chaque page. La nature n’est pas la plus rassurante non plus, un grizzly n’est jamais très loin. Mais plus que le froid ou les bêtes sauvages, c’est la dureté des adultes qui m’a marqué.



C’est une histoire sur la survie, survivre au froid, survivre aux ours, survivre aux coups de ceintures… Mais c’est une histoire aussi de détermination, car tous ces enfants que l’on suit à travers les pages, en font preuve de beaucoup. J’ai aimé les voir évoluer les uns et les autres et pour quelques uns voir ce qu’ils sont devenus adultes… Peut-être pas si différents de leurs parents d’ailleurs.



Melinda Moustakis nous offre également un grand livre de Nature Writing, j’ai complètement voyagé sur les rives de la Kenai, je me suis vu pécher le saumon (d’ailleurs attention aux hameçons…), je me suis vu observer les élans ou encore partir en traineau avec une bande de malamutes. Je voulais voyager avec ma première lecture et bien cela est réussi.
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Alaska

Une famille nombreuse grouillante de vie et de brutale honnêteté pour nous raconter un Alaska bien différent de celui des belles images touristiques.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2016/07/29/note-de-lecture-alaska-melinda-moustakis/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Alaska

L'écriture heurtée, crue et drôle de Melinda Moustakis restitue parfaitement les joies enfantines ou les angoisses d'une soeur sans nouvelles du frère parti se saouler avec un ami. Et cette humanité brouillonne survit tant bien que mal, un peu à la manière de ces saumons qui remontent la Kenai River toute proche et qui, mus par un instinct ancestral, se reproduisent avant de se laisser mourir [...].
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Alaska

Ah je n'accroche pas du tout. C'est très, trop décousu, trop de personnages, on s'embrouille... pas un bouquin pour moi. Dommage, moi aussi l'Alaska me fascine et j'étais très tentée. Tant pis.
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Alaska

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