AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Michael Chabon (124)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Club des policiers yiddish

Pour illustrer l’item Alaska du challenge USA, j’aurais mieux fait de choisir le classique de Jack London, Croc blanc.

J’ai abandonné à la page 60. Je n’ai pas le courage d'aller plus loin. Il y a trop de mots yidish, l'humour s'il y en a m’est incompréhensible. Une dystopie où la création d’Israël a échoué, pourquoi pas, mais il faut avoir le talent, ce n’est, à mon sens, pas donné à Michael Chabon.

Commenter  J’apprécie          60
Les princes vagabonds

Un duo surprenant de vagabonds que tout oppose, un contexte historique riche et méconnu, une intrigue accrocheuse... Des ingrédients fameux pour une recette savoureuse!



Mais voilà, c'était sans compter sur le style bien lourd de l'auteur, et ça foire complètement à la cuisson...

Des phrases tortueuses et d'une longueur désespérante, sans compter les digressions ou les transitions douteuses, ces 200 pages m'ont paru éprouvantes par moment.

Pour être honnête, le récit se fluidifie nettement dans le dernier tiers, mais l'on regrette d'autant plus que le reste du roman ne soit pas du même ressort.



Pour citer un grand humoriste actuel, "je ne dirais pas que c'est un échec: ça n'a pas marché"

Commenter  J’apprécie          60
Les Extraordinaires aventures de Kavalier &..

J'ai beaucoup apprécié cet univers de comics auquel je ne connais rien.

Joe Kavalier a fui Prague et les nazis en profitant de ses talents de magicien. Il trouve refuge chez ses cousins Clay à New York. Son cousin Sammy le prend sous son aile et l'entraine dans le milieu de la BD et notamment des comics en pleine explosion. Joe par vignettes interposées va faire sa guerre aux nazis. Fou amoureux de Rosa, il organise l'extraction de son petit frère Thomas mais quand le projet échoue il sombre dans une profonde dépression.

La frénésie de production des BD est particulièrement bien restituée, la recherche de Joe pour créer des effets, de rompre avec le découpage de la planche, les magouilles des producteurs pour signer des contrats avantageux, s'attaquer mutuellement de plagiat de l'un ou l'autre des super héros.

La problématique de l'homosexualité dans l'Amérique des années 40, 50 aussi...

Et cette très belle histoire d'amitié/amour entre entre Joe, Sammy et Rosa.

Une réussite même si la lecture demande quelques efforts quand ce monde du comics est abordé. Une réussite puisque je me suis sentie obligée d'aller vérifier que Kavalier&Clay n'avaient pas existé.

Commenter  J’apprécie          60
Moonglow

Roman, autofiction, biographie, mémoires… difficile de savoir dans quoi on s'embarque en commençant ce livre. Au début, j'étais confuse, un peu perdue et je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre mais rapidement j'étais conquise, par le côté un peu foutraque de l'intrigue, par les différents développements de l'histoire mais surtout par les personnages. Je me suis très vite attachée à ces derniers et sincèrement j'avais très envie de découvrir leur histoire. Pourtant la construction de ce livre m'a vraiment déroutée, on passe d'une époque à une autre, d'un personnage à un autre, on se demande si on est face à de vrais souvenirs ou à une interprétation romancée et détournée de la réalité et des faits.



Ce livre c'est une histoire dans l'Histoire, celle de la guerre 39-45, de l'Holocauste, des camps, de la capacité à se reconstruire ou pas après un drame mais c'est aussi et avant tout l'histoire d'une famille, celle de l'auteur qui se cache derrière le personnage du narrateur comme s'il avait besoin de se dédoubler pour raconter cette histoire qui n'est plus vraiment la sienne. On se perd dans les souvenirs de chacun pour mieux retrouver le fil qui les lie. On se perd dans les époques et les lieux pour mieux se concentrer sur les sentiments et les non-dits. On se perd dans les vérités déguisées pour mieux retrouver la réalité…



Ce livre est un voyage. Un voyage dans la mémoire collective, un voyage dans notre mémoire personnelle, dans notre passé et nos propres souvenirs familiaux à travers les récits de la seconde guerre mondiale, des bombardements, de la découverte des camps de la mort… à travers la conquête spatiale. C'est un livre dans lequel on se plonge comme si à notre tour on faisait partie de cette famille, partie intégrante de leur histoire qui devient aussi la nôtre quelque part.



C'est un livre touchant et dense, qui incite le lecteur à se poser des questions sur son propre passé et sur sa capacité à différencier de vrais souvenirs d'un mensonge tant de fois répété qu'il finit par devenir la réalité. J'ai beaucoup aimé les personnages, notamment leur courage. Ils avancent, tombent, se relèvent, se trompent, se font du mal mais malgré tout on sent qu'à travers les silences et les ombres, l'amour est là. On le devine au détour d'une phrase, à travers un mot, une respiration… si frêle parfois et si brûlant pourtant…



A lire sur le blog :


Lien : http://bidules16.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          60
Moonglow

"Moonglow" est le récit mi-autobiographique, mi-romancé, de la vie des grands-parents de l'auteur. Le grand-père, ancien militaire américain de l'OSS, nourrit une passion pour les fusées et la conquête spatiale ; sa grand-mère, française de confession juive, est une rescapée des camps. Michael Chambon nous retrace leur histoire, mêlant ses souvenirs et une bonne dose de création littéraire. Le spectre de la guerre n'est jamais très loin : la grand-mère en restera marquée à tout jamais, malgré sa nouvelle vie aux Etats-Unis. Le grand-père, quant à lui, explorera ses passions tout en tentant de délivrer sa femme de ses vieux démons.

Malgré une histoire bien écrite, j'avoue ne pas avoir réussi à me passionner pour ce roman. Les souvenirs de l'auteur nous sont livrés comme un patchwork, sans chronologie, et ce parti pris m'a gênée dans la lecture. En dépit de personnages hauts en couleur, je dois reconnaître que je n'ai pas réussi non plus à me passionner pour ces derniers. Dommage pour ce rendez-vous manqué. J'ai néanmoins trouvé le mélange autobiographique et fiction intéressant. Je remercie Netgalley et les éditions Robert Laffont pour la découverte de ce roman.
Commenter  J’apprécie          60
Le Club des policiers yiddish

Bilan mitigé pour ce pavé qui m’a résisté une bonne semaine.

Lieu Alaska, à Sitka. Epoque ? Pas très précise. Mais par contre, dans un contexte très particulier. Un morceau du territoire a servi a établir une colonie juive échappée ou survivante du nazisme. Un territoire juif, une police juive, le club des policiers yiddish. Le territoire serait sur le point de changer de statut.

Que vient faire le meurtre d’un héroïnomane joueur d’échec planqué dans un minable hôtel ?

Cela aurait pu être pas grand-chose, sauf que dans cet hôtel habite également depuis quelques temps en policier en perdition, alcoolique, divorcé, borderline. Alors, quand on lui dit qu’une enquête d’envergure n’a pas lieu d’être, il va y mettre son nez, rien que pour montrer qu’il est têtu et qu’il existe toujours. Mais ça peut mener loin, très loin dans la magouille. Et ce petit monde censé respecter La Loi est loin d’agir en accord avec la justice des hommes, surtout quand il s’agit d’Israël, et du retour du Messie !

Ce postulat de départ (une colonie juive résultante de la seconde guerre mondiale) aurait pu exister. L’idée a été soulevée avec Roosevelt (je crois) mais n’a pas aboutit. Cette projection historique dans un événement qui n’a pas eu lieu s’appelle une Uchronie, mot barbare désignant un genre littéraire, ici adapté en roman policier.

Un peu longuet par moment, intéressant mais pas un coup de cœur.

Commenter  J’apprécie          60
Telegraph Avenue

Je l'ai abandonné. Je n'ai pas adhéré du tout. Je pense que je manque cruellement des multiples références culturelles et musicales qui truffent ce roman. Je suis restée complétement au dehors, je me suis presque sentie mise à l'écart. Dommage, pour une fois que mon compagnon m'offrait un roman pour mon anniversaire ! (janvier 2014)
Commenter  J’apprécie          60
Les Extraordinaires aventures de Kavalier &..

Une nuit de fin octobre 1939, Sammy un jeune juif new-yorkais doit faire une place dans son lit à son cousin Joseph Kavalier qui arrive de Prague. Les Kavalier sont des juifs intellectuels menant la vie sociale qui va avec, jusqu’à ce que les nazis envahissent la Bohême dans ce qui fut l’ancienne Tchécoslovaquie. Ils vont alors mettre investir toutes leurs économies pour faire partir leur fils aîné, Joseph, vers les Etats Unis.

Malgré des papiers en règle, Joseph devra s’enfuir de son pays dans le cercueil du … Golem de Prague. Ca commence bien ! Faut dire que l’adolescent ne craint pas les boîtes, féru de prestidigitations il prend des cours avec un maître Bernard Kornblum grand admirateur d’Harry Houdini qui le formera (efficacement) à décrocheter des serrures au fond d’un sac, lui même au fond d’une eau froide.

Mais outre sa passion pour la magie, Joseph fut également étudiant aux Beaux Arts de Prague et se révèle être un dessinateur de talent. C’est cette facilité pour le dessin qui sera son passeport pour la célébrité.



On plonge, ainsi, dans l’histoire des comics américain. C’est fascinant de découvrir comment l’histoire tragique des juifs d’Europe a influencé les personnages de justiciers se battant contre l’armée nazi. Joseph ivre de haine contre Hitler se défoulera en humiliant par BD interposée le troisième Reich. On se retrouve au cœur du processus de création et de toutes les inventions et innovations qui ont fait le succès du Comics : super héros de plus en plus musclés, anonymat, masques et tenues extravagantes, graphisme, scénarios, bulles, vignettes, onomatopées, etc…

Ce déchaînement créatif - qui a pour toile de fond, la guerre de 40 et l’anéantissement des juifs d’Europe - explore l’histoire de ces bandes dessinées et celle des hommes qui l’ont écrite. S’inspirant de créateurs réels comme Jack Kirby, Will Eisner, Stan Lee ou Gil Kane, Mickael Chabon n’omets pourtant pas de nous livrer une fiction captivante où la psychologie des personnages est explorée avec justesse. On suit avec tristesse le premier départ de Prague d’un adolescent agacé du trouble de ses parents au moment des adieux, on lit avec émotion l’histoire du petit Thomas qui regarde partir son frère adoré. On retrouve un Joseph plein d’espoir à New York qui va tenterl’impossible pour faire venir sa famille et enfin on lit le désespoir de celui qui comprends ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique, qui découvre avec effroi a disparition des siens.

Ceci dit, ce roman n’est pas seulement le récit de la vie de Joseph Kavalier, c’est aussi celle de Clay, Sammy Clay, le cousin américain, le scénographe, le petit malin plein de débrouillardise qui va trouver le moyen d’éditer leurs histoires de papier. L’époque ne le servira pas autant qu’il le mérite. Ses péripéties donnent une vision un peu dure de l’Amérique : profits honteux des hommes d’affaire au dépend des créatifs, procès, contrôle des mœurs, dictats rigides de la psychologie, solitude… Sammy malgré un second rôle n’est pas le faire-valoir de Joseph c’est un personnage à part entière qui apporte avec lui les revendications futures d’une catégorie d’américain.

Au final, une œuvre imposante sur les comics de l’après-guerre mais pas que… sur une époque aussi, sur la matière qui compose les hommes et les femmes, sur la boue du fleuve Moldau avec laquelle fut fabriqué le Golem de Prague qui permis à Joseph de fuir la mort.

Commenter  J’apprécie          60
Le Club des policiers yiddish

Ce roman relève à la fois du genre policier (vraie enquête) et de la SF (uchronie sur le postulat qu'après guerre les juifs se sont installés non pas en Israël mais en Alaska). mais le propos de Chabon est encore plus ambitieux puis qu'il mêle à cette trame déjà touffue des jeux de langage (nombreux termes yiddish, réels ou du cru de l'auteur...) qui obligent à se référer à un lexique mais aussi des considérations parfois alambiquées, voire philosophiques et/ou religieuses qui freinent la lecture. Tout un monde finit par apparaître mais c'est au prix d'un certain ennui. En bref, trop touffu et simplement trop long, mais pour autant pas insurmontable.
Commenter  J’apprécie          50
Le Club des policiers yiddish

Les 180 premières pages m'ont paru poussives, comme si l'auteur peinait à mettre en place le décor et l'ambiance qu'il avait imaginés et les 100 dernières nébuleuses et alambiquées. Alors restent des moments plaisants dans le milieu du livre où on s'attache au héros et à l'histoire: c'est un peu juste. Le style pourrait sauver la lecture mais au bout du compte, ce qui semble être au premier abord une écriture recherchée se révèle en fait une suite de clichés ampoulés et de circonvolutions inutiles. Seule l'idée est intéressante.
Commenter  J’apprécie          50
Le Club des policiers yiddish

Franklin Roosevelt l’avait imaginé en 1939, Michael Chabon lui donne réalité dans son roman uchronique : la province de Sitka, coincée entre le golfe de l’Alaska et le Canada est un nouveau territoire juif.

Qui dit territoire juif, dit police juive, enquêtant sur des affaires juives… Et dans les affaires juives, il est souvent question de religion…et de mères…

C’est donc une drôle de journée qui débute pour Meyer Landsman lorsqu’on l’informe qu’un junkie a été trouvé mort dans une chambre d’hôtel, assassiné d’une balle dans la nuque. Un junkie mystérieux, qui utilisait le nom d’un célèbre joueur d’échecs, et dont l’annonce de la mort à tendance à attrister plus que de raison les personnes interrogées.

Il apparaît très vite à Landsman et à Berko, son coéquipier, que les raisons et les ramifications de cet assassinat sont plus complexes que prévues. Mais le temps presse ! Dans quelques semaines, la région de Sitka sera rétrocédée aux États-Unis et les policiers perdront toutes leurs prérogatives.

Cela sera-t-il suffisant à Landsman pour tirer au clair cette histoire, faire le deuil de sa sœur décédée accidentellement, arrêter de boire et, peut-être, regagner le cœur de son ex-femme ?

« Le club des policiers yiddish » ne m’a pas passionnée ni convaincue. En voulant mélanger plusieurs genres littéraires, uchronie, policier; thriller politico-religieux, l’auteur a tout survolé, mais rien approfondi. Même l’humour juif, pourtant redoutable, tombe ici à plat.

La narration m’a paru confuse, la communication silencieuse entre les personnages trop présente, ce qui m’a perdue de nombreuses fois, à moins que les références à la religion ne soient trop pointues pour la lectrice goy que je suis ?…

Un roman qui ne restera pas dans mes annales, même si le nœud de l’intrigue, ce complot secret et dévoilé par le policier, est proprement génial.
Commenter  J’apprécie          50
Les princes vagabonds

Dans la recette de tout bon roman d'aventures, il faut des personnages accrocheurs, si possible de caractères fort dissemblables afin de mettre du piment à leur association. Ici ce sera Zelikman, guérisseur né en Allemagne, blond, filiforme, madré, et Amram, colosse africain dont les problèmes se résolvent en général par l'intermédiaire d'une hache viking surnommée "Profanateur-de-ta-Mère". Au cours de leurs pérégrinations ils font la connaissance d'un prince Khazar, c'est-à-dire issu de l'empire juif qui, peu avant l'an mil, domina la région comprise entre la Mer Noire et la Mer Caspienne — à ce sujet, voir "La treizième tribu" d'Arthur Koestler. Bien sûr, nos deux héros aideront ce jeune prince dans sa reconquête du trône... et comme souvent avec ce genre de personnage rencontré au détour d'une route, celui-ci se révélera ne pas être tout à fait ce que l'on croyait...



"Les princes vagabonds" n'est pas un livre à prendre au premier degré, comme l'on peut lire les dernières sorties de la rentrée littéraire. Ce roman n'est rien de moins qu'un pastiche (attention, pas une parodie : on est ici dans l'hommage et non dans la raillerie) des romans d'aventures de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle. La couverture donne le ton, de même que les illustrations intérieures, d'un charme désuet comparable à celui des gravures ornant les romans lus par nos aïeux. Ce n'est qu'un livre de poche de la collection 10/18, et pourtant, avec un peu d'imagination, on sentirait presque l'odeur de la poussière ! L'intrigue, une suite de péripéties destinées à mener un prince sur le trône dont sa famille à été chassée, est évidemment un grand classique, pour ne pas dire un poncif, du roman de cape et d'épée "à l'ancienne". Enfin, le style est un autre élément allant en ce sens ; ainsi ces phrases interminables, qui semblent avoir rebuté tant de lecteurs : nous ne sommes plus habitués à ce genre d'écriture, et c'est évidemment volontaire de la part de l'auteur, afin de parachever l'illusion. Inutile donc d'attendre de ce roman qu'il innove, ou qu'il révolutionne quoi que ce soit : tel n'est pas le propos... sauf à considérer que la véritable originalité, la véritable audace littéraire, consiste justement à proposer aux lecteurs d'aujourd'hui un roman qui aurait pu être écrit il y a cent ou cent cinquante ans.



Michael Chabon est un écrivain "sérieux", connu des médias et du public pour ses romans réalistes mettant en scène des personnages et des problématiques actuels. Néanmoins, dans la postface, il revendique le droit non seulement d'aimer, mais également d'écrire, des romans d'aventures. Voilà un discours très rafraîchissant, qu'on ne peut qu'applaudir et qui conclut sur une bonne note ces plaisantes aventures des "Princes Vagabonds".
Commenter  J’apprécie          50
Le Club des policiers yiddish

Le pitch: un meurtre est commis sur une île de l'Alaska occupée majoritairement par des juifs. Un policier blasé, déprimé et alcoolique, mais coriace, va mener l'enquête.



Un des grands intérêts (à mon sens) de ce livre réside dans l'uchronie que l'on découvre au fur et à mesure. Une uchronie fort intéressante, car subtile, pas du tout aussi marquée et nette que la plupart des uchronies lues jusqu'ici...

Heureusement, tout ne réside pas sur l'uchronie, on a aussi un récit d'une grande richesse dans la description des décors (on s'y croirait) et des personnages, une intrigue un poil trop complexe à mon goût, mais c'est mené avec une belle finesse, un sens de l'humour toujours présent, sous-jacent, des petites tournures de phrases absolument délicieuses. J'ai donc beaucoup aimé, finalement plus pour le plaisir de la lecture que pour l'intrigue!
Commenter  J’apprécie          50
Telegraph Avenue



Telegraph Avenue relie Oakland et Berkeley, deux villes de la section Est de la baie de San Francisco. La première est historiquement afro américaine, quand la deuxième est réputée pour son université, et l'orientation progressiste de sa bourgeoisie blanche.



Brokeland Records, boutique de vinyles de collection, y trône en bonne place. A l'image du quartier -multi racial- dans lequel elle se situe, elle est conjointement tenue par un noir, Archy Stallings et son ami de longue date Nat Jaffe, blanc et juif. Leurs épouses respectives, sages femmes libérales pratiquant les accouchements à domicile, sont également associées.



Archy, homme débonnaire et conciliant -voire passif-, redoute sa paternité prochaine. Nat est à l'inverse habité par une colère permanente, qu'il exprime par un bourdonnement incessant, et un comportement souvent fébrile.



Leur fief accueille un petit monde hétéroclite, davantage occupé à bavasser sur le bon vieux temps et les dernières magouilles du conseil municipal qu'à jouer les chalands. Le projet d'implantation d'une grande surface culturelle fait planer une lourde menace sur cet îlot de douce convivialité...



Comme si cela ne suffisait pas à bousculer l'existence jusqu'alors relativement tranquille d'Archy, celui-ci doit composer avec la réapparition de son père, star déchue des films de Kung-fu, motivée par de graves difficultés financières, l'irruption de Titus, son fils caché, et les démêlés de son épouse avec la justice, suite à un accouchement qui a failli mal tourner.



"Telegraph Avenue" est un récit dense, à la lecture duquel on ne s'ennuie pas un seul instant. C'est un roman plein de sel. Le sel de la vie, qui picote, fait rire et pleurer. Les événements les plus anodins sont relatés comme d'extraordinaires aventures, se dotant d'une dimension quasi épique. Certains des héros eux-mêmes agissent comme des acteurs de cinéma, leur comportement et leurs réparties semblant dictés par le souci d'être les dignes représentants des caractéristiques supposées définir leur personnage.



Les dialogues sont nombreux, percutants, le texte est truffé de références musicales, cinématographiques et télévisuelles, notamment inspirées des années 70, avec une forte prédominance soul et funk, mais aussi de fréquents clins d’œil au cinéma de Tarentino. A la hauteur de ces nombreuses et diverses évocations, "Telegraph Avenue" est à la fois rythmé et coloré, mais pas seulement...

... L'auteur mêle habilement nostalgie et humour, le ton cocasse de l'ensemble n'occultant pas tout à fait -et ce n'est d'ailleurs pas le but- le désenchantement que suscitent chez ses protagonistes la fuite du temps, et les inévitables difficultés de l'existence.
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
Commenter  J’apprécie          50
Le Club des policiers yiddish

Meyer Landsman est un flic au bout du rouleau. Contre la volonté de sa hiérarchie, il enquête sur le meurtre de l'un de ses voisins d'immeuble, Emmanuel Lasker, un joueur d'échec héroïnomane. Était-il le messie tant attendu par le peuple juif ?



Même s'il est bien réel, l'argument science-fictif (l'uchronie en question) n'est qu'un prétexte pour nous servir une enquête policière qui, elle-même, n'est qu'une sorte de décor pour nous exposer une réflexion sur ce qu'est (ou pourrait être ? Personnellement, je n'ai pas su trancher, étant malgré tout assez limité en culture sémite) le peuple juif : un mélange de croyances, de superstitions et de légendes bibliques, matinées d'exode perpétuel et d'humour du désespoir. Un récit vertigineux porté par une écriture magnifique truffée de mots yiddish. Malgré parfois une certaine complexité (que, malheureusement, le glossaire lacunaire en fin d'ouvrage n'éclaire pas toujours), ce vocabulaire apporte tout de même à l'ensemble une poésie assez splendide.



Pour l’anecdote, en allant acheter ce livre en librairie, je l'ai bien sûr d'abord cherché en rayon SF. Eh oui, naïvement, en plus d'être une uchronie, le fait d'avoir eu en 2008 le fameux prix Hugo (ce qui lui conférait une certaine légitimité science-fictionnesque) me laissa penser que ce livre pouvait s'y trouver. Chou blanc.



Ensuite, je me suis dit qu'il s'agissait plutôt d'un roman policier. Dans le rayon, après presque un quart d'heure d'infructueuses recherches, je me résigne à aller me renseigner auprès du vendeur qui m'envoie... vers la littérature générale !



A.C. de Haenne
Lien : http://les-murmures.blogspot..
Commenter  J’apprécie          50
La solution finale

Les composants de ce polar : Un enfant juif accueilli, en pleine guerre de 40, dans une sorte de pension anglaise, son meilleur ami s'appelle Bruno et c'est un perroquet qui énonce des listes de chiffres en allemand, un très vieux détective à la retraite passionné d'apiculture, des pensionnaires réunit autour d'un couple bancal et de leur fils non moins déglingué, un assassinat et la disparition du perroquet. L'esprit du roman : un hommage à Conan Doyle, comme l'indique à la quatrième de couverture. Et d'ailleurs, heureusement qu'il y a un résumé en couverture sans cela on n'y comprendrait presque rien ! Car faut arriver à saisir que l'armée anglaise est intéressée par l'oiseau dont les listes pourraient permettre de décoder des informations confidentielles de l'armée nazi. Tout cela est en effet, noyé dans des descriptions, des tergiversations qui ne répondent pas aux questions qui se posent : D'où vient cet oiseau ? Pourquoi est-il avec l'enfant ? Comment ont-il traversé l'Europe ? Pourquoi la puissante armée veut-elle voler l'oiseau plutôt que d'en faire une saisie officielle ? et surtout qui est cet enfant ? Tout cela, on s'en fout... Quand dans un polar des énigmes restent sans réponse, le résultat s'appelle, un loupé !.

Tout ne semble posé là comme une ébauche mal bâtie. L'auteur utilise un contexte indiscutablement dramatique dont le titre se fait le relai "la solution finale" pour en définitive livrer un suspens sans profondeur, supporté par une écriture qui s'essouffle dans des scènes sans intérêt avec des personnages sans originalité qui peinent à trouver une épaisseur.
Commenter  J’apprécie          50
Les Extraordinaires aventures de Kavalier &..

Ces aventures commencent en 1939 avec le début de la Seconde Guerre Mondiale et l’arrivée de Josef Kavalier chez sa tante et son cousin Sammy Clay qui va l’initier aux comics. Elles se terminent en 1954 avec un procès.... Mais c’est en vérité une grande fresque historique des deux cousins dans le monde des comics. Et aussi une grande histoire d’amour, d’humanité, de magie, d’évasion !

J’ai beaucoup aimé découvrir le long des pages, ces deux personnages entourés d’autres, réels et fictifs, étonnamment bien décrits. J’ai été un peu moins attirée par les descriptions du monde des comics mais il est si facile de se laisser prendre par le style de Chabon ! Même si parfois, il était un peu dur, à chaque chapitre de se rattacher au fil principal. C’est tout de même un roman magnifique sur la dure réalité de la vie… et le moyen de s’en échapper.
Commenter  J’apprécie          50
Des garçons épatants

j' ai été très déçue par ce livre .J'ai l'impression d'avoir perdu

mon temps Je suis sans doute passée à côté de l'humour

de l'auteur Dommage mais pour moi c'est un auteur à éviter

impérativement. quelques années après même constat ...
Commenter  J’apprécie          50
Les princes vagabonds

Alors que dire du roman ? Il débute de manière fort abrupte mais magistrale. Le lecteur fait connaissance avec les deux protagonistes principaux qui forment une paire d'amis curieusement assortis : Amram, un colosse Africain (mais l'auteur évite le cliché de la brute épaisse) maniant la hache avec dextérité et dont la famille a disparu, et Zelikman, un médecin juif, grand et mince, aux cheveux blonds et de tempérament mélancolique. Tous deux parcourent les régions du Caucase au Xème siècle, en compagnie de leurs inséparables et attachantes montures, vivant de rapines et combines douteuses. Le destin place sur leur route un jeune prince déchu, Filaq, du royaume Khazar, qu'ils vont aider à se venger d'un oncle usurpateur, Boulan. Chemin faisant, il vont tailler en pièces quelques ennemis, faire de curieuses rencontres, croiser des éléphants et même des Normands.







Très peu familière de cette époque et de cette zone géographique, je me suis parfois un peu perdue dans les noms et fonctions, même si les informations sont distillées au compte-goutte. En page 55, le lecteur a heureusement droit à quelques explications bienvenues (entre bek et khagan entre autres) mais pour le reste, j'ai dû aller à la pêche aux infos. Maintenant au moins, je sais ce qu'est un radhanite !







D'après les quelques recherches que j'ai effectuées, Chabon se serait inspiré du Kuzari, une œuvre philosophique majeure d'un auteur à la fois rabbin, philosophe et poète, Juda Halevi.



Je trouve un peu dommage de la part de l'auteur de ne pas avoir écrit une préface pour situer un peu le contexte historique ou bien des notes en fin de volume.



Disons-le tout de suite, même si je suis satisfaite d'avoir enfin pu lire Chabon, ce roman d'aventures ne va pas révolutionner le genre et ne me laissera peut-être pas un souvenir impérissable. Pourtant, ce fut une lecture plaisante car les bonnes trouvailles sont nombreuses : l'ouverture qui met tout de suite dans l'ambiance, une époque et un lieu originaux, deux héros attachants. J'ai particulièrement apprécié les dialogues entre Amram et Zelikman et l'humour de certaines situations. Et le rôle non négligeable des animaux...



Enfin, un petit plus bien sympathique, les chouettes illustrations de Gary Gianni.



Malgré ça, le roman donne l'impression d'avoir un rythme saccadé, comme si l'auteur avait voulu faire entrer un maximum de choses dans son livre sans laisser le temps de souffler au lecteur. Tout s'enchaîne trop vite, il manque quelques explications. Comme je suis très contrariante, je dirai que contrairement à ma lecture précédente, cette fois, c'était trop court !


Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
Commenter  J’apprécie          50
Les Extraordinaires aventures de Kavalier &..

New York, 1939 : Josef, jeune Juif ayant fui Prague occupée par les nazis, et son cousin de Brooklyn, Sammy, unissent leur talent pour inventer un héros de bande dessinée : l'Artiste de l'évasion.

Pourfendeur des forces du mal, spécialiste des évasions, celui-ci combat le nazisme sous toutes ses formes. Il incarne ainsi la tentative désespérée de Joe de libérer sa famille restée à Prague, en même temps qu'une dérisoire volonté de réveiller la conscience des jeunes Américains.



Chabon allie avec délectation fiction et réalité, romanesque pur et documentaire sur les années 1940-1950, sur la naissance d'un nouvel art qui fit fureur auprès des jeunes générations : les Comics.

Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Michael Chabon (657)Voir plus

Quiz Voir plus

Couleur: Jaune

Ce peintre a réussi à peindre jaune sur jaune . Les Tournesols est une oeuvre signée:

Paul Gauguin
Pablo Picasso
Vincent Van Gogh

8 questions
153 lecteurs ont répondu
Thèmes : jaune , couleur , culture générale , peinture , cinema , littérature , art , histoireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}