Très grand coup de cœur ❤️ ❤️ ❤️ pour un livre étourdissant, renversant de beauté. Une plongée dans une sorte de conte et légende....
Ne gardons nous pas une part d'enfance en nous....malgré les années qui passent..... Vaste question existentielle.
Quel beau roman initiatique, un récit personnel, un autoportrait intense et bouleversant.
Tout pourrait commencer par O temps suspend ton vol....une tragédie est imminente et se prépare. Une langue poétique et musicale... Une écriture sensorielle....un livre construit à partir du plateau du Scrabble et de son étoile... Une main qui plonge dans un sac de toile vert et prend
des lettres une par une....
Le destin est en marche...
Michael Ferrier va nous faire vivre ses derniers jours d'enfance au Tchad à N'Djamena.
Un récit teinté de nostalgie.
Le scrabble est le fil rouge du roman.... Tout commence avec lui... Tout finit avec lui... De l'émerveillement à l'horreur... Les mots se superposent au souvenir, et l'écrivain à l'enfant.
Une histoire qui va grandir par onde spirale....
Un écrivain en construction qui évoque son enfance en faisant abstraction de l'espace temps et de l'oubli....
Une très belle scènique,
certaines scènes évoques des fresques du XIX ème siècle..., un contraste entre cette berceuse de l'enfance au goût sucré.... Et la violence qui fait son chemin, prémice de la guerre civile...
Un livre basé sur les cinq piliers des sens... Une enfance où l'odorat, l'ouïe, la vue, le goût et le toucher sont mis en éveil.
Les couleurs, les odeurs se font échos.
Ce livre n'est pas seulement celui de Toumai qui signifie "espoir de vie" , mais aussi celui de Saleh, le "boy", l'homme à tout faire, le confident... Celui qui veille sur la maison.... Des voix féminines alternent...
A l'innocence, l'insouciance, les armes, les cris vont répondre.. Une enfance foudroyée par les balles, le sang, les animaux blessés.
L'enfant sera témoin de tout, jusqu'à la découverte de son ami Youssouf blessé à terre perdant son sang. Une vision d'un monde idyllique qui passe soudainement à son antithèse. Un excellentissime livre que je vous conseille.
Finaliste prix fémina 2019
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Voici un récit - hommage bouleversant, entre France et Japon, une sorte d'élégie , d'éloge à l'ami de l'auteur trop tôt disparu : François Christophe, mort noyé à l'âge de 47 ans avec sa petite fìlle Bahia, au large des Canaries ....
" Tous les deux emportés, engloutis par la vague " .....
Une voix blanche , surgie au coeur de la nuit annonce à Michaël, la disparition de cet ami Trés cher..
Au coeur de la sidération, de la dévastation, même si la souffrance laisse sans voix, et que l'on dise que les grandes douleurs sont muettes l'auteur reprend la parole : "J'ai le souffle coupé , je suis atteint de cette morne , muette et sourde stupidité qui nous transit, lorsque les accidents nous accablent , surpassant notre portée .....comme le disait Michel-de-Montaigne , Ma Langue s'engourdit, un liquide noir et glacé court dans mes membres, mes oreilles bourdonnent , une double nuit couvre mes yeux ...."
Ce livre est un tombeau littéraire à l'ami qui n'est plus là, l'événement tragique fait revenir les souvenirs , la rencontre au lycée Lakanal, où ils s'écoutent et se répondent, leurs échanges sur fond de consommation d'alcools et de drogues douces, les années d'études , d'internat, la passion commune du cinéma , de la radio, de la la litterature ....autour de la musique baroque, de Rimbaud et de Monk...
Maintes réflexions philosophiques, des références littéraires nombreuses et cinematographiques magnifient cet ouvrage à l'écriture extrêmement élégante où la mémoire se déploie: l'irréversibilité du temps , la commémoration nostalgique, le souvenir qui passe trop vite ,...comme un reflet et confére aux choses et aux êtres une beauté sombre, celle de la passion.
En redonnant vie aux souvenirs , aux absents , aux disparus l'auteur élabore un mémento du temps et de la mémoire , une réflexion à propos de la richesse de l'amitié indéfectible .....
Un portrait lumineux qui se lit comme un hymne à la joie autant qu'un récit de deuil !
Une chronique douce amère , poétique , silencieuse, forte , émouvante qui permet de garder l'ami vivant , de le faire exister encore et encore dans les vagues du temps !...
Où que vous soyez , je serai, tant que je le pourrai , je vous porterai ....
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C'est un récit poignant dédié à l'ami, un récit débuté par la sidération de l'annonce,atroce , du décès de François et de sa fille Bahia.C'est un cri retenu, une douleur indicible et un hommage extrêmement émouvant au disparu.
C'est Lakanal,la rencontre,les soirées dans les paradis artificiels ,l'amour de l'art,de la musique,du cinéma, de la radio,la brouille et cette terrible vague dans un Eden de tragédie.. ..
L'écriture dégage force et sincérité et sonne comme un ultime adieu à cet ami qui ,grâce à l'écriture restera là, toujours bien vivant jusqu'à. ...
L'auteur nous emmène sur des chemins parcourus avec François,nous fait partager cette indéfectible amitié et c'est là ,à mon sens, que les limites sont atteintes.Nous ne pouvons pas être amis avec François, cette relation ne serait qu'artificielle et utopique mais peut être ces belles citations,ces belles remarques littéraires sur l'amitié nous feront elles ouvrir les yeux sur le merveilleux bonheur qui est nôtre si nous possédons,dans notre entourage,un ou une amie ,voire une petite bande.
Certains passages sont d'une incroyable finesse,dégagent une émotion intense,d'autres sont un peu moins convaincants, parfois même un peu lassants .Ce que l'on sait c'est qu'une très belle amitié unissait le narrateur et François et que l'absence est venue....terrible,désespérante. ...jeter un voile blanc sur le temps du bonheur.
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68 pages lues quasiment d'une traite. L'auteur nous entraîne dans ce monde japonais qui nous semble si parfait, si bien huilé. Mais justement, Kizu est le petit grain de sable dans le rouages. Kizu, c'est la faille, la brisure, qui va se manifester par une lézarde, un lézard qui remet en question tout ce petit monde où tout et tout le monde semble à sa place. Et puis un jour, la faille s'agrandit. Jusqu'au point de rupture et de non retour. Et enfin surgit une prise de conscience du problème. Il est fait référence à Kafka dans un passage. Effectivement, il y a quelque chose de kafkaïen dans ce récit. Michaël Ferrier sait de quoi il parle. Il vit à Tokyo et enseigne la littérature.
Je vous laisse découvrir cette petite pépite.
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Le 11 mars 2011, Michaël Ferrier réside à Tokyo. Accompagnée de son amie japonaise, il apporte aux réfugiés, cantonnés dans les régions les plus touchées par le séisme, des médicaments et de la nourriture.
Dans un style très personnel, usant toujours du mot juste, ce Français d’origine et Japonais d’adoption décrit avec précision et minutie le tremblement de terre, le tsunami, l’accident nucléaire et leurs conséquences.
Si le récit de la catastrophe suffirait à nous intéresser, son style très personnel, alliage d’une érudition proposée avec légèreté et d’une maîtrise parfaite de la langue, nous fait approcher de l’abîme étourdissant au bord duquel se penche le Japon (comment continuer à vivre dans des régions dévastées et contaminées pour des milliers d’années ?) et nous permet d’approcher, de percevoir, l’âme du peuple japonais en un moment de grande détresse.
Magistral.
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J'ai presque honte de dire que j'ai beaucoup aimé ce livre puisqu'il raconte l'enfer que des milliers de gens ont vécu, il y a un peu plus d'un an maintenant de cela. C'est atroce de se dire que l'on a aimé un livre, tout en sachant que l'on lit la vie de ces êtres humains, japonnais ou étrangers, qui ont vécu l'Enfer et qui, pour la plupart, continuent à la vivre.
Dans cet ouvrage, l'auteur, Mickaël Ferrier raconte son périple sur les routes du Japon avec sa compagne Jun afin d'apporter des vivres et des médicaments aux personnes sans abri et qui ont été évacuées dans des refuges ou tout abri de fortune.
La première partie de ce livre se concentre essentiellement sur la terrible tremblement de terre qui a été ressenti en ce 11 mars 2011 au Japon, suivi d'un terrible tsunami qui a rayé certaines villes de la carte.
La seconde partie, elle, nous narre le désastre nucléaire qui s'en est suivi à la centrale de Fukushima.
Sont présents non seulement l'expérience de l'auteur dans ce pays peu de temps après le séisme mais également des témoignages qu'il a pu récolter dans les villes où il est passé.
Un livre extrêmement bien écrit mais qui fait terriblement peur car le pire, ce n'est pas ce que les médias ont bien voulu nous dire mais plutôt ce qu'il n'ont pas voulu nous dire. Ferrier, lui, fait des études, se renseigne et ne peut émettre que des suppositions mais, même celles-ci sont terrifiantes.
A découvrir !
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Vendredi 11 mars 2011. Une date qui est entrée dans l'Histoire.
Mais pour le pire.
Fukushima, l'accident nucléaire qui a remis en cause bien des stratégies en matière d'énergie.
Fukushima, "île de la Fortune", en japonais. Lieu d'un désastre sans nom..
Michaël Ferrier vit à Tokyo où il enseigne la littérature; Il connaît bien le Japon et dans ce livre, il revient sur les heures et les jours qui ont suivi cette catastrophe..
Il a parcouru les zones à la limite de la zone interdite, a recueilli divers témoignages et nous relate ici les moments de panique et de désolation qui ont suivi la catastrophe: depuis les réactions de stockage et la pénurie qui s'ensuit, les dégâts matériels, le relief des côtes bouleversé, les pertes humaines, les réactions de panique... et l'attitude du gouvernement japonais et des gouvernements occidentaux.
Une analyse très fine de cette situation de crise; et aussi du rôle joué par les media ainsi que de la stratégie d'information ou de non-information qui a prévalu.
Un livre bouleversant qui nous montre que rien n'est résolu. Le désastre est toujours là et les conséquences nous touchent encore.. et pour combien de temps?
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Une magnifique écriture. Précision incroyable des descriptions. Et puis tout à coup l'horreur de la guerre.
C'est très fort.
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Auteur de romans et d’essais, Michael Ferrier vit à Tokyo depuis 1994, où il enseigne la littérature. Ce petit livre, ce petit bijou oserais-je dire … mais je vais encore me faire engueuler pour usage de vocabulaire perverti :-), est paru en 2004, réédité en 2010 aux éditions Arléa. Michael Ferrier a aussi publié en 2012 le remarqué «Fukushima, récit d’un désastre», dans ma pile à lire.
Après l’introduction – un départ vers Tokyo, à l’aube bien sûr -, ces quatre nouvelles nous conduisent dans les revers de la ville nippone, au gré de ses pulsations. Le narrateur, guidé par ses amis japonais, déchiffre la syntaxe de Tokyo, en particulier entre crépuscule et aube, décrivant les endroits ou les gens que l’on rencontre dans les interstices de la ville : une femme rendue folle par sa compréhension intime du Japon, et son impossibilité à la faire partager ; les nuits avec Yo, le linguiste le plus célèbre de Tokyo, animal nocturne qui lui fait découvrir une ville souterraine inattendue, scientifique, agricole ; l’immense agitation, la féerie nocturne puis la rencontre d’un bloc de silence, un maître en calligraphie, trésor national vivant.
Des souvenirs remontent, la résolution des incompréhensions linguistiques par le saké, ou une nuit dans un bar minuscule sous la voie ferrée.
J’aimerais revoir l’aube à Tokyo en compagnie de Michaël Ferrier.
«Les fantômes de Kwaidan et de Kurosawa tournoyaient dans la pièce au-dessus de ses cheveux, les ombres noires des marionnettes et du folklore, les masques rouges du nô. Depuis qu’elle était venue dans cette ville – connaissance par les gouffres – elle avait été happée par sa tonalité particulière, cette qualité de noir, cette couleur si spécifique de bitume calfeutré. Maintenant, la capitale de l’ombre la broyait sans retour : issues de son délire dans un étrange assemblage de mangas et d’estampes, munies d’antennes et de mandibules, coiffées de casques cybernétiques prolongés de tentacules métalliques, toutes les bêtes de Tokyo venaient lui manger la cervelle. Elle affirmait qu’elle se voyait vivante dans ce célèbre tableau d’Hokusai où un poulpe géant violente une jeune femme sur le tatami. Ce n’était plus qu’un corps aveugle, aux prises avec l’éclatement, la dispersion.»
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Tout simplement bouleversant, une écriture magnifique qui rend le désastre plus palpable encore que des images vues et revues à la TV.
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En exergue:
"Ainsi nous traversâmes l'affreux mélange de pluies et d'ombres,
En marchant à pas lents, et touchant un peu la vie future"
Dante (Enfer )
C'est avec un Chinois, Zhang Heng, que débute et se clôt le récit. Il a inventé en 132 après J-C le premier appareil à détecter les tremblements de terre, un vase sismographe qui fut enterré avec lui, exhumé un peu plus tard lors d'une invasion mongole et détruit. Cet homme, parait-il ( Michael Ferrier a traduit en japonais une de ses biographies chinoises) se levait encore quelques heures avant sa mort pour aller interroger la nuit en contemplant ses milliers d'étoiles.
Donc, ce vendredi 11 mars 2011 , M. Ferrier et sa compagne June, un personnage très lumineux, se trouvaient à Tokyo quand est survenu ce tremblement de terre , puis tsunami et catastrophe atomique dont nous avons tous été abreuvés d'images et de commentaires de toute sorte. Très vite, il va penser à écrire. Enfin, au début, il a surtout pensé aux consignes , mettez vous sous une table. Et attendez.. Et voyez votre bibliothèque se disperser dans la pièce:
"Mais c'est aux arêtes de votre bibliothèque que le séisme atteint son paroxysme…un à un, ou par groupes , par paquets, les livres sont précipités vers la terre , et les phrases à l'intérieur des livres, et les lettres dans les mots, phonèmes, syllabes, syntagmes, segments de sons par saccades. Grammaire perdue , syntaxe suspendue, c'est tout l'ordre du monde qui est en train de se défaire, paragraphe par paragraphe, verset par verset, alinéa par alinéa. Toute la poésie française se casse la gueule. Seul Baudelaire résiste, là-haut, tout là-haut, pour je ne sais quelle raison, éternel récalcitrant."
Dans les Annales des trois règnes , une des six grandes chroniques officielles de l'Empire du Japon, compilée en 901, le chroniqueur écrit sur le tremblement de terre de 868 du 8 au 29 juillet , tous les jours:" Nawi furi-ki, la terre tremble."
Là, c'est la même chose avec ces répliques incessantes . Et Michaël Ferrier, , chroniqueur de 2011 écrit:
"J'aime la disposition sur la page de ce texte qui tremble. A un moment, il n'y a plus rien d'autre à dire: la terre tremble. Elle tremble encore. Et nous dessus. Bientôt dessous peut être. Nawi furi-ki donc, comme on dit en vieux japonais. Mais en même temps, l'écriture devient un moyen de saisir le phénomène et, sinon de lui assigner une place, du moins de comprendre son rythme, pour remporter sur lui une victoire d'autant plus précieuse qu'elle est précaire et provisoire."
Ecrire, oui, mais écrire comment?
Le choix va s'imposer en constatant par lui-même l'ampleur de la catastrophe dans les régions dévastées par le tsunami:
"Le désir de dire, le souci impérieux de porter témoignage, se trouve immédiatement confronté à toute une série de réticences et de résistances, née de la disproportion entre ce que les gens ont vécu et le récit qu'il est possible-ou impossible- d'en faire. A peine commence-t-on à raconter qu'on suffoque: nous avons affaire à l'une de ces réalités qui font dire qu'elles dépassent l'entendement ou l'imagination. Je songe à Robert Antelme, au tout début de L'espèce humaine, quand il évoque le sentiment de l'insuffisance ou de l'inutilité du langage pour ces hommes qui ont vu " ce que les hommes ne doivent pas voir" ".
C'est en arrivant à Matsushima et en constatant que les nombreuses petites îles en face de cette ville ont protégé cette ville en empêchant le tsunami de la frapper frontalement , qu'il a la réponse à la question :
"Ecrire, donc, par îlots ou par estuaires, par petites notes déferlantes, pointues, blanches ou noires, tout à la fois sauvages et soignées."
Des notes.. comme Kenzaburō Ōe dans les Notes d'Hiroshima, dont Ferrier parle ainsi:
"Petite tactique subreptice , aux interstices, d'une écriture éclatée, semi-improvisée, ancrée dans le réel. Notes de lectures, notes de voyages, souvenirs et même notes de musique s'agencent, s'entremêlent , procédant alternativement par juxtaposition, croisements ou superpositions sans jamais perdre de vue la progression de l'ensemble: le mélange des genres qu'elles permettent, et même qu'elles appellent irrésistiblement, fait que l'on pourrait presque y discerner , par éclats, le mouvement même de la vie; Ce faisant,Ōe crée un genre où la poésie, l'écrit personnel et l'essai se retrouvent inclus dans une même forme, vaste et ténue à la fois Un roman? Pourquoi pas.
Le mot nôto , par lequel Ōe choisit d'intituler son livre, a en japonais deux significations presque contradictoires; il désigne d'une part une notation prise sur le vif, fragmentaire et rapide, et d'autre part le cahier qui les contient et les regroupe, leur donnant au bout du compte une cohérence énigmatique. Comme un carnet, donc: quelque chose s'ouvre, se déploie, se replie. Au lecteur maintenant de savoir ce qu'il veut en faire."
Avec ses notes si travaillées sur le plan littéraire, notes dans lesquelles, en ce qui concerne le nucléaire-il le dit lui même dans un entretien , il ne dénonce pas, nul besoin, il se contente d'énoncer, ça suffit, Michael Ferrier a construit un livre très beau et très fort.
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Michaël, le narrateur, professeur d’université , animateur d' une chronique dans une émission culturelle sur la France à la TV japonaise, alors que l’université se passionne pour un colloque, doit faire une émission spéciale pour la TV. Un même sujet occupe les esprits, attise les convoitises, et met en évidence les narcisses : l’Histoire de France et l’identité française. Lui choisit de présenter et de mettre an avant 3 personnages atypiques depuis quelques siècles (un vendeur art., une prostituée métisse, maîtresse de Beaudelaire, et un esclave inventeur). Outre la forme particulière, l'écriture est poétique, humoristique et ce roman se moque gentiment de la société actuelle et du milieu des universitaires. Très drôle.....
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Extrêmement documenté, cet ouvrage qui rentre immédiatement au coeur des événements, retrace la chronologie du tremblement de terre et du tsunami vus à hauteur d'homme. Avant d'aborder la catastrophe nucléaire à travers des témoignages glanés patiemment.
C'est à la fois effarant et instructif.
La dernière partie propose une réflexion sur nos sociétés apathiques devant les dangers qui les menacent, apathie qui se transforme en complicité muette des décisions malsaines prises par nos dirigeants.
A lire absolument.
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Ne pas se fier au bandeau racoleur. Ce livre est une description haletante, précise, documentée et vivante du séisme, puis du tsunami et de leurs conséquences, enfin dans le dernier tiers de l'ouvrage est abordée la tragédie du cauchemar nucléaire et sa totale incontrôlabilité. Par un récit d'une grande force lyrique, poétique qui fait référence à la sagesse d'un savant des temps anciens, aux films d'Imamura ou Kurosawa ou aux textes prémonitoires, aux poèmes de grands auteurs de différentes époques, il démontre que notre société n'est pas plus avancée qu'au début de notre ère, qu'elle persévère dans l'aveuglement, le déni et le mensonge et considère l'individu comme négligeable.
Il restitue la sonorité musicale du séisme et de la multitude de ses répliques, les images qui vont hanter les rescapés, les maladies dues à la déshydratation, les chagrins insurmontables. Puis peu à peu, des surgissements de vie, de lumière, de générosité, des résistances face au cynisme des dirigeants et à la désinformation. Il a vécu en direct le chaos, apporté son aide aux sinistrés, interrogé les survivants, les liquidateurs, pour essayer de rétablir une réalité et une vérité différente du discours officiel et du foisonnement d'images rendu par les médias.
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