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Citations de Michel Biard (37)


Pour évoquer les années qui précèdent la Révolution, doit-on parler d’« origines », de « causes », d’une « pré-révolution » ? La question est tout sauf innocente. Les historiens se sont déchirés, deux siècles durant, pour faire triompher leur conception des racines de la Révolution. Une école historiographique, souvent qualifiée de « jacobine », voire de « marxiste », a imposé durablement sa vision des « causes » de la Révolution. Le maître ouvrage en la matière est celui de Georges Lefebvre, publié en 1939, qui décrit la montée en puissance d’une bourgeoisie désireuse de renverser, en partie, l’ordre social pour prendre le pouvoir à l’aristocratie terrienne. C’est en 1954 que le premier coup fut porté par Alfred Cobban, pionnier de ce qui allait devenir l’école dite « révisionniste » : un « mythe de la Révolution française », forgé par les historiens, aurait dissimulé des raisons politiques essentielles pour comprendre 1789, bien plus importantes que les origines économiques et sociales traditionnellement mises en avant. D’autres historiens ont aussi suggéré de minimiser l’originalité française en réinsérant la Révolution dans une chaîne de « révolutions atlantiques » (cf. chap. 1). L’intérêt de ces débats fut de contribuer à relancer la recherche et à faire admettre que la Révolution n’avait point une cause unique ou majeure.
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Il (Cambon) rappelle non seulement le caractère extraordinaire du gouvernement, mais le fait que nombre des institutions d'exception sont issues des décrets votés par une Assemblée quasi unanime.
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Toutefois, sans imposer un modèle, les révolutions anglaises du XVIIe siècle allaient, par leurs réussites et leurs échecs, influencer les mouvements réformistes et révolutionnaires du XVIIIe siècle et léguer un double héritage : une révolution donnant au peuple un pouvoir élargi, après avoir détruit des restes de féodalisme, pour la première et consolidant le pouvoir de l'élite sociale pour la seconde.
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Le mouvement de la Révolution a entraîné de tels hommes en avant, sans qu'il puisse y avoir l'idée d'un éventuel retour en arrière, d'une réaction (au sens propre du terme).
Collot d'Herbois, comme Robespierre, comme Saint-Just, comme Billaud-Varenne et tant d'autres, n'a pas fait du célèbre axiome "La Liberté ou la mort" un simple exercice de rhétorique.
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Après avoir refusé de combattre une nouvelle fois les calomnies répandues depuis plusieurs mois, il amène le débat sur le terrain politique et soutient qu'à travers lui et ses collègues du grand Comité, c'est l'ensemble de la politique de l'an II qui est visé.
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En mai 1793, la Convention prend cette fois séance dans l'ancienne salle des Machines des Tuileries, où les députés siègent dans un amphithéâtre faisant face au bureau de l'Assemblée (président, secrétaires) et à la tribune des orateurs.
Dans ce nouveau lieu, comme dans l'ancien, des tribunes sont également réservées pour un public nombreux, qui, malgré de fréquents rappels à l'ordre, exprime parfois bruyamment son approbation ou sa réprobation des propos de certains députés.
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… les épouses de Conventionnels participent à divers réseaux de sociabilité dans le Paris révolutionnaire, se fréquentent et s'invitent les unes les autres, assistent ou se mêlent à la vie des clubs politiques, lisent et commentent les journaux, se rendent à la Convention nationale pour y suivre des séances…
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Hier, des femmes et des hommes se sont fait tuer pour obtenir des droits et le suffrage universel, et tout un chacun comprenait comment un suffrage restreint favorisait les dominants ; aujourd'hui, avec la progression de l'abstention dans les milieux dits "populaires", le suffrage semble redevenu de facto censitaire sans même besoin d'une mise en place officielle. Tant de douleurs et de sang versé pour en arriver là ?
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"Mon père éprouvait dans son exil un vif regret de voir l'histoire de la Révolution défigurée par l'esprit de parti ; "
Francis Levasseur parlant de son père René Levasseur de la Sarthe
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Lorsque les massacres débutent, Danton disparaît de la scène publique. Il n'y reparaît que le 4 septembre, quand les violences sont sur le point de s'achever.
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Oui, j'ai préféré aller savonner au bateau*, plutôt que de demander des secours aux assassins de nos pauvres amis. Je ne craignais pas la mort ni la persécution.

* Travailler à laver du linge dans un des bateaux-lavoirs amarrés sur la Seine.
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"La République à la lyonnaise serait une République où les Lyonnais seraient maîtres chez eux" ?
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Le 11 thermidor, Barere, s'exprimant au nom du Comité de Salut Public, n'a jamais mentionné l'existence d'un "système" mis en place par Robespierre et ses coaccusés. Il s'est contenté de dénoncer leur prétendue usurpation de l'autorité et l'existence d'un triumvirat de tyrans.
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A la fin du XVIIIe siècle, le mot "suicide", introduit de l'anglais dans la langue française en 1734, n'entre guère dans le vocabulaire couramment employé. On préfère "homicide de soi-même", ou "meurtre de soi-même".
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Par ailleurs, celui qui semblait irrémédiablement classé comme extrémiste, se révèle souvent homme de compromis, qui cherche le plus petit dénominateur commun susceptible de rassembler les militants révolutionnaires contre l'ennemi avéré ou potentiel.
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Dans une ville encore traumatisée par le terrible spectacle des nombreuses exécutions entre prairial et thermidor an II, la fermentation des esprits n'était guère difficile à provoquer, pour peu que la Convention nationale et ses principaux comités n'y mettent pas le holà. Or, cette Assemblée était alors soucieuse de "sortir de la terreur" en s'autoamnistiant et le sacrifice de quelques boucs-émissaires était l'une des conditions de cette sortie.
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L’année 1788 a montré que les tensions étaient vives entre les partisans et les adversaires des réformes. La convocation des États généraux, annoncée le 5 juillet 1788, le doublement du nombre de députés du Tiers, décidé le 27 décembre et la rédaction des cahiers des doléances organisée entre mars et avril 1789 provoquent cependant un mouvement général d’espérance que rien ne semble pouvoir contrarier. Le 5 mai, respectant scrupuleusement l’étiquette, la séance d’ouverture des États généraux se déroule dans une atmosphère empesée. Necker y fait un discours dans lequel nul programme n’est avancé au profit de simples « conseils ». Pendant plus d’un mois, chaque ordre délibère séparément, le Tiers essayant vainement de convaincre la majorité des députés des autres ordres de se joindre à lui. Le 17 juin, par 491 voix contre 89, le Tiers adopte le nom d’Assemblée nationale : sans consentement royal et par sa propre volonté, le Tiers s’est érigé en représentation nationale. Cette décision audacieuse occasionne l’inquiétude au sein des ordres privilégiés. Le roi, qui venait de perdre le Dauphin, son fils aîné, le 4 juin, décide alors d’intervenir avec la tenue d’une « séance royale » prévue le 23 juin. Le 20, les députés du Tiers trouvent close la porte de leur salle de réunion. Ils décident d’investir une salle de jeu de paume voisine dans laquelle ils prêtent le serment de ne pas se séparer avant d’avoir donné une constitution au royaume. C’est donc dans une atmosphère à la fois frondeuse et bercée d’espoir qu’a lieu la réunion plénière du 23. Mais le discours du monarque laisse place à la déception, les propositions royales n’étant pas à la mesure des attentes des députés…
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On voit donc que, plutôt que d'imaginer les Thermidoriens et directoriaux comme des médiocres corrompus, ce qu'étaient beaucoup d'entre eux, il vaut mieux les voir pris dans les contradictions d'un régime qu'ils auraient voulu libéral, mais qui est dominé par les nécessités de guerres longues et dures. Comme ils se refusent à revenir à l'autoritarisme jacobin, l'effort militaire ne pouvait que développer les pénuries et les spéculations, le monde des affaires et les appétits des généraux faisant payer leur aide à l'Etat.
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Et la queue devient ainsi une sorte de désignant passe-partout, employé pour stigmatiser quiconque est réputé s'opposer à la Convention nationale pour des raisons liées au souvenir de Robespierre et de des partisans...
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Dans un XVIIIe siècle marqué par la sociabilité des salons et par l'art de la conversation, rien de très étonnant à ce que des auteurs reprennent à leur compte la tradition littéraire ancienne du dialogue des morts, d'autant qu'elle permet de mêler le mondain et le vulgaire, le savant et le comique, mais aussi le tragique fictif et le tragique vécu.
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