Citations de Michèle Petit (154)
La lecture, la bibliothèque ouvrent sur un autre univers, où l'on se sent suffisamment paisible, protégé, pour avoir l'esprit ailleurs.
Elle introduisent également à une autre façon d'habiter le temps, à un temps pour soi repris au temps social, à l'écart de l'agitation du quotidien, où à la rêveries libre cours et permet d'imaginer d'autres possibles.
La télévision, par exemple est quelque fois un médecin merveilleux, qui révèle des visages du bout du monde, mais le plus souvent elle ne nous renvoie qu'à l'l'identité a un monde clos, un village global. Elle distrait de soi là où le livre ramène à l'intériorité.
Grandir dans une culture, c'est en principe accepter toutes ses limites.
La découverte de la bibliothèque, c'était la découverte d'un lieu où l'on pouvait consulter le monde. C'est de l'ordre de la rencontre.
La bibliothèque me permettent de respirer, elle m'a sauvé la vie.
La bibliothèque, les livres, c'était le bonheur, la découverte qu'il y avait un ailleurs, un monde, plus loin, où je pourrais vivre.
L'aspect matériel du livre, quand il est imprimé, concourt peut être à ce caractère accueillant : on l'ouvre on s'y glisse pour y revenir.
C'est une autre expérience que celle des images qui filent sur un écran, quelles que merveilleuses qu'elles soient.
Un livre c'est une hospitalité qui est offert, une sorte d'abri que l'on peut emporter avec soi, ou l'on peut faire retour, un refuge ou résonne comme l'écho lointain de la voix qui nous est bercés, du corps ou nous avons séjourné.
La lecture, c'est mon pays, rien ne me manque quand je lis. Le temps disparait
Je ne dépends de personne pour ça.
Ma pensée ne va que si mes jambes l'agitent.
Lire c'est être ailleurs, là où ils ne sont pas, dans un autre monde, c'est créer des coins d'ombre et de nuit dans une existence soumise à la transparence technocratique
Peut-être on lit dans le noir toujours... La lecture relève de l'obscurité de la nuit. Même si on lit en plein jour, dehors, la nuit se fait autour du livre.
Bien des écrivains l'ont dit, la lecture va avec le secret, la nuit ,l'amour, la dissolution de l'identité sociale. Et elle appelle la même pudeur que l'amour.
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On lit sur les bords, les rivages de la vie, à la lisière du monde.
La lecture peut-être, à tout âge, un biais privilégié pour élaborer ou préserver un espace à soi, un espace intime, privé, un autre lieu.
Ceux qui entendent contrôler les lectures des autres voudraient en fait s'arroger plusieurs monopoles : celui de la découpe d'un corpus d'œuvres ou d'extraits soigneusement sélectionnés et de leur imprégnation ; celui du sens qu'il convient de donner à ces morceaux choisis.
Parfois, c'est même une seule phrase, emporté dans un carnet ou dans sac mémoire, ou même oubliée qui a rendu le monde plus intelligible.
Une seule phrase qui a heurtée ce qui était comme arrêté sur l'image pour lui redonner vie.
Le soir j'aime à me reposer dans le coin de mes livres. C'est un refuge.
Les lecteurs sont des voyageurs ; ils circulent sur les terres d'autrui, nomades braconnant à travers les champs qu'ils n'ont pas écrits.
Dans un monde ou il y a tant de brutalité, de haine et de destruction, le littérature, l'art, la science quelque fois, permettent de maintenir des plages, des intervalles, des jardins, des espaces de découvertes, de rêverie, de sociabilités, de dialogues.