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Critiques de Milan Kundera (971)
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Risibles amours

Quel bonheur de retrouver mon cher Kundera avec ce recueil de nouvelles dans lequel je replonge pour la troisième fois et toujours avec une vision différente.



Dans sa postface, François Ricard, ce remarquable essayiste québécois décédé en février de cette année, et qui fut, entre autres, l’exégète éminent de l’œuvre de Kundera, nous dit que ce recueil, qui fut le premier écrit par Kundera, bien que publié après La plaisanterie et La vie est ailleurs, « est le point de départ de toute l’entreprise romanesque de Milan Kundera. »

En effet, ce regard lucide, ironique et désabusé, ce détachement, cette attitude désenchantée mais si profondément humaine, tout cela est dans ce recueil, ainsi que les thèmes récurrents de l’auteur, l’amour et la fidélité, les question de l’identité, de la vérité, du paraître et de l’être, de la vie que l’on ne contrôle pas., etc..



Et puis, cette postface m’a fait toucher du doigt un aspect que je n’avais pas vu, ou bien oublié, c’est la beauté de la construction, sa structure symétrique dans laquelle la première nouvelle Personne ne va rire et la dernière l’incroyable Édouard et Dieu, se répondent en abordant le même thème « politique », celle du monde communiste où l’on ne peut plus rire de tout, mais auquel on peut échapper à l’aide de la dérision, du recul amusé sur la situation.

Et de même la deuxième et l’avant-dernière ont pour sujet une certaine forme de Donjuanisme qui est celle du jeu de la séduction devenu comme un but en soi, bien plus que son résultat.

Il en est de même pour l’extraordinaire et ambiguë nouvelle Le jeu de l’auto-stop, et Que les vieux morts cèdent la place aux jeunes morts, deux nouvelles qui abordent le thème de l’illusion amoureuse.

Et ces six récits enchâssent la formidable nouvelle « centrale » ( au total 7 récits, un des chiffres fétiches de Kundera) Le colloque, traitée comme une pièce de théâtre en cinq actes et à cinq personnages ( cinq, encore un chiffre Kunderien!), et dans laquelle les dialogues sont prépondérants. Dans cette nouvelle, derrière l’apparence de légèreté d’un vaudeville, toute une série de thèmes existentiels sont évoqués, avec une extraordinaire profondeur que je redécouvre, entre autres, la vérité et le mensonge, l’identité des êtres, l’amour, la vieillesse, etc…



En conclusion, une œuvre bien plus aboutie que je ne l’avais gardée dans mon souvenir.

Mention spéciale pour le jeu de l’auto-stop qui m’a bouleversé, une fois de plus. Jeu où chacun dans ce couple de jeunes gens se crée, par jeu, une identité différente de ce qu’il est, lui le jeune homme très amoureux transformé en séducteur cynique, elle, timide et réservée, devenant une aguicheuse, une « putain ».Mais ce jeu qui était vécu initialement comme libérateur devient un piège redoutable dont les deux n’arrivent plus à se libérer, jusqu’à ce que, à la toute fin, la jeune fille éclate en sanglots en criant « je suis moi, je suis moi » et que le jeune homme allant chercher loin en lui-même la compassion, ne revienne vers elle; mais, est-ce que leur vie redeviendra comme avant, l’énigme reste entière. C’est magnifiquement écrit et décrit.
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Risibles amours

Il ya longtemps , j'ai du lire quelque chose de Kundera. je ne m'en souviens plus précisément.

Risibles Amours c''est 7 Nouvelles ou il est grosso modo, question de séduction et de désir au pays noir et blanc du vilain communisme policier.

Ici les femmes sont décrites à partir des binômes baisables/pas baisables ; prudes/ disponibles

Dans le meilleur des cas l'on pense a ce qui pourrait ressembler à un film à sketches de la Nouvelle Vague avec Des Filles-qui couchent-ou qui- couchent- pas et des Types- qui- aimeraient -bien -coucher- avec- ces -filles- qui -couchent ou- qui couchent pas. et dans le pire des cas à des figures géométriques amoureuses, tracées par un Lelouch sous anxiolytiques.

Pour ce qui est de la Pensée on est quand meme sur un mode plutôt discount , plus proche de Michel Tournier que de Lacan , des mémoires de jean Claude Duss que du journal du séducteur de Kierkegaard. : " Elle le connaissait depuis un an et étais heureuse, sans doute par ce qu'il ne distinguait jamais entre son corps et son âme, de sorte qu'avec lui elle pouvait vivre corps et âme".
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Risibles amours

AMOURS RISIBLES de Milan Kundera

Recueil de sept nouvelles aux histoires d'amour rocambolesques, présentées comme ridicules ou comment démystifier l'amour...

L'écriture de Kundera est limpide, ses observations sur les relations de couple montrent toute l'étrangeté que l'amour provoque parfois, si amour il y a car bien souvent il ne s'agit que de désir et de relations physiques...

Les situations dans lesquelles les personnages de ces nouvelles se retrouvent sont improbables, caricaturales et c'est là que réside le ridicule. Le fil conducteur n'est pas véritablement l'amour mais aussi l'absurdité de la vie

Lecture plaisante pour amateurs de nouvelles.

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Risibles amours

Cela faisait une éternité que je n’avais pas relu du Milan Kundera. Et quel dommage ! Dans ce recueil de 7 nouvelles j’ai retrouvé son style et, encore plus son ton, sa manière de jeter un regard lucide et en même temps légèrement décalé sur les relations humaines. Ici il explore les relations entre hommes et femmes, et, sous son regard sarcastique les hommes ne s’y présentent pas souvent à leur avantage, en particulier dans les deux qui mettent en scène le pathétique docteur Havel (Le colloque et Le docteur Havel vingt ans plus tard). Ce ne sont cependant pas mes préférées, elles sont un peu longuettes. Une troisième, bien plus réussie, aborde le même thème du jeu de la séduction (La pomme d’or de l’éternel désir), avec un personnage plus jeune cette fois.

Dans deux des nouvelles (Le jeu de l’auto-stop et Que les vieux morts cèdent la place aux jeunes morts) Kundera s’intéresse bien plus à l’image que l’un à de l’autre, à la construction de cette image, au paraître et à l’illusion amoureuse. Dans ces deux nouvelles regard et image de l’homme comme de la femme sont explorés en parallèle.

La première et dernière nouvelle (Personne ne va rire et Edouard et Dieu) mettent toutes deux en scène un personnage qui se retrouve piégé dans un engrenage à partir d’un banal mensonge qui avait l’air mineur et sans conséquence au départ. Ces deux nouvelles sont aussi prétexte à aborder un thème plus politique avec une critique du régime communiste qui se targue de valoriser la sincérité des convictions et qui en fait incite les individus à l’hypocrisie. En fait ce ton de dérision, cet humour qui naît d’un pas de côté pour échapper à un univers où l’on ne peut plus rire de grand-chose, traverse toutes les nouvelles et est typique de la plume de Kundera. Et ça m’a donné une folle envie de lire ou relire d’autres livres de Milan Kundera.
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Risibles amours

Risibles amours est un recueil de sept nouvelles de Milan Kundera, écrit entre 1949 et 1968,soit ,avant ,pendant et après la rédaction de son 1er roman : La plaisanterie.

Il a été écrit en Bohème ( source Wikipédia).



Un regard ,pas toujours tendre sur la gente masculine à la lecture de ces nouvelles.

Il dissèque M.Kundera et j'aime la façon de nous interpeller,de nous prendre à témoins dans son style.En effet,il s'adresse directement aux lecteurs : cf ,la dernière nouvelle : Édouard et Dieu.

Je ne vais pas vous décrire chaque nouvelle,mais deux m'ont particulierement " accrochées".

" le jeu de l'auto stop où le jeu va trop loin : Un jeune couple part en vacances et commence à imaginer que le conducteur a pris la femme en stop ; de la s'ensuit un dialogue qui au départ, n'est qu'un jeu ,une comédie, dans la voiture ,mais qui ,en fait va être " meurtrière",car les vrais sentiments vont se révéler et leur première nuit de vacances sera une catastrophe,je pense quant a leur avenir de couple?..il est compromis ....

Là dernière nouvelle : Édouard et Dieu, m'a beaucoup plu.

Jusqu'où va l'hypocrisie d'un homme pour " mettre sa fiancée dans son lit"?

Et au travers cette nouvelle ,une bonne petite critique sur le régime communiste avec toutes les manipulations que cela engendre.

L'histoire: Édouard instituteur,dans un petit village ,amoureux d'Alice,va, après discussion avec elle ,se convertir à la religion.

La question de l'existence de Dieu ne l'avait jamais tourmenté jusqu'à présent mais voilà Alice est très pieuse et croyante et se refuse à son fiancée sous prétexte de religion.

Et Edouard va se ranger à ses côtés en allant à l'église ,au bras d'Alice ,tous les dimanches.

À cette époque là ,c'est le régime communiste qui gouverne et malheureusement pour Edouard ,un des membres du bureau va le voir aller à l'église,aussitôt il est convoqué au bureau de la directrice.....mais ....chut,je ne vous en dis pas plus.

Sauf que la chute est un véritable retournement de situation..

Milan Kundera ,très psychologue,qui aime l'humanité et, qui ,avec beaucoup de talent ,nous démontre ses faiblesses ,au cours de ces sept nouvelles.

J'ai aimé et je recommande .⭐⭐⭐⭐







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Risibles amours

Comme Milan Kundera le précise à la fin, « Risibles amours » est « écrit en Bohême entre 1959 et 1968 ». Il parait pour la première fois en France en 1970 avec une traduction de François Kerel. L’auteur reprendra cette version pour en restituer une ultime et définitive en 1986.

« Risibles amours » est un recueil de sept nouvelles décrivant les mécanismes de la relation amoureuse entre des personnages lambda, sans distinction de classe sociale. L’auteur propose l’étude critique de cette construction ou déconstruction du rapport interhumain, un échantillonnage de cet art de la séduction et l’inventaire de ses composantes, le hasard de la rencontre, le rapport de force (manipulation, possession, ascendance, mépris, ignorance…), l’illusion par le mensonge ou la mauvaise interprétation, la lutte des sentiments, les besoins charnels…

« Risibles amours » bien que paru après « La plaisanterie », va servir de creuset pour l’ensemble des romans de Milan Kundera.

Encore une fois, l’écriture magistrale de Kundera subjugue, ses idées fédèrent, c’est un grand moment de lecture et une rencontre littéraire importante et captivante.

Mais mieux que de lire ces quelques lignes, il faut lire la postface de François Ricard qui propose une analyse beaucoup plus érudite de cette œuvre.

Traduction de François Kerel, postface de François Ricard, édition revue par l’auteur.

Editions Gallimard, Folio, 316 pages.

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Risibles amours

L’été sert à découvrir des chefs-d’œuvre. J’ai découvert Milan Kundera et adoré Risibles amours. C’est un recueil de sept nouvelles qui dépeignent des situations, des jeux d’amours. La façon dont les sentiments humains (pas uniquement amoureux) et les stratégies inconscientes, sont amenés ici est d’une telle justesse. Plusieurs fois il m’est arrivé de me dire « Mais oui… » ou de sourire face à des mécanismes et fonctionnements de certains personnages et qui peuvent faire écho chez nous, lecteurs.

Je ne connaissais pas encore l’œuvre de Kundera, ses écrits, mais ce livre m’a donné envie d’en lire bien plus…

Le jeu de l’auto-stop restera la nouvelle qui m’a le plus troublée et marquée.
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Risibles amours

Je pense sincèrement que je n'aurais pas dû commencer à lire Kundera par ce recueil- ci. Cela fait partie de ses premières œuvres, 7 nouvelles qui portent un regard sur l'amour, la séduction, la religion, le temps, le sexe... le tout sous le ton d'une certaine dérision. Comme l'indique le titre : risible.

Si des idées sont bonnes, intéressantes avec une portée philosophique indéniable c'est quand même désagréable à lire. Le ton ne m'a pas plût, le style non plus, je me suis ennuyée. La manière de décrire les personnages féminins m'a déranger même s'il faut remettre l'écriture dans son contexte historique des années 50/60.

Je ne perds pas espoir qu'un de ses livres me plaisent mais si je dois recommande quelque chose c'est de ne pas commencer par celui la
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Risibles amours

Marivaudage à la Pragoise sous l'oeil de Moscou, ces Risibles amours relèvent dignement le défi de celui qui, aux dires de Voltaire, "pesait des œufs de mouches dans des toiles d'araignée".

En sept nouvelles, Kundera sonde les amours humaines, explore les séductions, fouille les cœurs, dissèque les parades nuptiales en opérant un grossissement XXL des multiples manœuvres amoureuses.

Là où Milan diffère de Pierre, c'est dans le cynisme employé. Aucune frivolité dans ces amours de l'est. Les hommes y sont chasseurs, souvent cruels, et les femmes offrent un panel de douloureuses névroses.

Mais qu'espérer du bonheur en Bohème de 1959 à 1968, quand l'appareil d'État s'invite dans votre chambre et scrute sous vos draps afin de s'assurer de leur virginité révolutionnaire?

Fortement marqué par la mise au pas de son pays, Kundera écrira dans Les testaments trahis que Risibles amours est le manuscrit qui a tracé la route de l'immense auteur qu'il fût. Il y a trouvé ce regard de froide lucidité sur les thèmes qui jalonneront toute son œuvre avec constance: l'impossible cloisonnement de la sphère privée, la dualité impossible de l'intime, et bien sûr, ce paradoxe rongé jusqu'à l'os de l'insoutenable légèreté de l'âme.

On a pu dire de ce recueil qu'il relevait "des écrits de jeunesse". C'est pour moi une oeuvre totalement aboutie, construite avec brio et qui compose un réel chef-d'oeuvre.

Il est amusant de constater que, comme Marivaux, Kundera a perdu son prénom dans la célébrité. Un autre géant l'avait aussi perdu, indissociable de Kundera, Kafka. Kafka auquel on ne peut pas ne pas penser au détour d'une virgule ou d'un retour à la ligne.

J'espère que, maintenant réunis, ils marivaudent avec bonheur dans des paysages moins sinistres que ceux qui ont hanté leur œuvre.
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Risibles amours

Je découvre Kundera avec ce recueil de 7 nouvelles et c’est une très belle découverte.

Tout d’abord, Kundera, c’est un style simple mais diablement efficace, avec des phrases, des paragraphes qui restent dans la tête tant ils sont profonds et intelligents.

Ces nouvelles sont principalement un portrait de différentes relations amoureuses, dans un univers teinté d’absurde. L’auteur nous présente les personnages qui vont interagir sans jamais porter réellement de jugements. Nous voyons « simplement » les conséquences de telle attitude, de tel comportement, … et c’est à nous de nous positionner là dessus. Bien sûr, les traits sont parfois exagérés mais il me semble évident que chacun peut se reconnaître et ainsi se remettre en question grâce à ces nouvelles.

Enfin, je mettrais à part la dernière nouvelle (Édouard et Dieu) qui est un bijou philosophique. La relation amoureuse n’est ici pas centrale. C’est bien le sens de la vie et une réflexion sur l’existence de Dieu qui sont dépeints. On sent ici une réelle prise de position de Kundera et c’est passionnant !!!
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Risibles amours

Il y a celui qui, d'une farce grotesque, s'enfonce dans la spirale du mensonge y entrainant sa dulcinée bien malgré elle. Il y a celui qui erre d'aventures en aventures comme pour mieux se convaincre de son inaltérable pouvoir de séduction. Il y a celui qui se détourne de sa fiancée après l'avoir lancée dans un jeu de rôle dont elle sort plus affirmée et audacieuse que jamais. Il y a celui qui, bien que marié à la plus belle des femmes, ne peut s'empêcher de conquérir toutes les autres. Il y a celui qui davantage préoccupé par son image n'a pas su gardé en mémoire le visage de ses rencontres. Il y a de nouveau ce séducteur patenté qui devenu vieux se délecte de l'effet que donne à voir son couple avec sa sublime femme. Il y a celui enfin prêt à tous les mensonges pour séduire celle qui se refuse obstinément en vertu de sa foi et une fois la belle conquise finit par lui reprocher de ne pas avoir eu davantage de foi.

De risibles amours effectivement.

Ce recueil de nouvelles est remarquablement construit, les nouvelles s'enchainent et se répondent affinant ainsi le regard que porte l'auteur sur la société humaine par le prisme de la rencontre amoureuse. Ici la figure de l'homme n'est pas très glorieuse. En matière d'amour, il semble davantage soucieux de sa capacité à séduire et de l'acte de conquête qu'à tout autre chose. Alors il recommence inlassablement et peu importe la méthode ni le moyen.

La femme, elle, apparait tel un personnage secondaire, presqu'un élément de décor comme pour mieux mettre en exergue le peu de cas que fait d'elle l'homme. Elle semble en quête perpétuelle d'être aimée et de fait se caractérise par une forme de passivité face aux évènements ce qui n'est guère plus glorieux !

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Risibles amours

Le rire de l’écrivain



Quelle place le mensonge, même léger, même badin peut-il tenir dans le dévoilement de la vérité ? Cette thématique est présente dans l’œuvre de Kundera et notamment dans cette série de nouvelles qui montrent à quel point le jeu avec les apparences et les masques peut conduire au malaise et mettre à l’épreuve l’être profond : Le Jeu de l’auto-stop ou Personne ne va rire le montrent bien.

Et ce goût du jeu lâche la bride à la narration : la métaphore de la course à cheval est souvent utilisée par l’écrivain qui montre ainsi comment progresse du même coup une intrigue qui s’en va à l’aventure. Et tant pis si les personnages sont dupés et leurs idéaux bousculés. Ce qui compte avant tout pour le romancier qui a trouvé son terrain de jeu, c’est de mener à son terme les caprices de cette feinte qui a pris le pouvoir. Dans ce sens, le dernier récit Edouard et Dieu montre bien que, dans le but léger de séduire une femme, on peut jouer avec ce qu’elle a de plus précieux : la foi en Dieu ou en le communisme. Edouard ne s’embarrasse pas de sa vérité, il pousse le mensonge le plus loin qu’il peut, et ça marche…


Lien : http://ericbertrand-auteur.n..
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Risibles amours

Première lecture d'un ouvrage de Milan Kundera, l'écriture est fluide et claire, tandis que les récits égrenés au fil des retournements pseudo-amoureux et vraiment "risibles" laissent un goût d'inachevé au lecteur.



L'auteur a-t-il voulu dire quelque chose au final dans ses scénettes ? Les hommes sont-ils tous des "queutards" semi-idiots mais relativement attachants ? A-t-il voulu exercer son art de l'écriture sur cette thématique ?(pardonnez-moi de ne pas être spécialiste des techniques de la littérature).



Parmi les scénettes, l'absurde au sens tragi-comique est bien mené dans "Personne ne va rire", probablement la meilleure d'entre elles. Les suivantes voient l'auteur tourner un peu en rond avec de nouveaux personnages à travers lesquels les hommes suivent leurs pulsions érotiques et sexuelles, avec parfois une bonne dose d'antipathie.



À ce titre, "Le docteur Havel vingt ans plus tard" est peut-être la scénette la plus fastidieuse à lire tant le personnage principal est bouffi de certitudes et de prétentions. Le risible en devient un peu pénible.



L'absurde revient ainsi souvent dans les scénettes de Kundera, démontrant a priori que l'amour vu par les hommes mérite de s'y attarder pour y exercer l'art de l'écriture. Pourquoi pas après tout.



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Risibles amours

Lorsque Milan Kundera est décédé cet été, certains de mes élèves étaient d'origine Tchèque. Nous avons longuement échangé sur cet auteur, et cela m'a donné envie de découvrir sa plume. J'ai donc couru en librairie, et j'ai pris ce recueil de nouvelles intitulé «Risibles amours» (simplement parce que j'adore la chanson de Nekfeu portant le même titre).

Au cours des 7 nouvelles de ce recueil, on suit différents personnages dans leurs relations amoureuses. Parfois joyeuses, parfois tumultueuses, parfois problématiques, parfois mensongères.

Les points de vues adoptés sont différents. Certaines fois le narrateur parle à la première personne, d'autres fois il est extérieur à l'histoire. J'ai particulièrement apprécié la nouvelle «Le colloque», rédigé en plusieurs actes comme une pièce de théâtre.

A travers ces courtes histoires, l'auteur amène le lecteur à se questionner sur ses relations. Quelle doit être la part d'honnêteté et de mensonge dans celles-ci ? Comment savoir si l'on est pleinement heureux et accompli dans une relation ? Comment éviter de tout gâcher par maladresse ?

J'ai particulièrement apprécié le ton assez humoristique des histoires, qui est néanmoins cru par moments. La vision de la femme n'est pas toujours idéale, mais cela colle avec l'époque.

Je vous recommande ce beau recueil si vous êtes d'humeur romantique. Ce dernier se lit très facilement ❤️🥰
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Un Occident kidnappé

Depuis près de quarante ans, les inquiétantes questions de Kundera n’ont toujours pas trouvé de réponse.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Un Occident kidnappé

« Un Occident kidnappé, ou la tragédie de l'Europe centrale », bref texte de Milan Kundera datant de 1983, vient d'être réédité. A point nommé.


Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Un Occident kidnappé

Rédigé en 1983, ce petit livre est d’une brûlante actualité. Une clarté d’analyse exceptionnelle nous fait regretter cet auteur unique que nous n’avons pas su écouter.

Son point de vue sur les nations d’Europe centrale est à mon sens la clé de la paix
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Un Occident kidnappé

Un livre toujours d'actualité, étonnamment très actuel de Milan Kundera ''Un occident kidnappé ou la tragédie de l'Europe centrale''





Un texte écrit par un Milan Kundera, un des plus grands écrivains européens.







Pour les amateurs de l'auteur, d'hier et d'aujourd'hui.
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Un Occident kidnappé

Petit texte très intéressant bien qu'un peu daté, comme le montre par exemple une phrase prise au fil de la lecture : "Ainsi, après la Première Guerre mondiale, l’Europe centrale se transforma en une zone de petits États vulnérables, dont la faiblesse permit ses premières conquêtes à Hitler et le triomphe final de Staline". Final certainement pas, et puisque le communisme tant haï par l'écrivain a disparu avec l'URSS, il faudrait remplacer Staline par OTAN pour réactualiser l'ensemble.

Auquel cas on arrive à la substantifique moelle de ce texte profondément ancré dans la peur de la Russie, cette nation perçue comme extérieure à l'Europe de M. Kundera :

"Apparaissent comme « barbares » ceux qui représentent un autre univers. Les Russes le représentent pour les Polonais, toujours."

La publication aujourd’hui de ce texte est sans doute lié à l’interrogation profonde qui parcourt la vieille Europe :

"Sur quoi, en effet, repose l’unité de l’Europe ? Au Moyen Âge, elle reposa sur la religion commune. Dans les Temps modernes, quand le Dieu médiéval se transforma en Deus absconditus, la religion céda la place à la culture, qui devint la réalisation des valeurs suprêmes par lesquelles l’humanité européenne se comprenait, se définissait, s’identifiait."

Le questionnement, s'il reste d'actualité, se pose tout de même très différemment aujourd'hui mais ce texte permet de nourrir la réflexion.

Il faudra le rééditer dans cinquante ans, lorsque tous les éléments du débat pourront être mis sur la table sans tabou, avec lucidité.



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Un Occident kidnappé

Un Occident kidnappé est en réalité un ouvrage constitué de deux discours de Milan Kundera. Il prononça La littérature et les petites nations, au congrès des écrivains tchécoslovaques en 1967, soit au cours du Printemps de Prague qui s’acheva par l’invasion de la Tchécoslovaquie par les chars russes. Il y développe l’idée que les petites nations ne peuvent subsister que par l’existence et la vitalité de leurs cultures et leurs littératures, soulignant leur caractère absolument nécessaire : « Les hommes qui ne vivent que leur présent non contextualisé, qui ignorent la continuité historique et qui manquent de culture sont capables de transformer leur patrie en un désert sans histoire, sans mémoire, sans échos et exempt de toute beauté ». Au-delà, des petites nations et du contexte de l’époque, on peut se demander si ce n’est pas précisément le danger que les peuples de l’Europe de l’Ouest aujourd’hui même sont prêts à courir inconsciemment en se livrant aux extrêmes-droites populistes.

Quant au second texte, qui donne son titre à l’ensemble, il parut dans le revue Le Débat, en novembre 1983. Il y explique le partage, après la deuxième guerre mondiale, de l’Europe géographique, en deux moitiés politiques qui auraient correspondu vaguement aussi à ces deux parties qui s’étaient éloignées l’une de l’autre au cours de l’histoire, avec d’un côté l’occidentale liée à l’ancienne Rome, à l’église catholique, utilisant l’alphabet latin, l’Europe centrale trouvant ses origines dans Byzance, attachée à l’église orthodoxe, utilisant l’alphabet cyrillique, mais l’Europe de l’Est était loin de présenter cette unité culturelle. Les petites nations se retrouvèrent confrontées une fois de plus aux visées expansionnistes des grandes puissances.

Cet Hymne à la culture et à la liberté est aussi une réflexion, déjà inquiète, sur la dilution de la culture européenne, au sens où elle se développe dans des cercles fermés, en catimini, sans insuffler la moindre force aux peuples des pays développés…

Ce petit ouvrage est très intéressant et il permet d’observer la justesse des prémonitions de l’auteur.

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